:
Je vous remercie, madame la présidente.
Bonjour à tous les membres du Comité. Cela me fait plaisir d'être ici aujourd'hui.
[Traduction]
Je suis très heureuse d'être ici en compagnie d'Andrew Francis et, bien sûr, des autres représentants de Patrimoine canadien. Andrew Francis va m'aider à répondre à vos questions de nature un peu plus financière. Vous avez sans doute déjà eu l'occasion de rencontrer Graham Flack, mon sous-ministre, lors de la présentation donnée devant le Comité du patrimoine plus tôt cette semaine.
[Français]
Je suis également très heureuse d'avoir l'occasion de vous rencontrer pour différentes raisons, notamment pour répondre à vos questions, mais aussi pour continuer la collaboration entamée entre le Comité et notre bureau. Je crois que la très grande majorité d'entre vous ont eu l'occasion de rencontrer les représentants de Patrimoine canadien lors d'une séance de breffage concernant les divers dossiers du ministère. Je crois également savoir que plusieurs d'entre vous ont lu les documents de breffage que j'ai rendus publics. J'espère que toutes ces initiatives, qui favorisent l'ouverture et la transparence, sont pertinentes pour vous et vous aident dans le cadre de votre travail de parlementaires.
Je voudrais revenir sur le budget fédéral de 2016, qui a été annoncé le 22 mars dernier.
Pour notre ministère, il s'agit d'un investissement historique de 1,9 milliard de dollars sur cinq ans dans les arts, la culture et nos infrastructures culturelles. C'est le plus important investissement en art et en culture depuis les 30 dernières années. Nous sommes probablement le seul pays au monde à investir aussi massivement en art et en culture.
La somme de 1,9 milliard de dollars est ventilée de la façon suivante.
Un montant de 1,26 milliard de dollars est versé à Radio-Canada/CBC, à Téléfilm Canada, à l'ONF et au Conseil des arts du Canada.
Un montant de 105,9 millions de dollars sur cinq ans est versé aux musées nationaux, dont 6,1 millions sur une base annuelle.
[Traduction]
Pour ce qui est de l'infrastructure culturelle, je souligne que notre gouvernement investira 156,4 millions de dollars dans la construction d'un nouveau centre d'entreposage en soutien au Musée des sciences et de la technologie, au Musée des beaux-arts et à l'Institut canadien de conservation. Le Centre national des arts recevra 114,9 millions de dollars. Ce ne sont là que quelques exemples des engagements que nous avons pris à l'égard de l'infrastructure culturelle et de nos musées et instituts nationaux.
Il y a aussi 35 millions de dollars sur deux ans pour les exportations culturelles. Pour ceux qui ont eu l'occasion de lire tout ce qui concerne Patrimoine canadien dans le budget, vous aurez peut-être remarqué que nous lancerons également des consultations publiques concernant l'élaboration d'une stratégie sur les exportations culturelles. Je pourrai évidemment répondre à toutes vos questions à ce sujet.
[Français]
En ce qui a trait au Budget principal des dépenses de 2016-2017 pour le ministère, un montant de 1,29 milliard de dollars est accordé de façon générale. De cette somme, 104,6 millions de dollars sont alloués au 150e anniversaire de la Confédération. Je vous rappelle, tel qu'il a été annoncé plus tôt cette année, que les quatre thèmes du 150e anniversaire de la Confédération seront la diversité et l'inclusion, la jeunesse, l'environnement et la réconciliation avec les peuples autochtones.
Des projets signature ont été annoncés. Par projets signature, j'entends des projets pancanadiens. Ce sont des projets intéressants. Il y aura notamment des dômes SESQUI dans 50 communautés, d'un bout à l'autre du pays. Ces dômes géodésiques représentent la dernière technologie canadienne en matière d'expérience immersive. Il y aura aussi un partenariat avec l'Orchestre symphonique de Toronto dans le but de créer une trame musicale pour le 150e anniversaire. Ces projets ont tous été annoncés. Je pourrai donc répondre à toutes les questions à leur sujet.
Il est aussi important de noter que, dans le cadre du 150e anniversaire, nous avons lancé un projet impliquant 191 fondations communautaires, partout au pays, et pour lequel nous avons investi 10 millions de dollars, de concert avec les fondations communautaires. Une autre somme de 10 millions de dollars sera recueillie par divers philanthropes, notamment Jim Balsillie, pour créer un fonds destiné à accorder des microsubventions à plusieurs organisations au pays. Ces subventions pourront atteindre 15 000 $.
Par ailleurs, je voudrais vous parler du virage que mon équipe et moi-même avons effectué, à Patrimoine canadien, depuis notre arrivée.
[Traduction]
Nous pensons que Patrimoine canadien n'a jamais occupé une place aussi stratégique au sein du gouvernement. Pourquoi? Parce que notre gouvernement a été élu contre la promesse de favoriser notre croissance économique.
Comment y arriverons-nous? Eh bien, il y a différentes façons de procéder, et le budget met en lumière diverses mesures ayant cet objectif. Quand il s'agit de favoriser la croissance économique, il est nécessaire d'investir dans l'innovation. Comment? Ces investissements peuvent se présenter sous différentes formes, dont celle des arts et de la culture.
Pourquoi? Parce qu'il faut générer de l'innovation, et cela ne se fait pas en claquant des doigts. Il faut mettre en place le bon écosystème pour faire émerger différentes idées qui mèneront à des initiatives d'affaires ou de recherche. La faune et la flore de cet écosystème sont les gens, tous les intervenants du monde des arts et de la culture. C'est pour cette raison que nous avons pris la décision stratégique d'investir 1,9 milliard de dollars sur cinq ans.
J'ajoute que les retombées des arts et de la culture, et des industries créatives en général, représentent 47,7 milliards de dollars de notre PIB. C'est plus que l'agriculture, la foresterie et les pêches réunies. C'est pourquoi nous estimons jouer un rôle clé pour l'économie, l'innovation et la croissance. En définitive, cela permettra d'améliorer la qualité de vie des Canadiens.
L'autre raison qui fait que Patrimoine canadien n'a jamais eu une position aussi stratégique, c'est que nous entamons un important virage numérique qui aura des répercussions sur tous les volets de notre portefeuille, y compris les médias, le divertissement...
La présidente: Vous avez une minute, madame la ministre.
L'hon. Mélanie Joly: Oui, merci.
... soit la musique, et évidemment, les livres, le cinéma, etc.
Je sais que votre comité parlementaire travaille actuellement à une importante étude sur les nouvelles locales. Nous serions très intéressés à collaborer avec vous pour comprendre les enjeux que cela suppose, mais aussi pour connaître vos recommandations. C'est essentiel pour nous pour comprendre ce qui se passe avec le virage numérique, et je vais lancer des consultations publiques sur le sujet.
Mon équipe et moi sommes disposées à répondre à vos questions. Bien d'autres mesures davantage axées sur la réalité financière et opérationnelle sont prévues au budget, mais je pourrai répondre à toutes vos questions.
[Français]
Bien entendu, qu'il s'agisse de langues officielles ou de soutien aux arts et à la culture, je suis ici pour répondre à vos questions.
Merci.
:
C'est une très bonne question. Merci.
Ce n'est évidemment une surprise pour personne ici dans cette salle, ni pour les Canadiens, car nous avons fait campagne là-dessus. Il est donc bien évident que cela fasse partie de nos engagements. Mais il n'y a pas que cela. Nous croyons au mandat de notre radiodiffuseur public, et j'ajouterais que c'est parce que nous sommes conscients de l'importance qu'il revêt pour veiller à la santé de la diversité canadienne. Sa présence est aussi essentielle pour que l'ensemble des Canadiens aient accès à de l'information régionale qui les concerne de près, mais aussi pour qu'ils soient au courant de ce qui se passe dans le reste du pays.
Nous croyons également qu'avec le virage numérique amorcé dans le monde des médias et les répercussions des avancées technologiques sur la façon dont les gens consomment l'information, nous n'avons d'autre choix que de solidifier les assises de notre radiodiffuseur public et de réaffirmer son rôle.
C'est pourquoi nous avons exprimé de grands souhaits à Radio-Canada, sans toutefois brimer son indépendance. Ces 675 millions de dollars vont soutenir trois priorités importantes, aussi exprimées par Radio-Canada, soit financer plus de contenu, et bien sûr, le développement accru de contenu local à l'échelle du pays; de même que soutenir le virage numérique à la CBC/Radio-Canada, c'est-à-dire l'aider à mettre en place des piliers numériques, peut-être par l'entremise de la création de postes visant à analyser les algorithmes et les mégadonnées — tout ce dont une organisation médiatique a besoin pour comprendre les différents moyens par lesquels les gens consomment de l'information dans l'ère du numérique.
[Français]
Troisièmement, selon nous, il est évidemment fondamental d'établir une relève, de créer de nouveaux emplois pour les jeunes, précisément pour assurer la pérennité de Radio-Canada/CBC afin que, dans 50 ans, notre radiodiffuseur public soit solide.
[Traduction]
Ce sont les trois grandes priorités que nous soutenons pour la CBC/Radio-Canada. C'est pour cette raison que les investissements annoncés dans le budget 2016-2017 sont si importants: ils soutiennent ces trois priorités.
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Je suis ravie de comparaître pour une première fois devant ce comité.
Je suis accompagnée du sous-ministre délégué de Patrimoine canadien, Patrick Borbey, et du dirigeant principal des finances du ministère, Andrew Francis.
Je tiens à féliciter tous les membres du Comité pour leur nomination. J'ai hâte de travailler avec vous.
Pour vous donner une idée de mon parcours, j'ai participé deux fois aux Jeux paralympiques et je suis médaillée en natation. En tant qu'administratrice, j'ai une vaste expérience du système sportif canadien, et en tant qu'avocate, je défends les droits de la personne. Dans le cadre de mon mandat de ministre, je combine deux grandes passions: le sport ainsi que l'appui aux Canadiens handicapés et la défense de leurs intérêts.
Le Comité m'a demandé de parler du Budget principal des dépenses de 2016-2017. Voici quelques faits saillants.
Pour l'exercice de 2016-2017, le budget total alloué au Programme de soutien au sport atteint un peu plus de 206 millions de dollars. Cette somme inclut 12 millions de dollars pour les dépenses de fonctionnement et 194 millions de dollars pour les subventions et contributions. Au total, le budget du présent exercice accuse un recul de 37,6 millions de dollars par rapport au dernier exercice. Cette diminution s'explique par le fait que notre appui financier pour les Jeux panaméricains et parapanaméricains a pris fin. C'est très courant dans le cycle de financement du sport lorsque le Canada est l'hôte d'une activité.
Comme l'indique ma lettre de mandat, je dois, dans le domaine du sport et des loisirs au Canada: travailler avec le ministre de l'Infrastructure et des Collectivités pour appuyer la construction d'infrastructures de loisirs permettant à un plus grand nombre d'enfants d'avoir accès à des activités sportives et de loisir; travailler avec la ministre de la Santé et de l'Agence de la santé publique du Canada afin d'appuyer la mise en oeuvre d'une stratégie nationale visant à renseigner les parents, les entraîneurs et les athlètes sur le traitement d'une commotion cérébrale; travailler avec la ministre du Patrimoine canadien afin d'inclure le sport et les loisirs dans les efforts déployés à l’échelle du gouvernement en vue de promouvoir la célébration du 150e anniversaire du Canada, en mettant plus particulièrement l'accent sur les réalisations d'athlètes et de personnes handicapées; diriger la préparation des Jeux olympiques et paralympiques de Rio de Janeiro et d'autres activités sportives majeures; tisser des liens plus étroits entre nos athlètes d’élite et les jeunes Canadiens et Canadiennes dans le but de faire la promotion de la santé et des accomplissements auprès des jeunes.
Comme vous pouvez le constater, j'ai un programme bien étoffé. J'ai hâte de travailler avec mes collègues du Parlement, mes homologues provinciaux et territoriaux, les fonctionnaires de nos ministères et tous les intervenants du système sportif canadien afin de combler les besoins et de répondre aux attentes des Canadiens dans le domaine des loisirs et du sport.
En tant que principal bailleur de fonds du système sportif canadien, le gouvernement du Canada, par l'entremise de Sport Canada, offre un appui qui va des activités récréatives jusqu'aux activités des équipes et des athlètes de haut niveau. Nous pouvons compter sur trois programmes de financement: le Programme de soutien au sport, le Programme d'aide aux athlètes et le Programme d'accueil.
Le Programme de soutien au sport verse environ 146 millions de dollars à 58 organismes nationaux de sport, à 23 organismes multisports et à 7 centres et instituts canadiens de sport. Ces fonds vont à des programmes et des services qui ont des retombées directes pour les athlètes et leur développement.
[Français]
Le Canada a mis au point une approche qui cible l'excellence. Cette approche avant-gardiste est soutenue par l'expertise technique du programme À nous le podium. Nous pouvons ainsi concentrer nos ressources sur des programmes qui donnent aux athlètes les meilleures chances de décrocher des médailles aux Jeux olympiques et paralympiques.
C'est cette approche, ciblée sur l'excellence, qui est utilisée depuis près d'une décennie. Durant cette période, le bilan du Canada s'est beaucoup amélioré aux Jeux olympiques et paralympiques, mais la quête de médailles exige de toujours réévaluer notre approche.
Selon moi, le temps est venu d'examiner les retombées et les effets de l'approche ciblée sur l'excellence dans l'ensemble du système sportif canadien. L'examen que j'envisage portera sur tous les aspects de cette approche, y compris, entre autres, la contribution du programme À nous le podium.
[Traduction]
Par ailleurs, dans le cadre d'ententes bilatérales conclues avec les provinces et les territoires, nous offrons du financement en appui à des programmes et services destinés aux enfants et aux jeunes, ainsi qu'à des groupes sous-représentés.
J'ai particulièrement à coeur de rendre le sport plus accessible aux Autochtones, afin de favoriser leur épanouissement personnel et l'essor de leurs collectivités.
Le Programme d'accueil est doté d'un budget d'environ 20 millions de dollars par année. Il vise à stimuler l'excellence sportive. Il permet aussi d'accroître le prestige d'organismes de sport qui accueillent les Jeux du Canada et quelque 90 rencontres sportives internationales chaque année au pays.
[Français]
Permettez-moi de mentionner l'un d'entre eux. Je suis très heureuse que les Jeux de la Francophonie se tiennent à Moncton et Dieppe, en 2021.
Des manifestations comme celles-ci laissent généralement un legs sportif, économique, social et culturel important.
[Traduction]
Le Programme d'aide aux athlètes permet de remettre environ 28 millions de dollars par année à quelque 2 000 athlètes de haut niveau parmi les meilleurs au Canada. Cette aide mensuelle directe réduit le fardeau financier lié à la préparation en vue de compétitions internationales. Elle est destinée aux frais de subsistance et d'entraînement et aux droits de scolarité.
Le sport est également important pour les collectivités. Le budget de 2016 présente plusieurs mesures destinées à l'infrastructure sociale, y compris les installations de sport et de loisirs. Il consacre 150 millions de dollars, par l'entremise des agences de développement régional, à l'amélioration des installations de sport et de loisirs du pays. Je suis également ravie de vous dire que les projets voués au sport et aux loisirs sont désormais admissibles dans le cadre des programmes d'infrastructure comme le Fonds pour les petites collectivités.
Nous investissons ces montants parce que nous savons que les Canadiens connaissent les bienfaits du sport sur leur santé physique et mentale. Pour 72 % des Canadiens, le sport est essentiel à la qualité de vie. Plus de cinq millions de Canadiens font partie d'organismes nationaux de sport. Les données montrent que 84 % des enfants de 5 à 10 ans font du sport, tant les garçons que les filles. Toutefois, leur participation diminue avec l'âge, surtout chez les filles. À la fin de l'adolescence, seulement 58 % des filles font encore du sport, comparativement à 62 % des garçons. Nous devons faire mieux, au sein du système sportif, pour garder nos jeunes actifs. Les installations consacrées au sport sont, en soi, des lieux de rassemblement. La tenue de manifestations sportives comme les Jeux du Canada encourage la fierté et le sentiment d'appartenance à la collectivité.
[Français]
Le sport est aussi un bon moyen d'intégrer les nouveaux arrivants, les personnes handicapées et tous ceux qui, sans le sport, pourraient se sentir à l'écart.
Le sport fait partie de notre identité culturelle. Le sport suscite un sentiment de fierté envers notre pays. Nos athlètes donnent l'exemple, particulièrement aux jeunes, en poursuivant leurs buts avec passion et détermination.
Nos athlètes démontrent aussi tous les bienfaits du sport et d'un mode de vie sain et actif. De nombreux souvenirs de grands moments de notre histoire sont liés au sport. L'exploit de Donovan Bailey, double médaillé d'or à Atlanta, et le « but en or » de Sydney Crosby à Vancouver — j'y ai assisté — ne sont que deux exemples parmi tant d'autres.
[Traduction]
Nous nous tournons maintenant vers les Jeux de Rio. Ce sera le moment d'encourager nos athlètes à écrire un nouveau chapitre de notre riche histoire.
[Français]
Est-ce que notre équipe paralympique de natation brillera autant qu'elle l'a fait à Londres?
Combien de jeunes iront-ils jouer dans la cour ou au parc pour imiter leur nouveau héros qui les aura inspirés aux Jeux olympiques et paralympiques de 2016 à Rio?
Au-delà des Jeux, le Canada doit adopter une démarche stratégique en matière de sport à l'international. Nous travaillerons avec les institutions sportives internationales pour que le milieu du sport soit ouvert, juste et accueillant, et pour que tous les athlètes évoluent dans un environnement équitable.
Mesdames et messieurs, je suis fière de faire partie d'un gouvernement qui accorde tant d'importance au sport et au dynamisme des collectivités.
[Traduction]
Comme je l'ai dit plus tôt, le sport est l'une de mes grandes passions, en tant qu'athlète et maintenant en tant que ministre responsable du sport au Canada. Je peux vous garantir que nous allons continuer d'investir dans nos athlètes de haut niveau et dans la relève.
Nous ferons même plus. Nous allons collaborer entre ministères pour rendre le sport et les loisirs encore plus accessibles — et pour que les programmes de sport soient plus sûrs, inclusifs et faciles d'accès. Je vous remercie de m'avoir accueillie aujourd'hui. J'espère que vous m'accorderez votre soutien pour concrétiser cette vision.
C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
:
Tout à fait. Comme il a été dit, les Jeux Invictus sont effectivement une occasion de rendre hommage aux efforts et aux sacrifices consentis par nos anciens combattants pour notre pays. Ils nous permettent de jeter un pont entre la vie militaire active et la vie civile active.
Je vais vous donner une toute petite leçon d'histoire. Le mouvement paralympique tire son origine d'une initiative prise au Royaume-Uni pour favoriser la réadaptation des anciens combattants blessés. Les Britanniques ont compris très tôt au début du XXe siècle qu'une façon vraiment très efficace de s'y prendre était de donner aux anciens combattants l'occasion de participer à des activités sportives et récréatives. Cette initiative a fait boule de neige et a donné lieu à ce qui est maintenant un mouvement sportif de haut niveau très respecté dans le monde.
Les Jeux Invictus nous permettent de rassembler des athlètes d'un certain nombre de pays — principalement des pays du Commonwealth, mais aussi d'autres pays — pour célébrer les réalisations de militaires, hommes et femmes, grâce au sport.
Si vous vous rappelez, le budget de 2016 a affecté des fonds aux Jeux Invictus, mais ce qui sera célébré à Toronto en 2017, c'est tant le sport que la contribution des militaires, des femmes et des hommes, qui servent partout dans le monde.
Deux conférences seront également organisées dans le cadre de ces compétitions. La première est la conférence de l'Institut canadien de recherche sur la santé des militaires et des vétérans, qui rassemblera plus de 1 000 universitaires et chercheurs du monde entier. Cette conférence portera précisément sur la santé mentale et physique de nos militaires, de nos anciens combattants et de leurs familles.
La deuxième est le symposium international de la fondation La patrie gravée sur le coeur, qui réunira des membres de fondations et de groupes de défense des droits, d'anciens combattants et de principaux dispensateurs de soins pour discuter de la situation actuelle des familles de militaires.
En tant que Canadiens, je crois que nous devrions être très fiers d'être l'hôte de tels rassemblements l'année prochaine, en 2017. Je pense qu'il est formidable que ces conférences aient lieu en même temps que le 150e anniversaire de notre pays.
:
Ce que nous savons — comme vous l'avez dit, en parlant de vide —, c'est qu'il ne suffit pas d'investir dans des athlètes qui sont à quatre ans de leur apogée. Nous devons regarder au-delà de ces athlètes. Nous devons nous intéresser aux athlètes qui participeront aux jeux dans cinq à huit ans et trouver la meilleure façon de les aider à atteindre leurs objectifs. C'est exactement ce à quoi sont destinés les fonds qui ont été annoncés pour la prochaine génération.
Pour l'instant, et nous parlons avec des intervenants, l'argent est toujours là. L'argent est toujours dans... Je suis désolé, le mot m'échappe.
M. Patrick Borbey: Le cadre budgétaire.
L'hon. Carla Qualtrough: Oui, il est dans le cadre budgétaire.
Excusez-moi; je ne connaissais pas le terme du jargon gouvernemental.
Un montant équivalent sera également versé par le secteur privé. À l'heure actuelle, nous discutons avec des intervenants de la meilleure façon d'utiliser cet argent. Quel est l'organisme le mieux placé pour recevoir le financement destiné à la prochaine génération? Devrait-il être affecté au programme À nous le podium? Ce programme n'a jamais été destiné aux athlètes qui sont à cinq ans d'une participation aux jeux. Est-ce le Comité olympique, le Comité paralympique? L'argent devrait-il être versé dans un programme de subventions et de contributions géré par Sport Canada?
Nous travaillons actuellement avec des intervenants. L'argent est certainement là. Je crois que nous arrivons presqu'à la fin de ces consultations. Je suis extrêmement ravie d'offrir une série de programmes destinés à l'ensemble de nos athlètes, qu'ils soient de cinq à huit ans ou de zéro à quatre ans d'une participation aux jeux. Bien entendu, il faut ensuite penser à nos athlètes en transition. Une fois de plus, c'est à cette étape que le PAA offre un soutien pour les études.
Je me réjouis vraiment de ce financement, et je serai ravie de comparaître de nouveau et d'annoncer — d'après moi dans un proche avenir — de quelle façon nous distribuerons les fonds.
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C'est une question vraiment importante, un sujet qui me passionne car, en tant que mère d'une fillette de 5 ans et d'une adolescente de 16 ans, j'ai vu ma fille perdre son intérêt pour le sport. Nous perdons les filles vers l'âge de 14 ans. Nous devons créer des systèmes et des expériences pour éviter que cela se produise.
Sport Canada verse, entre autres, du financement à l'ACAFS, l'Association canadienne pour l’avancement des femmes, du sport et de l’activité physique, à hauteur d'environ 250 000 $. L'ACAFS travaille avec des organismes de sport et des organismes multisports pour, grosso modo, les sensibiliser à encourager la participation des femmes et des filles dans nos expériences sportives.
Je trouve cela très intéressant, car des 1 900 ou 2 000 athlètes que nous avons dans nos dossiers par l'intermédiaire des programmes d'aide aux athlètes, 50 % sont des femmes. À ce niveau, nous avons une représentation de 50 % dans le sport.
Que se passe-t-il? Comment se fait-il que nous les perdions, mais qu'elles représentent la moitié des athlètes de haut niveau? J'aimerais bien le savoir. C'est une question sur laquelle nous nous penchons pour essayer d'être plus inclusifs.
J'aimerais aussi parler de votre commentaire concernant le type d'expérience sportive que nos filles ont. Nous devons être créatifs et inclusifs. Nous devons offrir des possibilités intégrées dans le cadre desquelles les filles ont la chance de jouer avec des garçons, mais nous devons aussi respecter le fait que certaines filles aiment jouer avec d'autres filles et que l'expérience n'est pas la même lorsque vous jouez dans une ligue de filles et une ligue mixte.
Plus nous pouvons offrir à nos filles des expériences sportives variées, mieux ce sera. Nous devons faire attention de ne pas les perdre.
Quel type d'expérience sportive les encouragera à ne pas abandonner? Comme je l'ai mentionné dans mes remarques liminaires, nous savons qu'arrivées à un certain âge, elles ne font plus l'expérience du sport comme les garçons.
Comme vous le savez, j'ai participé aux Jeux paralympiques comme nageuse et je peux vous dire très honnêtement que cette expérience a changé ma vie. En tant que personne handicapée, j'étais assez bonne dans les sports pendant ma jeunesse. Cependant, à un moment donné, le fait que je ne puisse pas voir très bien — je suis aveugle au sens de la loi — m'a rattrapée. Je n'étais pas aussi performante que lorsque j'étais plus jeune. C'est à ce moment-là que j'ai découvert les sports paralympiques et un système qui égalisaient les chances pour moi. J'étais en compétition contre d'autres athlètes qui ne pouvaient pas voir au lieu d'athlètes qui le pouvaient et qui avaient commencé à me battre. Comme vous pouvez imaginer, en natation, les athlètes qui n'avaient pas de déficience visuelle me battaient de centièmes de secondes parce qu'ils arrivaient à voir le mur et moi pas. Je suis tombée amoureuse du mouvement paralympique et j'ai continué à faire du bénévolat après ma retraite pour finir par être présidente du Comité paralympique canadien.
Tant de choses ont changé depuis que j'ai participé aux Jeux paralympiques. Lorsque je nageais dans l'équipe canadienne, mes parents avaient à payer mon uniforme. Les uniformes des membres de l'équipe paralympique n'étaient pas financés, et c'était il n'y a pas si longtemps dans l'histoire du mouvement. Maintenant, le gouvernement du Canada a une politique en matière d'équité qui prévoit que les athlètes olympiques et paralympiques reçoivent un financement égal et équitable. Je ferais cette distinction, car il est parfois un peu plus coûteux d'appuyer une personne handicapée, et le gouvernement du Canada a mis en place des programmes pour faire en sorte qu'on leur offre le soutien et les soins supplémentaires dont ils ont besoin, tant au plan personnel que technique. Par exemple, un coureur entièrement aveugle devra courir avec un guide. Ce dernier recevra aussi du soutien pour pouvoir s'entraîner régulièrement avec cet athlète, ou faire régulièrement du vélo avec lui s'il est cycliste. C'est vraiment fantastique. Nous avons réalisé des progrès appréciables. Il est clair qu'il nous reste du chemin à parcourir. Est-ce que la couverture médiatique est la même? Pas encore, mais elle s'est beaucoup améliorée.
Je dirais que les Jeux paralympiques sont autant un mouvement social que sportif important à l'échelle internationale. Je suis très fière que le Canada dispose des politiques et des programmes qu'il a pour assurer le traitement équitable de nos athlètes. Vous ne m'entendrez jamais parler de Jeux « olympiques » sans inclure les Jeux « paralympiques »; il en va de même pour les responsables de Sport Canada. Nous finançons nos équipes nationales équitablement dans tous les parasports. Nous avons encouragé les organismes nationaux de sport et de multisports à avoir des représentants des Jeux paralympiques et des parasports parmi leurs dirigeants et de tenir compte des deux dans leurs modèles gouvernementaux.
Comme je le disais, nous avons réalisé des progrès appréciables, mais il nous reste aussi beaucoup de chemin à faire. Il est clair que je suis fière de ce que nous avons accompli.
:
C'est une bonne question.
J'ai hâte aux Jeux de Rio pour deux raisons. Premièrement, nous sommes en quelque sorte dans une année de transition. Nombre de nos athlètes ont pris leur retraite après Londres, alors nous verrons de nouveaux visages pour la première fois sur la scène internationale, ce qui est excitant. Nous avons tellement d'équipes qui se sont qualifiées; peut-être n'avions-nous pas eu la chance d'en avoir autant par le passé. Nous avons beaucoup d'équipes féminines, y compris une équipe de hockey sur gazon et une équipe de basketball en fauteuil roulant.
Je pense que nos athlètes sont prêts. Ils seront toujours aussi prêts qu'il leur est possible de l'être. Honnêtement, quels que soient les systèmes en place pour nos athlètes, l'excellence fait partie de leur ADN, et ils seront aussi prêts qu'ils puissent l'être. Notre travail consiste à les appuyer le plus possible.
Je pense que nous le faisons et qu'il en va de même pour À nous le podium et les organismes nationaux de sport. Je crois que nous verrons des performances mémorables à Rio, tant du côté olympique que paralympique. J'ignore combien de médailles nous récolterons. Je pense que nous sommes dans une année de transition, et je ne veux pas faire de suppositions. Ce n'est pas mon travail. Il revient au COC et au programme À nous le podium de faire ces prévisions, mais je serai là-bas.
Je pense que nous devons nous rappeler qu'il est assez impressionnant merci de se qualifier pour les Jeux olympiques ou paralympiques. Et pour ce qui est de l'attention accordée aux médailles, d'un côté, je comprends, car j'ai participé aux compétitions et me suis dit à quelques reprises « Ah, ça y était presque »... Mais finir 12e au monde, faire partie de l'équipe olympique et porter le blouson du Canada, c'est une réalisation impressionnante en soi. Nous devons faire l'éloge de tous nos athlètes qui ont réussi à faire partie de ces équipes. Quand nous serons sur nos canapés à passer des jugements, rappelons-nous que si une 12e place n'a l'air de rien, une 12e place au monde dans n'importe quel sport, dans n'importe quoi, est rudement impressionnante.
:
Silence, s'il vous plaît.
Nous allons maintenant passer aux votes. Nous allons voter sur le Budget principal des dépenses 2016-2017.
CONSEIL DES ARTS DU CANADA
Crédit 1 — Paiements en application de l'article 18 de la Loi sur le Conseil des Arts du Canada.......... 182 347 387 $
(Le crédit 1 est adopté.)
Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement..........927 306 798 $
Crédit 5 — Fonds de roulement..........4 000 000 $
Crédit 10 — Dépenses en capital..........106 717 000 $
(Les crédits 1, 5 et 10 sont adoptés.)
Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement..........183 944 057 $
Crédit 5 — Subventions et contributions..........1 084 961 970 $
(Les crédits 1, 5 et 10 sont adoptés.)
MUSÉE CANADIEN DES DROITS DE LA PERSONNE
Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement et dépenses en capital..........21 700 000 $
(Le crédit 1 est adopté.)
MUSÉE CANADIEN DE L'HISTOIRE
Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement et dépenses en capital..........66 199 477 $
(Le crédit 1 est adopté.)
MUSÉE CANADIEN DE LA NATURE
Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement et dépenses en capital..........26 129 112 $
(Le crédit 1 est adopté.)
MUSÉE CANADIEN DE L'IMMIGRATION DU QUAI 21
Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement et dépenses en capital..........7 700 000 $
(Le crédit 1 est adopté.)
CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES
Crédit 1 — Dépenses du Programme..........5 072 595 $
(Le crédit 1 est adopté.)
BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES DU CANADA
Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement..........94 905 525 $
Crédit 5 — Dépenses en capital..........11 937 824 $
(Les crédits 1 et 5 sont adoptés.)
SOCIÉTÉ DU CENTRE NATIONAL DES ARTS
Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement..........79 397 056 $
(Le crédit 1 est adopté.)
COMMISSION DES CHAMPS DE BATAILLE NATIONAUX
Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement..........6 461 761 $
(Le crédit 1 est adopté.)
COMMISSION DE LA CAPITALE NATIONALE
Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement..........66 412 180 $
Crédit 5 — Dépenses en capital..........22 380 000 $
(Les crédits 1 et 5 sont adoptés.)
OFFICE NATIONAL DU FILM DU CANADA
Crédit 1 — Dépenses du Programme..........61 894 820 $
(Le crédit 1 est adopté.)
MUSÉE DES BEAUX-ARTS DU CANADA
Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement et dépenses en capital..........35 888 410 $
Crédit 5 — Paiements pour l’acquisition d’objets pour la collection et frais connexes..........8 000 000 $
(Les crédits 1 et 5 sont adoptés.)
MUSÉE NATIONAL DES SCIENCES ET DE LA TECHNOLOGIE
Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement et dépenses en capital..........59 979 776 $
(Le crédit 1 est adopté.)
Crédit 1 — Paiements devant servir aux fins prévues par la Loi sur Téléfilm Canada..........95 453 551 $
(Le crédit 1 est adopté.)
La présidente: Dois-je faire rapport du Budget principal des dépenses 2016-2017 à la Chambre?
Des voix: D'accord.
La présidente: Je vous remercie infiniment.
Quelqu'un veut-il proposer une motion d'ajournement?
Un voix: Je la propose.
La présidente: Merci, monsieur Van Loan.
La séance est levée.