:
Monsieur le président, je vous remercie de prendre la place de Mme Fry à la direction de la présente séance.
[Français]
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invitée à prendre la parole devant vous.
Je suis accompagnée du sous-ministre de Patrimoine canadien, M. Graham Flack, ainsi que du dirigeant principal du secteur des finances, M. Andrew Francis.
Votre travail est très important, et vos recherches concernant les effets des technologies numériques sur la consommation de contenu médiatique, la situation dans les musées canadiens ou encore l'avenir de CBC/Radio-Canada sont directement liées à certains des projets du portefeuille dont je veux vous parler aujourd'hui.
[Traduction]
Comme les membres du Comité le savent bien, notre gouvernement considère les arts et la culture du Canada comme hautement prioritaires. De fait, dans le budget de 2016, nous avons investi une somme sans précédent dans le secteur des arts et de la culture, soit 1,9 milliard de dollars sur 5 ans. Il s’agit du plus gros investissement dans ce secteur depuis trois décennies, et nous sommes toujours le seul pays du G7 à avoir investi autant à cet égard.
Les communautés, grandes et petites, continuent de tirer avantage des programmes, des infrastructures et des initiatives qui contribuent à développer une économie vigoureuse et à édifier une société diversifiée et inclusive. Des atouts qui n’auront jamais été aussi importants qu’en cette année de Canada 150.
Depuis mon dernier passage ici, en novembre, nous avons donné le coup d’envoi des célébrations du 150e anniversaire de la Confédération. Des activités se dérouleront tout au long de l’année pour permettre aux Canadiens de se réunir et de réfléchir à leur passé et à tout ce qu’il sera possible de réaliser dans les années à venir.
Au cours de la dernière année, j’ai eu la chance de visiter des communautés de toutes les tailles, partout au pays. J’ai entendu les Canadiens me parler des idées qu’ils ont pour l’avenir de la culture et du contenu canadien dans un monde numérique. Ils ont aussi souligné l’importance de renforcer l’offre de services dans les communautés de langue officielle en situation minoritaire. Je prends très au sérieux mes responsabilités et celles de mon gouvernement à l’égard de chacun de ces enjeux.
[Français]
Le virage vers le numérique a transformé notre monde: les frontières entre les créateurs de contenu, les diffuseurs et les consommateurs s'estompent. Les Canadiens accèdent au contenu créatif sur différentes plateformes, et nous devons le reconnaître.
Les nouveaux acteurs mondiaux, comme les grandes plateformes numériques, sont devenus des intervenants incontournables dans le monde numérique. Dans ce contexte, nos créateurs ont une occasion en or de conquérir de nouveaux marchés internationaux. J'ai hâte de présenter la première stratégie d'exportation culturelle du Canada qui les aidera à y parvenir.
J'ai aussi hâte d'exposer, cette année, ma vision de notre nouvelle trousse d'outils pour notre politique culturelle.
[Traduction]
Aujourd’hui, j’aimerais aborder quelques-unes de nos réalisations et vous parler de ce que nous pourrons mener à bien au cours du prochain exercice grâce au Budget principal des dépenses de 2017-2018. Le ministère demande un montant de 1,4 milliard de dollars, soit une augmentation de 150,2 millions de dollars ou de 11,6 % par rapport à l’exercice précédent. Ce montant comprend 1,2 milliard de dollars en subventions et contributions, 208,8 millions de dollars en dépenses de fonctionnement et 25,8 millions de dollars en crédits législatifs. Permettez-moi d’attirer votre attention sur certains projets que nous avons prévu de réaliser au cours de l’exercice afin de soutenir notre mandat.
[Français]
L'augmentation la plus importante du Budget principal des dépenses vient d'un montant de 84,1 millions de dollars destinés au Fonds du Canada pour les espaces culturels. Ce financement est essentiel pour soutenir les créateurs canadiens et les aider à exprimer leur créativité dans nos communautés dans le cadre d'infrastructures qui leur sont adaptées. Bien entendu, en leur offrant ce soutien, nous contribuons à l'essor de notre société et de notre économie.
[Traduction]
Bien entendu, les langues autochtones font aussi partie intégrante de l’identité canadienne. Par conséquent, le Budget principal des dépenses de 2017-2018 comporte un montant de 17,6 millions de dollars pour augmenter l’offre de services en français et en langues autochtones dans les Territoires du Nord-Ouest, au Yukon et au Nunavut.
[Français]
Notre gouvernement est aussi un ardent défenseur des langues officielles du Canada. Je suis à l'écoute des communautés de langue officielle en situation minoritaire depuis mon entrée en poste, en novembre 2015. Nous avons organisé 22 tables rondes et plus de 7 000 Canadiens ont participé au processus de consultation.
Les priorités de ces communautés sont non seulement les miennes, mais également celles de notre gouvernement. Nous travaillons présentement au plan d'action qui énoncera la vision de notre gouvernement et notre stratégie pour assurer la vitalité de nos deux langues officielles et rehausser le taux de bilinguisme au pays. À cet égard, nous avons connu plusieurs succès en matière de langues officielles que vous connaissez déjà.
Il y a quelques semaines, notre a eu le plaisir de proposer le nom de Madeleine Meilleur au poste de commissaire aux langues officielles. Notre gouvernement est fier du processus rigoureux et fondé sur le mérite qui a mené à la sélection de la candidate pour ce rôle d'agent du Parlement, une nomination qui doit d'ailleurs être validée par les élus de la Chambre des communes et des représentants du Sénat.
Je vous rappelle que le processus de nomination du commissaire aux langues officielles est un processus qui était ouvert à tous les Canadiens et les Canadiennes. Dès le départ, le poste a été affiché sur le site Internet du gouverneur en conseil et accessible à tous.
Le ou la candidate devait répondre à des critères très exigeants en matière d'étude et d'expérience de travail et devait démontrer avoir les connaissances, les compétences et les capacités nécessaires pour défendre à fond nos deux langues officielles.
Un tiers parti, la firme de recrutement Boyden, a évalué les 72 candidatures reçues sur la base des critères énoncés dans la description du poste.
Le comité de sélection, composé d'une majorité de membres de la fonction publique, a fait une analyse en profondeur des dossiers et il a choisi 12 candidats pour passer à la prochaine étape, soit celle des entrevues.
Je tiens à préciser que le comité de sélection fonctionnait par consensus et que tous les intervenants avaient le même poids.
À la lumière de ces entrevues menées par le comité de sélection, moins de 10 candidats ont été retenus pour passer à l'étape suivante, soit celle des évaluations psychométriques et de la vérification des références.
À la suite des évaluations, le comité m'a présenté sa courte liste de candidats retenus en sélection finale.
[Traduction]
En tant que ministre de Patrimoine canadien et ministre responsable des langues officielles, j’ai piloté les entretiens des candidats présélectionnés. Bien que ce ne soit pas obligatoire, j’ai cru important à ce stade-ci de faire l’effort supplémentaire de consulter les critiques de l’opposition en la matière, c’est-à-dire Mme Boucher du Parti conservateur et M. Choquette du NPD. Les compétences émérites de Mme Meilleur, son savoir-faire et son expérience ont été reconnus. À la suite de ces discussions, une lettre officielle de consultation du a été envoyée aux chefs des partis de l’opposition à la Chambre des communes et au Sénat.
[Français]
La candidature de Mme Meilleur est clairement sortie du lot en raison de sa carrière et de sa feuille de route en matière de défense et de promotion des droits linguistiques de la communauté franco-ontarienne. Son expertise unique et pointue en matière de langues officielles l'a placée première parmi les candidats à l'issue de ce processus. Je peux citer son expérience au conseil municipal d'Ottawa, où Mme Meilleur a travaillé avec ses collègues en vue de créer une politique de bilinguisme pour la Ville.
Cet engagement qui consiste à encourager l'inclusion de la communauté francophone d'Ottawa dans la vie municipale a fait suite à la participation intensive de Mme Meilleur dans la campagne pour empêcher la fermeture de l'Hôpital Montfort, l'hôpital franco-ontarien d'Ottawa.
Je tiens aussi à souligner que, durant son mandat de ministre déléguée aux Affaires francophones en Ontario, Mme Meilleur a supervisé la création du poste de commissaire aux services en français de l'Ontario, et assuré l'indépendance de ce bureau.
Notre priorité était de recruter la personne la plus compétente à la tête du Commissariat pour faire respecter la Loi sur les langues officielles. Mme Meilleur est, de toute évidence, cette personne, et sa feuille de route parle d'elle-même. Je suis fière de proposer une candidate qui luttera pour les langues officielles avec la même force et la même rigueur qu'elle l'a fait tout au long de sa carrière.
[Traduction]
Le Budget de 2017 comprend également des fonds destinés à des projets visant à soutenir les langues et les cultures autochtones. À cet égard, permettez-moi de souligner les trois initiatives clés suivantes: nous accorderons 69 millions de dollars sur 3 ans pour améliorer les initiatives sur les langues autochtones qui appuient des activités et des projets communautaires axés sur la préservation et la revitalisation des langues autochtones; Bibliothèque et Archives Canada recevra 14,9 millions de dollars pour poursuivre la numérisation des documents linguistiques et culturels autochtones existants; enfin, le Conseil national de recherches du Canada recevra 6 millions de dollars pour mettre au point, en collaboration avec des intervenants autochtones, une technologie d’information apte à préserver l’histoire orale de ces peuples.
Bien entendu, nous demanderons des fonds additionnels dans le cadre d’un Budget supplémentaire des dépenses pour les mesures liées au Budget de 2017 lorsque les fonds que nous avons déjà demandés seront approuvés.
Je serai ravie de répondre à vos questions.
[Français]
Merci.
:
Je vous remercie de la question.
En effet, nous avons lancé les festivités de Canada 150 le 31 décembre dans 19 villes du pays. Quatre thématiques encadrent cette célébration: l'environnement, la jeunesse, la diversité et l'inclusion, ainsi que la réconciliation avec les peuples autochtones. Nous avons un fonds de 200 millions de dollars pour soutenir la programmation dans le contexte de cette célébration. Nous avons reçu des demandes de projets pour environ 1,7 milliard de dollars. On voit donc qu'il y a beaucoup d'intérêt.
D'ailleurs, j'ai eu l'occasion de faire une annonce avec vous, monsieur le député, au Zoo de Granby la semaine passée pour un projet communautaire intéressant. Nous avons accordé 148 000 $ pour soutenir un projet de nature environnementale afin de développer la conscience environnementale chez les gens des régions de la Montérégie et de l'Estrie.
Dans le contexte de Canada 150, nous avons plusieurs festivités qui vont être annoncées sous peu. Nous allons célébrer quatre fêtes en particulier. La première est la Journée nationale des Autochtones qui aura lieu le 21 juin; la deuxième est la Fête nationale du Québec et la fête de tous les francophones, qui se tiendra le 24 juin; la troisième est la Journée canadienne du multiculturalisme, qui aura lieu le 26 juin; et finalement la Fête du Canada, qui se tiendra, comme toujours, le 1er juillet. Tout au cours de ces festivités, les 19 villes vont être appelées à participer. Pour s'assurer d'avoir une bonne représentation et un appui dans les 19 villes, la Fête du Canada sera, quant à elle, célébrée dans les 19 villes.
Les gens intéressés à avoir davantage d'information pourront consulter le site Internet. Il y a également une application mobile, Passeport 2017. J'invite tous les députés ici présents et les sénateurs à télécharger l'application mobile. Bien entendu, les gens pourront avoir accès à l'information grâce à cette application mobile.
:
Monsieur le président, c’est un plaisir de vous voir ici.
Madame la ministre, votre présence est, elle aussi, très appréciée.
J’aimerais parler un peu de ce que je perçois comme une grande erreur du gouvernement du Canada qui, dans le cadre de la guerre qu’il fait à l’histoire, a choisi d’exclure les sujets historiques et la Confédération des célébrations du 150e anniversaire de la Confédération. Ce qui devient bien évident avec le temps, c’est qu’il y a un véritable fossé entre l’état d’esprit des Canadiens — je parle de la société canadienne dans son ensemble — et celui du gouvernement, un écart qui, en quelque sorte, dépeint le gouvernement comme étant élitiste et coupé de la réalité.
Je veux vous montrer qu’il y a présentement un énorme mouvement de fond qui reconnaît l’importance de ces thèmes que sont l’histoire et la Confédération, et ce, malgré l’entêtement du gouvernement et son refus mal avisé de le faire. Permettez-moi de vous donner quelques exemples.
La Presse canadienne publie depuis un certain temps des articles sous le thème « Canada 150: History of a nation », ou si vous préférez, Canada 150, l'histoire d’une nation. Il y a un sujet différent chaque semaine.
Sur la page d’accueil de son site Web, le Conseil des Jeux du Canada affiche des photos des Pères de la Confédération, et le thème des jeux de 2017 qui se tiendront à Winnipeg est 50 ans de Jeux du Canada, 150 ans de Confédération.
L’église St. Andrew de Toronto a organisé l'événement « Singing Our History: A Canada 150 Celebration », ou Chantons notre histoire, célébrons le 150e anniversaire du Canada.
Les étudiants de l’école secondaire du district de Waterdown ont organisé une exposition qui se penche sur l’histoire régionale et tisse des liens entre cette dernière et l’histoire canadienne dans son ensemble.
Le Festival international du film de Toronto tient une exposition intitulée 150 oeuvres essentielles de l’histoire du cinéma canadien.
Il y a certes toutes ces choses que font les organismes de ce type, mais le secteur canadien des universités et des établissements d’enseignement n’est pas en reste. Par exemple, l’Université de Regina tient une série de conférences sur le thème de la Confédération et de l’édification du Canada. L’Université York a organisé une conférence sur les 150 idées qui ont fait le Canada. L’Université Simon Fraser a elle aussi organisé une série de conférences sur divers aspects de l’histoire canadienne et de la Confédération, série qu’elle a intitulée « Canada 150: Confederation in Question ».
Il y a aussi les collectivités qui, spontanément, organisent différentes choses à cet égard, dont la mienne, Georgina, qui a décidé de mettre l’accent sur l’histoire. Dans le cadre de Canada 150, Brockville célèbre 150 ans d’histoire en 150 jours. En Alberta, la ville d’Okotoks retrace son histoire depuis la Confédération avec l’exposition Our Place in History. Nanaimo célèbre le 150e anniversaire du Canada par des récits qui créent des liens entre l’histoire locale et l’histoire nationale. La ville de Whitchurch-Stouffville a organisé une série de conférences axées sur l’histoire ainsi que des randonnées pédestres — dans le cadre des Promenades de Jane — qui permettent aux participants de faire la tournée des résidences datant d’avant la Confédération et de faire des liens avec l’histoire. Sault Ste. Marie a aussi prévu un certain nombre d’activités liées à la Confédération. Ma préférée est un dîner de homard organisé pour commémorer la première conférence sur la Confédération.
L’écart entre l’approche élitiste adoptée par le gouvernement — c'est-à-dire d’exclure les sujets historiques — et les préoccupations des Canadiens ordinaires est si grand que le site The Beaverton a publié un article satirique où l’on affirme que 75 % du budget de Canada 150 a été utilisé pour dissimuler les pires moments de notre histoire. Des satires de cette nature en disent long sur l’ampleur de l’écart qui existe entre ce que les Canadiens comprennent de façon intuitive du 150e anniversaire de la Confédération — nommément, de célébrer notre histoire et la Confédération — et l’entêtement crasse du gouvernement à refuser d’inclure ces thèmes dans les célébrations.
Je ne vois aucune objection aux thèmes que vous proposez, mais allez-vous reconnaître que c’était une erreur d’exclure l’histoire et la Confédération des thèmes des célébrations du 150e anniversaire de la Confédération?
:
Monsieur le président, j'aimerais remettre les pendules à l'heure.
Nous sommes, bien entendu, absolument ravis de célébrer le 150e anniversaire de la Confédération. L'un des événements phares de ces célébrations sera l'inauguration, le 1er juillet prochain, de la Salle de l'histoire canadienne au Musée canadien de l'histoire, salle où sera présentée l'histoire de notre pays. Ce sera l'un des principaux legs de notre gouvernement.
De plus, nous participons activement au financement de nombreux projets ayant un lien avec l'histoire, dont celui qui a été présenté par le Festival international du film de Toronto et dont mon collègue a parlé. Je tiens seulement à ce qu'il comprenne que c'est Patrimoine canadien qui a financé ce projet.
Permettez-moi de vous donner d'autres exemples. L'un d'eux est Héritières du suffrage de l'organisme À voix égales, une initiative qui vise à célébrer le 100e anniversaire du droit de vote pour les femmes. Bien entendu, nous étions tous là et nous avons vu ces 338 jolies jeunes femmes occuper nos sièges. C'était un grand moment pour notre Parlement.
Je pourrais aussi parler du monument qui célèbrera le 100e anniversaire de la Coupe Stanley, et du projet First World War in colour de la Fondation Vimy, qui vise à souligner le 100e anniversaire des batailles de Vimy et de Passchendaele.
À l'Île du Prince-Édouard, qu'aime beaucoup mon secrétaire parlementaire, il y a une commémoration de la Conférence de Charlottetown de 1864. Nous avons financé le projet Celebrate the Creation of Our Nation (2014-2017) — ou Célébrons la création de notre nation — à hauteur de 5 millions de dollars.
Je sais que mon collègue, M. Van Loan s'intéresse beaucoup aux musées, notamment à ceux qui ont des projets à caractère historique, que j'aime aussi beaucoup. Je voudrais donc lui donner quelques exemples de projets que nous avons financés pour souligner l'importance de l'histoire.
Le Waterloo Region Museum a reçu près de 200 000 $ pour son exposition sur l'influence que les femmes ont eue sur la société canadienne depuis la Confédération. À la galerie Justina M. Barnicke, on présente une exposition sur l'histoire de l'art canadien — A Story of Canadian Art — pour marquer le 150e anniversaire de la Confédération, et le Musée maritime du Québec présente Sur les traces de Franklin, qui brosse un portrait de la grande quête de Franklin dans le contexte de ses voyages dans l'Arctique canadien.
Il y a cette autre exposition que mon collègue Seamus O'Regan aimerait sûrement beaucoup puisqu'elle est présentée à la galerie d'art du campus de Grenfell de l'Université Memorial, à Terre-Neuve. Il s'agit d'Architecture and National Identity: The Centennial Projects 50 Years On, qui revient sur de grands projets d'architecture qui ont marqué le paysage culturel du Canada il y a 50 ans.
Je pourrais en nommer d'autres, mais, comme je viens de Montréal, je me contenterai de mentionner encore le lancement des célébrations du 375e anniversaire de fondation de Montréal qui se tenait le 17 mai. J'espère de tout mon coeur que nous allons profiter du 150e anniversaire pour revenir sur notre passé, certes, mais aussi pour réfléchir à toutes les possibilités que nous offre l'avenir.
Je vous remercie, madame la ministre, monsieur Flack et monsieur Francis, d'être présents.
D'emblée, je vous dirais que les considérations sur Mme Meilleur ne sont pas ma préoccupation principale. Il n'y a aucun doute sur le fait qu'elle a défendu les intérêts des francophones. Je ne parlerai pas au nom de mon collègue M. Choquette, mais il est clair que la nomination non partisane annoncée lors de belles campagnes, les voies ensoleillées, et ainsi de suite, tout cela est un peu maladroit. Cela vous oblige à « patiner », et en ce sens, vous avez toute ma sympathie. Bien que ce soit une bonne candidate, il est clair que le processus a été un peu boiteux.
Pour ma part, je désire aborder un sujet qui m'apparaît beaucoup plus impératif et urgent. Je parle ici de la catastrophe qui s'annonce du côté de nos médias. Vous avez entrepris avec beaucoup de courage une importante révision de nos programmes et de nos politiques. Or, vous avez pris
[Traduction]
une bouchée trop grosse pour ce que vous pouvez avaler.
[Français]
Je peux vous en parler, étant donné que nous, les membres du Comité, vivons un peu la même situation dans le cadre de notre étude sur les médias. C'est tellement vaste qu'il devient difficile de trouver des solutions.
Comme je l'ai dit à votre sous-ministre en arrivant, je comprends la situation, mais j'espère qu'il y a quelque chose « au four » présentement. En effet, plus le temps passe, plus la situation se dégrade. En attendant, il faudrait surtout s'assurer que les grands joueurs de l'écosystème médiatique n'improvisent pas des solutions à deux sous, comme vient de le faire le CRTC.
Voici ma première question.
Allez-vous renvoyer les décisions que le CRTC a prises le 15 mai dernier pour qu'elles soient examinées et demander la tenue de nouvelles audiences?
L'article 28 de la Loi sur la radiodiffusion vous permet de le faire. Beaucoup de groupes vous demandent d'agir en ce sens. Vous m'avez dit hier que les gens de l'industrie n'avaient qu'à s'exprimer. Or ils l'ont fait. Depuis deux semaines, ils vous demandent de prendre ces mesures.
Allez-vous renvoyer pour examen les décisions du CRTC?
:
Comme je le disais, il y a un décalage entre le refus du gouvernement d’autoriser l’utilisation de l’histoire et de la Confédération comme thèmes pour le 150
e anniversaire du Canada et ce que les Canadiens ordinaires font dans leur collectivité. J’ai passé en revue un grand nombre de ces initiatives.
Cela se produit également dans le secteur privé. Les éditeurs Fitzhenry & Whiteside célèbrent cet anniversaire en brossant le portrait de nos livres sur l’histoire canadienne. L’entreprise Air Seaplanes de Vancouver possède 38 aéronefs Otter et Beaver qui sont emblématiques de l’aviation et de l’histoire canadienne. On est en train de repeindre certains d'entre eux aux couleurs particulières de Canada 150 afin de le démontrer. L’entreprise Moosehead Breweries a lancé à la télé une annonce qui signale que « nous sommes toujours des pionniers ». L’annonce montre un transporteur à courroie sur lequel défilent des bouteilles qui portent des étiquettes illustrant l’histoire du Canada. CIBC relie son histoire à celle du Canada. Le Chemin de fer Canadien Pacifique a lancé une initiative relative aux trains transcontinentaux qui compte 13 arrêts commémorant le premier voyage ferroviaire transcontinental.
Puis il y a mon initiative préférée. L’entreprise Clera Windows a commandé une merveilleuse publicité qui dit ce qui suit : « Même nos pères fondateurs avaient de magnifiques fenêtres. Vous le pouvez aussi! Joyeux 150e anniversaire, cher Canada! » Bien entendu, l’image affichée est celle que nous connaissons tous si bien.
Le secteur privé fait ce qu’il faut faire.
Selon moi, le gouvernement libéral a également négligé de rendre hommage à notre histoire et à nos traditions lorsqu’il a pris la regrettable décision de ne pas commander des médailles pour honorer les Canadiens ordinaires. Des médailles ont été remises pendant l’année du 125e anniversaire du Canada et l’année du centenaire afin d’honorer des Canadiens ordinaires, de même que lors du jubilé de diamant de la Confédération en 1927. Bien sûr, des médailles ont été décernées lors de la Confédération. Même si l’initiative avait bien progressé sous le gouvernement précédent, elle a été annulée par le gouvernement libéral.
Des gens sont en train d’intervenir. Bon nombre de collectivités organisent à l’occasion de la fête du Canada des célébrations pendant lesquelles elles remettront des prix pour rendre hommage aux chefs de file de leur région. La ville de Bradford West Gwillimbury, qui fait partie de ma circonscription, est l’une de ces collectivités. En plus des initiatives prises par des collectivités comme celles-ci, le département d’histoire de l’Université St. Francis Xavier lance une nouvelle tradition en remettant des épinglettes à ses diplômés en histoire.
Alors, croyez-le ou non, le secteur privé intervient pour combler la lacune. L’entreprise Molson met en oeuvre un projet visant à obtenir, à l’échelle nationale, les noms d’importants membres des collectivités. Elle offrira à 150 d’entre eux un de ses réfrigérateurs à bière rouge.
Les Canadiens montrent clairement leur désir d’être reconnus de cette façon, mais, encore une fois, le gouvernement libéral a échoué à la tâche en se défilant. Reconnaîtrez-vous que cela a été une erreur, l’abandon d’une tradition qui tenait grandement à coeur aux Canadiens? Est-ce quelque chose que vous souhaiteriez avoir fait différemment, si vous pouviez recommencer?
:
Je vous remercie de la question.
J'ai eu l'occasion plus tôt de parler brièvement, en réponse à la question de notre collègue Mme Dabrusin, de l'importance de la diversité culturelle. Pourquoi la diversité culturelle est-elle importante? En fait, c'est que le Canada est signataire de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l'Unesco. À l'époque où la convention a été signée, le Canada était vraiment le leader dans le développement de ce concept, qui visait essentiellement à protéger les différentes mesures législatives et réglementations nationales dans le domaine culturel. Il y a 140 signataires qui ont adhéré à cette convention. Elle est la référence dans toutes les grandes ententes en matière de commerce international, notamment l'AECG.
À présent, je veux inclure ce concept dans les discussions avec les représentants des plateformes numériques. C'est pourquoi je suis allée en parler à l'Unesco. Je suis aussi allée au Forum économique mondial, au G7 de la culture avec les ministres de la culture, et également à Silicon Valley pour parler de ce qu'est le concept de diversité culturelle sur les plateformes numériques, dans un contexte numérique. Cela constitue une première.
Dans le cadre de mes discussions avec Twitter, Facebook, YouTube et le géant Google qui inclut, bien entendu, YouTube, j'ai présenté cinq importants principes.
[Traduction]
En ce qui concerne les plateformes numériques, j’ai parlé essentiellement de la nature du contrat social d’Internet. À mon avis, il englobe cinq éléments. Le premier est la diversité des voix, le deuxième, la capacité de soutenir un contenu local, la troisième, l’accès à des sources de nouvelles fiables, le quatrième, la lutte contre la cyberintimidation et les discours haineux en ligne, le cinquième, l’équité envers les auteurs, dont nous avons parlé avec nos collègues, M. Nantel et Mme Dabrusin. Cette discussion a été très intéressante.
Nous devons continuer de mener cette discussion, parce que le Canada est habituellement le premier marché d’exportation des États-Unis. C’est la raison pour laquelle nous ressentons les effets des plateformes numériques avant un grand nombre d’autres pays. Nous devons jouer ce rôle de chef de file, tout en élaborant une politique qui est adaptée à l’ère numérique.
Cela m’amène à répondre à votre deuxième question à propos de l’importance que revêt la neutralité d’Internet. Qu’est-ce que la neutralité d’Internet? C’est le fait d’être en mesure de traiter toutes les données de la même façon. C’est le fait de traiter les données sur Internet comme nous traitons l’électricité. La facture que vous recevez ne varie pas en fonction de l’ampoule que vous utilisez; elle varie en fonction de l’électricité que vous utilisez en général.
La neutralité d’Internet repose sur une politique économique et une politique sociale. Il y a une facette économique parce que nous voulons nous assurer qu’Internet est un espace ouvert et libre où les entreprises en démarrage ou non peuvent élaborer de nouveaux modèles d’affaires, de nouveaux projets qui finiront par stimuler l’innovation et la croissance. Cet aspect est extrêmement important. La neutralité exige une politique sociale parce qu’Internet est un outil qui donne accès à des connaissances. C’est l’outil le plus puissant de toute l’histoire de l’humanité. Nous, les membres du gouvernement, voulons veiller à ce que même les gens moins fortunés puissent avoir accès aux données, peu importe leur capacité de payer pour le contenu. Voilà pourquoi la neutralité d’Internet repose non seulement sur une politique économique, mais aussi sur une politique sociale, et nous allons la défendre.
Nous ne considérons pas que la neutralité d’Internet va à l’encontre de sa diversité culturelle. Nous estimons que, tout en garantissant qu’Internet est un espace ouvert et libre, nous pouvons assurer une diversité en matière de voix et de choix. Au bout du compte, il est impossible d’avoir de vraies options sans diversité.
:
Je remercie infiniment la ministre et son personnel de leur présence.
Nous consentons à l'unanimité à voter sur l'ensemble des crédits du Budget principal des dépenses.
CONSEIL DES ARTS DU CANADA
ç
Crédit 1—Paiements au Conseil..........257 347 387 $
(Le crédit 1 est adopté.)
ç
Crédit 1—Dépenses de fonctionnement..........1 076 202 798 $
ç
Crédit 5—Fonds de roulement..........4 000 000 $
ç
Crédit 10—Dépenses en capital..........107 821 000 $
(Les crédits 1, 5 et 10 sont adoptés.)
MUSÉE CANADIEN DES DROITS DE LA PERSONNE
ç
Crédit 1—Dépenses de fonctionnement et dépenses en capital..........24 865 000 $
(Le crédit 1 est adopté.)
MUSÉE CANADIEN DE L'HISTOIRE
ç
Crédit 1—Dépenses de fonctionnement et dépenses en capital..........71 600 477 $
(Le crédit 1 est adopté.)
MUSÉE CANADIEN DE L'IMMIGRATION DU QUAI 21
ç
Crédit 1—Dépenses de fonctionnement et dépenses en capital..........7 820 000 $
(Le crédit 1 est adopté.)
MUSÉE CANADIEN DE LA NATURE
ç
Crédit 1—Dépenses de fonctionnement et dépenses en capital..........32 515 112 $
(Le crédit 1 est adopté.)
CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES
ç
Crédit 1—Dépenses du programme..........5 040 595 $
(Le crédit 1 est adopté.)
MINISTÈRE DU PATRIMOINE CANADIEN
ç
Crédit 1—Dépenses de fonctionnement..........208 821 920 $
ç
Crédit 5—Subventions et contributions..........1 210 058 005 $
(Les crédits 1 et 5 sont adoptés.)
BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES DU CANADA
ç
Crédit 1—Dépenses de fonctionnement..........92 746 852 $
ç
Crédit 5—Dépenses en capital..........12 153 065 $
(Les crédits 1 et 5 sont adoptés.)
SOCIÉTÉ DU CENTRE NATIONAL DES ARTS
ç
Crédit 1—Dépenses de fonctionnement..........140 034 681 $
(Le crédit 1 est adopté.)
COMMISSION DES CHAMPS DE BATAILLES NATIONAUX
ç
Crédit 1—Dépenses du programme..........7 520 761 $
(Le crédit 1 est adopté.)
COMMISSION DE LA CAPITALE NATIONALE
ç
Crédit 1—Dépenses de fonctionnement..........67 590 380 $
ç
Crédit 5—Dépenses en capital..........24 304 870 $
(Les crédits 1 et 5 sont adoptés.)
ç
Crédit 1—Dépenses du programme..........74 375 345 $
(Le crédit 1 est adopté.)
MUSÉE DES BEAUX-ARTS DU CANADA
ç
Crédit 1—Dépenses de fonctionnement et dépenses en capital..........46 203 410 $
ç
Crédit 5—Acquisition d'objets pour la collection du Musée et frais connexes..........8 000 000 $
(Les crédits 1 et 5 sont adoptés.)
MUSÉE NATIONAL DES SCIENCES ET DE LA TECHNOLOGIE
ç
Crédit 1—Dépenses de fonctionnement et dépenses en capital..........144 527 796 $
(Le crédit 1 est adopté.)
ç
Crédit 1—Paiements à la société devant servir aux fins prévues par la Loi sur Téléfilm Canada..........100 453 551 $
(Le crédit 1 est adopté.)
Le vice-président (M. Larry Maguire): Le Budget principal des dépenses de 2017-2018 est-il adopté moins les montants attribués à titre de crédit provisoire?
Des députés: D'accord.
Le vice-président (M. Larry Maguire): Puis-je faire rapport du Budget principal des dépenses 2017-2018 à la Chambre?
Des députés: D'accord.
Le vice-président (M. Larry Maguire): Merci.
La séance est levée.