J'aimerais vous dire qui fera une présentation aujourd'hui et qui posera des questions. Nous allons procéder une personne à la fois. Le premier témoin aura cinq minutes pour prononcer ses remarques liminaires. Ensuite, nous aurons une série de questions de 25 minutes, ce qui fait 30 minutes au total. Il y a quatre témoins, et trente fois quatre égale deux heures, car nous ne voulons rappeler personne. Nous voulons en finir aujourd'hui.
Merci beaucoup.
Nous allons commencer par M. Mark O'Neill, président-directeur général du Musée canadien de l'histoire.
Bonjour, monsieur O'Neill. S'il vous plaît, commencez. Je vous ferai signe quand il ne vous restera que deux minutes pour que vous puissiez terminer.
Je suis désolée que vous pensiez avoir plus de temps pour prononcer vos remarques, mais notre temps est limité.
:
Je comprends, madame la présidente. Merci beaucoup. J’essaierai d’être bref ce matin.
Je vous remercie de l'invitation à venir m'entretenir avec vous aujourd'hui.
J'aimerais d'abord mentionner qu'en décembre, je serai fier de célébrer mon 30e anniversaire en tant que membre de la fonction publique. J'ai toujours été grandement honoré d'y mener une carrière qui continue d'être si immensément gratifiante.
J'ai eu le privilège de travailler au Secrétariat d'État, au ministère du Multiculturalisme et de la Citoyenneté et à Patrimoine canadien, et depuis les 15 dernières années, au Musée canadien de l'histoire. En 2011, j'ai été nommé président-directeur général du Musée canadien de l'histoire à l'issue d'un appel de candidatures. Je suis particulièrement fier de diriger ces deux musées nationaux en ce moment, car il s'agit d'une période très intéressante, surtout en raison des prochaines festivités du 150e anniversaire de la Confédération.
Les membres des communautés de nos musées continuent de se développer, de chercher de nouveaux moyens de susciter l'intérêt du public et de faire connaître les recherches sur l'histoire du Canada. Notre projet actuel le plus important est la création de la nouvelle salle de l'Histoire canadienne. À son inauguration, le 1er juillet 2017, la salle présentera l'histoire du pays aux Canadiens et au monde entier, depuis les premiers établissements humains sur le territoire jusqu'à nos jours. Occupant trois galeries sur deux niveaux du musée, sous la supervision attentive de Douglas Cardinal, architecte d’origine, la salle fera découvrir comme jamais auparavant la grande histoire du pays. Par exemple, elle soulignera l'histoire des peuples autochtones depuis les temps les plus reculés jusqu'à aujourd'hui, les luttes menées par des particuliers et des collectivités pour obtenir la justice sociale et l'égalité, et le rôle du Canada dans le monde.
Le contenu de la salle sera fondé sur des recherches historiques, archéologiques et ethnologiques récentes. Ainsi, la salle présentera une exposition des plus vivantes sur le passé du Canada. De plus, la salle réunira une multitude d'artefacts authentiques, afin de permettre aux visiteurs d'admirer de vrais objets de notre passé, plutôt que des reproductions.
Privilégier l'authenticité a été le souhait exprimé par de nombreux participants lors du projet de participation du public que le musée a mené dans l'ensemble du pays en 2012. Plus de 24 000 Canadiens et Canadiennes ont fait part de leurs attentes pour le nouveau musée. Permettez-moi de vous dire que leurs avis ont eu une influence sur le contenu des expositions, qui est élaboré par l'équipe de muséologues, d'historiens et d'archéologues du musée. Les participants au projet ont aussi souhaité que l'histoire du Canada soit relatée sans omissions. Ainsi, la salle interpellera les visiteurs et ne manquera pas d'aborder des sujets difficiles.
[Français]
Par ailleurs, l'équipe du Musée travaille de concert avec des comités externes, indépendants et consultatifs, qui sont composés de chercheurs, de spécialistes et de chefs de file du domaine culturel de partout au pays.
Je suis fier de constater que le degré de participation associé à la nouvelle salle est sans précédent dans l'histoire du Musée. Le 1er juillet 2017, jour de son inauguration, la salle constituera l'élément central de la contribution du Musée aux festivités du 150e anniversaire de la Confédération.
Le Musée présente aussi des expositions spéciales sur des pages de l'histoire du Canada, comme celle sur Terry Fox, qui effectue actuellement une tournée dans le pays. Des expositions spéciales sur l'histoire du monde font également partie du programme. L'exposition Les Grecs, d’Agamemnon à Alexandre le Grand, par exemple, a été réalisée par un consortium international de musées que dirigeait notre institution muséale. Plus tard cet année, nous lancerons l'exposition Napoléon et Paris, qui a été mise sur pied en collaboration avec le Musée Carnavalet, à Paris. Reconnu comme un centre d'excellence en recherche, le Musée dirige aussi des projets conformément à sa toute première stratégie de recherche.
Le Musée canadien de la guerre connaît lui aussi une période passionnante. En mai dernier, nous avons célébré le 10e anniversaire de son installation sur les plaines Lebreton. Son succès est considérable, tant auprès du public que de la critique. Il accueille près de 500 000 visiteurs par année.
[Traduction]
Nous y avons monté des expositions spéciales exceptionnelles liées au centenaire de la Première Guerre mondiale, dont « Se battre en Flandre », qui met en valeur le célèbre poème In Flanders Fields de John McCrae, et souligne la difficulté des défis que les Canadiens ont dû relever lorsqu'ils ont combattu en Belgique.
L'exposition spéciale sur les femmes pendant les grandes guerres connaît un franc succès auprès du public et de la critique. Le musée vient tout juste d'annoncer le lancement d'une nouvelle initiative de recherche multiple, « Femmes et conflits », qui nous donnera la possibilité d'examiner le rôle important des femmes durant les conflits armés, tant au pays qu'ailleurs dans le monde.
Nous travaillons aussi avec des organisations internationales afin de mieux faire connaître la contribution du Canada lors de situations de conflit dans le monde. Pour vous donner un exemple, le Musée de la guerre et la ville d'Arras, en France, collaborent en fait actuellement à la présentation de l'exposition spéciale sur l’art canadien de la Première Guerre mondiale au Musée des beaux-arts d'Arras. Le Musée travaille aussi avec des partenaires français à la préparation des commémorations du centenaire de la bataille de la Somme, en 2016, et de celui de la bataille de la crête de Vimy, en 2017.
[Français]
Madame la présidente, je vous remercie à nouveau de m'avoir permis de présenter ce compte rendu et c'est avec plaisir que je répondrai aux questions des membres du comité.
Merci beaucoup.
:
Merci beaucoup de la question.
Permettez-moi de répondre en anglais pour les autres membres du comité.
[Traduction]
Le membre du Comité a raison, en ce sens qu'il est extrêmement important que nous continuions à attirer des visiteurs à nos deux musées dans la capitale nationale. Nous avons un service de marketing très actif et une direction générale des communications et de la planification qui collabore avec tous les organismes touristiques des deux côtés de la rivière. Nous faisons aussi énormément de sensibilisation à la grandeur du pays pour pouvoir former un public qui viendra dans la capitale nationale.
Il y a, bien sûr, des questions de concurrence énormes dans une ville comme Ottawa, où ce ne sont pas les excellents musées nationaux et passe-temps qui manquent pour occuper les visiteurs pendant leur séjour chez nous. Nous lançons des campagnes de marketing et de communications et travaillons avec la Commission de la capitale nationale et les villes de Gatineau et d'Ottawa pour veiller à ce que nos édifices soient accessibles et au sommet des priorités des visiteurs qui viennent dans la capitale nationale.
:
Merci, madame la présidente.
Je vous remercie tous à l'avance, même si vous n'êtes pas tous à la table.
Monsieur O'Neill, je vous remercie de votre présentation.
Je sais que vous avez une grande expérience sur la Colline du Parlement. Je ne peux m'empêcher de constater à quel point mes collègues conservateurs aiment vous poser des questions sur la nature même des expositions. C'est la raison pour laquelle j'ai des questions importantes à vous poser ce matin relativement à la pertinence que vous soyez le directeur de ce Musée, que vous le demeuriez ou que vous ayez été nommé à ce poste.
Monsieur O'Neill, vous savez que si votre leadership au Musée canadien de l'histoire a été remis en question par certaines personnes dans le passé, c'est certainement à cause d'une perception voulant que vous étiez très proche de l'ancien gouvernement conservateur.
Le site Internet BuzzFeed a publié en janvier dernier un enregistrement audio d'une réunion d'employés qui a eu lieu en 2012 et où M. Jean-Marc Blais, votre directeur général et vice-président de l'époque, tenait les propos suivants en parlant de la relation que vous aviez avec le gouvernement. Je cite ses propos: « Ce que M. O'Neill sait bien faire, c'est opérer la machine [...] Si le arm's length existe toujours, il est beaucoup plus court qu'avant ». Toujours en parlant de vous, il a invité les employés à lire entre les lignes et il ajoutait que le président « ne travaille pas seul. [...] nous avons notre ministre. Notre ministre est souvent ici. Très souvent. Très, très souvent. Et cela, c'est un gros changement ».
Monsieur O'Neill, que pensez-vous de ces commentaires de votre ex-directeur général?
:
Je vous remercie de votre réponse.
Je comprends très bien que ce n'est pas un parti qui vous préoccupe. Toutefois, ce qui m'inquiète, c'est que ce soit le gouvernement qui vous préoccupe.
Le 18 juin 2015, soit l'avant-dernier jour de la dernière législature, vous avez été nommé pour un nouveau mandat qui ne commençait qu'un an plus tard, soit le 23 juin 2016. En décembre dernier, le leader du gouvernement à la Chambre, M. Dominic LeBlanc, vous a demandé par écrit de vous retirer pour vous soumettre à un éventuel processus de nomination non partisan qui aurait pu par la suite vous nommer en se basant uniquement sur vos compétences et votre mérite.
Pourquoi avez-vous refusé de vous soumettre à un tel processus, surtout que ce processus aurait permis de mettre en valeur vos compétences et de dissiper tout doute sur la nature politique de votre nomination?
:
Merci, madame la présidente.
[Traduction]
Merci, monsieur O'Neill, pour votre présentation ce matin.
Je suis originaire du Nouveau-Brunswick, un endroit riche en patrimoine canadien, où se côtoient des populations anglophone et acadienne et des communautés des Premières Nations. Avec le soutien du gouvernement au pouvoir, bien des nouveaux arrivants viennent s'installer dans notre région, ce qui ajoute à notre diversité culturelle et souligne le vrai sens de l'identité canadienne.
Je me demande comment vos musées, vos institutions, rejoignent les régions du pays plus éloignées et pour lesquelles les musées ne sont pas vraiment accessibles, et comment vous représentez certaines de ces régions dans vos expositions.
:
C'est une question très pertinente, madame la présidente, et je suis ravi d'y répondre.
Premièrement, je dirais au membre qu'un des musées les plus importants avec lesquels nous travaillons est le Musée du Nouveau-Brunswick, à Saint John. Jane Fullerton est une très bonne collègue à moi. En passant, il s'agit du plus ancien musée toujours en activité au Canada.
Il y a un certain nombre d'années, nous avons créé un réseau national des musées d'histoire. Le Musée du Nouveau-Brunswick a été l'un des premiers à le rejoindre. Nous comptons maintenant de nombreux autres musées du Canada atlantique. Nous collaborons avec eux à partager des artefacts, à mettre au point des projets d'exposition et même des programmes publics, et nous espérons, en cours de route — le réseau n'a qu'un an et demi — mener aussi des projets de recherche.
Madame la présidente, une autre question que j'aimerais mentionner au membre est que, en plus de la salle de l'Histoire canadienne que nous ouvrirons, nous avons réservé une très grande salle, une salle à part de 7 000 pieds carrés, provisoirement baptisée pavillon canadien, qui accueillera toujours une exposition d'un musée d'une autre région du Canada.
Je vais vous donner un exemple. Peut-être que la catastrophe survenue à Halifax pendant la Première Guerre mondiale n'est pas entièrement intégrée à l'exposition nationale dans la salle de l'Histoire canadienne, mais nous travaillerions avec le Musée maritime de l’Atlantique pour monter une exposition sur l'explosion d'Halifax. Alors, à un moment donné, il y aura une exposition là-bas.
Les membres du réseau des musées d'histoire se sont réunis la semaine dernière à Halifax, dans le cadre de la conférence de l'Association des musées canadiens, que j'ai présidée.
Un autre exemple de grand projet est l'exposition sur la ruée vers l'or à laquelle ont collaboré le Musée royal de la Colombie-Britannique, à Victoria, et notre musée à Ottawa, qui est maintenant présentée ici. Elle a commencé à Victoria et elle se rendra en Chine, compte tenu du rôle important qu'ont joué les Canadiens d'origine chinoise dans le contexte de l'El Dorado.
Cela représente une partie importante du travail que nous accomplissons, madame la présidente.
:
Madame la présidente, nos deux musées ont d’excellents sites Web. Nous sommes très présents sur de nombreuses plateformes de médias sociaux. Nous présentons de nombreuses expositions virtuelles et nous sommes aujourd’hui responsables du Musée virtuel du Canada. Ce dernier projet a été lancé par le ministère du Patrimoine canadien et confié il y a deux ans au Musée canadien de l’histoire. Nous collaborons avec une large gamme de partenaires institutionnels pour faire en sorte de mettre des projets en ligne et de les rendre ainsi accessibles aux Canadiens du pays tout entier.
Nous sommes également très présents auprès des Néo-Canadiens. Nous nous sommes arrangés avec l’Institut pour la citoyenneté canadienne pour offrir des laissez-passer aux néo-Canadiens lorsqu’ils viennent faire un séjour dans le pays et lors de leur cérémonie d’assermentation. Avec l’Institut, nous allons lancer un nouveau projet — je crois que ce sera le mois prochain — pour les réfugiés syriens. Nous oeuvrons avec les éducateurs de tout le pays pour diffuser nos produits et nos expositions auprès de nouveaux groupes canadiens.
J’aimerais, si vous me le permettez, madame la présidente, vous en donner un petit exemple.
J’ai amené récemment du Musée canadien de la guerre la redingote de Brock — l'authentique — à l’école Roberta Bondar d’Ajax, en Ontario. Dans cette région du Grand Toronto vit l’une des collectivités les plus diversifiées. Tous les enfants de l’ère Internet sont saturés d’images virtuelles. Or, je peux vous dire que dans le cadre de cette foire de l’histoire tenue à leur école, ils n’arrivaient pas à croire qu’ils avaient sous leurs yeux la redingote que portait Brock lorsqu’il est mort à la bataille de Queenston Heights en 1812.
Nous faisons en sorte de donner accès, de façon non seulement virtuelle mais aussi matérielle, à la culture dont regorgent nos musées du pays tout entier. C’est à mon avis un aspect essentiel de l’expérience du visiteur.
:
Bonjour, madame la présidente et membres du comité.
Je vous remercie beaucoup de votre invitation à comparaître ce matin pour vous parler de Téléfilm Canada. J'aimerais aujourd'hui faire porter mes commentaires sur les trois points suivants, à savoir une brève présentation du rôle de Téléfilm et de son soutien à l'industrie audiovisuelle canadienne, nos réussites et nos défis et, enfin, nos priorités pour les trois prochaines années.
En 2014-2015, nous avons soutenu la production et la mise en marché de 87 longs métrages et le développement de plus de 300 projets, tout en contribuant à promouvoir nos talents canadiens dans des festivals canadiens et internationaux.
En près de 50 ans d’efforts, Téléfilm, de concert avec ses partenaires, a contribué à façonner un paysage propice à la créativité. Nous avons maintenant atteint une maturité qui nous permet de produire et d'exporter des oeuvres d'une excellente qualité. En 2014-2015, la production de films et de contenus télévisuels canadiens et étrangers a atteint la somme de 7 milliards de dollars. Cela représente plus de 148 000 emplois à temps plein, tandis que la production de films a, quant à elle, atteint 349 millions de dollars et équivaut à 7 300 emplois à temps plein.
[Traduction]
Quelle année extraordinaire pour le Canada, notamment avec 21 Canadiens qui ont décroché une nomination aux Oscars cette année et deux coproductions canadiennes — des coproductions canado-irlandaises, en fait —, Room et Brooklyn, qui étaient en nomination pour le meilleur film. Du jamais vu. Présentée par la ministre , la prochaine soirée cinéma sur la Colline, le 3 mai prochain, mettra à l’affiche le film Room, et vous êtes tous invités.
Ça continue avec Cannes. Le film Juste la fin du monde, de Xavier Dolan, est en lice pour le prix le plus prestigieux, la Palme d’or. Et je vous rappelle que Cannes reçoit près de 2000 films. Le fait que le film d’un Canadien ait été retenu est donc en soi incroyable. Il s’agit de son cinquième film à faire partie de la sélection à Cannes. En outre, les films Two lovers and a Bear de Kim Nguyen et Mean Dreams de Nathan Morlando seront projetés à la Quinzaine des réalisateurs. Enfin, le court-métrage Oh What a Wonderful Feelingde François Jaros sera présenté dans le cadre de la Semaine de la critique.
Le New York Times soulignait d’ailleurs le succès de notre industrie, écrivant dans un article que « le Canada est sur une belle lancée, ces films remportant régulièrement des prix ».
Malgré tous ces succès, nous avons tous des défis à relever. Mais nos défis sont également des possibilités qui s’offrent à nous.
Premièrement, nous devons faire connaître l’excellence du contenu canadien par une promotion efficace de l’industrie et de ses succès directement auprès des consommateurs. Deuxièmement, il faut favoriser une plus grande innovation dans les pratiques de mise en marché en rejoignant un plus grand nombre de spectateurs. Troisièmement, il faut prendre des décisions fondées sur des mesures pertinentes. Il est essentiel de prendre des décisions éclairées basées sur des recherches à valeur ajoutée. Quatrièmement, nous devons aider l’industrie à diversifier ses sources de financement en attirant de nouveaux partenaires financiers, ce qui constitue l’objectif principal de notre Fonds des talents, développé pour donner la possibilité aux entreprises et particuliers de soutenir le cinéma canadien sous la forme de dons de bienfaisance et de partenariat.
Comme les membres du Comité le savent déjà, le Canada a pratiquement inventé la coproduction régie par des traités et nous sommes ravis d’annoncer que le Canada est invité à se joindre à Eurimages, le fonds de soutien aux entreprises culturelles du Conseil de l’Europe au budget de 25 millions d’euros. Le Canada serait ainsi le premier membre non européen. Cela offrirait à l’industrie un autre excellent véhicule pour avoir accès à du financement international et pour mieux exporter notre cinéma.
Enfin, nous cherchons continuellement à atteindre l’excellence organisationnelle. Téléfilm maintiendra le niveau peu élevé de ses frais d’administration, qui ne dépasseront pas 6 %.
[Français]
Téléfilm a une vision très nette de l'avenir. Nous voulons que le contenu créatif canadien soit accessible et, surtout, qu'il soit vu partout. Je suis à Téléfilm Canada depuis bientôt 26 ans. Je crois en sa mission chaque jour, un peu plus qu'hier et moins que demain. Je suis sentimentale, mais je l'assume à 100 %. Je suis émue par le talent des équipes de production que nous soutenons et par la créativité, l'imagination et la performance des réalisateurs, scénaristes, acteurs et des équipes techniques. Chaque fois que la magie de l'écran est créée, je retrouve la même émotion que je ressentais durant mon enfance lorsque je regardais Le comte de Monte-Cristo avec ma grand-mère. Je suis fière du travail qui a été accompli.
En 2017, parallèlement au 150e anniversaire du Canada, Téléfilm célébrera son 50e anniversaire. L'industrie qu'on nous avait demandé de développer et de promouvoir contribue maintenant à la santé économique du pays, mais surtout à son rayonnement dans le monde. Merci à Michael Spencer, premier directeur général de ce qui était alors la Société de développement de l'industrie cinématographique canadienne, à Gratien Gélinas et à tous les employés de Téléfilm Canada qui se sont succédé depuis 50 ans.
En terminant, j'ai un rêve à partager parce que, en plus d'être sentimentale, je suis une incorrigible rêveuse. Je rêve du jour où les Canadiens seront aussi fiers des succès de David Gross ou d'Emma Donoghue, respectivement producteur et scénariste de Room, que de ceux de P. K. Subban et des soeurs Dufour-Lapointe.
Je vous remercie et je suis prête à répondre à vos questions.
Nous voulons tirer parti de cette participation à Eurimages. Le fait d’en être membre devrait également profiter à nos producteurs et aux productions canadiennes. Nous pensons qu’il serait avantageux de promouvoir davantage nos films, non seulement au Canada, mais aussi à l’étranger.
Nous faisons connaître l’image de marque de Téléfilm Canada dans le cadre de programmes comme Visionnements de Perspective Canada, qui est déployé à Berlin et à Cannes. Nous voulons renforcer cette image de marque à l’intention des acheteurs de ces grands marchés. Nous voudrions également toucher des marchés particuliers comme celui d’Annecy, qui se spécialise dans le dessin animé, d’autant plus que ce type de film est aujourd’hui en plein essor au Canada, tout comme la réalité virtuelle d’ailleurs.
Nous aimerions aussi étendre Visionnements de Perspective Canada à un autre marché, un marché bien précis. L’an dernier, nous avons lancé, en partenariat avec le Festival international du film de Toronto, une nouvelle initiative aux États-Unis intitulée See the North. Dans le cadre de cette initiative, nous diffusons 10 films dans tous les États-Unis. Nous aimerions également élargir cette image de marque.
Il s’agit donc essentiellement de promotion.
:
Je suis désolée, mais le temps est largement dépassé.
Je demanderai aux membres qui souhaitent poser des questions, faire des changements ou partager leur temps de parole, de ne pas oublier qu’ils n’ont que cinq minutes. Le fait de parler plus longtemps touche tout le monde, y compris ceux qui font un exposé. Je vous demanderais donc de prévenir bien à l’avance si vous faites des changements ou si vous voulez partager votre temps de parole. Merci beaucoup.
Avant de passer au Musée canadien de la nature, madame Brabant, il nous reste une minute et j’aimerais vous poser une question.
Mais je veux d’abord vous remercier, madame Brabant, d’avoir mentionné les producteurs et les scénaristes. On met trop l’accent sur les acteurs, alors que nous avons les meilleurs et les plus grands scénaristes et producteurs du monde. Je veux par ailleurs vous féliciter d’avoir souligné le dessin animé car, comme vous le savez, le Canada est devenu le numéro un mondial, non seulement pour le dessin animé, mais aussi pour les effets spéciaux, entre autres. J’espère que vous tiendrez compte, comme M. DeCourcey l’a dit, de la possibilité de se déplacer dans toutes les régions du pays, parce que la Colombie-Britannique est le numéro un mondial pour les effets spéciaux dans le dessin animé.
Deuxièmement et c’est la seule autre question que je vous poserai, quel rôle, à votre avis, Radio-Canada peut-elle jouer dans la distribution? La BBC a fait beaucoup pour la diffusion des films britanniques et je me demandais quelle contribution Radio-Canada pouvait faire dans ce domaine.
:
Bonjour, madame la présidente, et mesdames et messieurs membres du Comité.
J’ai l’honneur et le privilège d’être la présidente-directrice générale du Musée canadien de la nature.
[Français]
Je suis ravie d'être ici ce matin pour faire le point avec vous sur les activités du Musée canadien de la nature.
[Traduction]
Notre musée est l'un des six musées nationaux du Canada, qui présentent les arts, l'histoire, la science, l'innovation, l'immigration, les droits de la personne et la nature. Nous croyons que les musées nationaux doivent incarner les valeurs canadiennes et raconter l'histoire de notre pays. Il y a plus de 150 ans, la Commission géologique du Canada a constitué une équipe de chercheurs pour cartographier et répertorier les richesses naturelles du Canada. Ce travail a jeté les assises du Musée canadien de la nature. Ainsi, le premier musée national thématique du Canada a ouvert ses portes en 1912, dans l'édifice du Musée commémoratif Victoria, sur la rue McLeod. Nous sommes toujours là aujourd'hui, où nous présentons des galeries inspirées des premiers efforts de la Commission ainsi que des spécimens qu'elle a recueillis. Qui aurait dit qu'un jour, cet édifice se convertirait en boîte de nuit?
Notre rayonnement est d'envergure nationale. Nous avons neuf expositions itinérantes complètes actives, neuf expositions-mallettes (qui comprennent de plus petits éléments interactifs) et quatre expositions numériques. Ces expositions temporaires sont vues par un million de visiteurs chaque année. En plus de sensibiliser les Canadiens, notre musée a une forte mission scientifique. Notre équipe de 24 scientifiques, paléontologues, botanistes, minéralogistes et zoologistes est active sur le terrain chaque année pour recueillir des spécimens et répertorier notre environnement. Leurs découvertes constituent notre collection d'histoire naturelle nationale, une collection scientifique composée de plus de 10,5 millions de spécimens. Les pièces les plus importantes de cette collection sont accessibles aux Canadiens grâce à nos programmes d'engagement du public et à nos expositions itinérantes.
Grâce à notre participation à divers grands organismes internationaux, dont la Global Biodiversity Information Facility, les données canadiennes recueillies par le personnel de notre musée sont mises à disposition de chercheurs de partout dans le monde qui cherchent à comprendre et à évaluer l'état de la biodiversité, à étudier l'Arctique canadien et à mieux comprendre les effets du changement climatique sur notre monde. Ainsi, en 2015-2016, nous avons enregistré une centaine de millions de téléchargements de nos données numérisées à partir des bases de données sur la biodiversité mondiale. D'un point de vue scientifique, ce travail est plus essentiel que jamais, compte tenu de l'impératif mondial de lutter contre le changement climatique et la perte de biodiversité.
À l'appui de notre travail, nous avons déployé en 2012 une nouvelle stratégie de gestion axée sur la durabilité d'entreprise. À l'époque, nous tirions presque 90 % de nos revenus du gouvernement fédéral. Nous devions augmenter nos revenus tirés des frais d'admission, trouver des partenariats et des mécénats novateurs, conserver notre savoir et notre leadership scientifiques et favoriser des activités plus rentables.
En 2014-2015, nous avons accumulé des revenus combinés de 42,5 millions de dollars. Nos revenus autogénérés représentaient 21 % de notre budget, alors que 79 % provenaient des crédits parlementaires. Les contributions, le mécénat et les dons nous ont permis d'amasser 2,8 millions de dollars, une hausse importante par rapport aux années précédentes, et nous avons accueilli plus de 400 000 visiteurs. Au cours de la dernière année, nous avons reçu plus de 480 000 visiteurs au musée, en plus du million de visiteurs qui a pu voir notre travail grâce à nos expositions itinérantes au Canada et dans le monde.
J'aimerais vous donner un petit aperçu de notre bilan de la dernière année. Nous avons recueilli des menues perceptions et des contributions en nature d'une valeur de plus de 6,1 millions de dollars pour assurer la vie et l'avenir du musée. Je dois souligner qu'environ 3 millions de dollars sur cette somme sont attribuables au parrainage médiatique du Globe and Mail.
Quelque 230 bénévoles donnent de leur temps et de leur talent pour appuyer la mission et le mandat de l'institution. Nos chercheurs ont passé 170 jours sur le terrain, un peu partout au Canada et dans le monde, pour s'acquitter de notre rôle de créateurs de savoir sur le monde naturel et favoriser l'avancement de nos recherches. Nos scientifiques accordent beaucoup de valeur à leurs journées passées sur le terrain. Ils communiquent leurs découvertes au moyen de plus de 90 publications, afin que nos connaissances sur les plantes, les animaux, les fossiles et les minéraux inspirent la compréhension et le respect de la nature.
Pour ce qui est de nos programmes, nous avons créé beaucoup d'expositions et de programmes novateurs, depuis l'exposition Brillant par nature, qui porte sur la bioluminescence, jusqu'à Animaux à corps ouvert. Plus récemment, nous n'en avions que pour les insectes, vivants et autres, ceux que nous souhaitons dans le musée et non les indésirables.
Je dois aussi vous parler de Nature Nocturne. Cette exposition, qui en est à sa troisième année, fait presque toujours salle comble. Je dis « presque », parce que la dernière fois, il nous est resté 20 billets libérés à la dernière minute. C'est un tout nouveau concept pour attirer les jeunes professionnels, que nous appelons « visiteurs adultes ». Nature Nocturne est présentée au musée le soir et marie science et expositions dans une atmosphère très décontractée: il y a deux pistes de danse et neuf bars. Les deux premières heures, les gens visitent nos salles d'exposition, et les deux dernières, ils interagissent entre eux.
Où toute cette innovation nous mène-t-elle? Aujourd'hui, nous sommes un musée de première classe mondiale, une source réputée de savoir, d'information fondée sur des données probantes, d'expériences inspirantes et de véritable engagement pour le passé, le présent et l'avenir de la nature.
:
Madame Beckel, je vous remercie beaucoup de cet exposé.
J'aimerais également prendre un petit instant pour souligner la mention de Corner Gas dans le témoignage de Mme Brabant et préciser que j'apparais exactement une minute dans Corner Gas.
Des voix: Oh, oh!
Pendant 10 ans, je suis apparu pendant trois heures tous les matins au journal télévisé national, mais les gens dans la rue me reconnaissent comme « le gars dans Corner Gas », et je crois que cela témoigne de la puissance de cet excellent drame canadien, et en tant qu'ami de Corner Gas, j'affirme qu'il s'agit d'un drame et non d'une comédie. C'est un film à prendre très au sérieux: très au sérieux.
De même, pour mon collègue du Nouveau-Brunswick, qui est assis à côté de moi, je dois mentionner que M. O'Neill a parlé de The Rooms. En tant qu'ancien membre du conseil d'administration de The Rooms pendant 10 ans et que coprésident de la campagne sur la Bataille de Beaumont-Hamel, je peux vous dire que l'équipe de The Rooms est ravie du travail que nous faisons ensemble pour souligner la Bataille de Beaumont-Hamel. Je vous en remercie.
Madame Beckel, je reviens à vous. J'aimerais vous interroger sur votre mission, qui consiste à inspirer le respect et la compréhension du monde naturel, comme je le sais. Vous avez mentionné que votre raison d'être n'a pas changé, mais que le monde qui nous entoure a changé. Pouvez-vous nous dire comment le monde a changé et comment cela se reflète dans votre mandat?
Quand nous disons que le monde qui nous entoure a changé, nous disons aussi que notre façon d'entrer en relation avec nos visiteurs a changé radicalement. En effet, notre institution a dû adapter son mode de fonctionnement, sa façon de créer, de concevoir et d'offrir une expérience pour le visiteur de manière à sensibiliser les gens au monde naturel. Que ce soit par notre programme de visites scolaires ou autrement, nous reconnaissons que nous devons trouver de nouvelles façons de rejoindre les groupes scolaires, parce que ce n'est pas tout le monde qui peut se permettre de venir vivre une expérience dans la capitale nationale. Nous avons mis en place un programme de clavardage avec les yeux, qui permet aux enfants d'ailleurs d'échanger avec nos scientifiques et nos éducateurs.
Nous reconnaissons également que nous n'avons pas besoin de faire toute la recherche tout seuls et que nous ne pouvons pas le faire. Nous devons collaborer avec les autres musées d'histoire naturelle, avec les universités et avec des musées d'histoire naturelle de partout dans le monde, parce que comme la plupart d'entre vous le savent, la recherche est une activité hautement collaborative, qui regroupe le plus souvent des scientifiques de partout dans le monde. C'est une réalité que nous embrassons de plus en plus, et nous devons la financer.
:
C'est une excellente question, et je vous en remercie, parce que je n'en ai pas parlé dans mon exposé.
Le Musée canadien de la nature a essentiellement été fondé à l'occasion de la première Expédition arctique canadienne, à laquelle il a participé, si bien que nous explorons l'Arctique depuis plus de 100 ans. Nous intégrons la collection et le savoir que nous en tirons dans nos programmes publics depuis.
Plus récemment, depuis cinq ans, nous participons à un programme quinquennal spécial qui vise à raconter l'histoire de l'Arctique à nos visiteurs par notre programmation publique, par nos expositions itinérantes et par notre engagement supérieur envers nos programmes de recherche avec les autres musées de l'Arctique, les autres musées nationaux du Conseil de l'Arctique.
Nous travaillons également avec des partenaires, particulièrement avec des habitants du Nord. Nous avons ainsi constitué un groupe consultatif afin de nous guider dans la création de notre cadeau au Canada pour son 150e anniversaire, soit la galerie de l'Arctique, qui sera conçue pour raconter l'histoire du passé, du présent et de l'avenir de l'Arctique selon diverses perspectives: les écosystèmes, la géographie de l'Arctique, sa durabilité, mais aussi le changement climatique, le tout afin d'aider les visiteurs à comprendre comment le climat change et comment les écosystèmes dont le monde naturel dépend tellement s'en ressentent, mais aussi à quel point le monde humain dépend du Nord.
:
Il y a deux volets. Il y a d'abord la galerie elle-même, qui en est encore au stade de la conception préliminaire: nous sommes encore en train de déterminer qu'elle sera exactement la façon la plus claire et percutante de présenter l'information. Nous voulons parler du changement dans l'étendue de la biodiversité dans le Nord.
Pour ce qui est des écosystèmes, nous parlerons de la diversité de la vie dans le Nord, de la façon dont elle change et de la façon dont elle s'adapte au changement climatique. Prenons seulement l'exemple de l'ours polaire: il y a des régions où les ours polaires sont vraiment mal en point, mais d'autres où ils se portent à merveille. Cela fait partie de l'histoire que nous raconterons.
Pour ce qui est de la durabilité, nous apprenons vraiment beaucoup de nos partenaires du Nord sur la façon dont les gens s'adaptent aux changements dans l'environnement pour assurer leur subsistance. Il y a la façon dont ils vivent de la terre, la naissance de nouvelles formes d'art, la mise à profit de tout ce qu'on peut trouver dans le Nord, mais il y a aussi...
:
J'ai beaucoup de questions qui découlent d'autres questions. C'est un sujet qui me fascine.
La première concerne les écoles. J'étais éducateur dans ma vie antérieure, et cela ne vous quitte jamais.
Comment établissez-vous le contact avec les écoles? Certes, il y a un contact. Les enfants viennent au musée, la plupart sont des environs, mais pas ceux d'Edmonton en Alberta ou du Cap-Breton en Nouvelle-Écosse, vous voyez ce que je veux dire.
On peut envoyer du matériel. Vous avez mentionné iChat, que j'aime beaucoup, mais si je devais faire un sondage — je suis surintendant de toutes les écoles françaises de la Nouvelle-Écosse depuis 11 ans — il est probable que personne n'ait entendu parler d'iChat.
Si vous pouviez m'aider à mieux comprendre, en une minute bien sûr.
:
Notre stratégie en ce moment est de continuer à sensibiliser davantage les Canadiens à l'Arctique et à son importance pour notre pays. Nous traiterons non seulement de l'environnement naturel, mais également de son effet sur les humains.
Nous allons aussi continuer de nous intéresser à la découverte et à l'évolution des espèces et, en particulier, à l'impact des changements climatiques sur leur diversité et leur évolution. Nous travaillerons avec des partenaires, et il y a plusieurs manières d'aborder ces sujets.
Au cours des cinq prochaines années, nous allons nouer un contact avec le public et explorer la nature sous divers angles.
Par exemple, nous envisageons de jeter un regard économique sur la nature et sur la notion de capital naturel en collaboration avec l'Union Internationale pour la conservation de la nature, la Commission de l'écofiscalité et certaines des grandes banques qui ont compris qu'elles devront adapter leur fonctionnement à l'évolution de l'environnement.
Nous voulons faire partie de cette histoire, car nous sommes la référence; le point de repère de la nature au fil du temps. Nous sommes à même de constater l'évolution du monde.
:
Bonjour, madame la présidente et membres du comité.
Je m'appelle Albert Lo. Je suis le président du conseil d'administration de la Fondation canadienne des relations raciales. Je suis accompagné de M. Rubin Friedman.
[Traduction]
M. Friedman est membre du conseil d’administration de la fondation et président de notre comité de gouvernance.
Je mentionne au passage que M. Friedman a déjà occupé des postes de cadre supérieur au Multiculturalisme et était directeur lors de l’entente de redressement à l’égard des Canadiens japonais conclue avec le gouvernement du Canada.
Madame la présidente, c'est un honneur pour moi que de comparaître en ma qualité de président. Cela fait 30 ans que j'évolue dans le domaine des droits de la personne, de l'équité en matière d'emploi et du multiculturalisme. Mes premiers pas dans cet univers remontent à l'époque où j'étais fonctionnaire à la Société canadienne d'hypothèques et de logement, où j'ai travaillé pendant presque 20 ans.
La Fondation canadienne des relations raciales a été créée en tant que société d’État dans le cadre de l’Entente de redressement à l’égard des Canadiens japonais en 1988. Ses revenus sont générés par son fonds de dotation de 24 millions de dollars, dont la moitié provient de la communauté canadienne japonaise. La fondation s'est donné le vaste mandat d’aider à éliminer le racisme et la discrimination raciale au Canada. Nous recevons également des fonds des pouvoirs publics pour des projets précis. Nous sommes conscients des injustices passées et des incidents négatifs et misons sur notre précieuse tradition d’adaptation aux différences. Nous avons pour vision d’être un leader et un agent de changement dans le contexte de notre mandat et de promouvoir l’inclusion, l’appartenance et le caractère mutuel des droits et des responsabilités civiques.
Notre action consiste à promouvoir la compréhension et la recherche de solutions pour améliorer les relations raciales et à éliminer la discrimination raciale; à renforcer l’identité canadienne dans le cadre des principes démocratiques de dignité humaine, d’égalité, d’équité et de justice; à développer notre centre d’information et à accroître notre participation à l'élaboration des politiques nationales et aux discussions publiques; et à favoriser et à stimuler les discussions et les travaux de recherche sur les relations raciales.
Le travail de la fondation repose sur le désir de bâtir et d’entretenir une société inclusive fondée sur l’égalité, le respect mutuel et la dignité humaine, quelle que soit l'appartenance religieuse, ethnique, linguistique ou raciale.
Le principal antidote au racisme et à la discrimination raciale, c’est une approche holistique à la promotion de ces valeurs communes fondées sur notre Constitution et notre démocratie, ainsi que la conscience des conséquences néfastes des préjugés et de la discrimination pour l’économie et le bien-être social de tous les Canadiens.
Madame la présidente, ce sont ces éléments qui façonnent et inspirent notre stratégie globale, et les initiatives de la fondation sont orientées en ce sens.
J’aimerais maintenant vous parler de certaines de ces initiatives.
« Prendre le pouls de la nation » est un sondage que nous effectuons chaque année en collaboration avec l’Association d’études canadiennes. Par exemple, nous avons commandé une recherche sur les attitudes envers les peuples autochtones au Canada, qui a sonné l’alarme en 2013.
La revue Directions est un journal électronique que nous publions.
Notre service de recherches bibliographiques dispose d’une collection précieuse et régulièrement enrichie de plus de 4 000 documents numériques avec fonction de recherche sur des sujets liés aux relations raciales.
Il y a aussi eRace, notre club de lecture virtuel.
L'initiative numérique « 150 Portraits » s'inscrit dans le cadre du projet Le Canada, notre pays. Elle consiste à publier une histoire personnelle par semaine pendant 150 semaines pour célébrer la venue prochaine du 150e anniversaire du Canada. Nous rendons hommage à la diversité, aux principes démocratiques et au multiculturalisme dans notre pays en relatant des événements historiques et les expériences de personnes et d’organisations.
Nous avons organisé les tables rondes intitulées « L'Agenda urbain » en partenariat avec d'autres organisations.
Nous avons aussi donné neuf symposiums jusqu'ici sur le thème « Vivre ensemble » dans plusieurs régions du pays. Ils s'inscrivaient dans la suite des consultations communautaires menées entre novembre 2014 et juin 2015 auprès des Premières Nations, des Métis et des Inuits à Sudbury; auprès des francophones à Montréal et auprès des chefs religieux à Ottawa.
Pour l'exercice 2015-2016, nous avions prévu 24 ateliers pancanadiens dans 19 villes, et 23 ont eu lieu.
Je mentionne également notre colloque bisannuel et nos prix d'excellence.
Le colloque pancanadien invite chaque année d’éminents Canadiens pour mieux faire connaître certains enjeux critiques. Cette année, nous avons réuni pour l'événement quatre universités canadiennes.
Nous continuons de participer au forum Metropolis.
Pour les jeunes, nous avons créé l'initiative « Parlez et agissez » et avons lancé le « Défi vidéo ». Enfin, Café Canada est un projet destiné aux jeunes également et aux chefs communautaires, qui leur permettra d'explorer des moyens de favoriser les relations raciales positives.
:
Notre conseil d'administration et nos comités se sont justement réunis au cours des dernières semaines pour discuter des enjeux touchant les réfugiés et les immigrants. Nous avons notamment convenu de poursuivre notre partenariat avec les universités et les municipalités. À ce titre, je vous signale que la Fondation est l'un des membres fondateurs de la Coalition canadienne des municipalités contre le racisme et la discrimination. Nous avons pu constater qu'il y avait beaucoup à faire pour aider les immigrants et les réfugiés à leur arrivée au Canada. Nous devons nouer des liens avec eux, et surtout avec les jeunes, pour faciliter leur établissement. Si nous ne faisons rien pour les aider à comprendre les systèmes et les pratiques en usage au Canada et la manière dont ils peuvent optimiser leur contribution à notre pays, d'autres forces vont entrer en jeu. Il y a un risque de radicalisation. C'est un aspect sur lequel nous avons aussi concentré une bonne partie de nos efforts.
Nous voulons nous attaquer à ces questions. Les jeunes doivent être mobilisés. Il faut canaliser leur créativité. Nous nous efforçons donc de les rassembler en misant, par exemple, sur les rencontres du Café Découverte des jeunes, un outil de mobilisation au sein des groupes d'immigrants et de réfugiés.
Pour leur part, les universités sont très heureuses de collaborer avec nous. Le 21 mars dernier, nous avons tenu l'édition 2016 des Causeries canadiennes en connexion avec l'Université de la Colombie-Britannique, l'Université d'Ottawa, l'Université de Montréal et le campus d'Edmundston de l'Université de Moncton. De nombreux étudiants y ont participé dans les différentes régions du pays. Il était également possible d'y prendre part directement via Internet.
:
Merci, monsieur Lo. Je suis désolée, mais nous avons légèrement dépassé les cinq minutes prévues. Je voulais seulement vous laisser finir votre réponse.
Merci beaucoup. Nous en sommes à la fin du temps alloué pour les questions.
Je veux toutefois profiter de l'occasion pour vous en poser une moi-même. Je m'intéresse d'autant plus près à votre fondation que j'étais la ministre responsable au moment de sa création qui remonte à une époque qui m'apparaît bien lointaine. Il y a une chose que j'aimerais savoir. Vous êtes la Fondation canadienne des relations raciales, mais M. Friedman nous a dit que votre mandat allait plus loin que cela. La religion est désormais un enjeu à considérer. Comment percevez-vous l'évolution de votre organisation? C'est un aspect qui m'intéresse énormément.
Comment croyez-vous que vous pourrez évoluer pour vous attaquer également au problème de la discrimination religieuse? Comment pensez-vous pouvoir élargir votre champ d'action pour qu'il englobe la discrimination à l'endroit de la communauté GLBTA? Ces gens-là font l'objet d'une discrimination soutenue qui se manifeste parfois par de la violence. J'aimerais donc savoir comment vous entrevoyez l'évolution de votre rôle dans ce contexte.
Ma seconde question porte sur la sensibilisation du public. Je crois que votre fondation a été très active à ce chapitre à une certaine époque. Comment réussissez-vous à exploiter les médias numériques, la télévision et d'autres outils de communication pour faire connaître vos activités et vos visées non seulement chez les jeunes, mais aussi dans les écoles et au sein de la population en général?
:
Merci beaucoup, monsieur Lo. Merci à M. Friedman et à vous de votre présence aujourd'hui.
Il nous reste quelques minutes et je voudrais en profiter pour vous indiquer que nous étions censés recevoir également le président du Conseil des arts du Canada, M. Lassonde, qui est toutefois tombé malade. Je lui souhaite un prompt rétablissement, mais il faudrait que le comité détermine s'il veut rencontrer M. Lassonde une fois qu'il ira mieux. Le Conseil des arts du Canada va recevoir beaucoup d'argent du gouvernement et nous désirons nous assurer, aux fins de la reddition de comptes, qu'il utilisera ces fonds à bon escient.
Enfin, je ne sais pas si tout le monde partage cet avis, mais j'ai trouvé l'exercice d'aujourd'hui particulièrement positif. Je me demande si vous seriez favorable à ce que nous tenions ainsi chaque année une séance avec les représentants de ces groupes pour voir comment ils se tirent d'affaire et quels progrès ils ont réalisés.
Ne croyez-vous pas que ce serait une bonne idée?
Des voix: Oui.
La présidente: Merci. C'est bien. Je crois avoir entendu un certain nombre de oui et aucun non. Merci beaucoup.
Monsieur Van Loan, voulez-vous proposer la levée de la séance?