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Je vous remercie. Voici Martha Jones Denning, qui est directrice de projets au Conseil sur la comptabilité dans le secteur public de CPA Canada. Je suis Stephenie Fox, vice-présidente à la normalisation de CPA Canada.
Au nom de Comptables professionnels agréés du Canada, je vous remercie de nous donner l'occasion de comparaître devant le Comité aujourd'hui.
À titre de présentation, j'ajouterai que je suis comptable professionnelle agréée et vice-présidente, Normalisation, à CPA Canada.
Le titre de comptable professionnel agréé est le seul titre professionnel en affaires et en comptabilité au Canada. Il résulte de l'unification des trois professions comptables d'origine, soit celles de comptable agréé, de comptable en management accrédité et de comptable général accrédité.
Forte de plus de 200 000 membres au Canada et à l'étranger, CPA Canada est l'une des plus importantes organisations comptables du monde. L'un des principaux objectifs de CPA Canada est de servir l'intérêt public. Elle le fait notamment en finançant les activités de normalisation indépendantes assurées par les conseils canadiens de normalisation en comptabilité et en audit.
L'un d'eux, le Conseil sur la comptabilité dans le secteur public, que nous désignons par CCSP, établit des normes et des guides en matière d'information financière à l'intention de toutes les entités canadiennes du secteur public. Le CCSP a pour mission de contribuer à soutenir la prise de décisions éclairées et la reddition de comptes grâce au maintien d'un cadre d'information financière assurant la qualité de l'information présentée par les entités du secteur public au Canada.
Je suis ici cet après-midi pour vous parler de l'importance qu'il y a à assurer la cohérence des prévisions budgétaires et des comptes publics, et vous expliquer en quoi cela sert l'intérêt public, améliore la reddition de comptes au public et favorise une affectation plus éclairée des ressources et la prise d'autres décisions stratégiques au gouvernement.
Comme vous le savez, les trois piliers du cycle financier du gouvernement fédéral sont le budget, les budgets principal et supplémentaires des dépenses et les comptes publics. Le cycle financier du gouvernement est en fait un cycle de reddition de comptes. Il joue un rôle important en permettant aux entités du secteur public de s'acquitter de leur obligation de rendre des comptes au public, pourvu que l'information soit compréhensible et établie de façon systématique.
Le public et ses représentants élus sont les principaux utilisateurs des budgets et des états financiers du gouvernement. Il est donc essentiel qu'ils puissent comparer ce qui était prévu à ce qui s'est réellement passé. Ils ont besoin à cette fin d'une information claire et compréhensible. C'est pour cette raison que le budget et les états financiers du gouvernement fédéral sont tous deux établis selon la méthode de la comptabilité d'exercice.
D'ailleurs, le budget et les comptes publics sont établis selon cette méthode et s'appliquent au même périmètre comptable depuis 2003, ce qui facilite la comparaison de la performance réelle et de la performance prévue. Toutefois, le budget principal et les budgets supplémentaires des dépenses sont encore établis selon la méthode de la comptabilité de caisse, de sorte qu'il est difficile de comparer les budgets des dépenses au budget et aux comptes publics et de tenir le gouvernement responsable de ses activités.
On assure une meilleure reddition de comptes lorsque ceux à qui l'entité doit rendre des comptes comprennent l'information financière qui leur est fournie. Si les trois piliers du cycle financier sont établis selon la même méthode, la comparaison des résultats réels et des résultats prévus est plus facile à faire et à comprendre. C'est pourquoi l'adoption de la comptabilité d'exercice dans les budgets des dépenses est sensée. Nous saluons l'engagement du gouvernement à s'attaquer au problème et à mieux harmoniser les budgets des dépenses et les comptes publics.
Permettez-moi de préciser ma pensée. À l'heure actuelle, les gestionnaires du gouvernement fédéral sont responsables de la performance fondée tant sur la comptabilité de caisse que sur la comptabilité d'exercice. Au 1er avril 2001, tous les ministères et organismes fédéraux avaient mis en place de nouveaux systèmes financiers capables de traiter l'information financière fondée sur la comptabilité d'exercice aux fins de l'établissement d'états financiers condensés. L'information destinée à soutenir les décisions du Cabinet a également été convertie à la comptabilité d'exercice.
Mais il demeure difficile d'établir un lien clair et compréhensible entre la comptabilité d'exercice et les budgets des dépenses. Cette situation est problématique, car, d'une façon générale, il n'y a pas de gestion sans évaluation. Lorsque les crédits sont établis selon la comptabilité de caisse, ce n'est qu'une composante du bilan, la trésorerie, qui est gérée.
La comptabilité d'exercice s'étend à toutes les composantes du bilan, y compris les actifs et les passifs. Elle s'étend aussi à toutes les composantes de l'état des résultats, y compris les revenus et les charges. Par conséquent, lorsque les crédits sont établis selon la comptabilité d'exercice, toutes les composantes du bilan et de l'état des résultats, y compris les actifs, passifs, revenus et charges, sont gérées. Cette façon de faire permet une meilleure gestion et une meilleure reddition de comptes.
Lorsque les trois piliers du cycle financier reposent sur la même méthode de comptabilité, le cycle passe d'une approche axée sur les processus à une approche axée sur la performance. S'ils sont en mesure de faire le lien, les députés pourront déterminer si les ressources publiques qu'ils ont affectées à une activité donnée ont permis d'atteindre les résultats souhaités. L'adoption de la comptabilité d'exercice pour l'établissement des budgets des dépenses est possible. Deux grandes provinces canadiennes, la Colombie-Britannique et l'Ontario, l'ont déjà fait.
Je tiens à préciser que l'adoption de la comptabilité d'exercice ne signifie nullement que le gouvernement cesserait de gérer sa trésorerie. Ce n'est pas le cas. De même, elle ne signifie pas nécessairement que le Parlement cesserait d'approuver chaque année les dépenses en capital. Il continuerait probablement à le faire, mais séparément, parce que ces dépenses portent sur des sommes considérables qui méritent un examen parlementaire rigoureux. Dans un budget des dépenses préparé selon la comptabilité d'exercice, les crédits budgétaires fourniraient les fonds nécessaires pour obtenir la performance prévue, fondée sur la comptabilité d'exercice, à l'égard des activités, des programmes et des entités du gouvernement.
Permettez-moi de récapituler. Les avantages de l'adoption de la comptabilité d'exercice pour le budget des dépenses sont les suivants.
Premièrement, la reddition de comptes serait améliorée puisque les trois piliers du cycle financier du gouvernement reposeraient sur des bases communes.
Deuxièmement, nous aurions un meilleur contrôle parlementaire et une surveillance financière plus serrée parce qu'il serait possible de faire le lien entre les crédits, le budget et les résultats obtenus. L'affectation des ressources se ferait également mieux, car il serait possible de comparer les ressources affectées, les résultats financiers et les réalisations concrètes.
Enfin, il y aurait une amélioration du processus décisionnel parce qu'on disposerait d'une information complète et cohérente provenant des trois piliers.
Cela ne signifie pas pour autant que la transition se fera sans heurts. Nous en sommes conscients et nous estimons qu'il est important de cerner les difficultés et de planifier en conséquence. Il faudra notamment modifier les processus, veiller à ce que tous les intervenants les comprennent bien, des responsables des programmes aux élus, et changer la culture dans la fonction publique fédérale.
Par exemple, l'approche actuelle est bien ancrée et familière. Il faudra donc du temps et de l'énergie pour faire adopter les changements. De plus, la plupart des députés ne sont pas comptables. Il faudra donc prévoir de la formation et du temps pour faire la transition. Si les crédits sont établis selon la comptabilité d'exercice, certains éléments ne cadreront pas avec la notion traditionnelle d'affectation de crédits. Par exemple, l'amortissement est une dotation comptable plutôt qu'une utilisation de fonds. Certains pourraient se demander s'il est sensé d'affecter des crédits à l'amortissement. À mon sens, c'est tout à fait logique, mais il y aurait des problèmes complexes à régler et de la planification à faire.
Il sera possible de surmonter ces difficultés avec du temps, des efforts et de la formation. Le fait que deux grandes provinces y sont parvenues prouve bien que ce changement est utile. En définitive, il s'agit de servir l'intérêt public et de rendre des comptes. Cela implique de veiller à ce que le processus d'utilisation et de gestion des fonds publics soit transparent, compréhensible et exhaustif. Il doit être limpide pour assurer un degré approprié de contrôle parlementaire et de surveillance financière.
L'application de la comptabilité d'exercice aux budgets des dépenses est une mesure logique. Pour qu'elle soit fructueuse, cependant, il faut que le public et ses représentants élus en saisissent le mécanisme et comprennent comment la reddition de comptes s'en trouverait améliorée.
Je voudrais respectueusement suggérer au Comité, s'il ne l'a pas déjà fait, de solliciter le témoignage des fonctionnaires compétents des ministères des Finances de la Colombie-Britannique et de l'Ontario. Les deux provinces ont déjà adopté la comptabilité d'exercice pour l'établissement de leurs budgets des dépenses. Ils comprennent parfaitement les avantages et les inconvénients de la transition, parce qu'ils en ont eux-mêmes fait l'expérience et qu'ils ont appris à expliquer les incidences de ce changement au public et à leurs représentants élus.
Comme le Parlement actuel a un mandat de quatre ans, le moment est idéal pour mettre en place des initiatives à long terme qui transformeraient la façon de faire du gouvernement et lui permettraient de montrer qu'il peut rendre compte de l'utilisation et de la gestion des fonds publics qui lui sont confiés.
En veillant à ce que les budgets des dépenses soient préparés selon la même méthode que le budget et les comptes publics, on simplifiera et améliorera la reddition de comptes tout le long du cycle financier.
Je vous remercie de votre attention. C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions ou commentaires.
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Je vais essayer de faire une analogie avec l'argent liquide, dont l'importance est très compréhensible.
L'argent liquide n'est que l'une des ressources dont le gouvernement dispose. C'est une ressource importante, mais le gouvernement en a beaucoup d'autres. Si on pense aux immobilisations, les bâtiments constituent un exemple facile, mais le matériel militaire dont le ministère de la Défense nationale est responsable est une autre forme d'immobilisation. Si on ne gère que du liquide, c'est sur cela qu'on concentre toute son attention. Par contre, si on gère en comptabilité d'exercice, on se soucie de toutes les ressources dont le gouvernement est responsable. Une fois qu'on commence à le faire, on pratique une gestion différente.
Prenons l'exemple du passif au titre des régimes de retraite. D'une certaine façon, c'est un exemple facile du point de vue comptable. Je vais essayer de ne pas aborder des détails trop techniques, mais il y a une très grande différence entre l'étude des pensions d'un point de vue global — les gouvernements ont évidemment un énorme passif à ce titre — et leur étude en comptabilité de caisse. Sur une base annuelle, le gouvernement doit payer certains montants pour financer le passif au titre des pensions, c'est-à-dire les pensions de ses employés, mais, en comptabilité d'exercice, il est beaucoup plus important de s'intéresser au long terme et aux dépenses qu'il y aura à faire à l'avenir.
Si on se limite à une gestion en comptabilité de caisse, on se soucie seulement de l'année suivante. Toutefois, si on tient compte du passif total à long terme, on se rend compte que l'engagement pris aujourd'hui envers les employés a un coût qu'il faudra payer non seulement aujourd'hui ou l'année prochaine, mais loin dans l'avenir. En définitive, le passif se transmet aux générations futures. Cela devient presque un transfert de biens entre générations. À notre avis, si on ne fait pas attention à cela, on est moins susceptible de gérer la situation et de prendre les décisions fondées sur ce qui se produira dans le futur.
Est-ce que ces explications sont utiles?
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Je ne connais pas suffisamment le sujet pour vous répondre d'une manière satisfaisante.
Dans le cas des pays étrangers que nous avons examinés, ce n'était qu'un élément dans un grand processus axé sur les résultats. On commence par définir le résultat recherché, après quoi on décide des ressources nécessaires pour l'atteindre.
C'est l'une des raisons pour lesquelles les anciens témoignages que nous avons vus et qui avaient précédé le rapport publié par votre comité en 2012 indiquaient que la transition serait très longue. Comme l'a dit Stephenie, il y a toute une culture à changer.
Aujourd'hui, le gouvernement a déjà fait une bonne partie du chemin. Tant le budget que les états financiers sont déjà établis en comptabilité d'exercice. Les gens font déjà des comparaisons entre les dépenses réelles et les dépenses prévues et se sont familiarisés avec le processus.
Le dernier élément concerne ce que le Parlement autorise en comptabilité de caisse. Comment faire le lien entre l'autorisation d'utiliser tel montant de liquide et le résultat recherché? Vous, députés, n'avez pas les renseignements nécessaires pour faire ce lien. Les contribuables ne peuvent pas non plus évaluer les activités et tenir le gouvernement responsable sur cette base.
Chaque administration a fait la transition à sa manière, mais toutes ont essayé d'axer le processus sur les résultats plutôt que sur le produit immédiat. C'est aussi un changement de culture. Comme je l'ai dit, cependant, le gouvernement du Canada a déjà fait une bonne partie du chemin. Il ne manque plus que le dernier lien avec les crédits.
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Monsieur le président, je vous remercie de nous avoir invités à participer à l'étude que le Comité fait à l'égard du processus budgétaire.
Je suis accompagné aujourd'hui de M. Richard Domingue, le directeur principal responsable des audits effectués auprès du ministère des Finances, ainsi que de Mme Karen Hogan, la directrice principale responsable des audits des états financiers du gouvernement du Canada.
[Traduction]
Je voudrais commencer par vous donner un bref aperçu du mandat du Bureau du vérificateur général du Canada. Nous faisons des audits de performance auprès des ministères et des organismes fédéraux. Nous faisons aussi des audits annuels d'attestation des états financiers du gouvernement du Canada et des sociétés d'État. De plus, nous effectuons sur une base cyclique des examens spéciaux afin d'évaluer les moyens et méthodes mis en oeuvre par les sociétés d'État.
Lors de nos audits de performance, nous déterminons si les programmes gouvernementaux sont gérés en tenant dûment compte de l'économie, de l'efficience et des répercussions environnementales. Nous vérifions aussi s'il y a des moyens en place pour mesurer l'efficacité des programmes. Nous formulons des commentaires sur la mise en oeuvre des politiques, mais non sur les politiques elles-mêmes.
Les résultats de nos audits de performance sont présentés au Parlement dans les rapports du vérificateur général du Canada et les rapports de la commissaire à l'environnement et au développement durable.
[Français]
Monsieur le président, nous sommes heureux de participer à l'étude que le Comité fait au sujet du processus budgétaire. Nous savons que le président du Conseil du Trésor a comparu devant les membres du Comité et qu'il a annoncé son intention d'apporter certains changements au processus.
Le processus de préparation du Budget et du Budget des dépenses est la première étape du cycle des rapports sur les finances et la reddition de comptes du gouvernement, qui se termine par le dépôt des Comptes publics du Canada.
Nous présentons une opinion d'audit sur les états financiers du gouvernement fédéral, lesquels figurent dans les Comptes publics du Canada.
[Traduction]
J'aimerais parler de certains problèmes entourant le processus budgétaire.
Premièrement, le Budget principal des dépenses ne présente pas toutes les dépenses prévues dans le budget. Par exemple, le budget de 2016 prévoyait des dépenses de 317 milliards de dollars, alors que le Budget principal des dépenses ne fait état que de 250 milliards de dollars. Le Budget principal des dépenses ne contient pas toutes les dépenses prévues qui figurent dans le budget parce qu'il est établi avant le budget. Les dépenses prévues relativement à de nouvelles mesures budgétaires figurent dans les budgets supplémentaires des dépenses, qui sont déposés au Parlement après le début de l'exercice.
Deuxièmement, nous avons déterminé, grâce à certains de nos récents audits de performance, que les parlementaires devraient disposer de plus d'information dans le cadre du processus budgétaire. Par exemple, en 2012, nous avons fait un audit sur la gestion de la dette portant intérêt. Nous avions alors observé que les frais d'intérêt associés au passif non capitalisé des régimes de retraite du secteur public devaient être mieux présentés dans le budget des dépenses. Cela a maintenant été fait.
En 2015, nous avions noté que les dépenses fiscales n'étaient pas assujetties à un examen dans le cadre des lois de crédits et n'étaient donc pas étudiées par les parlementaires.
Enfin, nous avons récemment publié un rapport au sujet du Plan d'action sur le capital de risque de 400 millions de dollars qui constituait une opération non budgétaire. Cela met en évidence l'importance de tous les genres de dépenses, budgétaires et non budgétaires.
[Français]
Par le passé, nous avons aussi souligné le fait que les prévisions budgétaires sont établies selon la méthode de comptabilité de caisse, alors que le Budget et les états financiers sont préparés selon la méthode de comptabilité d'exercice. Dans la méthode de comptabilité d'exercice, les opérations financières et les autres événements économiques d'une entité sont comptabilisés au moment où ils se produisent plutôt que seulement lorsque l'entité reçoit ou verse des fonds.
Les comités parlementaires jouent un rôle essentiel dans la reddition des comptes du gouvernement. Afin d'aider les députés, nous avons publié il y a quelques années un guide de référence intitulé « Examen des dépenses publiques ». Nous remettons ce guide aux parlementaires après chacune des élections générales, comme votre comité nous l'avait recommandé en 2003. En novembre 2015, nous avons fourni le lien Internet vers ce document à tous les députés. Ce guide contient une description du processus d'attribution des crédits. Il contient aussi des suggestions de questions que les membres du Comité pourraient vouloir poser lorsqu'ils étudient les documents budgétaires.
[Traduction]
Monsieur le président, voilà qui conclut ma déclaration d'ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
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Je suppose qu'il appartient au Secrétariat du Conseil du Trésor de répondre à cette question, mais je peux vous faire part de mes réflexions sur le sujet.
À la base, il faut faire en sorte que les parlementaires puissent comprendre les crédits sur lesquels on leur demande de se prononcer quand ceux-ci sont présentés en comptabilité d'exercice plutôt qu'en comptabilité de caisse. Il faudrait aussi, à mon avis, que le Secrétariat du Conseil du Trésor et le gouvernement trouvent les moyens voulus pour contrôler les crédits votés quand ils sont présentés en comptabilité d'exercice.
Par exemple, les ministères obtiennent un budget d'équipement. Les dépenses d'immobilisation n'ont pas d'effets sur l'excédent ou le déficit final parce qu'elles servent à acquérir un élément d'actif. Ce qui agit sur l'excédent ou le déficit final, c'est le montant d'amortissement inscrit dans une année donnée et la mesure dans laquelle l'élément d'actif se déprécie dans cette année. Dans le processus budgétaire, nous devons avoir les deux. Il faut que l'achat du bien immobilisé soit approuvé. C'est là essentiellement une opération de trésorerie. Ce n'est pas tout à fait le cas, mais il s'agit surtout d'une autorisation pour l'acquisition d'un bien et aussi d'une affectation pour approuver l'inscription de l'amortissement. On ne voudrait pas qu'un ministère inscrive moins d'amortissement pour quelque raison que ce soit afin d'utiliser le solde de l'affectation à une autre fin.
Je crois que certains types de dépenses en comptabilité d'exercice, comme l'amortissement, doivent être protégés pour que les ministères ne puissent pas les consacrer à un autre usage. Je pense que le Secrétariat du Conseil du Trésor se débat pour trouver une solution aux difficultés de ce genre.
Nous pouvons également avoir des problèmes dans la comptabilisation des pensions à cause de la façon dont les dépenses sont inscrites dans ce cas. Ces dépenses se fondent sur de multiples hypothèses liées à des événements futurs et à la détermination de la valeur des prestations acquises dans l'année. Les montants en cause peuvent être différents des décaissements prévus du régime de pensions dans l'année. En comptabilité d'exercice, les prévisions peuvent donner un chiffre pour les charges de pension, mais le liquide à verser dans le régime peut être différent. Il peut être supérieur — probablement pas en ce moment, mais cela peut se produire à certaines occasions — comme j'ai pu le voir personnellement au Nouveau-Brunswick.
Il y a des choses de ce genre dont les gens doivent être conscients à cause des différences entre la comptabilité d'exercice et la comptabilité de caisse. À mon avis, il est préférable d'établir les prévisions budgétaires en comptabilité d'exercice, mais les gens doivent comprendre les différences qui existent.