J'aimerais commencer par parler un peu de mon parcours pour que vous sachiez qui je suis. Je suis directeur de l'Aga Khan Museum depuis 2012. Le musée a ouvert ses portes en 2014, il y a trois ans et demi.
Je suis archéologue spécialiste de la Grèce. J'ai été universitaire presque toute ma vie. Je suis né aux États-Unis, mais j'ai passé la majeure partie de ma vie professionnelle au Royaume-Uni avant de venir au Canada il y a six ans pour occuper mes fonctions actuelles. J'ai donc acquis de l'expérience dans les musées des États-Unis et ceux du Royaume-Uni, où j'ai passé beaucoup de temps, et, bien entendu, au Canada en tant que nouveau venu dans votre formidable écosystème culturel.
L'Aga Khan Museum est un des musées les plus récents au monde. Il a ouvert ses portes en 2014 et se spécialise dans les arts et la culture du monde musulman, ce qui est très inhabituel. À vrai dire, c'est le seul musée d'art islamique en Amérique du Nord. Il a été fondé par Son Altesse l'Aga Khan, qui voulait créer une institution culturelle qui permet aux gens de comprendre la diversité des arts et des cultures du monde musulman sur une période de 1 400 ans. À notre musée, nous ne cherchons pas uniquement à présenter des oeuvres d'art magnifiques. Nous voulons surtout raconter aux gens des histoires sur la multitude de cultures qui constituent le monde musulman et sur les liens entre ces cultures dans le temps et dans l'espace.
Notre musée est également très inhabituel parce que nous ne nous limitons pas aux objets et aux arts visuels. Nous nous intéressons aussi aux arts de la scène. Notre musée est un hybride entre des objets et des spectacles. La raison en est très simple. Dans le domaine des arts, on ne peut pas faire de distinction entre le visuel et le vivant. Il faut tenir compte des deux pour pouvoir parler des cultures à l'origine de ces objets et de ces formes musicales et littéraires.
Notre musée a beaucoup de défis en commun avec les autres musées du pays. Bien entendu, un musée se doit de relever l'important défi de l'établissement de son image en fonction de ce qui le rend unique parmi ses pairs, mais aussi parmi les institutions internationales.
Même si notre musée est établi à Toronto, au Canada, nous le considérons certainement comme un musée international. La plupart de nos expositions s'appuient sur des objets et une expertise du monde entier. Je suis très heureux de dire que parmi les 15 expositions que nous avons créées, je crois que 10 d'entre elles prenaient appui sur une expertise venant de l'extérieur du Canada. Je pense que c'est très important, car lorsqu'il s'agit d'un domaine entièrement nouveau, il faut faire partie d'une communauté internationale plus vaste.
L'établissement de notre image est un des défis auxquels nous faisons face. De toute évidence, la promotion de notre musée et l'utilisation efficace de l'argent dépensé à cette fin représentent l'un de nos grands défis. Je pense que s'il y a une chose que répètent sans cesse toutes les petites institutions culturelles, c'est que le financement demeure l'un de leurs plus importants défis.
Même si notre musée a été fondé et créé à l'aide d'un cadeau de Son Altesse ayant servi à construire l'immeuble et à obtenir des collections, nous nous battons tous les jours pour chaque sou que nous dépensons dans notre budget. Les sommes investies initialement viennent peut-être d'un cadeau, mais nos fonds de fonctionnement viennent sans aucun doute de nos activités de financement. Nos recettes ne représentent que 25 % de nos fonds de fonctionnement, tandis que la différence de 75 % vient de collectes de fonds et de dons. Je suis heureux de dire que nous avons atteint une très bonne cible annuelle depuis l'ouverture du musée, mais pour assurer l'autonomie de ce genre d'institutions, le financement demeure le principal défi auquel nous faisons tous face. Je crois que c'est représentatif des petits musées partout au Canada.
J'ai examiné les petits musées du pays. Il y en a énormément. En revanche, quand on compte le nombre de grands musées provinciaux, fédéraux et municipaux, on constate qu'il n'y en a qu'une poignée. Il y en a peut-être 20 qui tomberaient dans la colossale catégorie des grands musées. Les petits musées se comptent toutefois par centaines, voire par milliers. Je crois que j'ai vu le chiffre de 2 000 musées de petite taille au pays.
Ce qui est important à propos de ces musées, c'est qu'ils procurent une diversité et des idées, qu'ils racontent des histoires et qu'ils représentent aussi les nombreuses collectivités dont ils font partie ou dans lesquelles ils se trouvent.
Ces petits musées mènent tous une lutte difficile pour financer leurs activités. La plupart d'entre eux reçoivent à cette fin très peu d'argent du gouvernement, mais ils ont pourtant un rôle important à jouer dans l'écosystème patrimonial et artistique du pays. Je pense qu'une des choses formidables à propos de ces petits musées, c'est qu'ils sont à l'origine d'excellentes idées compte tenu de leur diversité et de leurs nombreux talents.
À Toronto, le groupe dont nous faisons partie compte également le musée des textiles, le musée Gardiner et le Bata Shoe Museum, et je constate que ces musées se surpassent non seulement pour ce qui est de trouver des idées, mais aussi pour attirer des talents internationaux ainsi que des idées et des collections au pays. Ils sont à l'image de leur domaine de spécialité, et je le répète, ils sont spécialisés. Toutefois, compte tenu de leurs domaines de spécialité, ils se concentrent sur une chose, ce qui est formidable parce qu'ils mettent l'accent non seulement sur leur matière, mais aussi sur les communautés qu'ils représentent et dans lesquelles ils ont un nombre impressionnant d'abonnés. Je pense que le secteur des petits musées se porte à merveille au pays, dans la mesure où les idées sont là, mais le financement demeure le principal défi.
J'ai mentionné qu'une proportion de 75 % du budget de fonctionnement des musées vient de subventions et de collectes de fonds, tandis que la proportion de fonds publics de toutes sortes n'est que de 1 %. Cela s'explique en partie du fait que les musées doivent avoir mené des activités pendant trois ou cinq ans pour pouvoir même présenter une demande de financement gouvernemental. Nous commençons tout juste à franchir ce seuil. L'avantage du financement gouvernemental, c'est qu'il donne aux musées des fonds très importants qui leur permettent de créer leurs programmes. Nous sommes très reconnaissants du financement accordé.
Ce qu'on reproche au gouvernement lorsqu'il finance les petits musées, c'est qu'il est souvent question de projets et de court terme. Le financement de projets et le financement à court terme peuvent contribuer à la mise en place de ces programmes, mais il n'aide pas l'organisation à long terme des activités d'un musée. C'est du court terme. Cela ne permet pas d'accroître la capacité d'un musée ou de l'aider à se financer à long terme.
Si l'on veut favoriser et stimuler la créativité au pays, perpétuer les pratiques exemplaires et même innover, je crois que le modèle de financement des petits musées et des petites institutions doit être examiné de très près. Nous devons trouver des modèles de financement qui permettent à ces musées de penser à long terme, de ne pas se limiter à des projets à court terme. Je pense que ce sera l'un des plus grands défis que vous devrez relever dans votre étude de l'utilisation future des fonds publics par les petits musées.
Merci beaucoup.
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Madame la présidente, chers membres du Comité, je vous remercie de me donner l'occasion de contribuer à l'importante étude que vous venez d'entreprendre.
Je vais parler un peu de l'Association of Nova Scotia Museums et vous donner ensuite ce que je considère comme des exemples très précis de notre travail qui se rapportent à l'étude entamée par votre comité.
L'Association of Nova Scotia Museums — que nous appelons l'ANSM — est un organisme à but non lucratif ayant pour but de soutenir les musées de la Nouvelle-Écosse. Notre objectif est que tous les musées néo-écossais soient appréciés des Néo-Écossais, durables et exploités conformément aux normes d'excellence établies. Le mandat de l'Association of Nova Scotia Museums, en partenariat avec des musées, des collectivités et des collaborateurs, est d'encourager le recours à des pratiques exemplaires professionnelles dans les musées de la province, de sensibiliser les Néo-Écossais à la valeur des musées et de l'histoire néo-écossaise, et de défendre les musées de la province.
L'ANSM fait partie d'un réseau canadien d'associations de musées provinciales et territoriales. Ces associations remplissent essentiellement les mêmes fonctions dans leur coin de pays, même si elles se sont toutes adaptées aux intérêts et aux dossiers propres à leur région. En général, les associations de musées provinciales et territoriales offrent toutes de la formation et un soutien connexe aux travailleurs des musées.
L'ANSM offre aussi des programmes mis au point pour donner un soutien dans des domaines clés des pratiques des musées. Notre programme d'évaluation des musées porte sur l'importance pour les musées des normes et de la reddition de comptes. Nous avons aussi un service de consultations qui met surtout l'accent sur les pratiques de gestion des collections et qui offre un système de gestion des collections, qui alimente à son tour NovaMuse, un site Web de collections. De plus, notre programme d'études en muséologie offre des modules d'apprentissage fondamental dans des domaines clés des pratiques des musées et des organismes à but non lucratif. Ce programme est soutenu par des activités d'apprentissage avancé et spécialisé. Le mémoire que l'ANSM présentera au Comité permanent du patrimoine canadien prendra appui sur le contexte et les connaissances obtenus grâce à ces programmes.
En ce qui a trait à l'évaluation des musées, en 2016, l'ANSM a lancé dans la province un nouveau programme, le MEP. Cette importante nouvelle initiative vise à resserrer les normes de pratique des musées. Nous avons déjà procédé à une évaluation des musées communautaires pour vérifier les critères de responsabilité d'un programme provincial de subventions de fonctionnement. Le nouveau processus s'appuie sur des pratiques exemplaires de programmes similaires, tant à l'échelle nationale, en Alberta, qu'à l'échelle internationale, aux États-Unis et au Royaume-Uni.
Le MEP vise à recueillir en deux étapes des renseignements fiables auprès des musées. Des documents doivent être présentés dans des domaines clés des pratiques des musées. Un examen des documents est suivi d'une visite d'évaluation des lieux effectuée par une équipe de trois évaluateurs ayant en moyenne 30 ans d'expérience de travail dans un musée ou un domaine de la préservation du patrimoine. L'évaluation des lieux a permis de mieux comprendre les mécanismes de reddition de comptes et la capacité des musées. Les renseignements recueillis aux deux étapes de l'évaluation sont distillés dans un rapport détaillé pour chaque musée. Un rapport global est ensuite préparé pour le gouvernement provincial et distribué à titre informatif. J'ai joint un rapport complet dans la trousse d'information que je vous ai remise. Ce mémoire comprend des conclusions du rapport qui sont pertinentes dans le cadre du travail du Comité.
Les sphères d'activités examinées dans le processus d'évaluation sont la gouvernance, la gestion, la gestion des collections, les installations, l'interprétation, ainsi que la commercialisation et la production de recettes. Soixante-six musées communautaires ont été évalués, et la note globale est de 64,6 %. Sur le plan de la gouvernance, les notes étaient raisonnablement stables avec une moyenne de 75,5 %, alors que la note moyenne en matière de gestion était de 53,9 %. Cela semble indiquer d'importantes lacunes de mise en oeuvre des procédures dans les pratiques de gestion, du cadre de gouvernance aux politiques. Dans un grand nombre de musées, il y avait effectivement un grave manque de soutien aux travailleurs, rémunérés et non rémunérés, en ce qui a trait aux procédures des ressources humaines et à la formation.
Le nombre de musées dont le personnel n'a pas d'expérience à l'égard du processus d'évaluation est une tendance préoccupante qui a été observée grâce aux évaluations de 2016. Parmi les 66 musées évalués, 28 ont indiqué qu'aucune personne actuellement associée à leur organisme n'avait participé à un processus d'évaluation précédent ou ne travaillait avec le musée depuis plus de cinq ans. Cela signifie que 42 % des musées souffrent d'une perte importante de mémoire organisationnelle. Mise à part la perte d'ordre pratique que cela représente sur le plan de la fonctionnalité organisationnelle, c'est également quasi catastrophique compte tenu de la perte de connaissances liées aux collections et à leur valeur.
Cela illustre la situation bien réelle à laquelle nous faisons face au pays alors que la génération du baby-boom se retire du marché du travail et, de plus en plus, du groupe de bénévoles qui a initialement mis sur pied ces organismes de préservation du patrimoine des années 1960 aux années 1980. Les musées dépendent toujours beaucoup de la bonne volonté, de l'expertise et de la passion de personnes qui s'engagent à soutenir leurs activités. On pourrait soutenir qu'aucun musée n'est viable sans cette contribution volontaire. La planification de la relève est une pratique importante à laquelle peu de musées peuvent se livrer. À mesure que les ressources déjà limitées sont sollicitées davantage, l'embauche de jeunes professionnels pour entamer le processus de développement professionnel de la gestion de l'apprentissage et des rôles de conservation ralentit. Les salaires dans les musées sont généralement faibles comparativement aux moyennes nationales, surtout lorsqu'on tient compte des compétences complexes nécessaires et des heures supplémentaires qu'il faut faire au-delà des heures normales de travail.
Nous avons grandement besoin d'une stratégie nationale de formation des travailleurs des musées au Canada. Nous devons en faire davantage pour offrir un soutien à la formation dont tout le personnel des musées peut tirer parti. À mesure que les membres de la vieille garde se retirent de leur rôle de conservateurs du patrimoine canadien, il faut soutenir une nouvelle génération en lui donnant les outils et les connaissances nécessaires pour poursuivre les activités des musées et faire en sorte que ce sont les organismes publics efficaces auxquels les Canadiens s'attendent.
Les normes de pratique sont essentielles aux musées. En tant qu'organismes de services offerts dans l'intérêt du public, les musées reçoivent habituellement dans les sondages d'opinion publique de bonnes notes en ce qui a trait à leur pertinence et à leur importance pour la société, mais ils leur manquent pourtant cruellement de ressources, ce qui ne contribue guère à la mise en place de normes de pratique ou au respect de ces normes. De nombreux musées servent de centres communautaires essentiels, et ce sont des organismes efficaces pour rendre un service précieux et complexe à la société en nous faisant comprendre le monde d'aujourd'hui dans le contexte de notre histoire commune. Dans le cadre des évaluations, la question de l'engagement communautaire a obtenu une note globale de 52 %, ce qui est faible pour cette fonction très importante des musées. Les musées communautaires, qui ont obtenu de bons résultats dans l'ensemble, affichent habituellement de bons résultats à cet égard. Ce n'est probablement pas un hasard s'il y a un lien entre la compréhension organisationnelle du service communautaire, d'une part, et l'engagement à cet égard ainsi que la vigueur dans la fonctionnalité opérationnelle et le respect des normes de pratique, d'autre part.
Pour ce qui est de la gestion des collections et du site NovaMuse, un service de consultations qui existe depuis 12 ans s'est révélé être un élément essentiel du soutien d'ordre pratique offert aux musées communautaires en Nouvelle-Écosse. Ce service tire son origine d'un projet de résidants de la province qui ont reconnu le besoin collectif de formation axée sur les systèmes informatiques de gestion des collections et sur des domaines connexes, de soutien technique et d'équipement. Ensemble, les musées communautaires peuvent rassembler des fonds pour soutenir leurs besoins communs d'une manière beaucoup plus efficace que ce qu'ils peuvent faire individuellement. Ce service est un bon exemple de mise en commun efficace des ressources qui repose sur les normes professionnelles.
Le service a évolué au fil du temps pour permettre au public de consulter de l'information sur les collections de plus de 50 musées communautaires de la Nouvelle-Écosse. Plus de 300 000 dossiers de collection, qui portent surtout sur des artefacts sociaux et historiques, sont rendus publics sur le site Web NovaMuse. Ce site Web est un outil interactif qui permet aux membres du public d'apporter leurs propres contributions aux renseignements sur les artefacts et de créer leurs propres collections en ligne.
D'autres provinces et territoires suivent le modèle néo-écossais et se dirigent vers des systèmes de collections partagées que le public peut consulter. Les Canadiens s'attendent à pouvoir consulter les ressources documentaires grâce à la technologie de l'information. Les musées ont la responsabilité de répondre à cette attente du public, notamment en ce qui concerne des renseignements fiables et exacts sur les collections et leur utilité. Nous pouvons en faire plus avec des ressources partagées, mais nous avons toutefois besoin d'une bonne compréhension et de souplesse dans les programmes de financement fédéraux pour soutenir les besoins des Canadiens en matière d'accès public à l'ère numérique. Ce travail est essentiel au service public rendu par les musées dans la société, et le soutien fédéral de base est indispensable pour aller efficacement de l'avant.
À titre d'exemple, le projet de l'ANSM dans le cadre du 150e anniversaire du Canada, « Touchstones », est un projet en trois étapes conçu pour amener le public à contribuer à la sélection d'artefacts représentatifs du rôle de la Nouvelle-Écosse dans l'évolution du Canada. La première étape portait sur la contribution des musées au site Web NovaMuse, en encourageant leurs abonnés sur les réseaux sociaux à sélectionner des artefacts dans leurs collections. La deuxième étape était la distillation, ou l'édition, des sélections du public par des élèves d'histoire de 11e année à partir de 150 artefacts représentatifs...
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J'assimile toujours l'évolution du musée de la Nouvelle-Écosse à un processus très organique. Il n'est pas l'aboutissement d'un projet planifié. Son évolution s'est étalée sur des décennies et, au gré des événements, il a fini par occuper 28 emplacements de nature et de taille diverses dans toute la province.
Parmi ces 28 emplacements, 13 sont exploités indirectement par des tiers sans but lucratif. De plus grands, comme le musée Highland Village, à Iona, dans l'île du Cap-Breton, sont exploités par la société sans but lucratif qui les gère pour le compte de la Nouvelle-Écosse.
D'autres emplacements sont saisonniers pour la province. Certains sont comme la carderie Wile, à Bridgewater, exploitée par cette ville, par l'entremise du musée DesBrisay, en vertu d'un contrat avec un tiers avec la province.
En 2017, nous avons évalué les musées néo-écossais. Je ne communique pas de statistiques sur l'opération dans ce rapport, faute d'y être autorisée par la province. Cependant, l'entente entre les parties est très complexe. Kim pourra en parler. Elle exploite l'un des musées directement gérés. Son personnel est entièrement constitué de fonctionnaires de la province, ce qui n'est pas le cas partout.
À partir de mon organisation, je donne de la formation et je pourvois à d'autres mesures d'appui, comme la prestation de conseils sur le système de gestion des collections, qui appuie les activités, surtout celles des musées indirectement gérés, mais tous profitent de la formation, des conférences et ainsi de suite que nous offrons.
Je pense que cette exposition sur le pluralisme se situe très au coeur de ce que nous, le musée, nous signifions. Sur la crise syrienne, nous nous rappelons tous ce qui est arrivé à la fin de 2015 et au début de 2016, avec l'arrivée d'un grand nombre de réfugiés syriens au Canada. Ç'a été un moment très important de l'histoire de notre pays, parce que beaucoup de réfugiés arrivaient ici, et le cas des Syriens était l'un des plus émouvants, à cause de la guerre civile qui ravageait leur pays et des portes qui se fermaient. Le Canada, lui, a ouvert les siennes.
Notre musée a décidé de réagir très rapidement, en montant une exposition qui portait sur la diversité culturelle de la Syrie. Nous étions en partie motivés par l'arrivée de 40 000 réfugiés et l'idée de faire comprendre qui ils étaient. Nous ne voulions pas qu'ils soient simplement catalogués comme Syriens, comme réfugiés.
Nous voulions montrer que, leur passé qui remonte à plus de 5 000 ans fait d'eux des Grecs, des Romains, des Babyloniens, des Mésopotamiens, des Byzantins, des mamelouks et ainsi de suite. Les cultures qui font partie de la Syrie sont extrêmement diverses. Le peuple syrien l'est aussi. C'est ce qu'un musée et les musées en général devraient pouvoir saisir et montrer, parce que, sinon, quelle autre institution publique le pourrait?
Nous avons estimé qu'il était très important de le montrer, pour répondre à un enjeu alors très brûlant. Encore une fois, expliquer la diversité et le pluralisme, c'est commencer à enseigner, à faire comprendre et à faire réfléchir sans a priori.
Vendredi dernier, j'ai visité l'Université de l'Alberta et j'ai profité d'un peu de temps libre, dans l'après-midi, pour visiter le musée de l'aviation de l'Alberta. J'avais besoin de ma dose d'avions, parce que je suis pilote. J'ai donc erré parmi les appareils. L'un des deux ou trois bénévoles assis là m'a offert son aide. J'ai répondu que je l'accepterais peut-être après avoir visité les lieux. Je l'ai rencontré après et nous avons parlé pendant trois heures. Je suis simplement resté là. C'était tellement intéressant.
Je connais beaucoup de musées où des bénévoles passent tout leur temps. Ce bénévole de 75 ans était un retraité des affaires qui avait eu beaucoup de succès. Il passait trois jours par semaine au musée et deux autres dans un autre musée, à Edmonton. Je l'ai félicité, et il m'a répondu qu'il aimait le public. Il est historien autodidacte de la Première et de la Seconde Guerre mondiale. Nous avons donc eu une conversation très agréable.
Il y a tellement de Canadiens comme ça. Existe-t-il un programme, peut-être financé par l'état fédéral, peut-être que nous devrions financer, pour reconnaître les bénévoles exceptionnels? Je reviens aux observations de M. Kim sur ses 400 bénévoles.
Ce programme existe-t-il ou devrions-nous en envisager un pour reconnaître certains de ces grands Canadiens, qui consacrent beaucoup de temps à faire connaître l'histoire de leurs communautés?
Je vous remercie beaucoup de vos excellents exposés.
Ma circonscription se trouve également dans le secteur ouest du centre-ville de Toronto. Il s'agit de Davenport. On y trouve une communauté très multiethnique et, à coup sûr, une population musulmane grandissante. Je n'ai pas encore eu le temps de visiter le Musée Aga Khan, mais votre campagne promotionnelle est excellente. Chaque semaine, je me dis que je dois y aller, mais je n'en ai pas encore eu l'occasion. Croyez-moi, le musée suscite beaucoup d'intérêt, alors toutes mes félicitations pour l'excellente promotion.
J'ai été un peu frappé d'entendre notamment que la plupart des touristes ont tendance à visiter certains des grands musées à Toronto. Avez-vous des idées sur la façon dont nous pouvons aider, à l'échelle nationale, à promouvoir, entre autres, certains des petits musées dans l'ensemble du pays? Je ne sais pas si vous avez des observations à faire sur ce point. Je doute que nous puissions tout promouvoir, mais pour être honnête, je mettrais en valeur le Musée Aga Khan au même titre que le Musée royal de l'Ontario ou le Musée des beaux-arts de l'Ontario.
Avez-vous quelque chose à dire à ce sujet?
Tout d'abord, je tiens à vous remercier de m'avoir invitée aujourd'hui pour vous parler du Musée maritime de l'Atlantique à Halifax, en Nouvelle-Écosse.
Le Musée maritime de l'Atlantique fait partie du réseau du Musée de la Nouvelle-Écosse, qui est responsable de la collection provinciale de plus d'un million d'artéfacts et de spécimens. Le Musée de la Nouvelle-Écosse, qui est constitué de 28 sites, est le musée le plus décentralisé au Canada. C'est aussi l'un des plus anciens musées du pays. Il compte 210 édifices, 4 navires et 9 locomotives, lesquels sont répartis partout dans la province.
Le Musée maritime de l'Atlantique raconte les récits de nos communautés, notre histoire naturelle et populaire, nos traditions maritimes, notre patrimoine industriel et notre vie artistique. Le Musée de la Nouvelle-Écosse est administré par son conseil des gouverneurs en vertu de la Nova Scotia Museum Act.
Les sites du musée sont directement ou indirectement gérés par le gouvernement de la Nouvelle-Écosse au moyen d'affectations financières et conformément aux politiques, à la procédure et aux règles en matière de reddition de comptes du ministère des Communautés, de la Culture et du Patrimoine. Le Musée maritime de l'Atlantique est l'un des sites qui sont directement administrés par la province de la Nouvelle-Écosse.
Situé sur le front de mer historique de Halifax, le Musée maritime de l'Atlantique raconte la riche histoire maritime de la Nouvelle-Écosse, son patrimoine naval et sa relation avec la mer, allant de la construction de petits navires jusqu'aux convois pendant les deux guerres mondiales, de l'époque des grands voiliers jusqu'à l'ère des bateaux à vapeur, du Titanic jusqu'à l'explosion au port de Halifax. Il s'agit du plus ancien et du plus grand musée maritime au Canada.
Ouvert à longueur d'année, le Musée maritime de l'Atlantique présente des expositions permanentes et temporaires. Le tout s'accompagne d'un large éventail de programmes, notamment des visites guidées pour les élèves et les adultes, des services d'assistance dirigée et autodidacte, des conférences, des démonstrations et des activités pédagogiques pratiques.
Nous organisons également de nombreux événements spéciaux tout au long de l'année. En tant que musée provincial le plus visité en Nouvelle-Écosse, accueillant entre 130 000 et 150 000 visiteurs en moyenne chaque année, le musée maritime est considéré comme un emblème provincial.
En ce qui a trait à nos installations, notre immeuble est composé de deux parties: un bâtiment patrimonial datant des années 1860, appelé le Robertson Store, et un plus grand édifice construit en 1980. Les deux édifices, qui forment en fait un seul bâtiment, comptent neuf galeries permanentes. On y trouve un espace d'exposition temporaire d'environ 1 500 pieds carrés. Il y a également une bibliothèque bien garnie, qui est accessible sur invitation ou sur demande. C'est probablement l'une des plus grandes bibliothèques dans le domaine de la navigation maritime en Amérique du Nord. On compte aussi une petite salle de théâtre de 50 places où se tiennent diverses présentations.
De plus, comme je l'ai dit, les quais du musée, qui font partie de notre empreinte, bordent le front de mer de Halifax. On y trouve deux grandes jetées séparées d'un quai longitudinal, ainsi qu'un chantier d'ancres. Nous avons la chance d'être situés en plein coeur du secteur riverain de Halifax, qui constitue l'attraction touristique la plus courue de la Nouvelle-Écosse. Le musée attire beaucoup de gens qui ne sont que de passage. Ainsi, à partir de nos quais, ils peuvent monter à bord du NSC Acadia, un navire de 104 ans transformé en lieu d'exposition flottant sur l'eau et où se déroulent des programmes et des activités. Nos jetées peuvent également accueillir des navires en visite.
Par ailleurs, entre l'immeuble du musée et les quais se trouvent des hangars à bateaux où nous proposons diverses activités pratiques et occasions d'apprentissage.
Nous envisageons de plus en plus de partenariats en matière de construction navale. Au cours des dernières années, nous avons lancé un programme familial de construction navale qui nous a permis de tisser des liens avec divers groupes communautaires, en particulier auprès des jeunes. Voilà donc le genre d'activités que nous offrons. En été, un de nos hangars à bateaux sert de boutique de cadeaux, en plus de celle située à l'intérieur du musée, laquelle est ouverte toute l'année.
Parmi les services offerts au musée maritime, comme je l'ai mentionné, nous organisons plusieurs types de visites guidées à l'intention de différents groupes. Nous recevons un grand nombre de visiteurs en provenance des bateaux de croisière à destination de Halifax, surtout entre la mi-mai et la fin d'octobre. Certains visiteurs viennent de l'étranger ou de l'extérieur de la province. Nous organisons également des visites guidées pour les écoles, et nous faisons beaucoup d'activités de sensibilisation auprès des nouveaux arrivants et des diverses communautés dans notre région. Nous offrons un certain nombre de visites guidées adaptées à ceux qui apprennent l'anglais comme langue supplémentaire, grâce à l'aide de partenaires qui viennent sur les lieux. Nous animons aussi plusieurs types de démonstrations, allant des techniques de tricot traditionnel des Maritimes à la construction navale, comme je l'ai dit; par exemple, nous montrons aux participants comment courber les planches formant la coque d'un bateau ou d'autres expériences traditionnelles du domaine maritime.
Qui plus est, nous avons mis en place un certain nombre de programmes scolaires, dans le cadre desquels les élèves viennent au musée et participent à des activités. Nous avons créé des liens et des partenariats avec d'autres groupes communautaires, comme le Halifax Amateur Radio Club. Les bénévoles du club se rendent au musée et travaillent avec les élèves sur différents types de communication, ce qui est excellent. En outre, nous avons recours à des modélistes bénévoles qui jouent un rôle très important dans la préservation de nos divers modèles de bateau ou l'organisation d'activités ciblées. Ces bénévoles contribuent beaucoup au dialogue avec le public, et leur apport nous est vraiment précieux.
Par ailleurs, nous tenons régulièrement des conférences publiques, et elles sont généralement gratuites tous les mardis soirs. En été, cette programmation est interrompue ou réduite pour céder la place aux concerts donnés dans la cour du musée, en partenariat avec Waterfront Development.
Nous essayons de plus en plus de faire en sorte que le musée incarne des expériences culturelles. À ce titre, nous disposons d'un programme de bénévolat, comme je l'ai mentionné. Certains bénévoles viennent de clubs particuliers, comme la guilde des modélistes ou le club des radioamateurs de Halifax, mais bon nombre d'entre eux sont des personnes qui cherchent surtout à acquérir de l'expérience dans le secteur muséal.
En plus de la location assez fréquente de nos installations, nous accueillons également des expositions itinérantes. Les expositions que nous créons à l'interne sont partagées dans tout le réseau du Musée de la Nouvelle-Écosse; d'ailleurs, nous avons en ce moment une exposition sur le M.S. St. Louis, qui sera présentée au musée de la guerre plus tard en mars. Nous accueillons des navires en visite, qu'il s'agisse de grands voiliers ou de navires didactiques, et il arrive parfois que la Marine envoie l'un de ses navires au musée. Nous offrons également des programmes destinés aux familles, des activités pour la semaine de relâche de mars et le temps des fêtes, pour ne nommer que ceux-là. Il y en a bien d'autres.
Selon la vision du musée maritime, les Néo-Écossais vivront dans des communautés accueillantes, saines et prospères. Ils participeront à des occasions d'apprentissage et découvriront leur culture et leur patrimoine maritimes diversifiés. Ils se sentiront investis dans les événements en cours, se formeront une identité solide et joueront un rôle actif pour améliorer la santé et la prospérité de leurs communautés.
Au musée maritime, nous estimons que notre raison d'être passe par notre travail, qui est guidé par le plan directeur d'interprétation du Musée de la Nouvelle-Écosse et le plan d'action pour la culture de la province. Le plan donne vie au mandat du ministère des Communautés, de la Culture et du Patrimoine, dont fait partie le Musée de la Nouvelle-Écosse, afin de contribuer au bien-être et à la prospérité des communautés diversifiées et créatives de la Nouvelle-Écosse grâce à la promotion, au développement, à la préservation et à la célébration de la culture, du patrimoine, de l'identité et des langues de la province.
Quelques 2 000 Néo-Écossais ainsi que 188 organisations culturelles se sont exprimés pour nous aider à dresser le plan d'action culturel. Une consultation officielle a eu lieu à l'Assemblée des chefs mi'kmaq de la Nouvelle-Écosse.
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Je vous remercie de l'occasion qui m'est donné de prendre la parole devant vous aujourd'hui. Je m'appelle Tom Beasley, et je suis le vice-président du conseil d'administration du Vancouver Maritime Museum.
Je vais vous présenter un bref historique du musée et de mon rôle pour vous donner un peu de contexte. Je vais aussi faire quelques observations sur les changements qui sont survenus au sein du musée et du conseil d'administration, et je vais vous faire un résumé pour vous aider, je pense, dans votre mission qui consiste à mieux comprendre l'état des musées canadiens dans une perspective communautaire et régionale. Duncan MacLeod, le conservateur du musée, vous parlera ensuite de la collection du musée et de sa gestion.
Le Vancouver Maritime Museum a été fondé en 1958 pour loger l'historique navire St. Roch de la GRC qui a été le premier à traverser le passage du Nord-Ouest d'ouest en est et à faire le tour de l'Amérique du Nord, un important enjeu de souveraineté très d'actualité pour le Canada.
Le musée est un site national historique depuis 1962 et il ne bénéficie d'aucun financement fédéral. Son fonctionnement est régi par une entente de subvention-location avec la ville de Vancouver. Il est situé sur un terrain de la ville. Vingt-cinq pour cent de son budget provient de la ville, et le reste provient d'autres subventions et des entrées.
Notre conseil d'administration est composé naturellement de bénévoles. Notre importante collection, dont Duncan vous parlera, est logée sous le niveau de la mer, ce qui n'est pas idéal, même sans réchauffement climatique. Nous avons tenté à plusieurs reprises de déménager au cours des 30 dernières années, et je vous en parlerai un peu plus tard.
En ce qui a trait à mon rôle, disons tout d'abord que je suis avocat en droit du travail et que je m'occupe principalement de harcèlement. C'est mon travail quotidien. Je joue aussi un rôle très actif au sein des associations qui s'intéressent à l'archéologie sous-marine, à la plongée et aux épaves, des passions que je cultive depuis de très nombreuses années.
Je suis arrivé au musée en 1986, et je suis devenu président du conseil par défaut en 1989. Le conseil a ensuite été renouvelé, la vision a changé et un nouveau directeur a été embauché, Jim Delgado, que nombre d'entre vous pourraient connaître. C'est un personnage plutôt emblématique et charismatique dans le monde de l'archéologie et de l'histoire maritimes. J'ai quitté le conseil lorsqu'il a été embauché, mon travail étant accompli. J'ai recommencé à siéger au conseil lorsqu'il est parti aux États-Unis il y a 10 ans. On m'a demandé de revenir, sans doute parce qu'on avait besoin d'un dinosaure. Je n'en suis pas certain.
Au sujet du musée, comme je vous l'ai dit, nous voulons nous relocaliser, même si nous nous trouvons sur un site magnifique, extraordinaire, qui possède la meilleure vue de Vancouver depuis Vanier Park, mais il n'est pas central et n'est pas accessible à plusieurs points de vue. Nous voulons déménager depuis longtemps. Il y a 10 ans, on a tenté de créer un centre maritime national du Pacifique et de l'Arctique à North Vancouver, mais la tentative a échoué. Nous nous sommes donc retrouvés aux soins palliatifs pendant plusieurs années.
Ensuite, quelques directeurs généraux ont été embauchés, mais sans grand succès. Nous avons alors embauché une personne sans expérience muséale comme gestionnaire. Il a donné un coup de barre au musée, a réduit sa dette à presque rien, et a généré un excédent de fonctionnement pendant les quatre dernières années. Il a quitté son poste parce que sa tâche était accomplie. Il s'appelle Ken Burton. Il a quitté son poste il y a huit mois, et nous avons embauché un nouveau directeur, Joost Schokkenbroek, qui nous vient du musée maritime national des Pays-Bas et qui nous amènera à la prochaine étape, je pense, quelle qu'elle soit.
Nous sommes sortis des murs du musée pour aller chercher des experts, notamment mon ami Bill Haley — pas celui des Comets, mais de Haley Sharpe —, un designer d'expositions de l'Angleterre. Il a conçu des expositions pour le Musée canadien de la guerre à Ottawa et pour Stonehenge, et il travaille actuellement à la conception de neuf expositions pour la Smithsonian.
Bill a mobilisé le conseil et le personnel et nous a amenés à l'extérieur afin de créer des expositions très interactives avec le Centre for Digital Media, un établissement universitaire à Vancouver. Il a redéfini notre vision, et il a redéfini notre mission pour faire du musée un centre de dialogue, de recherche et d'expression artistique du patrimoine maritime du Pacifique et de l'Arctique.
Le mot que je trouve important ici est « dialogue ». Les musées nous racontent des histoires. Les collections sont composées d'artefacts, bien sûr, mais les artefacts ne sont rien sans l'histoire qui les entoure.
Les prochaines étapes seront donc... Le conseil a pris la décision, en novembre 2016, de déménager. En février 2017, il a décidé de déménager sur un site un peu plus élevé qu'à l'heure actuelle, qui se trouve à proximité, mais il semble ouvert à d'autres possibilités.
Le conseil a évolué — et je pense que c'est une étape importante pour les musées en général — pour passer d'un conseil formé de membres passionnés par le sujet, à un conseil composé de membres possédant diverses compétences et provenant de divers horizons, comme en témoignent les membres présents à la dernière réunion: Kelly Speck, de la Première Nation Namgis à Alert Bay, Shaleena Meghji de la GRC, et un jeune homme, Peter Helland, du secteur de la robotique.
Nous nous intéressons aussi à la culture autochtone. Il est très important à mon avis que tous les musées au Canada tendent la main aux communautés autochtones. Je pourrais m'étendre sur le sujet, car j'ai un intérêt personnel pour le sanctuaire du baleinier, mais je vais me contenter de piquer votre curiosité.
Le sanctuaire du baleinier a été assemblé en 1904 et transporté à New York. C'est un des biens — je n'aime pas le mot « artefact » dans ce cas — les plus emblématiques de la côte Ouest. Il s'agit d'une collection d'environ 100 oeuvres d'art qui sont entreposées au American Museum of Natural History de New York.
Nous avons des promesses de dons considérables pour son rapatriement et sa restitution aux Mowachaht Muchalaht de la région de Gold River. Nous nous apprêtons à signer un protocole d'entente avec le Royal BC Museum pour aider la Première Nation Mowachaht Muchalaht à le rapatrier. C'est un projet qui me passionne depuis huit ans, et je pense que nous approchons du but.
En résumé, je pense qu'il est important de redéfinir la vision, la mission. Il est important de renforcer le conseil en allant chercher des gens passionnés et de divers horizons. Il est important également de déterminer le modèle de gouvernance et d'avoir une idée claire du rôle du conseil et du rôle du personnel. C'est une difficulté pour tous les petits musées. Il est important aussi de connaître sa clientèle et de diversifier ses sources de financement. Et il faut avant tout avoir du plaisir et le faire goûter à tous ceux qui visitent les musées.
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Comme je l'ai mentionné dans ma présentation, nos visites ont lieu en très grande partie entre la mi-mai et la fin d'octobre et elles sont intimement liées aux activités de l'industrie des croisières. Halifax accueille un grand nombre de bateaux de croisière.
L'une de nos forces sur le plan du tourisme est probablement le fait que Halifax a un lien étroit avec le Titanic. Je ne vous mentirai pas: une grande partie des gens qui viennent dans notre musée — et surtout ceux qui débarquent des bateaux de croisière — sont là parce qu'ils croient que nous sommes le musée local du Titanic. Nous sommes toujours heureux de les voir profiter de notre exposition sur le Titanic, mais ils finissent toujours par nous dire qu'ils ont été surpris d'apprendre qu'il y avait eu cette explosion à Halifax, que Halifax avait joué un tel rôle durant les guerres ou que le port avait connu et connaît encore un tel achalandage.
Assurément, le fait d'avoir une exposition vraiment emblématique ou qui trouve une si forte résonnance chez des gens de partout dans le monde — je parle de l'exposition sur le Titanic — contribue à notre achalandage et à notre attrait sur le plan touristique. Les visiteurs que nous recevons durant cette période nous apportent une part très importante de nos revenus. Nous en sommes conscients et nous savons que nous avons besoin de ces visites, elles sont essentielles, mais nous sommes constamment en train de nous demander ce que nous allons faire si les autorités décident pour quelque raison de déplacer le terminal des navires de croisière. À cause de cela — mais aussi à cause de la transformation de notre mandat au sein du ministère auquel nous appartenons —, nous nous efforçons depuis déjà plusieurs années de tisser des liens solides avec la communauté. Cela renvoie à la question précédente au sujet des liens.
Nous accordons effectivement beaucoup d'importance à l'augmentation de l'achalandage local, certes, mais nous nous efforçons aussi de démontrer à quel point nous sommes importants pour les collectivités locales et les marchés locaux. Nous espérons que cette démonstration de notre pertinence aura un effet bénéfique sur le nombre d'entrées. Par exemple, nous pourrions nous associer à des groupes afin de les aider à concrétiser leurs programmes, programmes avec lesquels nous serions liés d'une certaine façon. Je ne vous cacherai pas que le lien est parfois flou, mais je crois que l'avantage est le fait que nous travaillions avec des groupes communautaires, et que nous leur procurons pertinence et valeur. Bien souvent, il y a un effet boule de neige qui peut donner lieu à de nouvelles occasions favorables, lesquelles sont parfois on ne peut mieux alignées sur le mandat qui nous incombe de promouvoir la culture et le patrimoine maritime.
Le tourisme est très important. Nous en profitons énormément, mais cela ne nous détourne pas des efforts que nous déployons pour tisser des liens avec les communautés locales, et de la valeur que nous accordons à ces liens.
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Je vous remercie, madame la présidente.
[Traduction]
Je vais parler en anglais.
M'entendez-vous en anglais lorsque je parle en français? Entendez-vous la traduction anglaise? Il y a un problème avec le service d'interprétation, donc je vais parler en anglais.
Monsieur Beasley, vous avez décrit l'impact que les musées locaux ont sur la communauté. Je n'ai pas eu la chance de visiter le Vancouver Maritime Museum. En fait, certains d'entre nous vont se rendre à Vancouver pour assister à la remise des prix Junos — ce qui aura lieu le 24, le 25 ou 26 mars, je ne me souviens pas de la date exacte —, alors, si vous voulez nous inviter, contactez notre greffier, et nous ferons tout ce que nous pourrons pour aller voir votre établissement.
Monsieur Beasley, vos observations m'ont ramené à la visite que j'ai effectuée récemment au musée maritime de Halifax. Je peux vous dire que cette visite était motivée par un intérêt général, mais que l'exposition sur le Titanic m'a grandement captivé. C'est une exposition qui fournit une expérience très concrète, et ça m'a plu énormément. Ce qui m'a le plus frappé à propos de ce musée, c'est qu'il soit campé dans le vieux port de Halifax.
Madame Reinhardt, croyez-vous que votre musée a joué un rôle déterminant pour la vitalité que vous percevez dans cette partie de la ville, dans le secteur riverain? C'est le quartier portuaire le plus vivant qu'il m'ait été donné de voir — un quartier portuaire à échelle humaine — et le musée est situé en plein milieu. Avez-vous joué un rôle déterminant à cet égard? Je sais que vous avez obtenu de nombreux prix il y a environ 20 ans, alors je présume que vous avez toujours été très populaire. Or, je crois que le site aurait maintenant besoin d'un petit coup de fraîcheur. Ai-je raison de penser cela?
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Nous sommes un musée provincial, alors en ce qui concerne notre façon d'obtenir du financement, nous sommes peut-être un peu différents de la plupart des musées avec lesquels vous allez parler.
Je peux vous dire que, chaque année, nous avons eu la chance d'embaucher des gens par l'intermédiaire du programme Jeunesse Canada au travail, ce qui nous a énormément aidés. Cela nous a fourni une occasion formidable d'essayer un nouveau type de programme ou, de façon plus générale, d'aller chercher de nouveaux employés. Depuis quelques années, nous accueillons au moins deux nouvelles personnes par année, qui parlent souvent les deux langues officielles. C'est vraiment formidable de voir des gens dont la langue maternelle est le français venir travailler chez nous dans le seul et unique but d'acquérir de l'expérience.
Depuis deux ans, nous avons aussi embauché quelqu'un pour gérer notre programmation culturelle, c'est-à-dire nos programmes et activités axés sur les arts et la musique. Ce sont des choses que nous ne pourrions pas faire sans le programme Jeunesse Canada au travail.
Dans le passé, nous avons réussi grâce à des partenariats à obtenir du financement pour mettre sur pied certaines expositions, mais il y a longtemps que nous n'avons pas fait cela. Par l'intermédiaire de la fondation dont j'ai parlé tout à l'heure, l'Agence de promotion économique du Canada atlantique nous a aidés à rassembler les fonds nécessaires pour une exposition itinérante sur le M.S. St. Louis, exposition qui sera bientôt présentée au Musée canadien de la guerre.
À l'avenir, je pense que les partenariats et la collaboration seront la meilleure façon de procéder, et pas seulement pour nous, mais pour tous les musées canadiens. Chacun a ses propres problèmes. Je pense que la question de l'entreposage est un problème qui touche probablement tous les musées du pays. C'en est un pour nous en tout cas. Il n'y a que les musées maritimes qui ont des navires dans l'eau, une situation qui donne lieu à des problèmes qu'on ne voit nulle part ailleurs. Notre S.S. Acadia a 104 ans. C'est un site historique national, mais cette reconnaissance ne s'accompagne d'aucun financement particulier. C'est vraiment tout un défi.
Dans le secteur riverain, nous avons des échanges avec le NCSM Sackville du Fonds de commémoration de la marine canadienne. Le navire vient périodiquement mouiller à côté de nous. Je sais qu'ils veulent discuter des scénarios possibles concernant les besoins de nos bâtiments respectifs. Je crois que ce serait formidable s'il y avait une sorte de forum où nous pourrions communiquer avec de possibles partenaires nationaux et d'autres intervenants de l'industrie afin de mettre au point des projets ponctuels de ce type.
Je vais m'arrêter ici.