:
Oui. Merci beaucoup, monsieur le président.
[Français]
Membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invité à comparaître pour discuter de la Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d'actes répréhensibles, qui est entrée en vigueur le 15 avril 2007, remplaçant ainsi la Politique sur la divulgation interne d'information concernant des actes fautifs au travail du Conseil du Trésor.
[Traduction]
La loi a pour objet de promouvoir un climat éthique dans le secteur public qui, à son tour, permet de maintenir et d’accroître la confiance du public envers l’intégrité des fonctionnaires et des institutions publiques. En offrant aux fonctionnaires une façon sécuritaire de divulgation lorsqu’ils constatent quelque chose de mal, la loi mène à un bien-être accru en milieu de travail dans le secteur public.
Le secteur public doit répondre aux plus hautes normes en matière de responsabilisation à l’égard des Canadiens et nous sommes fiers d’assurer la saine gestion des biens publics et l’excellence dans la prestation de programmes et de services à nos citoyens.
La Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d’actes répréhensibles constitue une partie importante de notre cadre d’intégrité. D’une importance particulière, la loi établit les mesures visant à promouvoir un climat éthique. Elle le fait à travers le Code de valeurs et d’éthique de la fonction publique, ainsi que les codes de conduite organisationnels, en vue d’exprimer nos valeurs partagées et les comportements attendus dans le secteur public.
La loi encourage les employés dans le secteur public à divulguer toute information les laissant croire que des actes répréhensibles graves pourraient avoir été commis et, lorsqu’ils font une telle divulgation, elle les protège contre les représailles afin qu’ils se sentent en sécurité lorsqu’ils font leur divulgation.
[Français]
La Loi établit plusieurs façons de divulguer un acte répréhensible au sein et à l'extérieur des ministères.
Le commissaire à l'intégrité du secteur public est un agent indépendant du Parlement chargé d'enquêter sur les divulgations d'actes répréhensibles faites à son bureau et sur toutes les plaintes en matière de représailles.
La Loi établit également que le Tribunal de la protection des fonctionnaires divulgateurs d'actes répréhensibles doit trancher les cas concernant des représailles et fournir des mesures correctives ou disciplinaires si des représailles sont constatées.
[Traduction]
Plus particulièrement, la loi permet aux employés de faire des divulgations à leur superviseur, à l’agent supérieur chargé des divulgations désigné à l’égard de leur organisation ou au commissaire à l’intégrité du secteur public. Elle permet également que des divulgations soient faites au vérificateur général du Canada lorsqu’elles concernent le Commissariat à l’intégrité du secteur public même. En fait, la loi permet aux fonctionnaires de fournir au commissaire à l’intégrité du secteur public des renseignements sur un acte répréhensible possible commis dans le secteur public.
La loi prévoit également la protection contre les représailles pour un fonctionnaire qui divulgue des renseignements dans le cadre d’une procédure parlementaire ou dans le cadre d’une procédure établie sous le régime d’une autre loi fédérale ou lorsque la loi l’y oblige. Cela signifie que la protection contre les représailles prévue par la loi sert à appuyer de nombreux mécanismes gouvernementaux.
[Français]
À l'aide de ces dispositions, la Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d'actes répréhensibles renforce la capacité des organisations de déterminer et de régler les cas d'actes répréhensibles, tout en appuyant les employés qui divulguent l'acte répréhensible et en les protégeant contre des représailles.
[Traduction]
Voilà pour les grandes lignes de la loi. Permettez-moi maintenant de discuter de certains aspects précis de la loi, commençant par les personnes qu’elle vise.
La loi s’applique à tous les employés des ministères et organismes fédéraux, à la plupart des sociétés d’État et à la Gendarmerie royale du Canada. Pour des raisons de sécurité, elle ne vise pas les Forces armées canadiennes, le Service canadien du renseignement de sécurité et le Centre de la sécurité des télécommunications, dont chacun devait établir des régimes similaires de divulgation d’actes répréhensibles, y compris la protection des personnes qui divulguent un acte répréhensible.
La loi prévoit également la protection des personnes à l’extérieur du secteur public, comme les entrepreneurs externes, lorsqu’ils fournissent des renseignements sur un acte répréhensible commis dans le secteur public fédéral ou concernant celui-ci.
Permettez-moi d’aborder maintenant ce que constitue un acte répréhensible aux termes de la Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d’actes répréhensibles. Il s’agit notamment de la contravention d’une loi fédérale ou d’une loi des provinces ou des territoires canadiens, ce qui comprend la contravention d’un règlement pris en vertu de ces lois; l’usage abusif des fonds ou des biens publics; les cas graves de mauvaise gestion; le fait de causer sciemment — par action ou omission — un risque grave et précis pour la vie, la santé ou la sécurité humaine ou pour l’environnement; la contravention grave d’un code de conduite qui s’applique au secteur public; le fait de sciemment ordonner ou conseiller à une personne de commettre un acte répréhensible aux termes de la loi.
[Français]
Un désaccord relativement à des directives légitimement reçues dans le cadre de l'emploi ni une critique de décisions politiques ne constituent des actes répréhensibles.
La Loi offre aux employés trois moyens de communication sûrs et confidentiels pour faire une divulgation.
Tout d'abord, au sein de leur organisation, ils peuvent s'adresser à leur superviseur immédiat.
Ils peuvent aussi s'adresser à l'agent supérieur chargé des divulgations désigné au sein de l'organisation. Le rôle de l'agent supérieur chargé des divulgations comprend la prestation de conseils aux employés qui souhaitent faire une divulgation, la gestion de l'enquête sur les divulgations et l'établissement de rapports à leurs administrateurs généraux.
[Traduction]
Enfin, les employés peuvent aussi faire une divulgation protégée au commissaire à l’intégrité du secteur public du Canada.
Dans le cas des divulgations internes, la loi exige que l’administrateur général mette à la disposition du public de l’information décrivant l’acte répréhensible constaté et les mesures réparatrices prises. La loi exige également que le commissaire à l’intégrité du secteur public dépose un rapport au Parlement dans les 60 jours suivant le constat d’un acte répréhensible.
Ceux qui envisagent de divulguer un acte répréhensible partagent une préoccupation, soit la crainte d’actes de représailles. Afin de traiter cette préoccupation, la Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d’actes répréhensibles exige que les divulgations d’actes répréhensibles soient traitées selon un niveau approprié de confidentialité.
[Français]
Les organisations doivent protéger tous les renseignements qu'elles recueillent sur les divulgations, y compris l'identité de ceux qui font des divulgations et d'autres parties concernées, sous réserve d'autres lois du Parlement et des principes de justice naturelle et d'équité procédurale. De cette façon, la Loi offre une protection à ceux qui divulguent un acte répréhensible, laquelle est équilibrée au moyen d'un processus équitable et objectif pour ceux qui font l'objet d'allégations.
[Traduction]
De plus, si ceux qui divulguent un acte répréhensible font l’objet de représailles, ils peuvent déposer une plainte auprès du commissaire à l’intégrité du secteur public dans les 60 jours suivant la constatation qu’ils ont été victimes de représailles. Si elle est fondée, elle pourrait mener à une mesure réparatrice ordonnée par le Tribunal de la protection des fonctionnaires divulgateurs d’actes répréhensibles, telle qu’une indemnisation ou une mesure disciplinaire imposée aux parties coupables.
[Français]
J'aimerais préciser que les actes de représailles comprennent toute mesure disciplinaire, rétrogradation, cessation d'emploi et autre mesure ou menace qui a une incidence négative sur l'emploi ou sur les conditions de travail de l'employé.
[Traduction]
Enfin, la loi exige que le commissaire à l’intégrité du secteur public prépare un rapport annuel au Parlement sur les activités de son bureau. La loi exige aussi que le dirigeant principal des ressources humaines prépare un rapport annuel à l’intention du président du Conseil du Trésor qui le déposera au Parlement.
[Français]
Le rapport de la dirigeante principale des ressources humaines doit fournir des renseignements sur les activités liées aux divulgations faites dans les organisations du secteur public qui sont assujetties à la Loi.
De plus, le Bureau de la dirigeante principale des ressources humaines appuie les organisations du secteur dans leur application de la Loi au moyen d'activités d'apprentissage, de réunions et d'orientation continue, ainsi qu'en élaborant des outils de renseignement qui sont mis dans le site Web.
[Traduction]
Nous croyons à la promotion, au sein du secteur public, d’une culture positive et respectueuse qui est ancrée dans les valeurs et l’éthique. Nous croyons qu’un régime de divulgation efficace est avantageux à l’organisation et à l’effectif et nous croyons que la Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d’actes répréhensibles constitue une partie importante de notre cadre d’intégrité.
Je suis maintenant prêt à répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie tous deux d'être ici pour répondre à nos questions.
Je vais aborder un côté un peu plus technique. J'aimerais parler du nombre de divulgations. Je suis toujours un peu préoccupé lorsque j'entends des politiciens semer le doute sur des mécanismes dont le but est précisément de rassurer les fonctionnaires, la fonction publique, le gouvernement et, en fin de compte, la population. Les doutes émis concernent toujours l'efficacité de ce système qui a été mis en oeuvre il y a quelques années. Il est toujours perfectible. En effet, on peut toujours améliorer les choses, c'est normal. Or pour moi, l'important est de savoir si cela fonctionne bien, si les correctifs répondent aux problèmes qui ont été soulevés. La confidentialité est très importante. Vous venez d'en parler. C'est peut-être la règle qui, avant toute autre, va permettre aux gens de se sentir à l'aise de devenir des sonneurs d'alerte.
Le rapport annuel de 2015-2016 indique que 385 divulgations ont été traitées pendant cette période. Certains chiffres diminuent d'une année à l'autre, alors que d'autres augmentent. Somme toute, 31 divulgations traitées ont entraîné des mesures correctives, ce qui représente une augmentation de 82 % par rapport à 2014-2015.
Vus sous cet angle, les chiffres sont assez encourageants, à mon avis. Rien n'indique qu'il faut penser, par corrélation, que les 400 000 employés devraient donner lieu à des milliers de divulgations. Au contraire, il devrait normalement y en avoir très peu. En théorie, ces chiffres en matière de divulgations peuvent faire paniquer les gens, mais cela devrait plutôt être l'inverse.
J'aimerais que vous nous disiez si des tendances ou des problèmes particuliers ressortent de ces 31 divulgations qui ont été traitées et qui ont mené à des résultats.