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Merci de nous avoir invités à comparaître aujourd'hui.
New Dawn a été fondé en 1976. Grâce à son travail dans un certain nombre de secteurs, l'organisation vise à assurer le dynamisme et l'autonomie de la communauté d'Unama'ki, c'est-à-dire de l'Île du Cap-Breton.
Le Centre des arts et de la culture du Cap-Breton, un centre culturel situé dans le secteur industriel du Cap-Breton, est toujours en devenir. Grâce au soutien de la province de la Nouvelle-Écosse et du gouvernement du Canada, New Dawn a commencé à rénover un couvent de 40 000 pieds carrés vieux de 130 ans en septembre 2017. Le centre, qui visera principalement à fournir un espace de travail abordable aux artistes, devrait ouvrir ses portes en mai 2019.
Tandis que je réfléchissais à ce dont je voulais vous parler, aujourd'hui, j'ai choisi trois aspects de notre parcours au cours des cinq dernières années relativement au travail de Patrimoine canadien: premièrement, l'importance d'investir dans la création de carrefours culturels dans des collectivités non métropolitaines; deuxièmement, l'efficacité et le professionnalisme du personnel de Patrimoine canadien du point de vue d'une organisation sans but lucratif; et, troisièmement, comme plusieurs autres témoins l'ont souligné récemment, l'importance du financement opérationnel.
L'expérience liée à notre travail pour donner vie au Centre des arts et de la culture du Cap-Breton est vraiment enracinée à l'endroit même où tout s'est passé, c'est-à-dire une collectivité du Canada atlantique qui lutte depuis maintenant 40 ans pour se réinventer après le rapide déclin de ses industries primaires, c'est-à-dire le charbon et l'acier. Ce contexte historique est important. Il continue d'influer sur la vie des résidents actuels du Cap-Breton, et ce contexte historique nous lie, plutôt que de nous en séparer, à beaucoup d'autres collectivités canadiennes.
La création d'un important carrefour culturel, dans ce contexte, est transformationnel. C'est un projet qui ressort du lot, actuellement, à Sydney, et il continuera de se démarquer au cours des prochaines années, et ce, pour un certain nombre de raisons.
Le Centre des arts et de la culture du Cap-Breton représente le plus important investissement dans le centre-ville de Sydney depuis huit ans. Il ouvrira ses portes dans une zone principalement caractérisée par des bâtiments vides, des panneaux « à vendre » et des infrastructures publiques qui se dégradent. Il donnera aux gens une raison de revenir dans notre centre-ville et offrira à celui-ci la masse critique de personnes nécessaires qui viendront faire du magasinage dans ses magasins et manger dans ses restaurants. Le Centre donne aussi, comme il le fait déjà, de l'espoir aux gens de la collectivité, une preuve tangible d'un tournant que bon nombre d'entre nous espérons.
Pour donner vie au Centre des arts et de la culture dans un tel contexte, il a fallu le faire avec le soutien de deux ordres de gouvernement, plutôt que trois. En 2018-2019, notre municipalité réparera seulement une des 60 routes locales, et dépensera moins cette année comparativement à l'année dernière en ce qui a trait à l'éclairage des rues, aux loisirs, aux parcs, aux bâtiments et aux bibliothèques. En outre, la municipalité a dû refuser des demandes d'investissement de capitaux d'organisations communautaires d'une valeur de plus de 3 millions de dollars. C'est un euphémisme de dire que notre municipalité est pauvre.
Vos investissements dans des collectivités non métropolitaines et des collectivités qui éprouvent des difficultés économiques sont transformationnelles.
Je ferai remarquer que, pour faire ce genre d'investissements, il faudra constamment tenir compte des différences qui se manifesteront lorsque ces genres de carrefours culturels ouvrent leurs portes. Les organisations artistiques dans ces collectivités semblent peut-être différentes, elles ne sont peut-être pas aussi grandes, elles n'existent peut-être pas depuis aussi longtemps et elles ne comptent peut-être pas sur autant de ressources que les organisations dans les grandes villes. Je le dis en sachant que la lutte pour les ressources est le lot de tous les intervenants de ce secteur à l'échelle du pays.
Les centres culturels eux-mêmes peuvent aussi avoir un aspect très différent dans ces collectivités. Ils doivent peut-être faire de la place pour des organisations artistiques bénévoles qui travaillent aux côtés d'organismes artistiques professionnels. Ils peuvent exiger des espaces polyvalents dans les collectivités où la masse critique d'utilisateurs du secteur artistique n'est peut-être pas encore suffisante pour utiliser tous les locaux. Ils devront probablement et peut-être presque toujours être en mesure de fournir des espaces abordables aux artistes tels que définis par rapport au marché local et aux niveaux de revenu des artistes en question. Les gouvernements locaux, malgré leur solide appui de principe, pourraient ne pas pouvoir fournir de ressources financières, quelles qu'elles soient. Ces gouvernements, comme c'est le cas du nôtre, ont peut-être du mal à s'acquitter ne serait-ce que de leurs obligations les plus élémentaires en matière d'infrastructure.
Le Cap-Breton a une longue histoire d'excellence artistique, et beaucoup d'habitants de l'île sont déterminés à se réinventer par ces moyens.
Mes deux prochains commentaires sur l'efficacité et le professionnalisme du personnel de Patrimoine canadien et l'importance du financement opérationnel seront brefs.
En tant qu'organisme sans but lucratif, il a été incroyablement encourageant de travailler en collaboration avec un ministère professionnel, efficace et habilitant. C'est l'expérience que nous tirons de nos interactions avec le personnel de Patrimoine canadien. Depuis le début, nous avons l'impression qu'il croit — au-delà de la rhétorique — à l'importance des carrefours culturels. Les représentants du ministère sont demeurés concentrés sur l'objectif final et ont été des défenseurs flexibles, raisonnables et engagés tandis que nous surmontions les défis qu'on rencontre inévitablement dans un projet de cette envergure.
Je terminerai en soulignant l'importance des fonds d'exploitation pour les carrefours culturels. Pour nous, l'objectif reste de créer des espaces abordables où les artistes peuvent venir travailler.
Les coûts d'exploitation d'un centre qui fournit des locaux à prix abordables aux artistes ne sont pas moins élevés que les coûts d'exploitation d'un bâtiment fournissant des locaux à des entrepreneurs ou des avocats ou des responsables des services publics. Nous avons fait de notre mieux pour créer et peaufiner un plan opérationnel solide et durable pour notre centre, mais même le soutien régulier le plus modeste est utile et peut nous aider à atténuer la tension entre des pressions concurrentes dans un tel cas: le besoin de maintenir le coût des locaux le plus bas possible et le besoin de fournir un environnement chaud, sécuritaire et confortable dans lequel travailler.
Merci.
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Bonjour à tous. Je m'appelle Michael Vickers et je suis accompagné d'Oliver Pauk.
Merci beaucoup de nous avoir invités à prendre la parole aujourd'hui. En tant que codirecteurs de l'organisation artistique Akin, nous vous présenterons un bref historique et une brève explication de notre modèle, suivis d'une série de recommandations axées sur le soutien que rendraient possible des modifications stratégiques plutôt que des demandes de financement. Vous trouverez de plus amples renseignements dans notre mémoire, et nous aimerions vous rencontrer individuellement pour vous en dire plus sur nos idées.
Le Collectif Akin a été fondé il y a 10 ans par un groupe d'amis artistes dans un modeste loft de 600 pieds carrés à Toronto. Toujours géré entièrement par des artistes, le Collectif Akin est maintenant le plus important fournisseur de studios abordables au Canada, fournissant près de 35 000 pieds carrés d'espace à plus de 300 créateurs de tous les types dans huit emplacements de la région de Toronto. L'organisation offre aussi pendant toute l'année environ 60 programmes gratuits ou peu coûteux dans trois catégories: des occasions de perfectionnement professionnel pour les artistes actifs, des ateliers et des programmes de création et des projets d'engagement communautaire auprès de groupes marginalisés.
Nous avons doublé le nombre de locaux loués et de locataires au cours des 18 derniers mois en raison du besoin marqué pour des locaux abordables et des programmes de soutien, et nous faisons tout ça sans financement de fonctionnement. Nous assurons l'abordabilité des studios en négociant des ententes de location à court et moyen terme pour des propriétés en transition et en voie de réaménagement. Nous avons conclu des baux allant de 6 mois à 10 ans. Les propriétaires et les promoteurs nous louent leurs propriétés à des conditions favorables avant que le développement ne puisse commencer, ce qui permet au Collectif Akin de tirer une valeur sociale et économique de bâtiments qui, sinon, resteraient vacants. Dans beaucoup de cas, nos membres sont des nouveaux arrivants au Canada ainsi que de jeunes entreprises du domaine culturel.
Nous misons sur deux réalités souvent négligées dans le domaine du développement immobilier au pays. Premièrement, il arrive un moment dans le cycle de vie de tous les bâtiments où le besoin de remise en état ou de réaménagement entraîne une chute des taux de location à des niveaux que les entreprises de création ou les entreprises sociales peuvent se permettre. Deuxièmement, la période entre la décision de réaménager ses locaux et le début des travaux de construction en tant que tels prend souvent de trois à cinq ans ou même plus. Le modèle du Collectif Akin est bénéfique non seulement pour les artistes, mais aussi pour les propriétaires immobiliers, les promoteurs, les quartiers et la prospérité et la qualité de vie à Toronto.
En bref, nous avons une formule qui fonctionne, c'est-à-dire des biens immobiliers qu'on peut utiliser de façon provisoire à prix réduit, des rénovations pour les artistes, des possibilités de gestion, d'entretien, de programmes ainsi que des occasions professionnelles. Tout cela permet d'offrir des locaux à prix abordables à des articles et des membres de groupes vulnérables qui, sinon, n'ont nulle part où travailler en raison des prix trop élevés. En outre, on aide aussi à créer des collectivités habilitantes, créatrices, florissantes et intéressantes. Prenons l'exemple des studios d'Akin sur la rue King, dans un magnifique bâtiment patrimonial appartenant à Allied Properties REIT, l'un des plus grands propriétaires fonciers au pays. Ces locaux nous sont loués dans le dispendieux district du divertissement de Toronto à un prix bien inférieur au marché locatif afin qu'Akin puisse fournir des studios à plus de 100 artistes durant cette période intermédiaire avant le réaménagement du site.
Je vais maintenant vous fournir un exemple différent. Nous n'occupons pas uniquement des bâtiments arrivés en fin de cycle de vie. Les tout derniers locaux du Collectif Akin occuperont la moitié du quatrième étage du Musée d'art contemporain de Toronto, créant ainsi des locaux abordables pour 25 artistes dans un quartier culturel important d'où, récemment, de nombreux artistes ont été chassés en raison de la hausse des loyers.
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De quelle façon des centres culturels et des organisations comme le Collectif Akin peuvent-ils être soutenus à l'échelon fédéral? En changeant les règles et en mettant l'accent sur les incitatifs à la location, en remettant en question les avantages fiscaux et en facilitant l'accès aux biens immobiliers publics inutilisés.
Nous avons trois suggestions auxquelles nous vous prions de réfléchir sérieusement.
Premièrement, les « baux temporaires ». Au Royaume-Uni, une initiative gouvernementale concernant les baux temporaires est réalisée depuis 2009. Il s'agit de baux dans des espaces commerciaux non utilisés qui sont offerts au prix coûtant à des organismes sans but lucratif en échange d'importants allégements d'impôt foncier ou d'autres considérations visant les propriétaires. Au Royaume-Uni, habituellement, les organisations sans but lucratif qui utilisent ces locaux ne paient pas de loyer du tout et sont simplement responsables de payer les coûts des services publics et les coûts d'amélioration locative des lieux. On crée ainsi plus d'espace pour les artistes, les créateurs et les entrepreneurs tout en récompensant les promoteurs, les propriétaires de bâtiments et les agents immobiliers, puisque leurs bâtiments sont ainsi utilisés et dynamisés. Les deux côtés en sortent gagnants et sont encouragés à participer.
Deuxièmement, nous aimerions aborder la création récente d'une sous-catégorie d'impôts fonciers liés au partage créatif de locaux appliquée à l'échelle de l'Ontario. Nous reconnaissons qu'il s'agit là d'un pas dans la bonne direction, mais moins de 20 bâtiments de Toronto seront admissibles à l'allégement fiscal de 50 % pour les propriétaires fonciers, et cet allégement n'est pas transféré aux créateurs en tant que tels et n'est pas directement bénéfique pour eux. Parmi les obstacles supplémentaires, mentionnons des exigences comme le besoin d'offrir au minimum 10 000 pieds carrés d'espace ou d'avoir une liste de plus de 40 locataires en plus d'un loyer en dessous du prix courant qui n'est pas défini. Pourrait-on créer une nouvelle sous-catégorie fiscale à l'échelon fédéral, une sous-catégorie qui associerait le financement et l'aide financière non seulement aux propriétaires de bâtiments et aux locateurs, mais aussi aux locataires, comme c'est le cas au Royaume-Uni?
Troisièmement, nous aimerions que le gouvernement permette des processus plus efficaces quant à l'utilisation des propriétés vacantes appartenant à l'État au moyen d'une politique sur les loyers inférieurs au prix courant. Les règles actuelles à Toronto font en sorte qu'il est plus difficile que jamais pour les organisations sans but lucratif d'avoir accès à ces locaux, et un voile de mystère entoure les locaux qui sont bel et bien disponibles. Comme beaucoup d'autres, en tant qu'organisation sans but lucratif affiliée à des organisations à but lucratif, nous sommes automatiquement exclus. Et même avant cela, il était quasiment impossible pour les petites organisations sans but lucratif d'être considérées comme d'éventuelles locataires de propriétés appartenant à la ville.
Par exemple, il y a un immeuble en copropriété situé au 61, rue Heitzman, à Toronto, qui a créé un espace locatif administré par la ville dans le cadre d'une entente conclue au titre de l'article 37 exigeant que l'espace en question soit utilisé au profit de la collectivité. Ce qui s'est plutôt passé, c'est qu'un espace en devanture a été créé et n'a pas été utilisé pendant cinq ans. En outre, le Collectif Akin a ensuite été jugé inadmissible par le service juridique de la ville, et le site a continué d'être vacant pendant encore deux ans, sans jamais être utilisé. Les nouveaux règlements fédéraux créés pourraient exiger une affectation plus concrète et plus utile de fonds et des locaux à des artistes ou des groupes communautaires dans le cadre des projets d'aménagement. Les employés de la ville pourraient s'efforcer de faciliter la communication et l'utilisation réussie de ces types de locaux afin de ne pas gaspiller les possibilités qu'ils offrent.
Enfin, il y a un manque de politiques culturelles qui appuient ces initiatives, et il faut plus de rassemblements visant à communiquer les renseignements à ce sujet. Le gouvernement devrait aider à réunir les organisations dans ce domaine et à faciliter la mise en commun des connaissances et l'édification d'une communauté aux échelons local, provincial et national.
Nous demandons une révision de la loi actuelle pour permettre au Collectif Akin non seulement de s'épanouir dans le domaine artistique, mais aussi d'aider un plus large éventail de particuliers et de groupes tout en protégeant, en soutenant et en favorisant les carrefours et les districts culturels à l'échelle du Canada.
Merci beaucoup de nous avoir donné l'occasion d'être ici aujourd'hui.
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Je l'espère, si l'occasion se présente.
Bonjour. Merci de m'avoir donné l'occasion de vous adresser la parole aujourd'hui. J'en profite pour vous féliciter de votre étude, qui fait actuellement l'objet d'un débat actif partout au pays.
Je m'intéresse à cette question en raison du travail sur les « villes musicales » que nous avons commencé à Music Canada, en 2011. Nous entendons par ville musicale une « municipalité de toute taille possédant une économie musicale dynamique dont le soutien et la promotion répondent à une volonté consciente ». Depuis 2014, je dirige une étude que nous menons dans plus de 30 villes du monde entier. En outre, je suis devenue l'une des principales expertes mondiales en la matière. J'ai prodigué des conseils à des villes sur tous les continents et j'ai pris la parole pendant d'innombrables événements. Je suis membre active de comités de développement des villes musicales de Toronto et Vancouver.
Music Canada a publié une feuille de route sur le développement d'une ville musicale en 2015. Depuis, environ une dizaine de villes ou de régions l'ont adoptée et ont aussi misé sur d'autres travaux indépendants pour commencer à adopter des stratégies musicales, y compris, tout récemment, Ottawa, qui a publié sa stratégie il y a deux semaines.
L'un des aspects les plus importants d'une ville musicale, c'est la disponibilité des espaces et des locaux, pour les répétitions, pour l'enregistrement, pour les spectacles et pour l'éducation. C'est donc sans doute la question qui revient le plus souvent dans les collectivités canadiennes.
Les préoccupations les plus courantes soulevées dans le cadre des enquêtes publiques et des groupes de discussion sur la musique comptent notamment les suivantes: premièrement, le manque de locaux de répétition abordables, le manque d'espaces de vie et de travail et, en fait, le manque de logements en général; deuxièmement, les pressions exercées sur les petites scènes musicales populaires ainsi que des pressions liées à l'abordabilité en plus des pressions découlant de l'usage mixte des salles, les fermetures des salles créant des écarts dans ce que nous appelons l'« échelle de la taille des salles », ce qui est nécessaire si l'on veut permettre adéquatement à de nouveaux artistes de faire leur place; troisièmement, les lourdeurs administratives dont on parle souvent, quatrièmement, le besoin d'engagement accru du public; et, cinquièmement, le besoin de miser sur plus d'occasions de collaboration et le besoin de créer des liens avec d'autres artistes, dans le domaine musical et à l'échelle des secteurs culturels.
Les centres créatifs dans les quartiers culturels peuvent, à leur manière, répondre à ces besoins cernés par la collectivité et, ainsi, permettre d'atteindre des objectifs plus vastes dans les domaines des politiques, de l'économie et de la culture. Dans le cadre de notre enquête sur les villes musicales, nous avons cerné trois types de centres créatifs.
Il y a des carrefours qui sont centrés sur les artistes et qui offrent des installations d'enregistrement, des espaces de répétition et de spectacles, des ateliers, un accès des services professionnels comme ceux d'avocats et de comptables, par exemple, des carrefours qui sont des incubateurs musicaux, comme on peut en voir dans d'autres industries, et qui fournissent des possibilités de partage de bureaux, des événements de réseautage, des possibilités de création d'entreprises, du soutien et de la formation ou une combinaison des deux. Il existe des exemples dans les deux cas. Les quartiers culturels, par ailleurs, accordent entre autres aux municipalités la marge de manoeuvre nécessaire pour concevoir des règles et des règlements qui peuvent être utilisés pour favoriser les activités créatrices et les organisations dans une zone géographique donnée.
Au bout du compte, l'un et l'autre de ces outils servent à créer des espaces et des locaux à vocation culturelle. Pendant que vous vous penchez sur ces sujets et que vous essayez de déterminer de quelle façon le gouvernement pourrait le mieux soutenir ces initiatives, je vous demande de prendre en considération les deux choses qui suivent.
Premièrement, les espaces musicaux prennent parfois des formes inattendues. Une grande partie d'entre eux n'ont pas été construits à des fins musicales précises d'entrée de jeu. La moitié du parc est probablement composée de lieux à usages multiples, d'espaces transformés ou de locaux inutilisés: des bars, des restaurants, des cafés, des bibliothèques, des surfaces de vente, des microbrasseries et des propriétés industrielles transformées, pour n'en nommer que quelques-uns. Une récente étude sur l'incidence économique réalisée dans la province de la Colombie-Britannique sera bientôt publiée, et on a déterminé que, en effet, la moitié des locaux à vocation musicale de la province n'étaient pas, à l'origine, considérés comme des salles de concert. Dans les grandes villes et les petits villages, des lieux de création et de prestation musicale surgissent dans des contextes uniques. Dans un même ordre d'idées, les centres créatifs ne répondent pas à une définition stricte, et je vous encourage à vous faire une idée inclusive de ce qui peut être considéré comme un centre créatif.
Deuxièmement, ce réseau d'espaces culturels se compose d'un mélange d'entités à but lucratif et à but non lucratif, et les deux sont essentiels pour la subsistance de notre secteur culturel. Les mêmes artistes — je parle ici précisément des artistes du domaine musical — qui se produisent dans des espaces sans but lucratif se produisent aussi dans des espaces à but lucratif. Cela ne fait aucune différence pour eux.
En outre, nos quartiers culturels sont eux aussi composés d'un tel mélange. Les entités commerciales — par exemple les salles de spectacle et les studios de musique — sont d'importantes locataires dans les quartiers culturels et elles sont aux prises avec les mêmes défis que leurs homologues du domaine sans but lucratif, mais elles ne sont habituellement pas admissibles aux programmes de financement fédéraux. Le financement fédéral pour les organisations sans but lucratif — je veux que ce soit bien clair — est vraiment important, et je ne dis pas ici qu'il faut le détourner d'aucune façon.
Permettez-moi de vous donner un exemple. Le quartier de la rue Queen Ouest, à Toronto, a été mentionné dans le témoignage du ministère. L'un des exploitants les plus emblématiques et les plus anciens de la rue Queen Ouest, la légendaire Horseshoe Tavern, ne peut continuer d'exister aujourd'hui que grâce à la générosité des propriétaires de l'immeuble. Si ces derniers décidaient de demander un loyer correspondant à la valeur marchande, la Horseshoe Tavern ne pourrait pas garder pignon sur rue à cet endroit.
D'autres administrations ont reconnu les contributions importantes du secteur commercial, dont les acteurs font aussi face à des pressions d'abordabilité et à des demandes grandissantes du voisinage, par exemple, pour réduire le bruit, et des prêts ou des subventions ont par conséquent été mis à la disposition de ces scènes afin que celles-ci puissent mettre à niveau leurs installations ou acquérir de l'équipement spécialisé. C'est une chose à laquelle on pourrait réfléchir au moment de concevoir un programme de financement amélioré.
Je vous félicite de votre étude. Je tiens aussi à féliciter toutes les personnes qui comparaissent à mes côtés. J'apprends beaucoup de choses ce matin. Merci. Je serai heureuse de vous en dire plus durant la période de questions.
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Bonjour. Je suis Jacques Primeau, président du conseil d'administration du Partenariat du Quartier des spectacles. Je suis accompagné de M. Pierre Fortin, qui est le directeur général de cet organisme.
Nous vous remercions d'avoir reçu le mémoire que nous avons déposé et de nous permettre de vous exposer quelques pistes de réflexion.
Le Quartier des spectacles de Montréal est désormais devenu un pôle culturel de classe mondiale. Il est né d'une volonté vieille d'une vingtaine d'années de concevoir une trame urbaine de nouvelle génération capable de soutenir une variété d'événements culturels et citoyens. Il a été bâti grâce à l'action concertée des acteurs culturels actifs dans le centre-ville et grâce au soutien de la Ville de Montréal et à celui des gouvernements du Canada et du Québec. Plus de 200 millions de dollars ont été investis dans les places publiques, par exemple.
Le nombre de billets vendus dans le Quartier des spectacles représente le quart de tous les billets de spectacle vendus au Québec. C'est plus de 1,5 million de billets de spectacle vendus, et ce, dans l'un des lieux de diffusion les plus concentrés en Amérique du Nord. Dans ce quartier, sept places publiques foisonnent de festivals en été. On n'a qu'à penser au Festival international de Jazz de Montréal, mais il y a également une quarantaine d'autres festivals qui se déroulent dans ces places publiques, qui restent animées tout au long de l'année.
Le Partenariat est responsable de favoriser un équilibre dynamique entre les habitants, les commerçants, la communauté des affaires et les acteurs culturels, qui profitent tous de l'importante fréquentation générée par ce carrefour culturel. Le défi consiste à maintenir la qualité de vie des habitants malgré l'effervescence.
Les investissements publics dans le Quartier des spectacles ont également attiré des projets immobiliers privés. Au cours des 10 dernières années, ces projets ont généré des retombées économiques immobilières de plus de 2,2 milliards de dollars.
Ce développement a créé une pression importante sur les valeurs foncières et sur les coûts associés à l'établissement des ménages et des organisations culturelles dans le secteur. À terme, si rien n'est fait, le Quartier des spectacles pourrait devenir un emplacement inabordable pour plusieurs de ses créateurs et de ses lieux de diffusion les plus dynamiques.
L'achalandage supplémentaire généré dans le centre-ville par le carrefour culturel du Quartier des spectacles profite à l'ensemble des acteurs économiques de la métropole, ce qui soulève régulièrement des questions sur le partage équitable des charges et des bénéfices.
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D'autres défis s'ajoutent à ceux-ci, comme celui de la production culturelle francophone, une question qui touche particulièrement Montréal.
Depuis 10 ans, nous voyons l'émergence de pôles culturels à la périphérie de Montréal. Plusieurs activités de production et de diffusion ont quitté le centre-ville pour se déplacer vers la banlieue et ces nouveaux pôles. Ce déplacement risque d'effriter la production francophone, car ces pôles en périphérie n'ont pas une masse critique assez importante et ne bénéficient pas d'une synergie suffisante pour soutenir le genre de productions et l'ampleur des activités que rend possible l'emplacement central du Quartier des spectacles.
C'est en 2013 qu'a été créé le Global Cultural Districts Network, un regroupement de quartiers culturels de grandes villes du monde, dont le Partenariat est un membre de la première heure. Le GCDN parraine la recherche sur des sujets comme l'aménagement et l'animation des espaces publics ou les modèles de gouvernance des quartiers culturels. Il permet aussi d'animer un réseau international d'échange d'oeuvres d'art public entre quartiers, ce qui a permis à l'oeuvre Impulsion, normalement située dans le Quartier des spectacles, de voyager dans une dizaine de villes partout dans le monde depuis 2016.
Il serait intéressant que les pôles culturels canadiens puissent se réunir en un réseau comme le GCDN. Le gouvernement du Canada pourrait jouer un rôle de catalyseur en soutenant activement la création et le fonctionnement d'un tel réseau.
Le dynamisme d'un pôle culturel ne profite pas seulement à la ville où il se déploie. L'exemple de Montréal est intéressant à cet égard: la métropole bénéficie de l'apport des talents et de l'expertise des régions, tout en servant de vitrine et de tremplin à la créativité et aux innovations de ces mêmes régions.
L'expérience acquise au cours des dernières années permet de mieux cerner les multiples contributions de la culture à la vitalité des villes et à leur rayonnement international. Le principal défi est double: permettre à la ville d'agir comme incubateur et lieu d'expression de toutes les formes de culture, tout en optimisant la très importante contribution que la culture apporte à la ville et au rayonnement du Canada.
Voilà pourquoi le Partenariat accueille très favorablement l'initiative de votre comité et espère y apporter une contribution positive. Nous avons formulé huit recommandations dans notre mémoire, que je vous invite à consulter. Nous les reprenons sommairement ici.
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Merci, monsieur le président.
Je pense que vous avez constaté à quel point le sujet est large. C'est un peu pour cela que le gouvernement nous a demandé de défricher le terrain, en vue de préciser la manière dont devrait être investi ce montant de 300 millions de dollars annoncé dans la politique culturelle l'automne dernier.
Je remercie tous les témoins de leurs présentations ce matin. Elles sont toutes très différentes, mais très complémentaires.
Nous tenons pour acquis que Music Canada représente les musiciens au Canada. Disons que nous formulons cette hypothèse. Il y a donc des artistes qui voudraient une place dans une communauté comme celle que Mme Shea cherche à développer par l'entremise de New Dawn Enterprises. En effet, je vois cela un peu comme une communauté. Je pense que cette entreprise pourrait présenter des arguments au même titre qu'une ville ou une région de la Nouvelle-Écosse. Elle ferait affaire potentiellement avec les gens d'Akin Collective pour monter un genre de groupe de ressources techniques, comme dans le secteur du logement social. Comment pourrions-nous bâtir cela pour faire une place aux musiciens canadiens?
Ultimement, le temps passe, et on se retrouve avec un quartier comme celui qu'il y avait autrefois dans ce qui est devenu le Quartier des spectacles. Avant que cela s'appelle le Quartier des spectacles, il y avait l'édifice Wilder et l'édifice au-dessus, en face de la rue Sainte-Catherine, en face de MusiquePlus. Le carrefour culturel était là et il s'est professionnalisé. Comme nous avons pu le constater par les présentations de l'équipe du Quartier des spectacles, il y a eu un énorme succès et une professionnalisation. On a installé un espace créatif, un lieu où tout le monde peut s'exercer à jouer d'un instrument. Nous nous souviendrons tous des grandes années du Spectrum ou de l'apparition de la Société des arts technologiques, soit la SAT. Quand la dame de la SAT est venue nous rencontrer, elle nous a dit que la SAT s'était installée dans une ancienne banque en face du Spectrum. Aujourd'hui, la présentation du Quartier des spectacles est un peu comme l'aboutissement d'un pôle culturel, et il devient un district culturel. Je m'efforce de faire cette synthèse, parce que c'est notre travail de défricher un peu les enjeux.
Ce qui m'intéresse ici, ce sont un peu les deux extrêmes de l'équation. M. Primeau ou M. Fortin — je ne sais plus lequel des deux — a dit aujourd'hui qu'il fallait s'assurer d'avoir encore des lieux abordables où l'on puisse s'adonner à différentes disciplines artistiques. C'est un gros enjeu. Pourtant, si un jour vous avez l'occasion d'aller à Montréal et de vous rendre aux Jardins Gamelin, vous constaterez comme moi qu'il y a une dimension de carrefour culturel beaucoup plus que de district culturel. On voit vraiment l'émergence de toutes sortes de talents, et le lieu s'y prête fort bien. Il y a aussi un énorme potentiel à l'édifice La Patrie, qui est près des Foufounes Électriques. C'est un immeuble magnifique dont simplement le nom évoque tout l'héritage culturel du Québec.
Messieurs du Partenariat du Quartier des spectacles, vous avez évoqué dans vos recommandations qu'il fallait adopter des mesures pour soutenir les carrefours culturels. Vous avez aussi parlé de la mutualisation des risques. J'aimerais que vous m'expliquiez un peu ce à quoi vous faites allusion.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à chacun des témoins d'être parmi nous aujourd'hui. Leur grande expertise nous aide dans notre étude.
Je vous signale, monsieur le président, que je vais partager mon temps de parole avec Mme Dzerowicz. Un des organismes ici présents se trouve dans sa circonscription et je comprends très bien qu'elle veuille échanger avec ses représentants.
Pour ma part, je veux vous entendre parler principalement des répercussions sur le plan touristique. Je m'adresse davantage à MM. Primeau et Fortin.
Je viens d'une circonscription rurale, dans la grande région de Granby. Je me fais un devoir chaque année de me rendre dans le Quartier des spectacles ou dans un des centres culturels pour assister à un événement. C'est un succès extraordinaire que vous vivez encore.
Tout à l'heure, vous avez dit que la construction du Quartier des spectacles et l'effervescence que cela avait créée avaient eu des répercussions de l'ordre de 2,2 milliards de dollars sur le secteur immobilier. Avez-vous fait des études sur les retombées financières de tous les spectacles et du quartier lui-même? C'est extrêmement important.
Pour ma part, je vois le Quartier des spectacles comme un modèle. Chez nous, on dit souvent qu'un dollar investi en culture en rapporte six. Je ne sais pas si vous avez fait cette évaluation de votre côté. Est-ce davantage, est-ce moins? Parlez-moi des retombées de ce quartier sur le plan touristique.
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Les gouvernements, à l'initiative de la Ville de Montréal, ont contribué à un investissement de 200 millions de dollars dans les places publiques. C'était un investissement risqué. Nous avions promis aux gouvernements que l’augmentation de l’activité générerait des revenus supplémentaires, entre autres au moyen de la TPS, qui permettraient de les rembourser en 15 ans; cela s'est fait en 7 ans. C'est donc dire que cet investissement a été rentable pour la Ville, pour le gouvernement du Québec et pour le gouvernement du Canada, et cela se poursuit.
Cependant, il y a parfois des effet pervers. Par exemple, le fait qu'il y ait 50 restaurants et qu'il soit maintenant très facile d'aller se restaurer à l'extérieur du site des festivals fait diminuer les revenus autonomes des festivals. Auparavant, les festivals vendaient de la nourriture et des boissons. Maintenant, ils ont maintenant plus de spectateurs, mais moins de revenus autonomes.
C'est d'ailleurs la question qui me préoccupe le plus pour les prochaines années. Très souvent, on se préoccupe du contenant et de toutes les retombées économiques, on s'en réjouit, mais le fait est qu'il reste moins d'argent pour la scène, les artistes et les créateurs. Même si les événements prennent de l'ampleur, le gouvernement fédéral pourrait porter attention à cette situation et se préoccuper davantage de l'argent destiné à la création et aux artistes.
Soit dit en passant, il y a chez vous un bel événement. Le Festival international de la chanson de Granby est tout de même un événement d'envergure.
Il me reste combien de temps, monsieur le président?
Le vice-président (L'hon. Peter Van Loan): Vous avez environ deux minutes.
Mme Julie Dzerowicz: Parfait.
Merci à vous tous de nous avoir présenté d'excellents exposés. J'ai vraiment appris beaucoup de choses aujourd'hui.
Je suis très fière que le Collectif Akin ait pignon sur rue dans ma circonscription et de bénéficier de tout le travail qu'il fait là-bas. Merci de votre exposé.
Lorsque j'étais à l'Université McGill, c'était mon rôle de faire venir des groupes de musique, alors je suis une fervente partisane des prestations de musique en direct et j'aimerais vraiment que des endroits comme Hugh's Room et le Horseshoe continuent d'exister et de s'épanouir. Ces endroits sont vraiment le coeur et l'âme de l'industrie de la musique de concert à Toronto et dans la RGT.
J'ai une question pour le Collectif Akin. Pouvez-vous nous en dire un peu plus au sujet de votre dernière recommandation, le fait de réunir des organisations, ou les trois ordres de gouvernement, pour cerner les pratiques exemplaires? Pouvez-vous nous en parler pendant une minute? Je poserai ensuite une question à Amy.
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Nous reprenons nos travaux.
Le groupe est encore une fois composé de quatre témoins.
Nous avons ici, en studio, comme certains pourraient le dire, Jacquie Thomas et Michael Spence du Théâtre Gargantua. Nous accueillons aussi Sarah Douglas-Murray, du Creative City Network of Canada. Par vidéoconférence, de Vancouver, nous accueillons Judith Marcuse, de l'International Centre of Art for Social Change. Pour terminer, et c'est une première dans le cadre des travaux du Comité si je ne m'abuse, nous accueillons, par téléconférence, Marianne Garrah, du Jasper Community Habitat for the Arts.
Nous allons commencer par le Théâtre Gargantua: Mme Thomas et M. Spence.
Je crois que vous savez tous que vous avez sept minutes pour présenter vos exposés.
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Merci beaucoup et bonjour.
Je vous remercie de me donner l'occasion de vous parler aujourd'hui des carrefours culturels au Canada.
J'ai lancé une petite entreprise il y a 25 ans. C'est avec beaucoup de culot que je l'ai appelée le Théâtre Gargantua. Nous n'avions peut-être rien de gargantuesque, sauf notre vision. Nous avons eu de la difficulté à payer nos factures de téléphone, mais nous avons fait de l'art qui s'est fait remarquer: des prestations très physiques, des acteurs suspendus dans les airs, de la musique de concert et des mises en scène qui ont transporté nos auditoires et remporté des prix. Il est maintenant clair pour nous que le succès était essentiel à la survie à long terme de notre entreprise.
Il y a un facteur clé de cette réussite précoce qu'on ne saurait surestimer: nous avions des locaux. La congrégation favorable aux arts d'une église du centre-ville de Toronto, l'église St. Stephen's-in-the-Fields, nous a permis de mettre au point notre processus de création et de présenter notre travail dans son magnifique espace. Avec des plafonds voûtés de 40 pieds, des planchers surélevés en bois et des poutres exposées sur lesquelles nous pouvions nous balancer, c'était l'endroit idéal pour une jeune entreprise avec de grandes idées pour prospérer.
Au fil de notre croissance et de notre maturation artistique, nos besoins techniques ont dépassé les capacités de la petite église. Notre première oeuvre était entièrement illuminée par des bougies, mais nous intégrons maintenant des médias plus modernes dans nos oeuvres, et nous utilisons de multiples projecteurs, des lumières mobiles et des décors à grande échelle. Notre vision est plus gargantuesque que jamais.
Il n'y a vraiment qu'une chose qui nous retient. Il n'y a tout simplement pas assez de place pour tout ce que nous voulons faire. Trouver des locaux appropriés et abordables est un défi pour les artistes de partout au pays et, après 25 ans, je peux vous parler avec une certaine expertise des défis auxquels nous sommes confrontés à Toronto. Alors que, à l'époque, des compagnies théâtrales pouvaient créer des lieux de prestation dans des entrepôts abandonnés, les incroyables défis liés au marché immobilier ont quasiment éliminé toutes ces possibilités dans nos centres urbains. Les pressions immobilières à Toronto sont bien documentées, et il faut trouver une solution à cette perte d'espaces culturels. Nous avons besoin de locaux spéciaux, abordables et appropriés pour la création et la présentation des arts de la scène en cette période de crise.
Gargantua, de pair avec ses partenaires, le Théâtre français de Toronto et l'Obsidian Theatre Company — respectivement le plus important théâtre de langue française de l'Ontario et la plus importante compagnie théâtrale noire du Canada — lance un projet ambitieux visant à créer un nouveau centre culturel à Toronto. Nous sommes trois entreprises primées qui offrent des prestations diversifiées à des auditoires multigénérationnels dans les deux langues officielles, et nous sommes déterminés à répondre au besoin crucial de locaux, les nôtres et ceux des autres artistes dans la collectivité.
Notre carrefour permettra d'accueillir des auditoires combinés de près de 20 000 personnes chaque année, y compris 6 500 enfants d'âge scolaire. Nos programmes sont ouverts au grand public et sont offerts de 9 heures à 23 heures la plupart des jours. Je parle ici entre autres d'ateliers, de matinées pour les étudiants, de matinées les fins de semaine, de camps de jour durant l'été et de camps d'écriture de fin de semaine pour les adolescents, et tout ça, en plus de nos prestations régulières en soirée.
Guidée par nos valeurs communes d'accessibilité, d'abordabilité, de souplesse et d'inclusion, notre vision inclut un carrefour créatif qui abrite deux espaces de spectacle souples équipés pour soutenir l'innovation artistique et technique, et deux salles de répétition en plus d'autres espaces de rassemblement publics. Il s'agira d'un complexe spécialisé sur une rue principale accessible à tous par le métro.
Ce sera un endroit où nous soutiendrons une innovation artistique et culturelle diversifiée. Il s'agira d'un carrefour communautaire actif où il se passe toujours quelque chose et où on est toujours en train de créer, d'enseigner ou de présenter. Ce sera un endroit pour se réunir et raconter des histoires, une pratique à la base de toutes les manifestations culturelles.
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La culture n'arrive pas par accident. C'est toujours le résultat d'un effort. C'est le résultat des efforts des gens pour vivre, des défis auxquels nous sommes confrontés, des stratégies uniques que nous élaborons pour les surmonter, des façons dont nous célébrons notre réussite, et des façons dont toutes ces choses sont ensuite transformées en histoires. En tant qu'artistes, nous estimons avoir la responsabilité et le privilège de participer à cette transformation.
Les carrefours culturels sont l'endroit où nous nous réunissons pour entendre et raconter des histoires. Ce sont des endroits locaux, vivants, et ils sont mus par des conversations authentiques. Un carrefour bien conçu sera à la fois invitant et vital: un endroit qui mettra l'accent sur la collectivité qui l'abrite et qui redonne de l'énergie à cette même collectivité. Il fournira un espace où les voix locales pourront se faire entendre en plus de favoriser des occasions de travailler en collaboration avec d'autres collectivités, à l'échelle nationale et à l'échelle internationale.
En tant que travailleurs culturels, nous sommes témoins de l'impact profond de ces espaces. Nous savons que les carrefours peuvent être des moteurs culturels qui stimulent le développement économique. Nous savons aussi que le gouvernement fédéral peut jouer un rôle important dans leur réussite. Voici nos recommandations sur la façon dont vous pouvez aider. Certaines des recommandations reprennent des choses dont nos collègues, ici, ont déjà parlé précédemment.
La première chose dont nous voulons vous parler, c'est le fait de faciliter les relations. Aidez-nous à créer des partenariats afin que la participation fédérale, provinciale et municipale puisse fournir une base solide pour tirer parti des intervenants des entreprises, du secteur privé et même de l'étranger.
Ensuite, faites en sorte que la philanthropie soit attrayante. Le fait d'encourager la philanthropie ne se limite pas à donner des incitatifs fiscaux. Il s'agit de la promouvoir activement en tant que façon d'être nationale.
Il y a ensuite la question des terres publiques. Il faut créer des politiques en vertu desquelles les terres publiques ne peuvent être aliénées sans qu'on évalue dans un premier temps si elles sont appropriées pour accueillir des carrefours culturels, et, dans l'affirmative, sans les offrir à cette fin.
Pour terminer, je veux parler du financement des coûts d'exploitation. Actuellement, les carrefours culturels n'ont nulle part où se tourner pour couvrir les coûts d'exploitation permanents. Cette lacune importante du système a fait en sorte que les carrefours culturels, une fois construits, doivent livrer concurrence à leurs propres programmes culturels pour obtenir des fonds du Conseil des arts du Canada. Il doit y avoir du financement offert par l'intermédiaire du ministère du Patrimoine canadien pour des activités peu séduisantes comme la gestion des locaux des carrefours, parce qu'il s'agit de dépenses auxquelles les commanditaires et les donateurs ne tiennent pas vraiment à contribuer.
Nous vous remercions beaucoup de l'occasion de prendre la parole devant le Comité aujourd'hui.
[Français]
Je suis désolée, mais comme je parle français seulement une fois par année, je vais m'exprimer en anglais.
[Traduction]
Je suis ravie de vous faire part de mes points de vue et de mes idées sur la façon dont nous pouvons intégrer les arts et la culture dans la société canadienne et de faire le lien avec la création artistique et les carrefours, ou centres culturels.
Je suis moi-même artiste et je me suis surtout fait connaître comme productrice et chorégraphe. Je mène actuellement une étude nationale sur les arts comme véhicule de changement social. Cette étude réalisée sur six ans bénéficie d'un budget de 3 millions de dollars et met à profit le travail de six universités et 45 universitaires, artistes et organisations communautaires. C'est la première étude du genre au Canada. Dans le cadre de cette étude, qui prendra fin en décembre, nous avons déjà publié plus de 100 résultats, dont des renseignements sur les incidences de nos travaux sur les personnes, les collectivités et les changements au sein des systèmes.
Je travaille partout dans le monde et je pars pour l'Afrique du Sud dans quelques jours, et je sais par expérience que le Canada est considéré comme un chef de file dans le domaine des arts pour le changement social.
Mais qu'est-ce que j'entends par les arts pour le changement social? Nous définissons ce terme comme suit: « la création artistique collective faite par des groupes de personnes sur des questions qui les touchent et facilitée par un ou des artistes spécialistes ».
Ce travail met en scène toutes les disciplines artistiques, les arts du spectacle, les arts visuels, la littérature, les arts numériques et les arts urbains, très souvent en partenariat avec des organisations locales qui font la promotion du changement: des organisations communautaires qui oeuvrent dans un large éventail de secteurs diversifiés non liés aux arts, comme la santé, la justice, l'établissement des immigrants, le développement économique, le dialogue interculturel et intergénérationnel, le travail de réconciliation et de résolution de conflits avec les jeunes et les aînés, la planification stratégique en entreprise et la création de politiques publiques.
Mais ce terme renvoie d'abord et avant tout à la création artistique. Les arts pour le changement social sont une forme d'art assortie d'objectifs, d'une pédagogie, de méthodes et de bourses propres. Il s'agit d'une forme de démocratie culturelle. Ce type d'art concerne la voix de la population et l'imagination dont elle fait preuve pour comprendre et régler des problèmes souvent complexes.
Plus de 400 organisations travaillent actuellement dans ce secteur, qui existe depuis plus de 50 ans au pays et qui connaît une croissance exponentielle. Les organisations, les artistes et les acteurs du changement de tous les secteurs constatent l'incidence profonde qu'entraîne ce travail. Il met à profit l'hémisphère droit de notre cerveau. L'innovation créative est au coeur de ces formes de dialogue fondées sur les arts et des mesures pour le changement positif qui en résultent.
Alors, comment ce secteur est-il lié aux arts et aux carrefours culturels communautaires? Je vous en parlerai très rapidement, mais, avant, je veux vous proposer une image. C'est une image de l'écologie des arts au Canada.
Tout en haut, il y a les arts de haut niveau, comme les musées, les galeries d'art, les troupes de ballet et les compagnies d'opéra. On y voit aussi des artistes d'avant-garde. Tout au bas, il y a notre petite-fille qui chante dans son bain au sujet de son chien. Entre les deux, il y a les arts communautaires: les cours de poterie, les ateliers de peinture du dimanche et plein d'autres types d'activités artistiques de nature communautaire. Ce que j'aime faire, c'est de présenter tous ces éléments comme un cercle où chaque élément du cercle est lié à tous les autres. Si nous voulons créer une société plus saine, plus novatrice et imaginative, plus créative, plus unie et plus engagée, nous devons faire preuve d'inclusion lorsque nous pensons aux politiques qui enrichissent notre expérience des arts. Ce n'est pas seulement une question de consommer les arts: il s'agit de faire de l'art avec les autres sur ce qui est important pour eux et de faire entendre les voix diversifiées qui existent au sein de notre pays.
Vous allez bientôt recevoir un rapport stratégique, qui est la culmination de tous nos travaux au cours des cinq dernières années.
Il y a des recommandations stratégiques précises à l'intention du ministère du Patrimoine canadien et du Conseil des arts du Canada. Après des décennies d'inclusion, le Conseil a éliminé les arts communautaires en tant que champ de pratique distinct. Ce dernier brille essentiellement par son absence sur le site Web du Conseil. L'absence d'artistes pour le changement expérimentés dans les jurys et de critères d'évaluation en la matière pose également problème. Malgré les efforts qu'il déploie depuis deux ans, le groupe de travail national n'a pas réussi à établir un dialogue productif sur ces questions.
La deuxième série de recommandations que vous recevrez bientôt dans les deux langues officielles consiste en des appels à l'action dans tous les ministères fédéraux, en partie d'après les réunions que nous avons tenues avec quelque 34 représentants fédéraux à Ottawa dans la dernière année. Nos recherches révèlent que le gouvernement fédéral accuse beaucoup de retard par rapport aux municipalités, aux provinces et aux fondations dans la reconnaissance et le soutien de ce secteur artistique, en n'apportant une contribution que d'environ 8 % du total. Nous passons inaperçus à Ottawa! En fait, bien d'autres gouvernements ont augmenté leur soutien au secteur, car ils voient les incidences profondes, durables et positives qui en découlent. La communauté de l'innovation sociale et de l'entreprise sociale est la dernière en date à intégrer ces pratiques artistiques dans son propre travail.
Vu toutes ces réalités, je vous propose des approches positives possibles liées aux centres et carrefours artistiques et culturels, peu importe ce dont il sera question au bout du compte. J'appuie fermement les points de vue de la Coalition canadienne des arts et de la Fondation McConnell, qui représentent bien les orientations réalistes et positives que pourraient adopter les prochains centres et carrefours. Je propose que Patrimoine canadien exige que les activités d'arts pour le changement social fondées sur la collectivité soient intégrées dans les politiques, les activités de planification et les programmes des nouveaux centres. On pourrait même utiliser un dialogue axé sur les arts pour élaborer les politiques liées à ces nouveaux carrefours de briques et de mortier ou encore ces carrefours virtuels.
À la lumière de mon expérience, j'ai constaté que la majorité des activités artistiques et culturelles au pays se tiennent actuellement à l'extérieur des centres d'arts. Souvent, les centres sont trop dispendieux pour les petites et moyennes organisations. Plus particulièrement, les arts communautaires ont tendance à être isolés du courant principal et sont constamment à la recherche d'endroits où accomplir leur travail dans la collectivité.
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Merci de me donner l'occasion de parler des carrefours et des quartiers culturels du Canada.
Je comparais aujourd'hui en tant que vice-présidente du Réseau des villes créatives du Canada, de l'organisation nationale sans but lucratif qui facilite la collaboration, le partage des connaissances, la recherche et le perfectionnement professionnel dans le secteur culturel à l'échelon local grâce à l'élaboration de politiques culturelles, d'activités de planification et de la pratique professionnelle. Nos membres proviennent principalement de 178 municipalités et administrations régionales dont la taille varie de 3 000 habitants à 2,8 millions d'habitants et représentent plus de 16 millions de Canadiens.
La vision du réseau, c'est que la culture est un pilier essentiel de la durabilité, qu'elle facilite des changements positifs grâce à la créativité et l'innovation et qu'elle crée des collectivités saines, dynamiques et engagées à l'échelle du Canada. Grâce à son travail, le Réseau aide à renforcer la capacité des professionnels locaux de la planification culturelle et, par extension, des administrations locales afin que tous soient en mesure de favoriser et de soutenir le développement culturel dans leurs collectivités. Ce faisant, notre organisation vise à améliorer le climat opérationnel et les conditions des artistes, des arts, du patrimoine et des organisations culturelles en plus de favoriser la qualité de vie dans les collectivités de toutes tailles.
Lorsque nous avons été invités à comparaître, ici, aujourd'hui, nous avons communiqué avec nos membres pour leur demander de définir ce en quoi consistent les carrefours et les quartiers culturels et de préciser ce dont ils bénéficient actuellement ou ce sur quoi ils travaillent afin d'en doter leurs collectivités. Nous avons appris que de tels endroits existent ou sont en cours d'élaboration dans bon nombre de nos collectivités membres, et, même si nos membres nous ont fait part de leur soutien à l'égard des carrefours et des quartiers culturels et des avantages qu'ils présentent, il nous est également apparu que chaque collectivité membre était unique et que les types, la portée, l'ampleur et la définition des biens dans chaque collectivité étaient extrêmement variés.
Comme nos collectivités sont uniques et variées, nous devons faire preuve de créativité et d'innovation lorsque nous élaborons des programmes et au moment de déterminer de quelle façon soutenir le développement du secteur et des collectivités individuelles à l'échelle du pays. Il est aussi important d'assurer la souplesse de l'approche utilisée quant à la façon dont nous définissons et soutenons ces mêmes carrefours culturels.
Même si la définition de chaque collectivité varie, les carrefours culturels ont tendance à être des endroits ou des bâtiments précis où plusieurs organisations offrant des services créatifs ou culturels ou plusieurs disciplines créatives et culturelles se réunissent au même endroit pour offrir des programmes, des services et des occasions. On a décrit les quartiers culturels comme une série de biens culturels situés très près les uns des autres, créant ainsi un lieu géographique. Lorsqu'ils parlaient des quartiers culturels, nos membres ont souligné que les endroits entre les espaces culturels sont aussi importants lorsqu'on définit les quartiers.
Il convient de souligner que les carrefours et les quartiers culturels sont présents dans nos collectivités de façon naturelle et intentionnelle. Ils sont créés intentionnellement en tant qu'outil de développement communautaire, comme la revitalisation des centres-ville, la promotion du tourisme et l'amélioration de l'engagement à l'égard du bien-être communautaire.
Lorsqu'on regarde les similitudes entre les carrefours et les quartiers, on constate qu'ils offrent tous les deux beaucoup d'installations et d'activités qui attirent les gens. Ces endroits permettent la pollinisation croisée des idées, des secteurs et des projets. Ce sont des endroits dynamiques, souples, accueillants et accessibles qui servent une communauté diversifiée d'artistes, d'artistes de spectacle, d'entrepreneurs créatifs et de membres du public.
Nous avons aussi demandé à nos membres de nous dire quel rôle le gouvernement pouvait jouer pour aider les carrefours et les quartiers. Nous avons entendu dire que les municipalités jouent déjà un rôle capital et de plus en plus important pour faciliter, réaliser et garantir des activités culturelles au niveau local. Elles soutiennent déjà des carrefours culturels de plus d'une façon y compris l'inclusion dans les documents officiels de planification, la création et l'amélioration d'infrastructures et de lieux publics, le financement et l'octroi de financement — tant aux carrefours existants qu'aux organisations sans but lucratif — et des modifications du zonage, des règlements administratifs, l'octroi de licences et de permis, tout ce dont il a déjà été question plus tôt aujourd'hui.
Nos membres sont convaincus que la culture est le quatrième pilier de la durabilité, et beaucoup de municipalités ont tenu d'importantes consultations communautaires pour élaborer des politiques et des plans culturels. Dans bien des cas, les documents de planification culturelle mentionnaient l'élaboration de quartiers ou de carrefours dans les collectivités.
Souvent, le défi permanent, c'est le financement lié à l'élaboration, à l'exploitation et aux programmes. À cet égard, il faut améliorer la coordination entre les ordres de gouvernement. Nous sommes très heureux d'entendre la déclaration faite au Comité par la directrice générale de la Direction générale de la politique des arts selon laquelle il est important pour le ministère du Patrimoine canadien d'avoir l'occasion de créer des partenariats avec les municipalités et les provinces et que les intervenants tentent de déterminer de quelle façon le ministère peut soutenir ces centres.
Nous sommes tout à fait d'accord pour dire que les municipalités, les provinces et le ministère devraient travailler en collaboration pour élaborer des accords de financement et des cadres pour assurer le développement et le renouvellement des infrastructures culturelles. C'est une recommandation qu'a aussi formulée la Coalition canadienne des arts dans sa déclaration devant le Comité lorsqu'elle a demandé qu'on exige que les accords bilatéraux futurs conclus avec les provinces exigent la prise en considération générale des projets culturels. Les représentants de la Coalition ont souligné avec justesse que, à l'échelon provincial, il y a une pénurie marquée de programmes similaires au Fonds du Canada pour les espaces culturels et que les organisations et les municipalités se retrouvent souvent dans des situations difficiles où elles doivent exercer des pressions sur les gouvernements provinciaux pour obtenir des fonds de contrepartie discrétionnaires.
Nos membres nous ont aussi dit qu'il fallait du financement pour appuyer les opérations, les programmes et les activités en cours dans les carrefours et les quartiers. Comme on l'a mentionné tantôt, ils sont de par leur nature très diversifiés et, souvent, ils ne cadrent pas parfaitement avec les volets de financement existants, qui sont axés sur une seule discipline, comme les arts de la scène ou les arts visuels, ou sur des résultats très précis souvent cernés au moyen de programmes de développement économique.
Les industries créatives et culturelles ont un impact positif sur nos collectivités. Ils nourrissent l'âme de notre pays. Nous encourageons l'adoption de la culture comme quatrième pilier de la durabilité.
En conclusion, je tiens à vous remercier de m'avoir donné l'occasion de prendre la parole aujourd'hui et j'encourage toute collaboration future avec le Réseau des villes créatives et nos membres dans le cadre de l'élaboration de vos programmes.
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Bonjour. Merci de l'invitation de m'adresser à vous aujourd'hui.
Je vais vous parler brièvement de notre petit centre des arts, ici, à Jasper, Habitat for the Arts. Il a été conçu pour offrir une occasion unique et significative de créer des programmes de partenariat dans le domaine des arts. Ces programmes vont des studios pour des artistes de la collectivité ou des artistes en visite à des salles de classe et des programmes parascolaires, ce à quoi s'ajoutent des programmes d'éducation postsecondaire accrédités. C'est aussi un petit lieu de présentation de performance musicale, et théâtrale et de films. C'est là que se trouve l'exposition itinérante de l'Alberta Foundation for the Arts. Il s'agit d'un centre de bénévoles et d'un centre d'information sur les événements culturels dans la collectivité, un guide complet, et c'est aussi un centre de ressources pour les arts et les artistes.
L'objectif consiste à créer un endroit où les artistes et les organisations culturelles peuvent échanger les uns avec les autres, sensibiliser le public et interagir avec les membres de la collectivité. Le but, c'est de créer un endroit dont peuvent profiter tous les groupes démographiques, que ce soit pour présenter quelque chose ou pour interagir avec tout ce que Jasper a à offrir sur le plan culturel.
Je vais vous fournir un bref historique. En 2010, nous avons ouvert Habitat 1.0. Nous occupions un tribunal provincial vacant et nous avons atteint la viabilité financière à environ 18 mois, ce qui signifie que nous pouvions payer nos factures et qu'il restait un peu d'argent. Nous sommes une organisation sans but lucratif ou, comme j'aime le dire, une organisation qui a une vocation. Nous avons attiré l'attention de l'administration municipale, ici, à Jasper.
Les responsables de la ville nous ont invités en 2012 à nous joindre à des architectes pour concevoir un espace dédié aux arts. En 2016, la ville a ouvert une nouvelle installation, et nous offrons des programmes depuis. Nous sommes un centre d'activités efficace pour notre région, et nous sommes au centre d'un réseau pour toutes les disciplines et tout ce qui concerne les arts et la culture.
Grâce à notre présence, ici, nous avons insufflé un vent de renouveau dans le milieu théâtral. Nous avons un club de théâtre, ici.
Nous avons créé des installations de poterie au centre et nous possédons un four pour faire cuire la poterie. Des cours sont donnés par des potiers professionnels. Ces activités suscitent un très grand intérêt.
Du côté de la musique, nous organisons régulièrement des événements. Des artistes connus passent par ici et donnent des spectacles. Les spectateurs sont nombreux.
Nous avons aussi gagné la confiance de l'administration municipale pour lancer un projet visant à favoriser la présence d'amuseurs de rue dans Jasper. C'est un projet que nous avons commencé grâce à la Rozsa Foundation et ses activités de gestion artistique, ici, dans la province. Nous avons aussi créé le premier festival du film de Jasper, et le centre des arts compte sur un nouveau laboratoire médiatique et un studio d'enregistrement sonore et musical.
Nous avons le plein appui de notre conseil municipal dans la mesure où nous avons créé des événements comme le défi de la poésie des maires. Si vous vous souvenez bien, le maire de Calgary, Naheed Nenshi, est le premier à l'avoir fait. Notre maire a repris le témoin et, en fait, c'est lui-même un poète.
Nous tenons des événements annuels que la collectivité attend avec impatience, comme Bowls with Soul, un événement dans le cadre duquel un potier local fabrique et vend des bols. Les restaurants locaux créent des partenariats avec nous afin de fournir la soupe qu'on met ensuite dans ces bols. Il y a des artistes qui divertissent les gens pendant qu'ils mangent.
Nous faisons partie de la Journée du cinéma canadien et nous aménageons plusieurs sites dans notre ville. Mentionnons aussi Raven About the Arts, un événement de remise de prix par le maire pour célébrer les arts locaux. Nous participons également à la Fête de la culture, l'événement national lié à cette célébration. Nous y participons depuis environ 10 ans.
Jasper est sur la scène internationale. Nous sommes connus partout dans le monde en raison de nos montagnes, de nos orignaux et de notre sirop d'érable, mais nous ne nous limitons pas à ça. Nous avons créé des partenariats et avons tenté de faire connaître notre centre des arts dans les endroits où on discute de telles choses et dans l'esprit des gens qui sont là. Nous participons aux conférences sur les villes créatives et avons créé des réseaux là-bas. Nous avons aussi de solides liens avec le Banff Centre, notre voisin au Sud.
La technologie, la tolérance et le talent, ce sont des éléments de la philosophie créative. Nous avons toujours eu une philosophie qui mise sur les gens, un lieu et un processus. Cela signifie qu'on offre aux gens un endroit bien équipé afin qu'ils puissent participer à un processus produisant des résultats significatifs, tant d'un point de vue social que du résultat en tant que tel. Le résultat du processus est vraiment secondaire par rapport aux liens sociaux qui sont tissés. C'est ce que nous appelons l'« inclusion proactive ».
Nous sommes maintenant situés dans un parc national, en Alberta, et dans la municipalité de Jasper. C'est une ville qui a 18 ans, ce qui est un peu unique. J'ai déménagé ici en 2001. C'est l'année où Jasper est devenu une ville. Les deux événements ne sont pas liés. Cependant, nous avons depuis créé quelque chose qui n'avait jamais existé ici, avant, un centre des arts. Nous avons travaillé en collaboration avec les services d'approche communautaire et les services communautaires pour les familles, ici, à Jasper, pour offrir des activités au personnel, aux résidents et aux visiteurs.
C'est pertinent, parce que Jasper compte une population de 5 000 habitants toute l'année, mais il peut y en avoir jusqu'à 30 000 certaines journées durant l'été et, maintenant, durant l'hiver, en raison du ski, et on parle d'environ 2,35 millions de visiteurs chaque année dans le parc national de Jasper. Nous agissons à l'échelon local, et nous tissons des liens à l'échelle internationale. Des gens de partout dans le monde viennent à Jasper.
Notre population de passage fait en sorte que les choses peuvent être un peu difficiles, mais je mets au défi quiconque de participer à une production théâtrale et de ne pas repartir après cette production, fort de nouveaux liens et, possiblement, avec la famille étendue la plus bizarre à n'avoir jamais existé.
Nous parlons ici d'enjeux socioéconomiques. Nous croyons que les arts sont un choix de carrière viable auquel les gens peuvent consacrer leur énergie. Nous croyons que c'est un ajout important à ce que Jasper offre à nos visiteurs. C'est aussi un endroit où on peut grandir. Nous nous considérons comme un carrefour culturel, parce que nous existons simplement pour unifier ce qui est déjà là et élargir les possibilités de ce que nous pouvons faire. Nous avons certains défis, ici, en ce qui a trait au soutien lié à l'administration du centre et relativement au complexe de l'édifice.
Nous voulons aussi vous parler d'une citation d'un ami du centre. Tommy Banks, Dieu ait son âme, a dit une fois durant une entrevue qu'on peut obtenir un prêt pour un terrain rempli de tuyaux, en Alberta, mais on ne peut pas obtenir un prêt pour produire une pièce de théâtre, et nous sommes partis de là...
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier tous les témoins de leur exposé aujourd'hui. C'était excellent.
Je remercie les représentants du Jasper Community Habitat for the Arts, au téléphone, de leur patience et vous aussi, madame Marcuse, de vous joindre à nous par vidéoconférence.
Ma première question est destinée au Théâtre Gargantua. Un certain nombre de personnes ont recommandé des incitatifs fiscaux pour rendre plus attrayant l'investissement dans les carrefours culturels. Habituellement, lorsqu'il y a des investissements dans le milieu des arts, cela réunit habituellement à la fois le secteur privé et le gouvernement ainsi que le public, d'une façon ou d'une autre.
Je crois que c'est vous, monsieur Spence, qui l'avez mentionné. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ces idées précises à l'échelon fédéral et préciser ce que nous pouvons faire relativement à ces incitatifs fiscaux?
L'un ou l'autre d'entre vous peut répondre.
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Merci, monsieur le vice-président.
Je tiens à remercier tous les témoins, ce matin, et je tiens à remercier tout spécialement Mme Marcuse, qui participe par vidéoconférence.
Bien sûr, je tiens à remercier deux de mes électeurs, Marianne et David, qui comparaissent grâce à un nouveau système qui n'avait jamais été utilisé auparavant. Je vais commencer par vous. Je vais vous laisser terminer ce que vous aviez à dire sur Tommy Banks, mais j'aimerais ensuite que vous formuliez des commentaires sur le fait que vous utilisez un ancien bâtiment gouvernemental; si je ne m'abuse, c'est là que se situe votre installation à Jasper. C'est un local très bien situé, et les gens qui visitent la collectivité peuvent facilement s'y rendre à pied de la plupart des hôtels et motels du coin.
J'aimerais que vous nous en disiez plus sur les difficultés que vous éprouvez à essayer de servir votre collectivité et la communauté internationale de visiteurs grâce à des occasions de financement très limitées. Je me demande si vous pourriez nous expliquer de quelle façon, selon vous, le gouvernement peut aider — que ce soit l'administration municipale ou les gouvernements provinciaux et fédéral —, de quelle façon on peut aider les petites organisations communautaires comme la vôtre, qui sont une plaque tournante pour les arts et ainsi de suite. Allez-y, s'il vous plaît.
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Merci. Je suis heureux de vous entendre à nouveau. Je me souviens de la fois où nous avons parlé. C'est le même jour que nous avons parlé à Tommy Banks.
Tommy Banks était un bon ami à nous. À nos débuts, il nous a dit que, en Alberta, on peut obtenir un prêt de la banque pour n'importe quoi si c'est un champ plein de tuyaux, mais qu'il est difficile d'obtenir du financement pour une pièce de théâtre. Les responsables de la banque riraient de nous en nous pointant la sortie.
Nous avons lancé ce projet dans un palais de justice provincial vacant. C'était un appel à l'improviste à la province, et la personne qui a répondu partait en vacances ou à la retraite, je ne sais trop, mais il a dit oui, et nous sommes déménagés dans ce local. Nous étions financièrement viables en 18 mois. C'est un endroit situé directement au centre-ville — si jamais vous venez à Jasper, je vous invite tous à venir nous voir —, et les gens peuvent avoir accès au centre. Après 18 mois, nous avions fait nos preuves sur le plan financier, ce qui a attiré l'attention de l'administration municipale.
Jasper était sur le point de rénover notre bibliothèque municipale, alors les représentants nous ont invités à nous joindre aux architectes pour aider à concevoir et construire le premier centre construit à une fin précise et dédié aux arts et à la culture. Nous nous sommes assis avec ces personnes. Il y a eu des retards de construction. Nous avons un peu perdu notre erre d'allée pendant les quatre ans d'attente avant l'ouverture du centre. Nous avons aussi perdu environ 20 000 $, parce que nous allions être un site vedette des Alberta Culture Days. Une fois le centre ouvert, ces intervenants devaient venir pour braquer les projecteurs sur nous.
Nous avons depuis ouvert le centre. En outre, nous avons la chance d'avoir un espace vert tout juste devant le centre. Il y a là environ 2 000 pieds carrés d'espace. Nous sommes encore accessibles. Il reste possible pour les gens de venir dans nos locaux, et nous sommes plus ou moins dans le centre-ville. Les défis auxquels nous sommes confrontés sont, premièrement, le fait que cela n'avait jamais été fait, et, deuxièmement, les loyers exorbitants à Jasper, une ville qui existe seulement depuis 18 ans. Cela signifie que nous sommes extrêmement redevables à la municipalité d'avoir rendu tout ça possible.
Quant aux choses que le gouvernement pourrait faire pour nous aider, à Lethbridge, il y a un centre des arts, Casa, et les coûts d'exploitation et le loyer sont payés par le ministère de la Culture. Dans notre cas, à Jasper, ce serait bien que certains coûts soient couverts, et ce serait bien aussi qu'il soit possible pour nous de payer les coûts administratifs. Je parle du complexe d'édifice. Les bâtiments ont été construits, puis personne ne veut payer pour le nettoyage ou l'exploitation. Si une aide devait nous être fournie, ce serait pour les coûts quotidiens d'exploitation du centre, et, peut-être, aussi, un salaire vital pour l'exploitation, les programmes, la tenue des événements et la planification du calendrier, et aussi tout simplement pour qu'on puisse garder les portes ouvertes. C'est notre principal défi financier. Nous avons cru suffisamment à tout ça pour faire des sacrifices afin d'y arriver, mais les mesures que j'ai mentionnées seraient la meilleure façon de nous enlever un peu de poids sur les épaules.
Est-ce que j'ai un peu répondu à votre question?
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De ce point de vue, dans cette optique, je crois qu'il y a vraiment place à la consultation. Par exemple, je recommanderais la tenue de consultations communautaires dans le cadre du processus de planification de ces centres culturels, parce que, très souvent, ils sont magnifiquement conçus, mais ils ne sont pas utilisés par l'ensemble de la collectivité, particulièrement ceux qui sont nouveaux dans la collectivité, les nouveaux immigrants, les jeunes et les aînés.
J'ai l'impression qu'il y a des possibilités de rassemblement que peut saisir Patrimoine canadien, et pas seulement auprès des habitants locaux, mais aussi en regardant les recherches, qui prouvent vraiment les répercussions diverses des arts sociaux et la façon de mieux intégrer tout ça dans un carrefour, qui est habituellement composé de gens qui consomment des oeuvres ou d'autres qui en réalisent en vue de les vendre.
Je souscris vraiment moi aussi à l'idée que vient d'exprimer Sarah Douglas-Murray au Comité — et d'autres l'ont fait aussi —, soit qu'il va y avoir une importante consultation, malgré toutes les vicissitudes que cela entraîne, avec la ville, la province et aussi avec les fondations privées, qui participent de plus en plus dans le milieu des arts à vocation sociale. Les universités aussi font beaucoup de travail d'extension, non seulement dans le cadre de leurs activités artistiques, mais en faisant un lien entre les arts et la santé, la réconciliation et l'établissement des nouveaux Canadiens et le travail auprès des aînés isolés et des jeunes dans la rue.
Il faut élargir tout le domaine du travail artistique afin qu'on puisse bénéficier de tout ce que le domaine a à offrir et qu'on assure l'intégration des citoyens dans le processus artistique, pas seulement la consommation des arts.