Bonjour à tous.
Conformément à la motion proposée par Pierre Nantel, nous consacrons maintenant deux heures à la Société Radio-Canada. Ses représentants vont nous parler de leur vision, de leurs espoirs et de leurs plans pour la SRC.
Monsieur Lacroix, monsieur Lalonde, madame Conway, soyez les bienvenus.
Nous accordons normalement 10 minutes à chaque témoin pour qu'il fasse son exposé, quoique nous procéderons un peu différemment aujourd'hui. Ensuite, il y a une série de questions. Aujourd'hui, nous ferons une pause après que M. Lacroix nous aura montré un court métrage qu'il présente dans le cadre de son exposé, afin que nous puissions voir un programme spécial. Il terminera ensuite son exposé.
Je voulais que tout le monde comprenne la façon dont nous allons procéder.
Commençons.
:
Merci, madame la présidente.
Je vous remercie de m'avoir invité à venir vous parler du réinvestissement du gouvernement dans la radiodiffusion publique. Heather Conway, Louis Lalande et moi avons déjà eu l'occasion de vous rencontrer et je suis donc très heureux de vous revoir ainsi que de revoir les membres du Comité.
[Traduction]
Avant de commencer, j'aimerais vous dire un mot à propos des appareils devant vous. Ce sont des casques de réalité virtuelle. Nous les avons apportés parce qu'ils jouent un rôle important dans les rencontres que nous venons tout juste de lancer dans quatre communautés pour parler des femmes autochtones portées disparues ou assassinées. Je voulais que vous puissiez voir par vous-même comment cette technologie nous permet de raconter des histoires différemment. J'y reviendrai plus longuement plus tard.
Ces derniers mois, nous avons démontré de manière remarquable tout ce que la radiodiffusion publique peut faire.
En août, nous avons permis aux Canadiens de partager un moment décidément canadien: le dernier concert du groupe The Tragically Hip, à Kingston, en Ontario. Presque 12 millions de Canadiens se sont rassemblés, certains dans leur cour, d'autres dans des bars, dans des parcs et sur les places publiques pour assister à cet événement. Plus de 190 visionnements publics ont été organisés ici et ailleurs dans le monde. Un Canadien nous a même dit qu'il avait écouté le concert sur son téléphone alors qu'il était dans son automobile à Hawaii. Rassembler les Canadiens, comme nous l'avons fait ce soir-là, c'est exactement le rôle que le radiodiffuseur public doit jouer.
[Français]
Il y a aussi eu les Jeux olympiques et paralympiques à Rio de Janeiro. On se souviendra sûrement des émotions que nous avons tous ressenties quand Penny Oleksiak — en fait tout le monde maintenant l'appelle Penny — a gagné le bronze, puis l'argent, puis encore le bronze et enfin l'or. Cette jeune nageuse âgée de 16 ans seulement a remporté plus de médailles que n'importe quel autre athlète canadien dans l'histoire des Jeux olympiques d'été. Et comment oublier cette rivalité amicale entre André De Grasse et Usain Bolt ou la résilience de la lutteuse Erica Wiebe qui a remporté l'or après ne pas s'être qualifiée pour les jeux de 2012, les championnats du monde ou les Jeux panaméricains de l'an dernier.
Trente-deux millions de personnes se sont jointes à nous pour célébrer ces moments, soit plus de 91 % de la population du Canada. De plus, 10,1 millions de Canadiens ont écouté notre couverture de plus de 700 heures des Jeux paralympiques. Les Jeux de Rio 2016 ont été les jeux olympiques d'été les plus regardés de l'histoire du Canada. Nous avons eu au total plus de 229 millions de pages vues et près de 37 millions de visionnements vidéos sur nos sites Web et nos applications olympiques. De plus, le public a pu vivre aussi les jeux d'une toute nouvelle façon pour la première fois puisque la réalité virtuelle a permis aux Canadiens de se plonger au coeur de l'action.
[Traduction]
La technologie est impressionnante, mais elle peut aussi être bien plus que ça.
Bon nombre d'entre vous connaissent le rôle de leadership que CBC/Radio-Canada joue dans le dossier des femmes autochtones portées disparues et assassinées. L'émission The Current de CBC Radio a organisé une série de rencontres publiques afin que les gens comprennent mieux ce fléau.
Lorsque les gens arrivent à ces rencontres, ils font l'expérience de la situation grâce à la réalité virtuelle. Ils sont transportés sur l'autoroute 16, qui est tristement connue sous le nom de l'autoroute des larmes, dans le nord de la Colombie-Britannique, à l'endroit même où plusieurs femmes autochtones ont été assassinées ou sont disparues. Ce documentaire en réalité virtuelle, une première pour la CBC, peut être téléchargé à partir de notre site Web.
Ce documentaire a suscité des réactions tout simplement incroyables. Plus tôt ce mois-ci, 200 personnes sont venues le voir à Prince George. Cette rencontre a ensuite été diffusée à l'émission The Current. Voici ce que ces personnes en ont pensé.
[Présentation audiovisuelle ]
Madame la présidente, avec votre permission, j'aimerais prendre quelques minutes pour que vous en fassiez l'expérience. Nos techniciens vous aideront à installer l'appareil. Cela ne durera que quatre minutes.
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Merci beaucoup, monsieur Lacroix.
Nous allons faire une pause, et je vous prie d'éteindre vos micros. Éteignez vos micros, s'il vous plaît. Vous avez reçu la transcription en français, car la bande audio de l'appareil de réalité virtuelle est en anglais seulement.
Je vous prie de vous asseoir. Les gens ont parfois des malaises lorsqu'ils regardent quelque chose avec ces casques. Vous aurez l'impression de tomber, surtout si vous êtes en hauteur, et il y a le risque que vous le fassiez réellement, donc je vous demande de vous asseoir.
La séance est suspendue, afin que tout le monde puisse profiter de la réalité virtuelle.
Nous croyons que c'est là où la radiodiffusion publique joue son rôle: utiliser tous les outils à notre disposition et présenter du grand journalisme et des histoires racontées de manière spectaculaire, pour que les Canadiens puissent mieux saisir les enjeux importants et en discuter.
[Français]
C'est ce en quoi consiste notre Stratégie 2020.
Notre transformation en vue de devenir un radiodiffuseur plus numérique, plus local et plus distinctif n'a pas toujours été facile, mais les principales perturbations sont maintenant derrière nous et nos efforts portent fruit.
Nous le constatons dans la façon dont les Canadiens interagissent maintenant avec nous et entre eux sur leurs appareils mobiles, dans les réseaux sociaux, à la télévision et à la radio. Nous poursuivons la transformation de nos stations régionales dans tout le pays pour en faire des environnements multiplateformes plus ouverts. Halifax, Matane, Moncton et Sudbury sont les plus récentes stations que nous avons transformées. Nous offrons plus de contenu local, plus souvent et à un plus grand nombre de Canadiens sur tous les appareils qu'ils utilisent.
Plus de 16 millions de Canadiens accèdent à nos plateformes numériques chaque mois, ce qui représente une hausse de trois millions de personnes au cours de la dernière année seulement. Vous le savez, notre objectif est de voir ce chiffre grimper à 18 millions d'ici l'année 2020. C'est ce qui nous aide à tisser des liens plus étroits avec les Canadiens.
Nous ne sommes pas les seuls à traverser une période de transformation. Le mois dernier, nous avons accueilli la conférence PBI 2016 à Montréal: 60 radiodiffuseurs publics de 52 pays de partout dans le monde y ont participé. II est clair que nous faisons tous face aux mêmes défis, mais il est clair aussi que CBC/Radio-Canada a une longueur d'avance sur bon nombre d'entre eux dans toute cette transformation et joue un rôle de leader dans ce passage au numérique.
Le réinvestissement que le gouvernement a annoncé dans son budget de 2016 nous aide dans cette transformation. Nous sommes très reconnaissants de cet appui. C'est la première injection de nouveaux fonds dans la radiodiffusion publique depuis plus de 10 ans. C'est un vote de confiance important dans CBC/Radio-Canada, dans la valeur de nos contenus et dans notre vision de l'avenir.
Quand le gouvernement a annoncé ce réinvestissement, il nous a demandé de développer un plan de reddition de comptes. Nous communiquerons ce plan aux Canadiens prochainement, mais avant, je vais vous dire ce que nous avons fait jusqu'ici à cet égard. Rappelons que le gouvernement a promis de nous accorder 75 millions de dollars cette année et 150 millions de dollars dans les prochaines années.
Voilà ce que nous faisons déjà avec cet investissement.
[Traduction]
Nous créons de nouvelles émissions en prévision du 150e anniversaire du Canada. Des émissions comme Becoming Canadian, un projet donnant la priorité au numérique et mettant à l'honneur les gens qui ont choisi de s'installer au Canada.
[Français]
Nous avons aussi créé l'émission La grande traversée.
[Traduction]
C'est l'aventure de 10 personnes qui vont revivre, à bord d'une réplique des navires d'autrefois, le périple des colons partis de France en 1745 pour venir s'établir au Québec.
Cet été, nous avons créé une nouvelle émission de radio nationale, Out in The Open, animée par Piya Chattopadhyay.
Nous avons commencé le tournage de la série dramatique en six épisodes, Alias Grace, d'après le roman de Margaret Atwood, en partenariat avec Netflix, soit une première pour nous.
Nous avons pu conserver le financement de l'émission de radio d'une heure axée sur les Autochtones, Unreserved, avec Rosanna Deerchild.
Nous avons créé une nouvelle série dramatique d'une heure sur de jeunes joueurs de soccer canadiens, 21 Thunder, qui sera diffusée à l'été 2017.
Nous avons lancé le projet d'une nouvelle station de radio à London, en Ontario, que nous avions précédemment suspendu en raison des réductions budgétaires.
[Français]
Nous avons créé du contenu numérique additionnel pour ICI Tou.tv et sept émissions supplémentaires pour Vero.tv, la nouvelle chaîne de télévision numérique sur le forfait EXTRA d'ICI Tou.tv.
Nous avons lancé un nouveau projet appelé Prochaine Génération, qui représente un espace d'expérimentation pour enrichir et partager les contenus d'information et d'affaires publiques, créé et géré par des milléniaux, pour les milléniaux.
Nous avons créé cinq épisodes additionnels d'une heure du populaire talk-show des Maritimes, Méchante soirée, produit à Moncton.
Nous avons ajouté 15 heures de nouveau contenu les soirs de semaine sur ICI Radio-Canada Première, à la place des reprises.
[Traduction]
Ce ne sont là que quelques exemples. Les Canadiens pourront suivre nos progrès dans ces projets et dans l'atteinte de tous nos objectifs par l'intermédiaire de notre plan d'entreprise et de nos rapports annuels.
Nous sommes fiers de ce que nous avons accompli jusqu'ici pour soutenir la culture canadienne. Nous croyons qu'il est essentiel d'avoir un radiodiffuseur public fort au coeur d'un écosystème culturel solide.
Merci.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Merci, monsieur Lacroix. Je remercie également Mme Conway et M. Lalande d'être avec nous ce matin.
Dans votre présentation, vous avez fait part de beaucoup de sujets, dont certains sont très importants. Le gouvernement est très fier d'avoir réinvesti dans CBC/Radio-Canada, une institution dans laquelle nous croyons fortement. Vous avez parlé d'investissements de 75 millions de dollars cette année et de 150 millions de dollars pour les quatre prochaines années.
Ma question a trait au contenu local.
À cet égard, dans quelle perspective l'argent sera-t-il investi pour nos communautés partout à travers le pays? Il s'agit d'un élément important de notre étude et nous apprécions le fait de vous avoir sur place pour que vous puissiez nous en parler. Comment allez-vous pouvoir mesurer s'il y a une augmentation du contenu local à court et à moyen terme?
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Je vous remercie, monsieur Lacroix.
Le plan 2020 comporte trois volets.
Le premier volet est de soutenir le virage numérique qui a été amorcé, particulièrement au niveau de l'information locale. Dans le cadre des consultations que Radio-Canada mène sur une base régulière à travers le pays, nous avons constaté que l'information locale est un enjeu que les Canadiens soulèvent régulièrement. Ils demandent la diffusion de l'information locale, sept jours sur sept, et plus souvent que seulement le matin, le midi ou le soir. Nous devons donc élargir ce contenu et c'est ce que nous avons a établi dans le Plan 2020 et qu'on continue à renforcer. Une partie des sommes sera donc affectée à ce contenu afin de s'assurer que cela se concrétise correctement.
Le deuxième volet correspond au deuxième souhait exprimé lors des consultations. Bien que l'information est quelque chose d'important, il faut que Radio-Canada puisse refléter d'autres dimensions sur ce qui se vit dans les communautés, plus particulièrement dans les communautés régionales. Ce deuxième volet consiste donc à offrir des possibilités de programmation autant à la radio et à la télévision que sur les plateformes numériques pour ainsi élargir les champs d'intérêt des citoyens.
Enfin, le troisième volet est d'assurer qu'au niveau des grandes initiatives nationales, il y ait des représentants partout au pays pour présenter les enjeux nationaux en provenance des régions. C'est la raison pour laquelle nous avons des correspondants nationaux dans les grandes régions du pays. Ces correspondants ont pour mandat de veiller à ce que les enjeux régionaux soient mieux reflétés dans l'ensemble de nos programmations autant en information, qu'à la radio et en ce qui touche les services numériques.
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Ce serait environ les mêmes priorités qu'a décrites Louis. Le plan de 2020 a effectivement préconisé une approche qui privilégie le numérique dans la programmation locale, et nous continuons à y affecter nos ressources. Nous continuons à investir dans les activités qui fournissent aux Canadiens des informations locales constamment actualisées 18 heures par jour.
Comme Louis, nous examinons le rôle qu'occupe la CBC dans nos communautés en tant que facilitateur des conversations que les gens souhaitent tenir en communauté, comme, par exemple, Matt Galloway qui a fait une série sur les interpellations par la police à Toronto, ou des problèmes comme les femmes autochtones portées disparues et assassinées, ou encore les dossiers qui importent aux communautés spécifiques. La CBC serait le facilitateur qui organise des réunions ou des conversations et invite les gens à titre de groupe d'experts, ce genre de choses.
Nous cherchons également à investir davantage au cours des prochaines années dans la programmation qui ne fait pas partie de l'actualité, car là encore, comme l'a dit Louis, les gens veulent voir ce qui se passe dans leur communauté, notamment sur la scène culturelle et artistique et dans les diverses composantes de leur communauté.
Sachez également que nous avons un programme visant à ouvrir des stations de radio de la CBC dans des communautés qui n'en ont pas mais qui veulent en avoir. La première station annoncée était à London, en Ontario, et nous procédons à l'installation. Nous avons choisi l'emplacement. Ce sera dans une bibliothèque publique, soit un endroit que nous partagerons, encore une fois afin d'offrir un lieu de rassemblement à la communauté. Nous espérons participer à d'autres activités semblables.
Nous avons investi dans la programmation artistique et avons créé des espaces numériques pour les arts. Nous avons également investi dans des documentaires grâce à un programme intitulé Firsthand. Nous continuons à offrir des émissions comme The Nature of Things, une série documentaire qui met souvent en valeur les paysages sauvages et la splendeur de la géographie et de l'histoire du Canada.
Je pense que les radiodiffuseurs publics ont un mandat qui est différent de celui des autres radiodiffuseurs. J'ajouterais, cependant, que la comédie est un produit on ne peut plus culturel. Il y a le sens de l'humour canadien, et les Canadiens l'apprécient bien à la CBC. Peu chaînes offrent des émissions satiriques sur la politique, ou encore des séries comme Kim's Convenience, qui, nous l'espérons du moins, sera un grand succès, car les cotes d'écoute sont excellentes jusqu'à présent, ainsi que Baroness von Sketch, une troupe d'humoristes féminines.
Les séries comiques dramatiques permettent aux Canadiens de voir ce que les créateurs canadiens ont à offrir, et s'il n'y avait pas de radiodiffuseur public, il n'y aurait pas vraiment de place dans la programmation des radiodiffuseurs privés pour ce genre d'émissions, surtout à l'heure de grande écoute.
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Merci, madame la présidente.
Je vous remercie pour votre exposé.
Lors de la dernière séance, j'ai demandé la ventilation sur papier des employés de Radio-Canada qui participent directement, au jour le jour, à la création, à la rédaction, à la production et au montage de certaines émissions d'information locales. On m'a dit que Radio-Canada ne fournirait pas ces renseignements au Comité.
Nous tentons de trouver les lacunes dans la couverture journalistique locale actuelle au Canada, et il est très difficile de le faire si nous ne savons pas où sont les employés de Radio-Canada. Pouvez-vous aider notre Comité et demander à votre organisation de nous fournir cette ventilation, c'est-à-dire combien d'employés de Radio-Canada travaillent directement sur les informations locales, regroupés par plateforme médiatique et province.
:
Merci, madame la présidente.
Je vous remercie tous les trois de votre présence parmi nous aujourd'hui. Vous savez combien je suis un fan de Radio-Canada et combien je suis heureux de voir que le gouvernement actuel ait décidé de vous donner un peu d'air pour respirer afin de vous permettre de continuer à exercer votre beau mandat. Je tiens à souligner que tout à l'heure, en arrivant ici, j'ai félicité Mme Conway pour son initiative relative à The Secret Path, qui a été diffusé dimanche soir à CBC, et aussi pour ce que vous avez fait pour le dernier spectacle de Tragically Hip à Kingston. C'est un exemple de ce que c'est de se virer de bord pour des événements qui sont signifiants pour la culture au Canada.
Je pense que c'est un beau coup d'éclat que de nous montrer ce matin que vous êtes aussi partie prenante de cette nouvelle technologie, par exemple, avec la réalité virtuelle. C'était effectivement très bouleversant. Il s'agit d'une utilisation sage de la marque de Radio-Canada, à savoir d'être celle qui apporte la nouvelle technologie dans les communautés pour nous permettre de mieux comprendre les réalités canadiennes.
Quand on parle de marque, on parle aussi de crédibilité. J'entends encore Bernard Derome dire que le journalisme à Radio-Canada est une tradition fière qui ne sera jamais dépassée. Vous avez établi une crédibilité. Des membres de mon personnel me rappelait que, curieusement, une des sources les plus crédibles aux yeux de la Société Générale, à Paris, est le site de nouvelles de Radio-Canada à cause de son objectivité et du sérieux du travail qui y est accompli.
Je pense que votre travail et votre capacité de vous renouveler sont très inspirants. Ce que vous venez de nous dire au sujet de votre consultation auprès du public canadien est exemplaire. J'espère que votre démarche pourra éventuellement être compatible avec celle que le gouvernement a entreprise pour les consultations de la . Je réitère toujours que je trouve qu'elles sont fort peu collégiales, très discrètes et, je dirais même, très sélectives par rapport à ce qui sera entendu. Je trouve cela dommage et j'espère que vous aurez l'occasion d'y participer.
Vous nous parlez de la stratégie 2020 qui a été élaborée, si je me souviens bien, autour de 2013-2014. À cet égard, beaucoup de choses ont changé. Les réinvestissements sont probablement la chose la plus positive pour vous.
En ce qui a trait à votre stratégie immobilière, y a-t-il des changements à mentionner? Par exemple, pourriez-vous nous faire une mise à jour du dossier du siège social de la rue Front à Toronto?
:
Merci, madame la présidente.
Je remercie les témoins de leurs propos.
[Traduction]
L'époque est intéressante. Je vous félicite de votre excellent travail sur les Olympiques et le concert Secret Path de The Tragically Hip. Ce fut très impressionnant. Je suis fier de la somme supplémentaire de 675 millions de dollars accordée à CBC/Radio-Canada pour les cinq prochaines années.
Mais j'ai un problème.
[Français]
Il y a un problème concernant la radio en français. Nous avons appris l'été dernier, soit l'année même où votre subvention a été augmentée de 75 millions de dollars annuellement, que la Société Radio-Canada éliminerait toutes les émissions régionales diffusées à l'heure du midi dans l'Ouest canadien. Pendant des années, dans ma circonscription, l'émission Midi Plus diffusait du contenu local à partir de Saint-Boniface. Or la diffusion se fait maintenant à partir de Montréal.
De plus, au Manitoba, l'émission de radio L'heure de pointe, qui est diffusée au moment du retour à la maison, a été réduite d'une heure. Quant à la télévision, nous avions 90 minutes de programmation locale, mais cette programmation a été réduite à 60 minutes.
Comment la situation actuelle en matière de programmation française au Manitoba représente-t-elle pour nos communautés une meilleure ouverture à l'égard de l'information locale?
:
Effectivement, il y a eu des changements importants dans les grilles-radio du midi, et ce, pour une raison très simple. Dans les marchés francophones, particulièrement en région, l'écoute des émissions de radio du midi connaissait une baisse importante. Je tiens à préciser qu'il n'y a pas eu de perte d'emplois. Le plan élaboré de concert avec l'ensemble des stations régionales visait à désigner les meilleurs moyens d'augmenter la valeur de notre information et de notre programmation aux endroits déjà existants où la progression tend à être plus importante.
Les émissions du matin sont en croissance dans tous les marchés francophones. Les émissions de l'après-midi ont aussi été renforcées et notre présence numérique a été améliorée de façon significative. Dans le cas de Winnipeg, c'est assez remarquable. C'est en effet à Winnipeg, lors des consultations, que les Franco-Manitobains ont exprimé de la façon la plus marquante le désir qu'il y ait une présence locale de Radio-Canada dans les médias numériques. C'est à partir de ce moment-là que nous avons développé cet aspect.
Cela a eu des impacts. En effet, au fur et à mesure que la situation s'améliorait du côté du numérique, l'écoute des émissions de radio du midi diminuait forcément. Je peux vous rassurer cependant en vous disant, comme je l'ai mentionné plus tôt, que nous avons l'intention d'améliorer l'empreinte de Radio-Canada quant à beaucoup de contenus, autres que les bulletins de nouvelles, afin de mieux refléter les intérêts de l'ensemble des communautés de l'Ouest.
Je vous rappelle aussi qu'une émission culturelle importante est toujours réalisée à Winnipeg. Ces initiatives vont assurer aux gens de l'Ouest une présence significative sur l'ensemble de nos plateformes.
:
Un instant, s'il vous plaît.
Nous avons peut-être perdu des recettes publicitaires, mais nous avons réduit nos dépenses en conséquence.
Nous ne faisions pas d'argent avec ce programme. Comme je l'ai déjà dit devant votre Comité, nous n'avons rien gagné dans le contrat de six ans qui a pris fin en 2014, lorsque Rogers a soumissionné. Vous dites que cette soirée finançait toutes sortes de programmes, mais j'aimerais vous rappeler ce que j'ai déjà dit, à savoir que nous n'avons pas fait d'argent avec le contrat de diffusion du hockey. Il s'agissait toutefois d'un attrait important, compte tenu de ce que les Canadiens souhaitent regarder. Cela nous a permis de regrouper d'autres émissions lorsque nous demandions à des annonceurs d'appuyer la programmation de contenu canadien aux heures de grande écoute.
Je vais laisser Heather vous dire ce qui pourrait se passer lorsque le contrat de Rogers prendra fin, et ce qui est envisagé, ou ce à quoi la programmation du samedi soir pourrait ressembler.
:
Merci, madame la présidente.
Je remercie les trois témoins de comparaître devant le Comité.
Comme vous le savez, un nouveau gouvernement est en place. En tant qu'actionnaire, le gouvernement a pris un engagement important envers vous, mais nous souhaitons également revoir en profondeur toutes nos institutions culturelles et importantes telles que la SRC. Comme le ministre l'a dit, tout est négociable, et je pense qu'il y aura un remodelage en profondeur des institutions culturelles au pays dans les années à venir. Votre présence et vos réponses sont donc fort importantes.
J'ai grandi à Goose Bay, au Labrador, et je suis heureux de dire que la SRC a été mon premier employeur. À l'âge de 10 ans, je travaillais le samedi matin pour une émission matinale du nom de Anybody Home? J'étais étonné que des gens écoutent la radio plutôt que de regarder les dessins animés du samedi matin, mais cela démontre que bien des gens de petites localités rurales et nordiques dépendent de la radio — et c'est pertinent même aujourd'hui.
Il est vrai que les gens ont adopté l'environnement numérique, mais ce n'est pas pour tout le monde, y compris pour une partie très importante de notre population qui vit en milieu rural. Même si je comprends que l'infrastructure ne relève pas de votre responsabilité, je pense que votre mandat consiste aussi à vous assurer que ces personnes aient accès aux nouvelles locales.
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Le problème, madame Conway, c'est que nous avons entendu les commentaires de fournisseurs de nouvelles émergents, dont un a qualifié la SRC de « prédateur de première classe ».
Ce qu'il voulait dire, c'est que très peu de publicité en ligne est à la disposition de ces nouvelles sources d'information. Si on y ajoute votre nouvelle incursion dans le monde de l'opinion... Ce ne sont pas vraiment des choses qui manquent à l'échelle nationale. Il y a beaucoup d'éditoriaux, mais nous y accordons pourtant un certain budget.
Permettez-moi simplement de vous donner l'exemple de la BBC, étant donné que c'est important et qu'il ne me reste que quelques instants. La BBC verse 8 millions de livres sterling à 150 nouveaux journalistes locaux qui alimenteront le contenu des journaux locaux et des radios locales. En effet, la société comprend cet écart démocratique et sait qu'il n'y a pas suffisamment de journalistes de terrain dans notre nouvel univers numérique pour couvrir les questions relatives à la propriété, à l'aqueduc et aux égouts.
Comme l'a dit le créateur de l'émission Sur écoute diffusée à HBO, qui est d'ailleurs un ancien journaliste, les prochaines années pourraient réaliser le rêve de tout politicien. Ce qu'il veut dire, c'est que des politiciens corrompus pourraient profiter pendant des années de l'examen de moins en moins rigoureux des enjeux locaux.
Tout d'abord, la BBC n'accepte aucune publicité en ligne, mais cela fait partie d'un mandat beaucoup plus vaste. Deuxièmement, la société utilise de nouveaux fonds pour veiller à ce qu'une présence locale alimente sa structure. Je trouve que c'est au moins une façon créative de faire les choses. J'aimerais savoir si vous avez quoi que ce soit à dire là-dessus. La SRC compte-t-elle faire quelque chose à ce chapitre pour nous aider à combler le fossé démocratique qui se creuse à l'échelle locale?
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La BBC reçoit également un financement neuf fois supérieur au nôtre. Les projets que la société peut entreprendre sont donc d'un tout autre ordre que ceux que nous pouvons réaliser, même avec une aide.
La SRC a toujours été une chaîne d'opinion. Je dirais que Cross Country Checkup est une émission éditoriale. De même, tous nos documentaires d'opinion sont éditoriaux. Nous avions aussi une émission du nom de Commentary, où les gens lisaient un texte d'opinion à la radio. Les opinions sont donc loin d'être nouvelles pour la SRC.
Encore une fois, je trouve important que la SRC soit l'endroit tout indiqué pour tenir des discussions importantes, y compris à l'échelle communautaire et nationale.
Ce n'est pas notre objectif. Comme Neil Macdonald l'a indiqué dans une de ses chroniques d'analyse, son lectorat chute automatiquement lorsqu'il écrit sur des questions autochtones, mais il n'arrête pas de le faire pour autant. Son objectif n'est pas de satisfaire la clique, mais plutôt de contribuer à la radiodiffusion publique.
Il est profondément important pour nous de cibler les questions qui comptent et le rôle du radiodiffuseur public. Nous serons présents dans les collectivités que nous pouvons servir. Nous y tenons fermement. Nous ne voulons pas limiter notre participation aux nouvelles locales. Nous n'essayons pas de faire concurrence au secteur privé; ce n'est pas notre intention. Au contraire, nous cherchons toujours la meilleure façon de servir les Canadiens là où ils se trouvent. Que nous demandent-ils? Que veulent-ils de nous? C'est la réponse du Canada à notre contenu qui oriente notre programmation.
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Monsieur, je croyais que nous avions bien expliqué que ces activités ne sont pas ventilées par personne ou par plateforme, y compris la façon dont nous diffusons les nouvelles, la façon dont les deux chaînes cherchent l'information et les histoires, et la façon de nous assurer d'employer différentes plateformes. De tels chiffres ne sont pas compilés.
En revanche, nous recherchons chaque jour des moyens pour que le réseau profite de ce qui se passe dans une région donnée. Prenons l'exemple de Fort McMurray et de la façon dont notre station d'Edmonton a couvert l'affaire, avec l'aide de Vancouver, de Calgary et de l'ensemble du réseau, ce qui a permis non seulement d'aider les Canadiens de comprendre ce qui se passait dans cette région du nord de l'Alberta, mais aussi d'aider les habitants du secteur sinistré. Nous étions les seuls à divulguer des informations vitales aux gens de Fort McMurray.
C'est donc ainsi que nous diffusons les nouvelles. C'est ainsi que nous couvrons des événements de ce genre. Peu importe s'il y a trois, deux ou neuf personnes sur place. Ce qui compte, c'est la force du radiodiffuseur public, et le fait de permettre à tous ses journaux, ou plutôt ses journalistes — vous voyez combien nous avons été influencés par certaines questions — d'informer les Canadiens.
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Dans le marché francophone, nous avons lancé il y a plusieurs années la plateforme Tou.tv. Je vous rappelle que Tou.tv a été lancée avant Netflix. On a parlé précédemment des risques que Radio-Canada et CBC doivent prendre régulièrement. Tou.tv en est un très bon exemple. Nous avons vraiment institué un moyen de rattrapage d'émissions autrement qu'au moyen d'un appareil d'enregistrement. Cette plateforme très accessible s'est développée. Actuellement, c'est certainement un des moyens importants qu'ont les francophones pour consommer du contenu télévisuel.
C'est aussi une plateforme très intéressante qui permet aux jeunes créateurs de développer de nouveaux formats, particulièrement pour les émissions dramatiques. Tou.tv remporte des prix dans tous les festivals internationaux en création avec ce qu'on appelle les nouvelles écritures. Cette plateforme permet à de jeunes auteurs de développer de nouveaux formats, entre autres pour les émissions dramatiques, par exemple des formats courts.
Tou.tv est certainement un élément important de notre stratégie qui nous permet d'atteindre notre principal objectif, qui est de garder le contact aves les Canadiens en leur offrant des produits et des contenus signifiants, canadiens et originaux, que ce soit pour les émissions dramatiques ou en information. C'est l'enjeu principal. Je n'utilise pas ici le mot « compétitionner », car nous n'avons pas à le faire.
Forcément, l'ensemble des pressions exercées sur nous en ce qui concerne les contenus francophones sont extrêmement difficiles à absorber parce que les contenus anglophones sont de plus en plus présents. Nous avons le devoir supplémentaire de non seulement produire des contenus en français, mais également de nous assurer qu'ils sont distribués et vus. Tou.tv est l'une des initiatives en ce sens.
On ne saurait trop insister sur la concurrence sérieuse que représentent Netflix, Amazon Prime et Hulu.
L'année dernière, 400 heures de séries dramatiques anglophones ont été créées, mais 50 % sera un échec. C'est un niveau d'investissement renversant. Je crois que la plupart d'entre vous sont au courant des investissements qu'effectue Netflix dans ces séries. Elle a investi 100 millions de dollars pour deux saisons de House of Cards. Cela représente à peu près le budget annuel pour la programmation anglophone, en excluant le secteur de l'information, et Netflix dépense cette somme pour une seule série. Nous sommes en concurrence avec cela, alors nous avons largement besoin d'investir dans le contenu et les créateurs canadiens.
Lorsque nous nous associons à ces entreprises, comme nous le faisons pour la série Alias Grace, produite et écrite par une excellente auteure canadienne, Sarah Polley, et diffusée par l'excellent radiodiffuseur canadien qu'est la SRC, nous investissons environ 30 millions de dollars. C'est un investissement pratiquement sans précédent. Si nous voulons être en mesure de livrer concurrence aux autres séries, c'est ce que nous devrons faire.
Comme Louis l'a dit, nous allons devoir investir de plus en plus dans la SRC pour que les gens puissent avoir accès au contenu comme ils le veulent et quand ils le veulent. Cela implique d'énormes investissements dans l'infrastructure et la technologie numériques. Il faut offrir aux gens l'expérience de visionnement à laquelle les ont habitués les Netflix de ce monde. Pour pouvoir dire « si vous avez aimé cette série, vous allez probablement aimer celle-là », il faut être en mesure de recueillir de l'information à propos de la façon dont les gens regardent leurs émissions, des émissions qu'ils regardent en rafale et de leurs préférences.
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Je m'excuse de devoir vous interrompre, mais le temps dont je dispose est limité.
En fait, 675 millions de dollars représentent évidemment un investissement important. J'aimerais en savoir un peu plus sur le plan d'action. Peut-être qu'il en existe un et que vous pourriez me le résumer en l'espace d'une minute. On parle du contenu numérique, du contenu culturel, du contenu canadien, du milieu rural et des minorités. Ce sont les cinq grands thèmes que j'ai retenus. Par ailleurs, je n'ai pas entendu beaucoup de choses concernant les minorités et la culture. Monsieur Lalande, comment sera utilisé cet argent pour insuffler plus d'énergie au sein de ces aspects?
Je vais vous donner un exemple concret. Lors des dernières élections fédérales, j'étais le seul député acadien francophone de la Nouvelle-Écosse. J'ai dit à Radio-Canada que j'allais être élu et de venir faire des reportages à ce sujet. Aucun journaliste de Radio-Canada ne s'est présenté durant la campagne électorale, ni même le jour de l'élection. Par contre, un journaliste a fait deux heures de route pour couvrir les candidats anglophones de la province. J'ai été très déçu. J'ai dû en plus envoyer deux fois un message par Internet pour demander à Radio-Canada de prononcer mon nom à la française et non pas à l'anglaise. Pourtant, au cours des 11 dernières années, j'avais donné près de 1 000 entrevues à Radio-Canada.
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Le mandat de CBC/Radio-Canada est important. Il consiste à offrir une programmation variée, à informer, à éduquer et à divertir. C'est là-dessus que nous nous concentrons.
Lorsque nous avons reçu ces fonds, nous avons mis l'accent sur ce mandat. Nous avons écouté les Canadiens nous dire ce qu'ils voulaient, et nous discutons avec eux continuellement.
Au cours de la dernière année, nous avons subi une grande pression financière et nous avons procédé à des compressions pour nous adapter et faire en sorte de respecter notre promesse d'équilibrer le budget, ce que nous avons réussi à faire malgré tout.
Je voudrais revenir sur un commentaire qui a été formulé à l'intention de M. O'Regan je crois. Nous n'avons cependant pas diminué notre présence dans les régions. Nous avons conservé chaque station, car nous voulons être profondément enracinés dans les régions. Si nous ne sommes pas présents, nous ne pouvons pas prendre le pouls de la région ni comprendre ce qui se passe au pays.
C'est ce que nous avons fait, et c'est sur notre mandat que nous nous sommes concentrés. À mon sens, les sommes qui sont versées à CBC/Radio-Canada doivent servir à l'exécution de son mandat.
J'ai bien aimé qu'on parle de hockey et qu'on souligne que la diffusion des parties de hockey n'est plus ce qu'elle était. Nous parlions du hockey masculin, mais j'aimerais faire remarquer qu'il y a également la Ligue canadienne de hockey féminin, qui joue les samedis soirs.
D'ailleurs, ce samedi, Brampton affrontera Toronto. Je souhaite bonne chance aux Furies. Je crois que nous devrions en parler davantage puisque nous menons actuellement une étude sur les femmes dans le sport.
D'après ce qu'on nous a dit, les athlètes féminines ne font pas l'objet d'une couverture médiatique aussi importante que les athlètes masculins. C'est un des problèmes auxquels elles sont confrontées. En raison de cela, les commanditaires sont moins nombreux, alors les femmes n'obtiennent pas autant de soutien financier.
J'ai pris connaissance de votre Plan sur l'inclusion et la diversité. Au chapitre de l'embauche de femmes et de la nomination de femmes au conseil d'administration, la SRC fait bonne figure. Cela a une incidence dans d'autres domaines. J'aimerais vous demander quelles sont les possibilités qui existent à la SRC pour mieux faire connaître les athlètes féminines?
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Je vous remercie, madame la présidente.
Je vous ai interrogé plus tôt au sujet de la concurrence dans certaines industries. Pour revenir sur ce sujet, je voudrais dire que des représentants d'autres médias ont comparu devant nous et ils ont affirmé que la SRC est l'un de leurs plus grands compétiteurs — ce qui les empêche notamment de prendre de l'expansion — en raison du financement qu'elle obtient. Je crois que la SRC compte plus de 7 200 employés, et 66 % de son budget provient de crédits parlementaires, ce qui signifie qu'elle reçoit environ 1 milliard de dollars par année du gouvernement fédéral sur un budget de 1,5 milliard de dollars. À leurs yeux, ce n'est pas acceptable.
Il est très difficile pour les concurrents d'accomplir leur tâche de diffusion des nouvelles parce que leur principale source de revenus est la publicité, alors que pour la SRC, d'après les notes que nous avons, les recettes publicitaires représentent 16 % des revenus. J'aimerais que vous formuliez des commentaires à ce sujet.
En outre, 9 % de vos revenus proviennent des abonnements à des services spécialisés et 9 % proviennent d'autres sources. Pouvez-vous nous dire quels sont ces services spécialisés ainsi que les autres sources de revenus, car 9 % semble être un pourcentage assez élevé pour cette catégorie?
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Madame la présidente, je vais débuter.
Durant la séance, nous avons parlé brièvement des abolitions de postes qui avaient été annoncées, si je ne m'abuse en 2014, dans la foulée de la Stratégie 2020. Depuis ce temps, des investissements ont été annoncés par notre gouvernement.
Je m'intéresse particulièrement à la relève, aux jeunes qui étudient dans les collèges et les universités et qui, évidemment, s'intéressent au domaine des communications. M. O'Regan l'a dit plus tôt, son premier emploi a été à Radio-Canada. Beaucoup de jeunes souhaitent décrocher un premier emploi dans ce domaine et Radio-Canada demeure un endroit très intéressant à cet égard. Il y a des jeunes qui sont brillants, qui sont intéressants et qui ont des compétences extraordinaires qui pourraient aider Radio-Canada/CBC dans le virage qu'il est en train de faire.
Comment vous situez-vous par rapport à des embauches possibles au cours des prochaines années?
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Je vais vous en parler d'une autre façon.
À Radio-Canada, et je pense que c'est la même chose à CBC, le réinvestissement nous permet de redevenir attrayant pour les jeunes. Je l'ai senti partout au pays. Les jeunes sont intéressés à contribuer à Radio-Canada/CBC, que ce soit à la radio, à la télé, sur les plateformes numériques et dans toutes les formes d'expression. C'est extrêmement encourageant.
Pour faire suite aux propos de M. Lacroix, nous avons lancé un projet pour les Autochtones. À Radio-Canada, c'est la première fois que quatre stagiaires autochtones vont joindre les équipes de quatre stations régionales pour une durée d'un an. Ils vont donc contribuer à l'économie puisque les stages sont rémunérés.
Il y a vraiment un mouvement extrêmement stimulant qui est lancé. Si vous écoutez la radio, vous allez entendre partout au pays ces nouvelles voix de jeunes journalistes. C'est un mouvement qui est très bien amorcé. Nous allons nous assurer de continuer à offrir ces possibilités aux jeunes.
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Je vous remercie, madame la présidente.
En sa qualité de radiotélédiffuseur public, il n'y a pas de doute que Radio-Canada doit être le champion des nouvelles pratiques, du nouveau cadre et du nouvel univers des télécommunications au Canada. Je soutiens tout à fait cette mission. Nous nous attendons aussi à beaucoup de transparence parce que la Société est le radiotélédiffuseur des Canadiens et des contribuables canadiens.
Pour répondre à la question de mon collègue, tous les critères de sélection pour le conseil d'administration sont affichés sur le site, mais ceux se rapportant aux membres actuels ont été caviardés par souci de ne pas trop montrer s'ils ont ou non les compétences requises. Il y a aussi deux colonnes vierges pour deux postes vacants. On trouve également sur le site le bulletin de travail de M. Lacroix, mais il est caviardé pour des raisons de secret industriel. Évidemment, les choix que vous faites pour le compte de tous les Canadiens doivent être stratégiques, mais pas trop accessibles pour éviter que le même document soit utilisé pour le directeur de Global ou de CTV.
Par contre, il est dommage que cette transparence soit absente et cette discussion que nous devrions avoir avec la ministre dans le cadre des consultations n'aura peut-être pas lieu. Les grands joueurs que sont Bell, Rogers et les autres ont dit ce qu'ils avaient à dire sans s'autoflageller, ni se mettre la main dans le tordeur. C'est dommage parce qu'on a vraiment besoin de se parler dans le blanc des yeux.
Madame Conway, vous avez mentionné que vous faites des productions avec Netflix. Nous aimerions voir comment cela fonctionne et savoir si vous donnerez la licence à Netflix pour une utilisation à l'extérieur du pays et si ces productions seront disponibles au Canada après que vous les aurez diffusées en direct au Canada. C'est particulièrement le cas des émissions de télévision destinées aux enfants.
Je tiens à remercier Radio-Canada d'être ici. Ç'a été une longue séance. Vous vous êtes soumis pendant deux heures à nos questions, ce dont je vous remercie. Nous n'espérions pas moins.
En ma qualité de présidente, j'ai quelques questions. Je n'en pose habituellement pas, mais, cette fois, j'y tiens vraiment.
Alors qu'approchent le 150e anniversaire du Canada et ses célébrations, la Société Radio-Canada possède de volumineuses archives, des émissions réalisées entre 1952 et 1992. Vous est-il possible de rendre ce trésor disponible en ligne, pour que les Canadiens puissent en examiner le contenu et retrouver le passé?
Prenez l'exemple d'une production de la côte ouest, The Beachcombers, et le café Molly's Reach. Vos archives sont riches, d'une richesse dont les Canadiens pourraient profiter. Avez-vous prévu de le leur permettre? C'est ma première question.
Ma deuxième concerne la diversité. Ç'a été l'objet d'une question. Vous avez Kim's Convenience et Little Mosque on the Prairie. Vous avez embrassé la diversité, mais je pense que vous pouvez faire plus. Par exemple, raconter les diverses populations LGBTA. Prévoyez-vous diversifier votre représentation des Canadiens?
[Français]
Les archives sont extrêmement importantes. Comme Mme Conway l'a mentionné, il existe une grande proportion d'émissions dont les droits ne nous appartiennent pas. Quand nous voulons les rediffuser ou les réutiliser, il faut donc payer des droits.
Il y a beaucoup d'émissions qui nous appartiennent également. Il y a tout ce qui précède l'année 1985 pour les émissions dramatiques et de variétés. Par la suite, il y a tous les documentaires et tout le volet de l'information.
Tout ce que je peux vous dire, c'est que nous avons un plan accéléré à cet égard. La première étape est de nous assurer de numériser l'ensemble du fonds d'archives. La deuxième, c'est que nous avons toujours eu, que ce soit à la radio, à la télé et aux heures de grande écoute, des émissions qui utilisent les archives. Je pense par exemple à l'émission Les enfants de la télé, à la télévision, et à l'émission Aujourd'hui l'histoire, à la radio. Cela nous permet d'utiliser le matériel archivé et de faire revivre les grands moments de l'histoire dans une perspective moderne.
Tout cela va s'accélérer, mais il existe effectivement un enjeu de droits pour ce qui est des grandes productions. Nous allons probablement y arriver un jour.
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Je suis lesbienne. Je suis donc toujours en faveur de plus d'histoires sur les LGBTA, et ça ne nous fait pas peur.
Je pense que, de plus en plus, nous voulons voir des émissions dont la principale caractéristique du personnage n'est pas d'être transgenre. Ce n'est qu'un élément parmi d'autres de la vie quotidienne de tout le monde, tout comme nous voulons voir le reflet de la diversité. Ainsi, nous nous demandons pour quelle raison personne, dans une émission, n'est handicapé, pour quelle raison tous les personnages sont blancs. S'il n'y a pas de justification, nous réclamons la diversification aux producteurs.
Nous essayons aussi de le faire dans nos services. Voyez nos embauchés des 6 à 12 derniers mois, à la radio: Rosanna Deerchild, Piya Chattopadhyay, Duncan McCue, qui fait Cross Country Checkup, Candy Palmater et, sur Radio Two, Raina, qui a remplacé Tom Power, le matin. Ils ont des antécédents divers. Nous nous en soucions donc sincèrement.
Franchement, l'une de nos principales priorités est aussi de refléter la diversité dans notre personnel, parce que c'est ainsi que ça s'intègre dans le tissu de notre organisation. Mais en période de mises à pied, ça devient très difficile. Il faut être en période de grande embauche pour pouvoir le faire.