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Merci, madame la présidente, et mesdames et messieurs les honorables membres du Comité. Bonjour.
Tout d’abord, je voudrais vous remercier d'avoir invité Postmedia à participer à la séance d'aujourd'hui. Le Comité du patrimoine a cerné à juste titre le besoin bien réel d'examiner l'accès des Canadiens aux nouvelles et à l'information. C'est une période critique pour les médias d'information canadiens, et il est très urgent que nous agissions.
Je m’appelle Paul Godfrey, et je suis le président-directeur général de Postmedia. Aujourd’hui, je suis accompagné par Doug Lamb, vice-président principal et chef de la direction financière de Postmedia, et par Gerry Nott, vice-président directeur au contenu de Postmedia et vice-président directeur du National Post.
Au total, les journaux quotidiens de Postmedia attirent le plus grand lectorat de médias hebdomadaires imprimés au Canada, soit 8,3 millions de Canadiens chaque semaine. Notre contenu numérique reçoit en moyenne 12,8 millions de visiteurs uniques, y compris les sites Web qui se classent au premier rang dans la catégorie des journaux. Nous avons plus de 180 titres imprimés dans toutes les villes et collectivités accessibles, notamment à Melfort, à Gananoque, à Saskatoon et à Ottawa.
Je me présente aujourd'hui pour vous dire que tout ce que vous avez lu, ce que vous avez vu ou ce sur quoi vous avez pu cliquer qui prédisait l'avenir sombre de l'industrie des médias d'information ne brossait pas un tableau complet de la situation. De fait, la situation est à vrai dire plutôt minimisée.
Je tiens à préciser qu’il n'est vraiment plus aussi prestigieux d'être propriétaire de journaux que ça l'était dans les beaux jours. La semaine dernière encore, une autre entreprise médiatique canadienne publiait des résultats financiers inquiétants. Comme le Comité sait très bien — j’en suis certain —, des menaces venant de partout dans le monde — les nouvelles diffusions numériques, les acteurs internationaux importants et le remaniement des budgets de publicité — ont causé des ravages pour la pierre angulaire de notre démocratie: une presse indépendante et libre. La myriade d'enjeux auxquels le modèle d'entreprise des médias d'information traditionnels fait face est bien documentée, et nous savons tous qu'une presse libre n'est pas vraiment « libre ».
Toutefois, sans les journaux régionaux qui couvrent des histoires hyperlocales, ces histoires ne seraient simplement pas étudiées, ne seraient pas mises en doute et ne feraient l’objet d’aucun reportage. Les grandes villes canadiennes sont constituées de quartiers qui sont également représentés dans nos journaux urbains quotidiens. Même à une époque où les gens ont plus que jamais accès aux actualités et où tout un chacun peut participer activement à transmettre les dernières nouvelles à son entourage par le truchement des réseaux sociaux, c'est le rôle des journalistes professionnels que d'approfondir le sujet, d'obtenir l'accès à l’information et de poser des questions en notre nom à tous.
Joelle Kovach, du Peterborough Examiner, a remporté un prix Ontario Newspaper Award pour sa couverture des affaires municipales, notamment le débat concernant un haut fonctionnaire possédant une propriété qui a été rezonée à des fins commerciales. Des histoires comme celle-là cesseraient tout simplement d'exister si personne ne couvrait ce qui se dit dans les hôtels de ville, dans les bureaux d'administrations municipales de partout au pays et dans des endroits comme Nipawin, Portage la Prairie, Lloydminster et Kincardine. Même la ville de Montréal compte des histoires locales qui ne se propagent probablement pas sur les médias sociaux. Néanmoins, Linda Gyulai de la Montreal Gazette a livré une bataille de sept ans relativement à l'accès à l'information dans le but de dénoncer la corruption au sein de l'administration municipale de Montréal. Son travail lui a valu une nomination pour le prix du Concours canadien de journalisme.
La semaine dernière, tandis que les feux de forêt faisaient rage, le Fort McMurray Today a été livré aux citoyens de la ville relogés dans les centres d'évacuation. Lorsque les centres d'évacuation ont été évacués, leur journal local les a suivis jusqu’à Edmonton, à plus de 430 kilomètres de leur lieu de résidence. Même si la disponibilité des nouvelles de partout dans le monde ne cesse de prendre de l’expansion grâce à un simple clic, il est important que l’on continue à maintenir les perspectives locales et à encourager le discours et que l’on demeure une source fiable de nouvelles et d'informations canadiennes crédibles.
Chez Postmedia, nous avons entrepris une transformation majeure dans le but de créer une société qui peut survivre en dépit de l'évolution rapide de ce paysage changeant. Mais, si la tendance se maintient, madame la présidente, des mesures plus draconiennes devront être prises, lesquelles pourraient avoir des conséquences sur les calendriers d'édition, sur le volume de contenu disponible, sur les niveaux de dotation et même sur le nombre de titres.
Au bout du compte, cette situation affecte non seulement nos opérations, mais également les autres médias qui ont toujours compté sur le contenu des journaux. La radio, la télévision et le Web dépendent encore fortement du travail des journalistes de la presse écrite, d'autant plus que ces médias cherchent à réduire davantage leurs frais de fonctionnement.
Nous nous sommes engagés à réduire nos frais de fonctionnement de 80 millions de dollars au cours des deux prochaines années. Nous avons développé un nouveau sens des affaires et élaboré de nouvelles offres de services, et nous nous sommes associés à des entreprises complémentaires pour créer de nouvelles occasions de partage de revenu. Nous étudions des innovations qui peuvent transformer notre modèle d'entreprise. Mais ces efforts ne parviennent pas à combler assez rapidement l’écart qui se creuse.
En avril 2015, nous avons parachevé l’acquisition des propriétés anglophones de Sun Media dans le but de permettre l’expansion des entreprises et des marques. Lorsque nous avons rencontré les responsables du Bureau de la concurrence, pendant la période qui a précédé l'accord sur l'acquisition, nous avons démontré que c'était l'option qui nous donnait les meilleures chances de préserver le plus de marques possible.
Dans sa lettre de non-intervention concernant la fusion, le bureau a mentionné un certain nombre de raisons pour lesquelles le regroupement des sociétés était susceptible d'entraîner une diminution de la concurrence ou de l'empêcher.
Alors, que peut-on faire? Comment pouvons-nous travailler ensemble afin de conserver les points de vue distincts des Canadiens et de protéger l'accès aux voix locales, fières, qui pourraient bientôt être réduites au silence?
Nous considérons vraiment votre Comité comme un allié dans notre quête. Mais, soyons clairs: nous demandons au gouvernement d'être un allié, pas un plan de sauvetage de l'industrie de la presse canadienne. Puisque le Comité prépare des recommandations à transmettre à la Chambre, nous affirmons respectueusement que le gouvernement peut prendre des mesures pour aider à préserver notre industrie.
Tout d'abord, voici un argumentaire de vente directe: revenez et faites de la publicité dans nos journaux et sur nos sites Web. Comme c'est le cas pour de nombreux annonceurs, le budget publicitaire a été réduit, et les compressions du gouvernement du Canada ont touché les journaux de manière disproportionnée.
Selon le Rapport annuel sur les activités de publicité du gouvernement du Canada 2014-2015, comparativement a celui de 2010-2011, la part des dépenses en publicité du gouvernement a augmenté du côté de la télévision. Elle est passée d'environ 48 % à 54 % du budget total. La part relative à Internet a également augmenté: elle est passée d'environ 15 % à 28 %, près du double, et la grande majorité de ces dépenses est allée à des géants du numérique étrangers, qui ne créent aucun contenu canadien et emploient peu de Canadiens. La part attribuée à la publicité imprimée a diminué de moitié; elle est passée d'environ 17 % à 8,5 %. De plus, durant la période 2014-2015, Patrimoine canadien a dépensé plus de 6 millions de dollars en publicité, mais rien en publicité imprimée.
Par ailleurs, nous demandons au gouvernement d'inciter d'autres annonceurs à faire de la publicité locale. Actuellement, les entreprises canadiennes peuvent amortir les coûts en publicité avec des entités numériques établies à l'étranger au même taux que dans les journaux canadiens. Nous demandons au gouvernement de songer à une déduction supérieure pour la publicité faite dans les médias canadiens.
Une autre piste à explorer est celle des initiatives actuellement menées par ce ministère, comme le programme d'Aide aux éditeurs. L’expansion du programme de manière à inclure des publications quotidiennes et des journaux régionaux gratuits pourrait aider à appuyer les voix locales en racontant les histoires les plus pertinentes directement depuis les communautés qu'elles desservent.
Récemment, l'Ontario a modifié de façon importante le crédit d'impôt de l’Ontario pour les produits multimédias interactifs numériques, de sorte qu'il ne s'applique plus à nos activités, mais ce type de programme, qui comprenait l’innovation en création de l’information et de l’information numérique, pourrait évoluer vers un programme national. L’appui de l’innovation dans la diffusion de l’information canadienne pourrait offrir à notre industrie davantage de pistes à explorer dans le cadre des efforts que nous déployons pour créer le nouveau modèle que nous désirons tous. Dans un combat pour survivre, l’investissement dans l’innovation, même s'il est absolument essentiel, est souvent ce qui pâtit le plus.
Madame la présidente, je voudrais à nouveau vous remercier, ainsi que les honorables membres du Comité, de nous avoir entendus aujourd'hui. Nous espérons avoir été utiles dans cet important effort et, si le Comité nous le demande, nous serons à votre disposition pour fournir des renseignements supplémentaires.
Nous serons heureux de répondre aux questions que vous vous posez actuellement.
Merci beaucoup.
À la suite de l'intervention de M. Vaughan, je suis réticent à vous donner des conseils sur la façon d'exploiter votre entreprise. Cela dit, je vais commencer par formuler une observation.
Il s'agit du fait que vos publications locales qui connaissent du succès dans mon coin de pays y sont parvenues en étant, dans le passé, extraordinairement en contact avec la collectivité locale, alors que le groupe de presse Torstar ou York Region ou les journaux de Metroland ont tendance à être très centralisés du point de vue de leur production et à perdre le contact avec leurs collectivités, et c'est pourquoi vos journaux ont été de plus en plus favorisés.
Les gens de Pefferlaw n'aiment pas se faire dire tout le temps par leurs médias locaux qu'ils vivent à Aurora. J'ai observé certaines tendances récentes, où vous tentez d'appliquer quasiment ce modèle de Metroland consistant à centraliser l'éditorial et le contrôle. Je vous avertis concernant ce qui, selon moi, nuira à une partie de votre avantage concurrentiel à long terme.
Je vous offre ce conseil non sollicité pour ce qu'il vaut.
Je veux me concentrer sur vos recommandations. Tout d'abord, vous avez formulé une recommandation... vous l'appelez « Achetons ici ». Le but est que les entreprises canadiennes amortissent le coût de la publicité... En ce moment, vous voulez obtenir un avantage lié à l'amortissement de la publicité dans les publications canadiennes par rapport à la publicité dans les médias numériques étrangers.
Je veux que vous nous donniez un peu plus de détails à ce sujet et que vous nous disiez s'il y a des précédents relativement aux politiques. Enfin, pour clarifier votre demande, puisque M. Vaughan laisse entendre quelque chose, s'agit-il d'une chose qui ne profiterait qu'à votre publication, ou bien est-ce qu'elle profiterait à tous les médias imprimés du pays?
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D'abord, en ce qui concerne les médias imprimés, cela encouragerait les annonceurs à faire de la publicité dans les publications canadiennes. Vous m'avez demandé qui en tirerait parti: ce serait à l'avantage des annonceurs eux-mêmes.
Vous le savez, et je crois que la plupart des gens le savent, si on accorde un allégement fiscal à l'un, les autres vont lui emboîter le pas afin de l'obtenir aussi.
Actuellement, l'article 19 de la Loi de l'impôt sur le revenu empêche essentiellement un annonceur de déduire une dépense pour une publicité si le propriétaire est un éditeur étranger, et que cela n'est pas réglé dans un délai d'un an s'il y a des occasions de le faire... Il ne peut pas y avoir de déduction à titre de dépenses d'emploi.
Ce que nous demandons, c'est s'il serait possible d'annuler cela. Il faut encourager les annonceurs canadiens en leur donnant un allégement fiscal supérieur pour l'amortissement des dépenses d'emploi quand ils publient leurs annonces dans un média canadien au lieu d'une publication ou d'un site Web étranger, sur une tablette ou un téléphone intelligent étranger. Ce serait un incitatif efficace.
Ce ne serait pas un incitatif seulement pour nous. Je ne parle pas seulement en pensant à Postmedia. Je crois que mes collègues, qui sont aussi mes concurrents directs dans le milieu des médias imprimés, vous diraient que nous avons tous le même problème.
Voilà ce que je veux dire. Nous ne cherchons pas à tirer un avantage direct. Nous serions avantagés si les annonceurs nous achetaient davantage d'espace publicitaire, mais ils pourraient aussi tirer parti de cet allégement fiscal.
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Je crois que c'est le problème insoluble sur lequel se penche le Comité. Ce n'est pas facile. Les gens sont ambivalents à payer 99 ¢ pour un abonnement au journal, pour reprendre les mots de mon collègue. Toutefois, on dirait qu'ils n'ont pas de problème à payer 7,99 $ par mois pour un compte Netflix.
Nous voulons qu'il y ait du contenu canadien, et nous voulons nous assurer qu'il est affiché. Mais, parallèlement, il semble que les gens décident par eux-mêmes de ce qu'ils veulent vraiment voir, avec leur souris et leur clavier.
J'ai étudié le nombre de subventions accordées. Je ne conteste pas les chiffres, j'essaie simplement de les comprendre.
Par exemple, certains de vos journaux communautaires bénéficient d'un financement accordé par le Fonds du Canada pour les périodiques. Au total, c'est un montant respectable, mais, dans les faits, il s'agit de petits montants accordés à chacun d'eux — de 25 000 à 40 000 $ —, mais c'est assez pour aider ces journaux de façon considérable. J'ai grandi dans une petite ville, et je sais ce que c'est de ne pouvoir compter que sur un journal communautaire, même s'il a fini par lancer un site Web.
Comment pouvons-nous — je poserais la même question à Bombardier ou à n'importe qui d'autre — justifier, dans un marché libre, que l'argent des contribuables soit utilisé pour subventionner certaines industries ou certaines entreprises, alors que ce n'est pas le choix des gens, qu'ils choisissent du contenu canadien ou, comme cela semble être excessivement le cas, étranger?
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C'est une question très importante.
Je crois qu'il faut chercher un équilibre. Je crois qu'on pourrait dire la même chose des subventions et des prêts accordés par le gouvernement à General Motors et à Chrysler au fil des années. C'est du jamais vu, de plus d'une façon.
Je vois les choses de cette façon: « Nous voulons un allié, pas un sauvetage. » Je crois qu'il est important de comprendre cela.
Je suis d'accord avec vous. Pourquoi est-ce que bon nombre de personnes refusent de payer 99 ¢, alors qu'ils ont payé pendant des années pour recevoir le journal à leur porte? Parfois, le journal ne se rendait même pas à leur porte; il atterrissait dans l'allée. L'hiver, on se retrouvait avec un journal tout trempé. Malgré tout, ils le faisaient sécher et continuaient de payer pour le lire. Mais quand on veut leur fournir le journal dans leur maison, sur un écran, où il ne peut y avoir aucun élément défavorable lié à l'environnement, c'est là qu'ils refusent.
Les choses ont changé, du moins légèrement. Le problème, c'est que même ces 99 ¢ ne régleront pas notre problème. Le problème, c'est que nos recettes ont chuté à un tel point que nous...
On a dû mettre sur pied le comité du patrimoine pour aider les médias d'information à trouver des solutions. Il n'y a pas que les journaux: laissez-moi vous dire que l'industrie télévisuelle nous suit de près. Vous savez que beaucoup des grands réseaux de télévision ont le même problème que nous, même s'ils ne sont pas aussi mal en point. La situation est pire pour les magazines. Nous sommes entre les deux. Vous verrez bien: ils vont venir vous voir, j'en suis sûr, pour vous demander d'adopter des amendements, surtout en ce qui concerne les chaînes de télévision généralistes, à mesure que la situation se détériore. Ils vont vouloir avoir droit aux mêmes avantages que les chaînes de télévision par câble: des frais d'abonnement.
Ce phénomène n'est pas facile à régler pour le gouvernement. J'en suis conscient. Je suis ici parce que vous m'avez invité, et j'essaie de vous donner des solutions réalistes qui peuvent être mises en oeuvre et améliorées, et pas seulement pour aider des entreprises, mais aussi pour les annonceurs — pour leur faciliter les choses —, parce qu'ils vont chercher à obtenir des allégements fiscaux si vous leur en donnez l'occasion.
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Je sais, ça ne fait aucun doute. Il faut appeler un chat un chat. Je comprends parfaitement cela.
Le Comité m'a invité aujourd'hui pour me demander de lui fournir des pistes de solutions. J'aurais pu simplement venir ici, vous exposer mes problèmes et conclure en disant: « D'accord, voici mes problèmes. À vous de les régler. »
Je crois que l'industrie se cherche un allié. Il y a des façons de... Voyez-vous, l'Ontario avait mis en place un crédit d'impôt pour les produits numériques innovateurs, et cela nous a aidés pendant des années. À ma connaissance, il n'y a pas eu de levée de boucliers de la part du public pour demander « Pourquoi aidons-nous ces entreprises? » Nous nous portions mieux quand cela était en vigueur.
Tout ce que je dis, c'est qu'il serait peut-être temps pour nous de nous pencher à nouveau là-dessus, puisque la situation financière de l'industrie se porte beaucoup moins bien aujourd'hui. Je ne veux pas brosser un portait plus sombre qu'il ne l'est en réalité, mais je veux que vous ayez une image réaliste de la situation. Je peux vous dire que d'ici les trois prochaines années, il y aura beaucoup plus d'entreprises qui vont mettre la clé sous la porte dans vos collectivités à cause des problèmes qui touchent les journaux.
Nous exploitons environ 180 journaux au pays. Les journaux locaux comprennent du contenu local pour offrir aux gens de l'information qu'ils ne peuvent pas obtenir ailleurs. Cette information va disparaître si la tendance se maintient.
Nous faisons des coupures depuis des années maintenant. Je suis de retour dans l'industrie depuis six ans, et nous avons fait tout en notre pouvoir. Je crois que la fusion avec Sun Media... Nous avons consulté le Bureau de la concurrence, et nous avons dit: « Cela nous permettrait d'avoir un peu plus de marge de manoeuvre. » Le déclin des recettes pour la publicité imprimée est si marquée que même cette marge de manoeuvre est limitée.
Oui, vous avez absolument raison. Le gouvernement peut décider de ne rien faire. Vous êtes nos élus, et je vous félicite d'avoir même tenu la présente réunion. Si vous choisissez de ne rien faire, c'est votre choix. Je n'essaie pas de faire paraître la situation plus sombre qu'elle ne l'est, mais nous vivons des heures sombres, et, si la tendance se maintient, la situation ne fera que s'assombrir.
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Je crois que la quantité de nouvelles en format numérique continuera d'augmenter. Je suis d'avis que, à mesure que les prochaines générations s'amèneront, il n'y a aucun doute que les gens continueront de lire les nouvelles sur les sites Web et au moyen de tablettes, mais que le téléphone intelligent est la plateforme qui gagnera le plus de lecteurs. C'est pourquoi nous avons parlé du crédit d'impôt de l'Ontario pour les produits multimédias interactifs numériques. Il donne à l'industrie l'occasion d'appuyer l'innovation, parce que les choses évoluent en ce sens.
Je crois qu'un grand nombre de personnes de notre génération souhaiteront encore avoir des imprimés. Je ne crois pas que ce médium disparaîtra complètement dans un proche avenir; cependant, certaines publications disparaîtront. Actuellement, les revenus provenant de l'imprimé demeurent la partie la plus importante de notre flux de rentrées.
Les gens disent: « Pourquoi n'augmentez-vous pas le prix des journaux? » Le fait est que, si les gens souhaitent avoir des journaux pour leur contenu, ils devraient payer plus cher, mais, c'est comme tout le reste. Si le gouvernement offre quelque chose gratuitement et qu'ensuite il annonce qu'il va augmenter le prix, le téléphone commencera à sonner. Les gens ne téléphonent pas pour offrir des félicitations, mais pour se plaindre. C'est la même chose pour nous. Le modèle qui a fonctionné pendant de nombreuses décennies était que 80 % des revenus provenaient de la publicité, et 20 %, des lecteurs, en dépit de l'augmentation des prix.
Quand j'étais un garçon, il y a de cela plusieurs dizaines d'années, je me souviens que le journal coûtait trois cents, et que le prix est passé à cinq cents et ensuite à 10 cents. Les propriétaires de journaux sont devenus un peu plus avides et ils ont augmenté le prix à 25 cents parce que cela correspondait à la valeur d'une pièce de monnaie et qu'il était possible de se permettre une augmentation de cet ordre. De nos jours, le prix est beaucoup plus élevé.
Je me souviens que, quand je participais à la vie municipale, lorsque nous augmentions les tarifs de transport collectif de quelques sous, le nombre d'utilisateurs diminuait.
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Occupons-nous de votre proposition, laquelle indique « avant le 31 octobre 2016 ».
(L'amendement est adopté.)
Le président: Nous examinons maintenant la motion modifiée, à l'égard de laquelle on propose maintenant une autre modification, selon laquelle il s'agirait d'une « réunion télévisée de deux heures, afin de mettre à jour les membres du comité ».
Nous discutons de la modification relative à la réunion télévisée de deux heures.
À moins que quelqu'un veuille dire quelque chose , si tout le monde est d'accord, je vais mettre la proposition aux voix.
(L'amendement est adopté.)
Le président: Très bien, nous avons maintenant une motion libellée comme suit:
Que le Comité permanent du Patrimoine canadien invite le président directeur-général de CBC/Radio-Canada, monsieur Hubert T. Lacroix, pour une réunion télévisée de deux heures, afin de mettre à jour les membres du comité sur les plans, stratégies et planifications de la société d'État, faisant suite au réinvestissement annonce lors du dernier budget fédéral, et que cette réunion ait lieu avant le 31 octobre 2016.
Maintenant, je vais demander à tous de voter sur la motion modifiée.
(La motion modifiée est adoptée.)
Le président: Très bien. Nous pouvons passer à autre chose.
Il y a une autre motion que nous pouvons examiner maintenant avant de poursuivre à huis clos, et celle-ci a été présentée par M. Vandal. Si vous vous souvenez du dernier...
Oui?
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Je suis d'accord avec lui sur son dernier point. Ils ont une excellente équipe de hockey, et à la suite de notre conversation lors de notre dernière réunion, j'ai même déjà obtenu des billets pour lui en vue d'un match en septembre.
Je crois que nous en avions convenu, parce que Brandon se trouve entre Saskatoon et Winnipeg. Je crois, sur le plan logistique, qu'il s'agit d'un excellent endroit parce qu'il y a diverses possibilités pour les gens de venir aussi à Brandon. Je suis d'accord avec cette partie. On ne voudrait certainement pas exclure quiconque. Je connais certains intervenants et journaux que M. Vandal a mentionnés ainsi que certains des organes médiatiques qui s'y trouvent aussi, alors je sais qu'il y a des possibilités à Brandon. Il s'agit aussi d'une situation où on ne parle pas d'aller à Saskatoon. Je vais laisser M. Waugh en parler lui-même. Nous allons à Edmonton, alors il y a une possibilité pour des gens de Lloydminster et de n'importe quelle ville dans le nord-ouest de la Saskatchewan d'y aller. Il y a une possibilité pour des gens de nombreuses petites collectivités, y compris Regina, de venir à Brandon. Weyburn, Estevan et Yorkton ont aussi une bonne présence des médias d'information, tant des stations de radio et que des journaux. C'est la même chose pour Dauphin, et nous essayons de voir comment nous pouvons faciliter l'accès aux médias dans les régions rurales et éloignées.
Dieu bénisse Winnipeg, et je suis d'accord avec la motion — j'ai passé de nombreuses années là-bas, au sein de l'assemblée législative —, mais ce n'est pas un endroit éloigné et certainement pas rural non plus.
Je suis d'accord pour dire que ces personnes ont la possibilité de se faire entendre à Brandon. Je crois aussi qu'il y a de nombreux journaux communautaires, quotidiens et hebdomadaires. L'histoire Le Westman Communications Group a une histoire fantastique à raconter, à savoir celle du Brandon Sun. Cette coopérative a connu un franc succès, sur toute la ligne. En fait, j'ai parlé au président du conseil d'administration, David Baxter, quand il était ici l'autre jour avec le groupe canadien de services de communication par câble. Il est le président du conseil de la section canadienne. Il présenterait un exposé. Il serait aussi disposé à faire cela. J'ai déjà parlé à certains d'entre eux, et j'ai dit, bien sûr, que c'était sous réserve de... Il y a de très bonnes histoires et de très belles possibilités là-bas concernant également les journaux locaux. C'est en partie la raison pour laquelle j'avais proposé Brandon en premier lieu, et j'ai apprécié l'appui de M. Vandal à cet égard l'autre jour.
J'apprécie juste le fait d'avoir la possibilité d'en parler ouvertement. Il y a toujours une bonne possibilité d'avoir Brandon comme centre important pour le type d'étude que nous faisons.