:
Certainement, monsieur le président et merci de m'avoir invitée à comparaître devant votre comité.
Je m'appelle Louise Baird. Je suis secrétaire adjointe des Communications stratégiques et affaires ministérielles au Secrétariat du Conseil du Trésor.
Aujourd'hui, je voudrais passer en revue les éléments clés de la nouvelle politique sur les communications et l'image de marque du gouvernement du Canada qui régit la publicité. J'aimerais souligner certains des changements importants par rapport à l'ancienne politique de communications.
[Français]
Cette nouvelle politique décrit les règles concernant les activités de communication du gouvernement. Elle explique surtout comment le gouvernement doit communiquer avec le public au sujet des politiques, des programmes et des services.
[Traduction]
Avant le mois de mai de l'année dernière, la politique entrée en vigueur en 2002 n'avait pas beaucoup changé depuis 2006. De légères modifications, pour la plupart de nature administrative, y ont été apportées en 2012.
Comme nous le savons tous, le milieu des communications, lui, a changé de façon radicale depuis quelques années. Les Canadiens cherchent à se renseigner au moyen de canaux numériques et le gouvernement communique maintenant avec le public surtout au moyen du Web et des médias sociaux.
[Français]
La nouvelle politique est appuyée par la nouvelle Directive sur la gestion des communications.
Ensemble, elles modernisent les pratiques de communication du gouvernement du Canada pour tenir compte des changements dans la manière dont les citoyens communiquent et de l'environnement numérique actuel.
[Traduction]
La politique a été simplifiée. On a enlevé les exigences qui se trouvaient dans d'autres politiques du Conseil du Trésor et on a mis l'accent sur ce qui importait le plus. L'exercice a permis de faire passer le nombre d'exigences de politique de 330 à 97.
Alors que l'ancienne politique visait l'institution dans son ensemble, la nouvelle politique apporte plus de précisions. Elle clarifie les responsabilités des sous-ministres et des chefs des communications et offre plus de souplesse aux ministères pour définir les rôles et responsabilités en fonction de leurs besoins particuliers.
Elle énonce aussi les règles concernant l'image de marque du gouvernement du Canada. L'application uniforme de l'image de marque aide à identifier les initiatives et permet au public de reconnaître facilement les programmes gouvernementaux. Elle s'applique au mot-symbole Canada, aux logos ministériels et aux armoiries du Canada. L'image de marque du gouvernement du Canada continue d'avoir préséance sur l'identité des ministères. D'autres logos ne doivent pas lui faire ombrage.
[Français]
L'approbation du Conseil du Trésor du Canada est obligatoire pour remplacer des symboles officiels ou ajouter un symbole d'identification à l'image de marque du ministère. Les ministères doivent maintenant utiliser leur titre d'usage, qui est leur nom officiel, ou le titre de gouvernement du Canada pour tous leurs produits et leurs activités de communication.
[Traduction]
Permettez-moi maintenant de parler de quatre éléments clés de la politique: les communications non partisanes, les porte-parole, les communications numériques et la recherche sur l'opinion publique.
On a renforcé de façon substantielle la politique et la directive concernant les communications non partisanes. L'ancienne politique exigeait que les activités de communication de la fonction publique soient non partisanes, mais elle ne définissait pas ce qu'on entendait par « communications non partisanes ». Il n'y avait alors aucune ligne directrice. Pour la première fois, la nouvelle politique définit explicitement les termes « communications non partisanes ». Ainsi, les communications doivent être:
objectives, factuelles et explicatives;
sans slogans, images, identifiants, biais, désignations ou affiliations relativement à un parti politique;
modestes dans l'utilisation des couleurs associées au parti au pouvoir, sauf si un élément est présenté couramment dans de telles couleurs;
dépourvues du nom, de la voix ou de l'image d'un ministre, d'un député ou d'un sénateur dans le cadre d'annonces publicitaires.
Je tiens à insister sur le fait que toutes les activités de communication doivent être non partisanes.
Pour la publicité, nous avons mis en place un mécanisme de surveillance indépendant d'une tierce partie afin de veiller à l'impartialité. L'examen des campagnes ayant un budget de plus de 500 000 $ est obligatoire. Les ministères peuvent volontairement demander que les campagnes à plus faible budget fassent l'objet d'un examen.
Pendant le processus d'examen, en cas de désaccord, la question est portée à l'attention de la secrétaire du Conseil du Trésor pour trouver une solution. À ce jour, aucun examen n'a fait l'objet d'un désaccord.
[Français]
Ces examens sont menés en deux étapes. Une première évaluation est faite à l'étape de la planification. Elle inclut l'analyse des concepts et des scénarios. Un examen final est complété par la suite avant que la publicité ne soit diffusée au public.
[Traduction]
Ces examens sont actuellement menés par Les normes canadiennes de la publicité, organisme dont nous entendrons le témoignage, au moyen d'un contrat avec le gouvernement du Canada. Le Secrétariat du Conseil du Trésor rencontre régulièrement les représentants de NCP et de Services publics et Approvisionnement Canada pour discuter du processus d'examen et des nouveaux enjeux opérationnels. Les résultats de tous les rapports d'examen sont affichés sur Canada.ca. Organisme national sans but lucratif, NCP administre le Code canadien des normes de la publicité. Le code fixe les critères d'acceptabilité de la publicité afin que celle-ci soit vraie, intègre et exacte. NCP vous fournira plus de détails à cet effet dans quelques minutes.
Le gouvernement a également demandé au Bureau du vérificateur général d'effectuer un audit du mécanisme et des critères d'examen pour évaluer l'efficacité du processus. Le vérificateur général confirmera la portée et l'échéancier de l'audit.
En vertu de la politique, les ministères n'ont pas le droit de faire de la publicité durant les élections fédérales générales. La nouvelle politique interdit également la publicité au cours des 90 jours précédant une élection fédérale générale à date fixe.
Permettez-moi d'ajouter deux autres points au sujet de la publicité. En vertu de la nouvelle politique, il est maintenant interdit de publiciser des initiatives qui n'ont pas encore reçu l'approbation du Parlement. Par ailleurs, la publicité d'accords commerciaux devant être ratifiés ne peut être faite avant leur ratification.
[Français]
Permettez-moi maintenant d'aborder la question des porte-parole. Les ministres continuent d'être les principaux porte-parole de leurs ministères. Cependant la nouvelle politique clarifie le rôle des représentants ministériels. L'objectif est de garantir que l'information du gouvernement est diffusée aux Canadiens plus rapidement et de façon plus détaillée.
[Traduction]
On y parvient en autorisant les experts, y compris les scientifiques, à parler publiquement de leur travail sans qu'ils soient nommés porte-parole auprès des médias. Les porte-parole désignés pour les médias continuent à parler à titre officiel au nom de leur ministère concernant ces politiques, programmes, services et initiatives. Dans le cadre de leurs fonctions, tous les fonctionnaires doivent respecter les politiques qui portent sur la vie privée et la sécurité, de même que le Code de valeurs et d'éthique du secteur public.
Passons maintenant aux communications numériques. La nouvelle politique est axée sur les communications numériques et énonce très clairement une approche qui accorde une priorité au numérique. On entend par là que les ministères et les organismes se servent du Web et des médias sociaux comme voie principale pour communiquer avec les Canadiens. Il est important que le gouvernement puisse rendre l'information accessible aux citoyens et mobiliser ceux-ci à l'aide des plateformes de leur choix.
[Français]
En même temps, nous savons qu'il faut continuer à utiliser des méthodes de communication traditionnelles pour joindre certains Canadiens. Nous continuons d'utiliser différents moyens pour répondre aux différents besoins du public. Cette approche permet au gouvernement de joindre et de mobiliser les Canadiens de façon efficace dans la langue officielle de leur choix, peu importe l'endroit où ils habitent, peu importe les outils dont ils disposent.
[Traduction]
L'un des objectifs de la politique est de veiller à ce que l'on tienne compte du point de vue et de l'intérêt du public lors de l'élaboration des politiques, programmes, services et initiatives.
Voilà qui m'amène à parler de la recherche sur l'opinion publique, un outil important pour connaître l'opinion des Canadiens. La nouvelle politique a fait passer le niveau d'approbation pour ces recherches du ministre à l'administrateur général. Cela offre également plus de sécurité contre la possibilité que la recherche sur l'opinion publique soit utilisée à des fins politiques.
De plus, la politique fournit une nouvelle définition de la recherche sur l'opinion publique qui la rend moins contraignante. Par exemple, on ne considère plus les essais de convivialité, souvent utilisés lors de l'élaboration du contenu Web, comme faisant partie de la recherche sur l'opinion publique. Cela facilitera l'amélioration continue des données du gouvernement et des services à la clientèle, grâce à l'utilisation de divers outils d'analytique Web.
Monsieur le président, voilà qui met fin à ma déclaration. Je laisse maintenant la parole à mes collègues.
Je vous remercie de nous donner l'occasion de nous adresser au Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires. Les normes canadiennes de la publicité (NCP) constituent l'organisme national, indépendant et sans but lucratif d'autoréglementation de la publicité. Depuis plus de 60 ans, nous favorisons la confiance du public dans la publicité et assurons l'intégrité et la viabilité de la publicité au Canada au moyen d'une autoréglementation responsable de l'industrie. Nous administrons le Code canadien des normes de la publicité qui est le principal outil d'autoréglementation de la publicité au Canada, ainsi qu'un mécanisme national qui nous permet de recevoir les plaintes des consommateurs au sujet de publicité et d'y répondre.
En assurant la préautorisation de la publicité et la sensibilisation de l'industrie, les Services d'approbation de NCP veillent à ce que les publicités dans cinq catégories réglementées respectent les exigences du gouvernement en matière de publicité, ainsi que les codes et lignes directrices de l'industrie. Ces cinq catégories sont la publicité destinée aux enfants, la publicité sur les boissons alcoolisées, la publicité sur les aliments et les boissons non alcoolisées, la publicité sur les cosmétiques et la publicité sur les médicaments vendus sans ordonnance.
Compte tenu de l'expérience de NCP en matière d'examen des publicités, le gouvernement du Canada nous a demandé en 2016 d'examiner les communications du gouvernement à partir des critères établis dans la Politique sur les communications et l'image de marque et dans la Directive sur la gestion des communications. Mme Baird a passé en revue les quatre éléments clés: communications objectives, sans slogans politiques et couleurs primaires associées, etc.
Au cours de la première année qui vient de se terminer, les NCP ont examiné plus de 1 800 publicités. Le processus comprend un examen initial des campagnes publicitaires dotées d'un budget de plus de 500 000 $, cet examen étant obligatoire. Les ministères peuvent également lui soumettre les campagnes dotées d'un budget inférieur. L'examen initial est suivi plus tard d'un examen final. Les résultats des examens réalisés par Les normes canadiennes de la publicité sont affichés sur le site Web du gouvernement du Canada.
Nous venons tout juste de conclure un contrat pour une deuxième année prenant fin le 31 mars 2018. Nous continuerons donc à examiner les publicités du gouvernement du Canada à la lumière des critères prévus dans le contrat. Nous continuerons également à participer aux réunions tenues tous les trimestres ou selon les besoins dans le but d'étudier le processus d'examen et toute autre question opérationnelle.
Les normes canadiennes de la publicité remercient le gouvernement du Canada de cette occasion de venir témoigner. Nous serons heureux de répondre à vos questions.
Monsieur le président, mesdames et messieurs, membres du Comité, merci de nous avoir invités à vous fournir de l'information sur la publicité gouvernementale, en compagnie de mes collègues des autres organismes centraux.
[Traduction]
Je suis ici dans le contexte de mes fonctions précédentes à titre de secrétaire adjointe du Cabinet, Communications et consultations, poste que j'ai occupé de mars 2015 jusqu'à la semaine dernière. J'occupe présentement le poste de sous-ministre des Affaires intergouvernementales et de la Jeunesse, également au sein du Bureau du Conseil privé.
Tel que le mentionnait ma collègue du Secrétariat du Conseil du Trésor, le processus actuel de la publicité a été établi en 2016. La politique comporte deux importants changements. Le premier concerne l'introduction de l'exigence claire que toutes les communications gouvernementales soient non partisanes, et notamment,en ce qui concerne la publicité, l'obligation de soumettre toute campagne dont le budget se chiffre à plus de 500 000 $ à un mécanisme indépendant d'examen. Le deuxième changement vise l'arrêt des activités de publicité 90 jours avant la tenue d'une élection générale à une date fixe. Un autre changement important survenu l'année dernière concerne l'engagement du président du Conseil du Trésor à réduire les dépenses en publicité, ce qui a été confirmé ultérieurement dans le budget de 2016.
[Français]
Il est également très important de souligner que les campagnes liées aux initiatives assujetties à l'approbation du Parlement, ou à des accords commerciaux devant être ratifiés, comme Mme Baird l'a mentionné, ne peuvent pas être menées sans l'obtention d'une telle approbation.
Comme l'a indiqué ma collègue, le nouveau mécanisme de suivi de publicité s'applique maintenant à toutes les campagnes d'au moins 500 000 $. À titre volontaire, nous pouvons aussi soumettre pour approbation des campagnes d'autres montants.
Il est important de noter que ce processus a été élaboré sur une base temporaire. Le gouvernement a demandé au vérificateur général du Canada de procéder à une vérification de ce processus. C'est au BVG, ou Bureau du vérificateur général, qu'il incombera d'en déterminer la portée et le calendrier. Le processus demeurera en place jusqu'à ce qu'un mécanisme de suivi permanent soit instauré par voie législative.
Dans le cadre de son rôle consultatif pendant la mise en oeuvre d'une campagne, qui comprend de veiller à ce que toutes les activités de publicité soient conformes aux lois, aux politiques et aux procédures gouvernementales, Services publics et Approvisionnement Canada agit en tant qu'intermédiaire entre les ministères et Les normes canadiennes de publicité pendant que cet organisme procède à un examen.
[Traduction]
En ce qui a trait au rôle de chacun des acteurs dans le processus de la publicité gouvernementale, les responsabilités et les rôles respectifs des institutions sont établis pour toutes les étapes d'une campagne publicitaire, notamment aux étapes de la planification, de la mise en oeuvre et de l'évaluation. Quant au rôle du Bureau du Conseil privé plus précisément, il est tout à fait conforme au rôle qu'il joue en matière de communications gouvernementales de manière générale, en ce sens qu'il s'intéresse à la coordination des communications gouvernementales en général et, plus précisément, à la publicité.
En collaboration avec les ministères, les cabinets des ministres et celui du premier ministre, le BCP élabore le plan de publicité annuel du gouvernement du Canada en fonction des priorités gouvernementales que le premier ministre, le Cabinet, les comités du Cabinet et le greffier du Conseil privé établissent, et qui sont énoncées dans le discours du Trône et le budget.
Le BCP assure le leadership, joue un rôle de remise en question, assure l'orientation stratégique ainsi que la coordination pendant la mise en oeuvre des campagnes de publicité majeures. En outre, il conseille les ministères sur les stratégies de création publicitaire et médiatiques. En ayant une vue globale de toutes les campagnes publicitaires qui font partie de la stratégie générale de communications du gouvernement, le BCP peut offrir des conseils stratégiques sur le calendrier de la campagne et les messages à véhiculer. Son rôle principal lui permet également de partager les leçons apprises des campagnes récentes avec d'autres ministères, lors de leur planification. Le BCP offre également des conseils sur les concepts créatifs et les stratégies, y compris le recours à d'autres voies de communication pour joindre les publics cibles et veiller à ce que tous les règlements sur la sécurité soient respectés.
[Français]
Nous donnons aussi des conseils sur les activités de recherche sur l'opinion publique relative à la publicité, comme les meilleures façons de mettre à l'essai des concepts pour une campagne précise. Nous pouvons suggérer, par exemple, de la mener en personne plutôt qu'en ligne. Nous faisons aussi des évaluations d'après campagne.
Bien que le BCP veille toujours à ce que les communications gouvernementales soient non partisanes, il n'intervient pas directement dans le processus d'examen de non-partisanerie ou de passation des contrats de publicité. Il s'agit plutôt d'activités qui sont du ressort de Services publics et Approvisionnement Canada et du Conseil du Trésor.
Les activités de publicité sont financées de deux façons: il y a un fonds central ainsi que des budgets opérationnels des ministères. Le fonds central a été créé en 2004, à l'appui des principales priorités du gouvernement. L'année dernière, le gouvernement a annoncé une réduction annuelle permanente de 40 millions de dollars au chapitre des dépenses en publicité.
L'objectif, lorsque nous planifions des activités gouvernementales, est de respecter cet engagement en ayant recours à des voies de communication gratuites et payantes pour informer les Canadiens des principaux programmes et services.
[Traduction]
De 2005-2006 à 2014-2015, les dépenses du gouvernement en publicité se chiffraient en moyenne à 80 millions de dollars par année environ. Selon l'information que Services publics et Approvisionnement Canada a recueilli à ce jour, les dépenses de l'année dernière seront inférieures à 40 millions de dollars. Les dépenses finales, dès que toutes les factures auront été reçues et vérifiées, seront publiées dans le rapport annuel de Services publics et Approvisionnement Canada sur les activités en publicité préparé par mes collègues.
Le plan de cette année se veut la suite de plusieurs thèmes proposés l'année dernière, par exemple, l'éducation et les compétences, Canada 150, l'entrée gratuite aux sites de Parcs Canada, les services de réinstallation des nouveaux arrivants et les activités de commémoration. Toutes ces initiatives seront financées au moyen du fonds central. Cette année, le ministère de la Défense nationale et la Gendarmerie royale du Canada poursuivront leurs campagnes respectives de recrutement en puisant dans leur budget ministériel.
[Français]
Alors, comment choisir les campagnes de publicité?
Dans le cadre des activités annuelles de planification de la publicité, les ministères et les organismes préparent chacun leur plan de publicité annuel. Ces plans provisoires comprennent les propositions afin de pouvoir obtenir le financement du fonds central de publicité relative aux priorités gouvernementales.
En se fondant sur ces priorités et le financement disponible du fonds central, le BCP élabore ensuite le plan de publicité du gouvernement en collaboration étroite avec les ministères et le Cabinet du . Le plan est ensuite soumis au premier ministre pour approbation et communiqué au comité du Cabinet chargé des questions concernant un gouvernement ouvert et transparent.
Une fois que le plan est approuvé, le BCP prépare une présentation générale à l'intention du Conseil du Trésor, afin d'obtenir l'autorisation de financement des campagnes par voie du fonds central. Les affectations proposées sont ensuite soumises au Parlement dans le cadre du processus gouvernemental d'établissement des budgets.
La publicité ministérielle y est également pour beaucoup dans les activités de publicité gouvernementale. Elle est souvent menée à l'échelle locale et de manière très ciblée. Je cite comme exemple la publicité requise par la loi en ce qui concerne des permis ou des espèces menacées. Il y a aussi des activités génératrices de recettes — les publicités de Parcs Canada en sont un exemple —, les activités liées à des programmes — le régime de prêts agricoles est un programme qui pourrait obtenir cette sorte de publicité — et la publicité visant le recrutement. Comme je l'ai mentionné, il y a la GRC et DND. Parfois, il peut aussi s'agir du recrutement des infirmières dans le Nord, effectué par Santé Canada.
[Traduction]
Bien que les thèmes publicitaires soient sensiblement similaires d'année en année, des campagnes imprévues peuvent à tout moment s'avérer nécessaires en raison d'une crise majeure liée à la santé, comme la campagne relative au H1N1 au cours de l'exercice 2009-2010. Comme l'ont mentionné mes collègues du Conseil du Trésor, peu importe la source du financement, toutes les activités de publicité du gouvernement sont assujetties à la législation, aux politiques et aux procédures qui s'y rattachent.
Afin d'aider tous les ministères à respecter l'exigence relative aux communications non partisanes, Services publics et Approvisionnement Canada a adopté un nouveau processus de coordination et sert d'intermédiaire entre les ministères et NCP. Comme on l'a déjà indiqué, les dépenses globales du gouvernement au chapitre de la publicité ont déjà été réduites. En raison de ce plafonnement des dépenses, nous devons travailler avec les ministères afin de recourir à des moyens tels que les communications numériques gratuites et les médias payants pour faire connaître nos activités.
[Français]
Mon collègue Marc Saint-Pierre vous donnera maintenant un aperçu du rôle de Services publics et Approvisionnements Canada.
[Traduction]
J'espère que ce survol que je vous ai présenté aujourd'hui vous sera utile. Je serai maintenant heureuse de répondre à vos questions.
:
Monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité, je m'appelle Marc Saint-Pierre. Je suis directeur général des Services d'information du gouvernement de Services publics et Approvisionnement Canada. Je suis accompagné de Caroline Mitchell, directrice de la coordination de la publicité et des partenariats de SPAC.
[Français]
Nous avons le plaisir d'être présents parmi vous aujourd'hui afin de vous préciser les rôles et les priorités de notre ministère, tels que définis dans la nouvelle Politique sur les communications et l'image de marque du Conseil du Trésor, publiée en mai 2016, et qui sont en lien avec vos travaux.
En matière de publicité, trois volets sont sous la responsabilité de notre ministère. Ces trois volets sont gérés par trois unités administratives distinctes.
Le premier volet concerne le secteur des communications du ministère qui relève de la sous-ministre responsable de la coordination des achats publicitaires au sein de notre ministère. Cependant, comme vous le savez, SPAC est un très petit annonceur du gouvernement du Canada, avec moins de 1 % des achats totaux.
Le deuxième volet est sous la responsabilité de la Direction générale des approvisionnements du ministère, qui est l'autorité contractante exclusive en ce qui concerne les services de publicité auxquels ont recours les institutions fédérales. Le ministère assume ainsi la responsabilité de l'intégrité du processus contractuel du gouvernement en matière de publicité et de recherche en opinion publique.
Enfin, notre ministère, par l'entremise de la Direction générale des services intégrés, à laquelle j'appartiens, offre aux institutions des conseils sur les lois, les politiques et les procédures relatives à la publicité. Il s'agit ici du troisième et dernier volet duquel notre ministère est responsable. Il offre des services-conseils et des services de consultation ainsi que de la formation.
La Direction de la coordination de la publicité, sous le leadership de Mme Mitchell, est également responsable de la diffusion du matériel et des pratiques exemplaires en matière de publicité. Ces ressources sont offertes à des centaines de spécialistes de la publicité et du marketing au gouvernement du Canada.
Nous conseillons et orientons ainsi les institutions sur la réalisation et la gestion efficace des activités publicitaires. Ces activités comprennent notamment l'examen du matériel publicitaire à caractère non partisan, afin que celui-ci respecte les lois, les politiques et les procédures du gouvernement en matière de publicité.
Cette direction échange également régulièrement avec les associations et intervenants de l'industrie au sujet des pratiques courantes et des nouvelles tendances. Elle établit également le rapport annuel sur les activités de publicité du gouvernement du Canada.
Enfin, notre équipe gère l'Agence de coordination mieux connue sous le nom de
[Traduction]
« agency of record », l'appellation anglaise et son acronyme AOR.
[Français]
C'est une société privée qui a obtenu un contrat de notre ministère en juin 2015, à la suite d'un processus d'appel d'offres public. L'Agence de coordination est l'unité exclusive autorisée à acheter la vaste majorité de l'espace publicitaire et du temps d'antenne, au meilleur coût possible, pour la centaine d'institutions gouvernementales soumises à la Politique sur les communications et l'image de marque.
[Traduction]
Je vais maintenant vous donner un exemple concret du rôle de SPAC en matière de publicité non partisane. L'an dernier, en 2016, le ministère des Finances a mené une campagne de publicité destinée aux Canadiens et portant sur le budget et la mise à jour économique et financière. Cette campagne nécessitant des dépenses supérieures à 500 000 $, nous avons appliqué un processus en deux étapes.
La première évaluation de la version préliminaire du matériel publicitaire se déroule de la façon suivante. Finances Canada soumet le formulaire de demande pour l'examen de la publicité, que l'on peut consulter sur le Web, ainsi que le matériel publicitaire, à SPAC pour qu'il effectue un examen initial à caractère non partisan. Ensuite, SPAC remplit sa partie du formulaire de demande pour l'examen de la publicité et l'achemine aux Normes canadiennes de la publicité en vue d'un examen initial de la version préliminaire du matériel publicitaire du ministère des Finances. NCP transmet à SPAC sa décision selon laquelle la version préliminaire du matériel publicitaire répond à tous les critères non partisans. Nous informons Finances Canada de cette décision de NCP en lui transmettant le document, ainsi qu'un exemplaire au Conseil du Trésor.
La deuxième partie de cet examen vise la version définitive du matériel publicitaire. Cette fois encore, Finances Canada soumet à SPAC le formulaire de demande pour l'examen de la publicité en vue de l'examen final à caractère non partisan. Nous remplissons notre partie du formulaire de demande pour l'examen de la publicité et nous l'acheminons aux NCP pour un examen final, en français et en anglais. Les normes canadiennes de la publicité transmettent à SPAC leur décision selon laquelle la version définitive du matériel publicitaire de Finances Canada répond à tous les critères non partisans. Nous transmettons un exemplaire du document à Finances Canada et un autre exemplaire au Conseil du Trésor. Par la suite, ces documents sont affichés sur le site Web.
Vous pouvez voir ici un exemple du document destiné aux Finances qui contient quatre pages expliquant toutes les décisions des Normes canadiennes de la publicité.
En date du 1er juin 2017, 15 campagnes ont été examinées et approuvées dans le cadre de ce nouveau processus. En voici quelques-unes: la campagne relative à l'autorisation de voyager accordée par voie électronique et la campagne des Services d'établissement d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada; la campagne des Services de l'ARC et la campagne d'observation des règles fiscales de l'Agence du revenu du Canada; et enfin la campagne de recrutement Ambitions, phase 1, du ministère de la Défense nationale et sa campagne relative aux groupes professionnels prioritaires. Un autre exemple est la campagne déployée par Emploi et Développement social Canada pour aider les jeunes Canadiens à réussir.
Le prochain rapport annuel qui sera publié en janvier 2018 indiquera le volume d'activité de toutes les campagnes publicitaires que le gouvernement du Canada a entreprises entre le 1er avril 2016 et le 31 mars 2017, y compris toutes les campagnes qui auront été soumises à ce nouvel examen.
Les activités de publicité du gouvernement du Canada sont ainsi soumises à un cadre administratif et à différentes règles afin d'assurer la saine gestion des campagnes publicitaires. Pour commencer, les ministères et organismes doivent préparer des projets de publicité qui reflètent les priorités du gouvernement, et doivent les soumettre au Bureau du Conseil privé qui est responsable de la coordination de toutes les publicités du gouvernement du Canada. Les projets sont ensuite présentés au Cabinet qui décide lesquels seront mis en oeuvre. Le Cabinet détermine également le montant de financement maximal pour chacun des projets et confirme la source de financement. Comme on l'a dit précédemment, les fonds de publicité peuvent provenir des ressources ministérielles existantes ou du fonds central pour la publicité.
Un des principes fondamentaux en matière de publicité veut que les institutions soient ultimement responsables de leurs campagnes publicitaires et, notamment, des décisions sur le type de médias utilisés. Le choix des médias par les institutions est fondé sur un certain nombre de facteurs tels que les objectifs de la campagne, le public et le marché cible, le type de campagne, le moment de diffusion et la portée de la campagne, ainsi que les budgets et les coûts des différentes possibilités relatives aux médias.
[Français]
Je vous rappelle que, selon notre rapport annuel de 2015 à 2016, les dépenses totales en publicité étaient de 42,2 millions de dollars. De cette somme, une portion de 51 % avait été dépensée en publicité télévisée, 34 % en publicité numérique et 15 % en imprimés, à la radio et en publicité extérieure. En bref, 49 institutions ont lancé plus de 70 campagnes de publicité entre le 1er avril 2015 et le 31 mars 2016. De ce nombre, 11 institutions ont engagé des dépenses publicitaires de plus de 500 000 $, ce qui représente 86,7 % de toutes les dépenses en publicité du gouvernement du Canada.
J'aimerais conclure mon allocution par quatre constatations.
Premièrement, SPAC joue un rôle important dans la gestion des activités publicitaires du gouvernement du Canada. Il fournit aux institutions fédérales qui s'engagent dans une démarche publicitaire des conseils sur les lois, les politiques et les procédures gouvernementales pertinentes.
Deuxièmement, dans le cadre de la mise à jour de la politique des communications et l'image de marque du gouvernement du Canada, SPAC a mis à jour ses procédures d'aide aux institutions fédérales, afin d'obtenir des examens non partisans des campagnes.
Troisièmement, SPAC prête assistance aux institutions fédérales qui soumettent du matériel publicitaire pour des campagnes de plus de 500 000 $, coûts de production et placements médias inclus, au Conseil des normes de la publicité pour qu'il effectue le processus d'examens non partisans en deux étapes. Comme je l'ai expliqué, il y a l'étape initiale et l'étape finale, lorsque la version définitive du matériel publicitaire est examinée avant son placement ou sa diffusion.
Enfin, quatrièmement, dans l'ensemble, le processus fonctionne bien.
[Traduction]
Au nom de SPAC, je vous remercie de votre attention. Nous serons heureux de répondre à vos questions au meilleur de notre connaissance.
[Français]
Merci beaucoup.
:
Les ministères communiquent avec nous pour nous indiquer qu'ils ont eu l'autorisation de mener une campagne; qu'ils ont engagé une firme de publicité; qu'ils ont élaboré un concept créatif pour cette publicité; et ils nous indiquent si ce sera une publicité télé ou numérique.
Le site du Conseil du Trésor du Canada contient un formulaire qu'ils doivent compléter. Dans un premier temps, ce formulaire nous fait connaître le concept créatif initial. De notre côté, nous complétons notre partie du formulaire et nous soumettons le tout à l'organisme Les normes canadiennes de la publicité, ou NCP. Ce dernier nous donne un avis sur le concept créatif préliminaire, indiquant qu'il répond à tous les critères. C'est donc une opinion non partisane.
Par la suite, les ministères continuent à travailler avec leur agence de publicité, puis ils soumettent le concept créatif final et tous les documents requis dans les deux langues officielles. Ils nous soumettent le tout, que nous soumettons à notre tour à NCP. C'est NCP qui doit déterminer la conformité du produit, dans un délai de trois jours, selon le contrat. Je dois féliciter l'organisme puisque, habituellement, cela est fait en l'espace d'une journée ouvrable. Si NCP ne nous donne pas le feu vert, la campagne n'ira pas de l'avant.
Évidemment, il y a aussi les gens de l'équipe de Mme Mitchell qui communiquent avec les ministères.
Nous apprenons de nouvelles choses d'une campagne à l'autre, alors nous essayons de mieux planifier afin de dire aux ministères ce qui nous semble acceptable d'après notre expérience. Cependant, si nous n'avons pas l'autorisation finale de NCP, dans les deux langues officielles, en ce qui touche le concept créatif final, la campagne ne peut pas être mise en oeuvre.
:
J'aimerais continuer sur le même sujet parce qu'il m'intéresse beaucoup.
Merci beaucoup à vous tous de votre témoignage ce matin parce qu'il nous a permis de comprendre ce qui est un domaine très flou des communications, à savoir de faire la distinction entre la publicité payée, la communication du gouvernement , l'information et l'éducation.
Pour continuer sur le sujet soulevé par M. Weir, le crédit d'impôt pour personnes handicapées est un excellent exemple de ce dont vous parliez, madame Fox, c'est-à-dire de la nécessité de moyens complémentaires. Je crois, certes, qu'il est essentiel de diffuser des publicités payées, bien placées, pour attirer l'attention des Canadiens sur un programme existant, et le secteur privé sait très bien le faire. En tant que membres du gouvernement et du secteur public, nous voulons mettre en place le programme et faire en sorte qu'il soit entre les bonnes mains, et il nous incombe d'y veiller.
J'aimerais suggérer quelque chose de précis à ce propos, si je puis vous aider dans votre réflexion. Quand j'étais travailleuse sociale, je travaillais dans un milieu médical. J'étais stupéfaite de voir à quel point les professionnels de la santé et des services sociaux en savaient peu sur les programmes de soutien du revenu qui pouvaient beaucoup aider leurs patients. Il existe une autre solution: la publicité ciblée spécialisée destinée aux professionnels qui travaillent dans ces domaines. Elle serait complémentaire. Je pense à quantité de programmes, comme le Bon d'études canadien dont je parlais plus tôt.
Pour revenir à notre sujet, je demanderais à l'organisme Les normes canadiennes de la publicité combien d'annonces publicitaires il a rejeté d'emblée. Je ne me souviens pas si cette question a été posée.
Je remercie tous les témoins de leur présence aujourd'hui. Je vous remercie d'avoir pris le temps, malgré vos horaires chargés, de comparaître devant nous. Merci de vos témoignages.
Si vous avez d'autres informations qui seraient, selon vous, utiles au Comité, je vous demande de les adresser directement à notre greffier. Je remarque que vous n'avez pas pu répondre à quelques questions. Je vous demande de communiquer vos réponses directement à notre greffier, par écrit, à l'intention du Comité.
Je vous remercie encore, mesdames et messieurs. Vous êtes excusés.
Chers collègues, avant de lever la séance — nous siégeons en public, nous ne sommes pas à huis clos —, je vous informe que, suite à la motion adoptée à notre dernière réunion, le directeur parlementaire du budget a été invité et a accepté notre invitation à comparaître mardi prochain. Je n'ai pas prévu de réunion au-delà de cette date parce qu'à vrai dire, nous ne savons pas quand nous allons ajourner. J'imagine que ce sera avant jeudi prochain, ce qui voudrait dire que la réunion de mardi prochain sera notre dernière de la session.
Kyle, je vous en prie.