Mesdames et messieurs, chers collègues, je pense que nous allons commencer, même s'il n'est pas encore tout à fait 10 heures. J'aimerais commencer un peu à l'avance si c'est possible.
Je vous souhaite tous la bienvenue à la 36e séance du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires.
Messieurs les témoins, je suis certain que vous savez tous que la ministre responsable de Postes Canada, l'honorable Judy Foote, a entamé un processus de consultation plutôt vaste pour étudier l'avenir de Postes Canada. La première étape de ce processus de consultation consistait à mettre sur pied un groupe de travail dont le mandat était d'examiner la viabilité financière de la Société canadienne des postes. Le groupe de travail a terminé son étude et déposé son rapport. Nous avons eu la chance d'examiner le rapport et de parler avec les membres du groupe.
La deuxième étape, bien entendu, est de parcourir les collectivités du Canada, y compris les collectivités des Premières Nations, tant les grandes que les petites, dans les régions urbaines, rurales et éloignées, pour parler aux gens, aux organisations et aux responsables des municipalités dans le but d'obtenir leurs points de vue. On veut savoir à quoi devrait ressembler selon eux l'avenir de Postes Canada et ce qu'il réserve, et on veut entendre leurs suggestions concernant la façon dont la Société pourrait fonctionner à l'avenir, la façon d'assurer sa pérennité.
C'est la raison pour laquelle vous êtes tous ici aujourd'hui.
Comme je l'ai expliqué, je demande à tous les témoins de faire une brève déclaration liminaire de cinq minutes après laquelle les membres du Comité poseront des questions.
Pour que mes collègues du Comité sachent un peu à quoi s'en tenir, nous avons deux représentants du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, qui feront chacun une déclaration liminaire. C'est un peu inhabituel, mais M. Keefe devait comparaître pendant la première heure de la séance, qui devait commencer à 9 heures. Malheureusement, les deux autres témoins ont dû annuler leur témoignage à la dernière minute, et j'ai donc pensé, pour être équitable, qu'il serait juste de permettre à M. Keefe de faire sa déclaration liminaire comme il l'aurait fait si les autres témoins s'étaient présentés à 9 heures
Nous allons maintenant commencer, si vous le permettez, par M. Cavanagh, pour cinq minutes ou moins.
Monsieur, vous avez la parole.
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Nous sommes heureux de formuler des recommandations pour donner suite à l'étude du groupe de travail concernant Postes Canada.
La Fédération du travail de la Nouvelle-Écosse représente plus de 70 000 travailleurs dans la province, parmi lesquels des milliers sont membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes. Si nous avons bien compris, ce groupe de travail a été mis sur pied pour recueillir des commentaires et des renseignements ainsi que pour trouver des solutions possibles afin d'assurer l'avenir de Postes Canada en aidant le gouvernement fédéral à faire en sorte que la Société donne un service de qualité aux Canadiens.
Nous avons participé à tous les examens de Postes Canada qui ont été faits jusqu'à maintenant, et l'avenir de notre service postal public nous intéresse grandement. De façon générale, nous nous concentrons surtout sur le retour de la livraison à domicile, sur le maintien de la livraison quotidienne et des bureaux de poste publics, sur l'écologisation des bureaux de poste, sur la création de services destinés aux aînés et aux personnes handicapées ainsi que sur le retour des services bancaires postaux afin d'offrir des services financiers inclusifs et accessibles à tous.
La Fédération du travail de la Nouvelle-Écosse a toujours préconisé le maintien de la livraison à domicile et la création de services nouveaux et élargis, notamment les services bancaires postaux. Nous avons aussi rigoureusement réclamé une Société canadienne des postes dont les activités sont axées sur l'intérêt public. Après tout, même si les sociétés d'État comme Postes Canada mènent des activités publiques et commerciales, elles diffèrent néanmoins des entreprises commerciales étant donné qu'elles sont conçues pour servir l'intérêt public, pas seulement maximiser les profits.
À propos de la situation financière de Postes Canada, le profit de 44 millions de dollars venant des activités qu'elle a menées au premier trimestre de 2016 représente le meilleur résultat obtenu lors d'un premier trimestre depuis 2009. Ce résultat marque également un tournant historique, car c'est la première fois, malgré l'absence d'une hausse du courrier transactionnel, que les revenus attribuables aux colis étaient supérieurs à la baisse de revenus attribuables au courrier transactionnel.
En Nouvelle-Écosse, nos bureaux de poste nous donnent une occasion exceptionnelle. Il est logique que nous contribuions à l'essor de l'économie, au maintien d'emplois chez nous et à la diminution de notre empreinte carbone. Comment pouvons-nous reconfigurer ce service? Plutôt que de réduire les services, songeons plutôt à les développer. Pourquoi notre service postal, qui s'appuie sur une vaste infrastructure physique et des millions d'échanges quotidiens entre humains, ne pourrait-il pas nous offrir quelque chose de complètement différent? Pourquoi les bureaux de poste ne pourraient-ils pas jouer un rôle central en vue de bâtir notre prochaine économie, une économie plus stable, plus équitable et moins polluante? Pourquoi le vaste réseau de livraison de Postes Canada ne pourrait-il pas apporter le genre de changements que les Canadiens veulent vraiment, en offrant des choix écologiques qui soutiennent les collectivités rurales et autochtones ainsi que les entreprises locales?
Il y a plus de 6 300 bureaux de poste au pays. Ces bureaux nous appartiennent, et ils pourraient offrir bien plus qu'un service de livraison du courrier et de colis; ils pourraient constituer un puissant réseau national de logistique. Imaginez de petits bureaux de poste ruraux qui offrent des services financiers courants, comme des comptes de chèques, des comptes d'épargne, des prêts, des polices d'assurance — des services financiers qui appartiennent aux gens qui s'en servent. Les banques ont quitté un grand nombre de collectivités en Nouvelle-Écosse, et les services bancaires postaux peuvent changer cette situation.
L'économie des Néo-Écossais pourrait vraiment profiter d'un plus grand nombre d'emplois bien rémunérés dans les collectivités, surtout les collectivités rurales. Pourquoi ne pas l'admettre? Contrairement aux grandes banques, qui ont engrangé des profits de 35 milliards de dollars l'année dernière tout en éliminant des emplois et en augmentant des frais déjà élevés pour les services courants, nous pouvons faire les choses différemment, avec la volonté du gouvernement fédéral, en faisant le bon choix. Les bureaux de poste de nos collectivités représentent le principal réseau de points de service et de logistique au pays, et il nous appartient. En fait, Postes Canada a offert des services bancaires jusqu'en 1968.
Les énergies renouvelables ont un énorme potentiel économique pour le Canada. Lorsque le a signé l'Accord de Paris sur le climat, nous avons convenu de réduire substantiellement les émissions du pays. Jusqu'à maintenant, nous ne sommes pas en voie de respecter cet engagement. Les rénovations écoénergétiques et l'essor des énergies propres pourraient créer des milliers d'emplois stables et bien rémunérés. Nous pouvons aider ceux qui ont perdu leur emploi à cause de l'effondrement du prix du pétrole et améliorer la qualité de vie des gens d'un bout à l'autre du pays.
Les services postaux d'autres pays constituent d'excellents exemples. La Norvège a remplacé son parc de véhicules diesel par de nouveaux véhicules électriques. Le Royaume-Uni, la France, la Nouvelle-Zélande, le Brésil et l'Italie ont tous des services bancaires postaux florissants. Le Japon a élargi les services offerts par les travailleurs postaux afin qu'ils aident les personnes âgées, livrent de la nourriture et s'assurent du bien-être des personnes à mobilité réduite.
La France et l'Australie se servent de leurs parcs de véhicules postaux pour livrer des aliments frais et congelés, reliant ainsi directement les agriculteurs et les entreprises locales aux consommateurs.
Les bureaux de poste peuvent être équipés de bornes de recharge pour les véhicules électriques, et à l'aide de véhicules fonctionnant à l'énergie renouvelable, ils peuvent établir un lien direct entre nos fermes et nos assiettes.
À propos de la livraison à domicile, le 11 décembre 2013, la Société canadienne des postes a annoncé l'élimination de ce service dans le cadre d'un plan visant à retrouver la stabilité financière d'ici 2019, ce qui, comme le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes l'a signalé dans son exposé, était une déclaration bien étrange lorsqu'on sait que la Société a déclaré des profits de 94 millions de dollars l'année précédente, en 2012.
Nous recommandons que Postes Canada mette fin à son plan qui consiste à remplacer la livraison à domicile par la livraison à des boîtes postales communautaires et qu'elle rétablisse la livraison du courrier à domicile pour les gens qui l'ont perdu depuis les compressions annoncées en 2013. En maintenant la livraison à domicile, nous pouvons veiller à ce que les facteurs s'assurent tous les jours du bien-être des aînés et des personnes à mobilité réduite et à ce qu'ils livrent des produits alimentaires locaux. Les possibilités sont infinies.
Les bureaux de poste peuvent devenir des centres communautaires pour l'innovation sociale. Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes et ses alliés espèrent transformer ce service public mis en péril, pour lequel il y a presque deux fois plus de points de services que de Tim Hortons, en un outil puissant qui contribue à créer une société à faibles émissions de carbone. En tant que communauté, nous devrions appuyer cette transformation ainsi que soutenir et élargir ce service.
Dans ce contexte, l'avenir de Postes Canada doit passer par la fin de la pratique injuste et inacceptable qui consiste à exercer une discrimination envers les employés des régions rurales et suburbaines. Ils ont fait face à de nombreux problèmes graves, et un problème très important demeure. Pendant des dizaines d'années, ils ont fait un travail qui est presque identique à celui des autres facteurs, mais ils n'ont pas reçu la même rémunération ou le même traitement étant donné que...
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Bonjour. Je m'appelle Michael Keefe, et je suis travailleur des postes depuis la première fois que j'ai été employé pour prêter main-forte à Noël, en décembre 1983. Je suis également le premier vice-président de la section locale Nova du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, qui représente 600 membres de Hubbards à Lake Charlotte.
Je suis reconnaissant d'avoir été invité à comparaître devant votre comité.
Comme vous le savez peut-être, deux collectivités dans cette municipalité, Bedford et Lower Sackville, faisaient partie du premier groupe de collectivités à perdre la livraison à domicile le 20 octobre 2014. Ce fut ensuite au tour de Dartmouth et de la région de Halifax ne se trouvant pas sur la péninsule, pendant l'été et l'automne de 2015, respectivement.
Quelles ont été les répercussions sur la municipalité, nos clients, et les gens de la place?
Selon les chiffres de Postes Canada, 45 574 adresses ont perdu la livraison à domicile dans la municipalité régionale d'Halifax. La municipalité a perdu 78 emplois bien rémunérés à temps plein. Si l'on suppose que ces employés gagnaient le salaire annuel de base d'un facteur engagé à temps plein et qu'ils ne faisaient pas d'heures supplémentaires et ne recevaient pas d'indemnités supplémentaires, on peut conclure que des revenus de 4,12 millions de dollars ont été perdus dans la municipalité.
De plus, l'installation de boîtes postales communautaires a augmenté la congestion routière dans de nombreux quartiers. En grande partie à cause du choix d'emplacement de certaines de ces boîtes postales, deux accidents ont eu lieu dans les deux premières semaines suivant la mise en oeuvre, le 20 octobre, de la livraison centralisée. Un véhicule de livraison du courrier stationné devant des boîtes postales communautaires à proximité d'un arrêt d'autobus a été happé de côté par un automobiliste. Une semaine plus tard, un autobus a reculé dans des boîtes communautaires se trouvant trop proches d'une intersection, ce qui a causé de graves dommages.
Nos clients risquent maintenant davantage de se faire voler leur courrier, leurs colis et leur identité. Que ce soit à Portand Estates, à Dartmouth, ou à Hammonds Plains, à Lucasville, des voleurs ont ciblé des boîtes postales communautaires et continueront de le faire. En accédant par infraction à une boîte postale communautaire, les voleurs peuvent voler le courrier de 10 à 16 adresses, ce qui est beaucoup plus sécuritaire et plus facile pour eux que de se rendre à un nombre équivalent de boîtes aux lettres à domicile.
Nos clients doivent maintenant aller chercher leur courrier dans des boîtes postales communautaires dont la serrure est gelée. Le sol est parfois glacé ou des bancs de neige leur bloquent l'accès. Les personnes âgées, les personnes dont les capacités diffèrent et les autres personnes à mobilité réduite ou ayant une déficience physique affrontent un nouvel obstacle à leur indépendance, car elles doivent maintenant aller chercher leur courrier jusqu'à trois kilomètres de leur maison.
Les choix que Postes Canada leur a donnés sont plutôt médiocres: la Société leur donnera des clés supplémentaires pour les membres de leur famille et leurs amis; elle transmettra leur courrier à un bureau de poste se trouvant à proximité, à un membre de leur famille ou à un ami; et s'ils peuvent obtenir un billet du médecin, elle envisagera de le livrer chez eux une fois par semaine.
Dans notre section locale, étant donné que 78 facteurs ont perdu leur emploi depuis la centralisation du courrier, le nombre d'itinéraires a au moins doublé, en moyenne, les points de remise quotidienne. Au PDF 1 d'Halifax, un poste à partir duquel la livraison est centralisée ou se fait vers des boîtes postales communautaires, le nombre moyen de points de remise d'un itinéraire à temps plein est de 1 512, tandis qu'au PDF 2, un poste à partir duquel la livraison est encore à domicile, ce nombre est de 870.
Vous avez un nombre inférieur de facteurs qui livrent du courrier à un nombre supérieur de points de remise. La charge de travail supplémentaire des facteurs fait en sorte qu'ils font de plus longues journées et finissent plus tard. Tenez-en compte, sans oublier le fait qu'on dit constamment aux travailleurs des postes qu'il faut réduire le nombre d'employés et que des concessions contractuelles s'imposent parce que Postes Canada perd de l'argent, alors que nous sommes toujours rentables et que Deepak Chopra et les membres de son équipe de haute direction continuent de recevoir des salaires et des primes généreuses. Vous comprendrez alors pourquoi vous avez des travailleurs tant démoralisés.
Je sais que mon temps de parole est presque écoulé, mais permettez-moi d'ajouter un paragraphe pour terminer ma déclaration.
Je vous demande instamment d'exiger que Postes Canada donne à votre comité les chiffres relatifs au vol de courrier des trois années précédant le 20 octobre 2014 pour que vous puissiez les comparer aux chiffres recueillis depuis la mise en oeuvre de la livraison aux boîtes postales communautaires. Vous aurez ainsi une idée juste de la sûreté du courrier dans les boîtes postales communautaires. J'encourage aussi vivement le Comité à obtenir en entier le rapport non expurgé sur les services bancaires postaux de Postes Canada avant que vous décidiez que ce n'est pas une bonne chose pour le pays. Les services bancaires postaux pourraient être la solution à tous les problèmes de la société d'État et pourraient lui permettre de continuer d'offrir un service dont dépendent un si grand nombre de Canadiens, un service qu'ils veulent avoir.
Merci. Je serai heureux de répondre aux questions.
Au nom du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, je suis reconnaissant d'avoir l'occasion de comparaître devant le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires.
Je suis Jeff Callaghan. Je suis le directeur national, Région de l'Atlantique, du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, et ce, depuis 2008. Je travaille pour Postes Canada depuis 1985.
Le bureau régional de notre syndicat se trouve ici à Halifax — il est l'un des huit bureaux régionaux à l'échelle du pays —, mais nous représentons plus de 3 100 membres du Canada atlantique: des travailleurs, des facteurs, des livreurs de service postal, des répartiteurs, des techniciens, des livreurs de secteurs ruraux et de banlieues, ainsi que des commis-vendeurs. Nos membres travaillent en divers endroits, dans des centaines de collectivités de l'Atlantique, dans de grandes installations postales urbaines et dans de petits bureaux de poste ruraux.
Ces dernières années, j'ai pu constater moi-même, en tant que directeur national, les effets très négatifs des initiatives de Postes Canada sur la capacité du public d'accéder aux services postaux dans leurs collectivités ainsi que sur la viabilité même de la société d'État. Malgré l'opposition des citoyens, une fois qu'ils ont été informés, Postes Canada a constamment foncé, mettant en oeuvre ces initiatives sans qu'aucun avantage important n'en ressorte.
Par exemple, en janvier 2013 — il y a un document, et j'espère que vous serez en mesure de suivre —, Postes Canada a commencé à changer sa façon de traiter le courrier local dans toutes les collectivités canadiennes, y compris ici, dans l'Atlantique.
Avant ces changements, le courrier était trié dans les collectivités de départ du courrier et livré à partir de là. Maintenant, le courrier est recueilli dans ces collectivités, placé dans des camions et transporté vers des installations mécanisées où il est traité, puis retourné au bureau de poste d'origine en vue de la livraison. Au Canada atlantique, on a ainsi remplacé St. John, au Nouveau-Brunswick, Halifax, en Nouvelle-Écosse, et Saint John's, à Terre-Neuve-et-Labrador. En 2008, Postes Canada a investi des montants énormes dans les nouveaux appareils de tri des lettres, même si les volumes du courrier de première classe étaient en déclin à l'échelle mondiale depuis plusieurs années.
Pour les clients qui comptent sur Postes Canada pour assurer la livraison sécuritaire et rapide de leur courrier, le courrier qui était précédemment livré le jour ouvrable suivant prend maintenant de 4 à 10 jours ouvrables, selon le temps qu'il fait et l'état des routes. Bien que Postes Canada ait affirmé qu'elle respecte toujours ses normes relatives à la livraison à temps, les travailleurs et les clients savent très bien que c'est faux. Les clients se sont rapidement mis à chercher des solutions de rechange.
Par exemple, une lettre postée à Edmundston, au Nouveau-Brunswick, et destinée à une adresse située à Edmundston, est maintenant ramassée à la fin de la journée de travail et transportée sur plus de 400 kilomètres pour être traitée à St. John, au Nouveau-Brunswick, après quoi elle refait le trajet de 400 kilomètres en sens inverse pour être livrée. L'aller-retour de 800 kilomètres retarde la livraison, ne contribue d'aucune façon à la satisfaction des clients et augmente l'empreinte environnementale de la société.
Malheureusement, ce n'est pas la seule initiative de ce genre pour Postes Canada. Pendant la même période, Postes Canada s'est lancée dans un effort concerté pour retirer des centaines de boîtes aux lettres publiques des collectivités du Canada atlantique. Les boîtes aux lettres publiques sont des boîtes rouges situées un peu partout dans les collectivités et dans lesquelles le public et de nombreuses petites et moyennes entreprises pouvaient déposer leur courrier. Sans boîtes aux lettres publiques, les clients n'ont d'autre choix que de se rendre à un bureau de poste pour y déposer leur courrier. Quant aux petites et moyennes entreprises, elles sont forcées de payer le ramassage du courrier ou de trouver d'autres solutions coûteuses.
Postes Canada a aussi fait en sorte qu'il soit moins pratique de se rendre à un bureau de poste commercial. Malgré le moratoire sur les fermetures de bureaux de poste, Postes Canada continue de fermer des bureaux de poste ruraux et de déménager certains points de vente dans de grands centres urbains, ce qui fait qu'on délaisse les secteurs commerciaux plus pratiques du centre-ville pour des parcs d'affaires beaucoup moins accessibles. De nombreux citoyens, dont les aînés et les personnes handicapées, de même que les commerçants du centre-ville ne peuvent plus se rendre facilement à pied ou autrement au bureau de poste pour y déposer leur courrier. Dans des collectivités comme Truro, en Nouvelle-Écosse, et Corner Brook, à Terre-Neuve-et-Labrador, les bureaux de poste ont été déménagés dans des parcs d'affaires situés à plusieurs kilomètres du centre-ville. Après les déménagements, Postes Canada a justifié par les recettes en baisse des nouveaux bureaux de poste la diminution des heures d'ouverture et la réduction du personnel.
Malgré les initiatives aux effets négatifs, sans mentionner le quart de milliard de dollars que Postes Canada a consacré à l'élimination de la livraison au domicile de près d'un million de ménages et de petites entreprises au Canada, Postes Canada demeure une société d'État prospère. Rappelons que Postes Canada a enregistré des profits de 45 millions de dollars pour les six premiers mois de 2016.
Les Canadiens de l'Atlantique s'attendent à plus de leur service postal que des réductions incessantes. Plutôt que de rendre le service moins accessible et moins pertinent pour les Canadiens, notre service postal devrait travailler à offrir plus de services, en particulier dans les régions rurales du Canada.
Les travailleurs des postes sont très fiers du service que nous fournissons, mais il faut aussi que le gouvernement soit aussi fier de cet important service public et qu'il fasse tout en son pouvoir pour améliorer, promouvoir et soutenir notre service postal public.
Postes Canada pourrait continuer de s'acquitter de ses obligations et de ses engagements envers tous les Canadiens si elle mettait en place des services nouveaux et novateurs comme les services bancaires postaux et les soins communautaires aux aînés et si elle revenait sur les réductions impopulaires et inutiles comme celles qui ont touché la livraison à domicile dans les secteurs urbains et ruraux.
Je vous remercie beaucoup.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à vous remercier tous d'être venus. Bien entendu, à la même époque l'année passée, nous étions en pleine campagne électorale, et l'avenir de Postes Canada était au nombre des grands enjeux. J'ai eu des conversations difficiles avec des facteurs de ma circonscription au sujet de la nature contentieuse de notre position selon laquelle nous n'allions pas nécessairement rétablir la livraison porte-à-porte. Nous allions imposer un moratoire sur la mise en place de boîtes postales communautaires, puis nous allions nous engager dans une vaste consultation afin de déterminer quel serait l'avenir de Postes Canada.
Bien entendu, c'est ce que nous avons fait. Dans le cadre de ce processus, nous avons appris que la marque de Postes Canada est très solide. Il y a un véritable sentiment d'identité pour de nombreux Canadiens, dans une grande mesure parce que Postes Canada est l'une des institutions qui ont contribué à l'édification de notre pays. Tout le monde estime donc que Postes Canada devrait continuer de contribuer à la croissance et à l'édification du pays.
Étant donné que nous avons souvent l'occasion d'entendre les membres du STTP, je vais poser mes quelques premières questions à M. Cavanagh. En tant que citoyen sachant aussi ce que vos membres pensent de Postes Canada... À la lecture du rapport du groupe de travail ainsi que du rapport annuel de Postes Canada, on constate qu'il est question de cinq modes de livraison. Le premier est la livraison porte-à-porte, dans les secteurs urbains plus anciens — directement dans la boîte aux lettres, à côté de la porte —, mais il y a aussi la livraison à un point centralisé, dans les immeubles en copropriété, les résidences pour personnes âgées et les résidences avec services d'assistance personnelle, les boîtes postales rurales placées au bout des allées, les boîtes postales multiples, les boîtes postales communautaires, et les boîtes postales dans les bureaux de poste.
Quand vous parlez de livraison porte-à-porte, incluez-vous toutes ces catégories? Quand vous parlez de livraison porte-à-porte, pensez-vous aux boîtes postales des immeubles d'habitation et aux boîtes se trouvant au bout des allées comme étant équivalentes ou pas?
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Puis-je vous arrêter ici?
Les banques offrent des prêts hypothécaires. Elles offrent des marges de crédit personnelles et des marges de crédit hypothécaires, et tous ces éléments nécessitent un souscripteur. Voilà pourquoi je pose la question. J'essaie de déterminer quel devra être le budget de formation. Si je pose la question, c'est parce qu'au moment où Alberta Treasury Branches, ou ATB Financial, a déployé un nouveau logiciel pour se mettre à jour et rivaliser avec les banques à charte, l'institution a dû débourser 355 millions de dollars et offrir 76 000 heures de formation à ses 5 000 employés répartis dans des centaines de succursales importantes. Le budget a été dépassé de bien plus de 100 % une fois le travail terminé. Le déploiement a été si maladroit qu'il a nui à la marque et à l'image de l'ATB. La direction en a souffert.
À la lecture des transcriptions de témoignages précédents devant notre comité, je constate que des gens nous ont dit que 77 % des Canadiens envisageraient d'utiliser les services bancaires de Postes Canada, et que 11 % des entrepreneurs les utiliseraient. Il faudrait toutefois investir massivement dans Postes Canada pour lancer de tels services. Nous devrons ensuite combler le manque à gagner de 700 millions de dollars d'ici 2026. Il est question de rapprochement de chèques et de caisse, de conformité, de formation et de permis. Il faut des mesures de contrôle pour les activités de blanchiment d'argent qu'il est possible d'arrêter, des mesures de sécurité sur place et un logiciel SAP. Il faudra ensuite mettre en place des centres d'appels de même que des services bancaires en ligne et par téléphone qui travailleront harmonieusement ensemble, étant donné que les consommateurs s'attendent à obtenir un tel service intégré partout.
Je m'inquiète simplement de cet énorme investissement de ressources qui pourraient être plus utiles ailleurs. La fonction principale de Postes Canada consiste à acheminer des choses d'un bout à l'autre du pays, ce dans quoi vous excellez. Par conséquent, serait-ce un investissement judicieux, compte tenu de toutes les nouvelles tâches qu'il faudrait accomplir? Il faut tenir compte des heures de formation nécessaires pour que vos membres soient au courant de ce que font les banques à charte et les coopératives d'épargne et de crédit.
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J'ai deux minutes? Très bien.
Savez-vous combien de fermetures de banques il pourrait y avoir? Des détaillants pourraient s'installer dans les locaux de Postes Canada. D'un côté, vous pourriez dire que nous créons des emplois, mais je suis persuadé que les banques sont assez diligentes quand vient le temps de réaliser des économies.
Mon frère travaille dans le secteur bancaire. Il a travaillé pour trois banques à charte différentes, et je ne fais que vous rapporter les propos de ses collègues et lui. Si une succursale ne rapporte rien, génère trop de pertes ou est trop souvent victime de vol, entre autres, elle fermera ses portes.
Savez-vous combien de gens seraient touchés? D'une part, nous créons des emplois du côté du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, ou STTP, mais d'autre part, Postes Canada pourrait perdre beaucoup dans le secteur des banques à charte et des coopératives d'épargne et de crédit. Je pense aux coopératives de crédit de chez moi, en Alberta. Vous rivaliseriez directement avec elles dans bien des petites villes.
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Veuillez m'excuser, mais je ne suis pas au courant. Mes collègues seront peut-être en mesure de répondre à la question.
J'aimerais tout de même compléter quelque peu la conversation précédente.
Un grand nombre de petites collectivités rurales ont perdu leurs banques, plus particulièrement en Nouvelle-Écosse. On n'y retrouve pas la moindre banque. Voici ce que nous devons faire, selon moi... Vous avez le rapport. Il a été caviardé dans une certaine mesure, mais on y apprend que cette solution serait avantageuse pour tout le monde.
Je pense qu'il faut vraiment parler davantage du volet humain. Si c'est une entreprise rentable, voyons comment nous pouvons défoncer les portes plutôt que de les fermer, et comment améliorer les choses pour les habitants de nombreuses collectivités rurales.
Je trouve triste que nous ne parlions que du volet financier de la question lorsque nous avançons des arguments négatifs et positifs. Le côté humain est essentiellement exclu de la plupart des rapports. Dans cette province en particulier, il y a beaucoup de collectivités qui n'ont pas le moindre service bancaire, et beaucoup de personnes âgées y vivent.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, messieurs, d'être parmi nous. Depuis que nous avons commencé cette tournée dans l'ensemble du pays, nous trouvons intéressant et important d'entendre l'opinion des gens à chaque endroit où nous passons. C'est le cas à Halifax également.
Monsieur Cavanagh, deux philosophies demandent à être considérées dans le cas de Postes Canada. D'une part, on parle d'une entreprise qui cherche à faire des profits. D'autre part, même si on souhaite qu'elle en fasse, on se dit que, dans le cas contraire, elle sera subventionnée éventuellement, étant donné qu'il s'agit d'une société d'État.
Dans le plan en cinq points, on parle d'attrition et de l'arrêt du service de livraison à domicile. Vous n'êtes pas les seuls à dire que Postes Canada est encore profitable. Plusieurs syndicats locaux et nationaux l'affirment également. Or, l'arrêt de la livraison du courrier à domicile fait que des emplois ont été supprimés et que cela a engendré des économies. De plus, le prix des timbres a augmenté.
Avez-vous des chiffres, des documents, des statistiques indiquant qu'elle serait toujours profitable si le début de ce plan en cinq points n'avait pas été mis en application?
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Cela vaudrait la peine d'avoir plus de chiffres là-dessus. Le groupe de travail indépendant de l'été a fait un rapport et Ernst & Young en a fait un également.
Selon ces études, on prévoit des pertes nettes de 700 millions de dollars d'ici 2025-2026. On revient au dilemme du début: est-ce qu'on subventionne un service qu'on considère national ou veut-on qu'il soit rentable?
Il y a une autre question que je me pose au sujet des boîtes postales. Trente pour cent des gens conservent la livraison à domicile et tous les autres ne l'ont pas. Il y a des boîtes postales partout au pays. Là, on parle de vol. C'est un point important et cela vient me chercher. On parle de vol pour les nouvelles boîtes postales, mais a-t-on déjà parlé de vol pour les anciennes boîtes postales? Je n'ai jamais entendu parler de vol avant. Là, on en entend davantage parler. Par contre, dans la livraison à domicile, la boîtes aux lettres n'est pas verrouillée, elle est ouverte. Oui, cela prend peut-être 78 maisons pour équivaloir à une boîte postale communautaire complète.
Auparavant, quelle était la situation par rapport au vol? La connaissez-vous?
Merci beaucoup, messieurs. Notre temps est écoulé.
Avant de conclure très brièvement, je voudrais faire une déclaration pour le compte rendu. Ça concerne une observation de M. Ayoub selon laquelle Postes Canada pourrait être considérée comme un service essentiel plutôt que comme une entreprise. Ça concerne les subventions directes.
Voici ma question à vous. Si toutes les autres solutions échouent — si le plan en cinq points échoue, si la compression des coûts est inefficace et si d'autres options visant à engranger des revenus supplémentaires pour améliorer la position de Postes Canada ne semblent pas suffisantes, consentiriez-vous à ce que le gouvernement subventionne directement Postes Canada, à peu près comme pour Radio-Canada?
Monsieur Keefe, vous d'abord.
Messieurs, je vous remercie d'être venus et je vous remercie de vos exposés, particulièrement MM. Keefe et Callaghan. Nous avons entendu plusieurs de vos collègues dans diverses régions du pays et je suis sûr que nous en entendrons d'autres en poursuivant notre visite vers l'ouest, cette semaine.
Je peux vous assurer que chaque fois que nous accueillons un représentant de votre syndicat, il apporte un point de vue légèrement différent. Je l'apprécie.
Monsieur Cavanagh, je vous suis reconnaissant d'avoir été ici.
Enfin, messieurs, si vous avez d'autres renseignements qui, d'après vous, seraient utiles au Comité, alors que nous poursuivons nos délibérations, n'hésitez pas à les communiquer directement à notre greffière. Nous verrons à en tenir compte dans nos délibérations et dans notre rapport final.
Encore une fois merci. En attendant que les prochains témoins s'approchent en le faisant le plus rapidement possible, je suspends la séance.
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Mesdames et messieurs, chers collègues, nous reprenons nos travaux.
Mesdames et messieurs, bonjour et merci d'être ici. Je crois reconnaître les visages de la plupart d'entre vous, sinon de tous. Vous avez assisté à la première partie de la séance. Vous connaissez peut-être notre manière de faire. Au cas où vous ne le sauriez pas, permettez-moi de répéter rapidement.
Nous demandons à chacun de vous de livrer une courte déclaration préliminaire de cinq minutes ou moins. Comme vous êtes quatre, je devrai faire respecter rigoureusement la limite de cinq minutes. Si, pendant votre exposé, vous levez les yeux, j'essaierai de vous avertir une minute avant la fin, pour que vous puissiez conclure, si vous n'avez pas tout à fait terminé.
Ensuite, les membres du Comité interviendront, puis, à la fin, j'ai bon espoir que nous posséderons tous les renseignements que vous souhaitez communiquer au Comité.
Sur ce, nous commençons. Le premier nom sur ma liste est M. Brigley.
Monsieur Brigley, vous disposez de cinq minutes.
Je suis membre d'ACORN Canada, et notre priorité est les familles à faible et à moyen revenu du Canada.
Nous sommes bien disposés envers les services bancaires postaux, mais l'un de nos principaux objectifs est de trouver une manière de concurrencer les prêteurs sur salaire, si ce n'est de nous en débarrasser.
Comme on sait, les prêts sur salaire en Nouvelle-Écosse coûtent 22 $ par tranche de 100 $, ce qui, en fait, équivaut à un taux d'intérêt de 572 %. Nous pensons que le service bancaire postal pourrait aider les familles à faible revenu en leur accordant des prêts à un taux d'intérêt faible à modéré, pour ceux qui en ont besoin en cas d'urgence, entre deux jours de paie, par exemple pour des urgences familiales, etc.
Actuellement, celui qui contracte un emprunt sur salaire a deux semaines pour le rembourser. Pas plus. Nous savons que des emprunteurs ont contracté jusqu'à 15 emprunts, la plupart du temps seulement pour rembourser le premier, parce que certains ne reçoivent pas de chèque de paie et que ça ne coïncide pas avec le moment où ils obtiennent de l'argent. Ils doivent donc contracter des emprunts successifs, uniquement pour pouvoir continuer à rembourser le montant d'origine, tout en étant obligés de payer ce taux d'intérêt.
Les services bancaires postaux permettraient d'entrer dans la modernité et, en fait, de préparer un plan de remboursement échelonné de leur dette avec les familles à faible revenu, dans un délai déterminé, plutôt que, obligatoirement, en deux semaines.
Actuellement, les prêteurs sur salaire sont tous concentrés dans les quartiers où vivent les familles à faible revenu. Parfois, ils y occupent deux ou trois immeubles proches les uns des autres. Ils s'aventurent rarement dans les beaux quartiers. Par leurs prêts ils augmentent la pauvreté dans les quartiers à faible revenu et aggravent les problèmes de criminalité et de violence.
Le service bancaire postal comme solution de rechange aux prêts sur salaire consiste à offrir des options à faible coût en temps de crise. Il est vrai que, de plus en plus, les caisses de crédit offrent de prêter de petits montants à faible taux à leurs membres. Cependant, ils touchent peu de clients, une lacune que les services bancaires postaux pourraient aider à combler.
Une étude récente d'ACORN montre que les emprunteurs s'adressent aux prêteurs sur salaire parce que les banques refusent de leur faire crédit. C'est souvent parce qu'elles refusent de leur accorder la protection du découvert, une marge de crédit et des cartes de crédit qu'ils s'adressent aux prêteurs sur salaire. De plus, le rapport Postes Canada à l'ère du numérique cite l'Association des banquiers canadiens selon qui beaucoup de ces emprunteurs choisissent ce service pour l'anonymat relatif qu'il offre.
Tout d'abord, on a recours aux prêts sur salaire parce qu'on a besoin des premières nécessités comme la nourriture, un logement ou de faire réparer la voiture ou parce qu'on est en situation d'urgence familiale, etc. C'est une activité qui rapporte beaucoup. Vancity, en Colombie-Britannique, offre un produit à 20 %, assorti d'une période de remboursement qui est beaucoup plus longue que celle du prêt sur salaire. C'est le modèle que nous proposerions pour les services bancaires postaux. Le besoin est celui d'un produit qui se rembourse rapidement dans des conditions équitables et à faible taux d'intérêt et qui est offert partout au pays. Nous croyons que les services bancaires postaux pourraient l'offrir.
Voilà à peu près le point de vue d'ACORN sur les services bancaires postaux.
Je m'appelle Tom Kozloski. Je suis professeur à la Sobey School of Business de l'Université St. Mary's. Je siège au conseil d'administration de la Feed Nova Scotia depuis environ quatre ans et j'en suis le président depuis un an. Je témoigne aujourd'hui au nom de Nick Jennery, notre directeur exécutif, et de son équipe, qui travaillent très fort pour venir en aide aux Néo-Écossais touchés par l'insécurité alimentaire. Je vous remercie de nous donner l'occasion de nous exprimer devant vous aujourd'hui.
Pour vous mettre un peu en contexte, sachez que la Feed Nova Scotia n'est pas une banque alimentaire comme telle. Nous offrons de la nourriture et d'autres formes de soutien à un réseau de 147 banques alimentaires, refuges et programmes alimentaires à l'échelle de la province. Pour vous donner une idée de l'envergure de nos activités, nous distribuons environ deux millions de kilogrammes de nourriture par année à près de 44 000 Néo-Écossais inscrits auprès des divers programmes et banques alimentaires. Le tiers de ces personnes sont des enfants âgés de moins de 18 ans. La valeur de la nourriture que nous distribuons partout dans la province s'élève à plus de 10 millions de dollars. Nous avons constaté, surtout au cours du dernier exercice, une augmentation considérable de la demande pour nos services.
En plus d'apporter un soutien continu tout au long de l'année, nous avons un programme de Noël dans le cadre duquel nous fournissons des repas de Noël et des paniers de provisions aux enfants et aux familles de la Nouvelle-Écosse qui, autrement, ne pourraient pas célébrer Noël. Nous ne recevons aucune aide financière de la part du gouvernement. Notre budget de fonctionnement, qui est d'environ 3,5 millions de dollars, dépend entièrement de l'appui du public. Nos revenus nous proviennent de diverses sources, dont les campagnes de publipostage, et c'est la raison pour laquelle je suis ici aujourd'hui.
Nous sommes extrêmement tributaires de Postes Canada. Malgré une augmentation des communications électroniques et de l'utilisation des médias numériques et sociaux, une partie importante de nos activités dépend encore du système postal traditionnel. Par exemple, dans les trois principaux appels que nous avons lancés, nous avons fait 120 000 envois individuels. Cela a généré des recettes de 650 000 $. Et c'est sans parler de l'incidence sur les messages que nous envoyons aux gens qui pourraient faire un don à l'avenir.
La majorité de nos revenus nous parviennent par la poste, que ce soit par chèque, mandat-poste ou traite bancaire, et nous recevons également près de 25 % de nos dons par carte de crédit de cette façon. Grosso modo, les deux tiers de nos revenus nous parviennent grâce à Postes Canada. Nous échangeons des messages personnalisés avec nos donateurs et nos clients, notamment des reçus d'impôt, des lettres de remerciements, et tout ce qui est essentiel à nos activités.
La transition vers les boîtes postales communautaires est une mesure qui nous inquiète. Comme je l'ai dit précédemment, une grande partie de nos fonds de fonctionnement nous parviennent par la poste, en plus d'autres sources, c'est-à-dire des commandites, des événements publics, des commandites d'entreprise, etc. Si les boîtes postales communautaires font en sorte de ralentir et de réduire le taux de participation, comme certains l'ont laissé entendre, cela pourrait assurément nous faire du tort et nous empêcher de nourrir les personnes qui ont faim dans l'ensemble de la province.
En tant qu'organisme de bienfaisance enregistré, nous sommes tenus de fournir des reçus d'impôt officiels. Les reçus électroniques seraient évidemment une option, mais encore faut-il que les gens y aient accès. Beaucoup de gens n'ont pas accès à Internet de façon régulière ou même épisodique, alors il est très important de pouvoir compter sur un service postal efficient et efficace pour toutes les raisons que j'ai énumérées.
En résumé, nous savons que Postes Canada est confrontée à d'importantes difficultés opérationnelles et financières. Nous n'avons pas nécessairement la solution à ces difficultés. Si je témoigne aujourd'hui, c'est pour que vous sachiez à quel point nous sommes tributaires de Postes Canada pour mener nos activités et offrir nos services aux gens dans le besoin. Nous n'avons personne à qui refiler ces augmentations de coûts. Encore une fois, nous avons absolument besoin des services d'une société efficiente et efficace.
Nous vous encourageons à discuter avec notre organisme d'accréditation, Imagine Canada, et à faire certaines concessions pour en arriver à une structure de prix favorable aux organismes de bienfaisance comme le nôtre qui viennent en aide aux Canadiens dans le besoin partout au pays.
Nous vous remercions de nous avoir donné l'occasion de nous exprimer devant vous aujourd'hui. Nous répondrons avec plaisir à vos questions.
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Tout d'abord, je tiens à vous remercier de nous donner l'occasion de témoigner devant le Comité.
Community Links est une organisation qui représente les aînés et les organismes de services aux aînés en Nouvelle-Écosse. Nous aidons les collectivités de toute la province à s'adapter aux aînés. Je témoigne aujourd'hui au nom des aînés des régions urbaines et rurales qui sont membres de notre association.
L'élimination de la livraison du courrier à domicile va directement à l'encontre de la nécessité de maintenir des collectivités saines et sûres et de permettre aux personnes âgées de vieillir chez elles. D'ailleurs, le vieillissement chez soi est l'une des options privilégiées par tous les ordres de gouvernement. L'une des raisons qui sous-tendent la philosophie du vieillissement chez soi est que plus les aînés vivront longtemps de façon autonome dans leur résidence et leur collectivité, moins ils représenteront un fardeau financier et social, étant donné l'augmentation du nombre de lits en établissement de soins infirmiers et des autres niveaux de soins.
Toutefois, pour permettre aux gens de vieillir chez eux, des services doivent être offerts dans les collectivités urbaines et rurales. La livraison du courrier à domicile est un service fort précieux. En plus de favoriser l'accès et la communication, elle prévient les blessures chez les personnes à mobilité réduite.
Il faut tenir compte de l'imprévisibilité des conditions météorologiques hivernales dans le Canada atlantique et ailleurs. En raison des vagues de froid, la chaussée à certains endroits peut être recouverte d'une épaisse couche de glace, ce qui rend les routes, les trottoirs et les entrées essentiellement impraticables. Et c'est sans parler du fait que de nombreux aînés ne possèdent plus de permis de conduire et que les boîtes postales communautaires sont situées à plus de 2 kilomètres des résidences dans certaines régions rurales. Par conséquent, les personnes âgées se heurtent à une difficulté supplémentaire lorsqu'il s'agit de recevoir leur courrier.
Je me souviens de l'histoire d'un aîné, à Mineville, en Nouvelle-Écosse, qui, malgré le fait qu'il se déplace en fauteuil roulant, a toujours été autonome et peut conduire sa voiture adaptée. Toutefois, la boîte postale — ou la boîte postale communautaire — se trouve dans une pente, ce qui rend la tâche particulièrement difficile pour cet homme. Ajoutez à cela une couche de glace au mois de février.
Les boîtes postales communautaires présentent un risque pour les personnes âgées, qui devront composer avec le mauvais temps, les serrures gelées et la chaussée glissante. On rapporte également que ces boîtes postales communautaires peuvent être la cible de vandalisme, d'incendie criminel et de vol, ce qui se traduirait par une augmentation du nombre de victimes si ces boîtes postales devenaient la norme.
Les facteurs ont une incidence positive sur la sécurité des aînés et des collectivités qui va bien au-delà des mois d'hiver. Par exemple, si un facteur remarque que du courrier s'accumule à une résidence, cela pourrait vouloir dire que le propriétaire est blessé ou gravement malade.
Les facteurs ont un accès direct et régulier à de nombreux foyers, ce qui fait d'eux les yeux et les oreilles de la collectivité. Si on met un terme à la livraison du courrier à domicile, les personnes âgées qui sont dans l'incapacité de marcher jusqu'à une boîte postale communautaire compteront inévitablement sur d'autres personnes pour recueillir leur courrier. Elles seront ainsi plus susceptibles d'être victimes de fraude postale et de vol, en plus d'être encore plus dépendantes et isolées.
J'aimerais souligner deux ou trois éléments tirés d'un document de travail sur Postes Canada à l'ère du numérique. Tout d'abord, 92 % des Canadiens interrogés — et cela figure dans le document de travail — estiment que la livraison du courrier à domicile est essentielle pour les personnes âgées, les personnes à mobilité réduite et les personnes ayant des problèmes de santé. J'ajouterais qu'avec la population vieillissante, il y aura de plus en plus d'aînés qui éprouveront de la difficulté à se rendre aux boîtes postales communautaires.
Ensuite, le document révèle que réduire la fréquence de livraison à un jour sur deux est la stratégie de réduction des coûts la plus populaire auprès des Canadiens. Il n'y a personne qui a besoin de recevoir son courrier tous les jours.
Dans le sommaire du document, on peut lire que Postes Canada fonctionne comme une entreprise commerciale, mais à la différence des entreprises du secteur privé, son mandat principal en est un de service public. J'insiste là-dessus: Il s'agit d'un service public essentiel, et la recherche du profit ne devrait pas justifier ces changements.
Merci.
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Merci beaucoup. Je vais m'en tenir au temps qui m'est alloué.
Bonjour à tous et merci de l'invitation. Je suis ravi de voir autant de gens se déplacer partout au pays pour prendre le pouls de la population sur cet enjeu.
La Federation of Senior Citizens and Pensioners of Nova Scotia représente les personnes âgées, par l'entremise des clubs et des conseils, dans les régions rurales et urbaines de la province. Les aînés de toutes ces collectivités ne veulent pas qu'on leur enlève un autre service précieux.
Dans le milieu de la santé, on privilégie les soins à domicile. Toutefois, le concept mis de l'avant par la Société canadienne des postes ne semble pas appuyer cette idée de maintenir les personnes âgées dans leur résidence le plus longtemps possible, si on prend l'ajout de boîtes postales communautaires, par exemple.
Nous ne faisons pas partie de la génération qui a toujours un appareil à la main et qui envoie de façon continue de vastes quantités de renseignements. Nous aimons nous divertir en famille et entre amis, lire, regarder nos émissions favorites, visiter, aller à l'église, faire du bénévolat et recevoir notre courrier à domicile.
Le facteur comprend les aînés et s'est même révélé être un bon ami dans les moments difficiles.
On s'interroge sur le maintien de la livraison du courrier à domicile. On pourrait maintenir le statu quo, mais qu'adviendrait-il? La Société canadienne des postes est une entreprise, mais au bout du compte, c'est le gouvernement qui examine le fonctionnement de cette entreprise indépendante. La méthode actuelle de livraison du courrier fonctionne bien, même si une personne âgée à Sydney qui envoie une carte d'anniversaire par la poste à un ami qui habite au bout de la rue a du mal à croire que sa carte va se rendre à Halifax avant de lui être livrée.
Les plans de Postes Canada visant à améliorer le système mettent l'accent sur l'argent économisé et ne semblent pas tenir compte des services perdus. La situation financière de Postes Canada s'est améliorée au cours des dernières années. En 2011, la société a accusé des pertes de 330 millions de dollars. En 2012, les pertes s'élevaient à 77 millions de dollars, et en 2013, à 169 millions de dollars. La situation s'est ensuite améliorée en 2014 et en 2015. En fait, cela se présente plutôt bien pour 2016.
Cependant, en 2011, la Cour suprême a ordonné à Postes Canada de verser 250 millions de dollars pour s'être opposée à une demande d'équité salariale entre 1983 et 2002. Le lockout qui avait été décrété par Postes Canada en 2011 a coûté entre 50 et 70 millions de dollars. Des améliorations aux prestations de retraite ont entraîné un paiement unique de 63 millions de dollars. Par conséquent, plusieurs événements ponctuels ont eu une incidence marquée sur les résultats financiers de Postes Canada en 2011.
On est en train de restructurer la livraison du courrier dans les régions urbaines et rurales d'après les données d'un rapport sur les projections et les états financiers qui a été rédigé à la demande de la Société canadienne des postes. Il y a seulement deux projets où j'ai pris complètement les choses en main. Le premier consistait à acheter une camionnette et l'autre à m'assurer que l'architecte qui dessinait les plans de notre maison de retraite il y a 20 ans suivait les instructions et le code. J'imagine que Postes Canada demande à ceux qui rédigent le rapport de se conformer à ses lignes directrices.
Il convient de souligner que la direction de Postes Canada n'appuie pas entièrement la vision de l'entreprise. Ceux qui comprennent et gèrent le fonctionnement de la société ont fait de l'excellent travail en maintenant la livraison du courrier à domicile et ont proposé d'autres améliorations qui n'ont pas été prises en considération. La livraison un jour sur deux pourrait être une option acceptable, mais la livraison de colis selon un tel horaire ne le serait pas.
Mary Traversy, une ancienne vice-présidente, a publiquement déclaré que de nombreuses entreprises, particulièrement les petites et moyennes entreprises, dépendent de la distribution régulière du courrier. Le président actuel a insisté sur l'importance de la distribution quotidienne du courrier pour les liquidités des entreprises.
Contrairement à de nombreuses organisations, la Federation of Senior Citizens et Pensioners of Nova Scotia n'a pas de personnel pour l'aider à élaborer une présentation, encore moins une qui contient des graphiques. Notre force réside dans nos discussions avec les aînés. On nous a invités à témoigner le 21 septembre; le 22 septembre, il fallait confirmer notre présence. Avec un si court préavis, il serait impossible pour d'autres de respecter un tel échéancier. Il y a évidemment Internet, mais la majorité des personnes âgées n'y ont pas accès ou ne s'en servent pas.
Lorsque j'étais jeune — il y a quelque temps déjà, le courrier était livré à la maison de nos parents, et fort probablement, par un vétéran. Maintenant, en tant qu'aîné et représentant des aînés, je considère que la livraison quotidienne du courrier à domicile est un service précieux qui doit être maintenu.
Notre 43e convention annuelle se tiendra en 2017, et la question de la livraison du courrier à domicile, peu importe ce qui arrive, sera à l'ordre du jour.
Merci.
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Merci, monsieur le président, et merci à vous tous d'être ici aujourd'hui. Je suis heureux de pouvoir entendre autant de différents points de vue au sein des organisations de personnes âgées, des gens qui représentent les habitations à loyer modique et des organismes de bienfaisance qui ont recours aux services de la poste.
Comme je l'ai dit dans mes observations préliminaires plus tôt aujourd'hui, que vous n'avez peut-être pas entendues, au cours des dernières élections, nous nous sommes engagés à imposer un moratoire sur l'implantation des boîtes postales communautaires et à tenir des consultations à l'échelle du pays pour savoir comment les Canadiens envisagent l'avenir de leurs services postaux. Pour la première partie de cette consultation, la ministre Foote a formé un groupe de travail qui a rédigé un rapport intéressant sur la viabilité financière de Postes Canada. Le groupe de travail a conclu que Postes Canada n'était pas autonome sur le plan financier. On a quelques réserves quant à la nature du rapport, mais le groupe en est arrivé à cette conclusion. Toutefois, nous n'avons pas l'impression d'être limités par ce rapport et nous sommes heureux de pouvoir considérer le plus de points de vue possible.
Monsieur Kozloski, vous avez indiqué que Postes Canada était le principal moteur des campagnes de financement de votre organisation. Lorsqu'on parle de la livraison du courrier à domicile, Postes Canada a cinq différents types de modèles de livraison, et j'aimerais que vous nous définissiez ce que vous entendez par « livraison à domicile ». Est-ce directement à la porte, dans les secteurs urbains; dans des cases postales dans les halls d’immeubles d’habitation; dans des boîtes aux lettres rurales en bordure de la route; à un bureau de poste rural; ou dans ces boîtes postales communautaires? Selon vous, en quoi consiste la livraison du courrier à domicile? Considérez-vous qu'il y a plus d'une option?
Madame Corbin, au cours de leurs témoignages, les représentants du syndicat et de la Société se sont notamment entendus sur le fait que le modèle de livraison un jour sur deux n'est pas un modèle approprié, car ils ont déjà déterminé, au sein de la structure organisationnelle et l'infrastructure opérationnelle liée à la façon dont le courrier est livré, qu'ils veulent seulement que le courrier soit livré à domicile lorsqu'il y a du courrier, et un peu moins de la moitié des domiciles recevraient du courrier un jour donné. La capacité de livrer le courrier chaque jour est importante pour d'autres types d'entreprises, par exemple les campagnes de marketing direct par courrier, les organismes de bienfaisance et la livraison de colis. Il est possible qu'en tant qu'utilisateurs, la livraison un jour sur deux représente le résultat final pour eux, mais la capacité de livraison au quotidien est importante. C'est ce qu'on nous a dit.
Cela change-t-il votre avis sur la question de savoir s'il est important d'offrir la livraison un jour sur deux ou pensez-vous que l'ajout d'un jour supplémentaire aux frais du courrier pour épargner 74 millions de dollars est une option appropriée?
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Très bien. Merci beaucoup. J'aimerais encore une fois vous remercier de tout ce que vous faites.
Madame Corbin, je vous remercie d'être ici aujourd'hui. J'ai un peu d'expérience dans le domaine des soins aux personnes âgées, et je peux donc apprécier votre travail, ainsi que celui de M. LaRusic.
Ces dernières semaines, Canpar nous a notamment parlé de l'accessibilité aux boîtes postales communautaires pour les personnes âgées une fois les changements effectués. Dans ma collectivité, un grand nombre de personnes ont déjà des boîtes postales communautaires, et elles s'arrangent d'une façon ou d'une autre.
Postes Canada a un système dans lequel la société livre le courrier à la boîte postale, et une fois par semaine, elle le reprend et le livre au domicile de la personne âgée ou d'une personne handicapée ou d'une personne ayant des problèmes de mobilité.
Pensez-vous qu'un système de livraison hebdomadaire est acceptable?
C'est le transfert vers le bas. Les personnes âgées sont chanceuses de parvenir à se tenir debout avec tout ce qui s'en vient. En ce qui concerne les pensions, mes prestations n'augmentent pas, mais tout le reste augmente. C'est peut-être une situation normale, mais je ne sais pas.
Lorsque je planifie quelque chose, je dois en assumer les coûts. Si vous planifiez quelque chose, vous devez en assumer les coûts. Si le gouvernement planifie un projet, il devrait assumer les coûts liés à sa mise en oeuvre. Nous savons tous que l'argent provient des impôts. Si vous reconfigurez le système postal et que je dois me rendre à la boîte postale en fauteuil roulant, vous avez intérêt à la rendre accessible, afin que je puisse m'y rendre sans difficulté.
Et il faut également veiller à ce que les serrures fonctionnent. Si je souffre d'arthrite, je ne veux pas tenter d'insérer ma clé et découvrir que c'est impossible ou que la serrure est trop haute. Ce sont des éléments auxquels on aurait dû réfléchir plus longuement.
C'est très, très frustrant. Et c'est un mot convenable. Je viens du Cap-Breton et je n'utilise pas souvent des mots convenables comme celui-là lorsque je parle d'une situation qui touchera les personnes que je représente dans ma province. C'est scandaleux.
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Merci, monsieur le président.
Premièrement, je voudrais vous remercier, tous autant que vous êtes autour de la table, d'être parmi nous. C'est très gratifiant de vous entendre, parce que vous êtes des personnes qui avez à coeur votre prochain, vos semblables. Vous avez un travail, mais vous effectuez aussi beaucoup d'heures de bénévolat. C'est tout à votre honneur. En tant qu'ancien conseiller municipal et ancien maire d'une municipalité, je comprends très bien la proximité qu'on peut ressentir à l'endroit de nos propres concitoyens.
Ma première question concerne la consultation. J'ai l'impression — mais je voudrais que vous me le confirmiez — qu'on ne vous a consultés d'aucune façon au sujet des changements éventuels du service de Postes Canada, il y a quelques années. Depuis ce temps — si ce que je dis est vrai, si on ne vous a pas consultés —, est-ce la première fois qu'on vous consulte ou avez-vous participé à d'autres types de consultations?
Peut-être que M. Brigley pourrait d'abord me répondre.
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Merci à tous les témoins de leur présence aujourd'hui.
Je n'ai que cinq minutes; je dois donc vous demander d'essayer de me donner des réponses courtes. J'ai un grand nombre de questions que je souhaite poser.
J'aimerais tout d'abord dire que je suis heureux d'entendre qu'au moins la moitié d'entre vous et de vos organismes ont pu participer aux précédentes consultations réalisées par Postes Canada et ont été informés de l'état de ses processus opérationnels.
Je crois que je vais peut-être commencer par mentionner quelque chose qu'a déjà soulevé Mme Ratansi en ce qui concerne les services bancaires postaux. Ma première question s'adresse à vous, monsieur Brigley.
Prenons l'exemple indien en ce qui concerne la capitalisation de la banque. Le gouvernement indien a dû investir un demi-milliard de dollars pour tout simplement capitaliser la banque. Ce que nous essayons de faire ou ce que nous sommes censés examiner, c'est la viabilité à long terme de Postes Canada, et nous aurons un manque à gagner de 700 millions de dollars d'ici 2026. Comment allons-nous réussir à éponger ce déficit? Pour capitaliser la banque en vue de lui permettre d'accepter des dépôts et d'accorder des prêts, elle doit avoir un fonds de caisse. Comment réussirons-nous à y arriver, compte tenu de tout ce que j'ai mentionné aux précédents intervenants devant le Comité, soit la question de la formation et la mise en place de la logistique et des systèmes logiciels? Nous essayons d'assurer la viabilité à long terme de Postes Canada, mais j'ai l'impression qu'il s'agirait d'un grand investissement qui ne nous rapporterait peut-être pas les résultats escomptés.