INDY Réunion de comité
Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.
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STANDING COMMITTEE ON INDUSTRY
COMITÉ PERMANENT DE L'INDUSTRIE
TÉMOIGNAGES
[Enregistrement électronique]
Le mardi 21 octobre 1997
La présidente (Mme Susan Whelan (Essex, Lib.)): À l'ordre, je vous prie.
Nous aimerions souhaiter la bienvenue à nos témoins qui sont ici aujourd'hui. Monsieur Garrard, vous pourriez peut-être présenter les gens qui vous accompagnent.
M. Timothy Garrard (agent principal de l'information, ministère de l'Industrie): Je vous remercie.
M. Pierre St. Germain est responsable de la gestion de notre environnement informatique et micro-informatique et de la question de l'an 2000 dans notre ministère sous ma direction. M. Brian Dolan est le gestionnaire du projet de l'an 2000 à Industrie Canada.
Bonjour, mesdames et messieurs. Je m'appelle Tim Garrard et je suis l'agent principal de l'information d'Industrie Canada. Je suis responsable devant le sous-ministre de la coordination des activités de notre ministère en vue de l'adaptation à l'an 2000 de ses systèmes administratifs.
Ces systèmes englobent des éléments informatiques tels que les applications informatiques, les ordinateurs de bureau, les logiciels réalisés par des sociétés indépendantes, les réseaux locaux et un réseau longue distance. Ils englobent aussi des systèmes emboîtés tels que les ascenseurs, les escaliers roulants, les systèmes d'alarme-incendie, les systèmes de sécurité, les systèmes téléphoniques, les télécopieurs et les photocopieurs.
Par «adaptation à l'an 2000», j'entends la possibilité pour nos systèmes administratifs d'assumer les fonctions suivantes: dans un premier temps assurer le traitement uniforme des dates avant, pendant et après le 1er janvier 2000, y compris la saisie de dates, la sortie de dates, et les calculs de dates ou de périodes et leur fonctionnement précis, conformément à ces exigences techniques et sans interruption avant, pendant et après le 1er janvier 2000.
[Français]
Avant que j'aborde nos activités relatives à l'an 2000, vous me permettrez de rappeler au comité le rôle d'Industrie Canada. Notre mission est de soutenir l'économie canadienne en croissance, concurrentielle et fondée sur les connaissances, qui procure aux Canadiens des emplois plus nombreux et de meilleure qualité, favorise une croissance stable et vigoureuse des entreprises et assure les consommateurs, les entreprises et les investisseurs de l'équité et de l'efficacité du marché.
Dans l'exécution de cette mission, le ministère crée une politique microéconomique, fournit des règles et des services au marché et travaille au développement de secteurs industriels canadiens.
Industrie Canada se préoccupe des répercussions éventuelles de l'arrivée de l'an 2000 sur l'économie canadienne dans son ensemble. Le ministre a créé un groupe de dirigeants d'entreprise, présidé par M. Jean Monty, de BCE Inc., en vue d'une évaluation de la nature et de la portée de la question de l'an 2000 dans les secteurs clés de l'économie canadienne et de l'état de préparation de l'industrie aux risques liés à l'an 2000. Ce groupe est chargé de lui donner des conseils sur la façon de réduire ces risques.
Le groupe de travail a amorcé ses travaux en septembre et présentera un rapport final au ministre d'ici mai 1998. On a créé un secrétariat, qui ne relève pas de ma sphère de responsabilité, pour l'aider dans ses travaux. Je crois savoir que le personnel du comité permanent a communiqué avec le secrétariat et lui a demandé de comparaître devant lui à une date ultérieure.
Industrie Canada compte environ 4 500 employés, dont 3 000 dans la région de la capitale nationale, les 1 500 autres se répartissant dans l'ensemble du pays. Chaque employé a au moins un ordinateur, branché à l'un des 100 réseaux locaux. Nos réseaux locaux sont reliés d'un océan à l'autre par un réseau longue distance à grande vitesse.
Les applications informatiques sont décentralisées à Industrie Canada. En qualité d'agent principal de l'information, je suis responsable de l'infrastructure centrale, par exemple l'ordinateur central, des réseaux et de la gestion des applications de bureau qu'utilise notre personnel, par exemple le traitement de textes, le courrier électronique, l'accès à Internet et d'autres outils. Mon bureau est chargé de la planification et de l'élaboration d'une stratégie et de normes pour l'ensemble de la technologie de l'information du ministère. Je suis également responsable d'un certain nombre de nos importants programmes de technologie de l'information, par exemple notre présence sur Internet par le truchement de notre important site d'information «Strategis» à l'intention des entreprises, et de notre réseau national de Centres de services aux entreprises du Canada.
En outre, plus d'une vingtaine d'importantes applications informatiques soutiennent les programmes et les services aux marchés du ministère. Ces applications englobent les logiciels et, dans certains cas, les ordinateurs spécialisés dans le traitement, par exemple, des brevets, des droits d'auteur, des marques de commerce, de la constitution en personne morale et de l'attribution de licences de radiofréquence. Ces systèmes relèvent des gestionnaires responsables des programmes et services correspondants. Le budget informatique annuel du ministère s'élève à 35 millions de dollars environ.
Notre plan global de traitement du dossier de l'an 2000 est simple: déterminer ce que nous avons qui pourrait être touché, définir le travail nécessaire à la réparation ou au remplacement de l'élément touché, vérifier si l'élément est adapté à l'an 2000 et réintégrer l'élément modifié ou le nouvel élément à la production. Dans certaines conditions qui pourraient faire obstacle à la réalisation de ce travail dans les délais pour les systèmes essentiels, nous devrons dresser des plans d'urgence, les mettre à l'essai, puis les mettre en oeuvre.
Notre planification du dossier de l'an 2000 a débuté en 1996. Voici les dates repères s'appliquant à notre ministère: terminer l'inventaire de tous nos systèmes administratifs d'ici juin de cette année; repérer les systèmes administratifs touchés d'ici août; repérer d'ici la fin de novembre 1997 les éléments qu'il faut modifier ou remplacer et déterminer les coûts de ces travaux de même que le temps et les ressources techniques nécessaires à la modification, à la mise à l'essai et à la mise en service des éléments; terminer les modifications, les essais et l'homologation et la mise en service d'ici le 31 décembre 1998; et profiter de 1999 pour mettre en oeuvre tout plan d'urgence nécessaire.
Nous avons commencé par attribuer à nos systèmes administratifs un ordre de priorité, élevé, moyen, faible, en fonction de leur importance pour l'exécution de la mission du ministère. L'objectif de ce classement était de nous permettre de concentrer nos travaux dans les domaines administratifs prioritaires.
Voici des exemples de domaines administratifs hautement prioritaires: délivrance de brevets et de marques de commerce, constitution en société fédérale, gestion du spectre radioélectrique, prêts aux petites entreprises et diffusion de l'information commerciale stratégique aux entreprises canadiennes. Bien entendu, notre infrastructure de technologie de l'information, qui soutient tous nos systèmes administratifs, a également un ordre de priorité élevé. Au nombre des fonctions à faible priorité figurent les services ministériels et de gestion dans les domaines de la gestion d'inventaires, des communications et des conseils en gestion.
Le Secrétariat du Conseil du Trésor a réalisé, dans la perspective de l'an 2000, un examen des systèmes fédéraux de technologie de l'information de tous les ministères et organismes et a repéré 30 systèmes essentiels à la prestation des services aux Canadiens. Aucun système d'Industrie Canada ne figure sur cette liste.
[Français]
À Industrie Canada, le cadre de la haute direction chargé du dossier de l'an 2000 est notre sous-ministre déléguée, qui est responsable de toutes les questions de technologie de l'information au ministère.
• 1545
Cet été, elle a rappelé l'importance des
travaux relatifs au dossier de l'an 2000 au ministère
et a demandé à nos sous-ministres adjoints de faire
rapport régulièrement, à compter de juillet, sur leur
méthode d'évaluation et l'état et les résultats de
leur évaluation des répercussions des systèmes, de même
que sur leurs plans et activités, la répartition de
leurs ressources et leur échéancier relatif à
l'adaptation à l'an 2000. Nos sous-ministres adjoints
doivent garantir l'adaptation de leur système à l'an
2000 d'ici le 31 décembre de cette année.
En soutien à ces travaux, j'ai fait parvenir à tous
les cadres supérieurs un communiqué spécial sur l'an
2000 exposant le problème, l'activité nécessaire et
l'échéancier de travail.
Notre comité de gestion de l'information, que préside la sous-ministre déléguée et dont font partie tous nos cadres supérieurs, tient lieu de comité directeur de l'an 2000 et il est disposé à prendre les décisions nécessaires dans la gestion du programme de l'adaptation à l'an 2000.
[Traduction]
Nous avons un bureau de projet de l'an 2000, composé de trois membres à plein temps du personnel de gestion. Le bureau collabore avec un groupe de travail que nous avons constitué et qui se compose de coordonnateurs de secteur et de direction générale, de gestionnaires de systèmes essentiels, de représentants régionaux et de conseillers spéciaux. Nous avons défini un mandat et rédigé des descriptions de rôle.
Cet été, nous avons terminé l'inventaire de nos systèmes de technologie de l'information et nous avons maintenant une liste du matériel informatique, des logiciels réalisés par des sociétés indépendantes et des logiciels maison. Nous avons aussi une liste de nos systèmes d'immeuble, par exemple les ascenseurs, les systèmes de sécurité et les systèmes téléphoniques. Cette année, nous ajouterons à cet inventaire d'autres éléments de systèmes emboîtés tels que les télécopieurs et les photocopieurs.
Nous savons maintenant quels sont les éléments de technologie de l'information et les éléments de systèmes informatiques qui seront touchés par l'an 2000. Nous avons discuté de l'an 2000 avec nos fournisseurs ou collaboré avec Travaux publics et Services gouvernementaux Canada à la détermination de la conformité des fournisseurs relativement aux produits réalisés par des sociétés indépendantes.
En ce qui concerne nos propres systèmes maison, les gestionnaires ont déclaré que le transfert de priorités du développement de produits à l'an 2000 leur permettrait d'affecter les ressources actuelles à la modification, la mise à l'essai et l'homologation des systèmes et à la mise en oeuvre des changements nécessaires d'ici le 31 décembre 1998. Nous faisons actuellement passer plusieurs de nos systèmes, tels que notre système de gestion financière, d'une plate-forme de gros ordinateur à une infrastructure de serveur, qui doit entrer en service le 1er avril 1998. Ces systèmes seront élaborés en tenant compte des caractéristiques techniques relatives à l'an 2000, mais il nous faudra quand même les mettre à l'essai et les homologuer.
Selon les premières estimations, les coûts d'homologation de nos systèmes pour l'an 2000 s'élèveront à 3,3 millions de dollars. Nous préciserons ces coûts une fois mis en oeuvre les plans détaillés d'adaptation à l'an 2000.
Pour aider les coordonnateurs, les gestionnaires de systèmes et les autres membres du personnel touchés par le dossier de l'an 2000, nous avons remis au groupe de travail une trousse d'adaptation. Cette trousse ou charte est un document qui expose le problème, décrit notre organisation pour l'adaptation à l'an 2000, énonce nos responsabilités et les caractéristiques techniques d'adaptation et décrit les processus d'homologation de nos systèmes pour l'an 2000.
Notre plan pour l'an 2000 comporte un processus de gestion du risque permettant d'évaluer la faisabilité des plans détaillés soumis par les coordonnateurs sectoriels et les gestionnaires de système. Nous avons élaboré un questionnaire que nous faisons parvenir aux coordonnateurs de l'an 2000, aux gestionnaires de systèmes et à leurs directeurs généraux. Le bureau de projet rendra ensuite visite aux coordonnateurs et aux gestionnaires de systèmes et fera rapport à la haute direction et au comité directeur de l'an 2000. Ce processus se poursuivra jusqu'à la fin de l'homologation des systèmes pour l'an 2000.
Les gestionnaires des systèmes et les coordonnateurs de direction générale font suivre leur analyse initiale des répercussions d'un plan détaillé d'activités pour l'an 2000. Ils doivent présenter ces plans à la sous-ministre déléguée et à moi-même d'ici la fin de novembre. Étant donné que notre ministère est très décentralisé, mon personnel assure également la liaison avec les régions pour l'examen des activités nécessaires.
Mon personnel met en place un environnement d'essai pour l'homologation de notre environnement informatique primaire, constitué du matériel ministériel de bureau courant, des logiciels de bureautique, des logiciels de groupe, du matériel et des systèmes d'exploitation des réseaux locaux et d'une partie de notre réseau longue distance. Une fois cette configuration homologuée, ce qui est prévu pour la fin de 1997, nous inviterons les gestionnaires du système à installer leurs applications modifiées pour l'an 2000 et à les mettre à l'essai dans l'environnement homologué.
• 1550
Pour le moment, nous commençons à peine la conversion des
codes de nos systèmes, autres que les systèmes visés par les
projets de transition de l'ordinateur central, où cette conversion
va bon train. Je m'attends à ce que les gestionnaires procèdent
diligemment aux changements nécessaires d'ici la fin de l'année.
Lorsque les coordonnateurs et les gestionnaires auront amorcé le processus de modification, la prochaine grande étape consistera à contrôler les activités de développement ou d'adaptation des systèmes pour l'an 2000 afin d'éviter tout dérapage susceptible de faire obstacle à l'adaptation en temps opportun d'un système à l'an 2000. Nous fixerons les échéances finales au début de 1998, de façon à pouvoir dresser des plans d'urgence avant qu'il ne soit trop tard.
Au besoin, le bureau de projet, en collaboration avec notre Direction générale de la vérification et de l'évaluation, conseillera et aidera les secteurs d'activités à élaborer, à mettre à l'essai et à mettre en oeuvre des plans d'urgence convenables.
En conclusion, nous sommes convaincus que les plans de gestion du dossier de l'an 2000 d'Industrie Canada sont conformes au conseil et à l'orientation donnés récemment par le vérificateur général du Canada. Nous sommes convaincus de pouvoir réaliser l'adaptation de nos systèmes sans interruption de nos services aux Canadiens. Je vous remercie.
La présidente: Je vous remercie, monsieur Garrard.
Monsieur Lowther, si vous voulez bien poser votre question.
M. Eric Lowther (Calgary-Centre, Réf.): Je vous remercie, madame la présidente.
Je tiens à vous remercier de votre excellente présentation. Les renseignements que vous nous avez fournis me semblent à la fois très complets et concis. Et je tiens à vous transmettre toutes mes condoléances. Avez-vous bien 29 ans? Il me semble qu'administrer toutes ces choses—d'après mon expérience, c'est habituellement une tâche assez ardue, tout ce travail de bureautique—doit faire vieillir prématurément. Oui, vous avez bien 29 ans, n'est-ce pas?
M. Timothy Garrard: J'ai 29 ans.
M. Eric Lowther: C'est ce que je pensais.
Il semble que l'on ait déployé beaucoup d'efforts pour mettre sur pied une structure de gestion, mettre en place les effectifs et assurer la communication des renseignements et toutes ces initiatives très positives. Or, je me demande si vous êtes réellement arrivés au stade où vous savez vraiment en quoi consistera la solution? La solution de certains de ces problèmes d'adaptation à l'an 2000 proviendra-t-elle des vendeurs? Ou consistera-t-elle à réécrire vous-mêmes votre code? Êtes-vous simplement en train de cerner le problème ou êtes-vous effectivement arrivé au stade où vous avez des solutions pour certains éléments du casse-tête à Industrie Canada?
M. Timothy Garrard: Je vous remercie. Je pense que nous nous situons probablement entre ces deux étapes. Nous avons tout mis en oeuvre pour essayer de comprendre le problème et le cerner. Nous avons travaillé assidûment à répertorier tous les secteurs de notre ministère qui risquent d'être touchés par l'arrivée de l'an 2000, en commençant bien entendu par un code machine que nous avons écrit nous-mêmes ou que nous avons fait écrire pour nous, après quoi nous sommes passés aux systèmes communs à d'autres ministères ou d'autres utilisateurs et ensuite au matériel et aux systèmes d'exploitation ainsi qu'aux progiciels standards que nous utilisons tous et qui sont courants dans l'ensemble de l'économie, jusqu'aux systèmes emboîtés qui assurent le fonctionnement des systèmes de contrôle des immeubles ou des ascenseurs.
Je pense que nous comprenons à quel point il s'agit d'un problème difficile. Nous mettons tout en oeuvre pour nous tenir au courant des meilleures pratiques et tout ce que nous avons appris nous indique qu'il s'agit d'un problème que nous ne devons pas sous-estimer. C'est un problème d'une ampleur qu'on était loin d'imaginer la première fois où on a pris conscience de son existence. La seule solution réside dans un processus de gestion exhaustif et diligent.
Il n'existe pas de solution technique toute prête. Il n'existe pas de logiciel qui cherchera et trouvera le problème à votre place et vous dira comment le régler. Il existe des outils, et nous avons les outils qui nous aident à chercher, mais il n'existe pas de silver bullet ou de méthode miracle qui permette de trouver tous les problèmes qui existent. La solution du problème de l'an 2000 réside davantage dans un processus de gestion diligent et exhaustif que dans des éléments technologiques individuels. Nous nous sommes donc efforcés de mettre sur pied un processus de gestion global et approfondi qui nous permette de progresser, qui guide ceux qui n'ont pas autant de compétences techniques que d'autres, et qui donne à chacun d'entre nous la conviction de savoir ce que nous faisons. C'est un travail ardu et nous avons beaucoup de pain sur la planche. Je pense que la seule façon dont nous pouvons obtenir des résultats satisfaisants est de reconnaître qu'il s'agit d'un travail ardu et que nous sommes responsables de faire ce travail.
M. Eric Lowther: J'admire votre enthousiasme. J'aimerais toutefois avoir certains éclaircissements.
Au bas de la page 8 du document que vous nous avez remis, vous indiquez:
-
Nous fixerons les échéances finales au début de 1998, de façon à
pouvoir dresser des plans d'urgence avant qu'il ne soit trop tard.
Dans quelques mois, nous serons au début de 1998. Quelles sont donc ces échéances finales? Quels sont les résultats attendus lors de ces échéances finales? Cela me semble un peu trop optimiste, selon le cas.
M. Timothy Garrard: Au fur et à mesure que progresse le processus détaillé d'évaluation et de réécriture du code, nous prévoyons établir une date limite d'ici laquelle les adaptations dont doit faire l'objet l'un de nos programmes par exemple, devront être faites. On les mettra à l'essai pour en vérifier la conformité d'ici une certaine date, puis on procédera à l'homologation. Ce seront donc les échéances que nous devrons respecter.
Si, par exemple, nous avions prévu terminer, d'ici le premier août 1998, la mise à l'essai et l'homologation du système de brevets et que nous constations alors qu'il ne fonctionne pas, nous devrions par conséquent dresser un plan d'urgence.
M. Eric Lowther: Je vois. Il s'agit simplement d'établir des échéances.
Prévoyez-vous également prioriser les systèmes qui sont essentiels et ceux qui ne le sont pas? Vous en avez déjà parlé mais je pense qu'il serait bon d'établir, en plus des échéances, un ordre de priorité pour les systèmes essentiels afin d'intervenir là où c'est le plus urgent en cas de dérapage, plus tard.
M. Timothy Garrard: Tout à fait. Nous avons déjà revu toutes nos applications et les avons classées selon un ordre de priorité c'est-à-dire élevé, moyen et faible. Les systèmes les plus prioritaires sont ceux qui influent sur nos programmes et services et ceux à faible priorité sont ceux que nous utilisons à l'interne pour des raisons de gestion. Advenant que nous devions établir un plan d'urgence, la conception de ce plan et la mobilisation des ressources dépendraient beaucoup de l'ordre de priorité attribué au système.
M. Eric Lowther: Je vous remercie.
La présidente: Je vous remercie, monsieur Lowther. Monsieur Bellemare.
[Français]
M. Eugène Bellemare (Carleton—Gloucester, Lib.): Monsieur Garrard, merci pour votre présentation. Elle est réconfortante après ce que nous a dit le vérificateur général lors de notre dernière réunion. Il semblait vouloir nous faire peur en nous disant que nous n'étions absolument pas prêts.
Vous nous dites qu'à cet égard, vous êtes en mesure de préparer un système de gestion. Vous nous dites que vous n'avez pas, selon votre expression, le silver bullet et que vous n'avez pas encore la solution, mais plutôt un programme. Ai-je bien compris?
M. Timothy Garrard: Oui.
M. Eugène Bellemare: Connaissez-vous les entreprises CGI et le Groupe INFORMISSION? Ce sont deux entreprises de Montréal qui se spécialisent dans la gestion de l'informatique. Je parlais par hasard des problèmes envisagés à quelqu'un qui joue à la Bourse. Cette personne m'a dit que la solution avait déjà été trouvée, qu'on avait même déjà estimé que les coûts seraient d'environ 700 milliards de dollars.
• 1600
La compagnie Gartner nous a informés de l'ampleur de ce
problème, et la compagnie INFORMISSION a mis au point un système
de progiciels de conversion qui s'appelle RECYC2000.
Dans le rapport de la compagnie CGI, on nous dit qu'on travaille actuellement à convertir les systèmes d'une vingtaine d'institutions, agences gouvernementales et entreprises canadiennes.
Je suis un peu confus. Vous n'avez pas le silver bullet, vous avez un système de management et vous ne connaissez pas ces deux compagnies-là, du moins l'une des deux. Vous avez signifié que vous connaissiez CGI. Je ne suis pas un expert, mais j'ai le nez fin et, en fouillant très rapidement, j'ai découvert immédiatement deux compagnies qui ont actuellement la solution. N'est-on pas en train d'essayer de réinventer la roue à des coûts extraordinaires?
Deuxièmement, avez-vous rencontré des représentants de ces compagnies-là pour savoir si leur silver bullet pourrait faire l'affaire dans notre fusil?
M. Timothy Garrard: Je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent qu'il y a un silver bullet. Comme nous l'a dit le vérificateur général, le problème en est un de gestion. Les systèmes sont très complexes. La solution en vue d'adapter les logiciels existe sûrement, mais il y a aussi des problèmes avec les appareils. Les outils des fournisseurs, comme CGI, sont valables et nous en avons dans notre processus de gestion, mais ils ne sont ni complets ni parfaits. Dans le domaine du best practice, nous avons appris qu'il fallait chercher partout, qu'il n'était pas suffisant d'employer un outil ou des outils, mais qu'il fallait plutôt un processus complet de gestion, comme le vérificateur général nous l'a dit.
Nous connaissons bien CGI. Chez nous, CGI est responsable de l'opération de notre ordinateur central, à Montréal, et nous fournit aussi des services importants. Nous travaillons de concert avec CGI sur l'enjeu de l'an 2000. Il n'est pas possible de terminer le travail chez nous sans la collaboration de CGI et j'espère qu'ils pourront nous aider. Cependant, je suis convaincu qu'il faut employer un système discipliné et sophistiqué, et pas seulement des outils.
La présidente: Madame Lalonde.
Mme Francine Lalonde (Mercier, BQ): Bonjour, monsieur Garrard. Je me permets une petite remarque préliminaire pour souligner qu'au comité directeur, d'ailleurs à votre instigation, nous avions manifesté le désir d'avoir les textes avant la présentation, afin de vous éviter de lire votre présentation. Cela étant dit, vous l'avez bien lue. Votre texte est clair.
• 1605
J'aurais une question et une sous-question à vous poser
et trois documents à vous demander.
Je vais commencer par les documents.
Vous avez l'étude menée par l'ACTI auprès des 100 entreprises canadiennes et vous pourriez...
M. Timothy Garrard: Je m'excuse. De quel document parlez-vous?
Mme Francine Lalonde: Il s'agit d'une étude qui était signalée dans le document préparé par M. Brassard. L'étude disait que le gouvernement fédéral avait par ailleurs lancé une autre mesure pour aider à résoudre le problème de l'an 2000. On disait qu'une étude menée auprès de 100 entreprises canadiennes par l'ACTI avait révélé que plus du tiers de celles-ci n'avaient pas encore élaboré de plan en bonne et due forme.
Ensuite, on dit que vous avez envoyé un guide à toutes les entreprises qui ont un numéro de TPS. Serait-il possible d'en obtenir un exemplaire?
M. Timothy Garrard: Oui.
Mme Francine Lalonde: Il y a un troisième document, qui serait le guide de travail que vous avez remis à vos directeurs. Serait-il possible d'obtenir un exemplaire de celui-là aussi?
M. Timothy Garrard: Oui.
Mme Francine Lalonde: Merci.
Votre exposé est très clair. Contrairement à M. Bellemare, je pense que le problème de l'an 2000 est très sérieux. Je sais que personne n'a encore trouvé de solution miracle et qu'en réalité, plus on cerne le problème, plus on s'aperçoit qu'il ne peut y avoir de remède miracle, compte tenu que les systèmes informatiques sont différents, comportent des logiciels différents et ont utilisé de façons différentes les mêmes logiciels.
Un article de la revue La Recherche—c'est une revue très respectée dans les milieux scientifiques—de cet été reprend l'importance de ce problème en comparant les ordinateurs actuels à des fossiles. On dit qu'un système informatique est à l'image d'un site archéologique et que tout au fond sont enfouis de vrais fossiles ossifiés.
Donc, à la lumière de ce que vous avez fait, de votre échéancier et du type de réponse que vous nous donnez, qui est une réponse de préparation de gestion à faire face à l'an 2000, ne trouvez-vous pas que le rapport qu'on a demandé au groupe formé par le ministre pour l'entreprise est bien tardif puisqu'on demande un rapport en mai 1998?
Or, dans votre propre échéancier, en mai 1998, vous devriez être déjà très avancés si vous voulez être capables de gérer, d'avoir des choix, d'acheter de nouveaux équipements ou de trouver des substituts.
M. Timothy Garrard: Je ne puis dire si le groupe de travail créé par le ministre est en retard. Je crois que c'est bon qu'il y ait un groupe de travail et je suis très heureux que le vérificateur général et le ministre essayent maintenant de donner un peu de publicité à ce problème. Je suis très content que le secteur privé participe aussi au groupe de travail avec M. Jean Monty.
Je connais quelques-uns des gestionnaires du secteur privé qui y travaillent et je suis très content qu'ils essayent fortement de trouver une solution pour les petites et moyennes entreprises. Si le groupe de travail nous fait des recommandations quant aux solutions, j'y porterai une attention particulière.
Mme Francine Lalonde: Je vais vous dire que, depuis que j'ai été éveillée à cette question de l'an 2000, grâce au Comité permanent de l'industrie, chez nous, au Québec, j'ai communiqué avec le Regroupement des PME, qui regroupe 96 p. 100 des entreprises du Québec. Ils n'ont pas commencé à travailler à cette question de l'an 2000.
Je suis donc très sensibilisée à la nécessité de faire quelque chose et il me semble que votre document va nous aider. Si, avec les moyens et les ressources que vous avez, vous faites un échéancier de ce type-là, il me semble qu'à plus forte raison, les entreprises... Je ne m'inquiète pas pour les grosses entreprises, mais plutôt pour les moyennes et petites entreprises qui sont aux prises avec des problèmes quotidiens de crédit et de marché. Je m'inquiète pour elles, parce que beaucoup d'entre elles sont informatisées. Dans certains cas, leurs systèmes sont assez vieux et également défaillants.
Vos réponses, bien qu'elles ne me surprennent pas, confirment que vous ne pouvez dire autre chose, mais qu'on peut lire entre les lignes.
La présidente: Merci, madame Lalonde.
[Traduction]
Monsieur Murray.
M. Ian Murray (Lanark—Carleton, Lib.): Je vous remercie de vous être joint à nous aujourd'hui, monsieur Garrard.
Ma réaction, suite à votre présentation, est à peu près la même que celle de M. Bellemare. La situation n'est peut-être pas aussi grave que nous le pensions après notre rencontre avec le vérificateur général. Comme vous l'indiquez, il semble s'agir d'une question de gestion et ce qu'il faut, c'est passer un à un tous ces innombrables systèmes pour tâcher de repérer les problèmes, puis les corriger. Vous semblez dire qu'il est possible de remplacer ou de modifier divers éléments mais aussi qu'il est possible d'avoir à dresser des plans d'urgence au cas où cela ne fonctionnerait pas.
J'essaie tout simplement de voir s'il est possible de régler le problème en y consacrant un grand nombre de ressources. Avons-nous le personnel nécessaire qui pourra se concentrer sur ce projet pendant un an ou deux et identifier les changements qui s'imposent? Ou est-ce que l'ampleur du problème est telle que nous risquons d'avoir des difficultés?
Il nous faudra un plan d'urgence. Quel genre de plan devons- nous établir? Allons-nous faire appel à des gens de l'extérieur, ou du moins confier une partie du travail au secteur privé, parce que nous n'avons pas réussi à trouver une solution? Est-ce que le problème tient au fait que nous n'avons pas les compétences requises pour cerner le problème et le régler? Comprenez-vous le sens de ma question?
M. Timothy Garrard: Merci beaucoup, monsieur Murray.
Je peux uniquement vous parler des systèmes dont je suis personnellement responsable. Toutefois, je suis au courant de ce qui se fait ailleurs. Je crois effectivement que nous avons les ressources nécessaires pour régler ce problème. Nous savons ce que nous devons faire, du moins au sein du ministère. Je ne dis pas que nous n'aurons pas de surprises, que se sera facile ou que nous n'aurons pas besoin de plans d'urgence. Je dis tout simplement que nous devons être prêts à faire face à toute éventualité.
Industrie Canada appliquera certaines des mesures que vous avez décrites. Nous ferons appel, à l'occasion, à des entrepreneurs pour nous aider à convertir les codes de nos systèmes. Nous ferons assurément appel au secteur privé quand viendra le temps d'adapter notre matériel, nos systèmes emboîtés, nos logiciels scellés, car nous appliquerons les mêmes solutions que les organismes qui utilisent les mêmes produits. Nous ne pouvons pas dire à IBM ou à Digital comment réparer un système. Nous pouvons uniquement cerner le problème et leur demander de le régler, ou de remplacer la composante s'ils ne peuvent pas le faire.
• 1615
Environ la moitié des gens qui travaillent pour moi sont des
entrepreneurs. Il y en a déjà beaucoup qui, entre autres,
s'occupent de convertir les codes. Donc, nous faisons déjà affaire
avec des entrepreneurs et nous continuerons de le faire.
Nous sommes tous très conscients, tout comme le Secrétariat du Conseil du Trésor et le vérificateur général, du problème que pose la pénurie de personnel qualifié. C'est une question qui nous préoccupe tous. Nous avons déjà perdu des employés. Le roulement chez les informaticiens est élevé. Nous devons déployer beaucoup d'efforts pour remplacer ces personnes. Nous pensons pouvoir y arriver, mais il s'agit manifestement d'un phénomène important qui doit être intégré au processus de gestion des risques.
M. Ian Murray: Et qu'en est-il des compétences qui sont requises pour effectuer le travail de recherche? Autrement dit, y aurait-il des étudiants, dans les universités, qui seraient en mesure de s'occuper de ces recherches?
M. Timothy Garrard: Peut-être. Je suppose que tout est possible. En temps normal, il n'est pas facile pour le ministère, le gouvernement ou n'importe quel autre organisme d'amener les étudiants à s'intéresser au problème de l'an 2000, parce que le langage de programmation qui servait de base au code est maintenant désuet. Le fait de passer deux ans à étudier le COBOL qui était utilisé dans les systèmes des années 60 ou 70 n'intéresse pas beaucoup les jeunes.
Je suppose que si nous les payons suffisamment, nous pouvons les initier au COBOL et ensuite compter sur leur aide. Toutefois, il y a beaucoup de personnes au sein de la population active qui connaissent le COBOL. Nous aimerions d'abord faire appel à leurs services. Nous serons peut-être obligés de trouver des gens qui travaillaient avec le langage COBOL au début de leur carrière et de les recycler. Compte tenu des délais que nous devons respecter, il est inutile de chercher des solutions qui vont nous obliger à former des gens et, surtout, à leur faire acquérir des compétences dont ils n'ont pas vraiment besoin.
M. Ian Murray: Qu'en est-il des fonctionnaires à la retraite? Est-ce qu'il y en aurait qui accepteraient volontiers de participer à ce projet?
M. Timothy Garrard: Je suppose.
M. Ian Murray: Merci.
La présidente: Merci, monsieur Murray.
Monsieur Lowther, vous avez une autre question?
M. Eric Lowther: Oui, merci, madame la présidente.
Malheureusement, je n'ai pas entendu tout ce que vous avez dit au sujet des produits offerts sur le marché qui pourraient vous être utile. Mais vos réponses à mes questions vont peut-être m'éclairer.
Pour ce qui est des plans d'urgence, je trouve qu'il serait essentiel d'en avoir. L'an 2000 sera à nos portes dans 24 mois. Une tâche énorme nous attend puisque ce sont tous les systèmes qui doivent être modifiés. Je ne me souviens pas avoir entendu parler d'un système, même petit, qui a été mis sur pied et livré en deux ans. Est-ce que des plans d'urgence ont été dressés pour les cas où nous ne serions pas prêts, ou attendons-nous que le délai soit passé avant d'agir?
M. Timothy Garrard: Nous avons déjà dressé des plans d'urgence. Permettez-moi de vous donner un exemple.
Nous avons au ministère, et c'est le cas de n'importe quel organisme, un système de gestion financière qui a été mis sur pied il y a très longtemps et qui a subi de nombreuses modifications. Il est devenu très complexe et est maintenant désuet. En fait, la plupart des systèmes actuels utilisent une technologie dépassée en ce sens qu'ils sont rattachés à un gros ordinateur central et qu'ils comptent sur l'aide d'un petit groupe de spécialistes qui connaissent bien le logiciel et son langage particulier.
La technologie moderne, que l'on appelle la technologie client/serveur, me permettrait, en tant que gestionnaire, d'avoir directement accès à mon budget. Si je voulais prendre une décision de gestion, je pourrais le faire à l'ordinateur, en utilisant une sauvegarde qui me permettrait uniquement d'effectuer les opérations que je suis autorisé à faire, sans changer le budget de quelqu'un d'autre.
Nous avons donc décidé de remplacer le système dont nous avons hérité par un système plus moderne appelé SAP, que de nombreux organismes ont déjà adopté. Certains membres du comité le connaissent peut-être déjà. Il s'agit d'un système de gestion financière complexe, adapté à nos besoins. Nous l'appelons le SIFM. Comme nous sommes en train de le mettre en place, il se peut que le comité en entende encore parler.
• 1620
C'est un projet qui demande beaucoup de travail. Nous sommes
déjà bien avancés. Comme je l'ai mentionné, la conversion de notre
système de gestion financière devrait être terminée d'ici le
31 mars 1998, date à laquelle prend fin l'exercice financier du
gouvernement.
Si, pour une raison quelconque, nous n'atteignons pas notre objectif, nous devrons alors utiliser l'ancien système de gestion financière pour suppléer celui qui sera entièrement exploitable en l'an 2000. Nous avons déjà établi un plan provisoire pour réparer le système existant.
Ce plan n'est pas encore finalisé. Si, au 31 mars 1998, le SAP n'est pas encore jugé fonctionnel, nous devrons accélérer les travaux et voir s'il sera nécessaire d'utiliser l'ancien système de gestion, soit le SGCR.
Le problème, c'est que nos ressources sont limitées. Dans le cas du plan d'urgence, si nous décidons de concentrer dès maintenant toutes nos énergies là-dessus, nous ne pourrons pas nous attaquer au problème plus urgent que pose la conversion des systèmes.
M. Eric Lowther: Je ne veux pas prendre trop de temps, parce que je veux donner la chance aux autres de vous interroger, mais il y a tellement de domaines ici sur lesquels nous pourrions nous arrêter. Cette question est peut-être injuste, mais je vais la poser quand même.
Les systèmes du ministère de l'Industrie sont reliés aux systèmes d'autres services gouvernementaux. Supposons que le projet prenne du retard, qu'il n'y ait aucun plan d'urgence et que les systèmes indispensables et autres ne soient pas convertis à temps pour l'an 2000. Quelle est la pire des choses qui pourrait se produire, à votre avis?
M. Timothy Garrard: Je n'aime pas émettre d'hypothèses là- dessus.
M. Eric Lowther: Si je savais quelle était la pire des choses qui pourrait se produire, je pourrais me préparer en conséquence.
M. Timothy Garrard: La pire des choses qui pourrait se produire, c'est que nous ne soyons pas en mesure, le ler janvier de l'an 2000, de fournir aux Canadiens certains de nos services les plus importants.
M. Eric Lowther: Ne pourrions-nous pas faire quelque chose de simple? Si nous ne sommes pas prêts, ne pourrions-nous pas rajouter un treizième mois?
M. Timothy Garrard: Non, parce que les ordinateurs vont continuer de penser que nous sommes en l'an 2000. Nous ne serons pas en mesure de les tromper. Plusieurs personnes ont trouvé des solutions de fortune. Certaines affirment qu'elles vont tout simplement reculer l'horloge de quelques décennies pour acheter du temps. D'autres essaient de trouver des moyens de faire croire à l'ordinateur que nous ne sommes pas en l'an 2000.
Le problème, c'est que tous ces systèmes sont liés les uns aux autres. Ils communiquent ensemble. Ils s'échangent des renseignements. Il est très dangereux d'appliquer une solution de fortune à un système qui est relié à de nombreux autres appareils.
M. Eric Lowther: Donc, nous ne savons pas vraiment quelle est la pire des choses qui pourrait se produire? Les systèmes pourraient arrêter de fonctionner, et c'est à peu près tout.
M. Timothy Garrard: La pire des choses qui pourrait se produire, c'est que les services publics essentiels cesseraient de fonctionner. Les services d'utilité publique ne nous fourniraient plus d'électricité, les systèmes de transport ne fonctionneraient plus, les systèmes de communication tomberaient en panne. Dans ces circonstances, il importerait peu qu'Industrie Canada respecte l'échéancier fixé puisqu'il n'y aurait plus d'électricité.
Voilà pourquoi il est essentiel que tous les grands organismes prennent cette question au sérieux, que le comité continue d'exercer des pressions sur eux. Il faut que tous les gestionnaires se rendent compte qu'ils doivent prendre leurs responsabilités.
La présidente: Merci, monsieur Lowther. Monsieur Shepherd.
M. Alex Shepherd (Durham, Lib.): On peut s'attendre à toute une fête la veille du Jour de l'An, n'est-ce pas?
Je n'ai pas été en mesure de comprendre, quand vous avez lu votre exposé, qui a la responsabilité de ce projet. Je me suis posé la même question quand j'ai parlé au vérificateur général. Je crois que vous vous occupez essentiellement des systèmes d'Industrie Canada, n'est-ce pas?
M. Timothy Garrard: C'est exact.
M. Alex Shepherd: En qu'en est-il du Secrétariat du Conseil du Trésor? Devez-vous lui rendre des comptes, faire état de vos progrès, lui indiquer si vous respectez l'échéancier?
M. Timothy Garrard: Oui. Le Secrétariat du Conseil du Trésor a mis sur pied un bureau de projet, et nous devons lui soumettre des rapports sur l'état d'avancement des travaux. Les fonctionnaires du Secrétariat informent à leur tour les ministres du Conseil du Trésor de l'évolution du dossier. Ces derniers en discutent ensuite avec les autres membres du cabinet qui, au besoin, va prendre des décisions. Le Secrétariat du Conseil du Trésor est également chargé de trouver des solutions communes aux problèmes. De cette façon, nous ne gaspillons pas notre énergie à faire la même chose.
Par exemple, nous devons veiller à ce que les versions des logiciels que nous utilisons au sein du ministère soient adaptées à l'an 2000. Je pourrais écrire une lettre à la société Corel, qui est le fournisseur de WordPerfect, le logiciel que nous utilisons, et lui demander de nous garantir que les versions seront toutes adaptées à l'an 2000. Toutefois, il est préférable qu'il y ait un bureau central qui s'occupe de ces questions pour l'ensemble des ministères du gouvernement. Cela nous permet non seulement d'épargner du temps et de l'énergie, mais s'il y a un problème avec un fournisseur, le bureau peut exercer des pressions sur lui pour qu'il trouve une solution.
M. Alex Shepherd: En ce qui concerne les petites et moyennes entreprises—et je sais qu'elles ne relèvent peut-être pas tout à fait de votre mandat—il y a un aspect, entre autres, qui les préoccupent, et c'est l'aspect financier. Ces entreprises doivent acheter du matériel neuf et l'amortir sur une période donnée. Elles se retrouvent dans une situation où elles sont obligées d'améliorer leurs systèmes parce que l'année a changé. A-t-on envisagé de recommander au ministère des Finances de prévoir des mesures fiscales pour aider les petites entreprises à moderniser leurs installations et leurs équipements?
M. Timothy Garrard: Je ne le sais pas. C'est le genre de suggestion que pourrait faire le groupe de travail mis sur pied par le ministre Manley.
M. Alex Shepherd: Je sais que nous avons plus ou moins abordé la question des compressions budgétaires. Bien entendu, si nous avions beaucoup d'argent, nous pourrions améliorer tous nos systèmes, sans problème aucun. Nous pourrions nous doter du matériel le plus moderne qui soit et l'amortir sur plusieurs années, ainsi de suite. Est-ce que les compressions budgétaires risquent, à un moment donné, de vous empêcher d'aller de l'avant avec vos travaux?
M. Timothy Garrard: Les choses iraient très mal pour nous si nous apprenions que le problème était beaucoup plus grave que ce que nous avions cru. Nous estimons que nous devrons dépenser environ trois millions de dollars pour convertir nos systèmes. Si nous devions apprendre que les travaux allaient nous coûter 30 millions de dollars, ou même 300 millions, nous aurions alors un sérieux problème. J'espère que ce ne sera pas le cas.
Il y a sans aucun doute des entreprises qui dépensent beaucoup en vue de se préparer à l'an 2000. Certains de nos groupes ont déjà annulé des activités pour trouver les ressources financières et humaines dont ils auront besoin pour convertir leurs systèmes. Certains organismes du secteur privé sont obligés d'annuler un très grand nombre de programmes pour trouver des fonds.
Ce projet va nous coûter très cher sur le plan national. Certains des chiffres avancés... Quelqu'un a mentionné 700 milliards de dollars; c'est beaucoup, mais je ne dis pas que ce chiffre est inexact. Cette conversion va certainement coûter des centaines de milliards de dollars aux pays de l'Ouest. Les dirigeants politiques auront tout un problème sur les bras.
M. Alex Shepherd: Dans quelle mesure ce problème va-t-il en entraîner d'autres? Nous espérons que la conversion va nous coûter trois millions de dollars. Or, si nous commençons à mettre en oeuvre ce projet aujourd'hui en faisant appel à la technologie moderne, nous risquons de dépenser encore plus. Nous allons donc attendre un peu avant d'agir et voir si quelqu'un va trouver une solution un peu plus économique. Est-ce que cette attitude ne risque pas de nous acculer au pied du mur?
M. Timothy Garrard: Eh bien, vous posez en fait une question qui touche l'ensemble de l'économie. Nous ne nous attendons pas du tout à ce qu'une solution miracle soit mise au point d'ici deux ans, une solution qui va permettre de régler tous les problèmes d'Industrie Canada. Nous avons beaucoup à faire. Les problèmes sont complexes. Ils ne sont pas insurmontables, sauf que l'on ne pourra pas appliquer la même solution dans tous les cas. J'en suis convaincu. C'est de la folie que d'attendre qu'une solution unique soit mise au point pour régler ces problèmes.
La présidente: Merci, monsieur Shepherd.
[Français]
Monsieur Dubé.
M. Antoine Dubé (Lévis, BQ): J'aurais deux ou trois petites questions. Au deuxième paragraphe de la page 5 du document français, vous dites:
-
Le Secrétariat du Conseil du Trésor a réalisé, dans la
perspective de l'an 2000, un examen
des systèmes fédéraux de technologie de l'information
de tous les ministères et organismes et a repéré 30
systèmes essentiels à la prestations de services aux
Canadiens. Aucun système d'Industrie
Canada n'apparaît dans cette liste.
C'est probablement une erreur, mais si vous me dites qu'il n'y a rien d'essentiel de réalisé à Industrie Canada ou que vous vouliez dire autre chose... Si c'est autre chose, qu'est-ce que c'est?
M. Timothy Garrard: Le Conseil du Trésor essaie de déterminer quels systèmes sont les plus critiques. L'analyse porte non seulement sur le système mais aussi sur les problèmes technologiques. Est-il nécessaire que le système utilise de l'information technologique ou est-ce qu'on doit avoir une autre sorte de système?
Les 30 systèmes les plus critiques identifiés par le Conseil du Trésor sont ceux qui ont trait aux droits ou aux impôts. Ce sont de très gros systèmes. Les systèmes ayant trait aux brevets chez nous, au ministère, sont importants. J'imagine que le Conseil du Trésor a fait la comparaison entre le système ayant trait aux brevets et celui ayant trait aux impôts.
M. Antoine Dubé: Le fameux guide que le ministère envoie aux entreprises, celui dont parlait Mme Lalonde, est-il disponible en français?
M. Timothy Garrard: Je ne le sais pas. Je m'en excuse.
M. Antoine Dubé: Je ne suis pas un fin connaisseur de la langue anglaise, comme vous avez pu le constater, mais j'imagine qu'il serait intéressant pour les entreprises francophones de l'avoir en français. Pourra-t-on subséquemment nous répondre là-dessus? On s'adresse à nous en français, mais on donne toujours le titre en anglais. Cela m'inquiète un petit peu.
J'ai une autre inquiétude. Aujourd'hui et l'autre jour, j'ai perçu que, dans le fond, on n'avait pas la solution ou l'ensemble des solutions. C'est bien d'alerter les entreprises au fait qu'elles risquent d'avoir bientôt des problèmes et de leur dire de s'en préoccuper. Par l'intermédiaire d'Internet, on offre toute une série de moyens, mais d'une certaine façon, je trouve cela un peu dangereux parce qu'une petite entreprise qui fait de la recherche à gauche et à droite doit y consacrer beaucoup de temps.
Je pense qu'il est urgent que l'information soit organisée de façon à ce que les entreprises n'aient pas à démêler tout cela. Vous savez, l'information, c'est comme autre chose. Trop, ce n'est pas mieux que pas assez. Parfois, ce n'est pas toujours très utile.
M. Timothy Garrard: Comme je l'ai dit dans ma présentation, nous avons, à Industrie Canada, un site Internet «Stratégis». Dans ce site, on trouve des renseignements axés sur l'an 2000 pour les petites et moyennes entreprises. Actuellement, nous essayons de trouver des renseignements valables pour le secteur privé.
Mme Francine Lalonde: Elles ne sont pas toutes branchées et il y a plein de coins au Québec et au Canada où il n'est pas possible de se brancher sur l'Internet sans passer par l'interurbain.
M. Timothy Garrard: À Industrie Canada, nous avons aussi un programme...
Mme Francine Lalonde: Oui, mais d'ici l'an 2000...
M. Timothy Garrard: Le Programme d'accès communautaire
comprend maintenant 3t
M. Antoine Dubé: Ça va. On le remercie de son
effort.
[Traduction]
La présidente: Ce guide, s'il existe en anglais, doit
également être disponible en français. Les attachés de recherche
vont vous aider à le trouver.
Monsieur Lastewka.
M. Walt Lastewka (St. Catharines, Lib.): Merci, madame la
présidente.
Je ne sais pas vraiment si vous avez défini le programme
qui... D'après le Conseil du Trésor, 30 systèmes sont essentiels.
Pouvez-vous nous définir rapidement ce que l'on entend par
«essentiel»?
M. Timothy Garrard: Oui. De mémoire, les deux critères retenus
par le Conseil du Trésor pour déterminer le caractère essentiel des
systèmes sont les suivants: tout d'abord, le système est essentiel
en ce qui concerne la prestation des services importants du
gouvernement et, deuxièmement, il y a lieu de croire que le système
sera fortement touché par le problème de l'an 2000.
J'ai la liste des critères et je peux vous les lire, si vous
voulez.
M. Walt Lastewka: J'aimerais connaître la véritable définition
de «essentiel», parce que nous qualifions des systèmes d'essentiels
et ensuite nous établissons un ordre de priorité. Ce qui
m'inquiète, c'est que si nous ne les qualifions pas d'essentiels...
J'envisage la question du point de vue des PME. Beaucoup des
systèmes d'Industrie Canada qui permettent de desservir les petites
et moyennes entreprises sont très importants pour ces entreprises,
qu'il s'agisse de commerce, brevets, information, etc. Ils sont
très importants, voire essentiels, pour ces entreprises, sans être
nécessairement essentiels du point de vue du Conseil du Trésor.
En tant que comité, nous devons nous assurer que tous ceux qui
ont des systèmes essentiels et débattent de la question dans
d'autres comités font la même chose que nous, même si on en parle
trop, pour que nous puissions coordonner les plans d'urgence. Je ne
sais pas si vous me comprenez bien. Ce qui m'inquiète, c'est
l'urgence.
Mme Lalonde en a parlé brièvement. Si un autre ministère ne
prend pas certaines mesures et n'est pas prêt, cela pourrait nous
toucher. Si le ministère de l'Industrie n'est pas complètement
synchronisé, cela pourrait toucher d'autres ministères. Si vous
vous souvenez bien, lorsque nous avons demandé au vérificateur
général s'il était prêt, il a répondu: «Non, je ne peux pas être
prêt tant que les autres ne le seront pas». C'est vraiment cela qui
m'inquiète.
• 1640
M. Timothy Garrard: S'il y a une chose que nous avons appris,
c'est que tout est relié. L'autoroute de l'information a créé un
degré d'interdépendance dans nos systèmes si bien que nous devons
voir plus loin que les systèmes que nous examinons pour tenir
compte des autres systèmes dont ils dépendent. Nous savons
parfaitement bien que tout en examinant nos propres applications,
nous devons également examiner celles dont elles dépendent. Au
Secrétariat du Conseil du Trésor, nous savons parfaitement qu'il
faut comprendre tous les liens qui relient nos systèmes à des
systèmes plus importants.
Vous avez parlé plus tôt des critères et lorsque je vous ai
répondu, je ne les avais pas ici; on vient de me les remettre. Un
des critères vise l'importance du système et je cite: «Qui a une
influence directe sur la santé, la sécurité ou le bien-être
économique des Canadiens et de leur environnement». Le bien-être
économique est vraiment ce qui intéresse les petites entreprises et
également Industrie Canada. C'est ce que nous faisons. C'est notre
mission.
J'ai indiqué dans mes observations que le Conseil du Trésor ne
considère pas nos systèmes comme essentiels. Cela ne veut pas dire
que nous ne les considérons pas comme tels. C'est tout ce que nous
faisons. Si nous ne réglons pas le problème de l'an 2000, nous ne
pourrons plus fonctionner. Je peux simplement dire que d'après nos
définitions de «essentiel», nos systèmes commerciaux ont la
priorité par rapport à nos systèmes de gestion ministérielle. Pour
ce qui est des ressources, nous les affecterons d'abord aux
systèmes dont dépendent les Canadiens ou les entreprises et c'est
en dernier lieu que nous nous occuperons des systèmes dont
dépendent les fonctionnaires.
M. Walt Lastewka: Je sais que le groupe de travail ne relève
pas directement de vous, mais plusieurs s'inquiètent au sujet de la
date du rapport final du groupe de travail. J'ose espérer qu'à un
moment donné, un rapport d'étape nous permettra de savoir où nous
en sommes par rapport aux plans d'urgence. Peut-être pourriez-vous
le dire au ministère.
M. Timothy Garrard: C'est entendu.
M. Walt Lastewka: J'aimerais personnellement qu'il y ait un
rapport d'étape, si pas avant Noël, lorsque nous reviendrons en
février, de manière à être informé de ce qui se passe.
Une voix: C'est une bonne idée.
M. Walt Lastewka: C'est ce que je voulais demander.
La présidente: Merci, monsieur Lastewka. Monsieur Lowther.
M. Eric Lowther: Je ne sais pas encore combien de temps nous
devons nous attarder sur ce point, madame la présidente, mais j'ai
quelques remarques à faire.
Après votre exposé, monsieur Garrard, j'ai eu l'optimisme de
croire que nous allions régler le problème. Au fur et à mesure du
débat, je ressens le poids de cette question, pas tant en raison de
votre exposé, mais à cause de la gravité du problème. Ce qui
m'inquiète surtout, c'est qu'il est d'abord question de
3,3 millions de dollars et qu'ensuite nous entendons dire que cela
pourrait coûter 30 ou 300 millions de dollars. Le rapport indique
également que le développement d'autres systèmes sera mis en
veilleuse. Je ne sais pas ce qui est sacrifié; ce sont là mes
sujets de préoccupation.
Puisque vous connaissez bien la question, j'aimerais que vous
me donniez vos impressions sur deux points. Premièrement,
pensez-vous que nous allons véritablement régler ce problème?
Deuxièmement, quels conseils donneriez-vous à ce comité? Comment
pouvons-nous le mieux aider à trouver la solution à ce problème?
M. Timothy Garrard: Tout d'abord, j'espère ne pas vous avoir
donné l'impression que les 30 ou les 300 millions de dollars sont
une évaluation réelle. Ce sont des chiffres hypothétiques que j'ai
utilisés pour répondre à une autre question au sujet de la somme
importante que cela pourrait représenter. Cette somme serait
certainement élevée.
• 1645
Je fais confiance à Industrie Canada en ce qui concerne les
systèmes qui relèvent directement du ministère. Je suis confiant,
mais pas complètement. Je ne veux pas l'être complètement, car à
mon avis, la question est trop importante. En tant que pays, nous
avons probablement pris conscience de cette question au bout d'un
certain temps. Maintenant, nombreux sont ceux qui pensent que nous
aurions peut-être dû en prendre conscience un peu plus tôt. Je ne
veux pas me sentir à l'aise. Je veux être sur les dents au cours
des 27 prochains mois, parce que...
M. Eric Lowther: Peut-être pouvons-nous vous aider à cet
égard.
M. Timothy Garrard: Je crois que le comité peut nous aider en
demandant à des fonctionnaires—comme moi-même—de rendre des
comptes et en leur demandant de présenter des plans détaillés et
des rapports périodiques afin de démontrer qu'ils prennent la
question au sérieux et s'efforcent de la régler.
J'ai dîné aujourd'hui avec un collègue d'un gouvernement
provincial. Il m'a dit que la publication du rapport du
vérificateur général et l'attention que l'on y prête, à ce comité
et ailleurs, font que beaucoup de gens dans sa province commencent
véritablement à prêter attention au problème. Il en est heureux et
reconnaissant également. Je crois donc que le comité peut continuer
à mettre l'accent sur la question et à aider non seulement le
gouvernement, mais aussi les petites et moyennes entreprises et
tout le reste des Canadiens, à comprendre l'importance de la
question.
La présidente: Merci, monsieur Lowther. Monsieur Peric.
M. Janko Peric (Cambridge, Lib.): Madame la présidente, j'ai
simplement une observation rapide ainsi qu'une question.
Nous savons tous qu'en Ontario, lorsqu'un conseil scolaire
décide de construire une école, il y ajoute des portatives avant
même son ouverture. C'est un signe de mauvaise planification.
Je pense bien que ce comité vous demandera de rendre des
comptes. Il y a tellement d'impondérables à propos de ce qui
pourrait se passer. À votre avis, la planification a-t-elle débuté
assez tôt?
M. Timothy Garrard: À mon avis, nous allons résoudre le
problème à temps et nos plans respectent le calendrier. Pour le
pays dans son ensemble, j'imagine qu'aujourd'hui nous nous
sentirions plus à l'aise si tout le monde avait commencé la
planification un peu plus tôt.
Bien entendu, certaines contraintes que nous connaissons au
plan des ressources sont délicates. J'ai lu dans les journaux des
articles au sujet de la pénurie de personnes spécialisées. Si nous
avions eu plus de temps pour régler la question, nous aurions pu
mieux gérer ce problème. Je le répète toutefois, dans mon
ministère, je suis confiant que nous terminerons à temps.
M. Janko Peric: Il se peut fort bien que l'on manque de
personnes qualifiées, mais Bill Gates les attire dans la Silicon
Valley. Je me demande simplement si votre ministère a consulté les
établissements d'enseignement pour que l'on songe à préparer de
futurs spécialistes en la matière.
M. Timothy Garrard: Mon ministère s'intéresse à la question
des qualifications. Nous ne nous occupons pas directement de
l'enseignement. Nous représentons le ministère des affaires, le
ministère de l'Industrie. Nos clients d'affaires nous disent qu'ils
ont du mal à attirer les personnes qualifiées dont ils ont besoin.
Dans certaines régions du pays—Toronto, Montréal et Ottawa—les
entreprises ne cessent de me dire qu'elles ont beaucoup de mal à
attirer ces personnes et à les conserver. Il arrive parfois
qu'elles embauchent des spécialistes dans mon ministère, ce qui
n'est pas ce qu'il y a de mieux pour nous.
• 1650
M. Janko Peric: Merci.
La présidente: Merci, monsieur Peric.
[Français]
Madame Alarie.
Mme Hélène Alarie (Louis-Hébert, BQ): Monsieur
Garrard, je ne veux pas prolonger indûment la séance; il y a
beaucoup de choses qui ont été dites. Cependant, il
ressort une ambiance générale des deux rencontres que
nous avons eues, celle avec le vérificateur général et
celle avec vous.
D'une part, il y a une situation presque alarmante et,
d'autre part, dans la
réponse du Conseil du Trésor au rapport du vérificateur
général, on se disculpe un peu et on semble dire:
Tout va bien, ne nous inquiétons pas.
Personnellement, je m'inquiète. Je
m'inquiète d'autant plus que, dans le modèle qui a été
fait pour les étapes en vue du projet de l'an 2000, il
y a peu de rapports d'étape qui sont prévus.
Selon ce qui est dit dans le rapport du
vérificateur général, il y aurait trois ministères qui suivent
le modèle pas à pas, et donc qui seraient dans le système,
alors que les autres ne sont pas du tout au même
niveau, si j'ai bien compris.
Il y a un autre point qui n'est
mentionné nulle part et je me pose une question.
L'année financière du
gouvernement commence le 1er avril 1999. Cela a peut-être
une incidence sur ce qu'on fait, parce que ce
n'est pas le 31 décembre. Les deux années ne coïncident
pas. C'est un problème supplémentaire.
Vous avez un rapport d'étape et
une planification, et vous dites que
vous serez capables de déterminer les
coûts des travaux ainsi que le temps et les ressources
techniques nécessaires. Serez-vous capables de livrer cela
en novembre 1997, dans un mois?
M. Timothy Garrard: Comme je vous l'ai dit,
nous avons essayé de terminer une revue préliminaire.
En anglais,
on appelle cela l'impact assessment.
Nous sommes en
train de terminer un plan détaillé. Nous avons commencé
pendant l'été et, au mois de novembre, le comité de
gestion d'Industrie Canada tiendra des réunions
au sujet de ces plans détaillés. Ce ne sera pas la fin
et il sera sans doute nécessaire de faire des
ajustements. Je prévois
que nous aurons beaucoup de réunions, mais les
plans deviendront plus détaillés.
Nous sommes en train de régler les problèmes. Je ne
suis pas alarmiste, mais...
Mme Francine Lalonde: Vous nous laissez cela.
M. Timothy Garrard: Je suis complètement convaincu
qu'il faut travailler fort.
Mme Francine Lalonde: J'aurais une dernière question.
Plus tôt, vous avez dit que vous aviez sous les yeux les
critères qui ont déterminé quels étaient les grands
systèmes.
• 1655
M. Timothy Garrard: Si vous me le permettez, je vais
le lire en anglais:
[Traduction]
La présidente: Monsieur Bellemare.
M. Eugène Bellemare: Madame la présidente, la présentation de
M. Garrard et ses réponses sont encourageantes. Il semble avoir
d'excellentes connaissances et travailler très fort.
Il parle au nom de son ministère, mais qu'en est-il des
autres? Que font-ils? Ne devrions-nous pas avoir aujourd'hui les
dirigeants principaux des systèmes de tous les ministères?
La présidente: Nous avions demandé au dirigeant principal du
Conseil du Trésor de comparaître aujourd'hui, mais il n'a pas pu le
faire à cause d'un atelier sur la technologie du gouvernement. À
l'origine, on devait les recevoir tous les deux aujourd'hui, mais
il pourra venir à une date ultérieure.
M. Eugène Bellemare: Sinon, on ne saura jamais si tout est en
place.
La présidente: Il ne faut pas oublier non plus que le Comité
des comptes publics a fait venir le vérificateur général pour qu'il
discute du rapport. Nous devons déterminer le rôle du Comité de
l'industrie. À l'une de nos séances antérieures, nous avons
rapidement indiqué qu'il fallait informer les autres comités au
sujet du rôle qu'ils devraient jouer vis-à-vis le ministère dont
ils s'occupent, ainsi que préciser notre rôle. Nous avons indiqué
que notre rôle vise les petites et moyennes entreprises, notamment
le groupe de travail qui a été mis en place; peut-être
souhaitons-nous inviter le dirigeant principal de l'information du
Conseil du Trésor. Nous avons essayé de le faire venir aujourd'hui,
mais cela n'a pas été possible à cause de cet atelier.
M. Eugène Bellemare: Il ne suffit pas d'essayer, je crois
qu'il devrait comparaître. Peu importe quand. Il faut que cela se
fasse.
La présidente: C'est entendu.
M. Eugène Bellemare: Le deuxième point, madame la présidente,
est celui des ressources. Depuis plusieurs années, je m'inquiète au
sujet de la réduction du nombre de fonctionnaires. J'aimerais
savoir, au sujet de ce ministère en particulier, si vous avez les
ressources dont vous avez besoin. Par ressources, je veux parler de
l'accès à l'impartition et de la présence de spécialistes à
l'effectif. Il s'agit de deux questions distinctes.
M. Timothy Garrard: Je pense que oui.
M. Eugène Bellemare: Vous disposez des deux?
M. Timothy Garrard: Je pense que oui. Compte tenu de la portée
du problème, tel que nous l'envisageons actuellement, nous pensons
avoir besoin de 3 millions de dollars environ. Cela représente les
coûts de la main-d'oeuvre spécialisée. Il pourrait s'agir de 50 ou
60 années-personnes. Nous avons un personnel assez important de
spécialistes en technologie de l'information au ministère et nous
pouvons trouver ces compétences au sein même de nos ressources au
cours des deux prochaines années.
M. Eugène Bellemare: Y a-t-il eu un exode des compétences de
votre ministère dans ce secteur?
M. Timothy Garrard: Je ne suis pas au courant d'un exode
particulier des compétences, lié à la question de l'an 2000. Il y
a certainement eu un exode des compétences au ministère.
M. Eugène Bellemare: Dans le secteur des systèmes
informatiques, y a-t-il eu un exode des compétences?
M. Timothy Garrard: Plusieurs employés sont passés au secteur
privé ou ailleurs dans le domaine de la technologie de
l'information. Il s'agit d'un secteur où les compétences sont très
en demande.
M. Eugène Bellemare: Le secteur privé a du mal à trouver des
spécialistes.
M. Timothy Garrard: Il en trouve certains dans mon ministère.
M. Eugène Bellemare: Comment pouvez-vous résoudre le problème?
M. Timothy Garrard: À long terme, en formant plus de
spécialistes. Ce n'est pas un problème, c'est une bonne chose que
les gens trouvent du travail. Une telle situation s'explique par
l'essor de l'industrie de la technologie de l'information et du
programme d'embauche des sociétés. Cela n'a pas toujours été le
cas. Nous avons connu des périodes dans le passé où l'industrie...
M. Eugène Bellemare: Excusez-moi de vous interrompre, mais
j'aimerais des réponses précises.
• 1700
M. Timothy Garrard: Au sujet des compétences dont nous
disposons dans mon ministère, je dirais que dans le secteur de la
technologie de l'information, nous n'avons absolument pas besoin de
programmeurs spécialistes de COBOL; par contre, nous avons surtout
besoin pour l'instant de spécialistes de l'Internet. Mon ministère
a fait des investissements très importants pour développer son site
Internet et l'année prochaine, nous prévoyons ajouter le commerce
électronique à notre site. Pour ce faire, il faut des spécialistes
qui connaissent...
M. Eugène Bellemare: Voulez-vous dire que l'Internet est la
solution?
M. Timothy Garrard: Non, ce n'est pas la solution au problème
de l'an 2000. Ce dont j'ai le plus besoin en ce moment, ce sont des
spécialistes de l'Internet.
M. Eugène Bellemare: Qu'est-ce qu'il vous faut pour avoir de
tels spécialistes?
M. Timothy Garrard: Pour l'Internet?
M. Eugène Bellemare: Oui.
M. Timothy Garrard: Des ressources suffisantes pour les payer.
M. Eugène Bellemare: Vous manquez donc de personnel?
M. Timothy Garrard: Oui, j'ai besoin de plus de spécialistes.
M. Eugène Bellemare: Je crois que le comité devrait en prendre
note.
[Français]
Mme Francine Lalonde: Il faudrait avoir un comité
sur cette question-là.
[Traduction]
M. Eugène Bellemare: J'ai une autre question, madame la
présidente. Je me demande si nous ne pourrions pas inviter, ne
serait-ce qu'un témoin expert du secteur privé pour discuter de ce
point.
La présidente: Monsieur Bellemare, le comité a essayé de faire
comparaître des membres du groupe de travail. Nous avons eu
quelques discussions avec la présidence. Ils sont en train de
s'organiser. Nous pourrions envisager de les inviter à comparaître
avec nos spécialistes en la matière et d'organiser une table ronde
dans la mesure où cette étude leur sourit. Je crois que le comité
serait prêt à le faire.
Je sais que M. Lastewka a une motion à présenter. Êtes-vous
prêt à le faire, monsieur Lastewka?
M. Walt Lastewka: Je peux m'arranger pour le faire. Avec la
permission du comité, après avoir entendu ce que nous avons entendu
aujourd'hui et compte tenu, encore une fois, de l'importance de
faire comprendre que nous avons un problème, qu'il exige beaucoup
de préparatifs et qu'il faut lui accorder la priorité,
j'aimerais—avec l'accord des membres—proposer, avec l'appui de
mon collègue, M. Lowther, que la présidente du comité de
l'industrie écrive aux présidents des autres comités permanents
pour les informer de l'urgence du problème et de l'importance des
exigences du système pour l'an 2000 et qu'elle leur demande
d'examiner les progrès accomplis par les ministères sur lesquels
ils ont droit de regard.
La présidente: Les députés souhaitent-ils débattre de la
motion?
[Français]
Mme Francine Lalonde: Est-ce que je pourrais la
récouter en français, s'il vous plaît?
[Traduction]
La présidente: Vous parlez de la traduction... pourriez-vous
nous relire la motion, je vous prie, monsieur Lastewka?
M. Walt Lastewka: Volontiers. J'ai deux feuilles, et j'essaie
d'y mettre la dernière main.
Je propose, avec l'appui de M. Lowther, que la présidente du
Comité de l'industrie écrive aux présidents des autres comités
permanents pour les informer de l'urgence du problème et de
l'importance des exigences des systèmes pour l'an 2000 et qu'elle
leur demande d'évaluer les progrès accomplis par les ministères
dont ils sont responsables.
M. Eugène Bellemare: Malgré tout le respect que j'ai pour mon
collègue, le genre de réponse qu'il obtiendra sera plutôt spécieux.
Le Vérificateur général a déjà signalé le problème au gouvernement.
Tous lisent les journaux. Ils sont au courant de ce qui le
préoccupe et de ce qui deviendra aussi notre préoccupation. Ce
qu'il faut faire, c'est demander à ces personnes de venir nous
décrire ce qu'elles font.
La présidente: Monsieur Bellemare, il faut décider—j'ai eu de
brèves discussions avec d'autres présidents de comité à ce
sujet—ce qu'est le rôle de l'industrie et établir nos paramètres.
À la réunion précédente, nous avions décidé qu'il vaudrait mieux
que les ministères rendent des comptes à leurs propres comités.
Nous les inviterions à témoigner devant leur propre comité. De
plus, le Comité des comptes publics étudie aussi cette question, de
même que celui qui est chargé des opérations gouvernementales. Il
faudrait donc assurer une certaine coordination avec les autres
comités si l'on veut faire comparaître neuf ministères différents
devant le Comité de l'industrie. Or, je ne suis pas sûre que ce
soit une bonne idée.
• 1705
M. Eugène Bellemare: Le ministère de l'Industrie.
La présidente: Je ne parle pas seulement du ministère de
l'Industrie, mais également des petites et moyennes entreprises,
des grandes sociétés, de l'industrie en général. Nous en avons déjà
assez à faire comme cela s'il faut cerner le problème et essayer de
faire comprendre notre message. Notre rôle est de faire en sorte
qu'ils sont prêts. Il faut les informer qu'ils doivent se préparer
en conséquence et que, pour ce faire, ils ont tout intérêt à
utiliser les ressources dont ils disposent.
C'est pourquoi le ministre de l'Industrie a établi un groupe
de travail sur la petite et moyenne entreprise composé de divers
dirigeants du milieu des affaires pour étudier cette question. J'ai
proposé que nous invitions le ministre à comparaître. Je crois
comprendre que vous aimeriez entendre des experts. C'est une autre
possibilité.
M. Eugène Bellemare: À nouveau, en ce qui concerne la motion,
j'estime qu'il manque, à la fin, une phrase dans laquelle nous les
inviterions à venir nous dire ce qu'ils sont en train de faire.
Nous avons sonné l'alarme, mais je ne vois pas de feux clignotants.
[Français]
Mme Francine Lalonde: Je serais portée à
appuyer la proposition de M. Lastewka, peut-être en la
modifiant un peu pour dire que nous nous sommes penchés
sur cette question, qu'à la suite
de la recommandation du vérificateur général,
nous avons découvert qu'elle était d'une importance
telle que nous allons continuer nos travaux et que nous
invitons les autres comités, même s'ils ont des choses
urgentes sur la table, à se livrer aussi à cet
exercice. C'est une sorte
d'alarme.
Je suis d'autant plus portée à l'appuyer que même
le comité formé par M. Manley l'a été seulement au mois
de septembre. C'est le 2 septembre qu'il a annoncé la
formation de ce comité-là. Cela veut dire que même au
ministère de l'Industrie, on n'était pas si alerté que
cela à la question. Je pense que deux cloches
valent mieux qu'une dans ce cas-là. On pourrait
ajuster un peu le texte pour qu'il soit une invitation
plus qu'autre chose. Cela ne doit pas vous gêner,
madame la présidente, de faire cela. Il s'agirait
de dire: Nous faisons cela et nous vous invitons à
faire de même.
[Traduction]
M. Eugène Bellemare: C'est un peu comme si l'on écrivait à
quelqu'un, quelque part, sans attendre de réponse. Il faut que nous
ayons une réponse.
[Français]
Mme Francine Lalonde: Non. Cela, c'est autre chose.
[Traduction]
M. Eugène Bellemare: C'est la question qui fait problème. Il
faut la formuler de manière à obtenir une réaction, qu'on nous dise
qu'effectivement, on est en train de faire quelque chose et qu'à
une certaine date donnée, on nous enverra un rapport ou qu'on
viendra directement nous en rendre compte. Il ne faudrait pas se
contenter de mettre une lettre à la poste et croire que nous avons
fait notre travail.
La présidente: Je ne suis pas sûre que le comité souhaite
recevoir des rapports d'autres ministères, mais nous pourrions le
faire.
Comme l'a dit Mme Lalonde, nous poursuivrons l'étude de cette
question. Cela pourrait faire partie de la motion.
Monsieur Lastewka.
M. Walt Lastewka: L'essentiel était—je suis conscient que les
membres du comité connaissent beaucoup mieux le sujet depuis que
nous avons entendu le Vérificateur général, que certaines personnes
ont fait leurs devoirs à Montréal et moi-même, ailleurs, et j'avais
l'intention... Les comités commencent à avoir beaucoup de pain sur
la planche. Ils vont devoir établir des priorités. Je crains que le
dossier de l'an 2000 ne se retrouve au bas de la pile.
Je tenais à les avertir qu'il fallait s'occuper de cette
question dès maintenant, qu'elle est pressante. Lorsque nous aurons
entendu le ministre et, espère-t-on, nous pourrons entendre le
président du comité bientôt... S'il nous faut prendre d'autres
mesures parce que nous sommes le Comité de l'industrie, c'est à ce
moment-là que nous le ferons.
Toutefois, je ne souhaiterais pas attendre, pour donner
l'alarme, que nous ayons entendu les deux prochains témoignages. Il
faut que tous comprennent la gravité du problème et sachent qu'il
ne se réglera pas en un tournemain.
M. Eugène Bellemare: À la fin de la lettre, pourrions-nous
ajouter une petite question pour leur demander quelles sont leurs
échéances de sorte que nous puissions avoir une idée du moment où
nous recevrons de l'information?
La présidente: Monsieur Lowther.
M. Eric Lowther: J'aimerais obtenir des éclaircissements à ce
sujet, soit de la présidente soit d'autres membres du comité. Ma
question porte sur l'insertion d'une question à la fin de la
motion.
• 1710
M. Janko Peric: Madame la présidente.
La présidente: Monsieur Peric.
M. Janko Peric: Je me sens très à l'aise d'appuyer la motion
actuelle, et il ne reste plus beaucoup de temps. Je dois partir.
Vous avez mon appui pour la motion actuelle.
La présidente: Si vous voulez bien patienter, nous avons
besoin de votre vote.
M. Janko Peric: Je peux patienter pendant une minute encore.
La présidente: En réponse à la question de M. Lowther,
monsieur Bellemare, nous pouvons inviter des ministères à venir
ici, mais en tant que Comité de l'industrie, nous ne pouvons pas
imposer notre volonté aux autres. Nous avons cerné notre rôle en
tant que Comité de l'industrie, soit, comme l'a dit M. Garrard, de
continuer de braquer les feux sur la question. Nous sommes censés
accueillir le DPI du Conseil du Trésor. On peut espérer que nous
parviendrons à convaincre le groupe de travail de prendre part à
une table ronde, et nous continuerons de mettre cette question de
l'avant. C'est ce que fait, selon moi, la motion de M. Lastewka.
Elle informe tous les autres comités, qui ont alors la
responsabilité de voir ce que planifient les ministères dont ils
ont la charge et d'en discuter avec eux. C'est un bon moyen, selon
moi, de diffuser l'information à une échelle beaucoup plus grande.
M. Eugène Bellemare: Je suis de moins en moins contre cette
motion. Copie sera-t-elle envoyée à tous les comités permanents?
La présidente: Je vais écrire au nom du comité à tous les
comités permanents, effectivement. Plaît-il aux députés de mettre
la question aux voix?
[Français]
Mme Francine Lalonde: Madame, on n'a pas le texte
devant nous, mais est-ce qu'on
invite les autres comités à faire la même chose?
La présidente: Non.
[Traduction]
Pourriez-vous nous lire la motion encore une fois.
M. Walt Lastewka: La motion dit essentiellement que nous
aimerions que les autres comités se penchent sur les plans des
ministères dont ils ont la charge, tout comme nous l'avons fait.
La présidente: Je tiens à vous remercier, monsieur Garrard, de
votre patience et de votre exposé. Comme vous pouvez le constater,
j'estime, tout comme les autres membres du comité, que la question
est importante et que le problème est grave. Je me réjouis de voir
qu'Industrie Canada va de l'avant et qu'il reconnaît que le 31
décembre 1998 est vraiment l'échéance. Je sais que d'autres
entreprises, voire certains ministères, utilisent le nombre 99 à
d'autres fins et se trouveront donc dans de beaux draps, le 1er
janvier 1999, sans parler du 1er janvier de l'an 2000. Je sais que
des entreprises ne se sont pas encore penchées sur le problème. Je
suis donc heureuse de voir que vous reconnaissez le 31 décembre
1998 comme la véritable date limite. Nous en informerons les autres
comités.
Je suis également consciente que des rapports circulent tous
les jours sur l'Internet pour décrire les difficultés et ce qui
pourrait se produire. Les soins de santé et les hôpitaux sont
particulièrement vulnérables, et j'estime que c'est là un sujet
qu'il faudrait demander au Comité de la santé d'examiner. Ils
utilisent des systèmes de support vital et bien du matériel qui
sont commandés par des ordinateurs, mais nous n'avons pas de
documentation à ce sujet.
À nouveau, je vous remercie de votre compte rendu. Vos
observations nous ont été très utiles. Nous vous demanderons
probablement de revenir sous peu.
M. Timothy Garrard: Je vous remercie beaucoup.
M. Eugène Bellemare: Madame la présidente, j'ai une question
d'ordre administratif. J'ai reçu deux avis de convocation à la
réunion d'aujourd'hui, l'une m'invitant à me présenter à la salle
237-C de l'Édifice du Centre, ce que j'ai fait, et une autre
m'invitant à me rendre à la salle 209 de l'Édifice de l'Ouest.
La présidente: Effectivement.
M. Eugène Bellemare: Je n'ai pas le don d'ubiquité. Il me
déplaît d'avoir à faire le tour de différents immeubles parce que
j'ai été mal renseigné.
La présidente: Je m'en excuse, monsieur Bellemare. Ce n'est
pas la faute de la greffière. J'avais accepté que nous changions de
salle parce que le sous-comité chargé d'examiner la question des
commissions scolaires linguistiques au Québec ne disposait pas
d'une salle d'où ces débats pouvaient être télévisés. Or, il était
convenu que toutes ses réunions seraient télévisées. J'ai donc
accepté de changer de salle.
M. Eugène Bellemare: Je n'ai rien contre le fait que vous
changiez d'idée, mais ne pourrait-on pas nous en aviser le matin
même, au moins?
La présidente: Oui. Je m'excuse si cela n'a pas été fait.
M. Eugène Bellemare: Ce n'est pas à vous de le faire.
M. Walt Lastewka: Par contre, vous avez eu un excellent guide.
M. Eugène Bellemare: Oui.
La présidente: Je vous remercie. Le comité ajourne ses travaux
jusqu'à jeudi.
J'ose espérer que lorsque vous rencontrez les fonctionnaires
du Conseil du Trésor, vous débattez de ces questions. Peut-être
pourriez-vous m'aider à ce sujet.
Au sein du ministère, nous avons dû déjà réaffecter les
ressources nécessaires pour entreprendre ce projet d'une valeur de
3,3 millions de dollars. Cela veut dire que d'autres applications
seront retardées et que d'autres projets seront touchés. Nous
pensons pouvoir le faire sans interrompre les services offerts aux
Canadiens. Nous fonctionnons depuis un an dans un environnement où
les ressources disponibles ont déjà été considérablement réduites.
Par conséquent, ces chiffres sont peu élevés par rapport à
l'ensemble des changements budgétaires au sein du ministère.
Je pense que nous devons tous mieux préparer les jeunes à des
carrières de l'économie fondée sur l'information. Nous manquons
beaucoup de spécialistes dans ce secteur et ce sont les meilleurs
emplois qui soient offerts dans l'économie. Il est malheureux que
l'appariement compétences et débouchés ne se fasse pas mieux. Je
crois que cela dépasse le mandat d'Industrie Canada ainsi que celui
du gouvernement fédéral. Je peux simplement vous assurer
qu'Industrie Canada a parfaitement conscience de la question
généralement parlant et que le ministère souhaite apporter toute
l'aide qu'il peut.
Vous nous parlez également de
l'importance des systèmes, c'est-à-dire de leurs effets
directs sur le bien-être physique et économique.
Y avait-il aussi un autre élément, soit
l'état dans lequel se trouvaient ces systèmes? Vous
ne l'avez pas mentionné.
dont la disparition ou l'interruption, même pendant une courte
période, est considérée comme un risque inacceptable, compte tenu
du fait que les bris de système liés au problème de l'an 2000 sont
susceptibles de prendre des semaines ou des mois à réparer.
Manquez-vous de ressources dans votre ministère ou dans votre
section dont vous ne nous parlez pas? Imaginez que vous soyez dans
le secteur privé, que je sois un actionnaire important et que je
vous demande quels sont vos problèmes, parce que je veux que vous
les régliez...? Manquez-vous de quoi que ce soit en ce moment?
Selon moi, notre rôle consiste à faire en sorte que
l'industrie soit prête pour l'an 2000...
Nous considérons-nous, en tant que comité, comme les champions
de la question de l'an 2000 pour tous les ministères? Allons-nous
suivre tous les autres jusqu'à ce que la question soit réglée ou
nous contenterons-nous de nous tenir au courant et de nous occuper
strictement de la partie Industrie? Si nous nous occupons
uniquement de l'industrie, j'estime que la motion devrait demeurer
inchangée et que chaque comité devrait décider par lui-même de
poser des questions et d'inviter ceux dont il a la charge à y
répondre. Par contre, si nous nous faisons les champions de la
cause de l'an 2000, je serais alors d'accord pour que l'on ajoute
la question. J'ai besoin d'éclaircissements à ce sujet.
La motion est adoptée