:
Mesdames et messieurs, nous allons débuter. Je tiens tout d'abord à remercier nos témoins.
Avant d'aller plus loin, je dois dire un petit mot d'ouverture. Comme je suis persuadé que vous le savez tous, la ministre responsable de Postes Canada, l'honorable , a lancé de très vastes consultations sur l'avenir de Postes Canada.
La première étape de ce processus était la nomination d'un groupe de travail dont le mandat était d'examiner la viabilité et la durabilité financières de Postes Canada. Le groupe a terminé son travail et a soumis son rapport, et nous avons eu l'occasion de discuter avec les membres du groupe de travail.
La deuxième étape du processus de consultations consiste à faire le tour du Canada pour discuter avec des particuliers, des organismes, de petites et grandes municipalités rurales, urbaines et éloignées et des collectivités des Premières Nations pour avoir une idée des points de vue des Canadiens d'un peu partout au pays quant à l'avenir de Postes Canada et surtout essayer d'entendre leurs recommandations à cet égard. Voilà pourquoi nous sommes ici aujourd'hui.
La procédure que nous suivrons pour la réunion de ce matin est très simple. Nous demanderons à tous les témoins de faire un très bref exposé de cinq minutes et moins. Si vous voulez avoir une idée du temps où vous êtes rendus durant votre exposé, je vais faire un signe pour vous indiquer qu'il vous reste une minute lorsque quatre minutes se seront écoulées. Nous essaierons de voir si c'est possible de terminer votre exposé dans le temps imparti.
Si ce n'est pas possible de terminer votre exposé de cinq minutes, ne vous inquiétez pas. Selon notre expérience, les séries de questions et de réponses sont vraiment le moment où l'échange d'information se fait. Je suis persuadé que vous serez en mesure de nous faire part de tous les renseignements voulus durant les séries de questions et de réponses.
Maintenant que ce bref mot d'ouverture est fait, nous allons pouvoir débuter. J'ai une liste.
Monsieur Cusson, vous êtes le premier sur la liste. Vous avez cinq minutes. Vous avez la parole.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Mesdames et messieurs membres du Comité, au nom de l'Union des municipalités du Québec, je vous remercie de nous entendre aujourd'hui.
Nous avons déposé notre mémoire dans les deux langues officielles. Il paraît volumineux, mais c'est parce que nous y avons joint les résolutions des différentes municipalités membres.
Dans le cadre de cette consultation, l'UMQ veut, dans un premier temps, proposer des mesures pour respecter les compétences fondamentales des municipalités en matière d'aménagement du territoire et d'urbanisme. Dans un deuxième temps, l'UMQ souhaite proposer une réflexion sur une éventuelle diversification des services offerts par Postes Canada afin de dynamiser l'économie des régions et favoriser l'occupation du territoire.
Dans le paragraphe 19(1) de la Loi sur la Société canadienne des postes, on retrouve le passage suivant: « La Société peut par règlement, avec l’approbation du gouverneur en conseil, prendre toute mesure utile à l’efficacité de son exploitation ».
Dans l'exercice de ses fonctions, il n'y a toutefois aucune disposition législative qui oblige la Société canadienne des postes à se soumettre aux compétences municipales en matière d'aménagement du territoire. Néanmoins, selon l'UMQ, Postes Canada a d'importantes responsabilités à l'endroit des citoyens ainsi qu'à l'endroit des municipalités.
L'aménagement du territoire est une composante fondamentale du pouvoir des municipalités. Plusieurs grands principes guident la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, notamment que l'aménagement est une responsabilité publique, que les pouvoirs en aménagement sont partagés entre les différents intervenants et que l'aménagement nécessite une concertation des choix et des actions de la part des intervenants.
En fait, en étant responsables de l'aménagement de leur territoire, les municipalités ont des responsabilités importantes, dont celle de veiller à la protection et au bien-être de la population. Par exemple, par l'entremise d'un plan d'urbanisme, les municipalités agissent sur le développement harmonieux de leur territoire en s'assurant d'une cohérence entre les choix d'intervention dans les dossiers sectoriels, en définissant des politiques d'intervention en matière d'implantation d'équipements et d'infrastructures et en coordonnant les interventions et les investissements des services municipaux.
Le milieu municipal québécois est très diversifié. Les besoins et les enjeux sont spécifiques à chaque municipalité et à chaque région. Aucune région n'est pareille et les élus municipaux sont les mieux placés pour agir, car ils connaissent intimement leur territoire et leurs citoyens.
On s'inquiète de la mise en place de projets d'envergure qui ne tiennent pas compte des particularités locales et qui soit fait sans consultation, autant auprès du milieu municipal que de la population, qui risqueraient de mettre en péril tout projet de restructuration mis de l'avant par Postes Canada.
Afin d'établir une collaboration constructive avec les municipalités, l'UMQ souhaite une réforme en profondeur de la Loi sur la Société canadienne des postes. Ce chantier aurait pour effet d'obliger légalement Postes Canada à consulter en bonne et due forme, d'une part, les municipalités et les citoyens et, d'autre part, à respecter les compétences des municipalités en matière d'aménagement du territoire et d'urbanisme. Ainsi, dans le cadre de son projet de restructuration, Postes Canada pourrait détenir tous les outils pour générer une relation gagnant-gagnant en minimisant les impacts sociaux, environnementaux et économiques.
Ces dispositions, fondées sur des principes d'engagement, de transparence et d'intérêt public, viseraient les actions entreprises par Postes Canada qui génèrent des impacts majeurs et sensibles pour les communautés.
Présentement, une obligation similaire est incluse dans le paragraphe 43(3) de la Loi sur les télécommunications. Ce paragraphe se lit comme suit : « Il est interdit à l’entreprise canadienne et à l’entreprise de distribution de construire des lignes de transmission sur une voie publique ou dans tout autre lieu public — ou au-dessus, au-dessous ou aux abords de ceux-ci — sans l’agrément de l’administration municipale ou autre administration publique compétente ».
Récemment, le conseil d'administration de l'Union des municipalités du Québec a adopté une résolution afin que des modifications soient aussi apportées à la Loi sur la radiocommunication pour l'implantation de tours de télécommunications.
En fait, notre recommandation est d'obliger légalement la Société à consulter les municipalités et les citoyens lorsqu'il est question de fixer les conditions de transmission postale des objets, de prévoir la fermeture de bureaux de poste, la suppression de circuits de livraison parcouru par facteur ainsi que d'obliger légalement la Société à respecter les compétences des municipalités en matière d'aménagement du territoire. Il s'agit de convenir par des ententes les conditions d'installation des équipements lorsqu'il est question de régir les caractéristiques, l'installation et l'utilisation des contenants ou dispositifs qui sont prévus. C'est notre recommandation principale.
Nous avons une autre recommandation dans laquelle nous demandons à Postes Canada d'évaluer la possibilité de diversifier ses services compte tenu qu'elle détient au pays davantage de points de service que n'importe quel autre service de proximité. Cela contribuerait à maintenir une économie régionale forte.
Je vais terminer en vous disant tout simplement que, pour nous, le service postal est un service important et indispensable pour la population. C'est en établissant un partenariat fort que nous réussirons à préserver un lien avec Postes Canada et à consolider ce lien de fierté.
Nous souhaitons qu'en établissant un partenariat fort, nous puissions préserver ensemble un lien avec Postes Canada et continuer d'en être fiers.
Merci beaucoup.
:
Bonjour et merci, monsieur le président
Je m'appelle Hervé Esch et je suis le directeur général de la municipalité de Ristigouche-Sud-Est. Mon témoignage sera davantage consacré à des observations à propos de ce que j'ai constaté sur le terrain.
Ristigouche-Sud-Est une petite municipalité de 165 habitants. Nous n'avons pas de bureau de poste chez nous. Nous dépendons d'un bureau postal qui est situé à 15 kilomètres. Il y a un autre bureau qui se trouve à 7 kilomètres.
Postes Canada représente, pour une petite municipalité comme la nôtre, un service public essentiel. Les citoyens sont très attachés à ce service. Dans le cadre de la réorganisation de Postes Canada, il me paraît intéressant de pouvoir élargir l'offre de services des bureaux qui pourraient devenir, par exemple, des points de service ou de relais de Service Canada. C'est le réseau qui est le mieux représenté dans tout le Canada et sur tout le territoire.
Parmi les options à l'étude, il y en a certaines auxquelles il faut selon moi faire attention. Par exemple, on parle de la conversion aux boîtes postales communautaires. Les populations des villages éloignés sont souvent vieillissantes et nous essayons de leur rendre la vie la plus confortable possible en leur permettant d'être le plus longtemps possible chez elles. Autant, d'une part, il y a un intérêt pour les boîtes postales communautaires, autant, d'autre part, certaines personnes auraient besoin de conserver le service à domicile. Pour élargir les possibilités de services des bureaux de poste, l'ensemble des points soulevés peuvent être intéressants et permettre de pérenniser les activités et de minimiser les coûts.
En conclusion, je dirais que Service Canada est un service essentiel et qu'il doit être pérennisé.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie d'avoir invité le Conference Board à se présenter devant vous aujourd'hui. Je représente l'institution à titre de vice-président, Politiques publiques.
Le Conference Board est l'organisme de recherche indépendant le plus important au Canada en ce qui touche le nombre d'employés et les revenus. Nous sommes non partisans et nous faisons de l'analyse qui s'appuie sur les faits. Nous sommes reconnus en grande partie pour nos analyses économiques.
Je suis ici dans le contexte d'une étude que le Conference Board a préparée en 2013. J'ai examiné l'étude encore une fois en détail et une grande partie de ce que l'on a fait en 2013 est toujours pertinent aujourd'hui. Je l'ai d'ailleurs présentée au groupe de travail plus tôt cette année. Le travail qui a été accompli par ce groupe de travail est, dans l'ensemble, cohérent avec celui que nous avons mené en 2013.
Je vais répondre à vos questions dans quelques minutes, mais j'aimerais simplement dire que la raison pour laquelle nous avions entrepris cette étude est qu'après 16 années de surplus budgétaire, Postes Canada sentait de la pression sur le plan financier et devait corriger le tir. La pression est toujours là. Des éléments de structure sont en place. Il y a un contexte plus large. Ce qui est difficile en ce qui a trait à Postes Canada, où les grandes questions ou les modèles d'affaires commencent à être ébranlés par l'innovation, est de savoir s'adapter et évaluer l'impact des différentes mesures qui sont possibles. Cela permettrait de faire en sorte que Postes Canada soit rentable à long terme sur le plan financier, tout en offrant les services auxquels s'attendent les Canadiens.
Notre travail a été de mettre en perspective les différentes solutions possibles. Dans le cadre du travail effectué par le groupe de travail, en particulier par Ernst & Young, il y a eu un exercice semblable à celui que le Conference Board avait entrepris en 2013 pour mesurer l'impact financier des boîtes communautaires, la conversion des bureaux de Postes Canada en bureaux franchisés et ainsi de suite. Nous avons donc une série de six scénarios qui touchent, entre autres, la question des salaires et de la livraison de courrier tous les deux jours. En somme, nous mettons en perspective l'impact possible de ces différentes mesures. C'est un effort et un apport empirique et objectif pour mettre en perspective le potentiel des différentes solutions susceptibles d'être envisagées.
Il y a eu des progrès et des changements depuis trois ans. J'ai remarqué que les tendances lourdes étaient déjà en place dans le domaine du commerce électronique et la baisse du courrier transactionnel. Il y a aussi la pression du Régime de pensions de Postes Canada qui impose une charge importante sur ses opérations. Ces tendances se sont dans certains cas accélérées, entre autres en ce qui concerne les colis. C'est le côté positif de tout cela. En fait, il y a eu une croissance dans ce secteur d'affaires, qui a augmenté plus rapidement que prévu.
À l'échelle internationale, on observe qu'il y a des tendances et de l'innovation, mais nous n'y avons pas touché dans le cadre de nos travaux. Par ailleurs, j'encouragerais le groupe de travail, s'il est encore temps et si cela est encore possible, à explorer les avenues qui ne sont pas nécessairement celles que l'on observe ou que l'on considère à l'heure actuelle. En matière d'innovation, il y en a de toutes les sortes.
Le Conference Board fait des travaux sur la question des véhicules autonomes, par exemple. Au Canada, à l'heure actuelle, il y a tout un débat sur la livraison du courrier en utilisant les technologies de conduite autonome sur les trottoirs, mais ce sont des éléments dont je n'ai pas entendu parler. Il y a aussi les services électroniques de Postes Canada. Dans certains pays, comme la Finlande, on observe beaucoup d'innovations dans les services électroniques qui sont conjugués avec la livraison du courrier à domicile. Ce sont des options qui n'ont pas selon moi été discutées et le potentiel de celles-ci mérite aussi d'être évalué.
Je vais m'arrêter ici pour le moment.
Je vous remercie.
Je ferai mon exposé en français, mais je suis prêt à répondre à vos questions en anglais.
En fait, j'avais soumis à l'époque un exposé à l'intention du groupe de travail. J'ai été très déçu du rapport du groupe de travail sur Postes Canada, parce que je trouve que le groupe de travail s'est trop concentré sur les moyens de réduire les services et de réaliser des économies plutôt que sur la manière d'élargir l'offre de services de Postes Canada. Le rôle principal de Postes Canada est d'offrir des services publics aux Canadiens, et ce rôle est toujours valide.
Dans d'autres pays, les citoyens ont accès à beaucoup plus de services fédéraux, provinciaux et municipaux dans les bureaux de poste. Ma fille habite au Royaume-Uni et elle vient d'obtenir son passeport au bureau de poste. Qui plus est, ses empreintes digitales ont été prises au bureau de poste. D'autres pays y offrent des services à large bande ou mobiles, notamment au Royaume-Uni, en France et en Italie. Le Royaume-Uni offre des services à large bande et des lignes terrestres. Le plus important, c'est l'offre de services bancaires postaux et de services financiers. Je ne crois pas que le rapport ait rendu justice à cette possibilité.
Premièrement, le rapport n'a pas examiné des pays très similaires au Canada, comme le Royaume-Uni, la France, l'Italie et la Suisse, où des services bancaires postaux sont offerts. Dans tous ces pays, les services bancaires postaux sont très profitables et génèrent une grande partie des revenus du système postal dans ces pays. Tous ces pays ont un système bancaire concentré comme le nôtre. Chacun de ces pays a plusieurs grandes banques, comme je l'ai souligné dans mon exposé, dont vous devriez avoir copie. Parmi les 50 plus grandes banques au monde, il y en a quelques-unes au Canada, en Suisse, au Royaume-Uni, etc., mais les services bancaires postaux y connaissent tout de même du succès.
Le nombre de succursales bancaires a considérablement chuté. Le rapport a examiné les cinq dernières années, et leur nombre a légèrement augmenté au cours de cette période. Cependant, si nous remontons jusqu'en 1990, nous constatons une diminution de 20 % du nombre de succursales bancaires au Canada. Nous en avons perdu un grand nombre. Leur nombre est passé de 7 964 à 6 348 en 2015. Du côté des coopératives de crédit, la situation est encore plus désastreuse; il y a une diminution d'environ 26 % depuis 2002. Le nombre de succursales a grandement diminué.
J'ai réalisé une étude sur la disponibilité des services bancaires dans les collectivités où il y a un bureau de poste, et les banques et les coopératives de crédit n'ont pas de succursales dans 45 % des collectivités rurales canadiennes où il y a un bureau de poste. Bref, lorsque nous entendons que les banques accomplissent un excellent travail, c'est faux; les banques battent en retraite et se réfugient dans les grandes villes et les activités plus rentables. C'est la fonction des banques en tant qu'institutions à but lucratif. Dans ces collectivités, le bureau de poste a réellement la possibilité d'offrir des services financiers.
Je crois que l'étude réalisée par le groupe de travail montre que 7 % des Canadiens s'ouvriraient un compte à la première occasion et que 22 % d'entre eux en ouvriraient probablement un. Ce n'est pas peu dire. Même si seulement 7 % des Canadiens ouvraient un compte dans une banque postale, cela représenterait beaucoup de gens. Elle deviendrait du jour au lendemain l'une des principales banques au Canada. Cela suscite un grand intérêt. Pas moins de 600 municipalités se sont dites favorables aux services bancaires postaux, ce qui est énorme. Cela inclut de grandes villes, comme Toronto et Victoria, ainsi que bon nombre de petites collectivités, dont un grand nombre au Québec.
Je pourrai revenir plus tard sur certains de ces aspects, mais je tiens à répéter que les services bancaires postaux sont une réelle possibilité. Je crois que cela aurait été pertinent que le groupe de travail examine la façon d'y arriver.
J'aimerais faire valoir un dernier point avant de conclure mon exposé. Les banques et les coopératives de crédit ont des succursales dans seulement environ 56 des 615 réserves, et nous venons de mettre à jour ces données. Il est réellement possible d'offrir des services bancaires postaux dans les réserves.
Je crois qu'il serait pertinent que le bureau de poste interroge des personnes en France, au Royaume-Uni, en Suisse et en Italie, par Skype par souci d'économie, pour leur poser des questions sur les banques postales et les autres services. Ce serait important que le comité mette la main sur l'étude de Postes Canada qui recommandait d'offrir des services bancaires postaux, mais qui n'a jamais été rendue publique. Si cette étude pouvait être publiée, ce serait aussi merveilleux.
Je vais m'arrêter là.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur Cusson, je vous remercie de votre présence parmi nous aujourd'hui. Je suis toujours très heureux de revenir à Québec, qui est la ville de mes premières années.
Sans plus tarder, je vais utiliser les sept minutes qui me sont allouées pour vous poser des questions. Je vous demande de me donner des réponses relativement brèves.
Monsieur Cusson, vous représentez l'Union des municipalités du Québec. Vous demandez tout particulièrement que les municipalités du Québec participent au processus de prise de décisions concernant l'implantation et tout changement aux services que Postes Canada peut offrir à la population.
Cette nouvelle résolution de l'UMQ fait suite à une décision que Postes Canada a prise sans vous consulter. C'est ce que je comprends pour l'avoir vécu. Si vous aviez été consultés, est-ce que les solutions ou les modifications apportées auraient pu être sensiblement les mêmes, sauf avec quelques petites variantes? La consultation aurait peut-être permis d'expliquer les raisons qui expliquent certains développements.
:
Monsieur Thériault, je dois vous interrompre, parce que je veux poser une question à M. Anderson.
Monsieur Anderson, vous avez parlé du service bancaire postal. On entend beaucoup parler de nouvelles sources de revenu et c'est positif. Justement, il faut élargir nos horizons et c'est une option à considérer.
Par contre, je m'inquiète de la rentabilité du service bancaire postal alors que les banques ont délaissé ce service dans les régions parce qu'il n'était pas suffisamment rentable. Qu'est-ce qui va faire que ce service sera rentable pour Postes Canada alors qu'il ne l'était pas pour les banques?
Je ne sais pas si les salaires et les avantages sociaux dans les banques sont comparables à ceux de Postes Canada puisque je n'en ai pas fait l'analyse. J'ai quand même de la difficulté à comprendre comment nous pourrons arriver à ne pas subventionner ce service dans les régions alors que les banques l'ont délaissé parce qu'il n'était pas rentable.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis un député de l'Ouest du pays. Je vais donc pratiquer mon français aujourd'hui.
Je remercie tous les témoins de leur contribution à nos travaux.
Monsieur Esch, ma question porte sur le Protocole du service postal canadien ainsi que sur le moratoire sur la fermeture des bureaux de postes en milieu rural.
Le Comité a appris que plusieurs régions rurales ont leur bureau de poste dans un centre communautaire. Je comprends cela. Toutefois, il existe encore des bureaux de poste ruraux à Saskatoon, à Brampton et à Halifax. En raison d'un moratoire, Postes Canada ne peut pas fermer des bureaux de poste dans ces villes pour réaménager son service.
Que pensez-vous d'une suggestion que le Comité pourrait faire qui consisterait à fermer des bureaux de poste dans des régions devenues urbaines — le Canada s'est urbanisé au cours des 20 dernières années — pour financer le service postal dans les régions rurales?
Si vous me le permettez, Monsieur Anderson, je vais apporter une correction à une des statistiques que vous avez mentionnées.
Selon les témoignages que nous avons entendus, ce serait 60 % des répondants qui considèrent que l'offre de services bancaires dans les bureaux de poste constitue une mauvaise idée, alors que 38 % considèrent que le potentiel est bon à cet égard. De ces 38 %, 7 % ont répondu qu'ils utiliseraient peut-être les services bancaires dans les bureaux de poste et seulement 2,7 % des répondants ont dit avoir l'intention d'utiliser ces services s'ils étaient offerts. Donc, le pourcentage de répondants intéressés est beaucoup moins que 7 %. Par ailleurs, pour offrir des services bancaires dans ses bureaux de poste, Postes Canada devra investir d'énormes sommes d'argent dans la structure et dans l'informatique. Une banque, c'est beaucoup plus que des édifices et des employés.
D'après vous, est-ce que 60 % des Canadiens sont contre l'idée que Postes Canada prenne un tel risque financier dans le but de ramener sa pérennité financière?
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leurs présentations. C'est très apprécié.
Monsieur Anderson, je vais profiter des sept minutes qui me sont allouées pour vous poser des questions.
Je suis d'accord avec vous sur le fait que le rapport est incomplet et que nous y retrouvons de fausses informations. Je voudrais vous entendre à propos du rapport qui a été a déposé.
Quelle est votre opinion, à la suite des recherches que vous avez effectuées, quant à ce qui devrait se retrouver dans un rapport et ce qui ne devrait pas s'y retrouver, à savoir ce qui représente un non-sens pour la direction de Postes Canada? De plus, parlez-moi de l'impact des services bancaires postaux et de la fermeture de bureaux de poste dans les milieux ruraux. Quelle direction devrions-nous prendre à ce sujet? J'aimerais que vous précisiez davantage ce que vous avez dit dans votre présentation.
:
J'ai fait une étude sur la fermeture des bureaux de poste en région rurale. Elle est disponible en français et en anglais. J'espère qu'elle vous sera distribuée. J'ai aussi fait des sondages auprès de maires de municipalités où il y avait eu un bureau de poste, mais où celui-ci était fermé depuis plus de 20 ans. Or il s'avère que ces fermetures ont causé d'énormes problèmes dans les régions rurales.
Le Canada, comme l'Australie, est l'un des pays les plus urbanisés du monde. De plus en plus de gens habitent dans les grandes villes, ou autour de celles-ci, et les services dans les régions rurales sont abandonnés. Selon moi, c'est ridicule. Le bureau de poste est l'un des services clés. Plusieurs maires m'ont écrit, notamment celui de Boulter, en Ontario, et m'ont dit que le fait de ne plus avoir de bureau de poste était un désastre, entre autres en raison du grand nombre de personnes âgées. Celles-ci sont en effet plus nombreuses dans les régions rurales.
On continue à fermer les bureaux de poste dans les régions rurales, par toute sorte de moyens, même si ce n'est pas théoriquement permis. On utilise une foule d'excuses pour continuer à les fermer, mais c'est un service public. Je pense qu'il faut les garder ouverts.
À propos de ce que Postes Canada pourrait faire, ce n'est pas si complexe que cela. Je pense que nous devons prendre en considération ce que font des pays dont la taille est à peu près la même. Je pense ici à la France, au Royaume-Uni, à l'Italie et même à la Suisse. Ces pays ont décidé d'offrir d'autres services. Il faut commencer par les services financiers. Tous ces pays en offrent, et ce, chacun selon son modèle. C'est donc dire que diverses méthodes existent.
Un gouvernement conservateur pourrait trouver une façon d'offrir des services financiers, qui différerait de celle du gouvernement libéral ou du NPD. L'important est que tous ces services financiers sont profitables. Au Canada, de grandes compagnies comme Loblaw, Canadian Tire, Rogers et Walmart ont toutes investi le domaine bancaire. Elles n'ont pas déboursé d'énormes sommes pour ce faire, mais elles offrent maintenant des services qui sont rentables.
Le bureau de poste pourrait choisir les services qu'il veut offrir. Certains services pourraient être offerts par le bureau de poste, par l'entremise de sa propre banque, et d'autres pourraient être offerts conjointement avec des caisses ou des banques existantes. Loblaw, par exemple, a son propre service de cartes de crédit alors que certains comptes bancaires appartiennent à la CIBC.
Nous pourrions suivre des modèles de ce genre. Je crois que diverses possibilités s'offrent à Postes Canada. En ce qui concerne les prêts sur salaire, il serait possible d'offrir dans les bureaux de poste des produits pouvant remplacer ceux de Money Mart, par exemple, qui impose des taux de 600 %. Des services beaucoup moins chers pourraient être offerts. Il se peut que cela ne rapporte pas beaucoup, mais il n'est pas nécessaire de faire autant d'argent que Money Mart. Après tout, on parle ici d'un service. Il faut simplement que ce soit profitable, et ça le sera. Pour bénéficier d'un prêt sur salaire, il faut avoir un emploi ou une source de revenus. Autrement, on ne peut pas obtenir ce genre de prêts.
Ce serait profitable et les taux d'intérêt seraient les mêmes que ceux payés par les Canadiens pour leurs cartes de crédit. Ce ne serait pas un taux de 600 %. Je pense que cela représente une possibilité énorme. En France, par exemple, les banques postales ont établi des liens avec les municipalités et leur consentent des prêts. Elles se sont concentrées là-dessus ainsi que sur les institutions d'économie sociale, entre autres les coopératives.
Au Canada, nous pouvons choisir sur quels services et sur quelle partie de l'industrie nous voulons nous concentrer. Tout cela est selon moi profitable. J'ai indiqué des chiffres, mais je pense qu'en France et en Italie, plus de 100 % des profits viennent des services financiers.
Cela veut dire que d'autres services ont perdu de l'argent. Les services financiers ont donc permis de continuer à livrer le courrier. On l'a fait parce qu'on disposait des revenus des services financiers.
Messieurs, je vous remercie de votre présence. Sachez que nous apprécions que vous ayez pris du temps pour venir ici malgré vos journées et de vos agendas chargés.
J'aimerais vous signaler une dernière chose. Si vous avez quelque information additionnelle qui pourrait, selon vous, intéresser le Comité, nous vous saurions gré de la transmettre directement à notre greffière. Nous allons nous assurer d'en prendre connaissance et d'en tenir compte dans notre rapport définitif. Si vous avez effectivement de l'information additionnelle à nous transmettre, je vous inviterais à nous la faire parvenir au cours des deux prochaines semaines, car nous sommes sur le point de commencer la rédaction de la version préliminaire de notre rapport.
Merci encore. Vos exposés ont été formidables.
Nous allons interrompre nos travaux pendant quelques minutes afin de permettre à notre prochain groupe d'experts de prendre place.
:
Mesdames, messieurs, membres du Comité, je demanderais à tout le monde de bien vouloir prendre place à la table.
Merci.
Nous souhaitons la bienvenue à nos experts de ce matin.
Nombre d'entre vous ont assisté à la première partie de la séance, mais je ne sais pas si c'est le cas de tous. D'entrée de jeu, je vous signale que cet exercice est une consultation, laquelle se présente sous la forme d'une période de questions à laquelle participeront tous les membres du Comité. Mais avant cela, je vais demander à chacun de vous de nous livrer une déclaration préliminaire de cinq minutes ou moins, ce qui permettra aux membres du Comité de prendre connaissance des enjeux que vous souhaitez soulever.
Le Comité souhaite qu'on lui fasse des recommandations, des propositions et des observations concernant l'avenir de Postes Canada.
Nous sommes très heureux de vous avoir tous ici, ce matin. Les premiers sur ma liste sont Mme Gagnon et M. Godbout.
Je crois comprendre que vous allez partager votre temps de parole. Alors, allez-y. Vous avez cinq minutes.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
D'entrée de jeu, je vais vous présenter notre association.
Celle-ci se consacre à la défense des droits des personnes aînées. Elle existe au Québec depuis plus de 35 ans. Les personnes que nous représentons sont de toutes catégories confondues. Nous défendons beaucoup les aînés vulnérables étant donné que notre association est la seule à défendre de façon exclusive les droits des personnes aînées.
Notre vision du vieillissement, qui est positive, vise à maintenir le pouvoir d'agir des personnes aînées. Pour ce qui est de nos revendications, elles consistent à venir en aide aux personnes aînées, particulièrement celles qui sont en situation de pauvreté et d'isolement.
Or en 2013, nous n'avons pas aimé la décision qu'a prise Postes Canada de mettre fin à la livraison du courrier à domicile dans les milieux urbains, et ce, afin de faire des économies. Cette mesure a un impact majeur sur les personnes aînées, surtout celles qui sont en situation de vulnérabilité. Certaines personnes aînées sont incapables d'aller chercher leur courrier à l'extérieur et sont par conséquent très heureuses de le recevoir à domicile. Si la livraison du courrier à domicile était abolie, elles en seraient les premières victimes. Certaines personnes qui sont moins mobiles devraient faire appel à d'autres personnes pour les aider. Il pourrait y avoir des cas d'abus dans certaines situations.
Je vais vous parler brièvement du Québec. C'est une société qui vieillit très rapidement et il faut en tenir compte. La proportion des personnes de 65 ans et plus, qui est de 17,6 % aujourd'hui, atteindra environ 26 % en 2031. La pyramide d'âge est incroyable. Pourtant, l'espérance de vie se prolonge et le nombre de personnes vivant seules augmente également. C'est un fait très important. Les régimes publics sont insuffisants. Savez-vous que près de la moitié des Québécois de 65 ans et plus reçoivent le Supplément de revenu garanti?
Ils ne sont vraiment pas riches. Le premier constat est que les services de proximité ont subi des compressions. C'est incroyable. Partout au Québec, les services de proximité ont été réduits, tarifés ou coupés. Les services à domicile sont sous-financés et des guichets bancaires sont fermés. Si la livraison du courrier à domicile est abolie, cela va affecter énormément les régions éloignées. Que va-t-il se passer? Certains endroits vont subir une dévitalisation.
Les aînés sont vulnérables face aux conditions météorologiques. S'ils doivent aller chercher leur courrier dans des boîtes postales, qu'il fait froid et qu'il y a de la glace, ils peuvent faire une chute. Parle-t-on ici de services publics adéquats pour cette population? Je n'en suis pas certaine. C'est aussi une pression supplémentaire sur les proches aidants, qui en subissent déjà assez.
Pour ce qui est de la littératie numérique, seulement 32 % des aînés de 65 ans et plus utilisent Internet. C'est donc dire que les autres ne l'utilisent pas et que cela ne fonctionne pas dans leur cas.
Notre première recommandation est que Postes Canada prenne en compte les besoins d'une population vieillissante en rétablissant et en maintenant un service de livraison à domicile. Le but est d'aider les personnes aînées à demeurer chez elles le plus longtemps possible et d'améliorer par le fait même leur qualité de vie.
Nous ne comprenons pas pourquoi le gouvernement fédéral crée autant de programmes pour aider à briser l'isolement des aînés. Il investit plusieurs millions de dollars ici et là, notamment pour le soutien à domicile. Or la poste est un service à domicile qui aide à vaincre l'isolement. Elle s'ajoute aux autres services. Une certaine cohérence dans les mesures est donc nécessaire.
On assiste à une exclusion de plus en plus prononcée des personnes aînées et à une perte du rôle social des facteurs. Cela peut sembler curieux, mais pour des gens isolés qui ne voient personne, voir arriver leur facteur est quelque chose d'important. On pourrait peut-être même faire jouer un autre rôle aux facteurs sur le plan social.
Nous parlons d'exiger une preuve de trouble médical pour que les citoyens qui en sont atteints puissent continuer à recevoir leur courrier à domicile.
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour. Je m'appelle Olivier Collomb d'Eyrames. Je travaille au Regroupement des organismes de personnes handicapées de la région 03, qui couvre la région de la Capitale-Nationale, Québec, Charlevoix et Portneuf. Je suis accompagné de M. Simon April, du Comité d'action des personnes vivant des situations de handicap. Le Comité, qui est membre de notre regroupement, représente des personnes aux prises avec des difficultés motrices.
Je suis heureux d'être arrivé à temps pour entendre la fin de la présentation précédente. Effectivement, nous nous posons aussi des questions sur la cohérence des mesures gouvernementales. Nos questions vont dans le même sens que celles de l'AQDR.
Une vaste consultation à été lancée par le gouvernement fédéral au sujet d'une éventuelle loi canadienne sur l'accessibilité. C'est intéressant. Ce qui vient d'être dit nous permet de voir l'impact que peut avoir Postes Canada, soit le maintien de la vitalité dans les communautés ou la diminution d'autres services. Cette question est au coeur de notre réflexion.
Je vais vous donner un exemple concret, soit le service de transport adapté. Celui-ci est, dans bien des cas, contenu dans un territoire et n'en sortira pas. Si des services sont abolis parce que Postes Canada se désengage face à une collectivité, les personnes seront encore plus dépendantes de leurs proches aidants ou devront payer une fortune pour pouvoir se déplacer.
Le développement durable étant un autre grand enjeu de l'actuel gouvernement fédéral, je souligne que la quantité de pollution générée est beaucoup plus basse quand un service est concentré à un endroit et que les gens peuvent s'y rendre parce qu'il est situé à proximité. À notre avis, il est un peu plus économique qu'une personne fasse du covoiturage pour distribuer du courrier plutôt que tout le monde aille chercher son courrier chacun de son côté. Il ne faut pas, il me semble, un doctorat pour comprendre cela.
Nous sommes maintenant en présence d'un gouvernement fédéral qui veut prendre des mesures pour faciliter l'accessibilité des personnes handicapées à des services. Au Québec, nous avons parfois un peu de mal à voir ce que veut faire le gouvernement fédéral, étant donné la manière dont les compétences sont réparties. Or le gouvernement fédéral peut vraiment faire quelque chose au sujet de Postes Canada. Cette fois-ci, il ne peut pas invoquer les champs de compétence des provinces et multiplier les discussions. Il semble y avoir là un instrument à utiliser.
Selon nous, les solutions proposées par l'Union des municipalités du Québec sont très intéressantes. Il se trouve que je viens de la France et que la poste, là-bas, c'est la banque postale, les services et le lien de proximité. Ce sont des aspects dont Judith a parlé plus tôt. Pour ce qui est du rôle du facteur, on pourrait même penser à la livraison de médicaments ou à l'acheminement de formulaires. Ce sont des possibilités à explorer.
Par ailleurs, nous nous sommes beaucoup interrogés sur ce qui a été diffusé dans les médias il y a trois ans, à savoir la volonté d'abolir la livraison du courrier à domicile. Or il y avait déjà des boîtes postales communautaires dans plusieurs régions, notamment dans bon nombre de quartiers qui se développent. Pour notre part, c'est sur la démarche à faire pour avoir accès à ce service que nous nous questionnons. Il faut que ce soit le plus léger possible. Il faut souligner que dans bien des cas, au Québec, il faut payer le médecin pour qu'il rédige les quelques lignes que comporte un certificat médical. Si la personne a de la chance et que le médecin remplit le certificat correctement du premier coup sans avoir à le recommencer, le coût sera de 50 $ ou 75 $.
On demande déjà aux gens de remplir des formulaires, notamment pour le crédit d'impôt destiné aux personnes handicapées et les cartes de l'INCA, dans le cas des personnes aveugles. Des preuves d'admissibilité au transport adapté peuvent aussi être demandées. Il est possible de ne pas toujours demander à ces personnes de remplir des formulaires. L'allégement réglementaire est une des bonnes idées qu'a proposées le gouvernement précédent. Ce serait bien de la conserver.
Je vais maintenant vous soumettre, à la volée, quelques petits points particuliers.
Il serait temps de vérifier ce qu'il advient de la livraison des documents rédigés en braille. En vertu d'une exemption, la livraison des documents rédigés en braille est gratuite. Or nous avons entendu dire que, lorsqu'un document écrit à la main se retrouvait dans une grosse pile de documents rédigés en braille, cela entraînait une importante perte de temps, du fait qu'il fallait tout vérifier.
Il y a aussi le problème des trottoirs encombrés par des boîtes postales. Le fait que les boîtes postales soient à proximité facilite la vie, mais si elles encombrent les trottoirs, les personnes qui se déplacent en fauteuil roulant ne peuvent plus circuler, ce qui est inqualifiable. Postes Canada devrait émettre une politique disant que, si l'espace libre est inférieur à 1,75 mètre, il faut dégager la voie. Sinon, cela empêche les gens de circuler.
Je crois avoir couvert l'ensemble des questions que je voulais soulever.
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
J'accompagne M. Collomb d'Eyrames. C'est la même présentation, mais j'ajouterais simplement ceci.
On m'a demandé combien de fois j'avais moi-même mis une lettre à la poste. Je me suis rendu compte que je ne l'avais jamais fait parce que les boîtes postales me nuisent. Je ne peux pas déposer moi-même une lettre, et ce, depuis bien longtemps. C'est un peu difficile. C'est la même chose pour les boîtes communautaires.
Pourquoi ne pas réserver la première rangée des boîtes communautaires aux personnes en fauteuil roulant ou à mobilité réduite? Pourquoi, comme pour tout le monde, les mettre un peu partout à des endroits où on ne peut pas se rendre?
:
Monsieur le président, tout d'abord, j'aimerais faire un premier commentaire.
Je ne suis pas sûr qu'on doive limiter les mesures d'exception à des gens qui auraient un certificat du médecin. En effet, certaines personnes n'ont pas nécessairement un handicap qui leur donne droit à des permissions spéciales.
Pensons simplement aux personnes âgées. Quand c'est glissant ou quand il y a du verglas, les personnes âgées ont autant de difficulté à aller chercher leur courrier dans les boîtes postales que les gens qui ont un handicap. Il ne faut pas se limiter à la notion d'un billet du médecin. C'est la première prudence dont il faut faire preuve.
Nous n'avons pas étudié en détail toutes les avenues proposées dans le mémoire. Toutefois, nous pouvons en imaginer quelques-unes. Par exemple, si je me fie à ce qui a été dit, on mentionnait plus tôt que Postes Canada prévoyait un déficit accumulé d'environ 700 millions de dollars au cours des dix prochaines années.
En même temps, si je me souviens bien, il était écrit dans le même document que le fait de livrer le courrier une journée sur deux ferait économiser 75 millions de dollars par année. On a déjà une solution. Je ne dis pas qu'il faut une seule solution, mais cela illustre qu'il y a moyen de faire quelque chose. Ce n'est pas la seule et il faut faire attention.
Nous ne proposons pas que ce soit partout ainsi. Cependant, il y a moyen d'agir. Il est important que les aînés aient les services d'un facteur à domicile une journée sur deux plutôt que de ne pas en avoir du tout. Il faut voir la grande différence qu'il y a entre l'une et l'autre option.
Par ailleurs, il y a aussi des occasions à considérer. Par exemple, je demeure dans un immeuble où il y a plusieurs logements. Il y a deux ans, Postes Canada nous a offert d'avoir des boîtes à colis. L'idée était que le facteur qui livrerait les lettres pourrait aussi livrer de petits colis et même des colis assez volumineux. Les gens pourraient ainsi recevoir des colis en même temps que des lettres. Or cela n'a pas été fait. On a dû appeler pour demander cette boîte à colis, mais on ne l'a jamais eue. Je présume que ce serait pas mal plus efficace.
Présentement, un facteur vient livrer les lettres et, deux ou trois heures plus tard, quelqu'un d'autre vient livrer les colis. Ce ne sont pas de gros colis, mais de petits colis. Or, cela pourrait se faire en une seule opération. Il y a donc des économies à faire à cet égard.
Un peu plus tôt, on a parlé de villes comme Halifax qui ont un milieu urbain différent des milieux ruraux. On ne s'est pas penché sur les détails des solutions à considérer.
Pour conclure, j'aimerais renchérir sur ce que Mme Gagnon a dit à cet égard. La , Mme Philpott, a récemment mis l'accent sur le besoin relatif aux soins à domicile. Or on ne peut pas encourager les soins à domicile et réduire en même temps les services.
:
Merci de vous être joints à nous aujourd'hui, et merci du travail bénévole que vous faites auprès des aînés et des handicapés ainsi que des efforts que vous déployez à les défendre.
Monsieur Collomb d'Eyrames, quelle remarquable idée vous avez eue de donner ces précisions concernant les formulaires qui doivent être remplis et soumis à Postes Canada pour recevoir le courrier à la maison sur une base hebdomadaire. C'est mieux que de demander à ces personnes de remplir le formulaire et de se procurer un certificat médical, étant donné ce qu'elles ont déjà dû obtenir pour le stationnement et d'autres choses semblables. C'est l'une des grandes raisons pour lesquelles nous allons sur le terrain: pour prendre connaissance des idées de ce type. Merci beaucoup. J'ai été très heureux d'entendre cela. J'ai bien l'intention de vous voler votre idée, ultérieurement.
L'une des choses dont nous avons entendu parler — et ma question s'adresse à vous tous —, c'est que Postes Canada pourrait encourir des pertes de 750 millions à — potentiellement — 1,2 milliard de dollars par année si les choses ne changent pas ou si la société ne poursuit pas sur sa lancée de devenir de plus en plus autosuffisante. Il est bien sûr ici question d'argent pris à d'autres services, comme les soins à domicile et l'assurance-maladie.
Croyez-vous que c'est la bonne façon de procéder? Cet argent doit venir d'ailleurs et, à terme, il provient de la réduction des services aux aînés ou aux handicapés. Je sais que c'est une question délicate. Ce n'est pas une solution. Croyez-vous que nous devons chercher d'autres façons de nous procurer cet argent?
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leurs présentations. Ce fut très intéressant.
Madame Gagnon, monsieur Godbout, est-ce que les personnes que vous représentez dans les collectivités rurales, soit les personnes retraitées, vous ont fait part de l'impact de la fermeture des bureaux de poste et des effets négatifs que cela peut avoir sur eux?
Par ailleurs, au début de la séance du Comité, on a aussi parlé de l'Internet. De plus en plus, nous nous dirigeons vers les services par Internet. Je mentionnais que ce n'est pas encore tout le monde qui a un compte bancaire en ligne et qui effectue des transactions en ligne. Est-ce que les membres de votre association utilisent l'Internet? Je ne veux pas nécessairement connaître le pourcentage de gens qui l'utilisent. Cependant, pouvez-vous me dire s'ils sont très actifs sur Internet en ce qui concerne les transactions, pour payer des factures reçues par courrier ou pour se servir d'un compte bancaire?
:
Je vais répondre à votre première question au sujet des régions rurales.
Vous tombez bien à cet égard. Au cours des deux derniers jours, nous avons eu une rencontre à Rivière-du-Loup avec des gens de partout au Québec. Certains d'entre eux, qui provenaient d'une région rurale, nous ont dit que la fermeture d'un bureau de poste dans une région a un impact incroyablement terrible. C'est encore une chose qui diminue la vitalité des régions rurales.
Il est facile de diminuer la vitalité des régions rurales. Le bureau de poste représente quelque chose d'important pour ces régions. La livraison du courrier est un service public. Déjà, des caisses populaires ont fermé à certains endroits. Les aînés sont choqués de cela. Ils se demandent même s'ils vont pouvoir rester dans leur région si on commence à leur enlever tous leurs services. C'est une grande interrogation qu'ils ont.
Comme je vous le disais lors de ma présentation, beaucoup de gens plus vieux sont réticents à utiliser Internet. N'essayez pas de leur mettre cela dans la tête. Ils ne veulent pas l'utiliser et ils connaissent d'autres personnes qui ne veulent pas l'utiliser non plus. On essaie de changer les choses à ce sujet. Il y a beaucoup de programmes pour améliorer les connaissances, mais les gens sont réticents à utiliser Internet. Il va rester une grande proportion de ces gens qui ne voudront pas utiliser Internet.
:
Je vais faire un autre commentaire à ce sujet.
Dans le mémoire, on dit que 32 % des aînés utilisent Internet et que, de ce nombre, 44 % font des transactions pour payer leurs factures. Cela ne représente pas une grande proportion d'aînés qui paient leurs factures par ce moyen. Quarante-quatre pour cent de 32 %, cela représente environ 15 % ou 16 % des gens de 65 ans et plus qui utilisent Internet pour faire leurs transactions.
Donc, il ne faut pas se faire d'illusion et penser que cela pourrait être la solution magique, d'autant plus qu'on sait qu'Internet n'est pas nécessairement accessible dans les résidences pour personnes âgées. Dans ces résidences, les personnes sont logées dans des chambres plutôt que dans des appartements. Même pour celles qui vivent dans un appartement qui n'est pas dans une résidence, cela représente des coûts importants. Pour utiliser Internet ou faire des transactions, cela prend une connexion Internet, un ordinateur et, souvent, une imprimante pour imprimer les relevés. Il faut aussi faire la mise à jour des différents logiciels. Cela peut représenter facilement de 50 $ ou 60 $ par mois.
On a dit que 45 % des Québécois qui reçoivent la Sécurité de la vieillesse reçoivent aussi le Supplément de revenu garanti, ce qui veut dire que ces individus gagnent moins de 17 000 $. Il leur est impossible de payer des frais de 60 $ ou de 70 $ par mois seulement pour recevoir des comptes. Il ne faut pas s'imaginer qu'Internet sera la solution partout. Il faut voir comment les gens âgés peuvent avoir le service sans nécessairement être obligés de se connecter.
:
Il faudrait, par exemple, regarder du côté du formulaire d'impôt, parce que ce ne sont pas toutes les personnes handicapées qui ont le crédit d'impôt pour déficiences graves. Nous considérons qu'un aîné qui craint de faire une chute se fatigue plus rapidement. Certaines personnes font partie de notre groupe à ce sujet.
On ne regarde pas non plus vos programmes et vos critères. C'est vous qui les faites et vous avez certainement de très bonnes raisons, notamment financières, de ne pas trop modifier vos critères. À notre avis toutefois, il ne sert à rien de demander une autre preuve aux personnes dont les limitations très importantes sont déjà reconnues.
Par contre, nous sommes très sensibles à ce que propose l'Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées pour trouver des moyens en vue d'aider les aînés à obtenir une preuve de condition médicale. Encore une fois, il y a le développement durable, la prévention, l'audit de potentiel piétonnier et le programme pour aînés au chapitre de la prévention des chutes. D'un côté ou de l'autre, c'est comme si on disait en fait à la personne de faire une chute et de se casser la hanche pour obtenir son billet du médecin. Nous n'avons pas de solutions pour les personnes qui sont dans les zones grises.
Par contre, ce qu'on sait d'expérience et à travers les branches en vertu de ce que nous disent nos militants les plus anciens — puisque nous avons aussi des militants qui sont âgés de 80 ans —, c'est que l'association a toujours considéré que, sur la question du handicap, le gouvernement fédéral a une acceptation plus large parce qu'il a une sensibilité différente qui vient entre autres de l'Ontario qui a reconnu certaines limitations bien avant le Québec, notamment au niveau des troubles d'apprentissage. Le fédéral a toujours eu une vision du handicap et de la limitation fonctionnelle qui est beaucoup plus généreuse que celle du Québec.
À notre avis, il faut que tous les mécanismes de certification existants soient automatiquement appliqués. Il faut aussi qu'on trouve des solutions pour les aînés. Un médecin devrait pouvoir attester qu'une personne de 70 ans est à risque si elle fait une chute. C'est une préoccupation dont il faudra tenir compte. Cela risque de coûter très cher à Postes Canada parce que cela fait longtemps qu'il y a des gens qui ne reçoivent plus le service. Maintenant qu'ils savent qu'ils peuvent remplir un formulaire, ils vont le remplir afin d'obtenir le service, et c'est tant mieux.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins de leur présence parmi nous aujourd'hui. Ma première question s'adresse à Mme Gagnon.
Dans votre présentation, vous avez parlé du rôle social du facteur. J'aimerais savoir ce que peut représenter ce rôle pour les aînés.
Je siège à nouveau au sein du Comité à titre de remplaçant. J'ai rencontré des représentants du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes qui suggéraient de demander au facteur de vérifier si la personne aînée est chez elle, si elle est en mesure de répondre à la porte, si elle est toujours vivante, consciente et ainsi de suite. Le rôle du facteur pourrait ainsi être bonifié.
J'aimerais connaître votre opinion à ce sujet. Comment pourrions-nous bonifier le rôle du facteur par rapport à ce qu'il fait actuellement?
:
Pour les personnes qui sont isolées, l'arrivée du facteur qui vient déposer le courrier à leur porte peut constituer une source d'espoir et de présence humaine. Sans être un intervenant du milieu, le facteur peut observer des choses en passant, remarquer une situation anormale dans le logement et la signaler.
Il existe des programmes pour briser l'isolement des aînés et pour aider à soutenir les aînés. On pourrait ajouter à la tâche du facteur la fonction de surveillance et de signalement de conditions qui leur semblent anormales aux endroits où ils livrent le courrier.
Il y a quelque chose à faire à ce niveau puisque le facteur côtoie en quelque sorte les gens en leur assurant un service de proximité. Pourquoi ne pas utiliser cette proximité pour faire jouer un autre rôle au facteur?
Au sein de notre organisme, nous entendons souvent parler de programmes de vigile pour les aînés, soit des gens qui se rendent à leur domicile pour vérifier s'ils vont bien. Le facteur pourrait tout autant assurer cette fonction en concertation avec d'autres ressources au moment où il livre le courrier. Le facteur constitue une ressource de proximité importante. Cela constituerait un ajout important dans l'ensemble des services offerts aux aînés.
Il y a certainement lieu d'ajouter quelque chose à la fonction du facteur, que ce soit d'observer ce qui se passe, de signaler des choses au besoin et de garder l'oeil ouvert. Il y aurait peut-être des petites choses importantes à ajouter pour briser l'isolement des aînés vulnérables et améliorer le service qui leur est offert.
:
Revenons à votre question.
Vous avez parlé d'une rencontre avec des représentants syndicaux. Parmi les hypothèses de solutions envisagées, on propose de changer le régime de retraite des employés de Postes Canada. On passerait d'un régime à prestations déterminées à un régime à cotisations déterminées. Nous pensons que ce n'est pas une solution porteuse à long terme.
Le rapport d'Amours mentionnait d'ailleurs ceci:
La tendance observée depuis plusieurs années consiste à offrir aux travailleurs nouvellement embauchés des régimes de retraite dans lesquels ils doivent assumer seuls les risques. On assiste en effet à la transformation de nombreux régimes à prestations déterminées en régime à cotisations déterminée, ou à l’ajout d’un volet à cotisation déterminée pour les services futurs. Cette tendance est regrettable sur le plan intergénérationnel.
Les travailleurs nouvellement embauchés ne bénéficient pas du même niveau de sécurité financière que leurs collègues plus anciennement à l’emploi de l’entreprise.
On empêche les nouveaux travailleurs de bénéficier d’un régime de qualité [...].
Plus loin dans le rapport, on mentionne qu'il est beaucoup mieux de procéder à une restructuration ou à une réforme du régime à prestations déterminées — quitte à ajuster les prestations — que de changer le régime. En effet, on peut lire ce qui suit:
Bien loin d’abandonner ce type de régimes, il faut donc aller à contre-courant des tendances que l’on observe aujourd’hui et assurer leur pérennité et leur viabilité.
Je n'ai pas écrit cela. Ce sont les membres du comité d'experts du rapport d'Amours, des gens bien connus de la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui l'ont écrit. Alban d'Amours est un ancien président du Mouvement des caisses Desjardins. Ce sont tous des spécialistes.
Cette hypothèse n'est peut-être pas la meilleure compte tenu de la structure de notre société. Si la société a une certaine robustesse, c'est en partie à cause des régimes à prestations déterminées, quitte à ce qu'ils soient restructurés.
:
Je donnais un exemple à ce sujet.
Il fut un temps où Postes Canada avait un concours qui s'appelait Les Pelles d'or. On incitait les gens à entretenir le passage menant à leur domicile pour éviter qu'un facteur ne tombe et ne se blesse. Il n'a pas intérêt à faire une chute, pas plus qu'une personne âgée qui veut aller chercher son courrier.
C'est un exemple. On voit comment encore une fois Postes Canada, en se souciant d'éviter que ses employés ne se blessent, veut qu'on déneige les trottoirs et l'accès aux boîtes postales. C'est aussi un aspect de ce lien social parce que les employés de Postes Canada travaillent dans les rues des villes.
Par ailleurs, dans un quartier comme Limoilou par exemple, ils peuvent avertir qu'ils ne livreront plus le courrier parce que l'escalier est dangereux. C'est peut-être une autre forme de pression sur le propriétaire. En effet, parfois, quand une personne âgée qui habite au deuxième étage le demande, on ne veut pas l'écouter. C'est un bel exemple de lien social et d'un aspect d'inclusion.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être venus nous rencontrer aujourd'hui. Je vais continuer à poser mes questions en français.
Je suis un député de l'Ouest du pays. Je vous demanderais donc de faire preuve d'un peu d'indulgence et de me laisser le temps de poser mes questions.
Le Comité a pour but d'aider Postes Canada à trouver une façon de réduire son déficit prévu de 700 millions de dollars d'ici 2026, et ce, d'après les rapports financiers qui nous ont été fournis.
Il y a deux façons de le faire: ou on rationne le service, ou on trouve de nouveaux services rentables que Postes Canada pourrait offrir. J'entends aujourd'hui que vous voulez beaucoup de services publics pour les aînés et pour les gens handicapés.
J'ai posé une question à des gens d'une autre province lors d'une autre réunion du comité. Quand vous considérez les services publics, que ce soit les services municipaux, provinciaux ou fédéraux, où se situe à cet égard le service postal pour les aînés et les personnes handicapées? Par exemple, la santé publique est-elle plus importante? On sait que tous ces services sont financés par les mêmes contribuables, qui payent pour tout cela. On doit savoir ce qui est plus important et ce qui est moins important. On allouera moins d'argent pour les aspects qui sont moins importants.
Monsieur Godbout et madame Gagnon, vous pouvez commencer.
:
Comme je vous l'ai dit précédemment, la présentation de l'UMQ était très intéressante. Pour en apprendre davantage, nous importons des fichiers sur Internet et faisons des copier-coller de l'information sur la situation qui existe dans d'autres pays. Cependant, il est très difficile d'importer un modèle. Il faut prendre au sérieux la recommandation de l'UMQ d'examiner plus précisément la situation.
Prenons l'exemple de la France et de l'histoire des postes françaises. À certains égards, cela pourrait se comparer au modèle Desjardins au Québec. Il serait imprudent de prendre le modèle français et de l'importer ici sous prétexte que, en France, des bénéfices sont réalisés. En fait, nous ne savons pas du tout comment cela fonctionne là-bas.
La Suisse est un autre bel exemple. Il y a là sept millions d'habitants, comme au Québec. La Suisse est plus petite en superficie que le Québec. Alors, parfois, lorsqu'on importe des modèles, il faut faire attention. L'idée de creuser la question est importante.
J'aime beaucoup ce que vous dites, à savoir qu'il ne faut pas apprendre à la lecture du journal qu'un comité se penche sur un sujet et que cela fait trois ans qu'il le fait. Il faut communiquer directement avec l'AQDR et examiner les services, consulter les groupes et tenir cette enquête que proposait l'UMQ. Cette idée nous semble très intéressante et nous croyons que si vous voulez le faire rapidement, en incluant les enjeux d'accessibilité des personnes handicapées, en tenant compte de la loi, du développement durable et ainsi de suite, cela permettrait d'avoir une vision à ce sujet. Il ne s'agit pas de considérer seulement l'aspect financier, mais aussi la qualité de vie. Cela a aussi une valeur financière. Je pense notamment à la diminution des gaz à effet de serre. Nous croyons que ce comité devrait poursuivre rapidement son travail en vue d'étudier ce que les gens ont à dire et ce qu'ils en pensent ici, au Canada.