:
Merci beaucoup, monsieur le président.
[Français]
C'est un grand honneur de comparaître devant le Comité aujourd'hui.
Je suis très heureux que mon projet de loi C-311 ait été adopté à l'unanimité en deuxième lecture à la Chambre des communes, ce qui fait en sorte qu'il vous est soumis aujourd'hui .
[Traduction]
Je tiens à vous remercier et à souligner les efforts au fil des ans de nombreux députés de tous les partis qui, dans le cadre de législatures précédentes, ont présenté des projets de loi similaires à celui-ci sous la forme de projet de loi d'initiative parlementaire. Je tiens à souligner tout particulièrement que , un membre du Nouveau Parti démocrate, a travaillé sur ce dossier durant la dernière législature. Le projet de loi s'est rendu à la troisième lecture à la Chambre avant de mourir au Feuilleton, avant les dernières élections.
Je veux commencer par formuler quelques remarques au sujet de l'importance du jour du Souvenir. Notre beau et paisible pays n'est pas le fruit du hasard. Il a été construit, brique par brique, par ceux qui nous ont précédés, ceux qui ont protégé et défendu nos libertés, nos valeurs et nos droits. Les gens qui ont servi notre pays au sein des forces armées méritent tout notre respect.
Le 11 novembre est le jour du Souvenir. Cet événement souligne cette journée de 1918, lorsqu'a pris fin la Grande Guerre, la Première Guerre mondiale. Cette journée est devenue le symbole qui nous rappelle solennellement tous ceux qui ont fait le sacrifice ultime en servant notre pays. D'Ypres aux champs des Flandres, en passant par la crête de Vimy, durant la Première Guerre mondiale; de Dieppe à l'Italie en passant par l'Afrique, la Normandie et le Pacifique, durant la Deuxième Guerre mondiale; et de la Corée aux missions de maintien de la paix en passant par la Guerre du Golfe, l'Afghanistan et les autres zones de conflit dans le monde entier, il y a là un continuum de bravoure et de dévouement au sein de nos Forces canadiennes. Dans le passé, au présent et à l'avenir, nous devons les honorer et reconnaître leur sacrifice. Il est approprié pour un pays reconnaissant de rendre hommage aux disparus et à ceux qui servent leur pays, de les remercier et d'honorer leur mémoire de façon appropriée.
Par conséquent, je crois que le jour du Souvenir est très important pour notre pays et pour tous les Canadiens. Selon moi, nous devrions en rehausser le profil lorsque cela est possible et nous devrions nous assurer qu'il est célébré de façon appropriée.
Je tiens à souligner de façon spéciale que, en avril cette année, en 2017, nous célébrerons le 100e anniversaire de la bataille de la crête de Vimy. C'est une journée qui occupe une place spéciale dans l'esprit de beaucoup de Canadiens. Cette journée sera célébrée de façon appropriée et commémorée solennellement par l'ensemble du pays. Je crois qu'il est approprié pour nous d'avoir cette discussion l'année même où nous célébrons le 100e anniversaire de la bataille de la crête de Vimy.
Vous avez tous reçu les documents liés à mon projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi . Pour commencer, je veux vous parler un peu des mécanismes prévus dans le projet de loi.
Premièrement, si vous regardez les dispositions que le projet de loi vise à modifier dans la Loi instituant des jours de fête légale, vous verrez que le projet de loi tente d'ajouter le mot « légale » après le mot « fête » en référence au jour du Souvenir. Les autres fêtes qui sont mentionnées précisément dans la Loi sont la fête du Canada et la fête de Victoria, qui sont, dans la Loi, considérées comme des fêtes légales. Dans le cas du jour du Souvenir, il est seulement indiqué qu'il s'agit d'une « fête ». Le paragraphe 3(1) proposé dans mon projet de loi vise à ajouter le mot « légale ».
En ce qui concerne les paragraphes 3(2) et 3(3) proposés, comme je l'ai mentionné dans mon discours devant la Chambre des communes, je propose qu'ils soient éliminés, qu'on les retire complètement du projet de loi. Mon intention, lorsque j'ai présenté le projet de loi, c'était de rehausser le statut du jour du Souvenir pour m'assurer qu'on en tienne compte de façon appropriée et qu'on lui accorde un statut équivalent aux autres journées prévues dans la Loi instituant des jours de fête légale. Les paragraphes 3(2) et 3(3) proposés ne permettent pas d'atteindre ces objectifs. Je me suis rendu compte depuis la présentation de mon projet de loi pour étude qu'ils sont problématiques.
Par exemple, le paragraphe 3(2) proposé dit essentiellement que, lorsque le 11 novembre tombe un samedi ou un dimanche, le jour férié connexe aurait lieu le lundi suivant. Je ne crois pas que c'est la bonne chose à faire. Le 11 novembre est le jour du Souvenir, et il ne faut pas le célébrer une autre journée. L'objectif, ce n'est pas d'avoir un jour férié, et je propose donc que le paragraphe 3(2) proposé soit enlevé.
Le paragraphe 3(3) concerne la mise en berne du drapeau. Ça semblait une bonne idée. On m'a dit que proposer une telle mesure, puis l'éliminer serait plus facile qu'essayer de l'ajouter par la suite. Cependant, j'y ai réfléchi, et je me rends compte que c'est problématique.
Le paragraphe proposé est libellé comme suit:
(3) À l'occasion du jour du Souvenir, le drapeau canadien est mis en berne sur la Tour de la Paix.
Cette disposition est problématique parce que, par exemple, si la Reine est en visite à Ottawa ce jour-là pour célébrer le jour du Souvenir, c'est son étendard qui, conformément au protocole, devrait flotter au sommet de la Tour de la Paix, ce qui serait en conflit avec la disposition. Par conséquent, je n'ai aucun problème à demander à ce que cette disposition soit éliminée elle aussi.
Pour éliminer les paragraphes 3(2) et 3(3) proposés, soit votre Comité peut les rejeter durant l'étude article par article, soit je peux rédiger un amendement, ce que je serais heureux de faire.
Je vais maintenant parler de ce que ce projet de loi permet de faire et ce qu'il ne fait pas. C'est un aspect très important de mon exposé, parce qu'il y a eu certains renseignements erronés ou mal compris à ce sujet.
Premièrement, qu'est-ce que le projet de loi permet de faire? C'est une mesure modeste pour uniformiser le libellé de la Loi instituant des jours de fête légale en ajoutant le mot « légale » et en s'assurant que le même libellé est utilisé pour la fête du Canada et la fête de Victoria. Je crois que cela rehausse le statut du jour du Souvenir et que, à tout le moins, il rend le libellé de notre Loi instituant des jours de fête légale plus uniforme.
Je crois que cela permet aussi de confirmer la très grande importance que le Parlement accorde à cette journée au Canada, une journée de commémoration solennelle et de recueillement pour ceux qui se sont sacrifiés pour notre pays. Je crois que cette journée permet aussi de réfléchir aux façons dont nous honorons les services rendus par les militaires et garantit que nous soulignons de façon appropriée leur service et que nous honorons de façon appropriée le jour du Souvenir.
Qu'est-ce que ce projet de loi ne fait pas? C'est très important. Il ne fait pas du jour du Souvenir une fête nationale. Ce n'est pas possible. Cela ne relève pas de la compétence du Parlement. C'est aux provinces de déterminer si ce sera un congé férié, une journée de congé, sur leur territoire.
Le projet de loi n'accorde pas une journée de congé à ceux qui ne l'ont pas déjà. Tous les fonctionnaires fédéraux ont déjà congé le 11 novembre conformément aux dispositions convenues des conventions collectives. Le projet de loi précisera peut-être, à l'échelon fédéral, que ce doit être le cas, mais il n'a pas pour effet d'accorder un jour de congé à quiconque ne l'a pas déjà.
Troisièmement, le projet de loi n'accorde pas aux étudiants un jour de congé d'école s'ils n'en ont pas déjà un conformément aux lois provinciales en vigueur. Bon nombre de provinces canadiennes traitent déjà cette journée comme un congé férié. L'Ontario et le Québec ne considèrent pas cette journée comme un congé férié. La loi en vigueur au Manitoba est différente. La Nouvelle-Écosse a la Loi sur le jour du Souvenir, qui, en fait, accorde un jour de congé aux gens, mais ce n'est pas techniquement un jour férié.
Le projet de loi ne fait pas du jour du Souvenir une fête nationale, n'accordera pas à quiconque qui n'en a pas déjà un jour de congé et n'accordera pas non plus aux étudiants qui n'en ont pas déjà une journée de congé. C'est quelque chose qui relève de la compétence des provinces.
Les deux principaux arguments contre que j'ai entendus... et je sais que M. White de la Direction générale témoignera aujourd'hui. C'est normal d'y penser, et je respecte totalement le point de vue de la Direction générale de la Légion, mais je suis en désaccord. Son argument, c'est que les enfants devraient être en classe le jour du Souvenir pour s'assurer qu'ils soulignent solennellement l'événement.
Ce que je répondrais, ici, c'est que, pour commencer, le projet de loi n'a rien à voir avec cette situation, parce qu'il n'a pas pour effet d'en faire un jour de congé. Ce ne peut pas être le cas. C'est aux provinces de prendre ces décisions. Cependant, en réponse à cette idée que les enfants doivent être en classe le jour du Souvenir, le 11 novembre tombe parfois un samedi ou un dimanche. Je ne crois pas que quiconque dira que ce serait problématique pour les enfants d'âge scolaire que des vétérans passent dans leur école la semaine précédant le jour du Souvenir pour souligner l'occasion. Cela leur permettrait d'apprendre des choses à ce sujet, et, ensuite, ils pourraient avoir l'occasion d'assister à la cérémonie au cénotaphe avec leurs parents.
Ensuite, en Nouvelle-Écosse, d'où je viens, la Semaine des anciens combattants, la semaine qui mène au jour du Souvenir, est très bien soulignée. Des vétérans se rendent dans les écoles, soulignent l'occasion et enseignent des choses aux enfants au sujet du jour du Souvenir, puis les enfants peuvent, le 11 novembre, participer aux cérémonies avec leur famille.
L'autre argument, c'est qu'il ne pourrait s'agir de rien d'autre qu'un autre jour de congé. Encore une fois, le projet de loi n'a rien à voir avec le fait d'accorder aux gens un jour de congé, mais, à ce sujet, je tiens à souligner que nous avons constaté une participation accrue aux cérémonies du jour du Souvenir dans les administrations où cette journée est un congé. C'est particulièrement le cas en Nouvelle-Écosse, je peux vous le confirmer, et nous avons entendu des éléments de preuve à ce sujet, jeudi, si je ne m'abuse.
Je tiens aussi à souligner, cependant, que ce jour ne doit pas devenir simplement une autre journée de congé. Cette journée ne doit pas devenir une autre fête de Victoria, par exemple, qui a toujours lieu le lundi qui permet d'avoir une fin de semaine prolongée. Nous devons nous assurer de prendre des mesures de sensibilisation parallèlement à tout changement des façons provinciales de souligner l'occasion.
En conclusion, je tiens à dire que, selon moi, ce projet de loi est bien conçu et a une incidence modeste. Le fait qu'il améliore l'uniformité du libellé et accorde le même statut au jour du Souvenir que celui réservé à la fête du Canada et à la fête de Victoria dans les lois fédérales est approprié, et c'est aussi une façon pour le Parlement d'affirmer son engagement à témoigner tout le respect mérité à cette journée importante de recueillement durant laquelle nous remercions les Canadiens tombés au combat.
Cela dit, monsieur le président, je serai heureux de répondre à vos questions. Merci.
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Bonjour. Je remercie le vice-président et les membres du Comité d’avoir invité la Légion royale canadienne à témoigner devant le Comité à propos du projet de loi concernant le jour du Souvenir, soit la Loi modifiant la Loi instituant des jours de fête légale.
Au nom du président national, M. David Flannigan, et de nos 275 000 membres, c'est avec plaisir que nous avons accepté d'être ici aujourd'hui. Je m'appelle Brad White, et je suis le secrétaire national de la Légion royale canadienne. Au cours des 20 dernières années, j'ai participé à chacun des principaux événements commémoratifs auxquels la Légion a été appelée à contribuer, et j'ai aussi occupé le poste de directeur de la cérémonie nationale du jour du Souvenir du Canada.
La Légion croit que le 11 novembre ne doit être ni un jour férié ni un jour de fête légale, et c'est donc au nom de la Légion que j'interviens aujourd'hui pour m'opposer au projet de loi .
À titre d'information contextuelle, la position de la Légion sur ce sujet — et sur tout autre sujet, d'ailleurs — relève de sa politique, qui est le fruit des résolutions adoptées par le congrès national, à la suite de consultations et de débats à chacun des trois niveaux de l'organisation.
Ainsi, le processus pour instaurer des changements au sein de la Légion débute d'abord au niveau des filiales, où chaque membre peut proposer des changements à des politiques ou à des procédures administratives susceptibles d'avoir un impact sur toute l'organisation. Après examen et discussion par tous les membres de la filiale, la résolution passe alors au niveau de la direction provinciale. Ensuite, dans le cadre du congrès de la direction provinciale, les délégués sont appelés à examiner la résolution et à en discuter. Si les délégués sont d'accord avec la résolution, celle-ci est alors présentée pour examen au congrès national, soit le troisième et dernier niveau de consultations et de débats. Si la résolution est entérinée au congrès national, auquel participent les délégués de toutes les filiales et directions provinciales de la Légion, la résolution entre dès lors en vigueur comme politique ou procédure administrative.
Donc, comme vous pouvez le constater, les questions sont soigneusement examinées et font l’objet de débats à tous les niveaux de l'organisation.
La question d'accorder le statut de jour férié au jour du Souvenir a été débattue lors de nombreux congrès nationaux tenus par la Légion au fil de son histoire. Dans les faits, depuis 1970, cela est arrivé 15 fois, dont récemment, lors du Congrès national de 2016. Et c'est pendant ce congrès que la Légion a de nouveau affirmé son opposition à ce que le jour du Souvenir devienne un jour férié. La Légion craint que si nous accordons aux Canadiens et aux Canadiennes un jour de fête légale, ceux-ci ne prendront pas peut-être le temps de se souvenir, et ce jour pourrait alors tout simplement faire partie d'un autre long week-end ou devenir un jour de relâche.
Cette situation se rapporte expressément à des discussions qui avaient été amorcées lors du Congrès national de 1978 et qui portaient sur les ministères qui, à l'époque, traitaient le 11 novembre comme un congé mobile, ce qui leur permettait d'accorder un long week-end à leurs employés. Or, il ne faut pas permettre que cela se reproduise.
Nous avons entendu l'interprétation de ce qu'est un jour de fête légale et l’explication selon laquelle donner au jour du Souvenir le statut de fête légale ne ferait pas en sorte de le désigner comme jour férié. Or, la sémantique se prête à des interprétations qui sont subjectives. En effet, on n'a qu'à lire l’exposé médiatique de l'évolution des projets de loi antérieurs à ce sujet pour voir jusqu'à quel point la compréhension qu'on a du statut de jour férié est exactement ce que ce projet de loi entend réaliser.
Cette perception est d'ailleurs confirmée par l'association qu'on peut faire, puisque le projet de loi entend désigner le jour du Souvenir au même titre que la fête du Canada et la fête de Victoria, qui, selon la Loi instituant des jours de fête légale, sont tous deux des jours de fête légale en plus aussi d'être des jours fériés. Si l'intention donc du projet de loi n'est pas de faire du jour du Souvenir un jour férié, si sa seule désignation de fête légale ne faisait pas en sorte de modifier son statut actuel, selon l'interprétation qu'en a fournie par la Bibliothèque du Parlement et qui a été présentée au Comité permanent du Patrimoine canadien, alors pourquoi propose-t-on ce projet de loi?
Peut-être faudrait-il davantage sensibiliser le public et faciliter la compréhension du jour du Souvenir par la mise en place d'une stratégie d'éducation. Il est impératif que la symbolique du jour du Souvenir soit inculquée à notre jeunesse et aux Canadiens en général, pour qu'ils fassent preuve de respect envers les sacrifices faits par nos anciens combattants et les soldats morts au combat. Pour souligner cette journée, plusieurs écoles tiennent des assemblées où elles organisent leur propre cérémonie commémorative; certains enseignants vont même jusqu'à amener leurs étudiants à des cénotaphes locaux pour participer en groupe aux cérémonies, renforçant ainsi l'importance symbolique du 11 novembre.
La Légion travaille d'ailleurs en étroite collaboration avec les écoles partout au pays pour assortir le jour du Souvenir d'un aspect pédagogique. En plus d'inviter des groupes d'étudiants à participer aux cérémonies, la Légion propose son Guide d'enseignement, un autre excellent outil pédagogique dont le contenu a été consulté ou téléchargé depuis notre site Web plus d'un million de fois.
Pour votre information, l’Ontario Federation of Home and School Associations a vivement appuyé la position de la Légion quant au jour du Souvenir. La Fédération a observé que, dans les années 1960, les Ontariens célébraient le jour du Souvenir en tant que congé scolaire. À cette occasion, les enfants demeuraient à la maison pour s'amuser, regarder la télévision et essentiellement profiter d'une journée de congé. Peu d'entre eux participaient aux activités reconnaissant l'importance de cette journée. À cette époque, les groupes d'anciens combattants, les conseils scolaires et d'autres organisations, telles que l’OFHSA, avaient exercé des pressions pour que les écoles restent ouvertes le jour du Souvenir afin que des cérémonies appropriées commémorant le jour du Souvenir puissent se tenir dans les écoles et permettent aux étudiants de mieux comprendre la portée de l'hommage ainsi rendu.
De même, en juin passé, nous avons présenté un mémoire au présent Comité; nous avions Mme Sonia Gallo, de la York Catholic School Board, qui témoignait à nos côtés au cours de la séance du Comité sur le projet de loi , et elle soutenait de nouveau la position de la Légion.
Aussi nous sommes encouragés de voir que des cérémonies commémoratives se tiennent sur les lieux de travail le 11 novembre. Nous avons besoin que les termes « honorer » et « se souvenir » deviennent, le 11 novembre, une partie importante voire concrète de notre quotidien ce jour-là, non pas tout simplement une excuse pour accorder un jour de congé scolaire ou un congé payé.
Il suffit de regarder la fête de Victoria, soit un jour de fête légale, et de se demander quelles célébrations ont lieu au pays pour rendre hommage à la reine du Canada dont le règne — jusqu'à l'année dernière — avait été le plus long. Pour une majorité, ce n'est là que l'occasion d'un long week-end en mai. Ne laissons pas le jour du Souvenir connaître ce même sort.
Nous vous remercions de nouveau d'avoir invité la Légion à exprimer son point de vue sur le projet de loi .
Merci, monsieur le président.
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Alors vous comprenez très bien le français. C'est parfait.
Je suis pleinement conscient de l'importance de cela. L'observation d'une minute de silence ou de périodes de 11 secondes de silence partout, ce n'est pas tant demander et c'est faisable.
Ma question ne s'adresse pas à vous, mais à nos analystes. Est-ce que la traduction du paragraphe de l'anglais vers le français est optimale? Je ne veux pas vous mettre sur la sellette, mais c'est tout de même ce que je fais. Je m'en excuse.
Cela me fascine constamment. Nous avons voté tout à l'heure sur la motion. Nous avons fait changer le libellé en français parce qu'il n'était pas correct. Le libellé des conservateurs n'était pas du tout le même en français qu'en anglais.
Dans le cas du projet de loi qui est à l'étude, c'est très différent. Je ne suis pas assez bilingue pour voir exactement quelle est la différence entre « kept and observed » et « célébré ». Quand je vois le mot « célébration », je vois Loto-Québec et des ballons. Cela donne une dimension festive à la chose.
Voici ce que je crois être votre motivation principale. Vous voulez que ce soit un moment où les gens prennent conscience des sacrifices qui ont été faits dans le cours de l'histoire. Vous ne voulez pas que les gens aillent boire de la bière dans un parc et se prennent le derrière. Je le comprends bien. Je ne sais pas comment on peut libeller tout cela.
Je rêve peut-être en couleur ou je travaille trop à la scie mécanique, mais j'enlèverais l'aspect du congé qui est évoqué lorsqu'on dit que « le 11 novembre tombe un samedi ou un dimanche », parce que cela ressemble à une fin de semaine prolongée. Si j'étais vous, je ne mettrais pas cette phrase. Ce que vous voulez, idéalement, c'est que les écoles puissent participer. Je pense que c'est aussi ce que souhaitent les anciens combattants. Vous voulez que les plus jeunes générations et toute la population prennent conscience de tout cela.
Il serait souhaitable que le 11 novembre tombe un jour de semaine, afin que les jeunes soient à l'école, mais si ce jour tombait la fin de semaine, ce serait correct aussi. L'année prochaine, ce ne sera peut-être pas le cas. On peut vivre avec cela peut-être plus facilement.
Votre préoccupation est de garder les choses les plus simples possible. Je propose qu'on retire le paragraphe 3(2) proposé dans le projet de loi. Le paragraphe 3(3) prévoit quant à lui une mise en berne du drapeau canadien sur la Tour de la Paix. Cela m'apparaît gérable. Sans doute pour des raisons stylistiques, la formulation du paragraphe 3(1) proposé est inversée par rapport à la version anglaise.
Monsieur White, je reviens à vous, car vous êtes sûrement plus bilingue que moi. Y a-t-il une différence dans l'intention entre les mots « célébré » et « kept and observed »?
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Nous en avons élargi la signification pour commémorer les sacrifices des gens de Terre-Neuve-et-Labrador depuis 1916, y compris le sacrifice de mon arrière-arrière-grand-oncle, qui a participé aux batailles de Gallipoli et de Beaumont-Hamel. Il a perdu la vie à Beaumont-Hamel.
Nous avons les deux congés, et le jour du Souvenir a toujours été un jour férié, chez nous. Le Memorial Day, ensuite, a été amalgamé avec la Fête du Canada lorsque Terre-Neuve s'est joint au Canada, en 1949.
Je comprends pourquoi la Légion désire que les écoliers soient réunis à l'école le jour du Souvenir. Lorsque le jour du Souvenir tombait un jour de semaine, quand j'étais enfant — comme c'est le cas pour ma famille aujourd'hui —, nous n'allions pas à l'école. Nous passions un temps fou à nous y préparer, comme vous l'avez dit, et pas seulement une semaine, mais, à ce qu'il me semblait, des semaines. Nous savions, quand nous étions enfants, que ce jour-là arrivait, et nous avions à coup sûr l'impression qu'il était si important que nous avions droit à une journée de congé. Pour la plupart d'entre nous, c'était un événement assez solennel, même s'il nous arrivait de nous laisser distraire, parfois. Oui, quand on est un enfant, on profite de la journée. La solennité de ce jour-là est bien comprise, et il était très important pour nous que ce soit un jour férié; à ce que je sache, il en sera toujours ainsi à Terre-Neuve, peu importe ce qui arrive aujourd'hui.
Je crois que mon raisonnement est plutôt subjectif, et je ne sais pas si c'est bien ou mal.
Je tiens à ce que ce soit clair, car c'est très important pour moi. Je sais que vous parlez pour la nation, mais cela concerne les provinces. Je le répète, nous soulignons l'occasion depuis très longtemps, et je sais qu'elle signifie énormément pour les gens de ma province. Cela c'est toujours passé ainsi.
Au bout du compte, votre souhait, c'est que, au-delà du projet de loi, et compte tenu de l'objectif déclaré de la Légion, c'est que les provinces où il y a un jour férié aujourd'hui suppriment ce jour férié? Il devrait s'agir non pas d'une fête, mais d'une commémoration, comme vous l'avez dit?