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Mesdames et messieurs la séance est ouverte. Merci de votre présence aujourd'hui.
Comme vous le savez sans doute, la ministre responsable de Postes Canada, l', a lancé un très vaste exercice de consultation sur l'avenir de la société d'État. Ce processus visant à nous faire une meilleure idée de ce que l'avenir peut réserver à Postes Canada comporte deux étapes. À l'étape un, un groupe de travail s'est vu confier le mandat d'évaluer la viabilité de Postes Canada, notamment du point de vue financier. Ce groupe a terminé son travail et présenté son rapport que nous avons examiné. L'étape deux consiste en une tournée du pays pour consulter les particuliers, les organisations et les collectivités urbaines et rurales, y compris les communautés éloignées et des Premières Nations, pour connaître leurs opinions et leurs suggestions quant à l'avenir de Postes Canada. C'est le but de notre présence ici aujourd'hui.
Notre façon de procéder est assez simple. Nous allons inviter chacun d'entre vous à nous faire une très brève déclaration d'ouverture de cinq minutes, après quoi les membres du Comité vous poseront leurs questions. Sans plus tarder, nous allons débuter.
Madame McGuire, comme vous êtes la première sur ma liste, c'est vous qui avez la parole pour les cinq prochaines minutes.
Monsieur le président, mesdames et messieurs, et honorables membres du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, bonjour. Merci de m'offrir l'occasion de témoigner devant vous pour discuter de l'avenir de Postes Canada, une question d'importance pour les PME de tout le pays, y compris les nombreuses faisant partie de la Chambre de commerce du Grand Charlottetown.
Notre chambre agit comme porte-parole des entreprises dans les dossiers économiques touchant la grande région de Charlottetown. Nous défendons les intérêts de nos membres et leur offrons des services en vue d'améliorer leurs perspectives d'affaires. Nous couvrons toute la région du Grand Charlottetown, ce qui comprend Stratford, Cornwall et la ville de Charlottetown elle-même. Nous comptons près d'un millier de membres au sein d'un réseau diversifié de secteurs industriels et de groupes professionnels.
Nous avons pris connaissance du document produit par votre groupe de travail indépendant. Nous aimerions vous exposer quelques-unes de nos observations préliminaires à ce sujet ainsi que quelques principes directeurs que nous estimons nécessaire de prendre en compte dans l'examen des activités et des services de Postes Canada en vue de leur adaptation à l'ère numérique.
Il ne fait aucun doute que votre Comité a une tâche importante à accomplir dans son évaluation de l'avenir de la Société canadienne des postes, d'autant plus que celle-ci doit trouver le juste équilibre entre la nécessité d'adopter des modes de fonctionnement financièrement viables et son engagement à offrir aux Canadiens les services postaux de qualité dont ils ont besoin. À première vue, et surtout à la lumière de l'examen mené par notre comité des politiques, nous estimons que la transition et l'adaptation sont des étapes incontournables pour Postes Canada. Il ressort clairement de l'examen mené par le groupe de travail que les opérations actuelles de la société d'État ne sont pas viables, et que ces difficultés ne pourront faire autrement que de s'envenimer avec l'évolution du monde numérique. Nous reconnaissons parfaitement que Postes Canada doit envisager de nouvelles options de fonctionnement pour continuer à élargir ses sources de revenus possibles et accroître considérablement ses gains d'efficience.
Nous avons aussi noté l'affirmation du groupe de travail à l'effet que les entreprises comptent pour la plus grande partie des utilisateurs des services de Postes Canada. Les entreprises représentent la principale source de revenus pour la société d'État, et nous sommes d'avis qu'il ne faut pas perdre de vue l'importance de ce constat. Comme les entreprises sont les principales utilisatrices des services, leurs besoins doivent être pris en compte de façon appropriée.
Au nom des entreprises que nous représentons dans le Grand Charlottetown, et toujours par l'entremise de notre comité des politiques, nous vous recommandons vivement d'adopter certains principes directeurs dans la poursuite de votre étude.
La Chambre de commerce recommande aussi que le Comité continue de prendre en compte l'importance des services postaux offerts aux Canadiens, et plus particulièrement aux petites entreprises, et que les décisions qu'il prendra concernant l'avenir de Postes Canada soient fondées sur les principe d'une saine gestion financière.
Il est bien connu que de nombreuses petites entreprises continuent de se tourner vers le service postal pour des activités aussi essentielles que la facturation et la réception des paiements. Pour bon nombre de ces entreprises, la marge est mince entre un bénéfice et une perte. Dans la difficile conjoncture économique actuelle, la moindre augmentation de leurs coûts d'exploitation peut les placer dans une position périlleuse. Ces mêmes entreprises sont la pierre angulaire de l'économie canadienne et de nos collectivités, et chaque augmentation des coûts qu'on leur impose peut se traduire par une baisse de bénéfices, un report des embauches et des pertes d'emplois dans le reste de l'économie. Par conséquent, il faut se montrer très prudents avant de hausser les tarifs de Postes Canada, si tant est que cela est vraiment nécessaire.
On a pu noter dans le rapport du groupe de travail que la majorité des entreprises canadiennes sont favorables à un échelonnement des prix. Nous croyons qu'il serait bon que le comité se penche sur la question. Par ailleurs, le document de travail nous apprend également que, dans le contexte des changements envisagés à Postes Canada, les entreprises accordent une grande importance à la rapidité de livraison, à la fiabilité et au service à la clientèle.
Conformément au second principe déjà mentionné, la Chambre de commerce tient à souligner à quel point il est important d'asseoir l'avenir de Postes Canada sur les bases d'une saine gestion financière. Nous sommes conscients qu'une certaine forme de subventionnement pourrait être nécessaire à court terme pendant le processus d'adaptation pour permettre à la société d'État de continuer à offrir aux entreprises et aux Canadiens les services dont ils ont besoin et auxquels ils sont en droit de s'attendre. Au nom des entreprises que nous représentons, nous exhortons Postes Canada à continuer à chercher des moyens de réaliser des gains d'efficience et de composer avec l'augmentation des coûts de livraison. Il va de soi qu'une rationalisation considérable des activités s'impose si la société d'État veut assurer sa survie à long terme. Une transition profonde est requise pour permettre à Postes Canada d'accéder à la viabilité financière.
Nous nous réjouissons des efforts déployés jusqu'à maintenant par le Comité pour consulter les Canadiens, et nous avons bon espoir que la sagesse collective de nos concitoyens et du milieu des affaires saura inspirer des solutions novatrices capables d'assurer le maintien de l'intégrité primordiale de cet important service public tout en lui procurant la souplesse requise pour s'adapter à un monde des communications en pleine évolution.
Merci encore une fois de nous avoir donné l'occasion de présenter le point de vue du milieu des affaires. Je serai ravie de répondre à toutes vos questions.
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Je tiens à remercier le président et les honorables membres du Comité de me permettre de prendre la parole aujourd'hui.
Je veux aussi remercier Penny d'avoir brisé la glace.
Je m'adresse à vous en ma qualité de propriétaire d'une petite entreprise. Je dirais même d'une microentreprise. Je suis également étudiante au deuxième cycle à l'Université de l'Île-du-Prince-Édouard où je m'intéresse aux questions touchant les jeunes et les milieux ruraux. Je suis donc vraiment heureuse de pouvoir prendre la parole devant vous aujourd'hui à la fois en tant que propriétaire d'une petite entreprise et qu'universitaire qui étudie ces questions.
Je fais partie de l'organisation Etsy Artisans of PEI, un regroupement de petites entreprises de la province. Vous avez peut-être d'ailleurs déjà entendu parler d'Etsy, une entreprise qui permet aux artisans et aux manufacturiers de vendre plus facilement leurs produits en ligne.
Je fais donc partie de ce groupe qui compte une centaine de membres un peu partout sur l'Île-du-Prince-Édouard. Il est surtout constitué de jeunes, des femmes principalement, vivant dans des collectivités rurales. Le plus souvent, nous comptons sur Postes Canada pour l'envoi de nos colis. Bon nombre de nos entreprises n'ont pas pignon sur rue si bien que nos acheteurs viennent tous de l'extérieur, d'où l'importance de Postes Canada pour nous.
C'est un service primordial pour bon nombre d'entre nous, et nous le percevons comme un service public. Nous ne croyons pas nécessairement que la société d'État doive être administrée comme si elle était une entreprise privée. Nous la comparons plutôt à un service de traversier ou à une infrastructure publique. Nous devons être capables de mettre en marché nos produits, et nous considérons donc les services postaux comme étant aussi importants que les soins de santé ou les transports.
De mon point de vue d'étudiante de deuxième cycle s'intéressant aux questions touchant les jeunes et les milieux ruraux, je ne saurais trop insister sur l'importance primordiale que revêtent ces services pour les gens qui veulent vivre dans un secteur rural ou éloigné et lancer leur propre entreprise. J'estime par ailleurs qu'il est essentiel pour le développement rural et la rétention des jeunes sur l'île que ces services soient accessibles de façon égale et équitable.
Je n'ai guère vraiment autre chose à vous dire si ce n'est que les services postaux comme ceux qu'offre Postes Canada sont cruciaux en milieu rural. Ils le sont d'autant plus pour une île comme la nôtre étant donné qu'ils constituent l'un des rares liens que nous ayons avec la terre ferme.
Je vous implore donc de prendre en compte les répercussions de tous les changements proposés dans le document de travail pour les jeunes, les entreprises en milieu rural et les petites entreprises ainsi que les microentreprises de l'île.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie toutes les deux d'être venues. C'est formidable d'avoir l'avis du milieu des affaires. Nous entendons les points de vue d'une grande diversité de groupes de Canadiens, soit des gens du milieu des affaires, de villages et de municipalités, soit des groupes représentant des aînés ou des personnes handicapées. Nous entendons aussi les syndicats, alors tous ces groupes nous donnent des perspectives différentes.
Je trouve très intéressante l'idée de donner aux Canadiens des régions rurales l'accès à une infrastructure de distribution de grande qualité pour qu'ils puissent vendre les produits émanant des régions rurales partout dans le monde.
Madame MacDonald, pouvez-vous nous parler un peu du volume de ventes de votre centaine de membres, des délais de livraison, notamment de ceux auxquels les acheteurs de Charlottetown s'attendent? Dites-nous si vous obtenez maintenant le type de service qu'il vous faut, et la façon dont le service devrait changer pour que vous puissiez continuer à soutenir la concurrence sur le marché mondial.
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C'est une belle série de questions.
Pour commencer, je constate un changement dans la façon dont les livraisons se font à partir des secteurs ruraux de l'île, à destination des centres se trouvant sur l'île et ailleurs. D'après ce que je comprends, les colis et les lettres ne sont pas triés sur l'île. Ils sont expédiés à l'extérieur puis reviennent pour être livrés. Cela me semble tout simplement inefficace, comme ce le serait pour une personne qui fait une maîtrise en arts dans le programme Island Studies.
Je remarque que mes collègues du groupe ont dit qu'ils constatent des retards dans leurs livraisons. Chaque jour compte, quand vous essayez de faire vivre au client une expérience positive.
Je suis désolée, c'était tout une série de questions.
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Merci, monsieur le président.
Merci beaucoup d'être venues. Je suis ravi de voir quelqu'un de la Chambre de commerce. Hier, nous avions la Chambre de commerce de Sydney. Je suis un ancien de la Chambre de commerce, celle de Calgary. Il est toujours bon de voir des gens du milieu des affaires venir faire des exposés au Comité.
Comme l'a mentionné mon collègue, l'une des raisons pour lesquelles nous sommes là, c'est parce qu'il y aura un manque à gagner de 700 millions de dollars d'ici 2026. Il n'y a que deux façons de régler cela. Nous trouvons des moyens de faire des économies et des réductions, ou nous trouvons des moyens pour que Postes Canada génère de nouveaux revenus et fasse des profits.
Premièrement, vous avez toutes dit qu'il s'agit d'un service public dont vous êtes très fières. Vous aimez le service que vous obtenez jusqu'à maintenant. Accepteriez-vous de payer un impôt des sociétés plus élevé pour financer la subvention de Postes Canada tant qu'elle ne sera pas viable?
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J'aimerais en savoir plus sur votre groupe. Vous avez mentionné Etsy, et je connais cela parce que ma femme s'en est servi dans le passé. Elle a aussi une microentreprise.
Nous essayons de savoir comment rendre Postes Canada viable pour les 20 à 30 prochaines années. Pour les plus jeunes — et je pense que vous et moi faisons partie de cette génération, avec mes excuses, Kelly —, tout est sur notre téléphone intelligent. J'ai un BlackBerry, alors je sais que je suis un luddite. Tout semble tendre vers la facturation électronique, la vente électronique, le commerce électronique. Il y a les colis, mais il y a aussi les lettres. Postes Canada fait bien son travail de livraison des lettres, en ce moment. Le problème, c'est que cette partie du service coûte beaucoup d'argent. Avez-vous une solution à nous donner? Est-ce qu'il y a quelque chose que votre organisation et les personnes avec lesquelles vous interagissez aimeraient voir et qui générerait des recettes supplémentaires pour Postes Canada, de manière à ce qu'elle demeure viable à l'avenir?
Postes Canada de l'avenir n'est pas celle que nous avons maintenant.
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Comme vous le savez, Postes Canada a pris la décision, avec le gouvernement précédent, de cesser la livraison du courrier à domicile et d'employer plutôt des boîtes postales communautaires. Ce changement a provoqué une grande angoisse chez nombre de personnes. Les prix que vous payez pour les enveloppes et les colis couvrent les frais du service offert par Postes Canada.
Or, lorsque la société a adopté les boîtes postales communautaires, elle a endossé ses responsabilités et elle a installé les boîtes postales, mais à des endroits difficilement accessibles pour les personnes à mobilité réduite. Il n'y a pas assez de places de stationnement; les gens ne peuvent pas accéder à leurs boîtes postales parce qu'ils doivent stationner sur l'emprise routière.
Par la suite, les gens commencent à appeler les fonctionnaires municipaux: ils veulent un lampadaire; il y a trop de déchets, mais pas de poubelles; les graffitis nuisent à l'image de leur entreprise. Tout cela est coûteux, et les coûts sont transférés aux contribuables municipaux, aux propriétaires des entreprises. Trouvez-vous cela juste que Postes Canada ait rejeté ses responsabilités sur vous pour épargner de l'argent et éviter le déficit?
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Je vais passer à autre chose.
J'ai très peu de temps; je tiens donc à faire valoir mon point de vue et à poser la bonne question.
[Français]
J'ai apprécié le parallèle entre le transport en commun et les entreprises de services. C'est une bonne comparaison, mais elle n'est pas parfaite. Dans les transports en commun, que ce soit l'autobus, le train ou le métro, le niveau de services n'est pas toujours le même selon qu'on vit au centre-ville où il y a une grande densité de population ou à l'extérieur de celui-ci.
Est-ce un modèle de services qui pourrait fluctuer selon les options choisies? Si je veux un service beaucoup plus rapide, j'en choisis un sur mesure qui coûte peut-être un peu plus cher, mais qui est plus rapide et qui me rapporte davantage. Comme entreprise, je suis prêt à le payer, mais je reçois un service en conséquence. Il y a aussi toujours le service de base. Ce modèle pourrait-il être étudié et être éventuellement offert aux entreprises partout au Canada?
Ma question s'adresse à l'une ou à l'autre des témoins.
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Je vais raconter quelque chose très rapidement.
J'ai témoigné récemment devant un comité législatif permanent à un autre sujet, mais je me rends compte que les deux dossiers ont beaucoup de points en commun. La séance portait sur la fermeture du traversier pendant l'été. Je comprends que les gens des collectivités rurales et urbaines devraient avoir le même accès au service, peu importe leur lieu de résidence. Je ne sais pas comment on peut y arriver en distribuant les coûts de façon à ce que personne ne soit touché de manière disproportionnée par la hausse des coûts.
Pour répondre à la question que vous avez posée à Penny, j'ai parlé récemment à d'autres membres de mon groupe de propriétaires de petites entreprises. Ils m'ont dit que dans un premier temps, ils ont réagi à la hausse des prix des envois postaux en tentant d'augmenter la valeur des produits qu'ils fabriquent et qu'ils vendent; ainsi, chaque fois qu'ils doivent envoyer quelque chose par la poste, ils réalisent un plus grand profit sur le produit même. Je présume que de cette façon, les coûts sont plus proportionnels aux articles envoyés. Toutefois, ce n'est pas une méthode que tout le monde peut adopter facilement.
Dans un sens, ce n'est pas tout à fait juste pour les gens qui produisent de petits articles et qui veulent tout de même compter sur un service équitable, fréquent et rapide.
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Oui, et je vais m'adresser à vous aussi, madame MacDonald.
Nous voyons souvent cela; c'est la nature humaine: je veux ceci, je veux cela, mais je veux que cette personne-là paye. Malheureusement, nous commençons à manquer de personnes. Pour subventionner Postes Canada, nous devrons augmenter les impôts, mais en même temps, vous demandez de réduire les impôts.
C'est la même chose avec la tarification: nous voulons un meilleur service, mais soit dit en passant, nous ne voulons pas payer parce que cela nuit à nos affaires.
Madame McGuire, à votre avis, qu'est-ce qui est plus important, par rapport à Postes Canada, pour les gens que vous représentez: la fiabilité ou un délai d'un jour ou deux? Certains sondages montrent que tout le monde veut un service gratuit d'un jour, mais accepte un délai de deux ou trois jours. Pour moi, c'est préférable de savoir que l'envoi sera certainement arrivé dans deux ou trois jours, plutôt que de penser qu'il arrivera peut-être demain.
Madame MacDonald, qu'est-ce qui est plus important, selon vous: une plus grande fiabilité ou une différence d'un jour ou deux?
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Merci de votre présence. Vous apportez un bel éclairage. Les petites et moyennes entreprises créent des emplois et elles favorisent la croissance économique, surtout les microentreprises parce que les étudiants finissent leurs études universitaires et se demandent ce qu'ils peuvent faire puisqu'il n'y a pas d'emplois. Je suis donc très contente. Quand j'étais comptable, j'aidais les petites et moyennes entreprises.
Je cherche une réponse brève à la question suivante: qu'est-ce qui vous a fait croire que Postes Canada serait privatisée? Quelqu'un pensait qu'elle serait privatisée, et je crois que vous avez dit dans votre déclaration que vous ne vouliez pas la privatisation. Elle ne sera pas privatisée — je vous le dis simplement. Si quelqu'un vous pose des questions au sujet de la concurrence avec Postes Canada, cela n'a rien à voir avec la privatisation. Réglons cela tout de suite.
Nous sommes ici pour obtenir des idées originales de votre part, de la part de tout le monde. En tant que petites et moyennes entreprises, vous avez de l'imagination parce que vous devez surmonter des obstacles et vous devez tout équilibrer. Nous n'étudions pas Postes Canada du point de vue du groupe de travail; c'est juste un document de travail que nous utilisons. C'est notre analyse qui comptera.
Regardez Postes Canada et dites-vous que, oui, les envois poste-lettres diminuent, le courrier publicitaire augmente, les colis augmentent, d'autres services comme la poste électronique et le commerce électronique augmentent. Si vous aviez le réseau logistique de Postes Canada, si vous aviez ses actifs — qui s'élèvent à environ 7 milliards de dollars —, comment en tiriez-vous parti? Personne ne sort des sentiers battus. Tout le monde s'arrête aux finances; on nous dit de penser d'une certaine façon. En tant que comptable, je vous ferais penser de cette façon parce que je proposerais des politiques comptables. Donnez-moi des réponses originales. Postes Canada a tellement de points forts. Qu'en feriez-vous? Comment en tiriez-vous parti pour améliorer le service?
Soyez les bienvenus dans l'île-du-Prince-Édouard. J'espère que l'importance de la salle où nous nous trouvons, à la veille du 150e anniversaire du Canada, ne vous a pas échappé. Nous sommes dans la Salle commémorative, hommage aux Pères de la Confédération. Je vous souhaite un séjour agréable.
Depuis 1939, Postes Canada a joué un rôle indispensable dans les opérations et la réussite de notre entreprise, Vesey's Seeds Ltd. Actuellement, grâce à des services de livraison à domicile du courrier publicitaire et des envois poste-lettres, nous distribuons deux millions de catalogues et divers articles vendus chaque année. De même, notre entreprise expédie bien plus de 90 % de ses colis par le service Colis accélérés de Postes Canada. Pour les faire livrer, nous avons le choix, mais, pour la distribution de son catalogue et de sa documentation commerciale, nous dépendons uniquement du service poste-lettres existant de Postes Canada.
Lorsque les médias annoncent une menace de grève ou de grève surprise dans la livraison postale, notre entreprise en souffre doublement. D'abord, nous sommes obligés de trouver une solution de rechange pour l'expédition de nos colis. Dans l'immense majorité des cas, c'est plus coûteux qu'avec Postes Canada, parce que les transporteurs que nous trouvons majorent leur prix en raison d'une demande plus forte, profitant donc des clients comme nous qui dépendent de Postes Canada. Comme nos clients ont déjà acquitté les frais d'expédition et de manutention, toute majoration des coûts de livraison s'ajoute à nos frais.
Ensuite, quand le public perçoit qu'il y aura peut-être perturbation du service postal, le volume des ventes diminue. Beaucoup de nos clients vivent à la campagne et sont âgés. Ils continuent donc de commander par le courrier. De même, les clients craignent de ne pas recevoir leurs commandes à temps. Le problème est aggravé pour une entreprise comme la nôtre qui expédie des produits vivants: ils croient que, pendant la grève, les bulbes ou les plantes seront immobilisés dans quelque local de Postes Canada où ils pourriront. D'après moi, notre entreprise entretient d'excellents rapports de travail avec la direction et les membres du syndicat de Postes Canada. Le président lui-même a visité notre installation et nous avons passé beaucoup de temps, au fil des années, à discuter de l'avenir de Postes Canada avec lui et avec plusieurs autres membres de la haute direction de la société.
Je suis convaincu que Postes Canada est tout à fait consciente des pressions financières auxquelles elle est soumise et qu'elle a tenté de prendre les mesures nécessaires pour renouer avec les profits. Cependant, je crois que l'ingérence politique et les stratégies de la société ont nui à son image et à la rentabilité de ses clients et que cette ingérence a entravé sa modernisation et son efficacité. Je vous en donnerai deux exemples.
En ce qui concerne les bureaux de poste ruraux et les boîtes postales communautaires, on m'a demandé, il y a quelques années, de rencontrer une équipe de la haute direction de Postes Canada pour exprimer notre opinion sur la façon, pour la société, d'atteindre ses objectifs de compressions des dépenses. À l'époque, j'ai donné comme exemple un bureau de poste rural que je connaissais, où se trouvait un petit nombre de boîtes postales et qui employait deux personnes. J'ai expliqué que, quelques décennies auparavant, l'emplacement aurait été considéré comme rural, mais que, désormais, il fournissait un service à des clients qui régulièrement, sinon quotidiennement, fréquentaient un milieu urbain où se trouvaient toute une gamme d'emplacements où ils pouvaient ramasser des colis. Quand je leur ai expliqué à quel point il me semblait ridicule qu'un tel emplacement soit conservé par Postes Canada, les gestionnaires étaient complètement d'accord et m'ont expliqué que la situation se répétait dans des centaines d'endroits semblables dans le pays, ce qui coûtait à la société, en frais d'entretien, des millions de dollars par année. Quand je leur ai demandé pourquoi ils ne les fermaient pas, ils m'ont simplement répondu que dès qu'il semble qu'un tel endroit pourrait fermer, le député local cause un esclandre pour la perte de peut-être les deux emplois les mieux payés dans cette collectivité rurale. Si c'est vrai, ce dont je n'ai aucune raison de douter, cette ingérence doit cesser, et chaque député doit tenir compte de la situation générale du service de livraison de la poste par Postes Canada.
Les boîtes postales communautaires ont fini par devenir un enjeu politique pendant les dernières élections fédérales. Divers médias ont ratissé la campagne, à la recherche de vieilles bonnes femmes et de travailleurs postaux fâchés pour jeter de l'huile sur le feu quand la question de leur adoption est venue sur le tapis. À Charlottetown, dont une grande partie du centre urbain était desservie par des boîtes postales communautaires, une autre société d'État, Radio-Canada, a fait paraître cela comme si c'était la fin du monde et que c'était la première fois qu'on voyait ou qu'on entendait parler de la boîte postale communautaire. Eh bien oui, il y a eu des cas isolés de problèmes d'accès, mais la mise en oeuvre a fait l'objet de beaucoup d'exagérations. Voilà encore un autre exemple d'ingérence.
Je sais que vous essayez de me signaler qu'il est temps de conclure, mais j'ai une proposition pour vous.
Nous sommes une entreprise importante de commandes postales au Canada — en fait, je pense que Postes Canada nous a dit que nous étions son principal client du secteur privé dans le Canada atlantique —, et notre existence et notre rentabilité sont liées, bon gré mal gré, à la poursuite des services de Postes Canada et à leur abordabilité. Nous sommes donc naturellement inquiets pour l'efficacité de la société, la structure de ses prix ou la continuité de son service. Notre espoir serait qu'on supprime les menaces d'interruptions futures de travail et que les mesures nécessaires soient prises, bien avant la fin des conventions collectives, pour conclure un accord équitable pour toutes les parties, particulièrement les clients.
Pendant ces périodes d'incertitude, le volume des livraisons de Postes Canada diminue de façon spectaculaire, et tous les clients ne reviennent pas au bercail quand la menace de perturbation s'est dissipée. Manifestement, cela a des conséquences à long terme pour la société. À ce que je sache, la convention provisoire actuellement en vigueur expirera très bientôt, et nous encourageons le gouvernement à prendre les mesures requises pour éliminer la menace d'éventuelles perturbations du service.
Tout d'abord, je signale que la séance a lieu sur les terres de la nation micmaque.
Mesdames et messieurs les membres du comité, je vous remercie de me donner l'occasion de donner mon point de vue de postier à cette étape de votre étude. Je travaille pour le bureau de poste depuis 2001. Pendant les quinze années et plus que j'y ai passées, j'ai vu de nombreux changements dans le service et un changement considérable dans le comportement de la direction.
Dans mon exposé, j'aborderai deux des principaux sujets d'inquiétude dans la situation actuelle du bureau de poste, c'est-à-dire les effets des changements de service sur les personnes âgées et la centralisation du tri postal et ses effets sur le service postal dans l'Île-du-Prince-Édouard.
En 2013, Deepak Chopra a annoncé aux Canadiens qu'il changeait les méthodes de livraison de leur courrier et il a appliqué des mesures draconiennes avec l'aide de ses homologues du gouvernement Harper.
La mise en oeuvre des boîtes postales communautaires a commencé sans consultation sérieuse du public ni du syndicat. Comment cela pouvait-il se produire? Qu'est-ce que cela signifiait pour moi et mes collègues? Le bureau de poste n'est pas financé par les contribuables. C'est une société de la Couronne financièrement viable. Comment cet individu pouvait-il mentir aux Canadiens sur les ondes de Radio-Canada en prétendant avoir consulté les personnes âgées et qu'elles voulaient obtenir ce service? Il laissait entendre que ces personnes avaient hâte d'affronter les tempêtes de neige de janvier pour aller chercher leur courrier. Si seulement elles pouvaient se rendre aux boîtes postales.
Je ne connais pas une seule personne âgée qui était d'accord avec Deepak. Le pourcentage de la population d'au moins 65 ans dans ma ville natale de Summerside était de 18,2 % en 2011, contre 14,8 %, la moyenne nationale.
À la faveur de mes contacts personnels je suis parvenu à connaître de nombreuses personnes âgées et leurs habitudes quotidiennes. L'hiver, chez nous, elles sont vulnérables à de nombreux dangers. Il m'est arrivé deux fois d'aider des femmes aveugles désorientées à l'extérieur. Une fois, en entrant dans un immeuble d'habitation pour aînés, j'ai senti une forte odeur de fumée. J'ai alerté les résidents. Des voisins avaient laissé la cuisinière allumée, et l'incendie débutait. Nous avons contacté les résidents à temps pour éviter une catastrophe. Voilà seulement quelques exemples de services supplémentaires que les postiers rendent à la communauté grâce à la livraison à domicile. Tous les jours, il y en a beaucoup d'autres au Canada. Demandez à n'importe lequel d'entre eux.
Dans les années 1980, l'Union des facteurs du Canada, maintenant le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, et Centraide Canada ont lancé un programme pilote, copié dans de nombreux autres pays, où le facteur intervenait en première ligne, dans un rôle d'appui, pour renseigner les fournisseurs spécialisés de services sur des personnes âgées en situation de besoin. J'ai donné plus de détails sur ce programme dans la documentation que j'ai communiquée au Comité.
Avec les technologies d'aujourd'hui, le bureau de poste devrait chercher à élargir ses services et non à sabrer dans ceux qu'il fournit déjà ni à majorer ses coûts. Il pourrait aller à domicile, vérifier l'état de vos parents âgés et immédiatement entrer en contact avec vous, votre famille ou des fournisseurs de soins de santé sur leurs besoins. Si le bureau de poste était bien géré, nous fournirions encore un service bancaire postal et je pourrais fournir des services aux personnes âgées à domicile, par exemple pour le paiement de factures, des virements et ainsi de suite. Beaucoup de pays membres du G20 fournissent un service bancaire postal. Pourquoi pas le Canada?
Les sociétés pharmaceutiques font partie des entreprises les plus riches du monde. Pourquoi ne pas collaborer avec elles pour mettre sur pied un programme d'assurance-médicaments qui permettrait de livrer des médicaments aux personnes âgées à domicile? Beaucoup de comptoirs postaux sont situés dans des succursales de Lawtons Drugs ou de Shoppers Drug Mart.
De 2008 à 2011, le bureau de poste a investi 2,5 milliards de dollars en immobilisations pour moderniser le système postal. Cet argent a servi à acheter des lecteurs optiques de caractères multilignes, de la mécanique.
Ici, chaque localité de l'île dotée d'un bureau de poste a assisté à une réduction spectaculaire des heures de service et des heures payées. En 2013, le bureau de poste a mis en oeuvre une machine centralisée de tri postal à Halifax, exactement à 300 kilomètres d'ici, c'est-à-dire à trois heures de route de ma ville natale de Summerside. Tout le courrier de l'île y est désormais envoyé par camion, puis il revient pour être livré. Il faut maintenant de trois à cinq jours pour toute l'opération qui prenait autrefois un jour.
L'empreinte carbone du camionnage du courrier entre l'Île-du-Prince-Édouard et Halifax est scandaleuse. Il faut agir de manière plus écologique. Dans mon dépôt, cette opération a coûté deux postes à temps plein.
Les entreprises locales ont souffert de ces changements. Le bureau de poste a une obligation envers ses propriétaires, le public. C'est une société d'État et non une organisation non gouvernementale, comme Deepak et ses copains le souhaiteraient.
Merci de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à vous. Je suis prêt à répondre à vos questions.
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Je suis au courant de la situation. Nous faisons des affaires aux États-Unis. Nous avons une entreprise aux États-Unis, à Hartford, au Michigan; j'en reviens tout juste. Nous y expédions des dizaines de milliers de colis.
Pour répondre directement à votre question, non, je ne vois pas cela comme un problème, notamment en raison de la nature de notre entreprise. Ce n'est pas comme si nous vendions des vêtements ou de l'équipement informatique. C'est beaucoup plus complexe d'expédier le type de produit que nous vendons au Canada à partir des États-Unis que des produits plus courants. Donc, même s'il y avait une différence dans les coûts de livraison, nous n'en serions pas affectés.
Pour nos activités aux États-Unis, nous utilisons un service qui serait excellent pour nous ici et pour d'autres entreprises aussi, j'en suis certain. C'est le système FedEx SmartPost; le plus efficace et le plus économique que j'ai pu trouver aux États-Unis. Il nous permet d'expédier des petits colis partout aux États-Unis. En termes simples, le service se veut une collaboration entre Federal Express et l'USPS. Lorsqu'une adresse est saisie dans le système, celui-ci détermine jusqu'où le colis sera transporté par FedEx et à quel point il sera remis à l'USPS pour une livraison à domicile. FedEx se charge de la cueillette et de la facturation et son système fait le partage des revenus entre les deux sociétés.
Si on pense à notre lien avec Purolator, notre pays accuse un grand retard par rapport aux États-Unis en ce qui a trait à l'élaboration et à la promotion d'un tel service. Si une entreprise privée comme FedEx peut s'associer à l'USPS, on pourrait penser que Postes Canada et sa société soeur Purolator pourraient facilement faire de même. Si un tel système était offert par Postes Canada, cela changerait notre façon d'expédier les colis en fonction de notre type d'activité.
À titre d'exemple, nous avons lancé un vaste programme de collecte de fonds dans l'ensemble du pays et nous avons expédié tous les produits vendus par les écoles ou les groupes participants. Nous avons expédié les produits en vrac sur des palettes, par l'entremise de compagnies de transport. Aux États-Unis, nous pouvons offrir un service sans tracas aux organisations et nous pouvons envoyer tous nos produits directement au domicile des clients. On ne peut toutefois pas le faire au Canada parce que c'est trop coûteux. Le système FedEx SmartPost est abordable. Nous aimerions voir...
Ce que je vais dire nous a été affirmé hier encore par certains politiciens qui ont fait du porte-à-porte et qui en font encore. Je sais que j'ai entendu ce commentaire pendant la campagne électorale, et plusieurs autres l'ont entendu aussi: les Canadiens craignent de perdre le service de livraison du courrier à domicile.
En fait, un parti en a fait un enjeu électoral et a promis de maintenir le service de livraison à domicile, parce que l'arrêt du service nuirait à beaucoup de gens. Je tenais à le préciser, parce que les gens disent tenir à ce service.
J'aimerais avoir vos commentaires. Selon vous, la décision devrait-elle être prise par la population ou par Postes Canada?
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Je livre le courrier chez bon nombre de personnes handicapées de ma communauté, et je pense qu'exiger qu'ils se manifestent et qu'ils fournissent des preuves sur l'incapacité dont ils sont atteints va à l'encontre de leurs droits en matière de respect de la vie privée. Je livre le courrier à des gens qui habitent dans un complexe appelé
Independence Place. Ils ont choisi de s'y établir pour conserver leur autonomie. Que Postes Canada exige qu'ils prouvent qu'ils ont un handicap afin que nous puissions leur offrir le service à domicile, alors que le ciel ne nous tombe pas...
Comme vous l'avez indiqué, les bureaux de poste ont enregistré des profits considérables au cours de 19 des 22 dernières années. Demander à quelqu'un de prouver qu'il a un handicap revient à demander à un ancien combattant de prouver chaque année qu'il n'a plus deux jambes. Pourquoi quelqu'un qui cherche simplement à être autonome... La plupart des personnes handicapées auxquelles je parle ne veulent pas être un fardeau et ne veulent pas se faire remarquer. Ces gens veulent simplement vivre leur vie et recevoir les services auxquels ils ont droit actuellement. Pour ces gens, la livraison à domicile est essentielle.
Je connais des gens qui sont confinés dans un fauteuil roulant et qui ont hâte que je me présente à leur porte tous les jours. Il s'agit d'un simple « Bonjour, comment allez-vous? », mais je suis presque sûr d'être la seule personne qui les salue au cours d'une journée, voire le reste de la semaine. Certaines personnes attendent le lundi avec impatience. Il y a même une dame qui m'attend à l'extérieur lorsqu'il fait beau. De temps à autre, elle me donne des biscuits, ce qui est plaisant, aussi.
Les gens ne devraient pas être tenus de prouver qu'ils ont un handicap lorsque le service est déjà offert. L'entreprise est rentable, a été rentable. Il n'est pas nécessaire de réparer ce qui n'est pas brisé. De toute évidence, Deepak fait la tournée des entreprises comme Vesey's Seeds, l'entreprise de M. Barrett. Nous sommes très fiers de livrer ses produits tous les jours. Ce sont de magnifiques magazines, très colorés, et ses petits colis sont beaux à voir.
Nous ne devrions pas cogner à la porte des gens pour leur dire: « Vraiment, vous avez un handicap? Avez-vous vraiment besoin de ce service? »
Le service a été créé pour que nous assurions une présence sur le terrain. Je suis un membre de ma collectivité et j'y joue un rôle d'observateur. Lorsqu'il y a un chien en liberté, je le vois. Je le remarque si un enfant laissé à l'extérieur sans supervision s'apprête à traverser la rue en courant. Comme je l'ai indiqué dans mon exposé, il y a deux dames aveugles sur mon itinéraire. Un jour, l'une d'entre elles est sortie, en pleine tempête, pour mettre ses ordures au chemin. Elle a été désorientée, est tombée au sol et a commencé à paniquer. Que lui serait-il arrivé si je n'avais pas été là à ce moment précis?
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Merci, monsieur le président.
Merci, messieurs, de nous accueillir dans votre belle île.
Monsieur Barrett, je suis allé voir votre site Internet et il est assez convivial. C'est impressionnant. Je ne connaissais pas votre entreprise, mais elle semble, sans faire de jeu de mots, être florissante et bien fonctionner. Vous utilisez les services de Postes Canada. Cela prouve qu'on est en mesure d'utiliser les services de Postes Canada pour rayonner dans le monde entier.
Vous avez du succès. Sans me donner de secrets, je voudrais connaître les conditions de travail qui existent dans votre entreprise par rapport à celles de vos concurrents. Comment considérez-vous vos employés comparativement à ce que font vos concurrents pour rester compétitifs et pour rester dans le domaine d'affaires que vous connaissez bien? Comment vous comparez-vous à vos concurrents?
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Pour demeurer concurrentiels?
Le fait d'être établi à York, à l'Île-du-Prince-Édouard, est probablement une des principales raisons pour lesquelles nous sommes concurrentiels. Nos coûts d'exploitation, nos taxes, nos frais de main-d'oeuvre, et tout le reste, seraient considérablement plus élevés si nous étions établis à Pacific Circle, à Mississauga, ou quelque part à Vancouver. Voilà pourquoi vous voyez certaines entreprises s'établir à l'Île-du-Prince-Édouard.
Nous sommes dans une situation unique. Bien que nous ayons plusieurs concurrents au Canada, nous sommes la seule entreprise à offrir la gamme complète d'articles de jardinage. Nous n'avons pas de concurrent direct, mais nous avons deux ou trois concurrents pour les bulbes, deux ou trois pour les semences et deux ou trois pour les outils.
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Ce n'est pas pour vous mettre sur la sellette, mais je vais poursuivre ma question.
On parle aussi du service bancaire postal. Dans les banques, le salaire des caissiers est concurrentiel par rapport à celui offert par les autres banques. Ce salaire n'est pas subventionné. D'une banque à l'autre, les conditions de travail sont sensiblement les mêmes.
Les syndicats parlent beaucoup de conserver les acquis, et c'est normal. Je peux comprendre cet aspect. Par contre, ils parlent aussi de s'orienter vers le service bancaire postal. Est-ce qu'on sous-entend que les mêmes conditions, qui sont supérieures à celles offertes par les banques, vont être appliquées et que cela va continuer à nécessiter des subventions?
Les services bancaires ne sont pas l'activité de base de Postes Canada, mais bien celle des banques. En fin de compte, on se dirige vers une activité bancaire et on va continuer à recourir à des subventions. Est-on toujours dans une spirale de subventions et de différences de coûts? Malgré ce que disent certaines études, on ne réussira jamais à atteindre le seuil de rentabilité. On peut croire ou non à une étude, et il est possible également que d'autres études démontrent le contraire.
Voyez-vous un peu en quoi cette situation est paradoxale?
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Monsieur Gaudet, monsieur Barrett, je vous remercie d'être venus et d'avoir témoigné aujourd'hui. C'est la deuxième fois que je viens à l'Île-du-Prince-Édouard, et je suis heureux d'être de retour. J'ai travaillé avec une femme originaire de l'Île-du-Prince-Édouard, et elle avait l'habitude de tenir des propos élogieux sur tous les endroits que je devrais visiter à mon retour.
J'aimerais d'abord dire que le rendement d'une entreprise au cours d'une année précédente n'est pas un gage de son succès futur. Vous pourriez prendre comme exemple les sociétés Nortel, BlackBerry et Canada 3000. D'un trimestre à l'autre, Canada 3000 a connu du succès, et le dernier trimestre a entraîné l'entreprise vers la faillite.
J'ai évolué dans le monde des chambres de commerce et dans le monde des ressources humaines, où les salaires et les traitements étaient toujours, dans chaque entreprise, le poste budgétaire le plus coûteux.
Monsieur Barrett, j'aimerais revenir sur un point dont M. a parlé, soit le processus de négociation de Postes Canada. Tant l'employeur que les employés essaient d'en arriver à une entente. Ils essaient d'éviter une interruption de travail, mais c'est toujours une possibilité. La société a le monopole de la livraison de courrier, et les clients se retrouvent au milieu de tout cela et attendent de savoir ce qui va se passer. Qu'a fait votre entreprise au cours de l'été? Quelle sorte de planification avez-vous faite en prévision d'une possible interruption de travail?
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Nous avons fait appel à d'autres services pour la livraison de certains de nos colis, en particulier avant l'expiration d'un avis de 72 heures ou avant la publication possible d'un avis. Donc, Postes Canada a perdu des revenus provenant de notre entreprise. Par contre, nos coûts ont été plus élevés.
Quant au délai pour les envois Médiaposte avec adresse, nous n'avions pas d'autre choix. Heureusement, nos envois étaient prévus en mai, à la mi-juillet et en août, et le courrier publicitaire a pu être envoyé. Nous n'avons pas de solution de rechange pour ce genre de choses.
Toutefois, je tiens à souligner, comme je l'ai indiqué dans mon mémoire, que les gens n'aiment pas passer des commandes lorsque l'incertitude règne au pays. Le catalogue que nous utilisons actuellement pour les commandes est en quelque sorte notre catalogue de bulbes d'automne. La saison s'étend du 1er mai jusqu'au 15 octobre, environ, et notre chiffre d'affaires pour ce catalogue a chuté de 10 % ou de 12 % cette année, tandis qu'on observait auparavant, pour ce même catalogue, une augmentation des ventes annuelles de l'ordre de 5 %, 6 %, 8 % ou 9 %.
Outre la menace d'interruption du service, je ne vois pas ce qui pourrait expliquer une telle baisse du chiffre d'affaires pour ce catalogue précis.
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Quoi qu'il en soit, c'est correct, car là où je voulais en venir, c'est que nous devons sortir des sentiers battus. Oui, il y a une analyse quantitative pour évaluer la situation financière et examiner comment nous pouvons l'améliorer. Vous oeuvrez dans ce domaine; vous dites que vous avez atteint un plateau, et pour vous renouveler... Eh bien, Postes Canada doit le faire.
Tout le monde dit à quel point les choses vont mal. Ce n'est pas le cas. Vous en avez parlé. Il y a du potentiel, un réseau, de la logistique. Le Japon a en fait acheté la logistique de l'Australie. Si tout le monde souhaite acheter de la logistique, que pouvons-nous faire pour améliorer cette entreprise?
Nous avons entendu dire que les travailleurs ne sont pas consultés. Ce sont toujours les mêmes sujets qui reviennent. Des municipalités m'ont dit que Postes Canada ne les a pas consultées avant d'installer les boîtes postales communautaires. C'est ce qu'elles nous ont dit. Elle a dépensé tellement d'argent, des milliards de dollars, et a créé des problèmes au lieu d'apporter des améliorations.
Comment allez-vous procéder? Que feriez-vous si vous aviez un réseau et des avantages aussi merveilleux?
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Merci aux députés et aux membres du Comité de m'avoir invitée à témoigner aujourd'hui pour présenter les opinions des personnes handicapées à l'Île-du-Prince-Édouard en ce qui concerne Postes Canada. J'aimerais également souligner brièvement que nous sommes en territoire micmac, où vivent des membres de nos Premières Nations d'ici. Nous les remercions de nous permettre d'être ici aujourd'hui.
Je suis certaine que vous savez tous et que vous avez entendu dans vos consultations un peu partout au pays qu'il y un peu moins de quatre millions de personnes handicapées au Canada. Il y a un peu moins de quatre millions de personnes handicapées au Canada, ou 3,77 millions pour être exacte. C'est une énorme communauté de Canadiens qui dépendent de la livraison du courrier à domicile. À l'article 4 de la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées, sous la rubrique des obligations générales, on peut lire qu'aucune société ou aucun État partenaire ne s'abstiendra de se livrer à des actes ou de participer à des initiatives qui vont à l'encontre de la Convention des Nations Unies. Nous croyons, en tant qu'organisation et communauté, que l'élimination de la livraison du courrier à domicile aux personnes handicapées va directement à l'encontre de l'article 4 de cette convention.
Nous croyons que le service à domicile permet aux personnes handicapées d'être des citoyens à part entière dans cette province et ce pays. Il y a quatre secteurs clés où nous pouvons le constater. L'un d'eux est la sécurité. Les personnes handicapées sont extrêmement vulnérables dans nos collectivités. Elles sont plus vulnérables que les Canadiens physiquement aptes, et c'est deux fois plus vrai pour les femmes handicapées. La criminalité augmente aux boîtes postales communautaires, surtout lorsque le jour de la livraison des chèques approche. Il y a des éléments criminels dans notre société qui surveillent les boîtes postales le jour de la livraison des chèques et les personnes qui sont particulièrement vulnérables. Ce sont les premières personnes à devenir des victimes. Ce sont des personnes qui ont des problèmes de mobilité et des déficiences auditives. Elles n'entendent pas lorsqu'un individu s'approche derrière eux. Les criminels peuvent voler leurs chèques et voler des personnes souffrant de déficiences physiques qui ont du mal à ouvrir leur boîte postale communautaire.
Un autre point important pour lequel nous estimons que la livraison du courriel à domicile est essentielle est l'accessibilité. Les boîtes postales communautaires sont installées rapidement dans les collectivités. Il n'y a pas de consultation avec les dirigeants municipaux ou d'autres personnes. Les principes de conception universelle ne semblent pas du tout avoir été utilisées lorsque nous avons examiné où les boîtes postales seraient placées, la façon dont elles seraient placées et leur accès. Nous vivons tous dans ce pays. Nous savons tous à quoi un hiver au Canada ressemble, et si vous lisez l'Almanach des fermiers, nous allons avoir un autre hiver rigoureux cet année. Le déneigement, le déglaçage et le gel des boîtes peuvent poser problème. Je sais que d'énormes efforts ont été déployés pour examiner les éléments de conception pour que les boîtes ne gèlent pas, mais il est difficile pour les personnes handicapées d'accéder aux boîtes postales.
Une autre situation qui survient, c'est que lorsque des gens se sentent particulièrement vulnérables ou estiment ne pas pouvoir accéder à leur courrier, ils perdent leur autonomie et leur dignité parce qu'ils doivent demander à d'autres d'aller chercher leur courrier pour eux, ce qui les expose à des fraudes financières et les rend plus vulnérables.
Nous croyons que nous devrions accroître les services que les bureaux de poste offrent, et non pas les diminuer. Nous avons vu cette tendance commencer dans un certain nombre de pays, dont la France, l'Italie et le Japon. Nous croyons que nos bureaux de poste locaux pourraient offrir des services bancaires, traiter des demandes de passeport, délivrer des permis de chasse et de pêche et faire des cartes-photo. Toutes sortes de services différents pourraient être offerts en collaboration avec nos bureaux de poste locaux. Nous savons également que nos services postaux canadiens sont les services les plus écologiques au pays et sont essentiels pour assurer la livraison de colis et réduire les émissions de dioxyde de carbone. Nos précieux travailleurs des postes et facteurs font ces trajets à pied cinq jours par semaine, et ils le font avec rapidité et efficacité.
J'imagine que mon temps est écoulé, mais permettez-moi d'ajouter très rapidement que les travailleurs des postes sont perçus comme étant des gens qui assurent une surveillance dans les quartiers. Ils sont le premier point de contact avec les personnes handicapées car ils repèrent les maisons où les gens ne vont pas chercher leur courrier. Il y a peut-être un problème à l'intérieur, ou une personne est tombée et a besoin d'aide. Si nous supprimons ce service, nous briserons cette chaîne de sécurité.
Je crois que ce sont des principes fondamentaux qui nous guident et qui font du Canada un grand pays.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Chers collègues, j’aimerais d’abord demander à ceux d’entre vous qui ont un appareil devant eux de chercher sur Google « Plateforme du Parti libéral du Canada 2015 ». Le deuxième résultat sera un lien menant à la version PDF de la Plateforme du Parti libéral. Cliquez dessus.
Allez ensuite à la page 36. Vous verrez, en rouge, « Postes Canada », puis en caractères gras « Nous préserverons la livraison du courrier à domicile ».
Mesdames et messieurs, bienvenue à Charlottetown, berceau de la Confédération, et circonscription où personne ne reçoit son courrier à domicile. Cela est devenu réalité à Charlottetown six jours après l’élection du gouvernement libéral. Au cours de ces six jours, Postes Canada a déployé tous les efforts possibles pour installer ces boîtes postales communautaires. Elles poussaient partout, comme des pissenlits. Les gens faisaient des heures supplémentaires pour effectuer le travail.
À la fin de ce processus, vous formulerez des recommandations au gouvernement. Compte tenu de ce qui se trouve à la page 36, la question n’est pas « si » nous allons restaurer la livraison du courrier à domicile, mais « comment ». Il revient à vous de définir comment.
Au moment de prendre votre décision, je vous demanderais de ne pas oublier quelle était la situation le 19 octobre, et non six jours plus tard, car si vous choisissez de maintenir le statu quo imposé six jours après l’élection par l’entremise du moratoire, vous validerez un geste provocant et arrogant de la part de Postes Canada qui a trahi les électeurs de cette circonscription, dont 84 % ont voté pour les partis qui appuyaient la restauration de la livraison du courrier à domicile.
En vertu de l’article 22 de la Loi sur la Société canadienne des postes, et bien entendu de la Charte, le gouvernement peut donner certaines instructions à Postes Canada. Il est vrai qu'en tant que Société d’État, Postes Canada jouie d’une certaine autonomie. Mais, que ce soit par l’entremise d’une loi, d’une politique ou de réunions en personne entre le ministre et les cadres supérieurs de la Société d’État, j’aimerais que vos recommandations fassent en sorte que cette situation ne se reproduise plus — que Poste Canada ne puissent plus se moquer du gouvernement comme elle l’a fait dans les six jours qui ont suivi les élections.
Merci de m’avoir écouté. Je vous remercie d’être venu à Charlottetown. Je vous souhaite la meilleure des chances dans le cadre de vos délibérations. Amusez-vous bien dans notre belle ville.
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Merci beaucoup d’avoir accepté notre invitation. Il est toujours agréable d’entendre le témoignage de gens qui représentent les intérêts de groupes de personnes âgées, de personnes handicapées ou d’autres groupes de personnes défavorisées. Leur expérience des services postaux et leur utilisation de ces services diffèrent des nôtres, tout comme leurs besoins.
Je suis également surpris de voir M. Casey ici. Son nom figure sur la liste depuis un certain temps, mais, fait intéressant, c’est habituellement M. Weir, au comité, qui soulève le point que soulève M. Casey aujourd’hui. Évidemment, je vais poser les mêmes questions à M. Casey que j’ai posées à M. Weir.
St. John’s se trouvait dans la même situation que Charlottetown lors des élections. Nous avons demandé aux électeurs ce que cela signifiait pour eux lorsque nous leur disions que nous allions restaurer la livraison du courrier à domicile. Ils nous ont dit que le NPD avait défendu plus ardemment ce point lors de la campagne électorale.
Notre message était que nous allions imposer un moratoire, ce que nous avons fait six jours après les élections, et amorcer le processus de consultation actuel. Pourquoi Charlottetown aurait-elle droit à un traitement différent, simplement parce que les changements ont été apportés entre, disons, le 17 octobre, lorsque les trous ont été creusés, et le 26 octobre, lorsque l’installation des boîtes postales communautaires a été terminée, comparativement aux autres communautés où les boîtes postales communautaires ont été installées au mois d’août ou au mois de septembre?
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Tout gouvernement doit faire des choix.
Monsieur Whalen, vous dites que nous avons tenu notre promesse, mais il est écrit en caractères gras à la page 36: « Nous préserverons la livraison du courrier à domicile. » Le jour des élections, la livraison du courriel se faisait encore à domicile, mais ce n’est plus le cas. Je ne suis pas d’accord avec vous lorsque vous dites qu’en maintenant le statu quo, nous pouvons dire sérieusement que nous avons tenu notre promesse. Concernant les compromis financiers, Postes Canada est une société d’État. Toutefois, son mandat est d’offrir un service public, un service public qui tient à cœur à la population. Nous nous sommes engagés dans le cadre des dernières élections à restaurer la livraison du courrier à domicile.
Faudra-t-il faire des compromis? Évidemment. Cela fait partie du travail du gouvernement.
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Merci d’être venus. Monsieur Casey, merci de nous accueillir dans votre belle ville. J'ai le plaisir de la visiter pour la première fois.
Madame Carroll, merci de défendre les droits des personnes âgées et handicapées. J’ai aussi de l’expérience dans le domaine. Il est agréable de voir tant de gens participer à chacune de nos séances.
Je peux comprendre la nécessité de la livraison du courrier à domicile pour les personnes à mobilité réduite. Postes Canada livre quotidiennement le courrier aux boîtes postales communautaires. Des mesures d’accommodement peuvent être prises pour qu’une fois par semaine, le facteur livre le courriel au domicile d’une personne. C’est un service offert à l’échelle du pays, pas seulement ici. C’est le cas dans ma circonscription.
Êtes-vous au courant de cette option? Croyez-vous que cela pourrait être une solution de rechange ou un compris acceptables? Les boîtes postales communautaires sont de plus en plus une réalité au pays et ce service est offert au public.
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Merci à vous deux d'être ici aujourd'hui. Merci de nous accueillir dans votre magnifique province. C'est de toute beauté.
Madame Carroll, vous avez parlé des personnes handicapées, et je suis d'accord avec vous à tous points de vue. Ce que j'ai trouvé drôle — et je vois même cela dans le rapport —, c'est la possibilité que les personnes handicapées remplissent une demande pour pouvoir bénéficier de la livraison à domicile, mais à raison d'une fois par semaine.
À votre avis, est-il juste que tout le monde ait accès à la livraison quotidienne du courrier, du lundi au vendredi, alors que vous, parce que vous êtes handicapé, vous ne le recevez qu'une seule fois par semaine?
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J'ai lu un extrait du document que vous avez préparé. Vous estimiez que les boîtes postales communautaires n'étaient qu'une situation temporaire. Je vous cite:
Nous nous sommes engagés, durant la période électorale, à préserver la livraison du courrier à domicile. C'est un engagement que nous maintenons. Nous n'avons pas pu tenir notre engagement en raison de la décision de Postes Canada. Par conséquent, l'étape suivante, ce sera que le nouveau gouvernement se penche sur le mandat de Postes Canada et respecte son engagement électoral de maintenir la livraison du courrier à domicile, et c'est ce que nous ferons.
Vous nous avez ensuite éclairés au sujet de votre programme électoral, et je vous en remercie.
Je vois toutefois deux énoncés différents. D'un côté, on parle de préserver la livraison du courrier à domicile. Il n'y a pas de doute là-dessus. Mais d'un autre côté, on veut examiner l'ensemble de la situation, rentabiliser Postes Canada et s'assurer que les gens obtiennent le meilleur service pour leur argent.
Ma question est donc la suivante: pourquoi le Comité s'attarde-t-il à la livraison du courrier à domicile, alors qu'il devrait uniquement se pencher sur ce qui ne va pas et formuler des recommandations à Postes Canada en conséquence? La livraison à domicile va de soi. Il n'y aura aucun changement. C'est ce que vous avez dit, si je ne me trompe pas, et c'est ce que votre gouvernement a affirmé dans son programme électoral. Par conséquent, pourquoi le Comité perd-il son temps à faire des recommandations au sujet du service de livraison à domicile lorsque votre gouvernement a déjà dit qu'il allait le maintenir?
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Merci beaucoup. C'est une excellente réponse.
Ce qu'il faut savoir également, c'est que la conversion aux boîtes postales communautaires a entraîné des coûts. C'était la décision de Postes Canada et elle doit s'acquitter de ses obligations. Pourtant, cela a occasionné des coûts aux municipalités, qui ont été tenues de fournir des services à leurs frais, comme le déneigement, la collecte des déchets et l'éclairage de rue. J'ai entendu mon collègue demander: Mais qui le faisait auparavant? Eh bien, la ville assume ses responsabilités, et les citoyens assument les leurs. Les gens sont censés déneiger le trottoir en avant de leur résidence. Toutefois, la neige pourrait s'accumuler et former un banc de neige. Il incombe à Postes Canada de libérer l'accès, d'étendre du sel et de s'assurer que la zone est sécuritaire; ce n'est la responsabilité de personne d'autre. Cependant, tout cela coûte de l'argent. La société avait convenu que c'était la meilleure façon de procéder. Selon vous, est-il juste que les responsabilités de Postes Canada relèvent désormais des contribuables municipaux, alors qu'ils paient déjà pour ces services?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les deux témoins et je remercie également mon collègue de nous recevoir.
Dans un premier temps, je veux m'adresser à Mme Marcia Carroll.
Je vous remercie de votre travail pour la défense des intérêts des aînés et des personnes qui ont des invalidités. Tout le monde n'a pas une limitation fonctionnelle, mais nous pouvons tous un jour nous retrouver dans cette situation.
J'ai beaucoup pensé à ces personnes lorsque les changements ont été effectués à Postes Canadas et lorsque cette dernière a imposé son plan en cinq points. Il n'y a pas eu de consultation et d'information à ce sujet et cela a été fait à la dernière minute. J'étais maire d'une municipalité qui a perdu son service de livraison à domicile. Je peux vous dire que j'ai vécu la situation de très près. Par contre, M. Casey l'a vécu de manière spéciale à Charlottetown, soit six jours après une élection fédérale. Cela s'est fait extrêmement rapidement.
Plusieurs témoins nous ont parlé de personnes qui ont des besoins particuliers. Considérant que 32 % des livraisons de courrier se font à la porte et que 68 % se font dans des boîtes postales communautaires, dans des édifices où il y a de nombreux logements ou autrement, est-ce qu'un service sur mesure pour les personnes à mobilité réduite et pour celles ayant des besoins particuliers pourrait éventuellement être offert par Postes Canada?
Monsieur Casey, il est inhabituel que vous comparaissiez devant nous. Par contre, vous avez vécu une situation similaire à celle de beaucoup d'autres gens.
Le plan de Postes Canada n'a pas été mis en oeuvre comme cela avait été prévu au départ. Un moratoire a été imposé et nous en sommes bien heureux. À l'heure actuelle, nous avons le privilège de pouvoir nous interroger sur les services de Postes Canada. C'est un exercice qui n'avait pas été fait depuis bien des années. Nous examinons les perspectives d'avenir de Postes Canada.
Que pensez-vous du fait que 68 % des gens ne reçoivent pas leur courrier à domicile alors que 32 % le reçoivent encore. Il y a une inégalité du service offert à cet égard. Est-ce qu'on doit revenir à un seul type de services — selon ce que vous en pensez et selon la plateforme du parti — et faire en sorte que 100 % des livraisons de courrier se fassent à domicile? Comment voyez-vous les choses à cet égard?
Merci, monsieur Casey.
Madame Carroll, je vous remercie de votre présence.
Nous avons entendu de nombreuses organisations de personnes âgées. J'apprécie toujours recueillir différents points de vue.
Je viens d'une grande circonscription urbaine de Calgary où on trouve surtout des boîtes postales communautaires. Certaines d'entre elles ressemblent aux vôtres, c'est-à-dire qu'elles sont installées sur les trottoirs. D'autres sont situées à un point central. Certaines ont un toit, des murs et un excellent éclairage. Il y en a qui ont été très bien conçues ou qui ont été simplement construites par le concepteur puis installées avec l'aide de Postes Canada.
Croyez-vous que l'implantation des boîtes postales communautaires est un problème insurmontable, lorsqu'on parle d'une ville comme Charlottetown?
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Eh bien, tout d'abord, je dirais que je ne suis pas certain d'être la bonne personne pour répondre à cette question. Je crois que le groupe de travail a accompli du très bon travail, et que cela devrait orienter votre réflexion, ainsi que les témoignages que vous recueillez des intervenants qui comparaissent devant le Comité.
Je dirais qu'à mon avis, il est important de prendre du recul et de voir la forêt, c'est-à-dire de reconnaître tout d'abord qu'il ne s'agit pas d'une entreprise privée. L'objectif de la Société n'est pas de faire des profits, et ce ne devrait pas l'être. C'est un service public. Maintenant, il s'agit de savoir combien nous voulons payer pour profiter de ce service public et quels sont les compromis à faire pour obtenir le niveau de service que nous voulons.
Je crois que d'autres sources pourraient vous fournir de meilleurs conseils sur la façon d'y arriver, mais je pense que la question philosophique sur le rôle que devrait jouer Postes Canada est fondamentale, et que la réponse, c'est que l'objectif de la Société n'est pas de réaliser des profits, et qu'elle ne devrait pas être une entreprise quasi privée dont l'objectif est de faire des profits.
Madame Carroll, monsieur Casey, merci beaucoup.
Cette discussion a été très informative et instructive, du moins en ce qui me concerne. Je vais vous faire la même proposition qu'à tous nos témoins. Si vous souhaitez présenter des renseignements supplémentaires aux membres du Comité, veuillez faire parvenir vos commentaires et vos mémoires directement à notre greffière. Nous déposerons un rapport au Parlement vers la fin novembre ou au début décembre, je crois. Si vous pouviez nous envoyer ces commentaires, ces recommandations ou ces suggestions — si vous en avez — le plus rapidement possible, nous vous en serions reconnaissants.
Encore une fois, nous vous remercions de votre participation.
Nous vous remercions d'avoir comparu devant le Comité. Monsieur Casey et madame Carroll, vous vivez dans une très belle province.
La séance est levée.