:
Oui, merci, monsieur le président.
C’est pour moi un privilège de représenter Poste Canada, qui joue un rôle central pour la population et les entreprises de notre pays depuis 253 ans. Des quelques chevaux qui le composaient au début, le système postal a évolué au fil du temps pour se réinventer à mesure que changeaient les besoins et les attentes des Canadiens, et il aspire aujourd’hui à être financièrement autonome.
Tandis que l’ère numérique annonce une nouvelle période de profonde transformation, nous voulons collaborer avec vous pour que Postes Canada reste une institution forte et tienne sa promesse essentielle d’être au service de tous les Canadiens.
Notre présence ici aujourd’hui est tout à fait opportune. La semaine dernière, la a annoncé que Postes Canada ferait l’objet d’une étude indépendante. Ce sera l’occasion d’entendre les Canadiens exprimer leurs besoins et leurs attentes à l’égard du système postal, et nous y tenons.
La semaine dernière toujours, Postes Canada a déposé son rapport annuel sur l’année 2015, et c’est par là que je voudrais commencer aujourd’hui.
En 2015, les revenus de Postes Canada se sont élevés à 6,3 milliards de dollars, pour un bénéfice brut de 63 millions de dollars. Quoique positif, ce résultat est tout juste au seuil de la rentabilité. Le bénéfice est modeste en comparaison des revenus, et il faut rappeler qu’il est inférieur de 131 millions de dollars à l’année précédente. Le bénéfice proprement dit est attribuable à une croissance solide des envois de colis et au succès de notre service de marketing direct. Il est également dû en partie à un ajustement ponctuel des prix en 2014.
Mais ces facteurs à eux seuls ne suffisent pas à compenser les difficultés croissantes que nous affrontons de nos jours. Les preuves de cette affirmation résident dans des statistiques claires et sans équivoque.
Je ne tiens pas à vous réciter la liste fastidieuse de ces données et statistiques, mais j’aimerais en souligner quelques-unes qui sont révélatrices. À l’ère numérique, à une époque où les Canadiens préfèrent communiquer et faire leurs opérations financières en ligne, nos activités de base s’effilochent rapidement. Depuis le sommet atteint en 2006, les volumes de courrier postal ont diminué de 32 %, soit 1,6 milliard de pièces de correspondance. Cela veut dire 1,1 milliard de dollars de revenus perdus.
Les volumes de courrier postal sont en baisse, mais le nombre d’adresses que nous desservons s’est multiplié en moyenne de 169 000 points de livraison par année au cours des neuf dernières années. Cela veut dire que nous desservons de plus en plus d’adresses, mais que nous recueillons de moins en moins de revenus par adresse pour couvrir des coûts croissants.
Il s’y ajoute un problème tout à fait propre au Canada. Nous sommes un pays immense avec une des plus faibles densités démographiques au monde. Conjugué à une baisse de densité par adresse, cela fait de notre système postal une structure très coûteuse.
Nous devons aussi affronter la question fondamentale des pensions de vieillesse. À la fin de l’année dernière, le régime enregistré de pension de Postes Canada avait un déficit de solvabilité à financer de l’ordre de 6,2 milliards de dollars.
C’est la combinaison de ces facteurs à la fois nombreux et interdépendants qui définit et complique nos difficultés, mais je peux dire avec optimisme que, depuis 253 ans, Postes Canada a réussi à surmonter des problèmes difficiles et qu’il n’en ira pas autrement cette fois-ci.
Nous serons heureux d’en discuter avec vous pour déterminer la meilleure voie à suivre. Nous voulons être au service des Canadiens comme ils souhaitent être servis et à un coût raisonnable.
Les données de notre dernier rapport annuel clarifient les difficultés, mais il donne aussi une idée du nombre de résidants et d’entreprises qui continuent de faire appel à nos services. Oui, les volumes de courrier postal diminuent, mais c’est encore un service important dans le pays. Les gens et les entreprises ont fait près de 3,7 milliards d’envois postaux l’année dernière. Les petites entreprises continuent plus particulièrement de compter sur nous. Postes Canada a toujours eu des relations spéciales avec les petites entreprises, parce que nous leur offrons un moyen abordable d’envoyer et de recevoir des documents importants comme des paiements et des factures.
Nous sommes également sensibles à l’importance de relier les collectivités rurales, éloignées et nordiques. Cela a toujours été le cas, mais c’est devenu encore plus important aujourd’hui avec l’arrivée du commerce électronique. Nous permettons aux gens et aux entreprises de ces collectivités d’avoir accès à des marchandises qu’ils ne pouvaient pas obtenir auparavant, et nous sommes le seul transporteur de colis qui dessert certaines collectivités éloignées. Pour ces gens-là, ce n’est pas seulement un service, c’est un lien vital.
En fait, les consommateurs de toutes les régions du Canada comptent sur nous pour recevoir leurs paquets, et nous livrons presque deux commandes en ligne sur trois. Les détaillants canadiens, de leur côté, comptent sur nous pour faire la livraison des commandes en ligne tous les jours.
C’est dans ce contexte que Postes Canada est devenu un partenaire important dans l’économie numérique émergente du pays. Les entreprises se servent également de nos services de marketing direct. Pourquoi? Parce que, pour eux, le courrier direct n’est pas du pourriel. C’est un moyen efficace et abordable de rejoindre directement les consommateurs. C’est particulièrement vrai des quartiers et des entreprises de quartier. Donc, oui, nous restons importants pour les Canadiens puisqu’ils font appel à nos services, de façon traditionnelle et de façon non traditionnelle, et c’est pourquoi il est impératif de trouver des solutions qui garantiront la solidité et la viabilité financière de Postes Canada.
Comme vous le savez, nous faisons de notre mieux pour trouver des solutions. Nous avons modernisé notre équipement, exploré des possibilités, réglé notre régime de pension et mis en oeuvre un plan destiné à combler notre déficit de recettes. Mais, compte tenu du désir du nouveau gouvernement de faire un examen indépendant de l’avenir de Postes Canada, nous avons mis fin à certains éléments de ce plan. Plus précisément, nous avons interrompu la conversion au système de boîtes postales communautaires et suspendu l’augmentation annuelle prévue pour 2016.
Nous voulons aujourd’hui créer de nouvelles relations. Nous voulons travailler dans la coopération et la transparence avec le groupe de travail et avec le comité parlementaire pour trouver la voie de l’avenir. Nous avons beaucoup d’expérience et d’expertise à offrir et nous pouvons participer à l’élaboration de solutions aux difficultés à la fois graves et complexes que nous devrons affronter.
J’ai un peu parlé du commerce électronique, mais, avant de conclure, j’aimerais souligner que le magasinage en ligne a beaucoup changé la façon dont les gens utilisent les services postaux.
Ce que nous avons dans nos locaux, nos dépôts et nos camions pourrait vous surprendre. Comme les Canadiens envoient moins de lettres, mais commandent plus de produits en ligne, ils nous font passer du statut d’entreprise qui livre aussi quelques colis à celui d’entreprise qui livre aussi un peu de courrier.
Une toute nouvelle génération de Canadiens est en train de créer des relations personnelles avec Postes Canada, même si elle ne le sait pas, et nous sommes devenus la colonne vertébrale du commerce de détail canadien. Ces détaillants se débattent également pour survivre dans l’économie numérique, mais nous les aidons à réussir. Nous fournissons des services d’expédition et de logistique, nous donnons accès à nos données pour qu’ils puissent offrir des renseignements directs aux consommateurs sur l’acheminement de leurs commandes.
La livraison de colis est depuis toujours l’un de nos principaux atouts. Aujourd’hui le réseau traditionnel du passé doit traduire les nouvelles réalités du commerce électronique et de l’économie numérique, qui continueront de donner lieu à encore plus de colis. Mais je dois vous avertir qu’il ne sera pas facile de surmonter nos difficultés aussi simplement que de passer de la livraison de courrier à la livraison de colis. Nos problèmes sont plus complexes que cela.
La livraison de colis et le marketing direct représentent certainement une occasion pour Postes Canada, mais leur croissance ne sera pas suffisante pour compenser le déclin de la livraison de courrier, alimenter le régime de pension et nous permettre d’investir dans notre réseau ou dans le service à la clientèle. Autrement dit, elle ne suffira pas à garantir notre viabilité financière à long terme.
J’ai beaucoup parlé de nos difficultés, mais nous ne sommes pas seuls, loin de là, dans cette situation. Les communications numériques menacent d’autres secteurs. Les médias, la télévision, le cinéma, l’édition de livres, autant de secteurs qui connaissent toutes sortes de problèmes existentiels découlant du règne du numérique. Dans le monde entier, les services postaux sont en train de chercher des solutions pour survivre en fonction des besoins uniques de leur pays, de leurs résidants et de leurs entreprises.
Autrement dit, je pense que tout le monde est d’accord pour dire qu’il y a un problème et tout le monde s’entend sur sa nature. Ce sont les solutions qu’il est difficile de trouver, mais c’est une démarche que nous voulons faire. Nous sommes heureux d’être ici aujourd’hui pour en parler et poursuivre le même objectif. Nous voulons tous un service postal vigoureux, viable, qui réponde aux besoins et aux attentes des Canadiens où qu’ils vivent.
Merci, monsieur le président.
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Je me souviens très bien de la mise en oeuvre de cette nouvelle décision, qui consistait à mettre fin au service de livraison de la poste à domicile. J'étais maire de la ville de Lorraine et j'ai été témoin cette mise en oeuvre. Nous avons dû faire face à cette situation en moins de 24 heures, alors qu'on annonçait l'abolition de ce service à nos citoyens.
Je regarde ce plan. Il est ambitieux, il a été préparé de longue date et on peut lire que vous avez eu des échanges avec les municipalités et avec les citoyens. Or je peux vous garantir aujourd'hui que ce n'était pas le cas à l'époque. Les messages ont déjà été passés à cet égard. Je l'avais d'ailleurs déjà dit. La ville de Lorraine a, malgré elle, servi de cobaye. Nous avons subi cette mise en oeuvre. Maintenant, on en voit les répercussions.
À présent, je suis député, et c'est peut-être un peu pour cela, d'ailleurs. Il y a le problème du gel sur les boîtes communautaires. Les problèmes liés aux aînés et aux personnes en perte de mobilité n'ont pas été réglés et il y a du vol et du vandalisme. Les problèmes sont assez criants, mais il n'y a pas de réponse, ou très peu. Bien sûr, vos employés sont de bonne foi, mais en ce qui a trait à la gestion, c'est un échec. C'est pourquoi notre parti fait une revue de ces questions. Nous sommes aux prises avec un problème qui nous a, encore une fois, été imposé.
Quelles solutions proposez-vous, à court terme, pour régler ces problèmes le temps qu'on trouve une solution à long terme? Quelles sont vos solutions à court terme pour régler les problèmes de gel qui sont chroniques et ceux des gens qui perdent l'accès à leur courrier? J'aimerais avoir une réponse, parce que ça n'a pas été facile d'en obtenir de la part du groupe de soutien, malgré toute sa bonne volonté.
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Tout d'abord, monsieur Chopra, je voudrais vous souhaiter la bienvenue au comité ainsi qu'aux membres de votre équipe.
Comme je vous l'ai mentionné avant de commencer la rencontre formelle, nous allons sûrement avoir l'occasion de travailler en étroite collaboration au cours des prochains mois, particulièrement cet automne. Nous serons alors heureux de vous revoir afin de contribuer à l'effort d'adaptation de Postes Canada. À ce sujet, votre présentation est très éclairante.
Dans un premier temps, je tiens à vous offrir la collaboration du comité. Notre objectif est clair: il est de s'assurer que nous serons en mesure de vous aider à remplir le mandat de Postes Canada, tout en tenant compte du contexte évolutif dans lequel vous vous trouvez.
Par ailleurs, il faut rappeler que Postes Canada est une société indépendante. Cependant, lorsque des difficultés financières surgissent, ce sont les contribuables qui paient la note. Nous voulons donc vous encourager à poursuivre dans la voie vers la rentabilité.
Nous avons également eu accès au rapport annuel qui dresse un portrait de la situation. Vous avez bien illustré le défi qui découle du fait que Postes Canada traite de moins en moins de courrier et de lettres, mais de plus en plus de colis. J'aimerais savoir comment vous entrevoyez les prochaines années en ce qui concerne la rentabilité à la suite de l'évolution du marché, des pressions que vous subissez et des possibilités qui s'offrent à vous?
Comme vous l'avez dit, vous arrivez tout juste à garder la tête hors de l'eau. En 2015, Postes Canada a réalisé un profit de 169 millions de dollars. Les affaires ont aussi été profitables en 2014 mais, au cours des trois années précédentes, il y a eu des pertes d'exploitation. En somme, comment envisagez-vous l'année en cours et celles à venir sur le plan de la rentabilité?
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Le problème le plus important auquel nous faisons face est celui de la baisse du courrier postal. Entre 1969 et 1975, le nombre d’envois postaux a augmenté d’un milliard de pièces de courrier. Entre 2006 et 2015, il a diminué de 1,6 milliard de pièces de courrier. Donc, notre principal défi est de surmonter l’écart financier provoqué par l’évolution des activités centrales qui sont l’objet même de notre entreprise depuis cinquante ans.
Nous n’observons pas la baisse du courrier postal, nous observons l’accélération de la baisse du courrier postal. Aujourd’hui, quand on ouvre un compte bancaire ou un compte de téléphone cellulaire, l’option de facturation mensuelle par défaut est électronique. L’option par défaut de presque toutes les communications est de plus en plus souvent électronique. Nous pensons donc que cette accélération va encore s’accentuer. On le voit dans les médias, on le voit dans l’édition, et nous pensons que cela va continuer d’être une pression considérable pour notre entreprise.
Pour répondre à votre question sur les possibilités, nous avons examiné plusieurs d’entre elles. Celle qui nous semblait être dans l’ordre de nos compétences de base était la livraison de colis, mais les colis ne représentent encore qu’un quart de nos activités. Et cela, même si ce volet connaissait une excellente croissance… et c’est ce qui s’est passé depuis deux ou trois ans, notamment. En fait, nous sommes très fiers du travail que font nos employés jour après jour dans un contexte très concurrentiel. Postes Canada continue d’offrir un excellent service aux détaillants. Mais nous pensons que cette solution ne sera pas suffisante pour surmonter le problème, qui est de taille.
Nous avons aussi un régime de pension dont le déficit de solvabilité s’élève à plus de 6 milliards de dollars.
Dans le cadre des mesures d’allègement temporaire, nous ne contribuons pas. Si nous devions contribuer, il y aurait encore 6,2 milliards de dollars sur cinq ans, et nous n’avons pas ce genre de solidité financière. Les difficultés vont simplement continuer à augmenter faute de solutions viables susceptibles d’être mises en œuvre, et cela atteint les forces vives de notre entreprise.
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Merci beaucoup, monsieur Chopra.
J'aimerais en profiter pour vous remercier. À titre d'ancien ministre des Anciens Combattants, j'ai beaucoup apprécié les feuillets que vous avez produits pour commémorer le jour du Souvenir sur lesquels on pouvait notamment voir la photo du petit garçon qui voit son père partir pour la guerre et le poème de John McCrae. J'ai fait encadrer ces feuillets et les ai placés dans mon bureau.
Pour le 9 avril 2017, je suis sûr que vous nous réservez un beau témoignage pour le 100e anniversaire de la bataille de la crête de Vimy, un anniversaire qui coïncide avec le 150e anniversaire du pays. On dit que c'était, à toutes fins utiles, la naissance de notre pays.
Parlant de centenaire, pendant les 100 premières années de Postes Canada, votre société a livré des colis et elle était rentable. Il y a donc eu un modèle d'affaires qui a évolué en fonction de la population canadienne. On a vu que vous avez dû prendre des décisions d'affaires qui n'étaient pas toujours populaires, mais qui résultaient de votre analyse du marché.
Dans ma circonscription, celle de , beaucoup de citoyens ont des boîtes rurales ou ont accès au courrier centralisé. C'est mon cas. J'habite à Lévis, dans le quartier de Saint-Rédempteur et, heureusement, ma boîte postale n'est pas trop loin.
Sur le plan de l'équité, j'aimerais souligner que trois Canadiens sur quatre n'ont pas le service de livraison à domicile. Dans un contexte où vos opérations sont déficitaires, c'est comme si on demandait aux trois Canadiens qui n'ont pas le service à la maison de financer un service à la porte pour les autres. Les discussions qui se dérouleront lors des consultations seront assurément intéressantes.
Vous nous donnez un portrait de la situation. Vous nous dites que Postes Canada est à la croisée des chemins en raison d'une chute radicale du courrier. Vous dites que l'augmentation des colis ne couvre pas les pertes encourues par la diminution du courrier livré à domicile. En fin de compte, comme je le disais plus tôt, vous avez une épée de Damoclès au-dessus de la tête, soit un déficit de solvabilité de 6 milliards de dollars qui n'est pas comptabilisé. De surcroît, on vous freine dans votre élan. Mon collègue révélait, par la nature de ses questions, que les décisions du gouvernement actuel de stopper votre plan d'action généreront des pertes de revenus de près d'un demi-milliard de dollars additionnel.
Comment voyez-vous le processus de consultation? Quelles seraient vos recommandations quant au travail que nous, les parlementaires, devrons faire pour ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain? On veut garder Postes Canada, mais on veut que Postes Canada réponde aux besoins contemporains de l'évolution du marché avec, comme vous l'avez dit, Internet, et avec les comptes accessibles sur Internet. On veut aussi avoir nos colis et on veut connaître vos principes de fonctionnement. Parmi vos recommandations à cet égard, lesquelles pourraient être prises en considération par le comité?
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Merci, monsieur le président.
Je suis heureuse d'être accompagnée de Raman Srivastava qui est notre vice-présidente par intérim de la Direction générale de la vérification et des services de données. Raman a toutes les connaissances nécessaires pour répondre à toutes les questions que vous poserez sur les données.
Merci beaucoup de nous avoir invitées. La commission est heureuse d'être représentée aujourd'hui. Nous avons comparu devant vous il n'y a pas si longtemps, au sujet du mandat de la commission et je ne vais donc pas m'attarder à cet aspect si ce n'est pour vous rappeler que nous sommes un organisme vieux de plus de 100 ans. La commission a pour mission d'assurer l'intégrité du système de dotation ainsi que le caractère apolitique de la fonction publique.
Nous avons déposé notre rapport annuel auprès du Parlement le 24 février. Vous constaterez qu'il y ait indiqué que le système de dotation se porte très bien.
Nous fonctionnons en vertu de la nouvelle loi qui nous régit depuis 10 ans, la Loi sur l'emploi dans la fonction publique, qui a été modifiée en 2005. Après 10 ans de fonctionnement en vertu de cette loi et après vérification de nos pouvoirs d'audit des organisations, nous sommes heureux de vous dire que le système de dotation va donc très bien et qu'il a atteint une belle maturité.
Cela étant, nous avons entamé la modernisation de nos politiques pour être plus souples afin de permettre aux ministères de tenir compte de leurs réalités opérationnelles.
Le 1er avril, nous avons lancé l'initiative « Nouvelle orientation en dotation » qui porte sur la modernisation de 12 mesures législatives regroupées en une seule. Nous avons aussi renforcé la délégation accordée aux administrateurs généraux afin de leur conférer davantage de souplesse, en vertu des pouvoirs que leur confère la loi, pour attirer les talents dont ils ont besoin et ainsi répondre à leurs besoins opérationnels. À la faveur de ces processus, nous veillons à assurer l'application du principe au mérite et du caractère apolitique de la fonction publique.
La modernisation est essentielle pour que la commission soit en mesure de bâtir la fonction publique de demain. Cette entreprise commence dès aujourd'hui. C'est là la vision que nous avons adoptée à la commission afin d'être un employeur solide et d'aider les ministères à faire en sorte que nous disposions des compétences et des talents appropriés pour répondre aux besoins du gouvernement et que nous puissions offrir les services de demain dans le cadre de programmes et de priorités.
Les administrateurs généraux sont désormais responsables de la dotation de leur secteur ce qui leur permet donc de repérer et de corriger tout problème éventuel. Nous avons simplifié l'instrument de délégation qui fait d'eux des responsables leur permettant d'exercer leur discrétion afin de mieux servir les Canadiens.
[Français]
Nous avons pris l'engagement de collaborer avec les intervenants et de leur offrir l'appui nécessaire pour mettre en oeuvre ces changements.
Étant donné que nous sommes ici pour vous parler de notre rapport sur les plans et priorités, la priorité de la Commission est de travailler en étroite collaboration avec les administrateurs généraux afin de promouvoir et de protéger le caractère non partisan de la fonction publique fédérale. Nous continuerons, par exemple, à promouvoir une sensibilisation accrue des fonctionnaires fédéraux à l'égard non seulement de leurs responsabilités, mais également de leurs droits quant à leur participation aux activités politiques.
Un deuxième élément très important pour nous est de protéger l'intégrité du système de dotation en fournissant une orientation stratégique claire et un soutien accru tout en assurant une surveillance continue du système. Nous avons formé une équipe de conseillers stratégiques de soutien en dotation qui travaille en étroite collaboration avec les ministères pour assurer cette intégrité.
[Traduction]
Par ailleurs, nous sommes en train de moduler notre capacité de supervision avec le double objectif d'appuyer l'amélioration en continu et l'application de correctifs en temps voulu, à l'échelle de la fonction publique. L'audit est un des instruments que nous utilisons, mais nous favorisons la collaboration et le contact plus direct avec les ministères pour apporter les correctifs dans les délais souhaitables.
Au cours des 10 dernières années, nous avons audité plus de 90 % des organisations de la fonction publique. Comme je le disais plus tôt, le système est arrivé à maturité et nous pouvons maintenant appliquer un système d'audit et de vérification, soit un système de supervision, qui va nous permettre d'examiner l'ensemble des enjeux au niveau de la fonction publique et de nous attarder davantage sur la question de l'intégrité du système...
:
Merci, monsieur le président.
Permettez-moi tout d'abord de vous présenter mes collègues, Jean-François Fleury, vice-président, Direction générale des programmes d'apprentissage et Elizabeth Tromp, vice-présidente, dirigeante principale des finances et responsable des ressources humaines.
[Français]
L'École fait partie du portefeuille du Conseil du Trésor depuis 2004 en tant qu'institution centrale d'apprentissage et de formation du gouvernement.
[Traduction]
L’École subit une transformation importante depuis 2014 pour combler les besoins de la fonction publique et offrir un meilleur service à un coût moindre. Nous renouvelons notre programme de cours et modernisons notre façon d'offrir les services d'apprentissage pour assurer veiller à ce que tous les fonctionnaires puissent acquérir, partout et en tout temps, les connaissances nécessaires.
[Français]
dans les deux langues officielles. Nous passons de l'apprentissage essentiellement en classe à un écosystème d'apprentissage élargi en divers formats et par divers moyens.
[Traduction]
Le nouveau programme de cours commun est utile aux fonctionnaires à toutes les étapes de leur cheminement professionnel et comprend notamment les apprentissages de base et transformationnel, la gestion des talents, le programme de perfectionnement du leadership et l’apprentissage spécialisé des collectivités fonctionnelles. Pour la population canadienne, ce nouveau modèle contribue à une culture d’excellence, d’innovation et d’apprentissage continu qui entraîne une fonction publique plus solide, plus efficace et plus efficiente qui optimise l’usage des deniers publics.
[Français]
Pour soutenir cette nouvelle approche, l'École passe d'un modèle de financement mixte axé sur les crédits parlementaires et le recouvrement des coûts à un modèle fondé principalement sur les crédits.
[Traduction]
Le financement de cette nouvelle approche est assuré par une réaffectation de crédits des ministères clients à l'École sur la base du nombre d’employés, permettant du coup à cette dernière de fournir aux quelque 240 000 fonctionnaires qui forment le noyau de la fonction publique une formation à valeur ajoutée, davantage axée sur l'organisation.
[Français]
Ce nouveau modèle de financement entrera en vigueur pour la première fois en 2016-2017.
[Traduction]
Dans son Rapport sur les plans et les priorités de 2016-2017, l'École a déclaré avoir prévu des dépenses de 93 millions de dollars pour 2015-2016, qui baisseraient à 92 millions en 2016-2017. Les dépenses ont augmenté durant la période transitoire de transformation pour mettre à jour la plateforme d'apprentissage de l'École. Cette transformation a été entièrement financée à même les niveaux de référence de l’École.
[Français]
À compter de 2017-2018, le Budget principal tiendra compte d'un financement stable d'environ 79 millions de dollars, après la transformation.
En terminant, je crois qu'il s'agit d'une excellente période d'apprentissage dans la fonction publique fédérale. Nous avons déjà commencé à observer les résultats positifs de notre transition vers le nouveau modèle. De plus en plus de fonctionnaires de toutes les régions du pays utilisent les produits d'apprentissage.
[Traduction]
L’École est fière d’être le chef de file dans cette nouvelle approche de l’apprentissage adoptée dans l’ensemble de la fonction publique et qui contribue déjà à une fonction publique plus participative, moderne, souple et sensible. Cette année, nous nous concentrerons sur le renforcement de nos partenariats au sein de la fonction publique et ailleurs pour offrir une solide plateforme d'apprentissage.
Nous nous engageons à étendre les connaissances et les aptitudes des fonctionnaires afin qu'ils possèdent les outils nécessaires pour satisfaire aux plus hauts standards et servir la population canadienne avec excellence.
Je vous remercie.
:
Je vous remercie beaucoup de nous avoir invités.
J’aimerais vous présenter mes collègues: France Duquette, commissaire adjointe, et Éric Trottier, directeur des Finances.
Le Commissariat a été créé en 2007, sous le régime de la Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d'actes répréhensibles, dans le cadre de l'initiative de responsabilisation du gouvernement fédéral. Le Commissariat offre un mécanisme sécuritaire et confidentiel permettant aux fonctionnaires et au public de divulguer des actes répréhensibles commis dans le secteur public. Nous cherchons aussi à protéger contre les représailles les fonctionnaires qui ont divulgué des actes répréhensibles, c’est-à-dire les dénonciateurs, et les personnes qui ont collaboré aux enquêtes.
J'aimerais souligner le fait que nous sommes l’organisme externe de dénonciation et que mon poste est celui d'agent parlementaire, ce qui garantit l'indépendance et la neutralité de notre travail en tout temps.
En vertu de la loi, les fonctionnaires ont la possibilité de divulguer un acte répréhensible à l’intérieur ou à l’extérieur de leur organisation, donc soit à leur gestionnaire ou à quelqu’un qu’on appelle un agent supérieur, un poste à l’interne que tout ministère et société d’État est tenu de créer. Ils peuvent également choisir l’autre option, qui est celle de s’adresser directement à mon bureau. Le choix leur appartient.
Le Conseil du Trésor est responsable de l'administration du régime interne.
[Français]
Le Commissariat à l’intégrité du secteur public du Canada est souvent invité à parler de ses enquêtes en cours. Compte tenu du caractère strictement confidentiel de la disposition de la loi qui vise à assurer des protections à toutes les personnes concernées, c'est-à-dire le divulgateur, les témoins à l'enquête et les auteurs prétendus d'un acte répréhensible, le Commissariat ne peut ni confirmer ni nier l'état d'un dossier. Il ne peut en parler qu'après le dépôt au Parlement d'un rapport sur le cas selon lequel un acte répréhensible a été commis.
[Traduction]
Bien que les représentants élus ne ressortissent pas au Commissariat, nous vérifions bel et bien toute allégation et examinons les gestes posés et le rôle joué par les fonctionnaires dans une affaire portée à notre attention. En nous fondant sur tous les faits dans un contexte particulier, nous déterminons si un acte répréhensible, au sens de la Loi, a été commis, ou non.
Vous m'avez invité ici, aujourd'hui, pour vous parler de nos priorités dans l’exécution du mandat que je viens de décrire. Pour s'acquitter de son mandat, le Commissariat reprend les mêmes priorités d'une année à l'autre.
[Français]
Premièrement et avant tout, il s'agit d'assurer une saine gestion de notre régime de divulgation et de protection contre les représailles pour qu'il soit opportun, rigoureux, indépendant et accessible.
Deuxièmement, il s'agit de favoriser plus de sensibilisation et de compréhension du régime de dénonciation.
Troisièmement, il faut veiller à ce que la capacité en matière de ressources humaines soit en place pour appuyer les deux priorités précédentes.
[Traduction]
Au cours de la dernière année, qui était ma première année au poste de commissaire à l'intégrité du secteur public, nous avons réalisé l'exercice dit LEAN, une démarche visant l’ensemble d’une organisation, au cours duquel nous avons examiné chaque étape de notre processus opérationnel et le rôle joué par chaque personne dans ces procédés pour assurer l’efficacité, soit, à mon sens, la prise de décisions qui sont opportunes, claires, cohérentes, justes, finales et équilibrées.
Au cours de la prochaine année, nous viserons non seulement à poursuivre l’examen de nos propres procédés opérationnels et à adopter des solutions, mais à orienter également notre processus à l’interne et à faire preuve de clarté et de transparence envers les personnes susceptibles de divulguer des actes répréhensibles ou de se plaindre de représailles. Nous croyons d'ailleurs que les personnes qui s'adressent au Commissariat devraient comprendre le plus clairement possible comment leur dossier sera traité et ce à quoi elles peuvent s'attendre lorsqu'elles se tournent vers nous pour obtenir de l'aide et du soutien.
[Français]
Je suis fier de l'équipe du Commissariat, qui a fait preuve de résilience et de professionnalisme, qui a pu saisir les occasions de s'améliorer et qui a résolu des questions liées à la gestion des dossiers selon les besoins.
[Traduction]
En ce qui concerne notre deuxième priorité, nos efforts de sensibilisation ciblent de plus en plus les cadres intermédiaires et les simples fonctionnaires. Nous y voyons un débouché intéressant.
Bien que la divulgation d'actes répréhensibles soit de plus en plus acceptée, la crainte de représailles demeure un obstacle majeur. C’est ce que nous a permis de constater la deuxième recherche récemment effectuée auprès de groupes de discussion et dont les résultats ont été communiqués à nos intervenants clés, dont le bureau du dirigeant principal des ressources humaines du Secrétariat du Conseil du Trésor. Nous avons commandé une étude à cet égard afin de mieux comprendre le phénomène et de documenter l’alerte professionnelle au Canada et dans le monde.
Pour ce qui est des activités du Commissariat, le total des dépenses prévues en 2016-2017 s’élève à 5,4 millions de dollars. Dans les années venir, nous prévoyons doter tous les postes, soit jusqu'à 30 ETP, et continuer à soutenir les initiatives qui appuient nos priorités. Pour vous donner une idée de l’état de la situation en ce qui concerne nos activités, je vous dirai qu’au début de 2016-2017, le Commissariat avait 73 dossiers actifs et que, depuis ce matin, nous n’avons que 26 enquêtes en cours.
[Français]
Je suis convaincu que nous continuerons d'être en mesure de respecter notre budget dans les circonstances actuelles.
Monsieur le président, c'est avec plaisir que je répondrai aux questions des membres du comité.
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La question de la baisse du nombre des moins de 35 ans fait l'objet de beaucoup de discussions sur le recrutement dans l'ensemble du gouvernement. Cette question a été mise de l'avant en partie par la Commission, qui a lancé un genre d'avertissement face à nos préoccupations. La Commission tenait les statistiques pour montrer que nous étions préoccupés du fait que ce groupe d'âge était en baisse au sein de la fonction publique.
Parce que nous tenons beaucoup de statistiques, nous sommes maintenant heureux de constater qu'il y a une lente croissance des embauches. La croissance ne se fait peut-être pas au rythme que nous aurions aimé, sauf que ce qui se produit entraîne une poursuite des discussions et une plus grande sensibilité. Je crois que ce que nous avons fait, c'est de pratiquement continuer de développer la création de répertoires d'étudiants, de personnes qui sont prêtes à travailler et qui ont moins de 35 ans. Nous avons effectivement des répertoires de candidats préqualifiés pour entrer dans la fonction publique et tout le monde y a accès.
Nous nous faisons connaître à l'extérieur. Nous informons également les organes internes afin que les gens aient connaissance de cela. Nous travaillons en étroite collaboration avec nos collègues du bureau principal des ressources humaines afin de commencer à déterminer le genre de programmes de stages que nous pourrions mettre de l'avant pour attirer la génération Y, attirer du talent.
L'attraction en soi n'est pas nécessairement difficile. Nous pouvons recruter, le problème, c'est de les retenir. Est-ce que nous leur offrons les bons postes? Pouvons-nous les retenir? C'est ce qui fait l'objet d'une étude qui vise à déterminer comment les intégrer avec succès pour assurer leur rétention, de telle sorte que ces gens pourront constater eux-mêmes quelles carrières intéressantes ils pourraient avoir dans la fonction publique.
Dans les universités, nous avons modifié notre approche. Nous effectuons beaucoup plus la promotion des carrières possibles, telles les sciences, les sciences vétérinaires, la politique, donc il y a beaucoup plus de cet aspect pour nous faire connaître. Nous attirons ce talent. Nous devons nous améliorer à cet égard, pourtant. Il s'agit en partie de nous rendre plus attrayants en tant qu'employeur.