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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier les membres du Comité de nous avoir invités aujourd'hui. Je suis accompagné par mes collègues, Wayne Cheeseman, chef des finances, et Susan Margles, vice-présidente, Relations gouvernementales et politique.
Avant de répondre à vos questions, j'ai quelques remarques à communiquer.
Je tiens à remercier le groupe de travail indépendant pour son rapport réfléchi. Les membres du groupe de travail ont clairement compris l'importance de cette institution d'envergure nationale. Ils ont fondé leur analyse et les options qu'ils proposent sur leur solide compréhension de la taille, de la portée et des autres éléments complexes du système postal, et de son importance pour la population. Ils ont fourni aux Canadiens et à ce comité un rapport complet, rigoureux et réfléchi. L'évaluation est franche; l'analyse, audacieuse. Le groupe de travail a également présenté des faits indiscutables sur lesquels toute discussion sur l'avenir du système postal devrait être fondée.
Premièrement, le rapport montre indubitablement qu'il faut rapidement transformer l'entreprise. Chaque année, les volumes de courrier diminuent davantage, tandis que le nombre d'adresses auxquelles nous le livrons ne cesse d'augmenter. Deuxièmement, les Canadiens aiment leur service postal et veulent qu'il demeure solide, mais pas en payant avec leurs impôts. Troisièmement, les colis sont l'avenir de l'entreprise: les Canadiens désirent ce service et en ont besoin. Le courrier demeurera toujours important, mais les Canadiens font plus appel à Postes Canada pour livrer les articles qu'ils achètent en ligne. Nous élargissons notre secteur des colis, parce que nous livrons non seulement de plus en plus de produits d'entreprises canadiennes et mondiales, mais nous ouvrons également les marchés mondiaux aux entreprises canadiennes. Les avantages vont bien au-delà de Postes Canada.
Quatrièmement, il n'y a pas de solution miracle. Heureusement, les Canadiens le comprennent très bien. Ils comprennent très bien que le système postal doit changer et ils n'ont pas peur de prendre les mesures nécessaires. Ils savent que les volumes de courrier n'augmenteront pas, mais ils ne veulent pas que le système postal disparaisse. En fait, ils veulent que les prochaines générations puissent également profiter de cette institution importante.
Tout cela fait en sorte que le travail du Comité est extrêmement important non seulement pour l'avenir du système postal, mais aussi pour l'économie canadienne. À titre de président-directeur général de Postes Canada, je comprends l'énorme responsabilité qui a été confiée au comité, au gouvernement et aux dirigeants de notre organisation. Nous devons bien faire les choses. II ne s'agit pas seulement de courrier, de colis ou même d'un attachement envers une institution de 250 ans. II s'agit aussi du gagne-pain des Canadiens et de leur dépendance à l'égard d'un système postal dynamique et solide.
Quelque 50 000 personnes travaillent à Postes Canada; elles ont des familles, des prêts hypothécaires et d'autres obligations, et elles dépendent de l'entreprise qu'elles ont aidée à bâtir. Elles souhaitent aussi voir Postes Canada évoluer et prospérer. Sur une plus grande échelle, la subsistance de nombreux Canadiens est liée à un système postal solide et fiable. Les petites entreprises canadiennes utilisent toujours régulièrement le courrier pour exécuter leurs activités. Qu'il s'agisse de chèques, de factures, de relevés ou d'offres spéciales, ils envoient et reçoivent chaque jour des lettres.
Nos activités de publipostage demeurent également très importantes pour de nombreux Canadiens. C'est pourquoi ce secteur génère toujours 1,2 milliard de dollars en revenus. II permet aux propriétaires de petites entreprises de joindre des clients dans leur quartier. Les organismes de bienfaisance utilisent largement le publipostage pour amasser des fonds indispensables. Tous les ordres de gouvernement s'en servent aussi beaucoup afin de communiquer des renseignements importants à leurs citoyens. Dans le cas des colis, la dépendance envers un système postal devient encore plus importante. Nos volumes de colis augmentent, car l'industrie canadienne de la vente au détail est en train de vivre une transformation majeure, à mesure que les Canadiens magasinent de plus en plus en ligne.
L'industrie canadienne de la vente au détail contribue de façon importante à l'économie du pays. Selon le Conseil canadien du commerce de détail, le total des ventes de ce secteur s'est élevé à environ 516 milliards de dollars en 2015 au Canada.
Nous faisons tout notre possible pour aider les détaillants canadiens de toute taille, dans les grandes villes et dans nos plus petites collectivités — y compris dans le Nord — à évoluer, à prospérer et à croître. Toutefois, pour y arriver, ils ont besoin d'un système postal solide et dynamique.
Nous livrons deux colis sur trois provenant du cybercommerce au Canada. Nous sommes profondément ancrés dans la nouvelle économie canadienne de la vente au détail.
Nous collaborons étroitement avec des Canadiens qui ont tout risqué en démarrant une petite entreprise de cybercommerce, souvent dans leur garage. Leurs investisseurs sont des amis et des proches qui croient fermement en eux. Nous faisons bien plus que les aider à livrer les colis qu'ils emballent eux-mêmes. Nous les aidons à innover et à croître. Après tout, plus ils réussissent, plus nous connaissons de succès.
Nous les aidons à évoluer au-delà de la phase de démarrage. lls peuvent ainsi se concentrer sur l'embauche de plus d'employés et sur leur expansion. Nous avons aidé de jeunes entreprises de petite taille, exploitées par leur propriétaire, à devenir des sociétés multimillionnaires avec un grand nombre d'employés et un bel avenir.
En fait, si vous nommez un détaillant canadien important, les chances sont que nous l'aidons à s'adapter à l'évolution du marché de la vente au détail. De nombreux Canadiens dépendent de la transition réussie de ces grandes entreprises au cybercommerce.
Je sais d'expérience que le changement n'est pas facile. Le groupe de travail a toutefois confirmé que nous sommes sur la bonne voie. II a également décrit les défis face auxquels Postes Canada doit changer.
Au cours de la dernière décennie, les volumes de courrier ont chuté de 32 %, soit 1,6 milliard d’articles, ce qui représente près d’un milliard de dollars de revenus. Cette tendance ne s'arrêtera pas. Nous devons accepter le changement et poursuivre sur notre lancée.
Le rapport indique clairement que les Canadiens appuient les modifications nécessaires à l'avenir du service postal. Ils s'attendent également à ce que le service postal évolue, s'adapte et s'améliore. Cela vaut non seulement pour le service que nous offrons, mais aussi pour la façon dont nous apportons des changements. À Postes Canada, nous avons cette même attente envers nous-mêmes.
On a beaucoup parlé des changements que nous avons entrepris ces trois dernières années pour garantir l'avenir du service postal. Toutefois, les gens ne savent pas tous qu'au fil de notre progression, nous avons été en mesure de tirer des apprentissages, de nous adapter et d'améliorer notre approche et nos procédés. C'est pourquoi nous sommes heureux de constater que les résultats de satisfaction de la clientèle, dans le rapport du groupe de travail, demeurent élevés, à 91 %. Nous continuerons de nous concentrer sur l'amélioration constante à Postes Canada.
En terminant, je tiens à souligner, à l'intention de tous les membres du Comité, que nos défis sont de taille; les solutions pour les régler devront être à la mesure de l'énorme tâche. Certains vous diront que le système postal ne devrait jamais changer, que tout devrait rester comme dans le bon vieux temps. Cela n'est pas envisageable. Les enjeux sont beaucoup trop importants.
Je vous encourage à aller de l'avant en tenant compte des conclusions du groupe de travail: de nombreux Canadiens comptent sur notre réussite. Nous devons assurer un avenir solide pour le système postal canadien.
Merci, monsieur le président.
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Postes Canada doit tirer profit de ces forces, et chaque organisation a des compétences de base, des points forts. Je crois que Postes Canada est une organisation qui se spécialise dans la logistique et la livraison. Nous nous concentrons sur ces activités. Nous avons fait croître nos activités dans le secteur des colis de plus de 400 millions de dollars en moins de cinq ans; nous avons ainsi démontré que ce sont les secteurs qui connaissent le plus de succès. Nous pouvons obtenir de meilleurs résultats pour assurer la viabilité à long terme de Postes Canada.
Postes Canada offre déjà certains services financiers. Nous n'avons qu'à penser, par exemple, au transfert d'argent. Dans de nombreuses collectivités canadiennes, des Canadiens qui envoient de l'argent à leur famille trouvent onéreux d'avoir recours à d'autres moyens. Beaucoup utilisent notre service MoneyGram, qui va de pair avec les compétences de Postes Canada, selon nous. Au fil des ans, notre programme de mandats-poste, qui existe depuis plus de 100 ans dans le milieu des postes, a évolué en un système de transfert d'argent numérique plus efficace. Il s'agit d'un service que nous offrons déjà. Nous avons aussi des cartes de débit prépayées que nous distribuons dans nos succursales, et les Canadiens qui ne peuvent pas avoir de cartes de crédit peuvent acheter une carte de débit prépayée.
Il y a des services qui vont de soi lorsque cela s'arrime à nos compétences et à nos capacités de base. L'offre pour certains services est déjà bien suffisante. Comme nous pouvons le lire dans le rapport, les Canadiens reçoivent les services dont ils ont besoin des banques et des coopératives de crédit. Ce n'est pas un domaine où... maintenant qu'un groupe d'experts indépendants a eu l'occasion de l'examiner minutieusement en s'appuyant sur autre chose que des données d'il y a cinq ans, à savoir des données déjà obsolètes dans l'économie numérique moderne. Compte tenu du CANAFE, des nouvelles technologies, des banques qui doivent composer avec de nouveaux types de contraintes réglementaires et des investissements dans les technologies, ce sont d'importantes décisions. Voilà pourquoi j'ai mentionné au départ que nous nous tournons vers le Comité pour en débattre, se pencher sur le document de travail et écouter les Canadiens. Si c'est une option, c'est mieux d'en discuter en comités.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci aux témoins de leur présence.
Je crois que nous sommes évidemment d'accord que la marque de Postes Canada se porte bien, et c'est essentiel. Cela lui permet d'attirer des clients pour ses activités de livraison et de logistique. Sans la confiance des Canadiens, ce ne serait pas possible. Les gens ne feraient pas confiance à Postes Canada pour la livraison et la logistique si ce n'était pas de cela.
Si nous examinons ce qui s'est passé au cours environ des deux dernières années, du moins de mon point de vue, il semble que cette confiance s'effrite depuis l'adoption du plan d'action en cinq points qui a été imposé aux Canadiens et qui ne suscitait pas la faveur populaire. Nous avons certainement senti beaucoup de consternation chez les Canadiens durant les élections.
Cet été, tant du côté de l'employeur que du côté du syndicat, les disputes liées à la négociation collective ont également beaucoup miné la confiance des Canadiens à l'endroit de Postes Canada qui se sont demandé s'ils devraient continuer de faire confiance à Postes Canada pour répondre à leurs besoins en matière de paie, de services bancaires, de chèques et de livraison. Les Canadiens ont opté pour des solutions de rechange pour la livraison ou ont tout simplement décidé de passer à des moyens numériques, peut-être de manière prématurée, pour une plus grande partie de leurs activités. Il y a certaines préoccupations.
J'aimerais me concentrer un peu plus sur les aspects financiers pour essayer d'avoir une idée des possibilités que le groupe de travail n'aurait peut-être pas examinées. Dans son rapport, le groupe de travail dit que la conversion aux boîtes postales communautaires pourrait engendrer des économies de 400 millions de dollars, dont 80 millions de dollars d'économies qui ont déjà été réalisées. Il est également question de la conversion en comptoirs postaux des 80 bureaux de poste dont les volumes sont les plus élevés, ce qui permettrait de générer des économies de 177 millions de dollars. Ces deux idées semblent plutôt indépendantes.
Seriez-vous d'accord pour dire que ces deux idées pourraient être mises en oeuvre de manière indépendante et que ces économies ne se recoupent pas vraiment du point de vue des bénéfices de Postes Canada?
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Chers collègues, mesdames et messieurs, merci, et merci au personnel d'avoir aménagé les tables aussi rapidement comme vous l'avez fait.
Nous allons entendre le deuxième groupe de témoins. Cinq organisations comparaissent devant nous. Je viens de discuter brièvement des procédures avec certains des témoins. Je m'excuse encore une fois de la séance écourtée; en raison des votes, nous allons siéger pendant environ 75 minutes plutôt que les deux heures prévues.
Chacun d'entre vous a une déclaration d'ouverture à faire, si j'ai bien compris. Normalement, vous disposeriez de 10 minutes pour ce faire, mais vu les contraintes de temps, je vous demanderais de bien vouloir vous en tenir à 5 minutes. Je vais vous donner une certaine marge de manoeuvre, bien sûr, parce que vous allez devoir condenser vos propos, mais plus vous parlez, moins il y aura de temps pour les questions des membres du Comité. Je vais vous laisser gérer votre temps, mais je sais que beaucoup de nos membres ont des questions qu'ils aimeraient vous poser.
Si j'ai bien compris, nous allons commencer par Mme McAuley.
Vous disposez de cinq minutes.
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Merci beaucoup de nous avoir donné la possibilité de comparaître devant votre Comité.
Les questions auxquelles nous nous attaquons aujourd'hui sont d'une importance vitale pour le Canada rural, ce qui a été reconnu par le président de Postes Canada. Nous comprenons certes les contraintes imposées par les travaux de la Chambre, mais nous aurons de la difficulté à faire honneur aux besoins du Canada rural dans les cinq minutes qui restent. Nous ferons de notre mieux, mais nous serons ravis de répondre aux questions que vous aurez sans doute une fois qu'il y aura plus de temps. Nos mémoires ont été remis au Comité.
L'Association canadienne des maîtres de poste et adjoints se fait la voix des employés des bureaux de poste ruraux depuis 1902. Nous sommes la deuxième unité de négociations la plus grande à Postes Canada, et nous représentons des employés des bureaux de poste dans les petites villes et villages du Canada rural. Environ 95 % de nos membres sont des femmes. Nous offrons nos services à plus de six millions de clients ruraux.
Nous avons été étonnés lorsque l'une des solutions proposées par le groupe de travail était de convertir 800 de nos bureaux de poste aux plus grands chiffres d'affaires en franchises privatisées. Cette solution violerait les directives du gouvernement actuel. De plus, elle soulève diverses préoccupations.
Tout d'abord, le mandat conféré au Comité par les électeurs canadiens est clair: la privatisation doit être écartée pendant l'étude.
Ensuite, quelle société d'État vendrait ses centres les plus rentables à ses concurrents? Postes Canada a enregistré des recettes sur 19 des 21 dernières années. L'année dernière ses recettes ont frôlé les 100 millions de dollars. Pourquoi risquer cette position?
La troisième préoccupation a été soulevée dans notre étude intitulée « Les bureaux de poste ruraux et les communautés qui en dépendent sont en train d'être abandonnés », qui a été réalisée par Anderson Consulting. Les auteurs ont trouvé qu'il y avait plus de 55 % de chance qu'une franchise disparaisse si le bureau de poste était remplacé. Tout ce qui resterait pour ces résidants serait un amas de boîtes au bord de la route. Cela ne ressemble en rien à une solide infrastructure canadienne.
Ma quatrième préoccupation, c'est que selon le rapport du groupe de travail, les Canadiens et les entreprises de toutes tailles ont une perception positive de Postes Canada et de ses services. La vaste majorité de ses intervenants croient que la poste est très importante et que le Canada aura toujours besoin de services postaux offerts par une société d'État dans le secteur public.
Le gouvernement actuel a reçu son mandat en garantissant des opportunités aux femmes dans ce pays. Notre association est constituée à 95 % de femmes. Si Postes Canada est affaibli dans les zones rurales canadiennes, il y aura très peu de bons emplois pour les femmes.
En 1994, le gouvernement libéral a annoncé un moratoire sur la fermeture des bureaux de poste. Malgré ce moratoire, qui est toujours en vigueur, plus de 350 bureaux de poste ruraux ont fermé leurs portes.
Si la société voulait vraiment garder un bureau de poste ouvert, elle a la capacité de nommer quelqu'un par d'autres moyens, ce qui veut dire qu'elle peut choisir qui elle veut s'il n'y a pas de candidats retenus après un concours. Le dernier exemple serait Red Bay, à Terre-Neuve-et-Labrador. Sept personnes, y compris le maire de cette collectivité, ont échoué à l'entrevue organisée par la société. La société a ensuite fermé le bureau de poste, en indiquant qu'elle avait mené un concours et n'avait trouvé personne qui était qualifié pour travailler dans un bureau de poste. Elle a ensuite ouvert une franchise privatisée et l'a confiée à l'un des candidats qui avait échoué à l'entrevue.
Postes Canada veut donner ses opérations et elle s'en moque si les gens trouvent que son comportement est incohérent.
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Je remercie le Comité d'avoir invité le Syndicat des employés des postes et communications à discuter avec vous. M. West, de l'Alliance de la Fonction publique du Canada, va m'aider à répondre à vos questions, le cas échéant.
Le SEPC est une composante de l'Alliance de la Fonction publique du Canada. Nous représentons environ 1 600 employés de Postes Canada et 150 employés de Purolator. Nos membres s'acquittent de tâches administratives et professionnelles, de fonctions techniques et de fonctions de bureau, ce qui comprend le soutien à la clientèle qui est offert aux entreprises et aux consommateurs. Ils sont souvent le premier point de contact pour de nombreux Canadiens qui ont besoin de conseils et d'aide concernant les services postaux.
Aujourd'hui, je vais traiter de plusieurs aspects du document de travail que le groupe de travail a récemment soumis à l'examen de la Société canadienne des postes.
Vous ne serez certainement pas étonnés d'entendre que nous sommes déçus. Nous espérions que le premier principe directeur du groupe de travail serait l'intérêt du public. Postes Canada est une société, mais ses propriétaires ou actionnaires sont les Canadiens. De ce fait, les services qu'elle offre aux Canadiens doivent passer avant tout. Comme on l'indique dans le document de travail, Postes Canada a l'obligation d'assurer un service universel et a comme mandat de réaliser les objectifs de politique publique.
Le groupe de travail n'a pas mentionné un programme qui devrait être rétabli, et c'est le programme Aliments-poste. L'actuel programme Nutrition Nord fait l'objet de critiques de la part des Canadiens qui vivent dans le Nord et du vérificateur général. Les prix des aliments que les familles doivent payer ont grimpé en flèche et ne sont plus viables.
En 2015, les Canadiens ont voté pour le changement. Le groupe de travail ne fait que présenter la même chose pour Postes Canada: des réductions de services, des pertes d'emplois, des hausses de prix, et ainsi de suite. Le groupe de travail ne mentionne pas l'externalisation actuelle des services. En 2010, on a commencé à externaliser les emplois de centres d'appels pour confier ces tâches à de grandes multinationales basées en Inde. Ces emplois demeurent au Canada, mais rien ne garantit qu'ils vont demeurer ici.
Plutôt que d'investir dans des emplois bien rémunérés, Postes Canada préfère payer des multinationales normalement établies à l'étranger. Cela a pour effet de créer ici des emplois précaires et de moindre valeur, dont les salaires sont maintenant nettement inférieurs. Avec l'externalisation, on envoie les profits à l'étranger, et ce, au détriment de la stabilité et de la qualité des emplois.
Le groupe de travail reconnaît que les Canadiens qui vivent dans les régions rurales ont exprimé de réelles préoccupations concernant les effets de la fermeture de leurs bureaux de poste sur leurs collectivités. En réponse à cela, on suggère de fermer tous les points de vente qu'il reste à Postes Canada, y compris ceux des régions urbaines, ou de les convertir en franchises. Pour réaliser au moins la moitié des économies suggérées, il faudrait que Postes Canada convertisse les 800 bureaux ayant le rendement le plus élevé — autrement dit, se débarrasser de la crème de cette entité publique.
Le groupe de travail préconise les franchises sans pour autant mentionner la nature des emplois de ces points de vente. Ces emplois ne sont pas syndiqués et ne s'accompagnent donc pas du bagage syndical habituel, soit des salaires permettant aux travailleurs de gagner leur vie et des conditions de travail décentes. Nous ne pouvons pas nous empêcher de nous demander si ce document de travail n'est pas que le commencement d'un cheminement qui va aboutir à la privatisation de la société.
Le groupe de travail ne parle pas de la structure de gestion de Postes Canada et des pratiques de rémunération du personnel de direction. Les multiples échelons d'approbation de la structure de gestion, même pour les décisions simples, sont inefficaces et coûteux, et ont des effets négatifs sur les activités commerciales.
Même si on prétend à répétition que la société connaît une période difficile, nous croyons savoir que les cadres supérieurs continuent de recevoir de fortes primes, alors que la majorité des employés continuent d'obtenir des hausses de salaire minimales.
Quand nous avons rencontré le groupe de travail, nous leur avons aussi suggéré d'examiner la structure d'Innovapost et sa relation avec la société. Tout ce que dit le document de travail, c'est qu'Innovapost fait partie du Groupe d'entreprises de Postes Canada et qu'elle est détenue à 98 % par la société. Des postes qui se trouvaient à l'origine au sein de Postes Canada ont été transférés à Innovapost lors de sa création en 2002.
Nous mettons en doute la valeur d'un tel arrangement. Les coûts des projets mettant en cause Innovapost font obstacle au changement et à l'innovation. Pendant ce temps, Innovapost a la même structure hiérarchisée très coûteuse que Postes Canada. À elle seule, elle compte 11 vice-présidents.
Nous nous demandons pourquoi sa structure est identique à celle de Postes Canada et nous mettons en doute sa valeur. Nous croyons qu'il serait plus rentable de rendre à Postes Canada au moins certains des postes d'Innovapost.
Enfin, les médias s'intéressent au régime de retraite de Postes Canada. Entre autres options, dans le document de travail, on propose la dispense permanente de l'obligation d'effectuer les paiements de solvabilité exigés par la LNPP.
Le SEPC a déjà écrit au gouvernement, par l'intermédiaire de la , pour lui demander d'accorder une telle dispense.
Nous croyons que les règles visant la capitalisation du déficit de solvabilité sont inutiles et contre-productives. Elles ont été instaurées dans les années 1980, en partie pour réagir à l'insolvabilité des employeurs du secteur privé, et le régime est en ce moment plus qu'entièrement financé, sur une base prospective.
Avant de terminer, j'aimerais souligner de nouveau notre préoccupation concernant la direction que le groupe de travail a empruntée. Postes Canada n'est pas une entreprise ordinaire. C'est une responsabilité publique. Elle a aussi un rôle à jouer dans l'offre d'emplois stables pour la classe moyenne, maintenant et à l'avenir, et dans l'offre, aux générations à venir, d'occasions dépassant de simples emplois précaires.
Je vous remercie de nous avoir donné l'occasion de vous faire part de nos points de vue et de nos préoccupations. M. West et moi sommes prêts à répondre à toutes vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie le Comité de cette invitation.
L'Association des officiers des postes du Canada représente approximativement 3 500 membres à travers le pays. Ces personnes supervisent généralement les opérations relatives au traitement et à la livraison du courrier.
Nous sommes ici aujourd'hui parce que, en 2013, on nous a annoncé dans le cadre d'un appel conférence que Postes Canada avait un problème de solvabilité, qu'on avait un sursis de cinq ans et qu'il fallait trouver une solution à ce problème. Peu de temps par la suite, un plan d'action en cinq points a été rendu public. Ce que nous déplorons dans ce processus, c'est le manque de transparence de la part l'employeur. Comme nous nous considérons très près de la gestion par notre rôle de supervision des opérations postales, l'employeur aurait pu faire preuve d'une plus grande transparence à cet égard.
On constate que M. Deepak Chopra a affirmé plus tôt aujourd'hui que nous faisons partie de la solution. Malheureusement, je pense que Postes Canada a laissé passer à l'époque une belle occasion de nous inclure dans les discussions, de nous faire comprendre qu'on avait un problème au niveau de notre plan de retraite, de nous faire comprendre qu'on était face à un mur et, finalement, de nous faire participer à la recherche de solutions.
Nous avons reçu le rapport du groupe de travail et nous espérons que le gouvernement saura prendre les bonnes décisions. Si nous faisons vraiment partie de la solution, nous nous attendons à être inclus. Il est certain que les unités de négociation à Postes Canada ne partagent pas toutes la même vision. Nous pouvons appuyer certaines mesures mais, faut-il le répéter, la transparence est un élément important de la réussite de l'entreprise.
La table étant mise, nous espérons qu'une recommandation de transparence permettra aux quatre unités de négociation de Postes Canada de s'asseoir avec l'employeur pour trouver avec lui les solutions plutôt que de le laisser nous imposer ses solutions.
Je vous remercie de votre attention.
Je suis Mike Palecek. Je suis un facteur de Vancouver, et je suis le président national du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes.
Je suis accompagné de Jan Simpson, première vice-présidente nationale. Notre conseil exécutif national au grand complet se trouve dans les tribunes en ce moment. Ce sont les leaders de partout au pays. Nous n'avons pas tout à fait 22 présidents comme Postes Canada, mais nous avons à l'échelle du pays des leaders qui sont présents aujourd'hui.
Nous représentons environ 48 000 travailleurs et travailleuses des postes, répartis entre deux grandes unités de négociation. Nous avons participé activement à la création de la Société canadienne des postes et, en fait, à chacun des examens dont Postes Canada a fait l'objet depuis. Nous avons bâti Postes Canada, et nous comprenons mieux que quiconque ses activités au quotidien.
À l'instar d'autres témoins présents aujourd'hui, nous sommes très préoccupés par le rapport produit par le groupe de travail. Nous croyons qu'il comporte beaucoup de lacunes. Nous craignons la contamination des consultations, parce qu'elles se fonderont sur ce document. Le document est plein d'erreurs et de faussetés, en plus d'omettre d'importants éléments. Le STTP fournira ultérieurement un document détaillant tout cela. Pour le moment, je vais vous donner quelques exemples.
Selon le document, Postes Canada va perdre de l'argent cette année, même si tout indique que ce sera le contraire qui va se produire. Les deux premiers trimestres ont été fantastiques. Le document passe aussi complètement sous silence qu'au cours des deux premiers trimestres de cette année, pour la première fois, l'augmentation des colis a éclipsé la baisse des lettres. Nous nous attendons à ce que cette tendance se poursuive, avec la croissance des envois de colis. En fait, le service des postes de l'Allemagne a annoncé cette année qu'il s'attend à ce que les volumes des colis doublent d'ici 2025. Les prévisions sont semblables dans les services postaux à l'échelle du monde.
Le rapport indique aussi que le STTP et Postes Canada ont récemment signé deux ententes provisoires, mais néglige de mentionner qu'une de ces ententes comporte d'importants changements — des changements que Postes Canada nous a dits nécessaires pour que la société puisse beaucoup augmenter sa part du marché de la livraison des colis et du courrier direct.
Dans le document du groupe de travail, on affirme que parmi les personnes disant aimer l'idée d'un service bancaire postal, seulement 7 % utiliseraient ce service. C'est inexact quant aux faits, et ce n'est pas ce que leur sondage a révélé. Le sondage a été mené auprès du public en général, et non seulement auprès des personnes qui appuient l'idée d'un service bancaire en ligne. En réalité, 7 % des répondants ont dit qu'ils opteraient certainement pour le service bancaire postal ou qu'ils en utiliseraient les services. Encore 22 % des répondants ont dit qu'ils passeraient probablement au service bancaire postal. Je ne pense pas qu'une seule banque au Canada serait mécontente d'une part de 29 % du marché des services bancaires. Malgré cela, ils nous disent qu'ils ne pensent pas que c'est la meilleure option à envisager.
Des gens de partout au pays — des gens vivant dans des collectivités rurales, des citadins pauvres, toutes sortes de gens — nous disent que ces services sont requis d'urgence. Malheureusement, nous n'avons pas le temps aujourd'hui d'examiner en détail tout ce que nous proposons. Comme vous pouvez le voir, il y a beaucoup de choses, et cela ne se fait pas en cinq minutes, mais la grande majorité des enjeux n'ont pas été abordés dans le rapport du groupe de travail.
Nous avons préparé un mémoire sur la situation financière de la Société canadienne des postes et sur la tromperie et la désinformation systématique par la direction de Postes Canada. Année après année, Postes Canada prévoit que ses recettes et ses profits seront nettement inférieurs à ce qu'ils sont en réalité. Il semble bien que ce soit la même chose cette année. Les chiffres étaient d'environ 100 millions l'année passée, et d'environ 500 millions l'année précédente. Nous ne prêtons tout simplement pas foi à leurs prédictions et projections.
Nous avons préparé des suggestions relatives à la livraison à domicile et à l'importance de la maintenir, ainsi qu'à la façon dont Postes Canada peut contribuer à écologiser l'économie et ses propres services. Ce sont des enjeux importants. Le présent gouvernement a pris de grands engagements en matière de changement climatique, et il doit se servir des sociétés d'État. Il doit utiliser son actif pour combler les lacunes et réaliser ses engagements. Encore là, nous ne voyons rien à ce sujet.
Je comprends que nous avons peu de temps, alors je vais m'arrêter ici. Je serai ravi de répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Bienvenue à vous toutes et à vous tous. Bienvenue, en particulier, aux gens qui vous accompagnent.
Je voudrais simplement vous dire, et c'est important de le rappeler, que vous êtes un peu les artisans des succès de Postes Canada.
Je représente une circonscription urbaine et rurale où les gens sont satisfaits du service de Postes Canada. Je n'ai à peu près jamais de problèmes avec Postes Canada au bureau de circonscription. Les gens sont satisfaits du service qui est offert. Ma circonscription a quand même une superficie assez étendue.
J'ai réalisé une chose en lisant le rapport et je tiens à vous le dire, car cela m'a vraiment surpris. J'ai une boîte postale près de chez moi. Pour des gens dans des régions rurales, c'est au fond d'un rang. J'ai réalisé que, pour chaque Canadien et Canadienne, la prestation du service qu'il reçoit de Postes Canada est différente mais, dans tous les cas — et c'est ce que démontre l'étude —, les gens sont satisfaits. C'est quand même très constructif.
Il y a un point que j'ai beaucoup aimé dans l'ensemble des interventions, notamment dans celle M. Dubois, peut-être parce qu'elle était en français et que c'est plus facile pour moi. Vous avez dit que, premièrement, vous ne saviez pas, pour ainsi dire, qu'il y avait un problème. Vous avez dit que c'est difficile de faire partie de la solution quand on ne sait pas qu'il y a un problème.
Dans le rapport, un paragraphe m'a frappé au sujet de la gouvernance. À la page 10, on retrouve le passage suivant: « D'après les nombreux commentaires soumis au groupe de travail, la restructuration devrait se faire dans le cadre d'une consultation appropriée et d'un éventuel réaménagement de la gouvernance ».
J'aimerais vous entendre à ce sujet et ainsi que les autres représentants qui voudraient formuler des commentaires à cet égard.
[Traduction]
En ce qui concerne la structure de gouvernance, comment sont les interactions entre Postes Canada et son effectif?
:
Je vais remonter à 2013.
C'est comme l'histoire du petit garçon qui crie au loup. Il crie au loup et on ne l'entend plus à un moment donné. Finalement, le réveil est survenu à minuit moins cinq et on s'est fait dire qu'il y avait un petit problème concernant le fonds de pension. Lors des discussions que j'ai eues avec l'employeur, j'ai dit ce qui suit: « Comment se fait-il qu'il n'y a pas personne chez vous qui est venu cogner à notre porte — nous avons quatre unités de négociation — pour nous dire qu'il fallait que nous nous parlions et que nous avions un problème commun »? Cela ne touche pas seulement les syndicats. Cela touche aussi la gestion, les gestionnaires et les directeurs. Cela touche tous les employés de Postes Canada.
Je ne sais pas pourquoi cela ne s'est pas passé, et c'est déplorable, mais je peux vous dire que, dans l'histoire de Postes Canada, c'est la première fois que les quatre unités de négociation feront front commun pour atteindre un objectif. Cela ne s'est jamais vu dans l'histoire de Postes Canada. Elles feront front commun pour le même but, à savoir notre fonds de pension. Si nous en sommes là, c'est parce qu'un problème financier n'a pas été abordé lorsqu'il aurait dû l'être. À l'époque, il aurait dû être abordé et, finalement, on a réagi à minuit moins cinq et on a imposé des mesures draconiennes.
Je ne sais pas si je réponds à votre question, mais le fait que les quatre unités de négociation fassent front commun pour la première fois dans l'histoire de Postes Canada en dit beaucoup à ce sujet.
:
Il peut y avoir plusieurs éléments. La consultation est un problème de taille. Je peux fournir quatre ou cinq exemples où la loi oblige techniquement un employeur à consulter ses employés ou à élaborer avec eux certaines choses.
Dans le passé, quand on nous consultait, on nous remettait essentiellement le document et on nous disait que c'est le plan à suivre. Les responsables peuvent nous consulter, mais ils nous disent qu'ils ne peuvent malheureusement pas aller de l'avant avec telle mesure car ils ont déjà envoyé le document au conseil d'administration. C'est considéré comme étant des consultations. Cette façon de faire crée des problèmes dans les relations de travail, donne lieu à des griefs et entraîne des contestations judiciaires.
Le plan d'action en cinq points en est l'exemple parfait. Nous étions en négociation, et la position de la société était de proposer un marché, que nous ne voulions pas vraiment, et elle nous a dit essentiellement que si nous ne présentions pas ce marché aux membres, elle nous offrirait un accord moins avantageux; on nous a menacés. Tout de suite après avoir accepté de proposer cette offre finale à nos membres pour qu'ils votent, elle a soudainement présenté le plan d'action en cinq points. Elle n'avait consulté personne avant de le faire. Nous avons déposé des plaintes pour pratiques de travail injustes.
Elle prétendait également que les membres n'obtiendraient jamais un accord spécial de la part du gouvernement du Canada pour le régime de pensions. Bien entendu, juste après avoir présenté le plan d'action en cinq points, elle a annoncé un allégement temporaire de la capitalisation du déficit de solvabilité des régimes de retraite. Nous avons donc été mis devant le fait accompli avec le plan d'action en cinq points et avec cet allégement. Je dirais que nous avons été plus que mis devant le fait accompli. Nous avons été bernés, car on nous a dit que cela ne se produirait jamais.
Le message que la société livre au public est qu'elle collabore avec les intervenants, mais mon expérience personnelle a été tout à fait le contraire.
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Comme je l'ai dit, nous fournirons une liste complète de tous les points que nous passerons en revue. Entretemps, le système bancaire ou les banques du Canada ne font l'objet d'aucune critique. Il n'y a aucune analyse du problème des prêteurs sur salaire au pays. Dans le cadre du sondage, on n'a posé aucune question fondamentale. On n'a pas demandé aux gens qui vivent dans les collectivités qui n'ont pas de banque, mais qui ont des bureaux de poste, s'ils utiliseraient des services bancaires postaux.
Il n'y a rien sur le rendement financier de Postes Canada en 2016 et sur le fait que la société a déclaré les profits les plus élevés depuis 2010 pour la période allant de janvier à juin. Le groupe de travail mentionne que Postes Canada a un déficit de solvabilité de 8,1 milliards de dollars, mais elle ne parle pas de l'augmentation de 1,2 à 1,6 milliard de dollars qui est, bien entendu, étalée sur cinq ans. L'excédent du régime de pensions est en fait de 2,7 milliards de dollars pour l'année dernière seulement.
L'utilisation de l'information est très sélective. Les experts anonymes qui sont cités dans le document doivent être nommés. Nous devons voir l'analyse de la façon dont on est arrivé à ces données. Nous devons voir l'opinion des experts qui ont fourni des renseignements contraires, car il y en avait. Nous savons que les responsables ont rencontré des experts qui ont parlé de la façon dont les services bancaires postaux pourraient très bien fonctionner.
Les responsables n'ont pas mentionné l'étude que nous leur avons remise qui fait état que la valeur du courrier publicitaire diminue avec la livraison centralisée et diminue aux yeux des consommateurs. Ils ont tendance à mentionner les renseignements négatifs et à laisser de côté les renseignements positifs. Nous pouvons le constater dans le rapport.
Nous fournirons certainement au Comité ces détails à une date ultérieure. Nos membres discuteront avec les citoyens de partout au pays lorsque le Comité sera en déplacement. Vous aurez l'occasion d'entendre les témoignages des travailleurs des postes au sujet de nos mémoires de façon détaillée.
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Merci, monsieur le président.
[Français]
Je remercie les témoins d'être ici parmi nous aujourd'hui. Nous l'apprécions beaucoup.
J'aimerais commencer par dire que, personnellement, je vois les syndicats non pas comme un obstacle à la solution, mais comme faisant partie de la solution.
[Traduction]
Nous parlons beaucoup des services bancaires postaux, et c'est ce que je veux aborder pendant le temps qu'il me reste.
J'ai lu votre document sur les services bancaires postaux, et je suis d'accord avec vous. Je viens d'une région rurale, et je reconnais que dans certaines collectivités, surtout celles des territoires, les banques ont quitté les lieux. Tout ce qui reste, c'est Postes Canada.
L'une des observations que j'ai lues, c'est qu'une banque postale peut être rapidement mise sur pied parce que l'infrastructure existe déjà — j'en conviens —, à savoir le personnel, les produits et la technologie. De plus, le Canada pourrait effectuer cette transition assez rapidement, en offrant un vaste éventail de services financiers. C'est là où je ne suis pas certain, et je n'ai pas encore déterminé le type de services financiers que Postes Canada pourrait offrir.
J'ai remarqué dans votre rapport que vous avez cité un directeur de la Banque Scotia, un vice-président de la distribution au détail. Pour paraphraser ce qu'il a dit, les clients ne vont pas beaucoup dans les succursales, mais lorsqu'ils le font, ils demandent des conseils, et lorsqu'ils commencent à demander des conseils, c'est là où les détails techniques entrent en ligne de compte. Comme vous le savez, dès que vous demandez des conseils financiers, il faut que ce soit à un planificateur financier certifié; il y a une réglementation provinciale en place.
Comment avez-vous planifié cela? Pour ma part, si Postes Canada avait accès à son bassin potentiel d'employés, qui ne sont pas formés, par opposition à des employés externes, qui sont déjà formés et qui viennent de terminer leurs études collégiales et détiennent leur certificat de planificateur financier agréé ou leur permis en fonds communs de placement... Je pense que le Collège Algonquin offre déjà ces programmes. Je ne veux pas que Postes Canada ou ses employés se tirent dans le pied alors qu'ils pourraient avoir accès à d'autres employés. Qu'avez-vous envisagé?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'ai lu le rapport avec intérêt. J'ai discuté avec des représentants au sujet du système bancaire. Le rapport dit ceci: « La mise en place d'un système bancaire postal traditionnel représenterait une entreprise coûteuse [...] ». Il y aurait des perspectives de profits limités et des investissements en matière d'infrastructures.
À la lecture du rapport, cela ne semble pas être une avenue intéressante. J'aimerais vous entendre à ce sujet, parce que vous êtes vraiment des experts pour ce qui est de la livraison du courrier.
[Traduction]
Si j'ai bien compris, les Canadiens seraient prêts à accepter la livraison postale une fois aux deux ou trois jours, ou peut-être même moins fréquemment, mais pour les colis, il semble important qu'ils soient livrés. Je pense que M. Chopra a utilisé l'expression « réseau axé sur le courrier ». D'après mon expérience, le courrier et les colis sont livrés en même temps. Si nous séparons les deux, est-ce une façon de moderniser, de réaliser des économies et de répondre aux besoins des gens? J'aimerais entendre ce que vous avez à dire à ce sujet.
M. Palecek pourrait répondre à la question.
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Est-ce que quelqu'un a des observations finales?
D'accord. Merci beaucoup.
Au nom de mes collègues, je remercie tous les témoins ici aujourd'hui.
Je vais peser mes mots. J'apprécie la perspective que vous nous avez présentée, qui diffère des témoignages que nous avons entendus auparavant. Un de mes beaux-frères est facteur; je sais qu'il apprécierait également vos observations.
Comme M. Whalen l'a dit, nous allons commencer à nous déplacer la semaine prochaine. Nous mènerons des consultations dans l'est, dans le centre et dans l'ouest du Canada.
Vous avez mentionné, monsieur Palecek, qu'un grand nombre de vos représentants témoigneront devant le Comité. Nous avons hâte de les rencontrer. Nous avons aussi hâte de recevoir vos mémoires.
Le Comité est chargé de préparer un rapport et de le déposer au Parlement d'ici la fin de l'année. Nous serons ravis de nous entretenir avec vous à nouveau avant cette échéance.
Je vous remercie encore une fois.
La séance est levée.