:
Chers collègues, je déclare la séance ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue à cette 99e séance du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires. Aujourd'hui, nous allons poursuivre notre étude du projet de loi . Je tiens à souhaiter la bienvenue à notre ministre, l'honorable Bardish Chagger.
Madame la ministre, soyez la bienvenue, et merci d'être des nôtres aujourd'hui.
Chers collègues, la ministre sera avec nous pendant environ une heure. Les représentants du Bureau du Conseil privé pourront rester avec nous jusqu'à 12 h 45, au besoin. Nous devrons prévoir une quinzaine de minutes à la fin de la séance pour discuter avec nos analystes de la rédaction de notre rapport sur la publicité gouvernementale. Si toutefois, nous n'avons plus de questions entretemps, nous allons suspendre la séance, laisser partir nos témoins puis reprendre la séance à huis clos pour discuter de l'ébauche de rapport.
Madame la ministre, je crois savoir que vous avez une déclaration liminaire. Je vous prierais de vous en tenir à 10 minutes. Si vous dépassez le temps qui vous est alloué, je vais vous interrompre et vous demander de conclure, de sorte que les membres du Comité aient suffisamment de temps pour vous poser leurs questions.
Cela dit, madame la ministre, la parole est à vous.
:
Merci, monsieur le président et chers collègues.
Je suis aujourd'hui accompagnée de mon sous-ministre, ainsi que de Martha, agente du Bureau du Conseil privé.
[Français]
Aujourd'hui, j'ai le plaisir de vous parler de la manière dont le gouvernement veut s'assurer que le statut de tous les membres de l'équipe ministérielle du premier ministre est égal, et ce, tout en conservant la souplesse qui permet au gouvernement de respecter les engagements qu'il a pris auprès des Canadiennes et des Canadiens.
[Traduction]
La Loi sur les traitements autorise le paiement sur le Trésor d'un salaire de ministre aux personnes nommées à l'un des postes de ministres énumérés dans la loi. Actuellement, il y a 35 postes de ministres énumérés dans la Loi sur les traitements, y compris le poste de premier ministre. De temps à autre, la liste des postes de ministres énumérés dans la Loi sur les traitements est modifiée de façon à ce qu'elle s'arrime aux priorités du gouvernement en place et aux préférences du premier ministre en ce qui touche la composition du Cabinet. II ne s'agit pas d'une nouvelle pratique. En effet, une loi modifiant la Loi sur les traitements a été adoptée en 2005, en 2012 et en 2013.
[Français]
Le Canada a besoin d'un gouvernement moderne, polyvalent et souple, qui est organisé de manière à lui permettre de respecter ses priorités et ses engagements. Les modifications proposées nous aident à accomplir cet objectif.
[Traduction]
Le projet de loi supprime les distinctions administratives et met sur un pied d'égalité le statut de tous les ministres du Cabinet actuel en ajoutant à la Loi sur les traitements cinq postes de ministre qui remplaceront cinq postes de ministre d'État actuels. Les ministres d'État ont toujours été considérés comme des ministres « de second plan » parce que, très souvent, ils sont nommés pour aider d'autres ministres auxquels incombe la responsabilité d'un ministère. Cette façon de faire et de fonctionner ne convient pas au contexte actuel parce qu'elle ne tient pas compte de l'importance de la question en cause ni de la valeur de l'égalité pour notre et notre gouvernement de façon générale.
[Français]
Les cinq nouveaux postes de ministre qui doivent être ajoutés à la Loi sont les suivants: ministre de la Francophonie, ministre de la Petite Entreprise et du Tourisme, ministre des Sciences, ministre de la Condition féminine et ministre des Sports et des Personnes handicapées.
[Traduction]
II s'agit de postes importants assortis d'un rôle et de responsabilités dignes de ministres à part entière.
La ministre du Développement international et de la Francophonie poursuit l'engagement ferme et soutenu du Canada à l'égard des 80 États et gouvernements membres de la Francophonie. Ensemble, ces derniers forment plus du tiers des membres des Nations unies et représentent une population de plus de 890 millions de personnes dans le monde, dont 220 millions de francophones.
La ministre de l'Innovation des Sciences et du Développement économique contribue à la compétitivité du Canada dans une économie mondiale et fondée sur le savoir en appuyant la recherche scientifique et l'intégration des questions scientifiques dans les décisions du gouvernement au chapitre des politiques et des investissements. La ministre des Sciences est responsable de nombreux programmes de financement à caractère scientifique, comme le programme des chaires de recherche du Canada et de plusieurs organisations telles que le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie. L'innovation est l'une des grandes priorités de notre gouvernement, et les sciences nous permettront de continuer à bâtir une économie prospère et durable sur le plan environnemental.
La ministre des Sports et des Personnes handicapées s'emploie à promouvoir la santé des Canadiens au moyen du sport et des loisirs, et à offrir une meilleure accessibilité et de meilleures possibilités aux Canadiens vivant avec un handicap. On a confié au ministre la tâche d'élaborer une loi visant à transformer la façon dont le gouvernement du Canada aborde la question de l'accessibilité. La ministre est responsable de nombreux programmes de financement, dont le Fonds pour l'accessibilité.
La ministre de la Condition féminine défend l'égalité des sexes, aborde les questions sur la violence faite aux femmes, fait avancer la prospérité et la sécurité économique des femmes et s'emploie à accroître la représentation des femmes dans les rôles de chefs de file et de décideurs.
Dans le cadre de mon rôle de ministre de la Petite entreprise et du Tourisme, j'appuie les petites entreprises canadiennes, qui représentent le pilier de notre économie, en les aidant à prospérer grâce au commerce et à l'innovation afin de créer des emplois, de soutenir les collectivités et de lancer des entreprises de calibre mondial. Je m'emploie aussi à faire croître l'industrie touristique en mettant le Canada en valeur comme destination de classe mondiale auprès des touristes internationaux.
Comme vous pouvez le constater, ces portefeuilles sont importants pour notre économie, pour les Canadiens et pour leur gouvernement. Faire officiellement des responsables de ces portefeuilles des ministres à part entière témoigne de l'importance de ces cinq postes et des attentes à l'endroit de leur titulaire. Lorsque ces postes seront ajoutés à la Loi sur les traitements à la suite de l'adoption du projet de loi , les décrets par lesquels ces ministres sont désignés pour aider d'autres ministres seront abrogés, et la loi confirmera ce que ces ministres sont en pratique: des ministres à part entière.
Je tiens à prendre un moment pour aborder la question du coût. Le coût associé au Cabinet actuel ne changera pas à la suite de l'adoption du projet de loi . Seul le mécanisme de paiement sera modifié. Permettez-moi de m'expliquer. Les ministres dont le poste est énuméré dans la Loi sur les traitements reçoivent leur salaire de ministre au titre de cette loi, qui est payable sur le Trésor. Les ministres nommés au titre de la Loi sur les départements et ministres d'État reçoivent un salaire déterminé par le et payé au moyen des crédits ministériels applicables, comme les lois de crédits annuels. II s'agit du cadre législatif utilisé depuis plus de deux décennies. Lorsque le projet de loi C-24 aura été adopté, les anciens ministres d'État seront nommés au titre de la nouvelle Loi sur les traitements et seront payés au titre de cette loi.
Les 30 membres de l'équipe ministérielle du reçoivent déjà le même salaire de ministre. II en est ainsi depuis notre premier jour en poste, et cela ne changera pas à la suite de l'adoption de ce projet de loi.
Le projet de loi crée un cadre qui permettra à ces ministres de continuer à compter sur le soutien des ministères pour mener à bien leurs responsabilités. II n'est pas nécessaire de créer de nouveaux ministères dans le contexte de cette loi.
Le projet de loi augmentera le nombre de ministres qui pourraient se voir verser un salaire de ministre au titre de la Loi sur les traitements; ce nombre pourrait passer de 35 à 37, y compris le , ce qui représente deux postes de ministre de plus qui recevraient un traitement payable sur le Trésor. Toutefois, permettez-moi de souligner que le premier ministre peut nommer 34 ministres au titre de la Loi sur les traitements en vigueur, mais qu'il a nommé seulement 30 personnes au Cabinet. Ce projet de loi ne vise pas fondamentalement à augmenter la taille du Cabinet. Il vise simplement à officialiser dans une loi l'égalité de statut du cabinet actuel et à moderniser la loi pour que les cabinets soient plus souples et adaptables à l'avenir.
[Français]
Les modifications figurant dans le projet de loi ne concernent pas seulement le respect des priorités du gouvernement dans l'immédiat. Nous voulons aussi nous assurer que les futurs ministères auront une structure qui pourra leur permettre de répondre aux nouvelles priorités.
[Traduction]
Pour accroître la flexibilité du gouvernement, le projet de loi ajoutera trois postes de ministre sans titre à la Loi sur les traitements. Le titre de ces postes pourra être choisi à la discrétion du premier ministre pour faire état des priorités du moment. Ainsi, le premier ministre pourra modifier son Cabinet et les postes au sein de celui-ci pour répondre aux priorités ou aux défis changeants auxquels doit faire face le pays.
Le regroupement de tous les organismes de développement régional sous un seul portefeuille, soit celui du ministre responsable du développement économique national en est un autre exemple. L'expertise régionale et nationale est maintenant regroupée sous un même toit et travaille en collaboration. Cela crée une meilleure dynamique et de meilleures possibilités afin d'atteindre des objectifs plus grands et procure la flexibilité nécessaire pour avoir une incidence réelle dans les collectivités partout au Canada.
Tous les organismes de développement régional continueront de remplir leur mandat, qui est d'aider les petites et moyennes entreprises à devenir plus innovatrices, plus productives et plus axées sur l'exportation. Ils continueront à travailler avec les collectivités et les organismes de développement régional afin de repérer et de générer des débouchés pour favoriser la croissance économique locale. Ils continueront d'offrir des programmes et services aux entrepreneurs et aux collectivités qui misent sur les avantages compétitifs régionaux distincts pour aller de l'avant. La collaboration de l'ensemble des organismes régionaux assurera la cohésion entre eux et contribuera à la croissance de l'économie et produira des résultats pour les Canadiens dans toutes les régions du pays.
Le fait qu'ils rendront tous compte au Parlement par l'intermédiaire du ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique permet de mettre en valeur le rôle important que le développement économique joue dans les régions du Canada.
[Français]
Enfin, le projet de loi modifie aussi l'appellation légale de ministre de l'Infrastructure, des Collectivités et des Affaires intergouvernementales pour celle de ministre de l'Infrastructure et des Collectivités. Ce changement tient compte du fait que le premier ministre assume la fonction de ministre des Affaires intergouvernementales.
[Traduction]
Pour terminer, ces changements rendent officiel ce qui est déjà en pratique depuis l'entrée en vigueur du gouvernement. Le Cabinet du est un groupe formé de membres égaux, et des mesures non législatives ont déjà été prises pour reconnaître l'égalité de statut de ces membres. Ces modifications répondent aux contraintes administratives de la loi en vigueur et permettent de mettre à jour la structure du Cabinet d'après son fonctionnement actuel.
Nous croyons fermement qu'un Cabinet moderne qui met l'accent sur l'égalité, l'équité et la flexibilité produira de meilleurs résultats pour tous les Canadiens.
Je tiens à remercier tous les honorables membres du Comité d'avoir pris le temps de m'écouter et de m'avoir invitée à faire part de mon point de vue sur ce projet de loi. J'attends avec intérêt vos commentaires et je répondrai à vos questions avec plaisir.
Sur ce, je vous remercie, monsieur le président.
:
Eh bien, la ministre a dit que c'était depuis le premier jour, et j'accepte donc cela.
J'aimerais revenir aux ministres. Nous avons beaucoup entendu parler du fait qu'ils étaient tous égaux. Mardi dernier, une éminente professeure a comparu devant le Comité et à son avis, ce que fait votre gouvernement est de mauvaise foi — elle a dit que c'est l'expression qu'elle voulait utiliser. Elle parlait de l'égalité au sein du Cabinet.
Vous confirmez en quelque sorte ma question, c'est-à-dire que j'aimerais savoir si la a les mêmes pouvoirs qu'un autre ministre, par exemple le . Nous voyons également cela dans les responsabilités et dans les budgets. Nos amis des Comptes publics ont comparu juste avant nous, et nous avons examiné les dépenses. Le , qui signe aussi des rapports, a dépensé 2 millions de dollars. La a dépensé 885 000 $ dans son budget, vous avez dépensé 837 000 $ et Patrimoine canadien a dépensé 1,9 million de dollars. Le ministère des Sports a dépensé 770 000 $ sous la direction de la , les ministres et ont dépensé 900 000 $. Il semble qu'on leur confie des responsabilités précises, et pas seulement des pouvoirs.
J'aimerais maintenant aborder les changements apportés dans le cadre du développement économique. Vous avez dit que c'était mieux pour les régions, mais j'aimerais lire quelques commentaires formulés par des parties intéressées. La Presse, par exemple, soutient que les fabricants et les exportateurs québécois de la Chambre de commerce sont satisfaits. Toutefois, les ministres de Montréal s'inquiètent du sort de l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec, qui semble avoir été reléguée aux oubliettes. Dans les systèmes précédents, les dirigeants d'entreprises profitaient d'une oreille attentive à Ottawa.
Voici une citation du Cape Breton Post:
Selon son influence politique, quelle attention le ministre accordera-t-il au Cap-Breton? Peu d'attention, selon White. Plus on pousse ces organismes vers les grands centres comme Toronto, Ottawa ou peut-être Montréal pour prendre leurs décisions, moins ils sont à l'écoute des régions qu'ils tentent d'aider le plus.
Notre temps est limité, mais j'ai neuf pages de citation de diverses parties intéressées, notamment des parties intéressées qu'ont entendues vos députés de la côte Est lors de diverses tables rondes. Je tente seulement de comprendre comment vous pouvez dire que c'est mieux pour les régions, lorsque vous éliminez la contribution directe des parties intéressées des régions.
Nous pouvons peut-être revenir sur les nouveaux ministères à part entière: ceux de la Francophonie; des Sciences; de la Petite Entreprise et du Tourisme; des Sports et des Personnes handicapées; et de la Condition féminine. Je ne crois pas que quiconque ici présent — du moins, je l'espère — ne conviendrait pas que ces ministères méritent le soutien entier que reçoivent les ministères. Ils méritent d'avoir les mêmes ressources que tout autre ministère. Sans l'adoption du projet de loi , ce soutien, ces ressources, l'octroi de moyens d'agir et le pouvoir d'accomplir ce travail important pour les Canadiens dans ces différents dossiers n'existeraient tout simplement pas.
Par conséquent, dire que le projet de loi n'a pas de raison d'être équivaut presque à dire que la francophonie, ce n'est pas important; que les sciences n'ont pas d'importance. Cela équivaut à dire que nous ne nous soucions guère des petites entreprises et du tourisme, des sports et des personnes handicapées ou de la condition féminine. Je sais que personne ici ne pense ou ne dirait une telle chose, et je crois simplement que nous voulons nous assurer que nous comprenons que l'adoption de projets de loi est nécessaire dans le modèle de Westminster pour que des ressources soient autorisées et allouées comme l'entend gouvernement en place. Voilà pourquoi nous sommes réunis aujourd'hui: il s'agit d'un volet du processus législatif.
Je ne crois pas qu'il s'agisse d'une perte de temps et d'un gaspillage des ressources parlementaires. En fait, il s'agit d'une utilisation essentielle de ces ressources. S'il n'y avait pas de Comité, s'il n'y avait pas de première, deuxième et troisième lecture à la Chambre, rien de cela ne serait fait. On ne peut pas simplement donner un coup de baguette magique et avoir un décret présidentiel comme dans certains gouvernements, et obtenir des résultats. Le processus législatif, mon ami, est fastidieux et nécessite des ressources, du temps et des efforts, mais il est important, nécessaire et, en fait, essentiel à notre démocratie.
Monsieur le président, je voulais seulement m'assurer que tout le monde ici présent comprend ce que nous faisons et comprend le processus.
Je ne sais pas si vous avez des observations à faire sur le processus, madame la ministre.
:
Non, ma question était seulement générale.
Sur la prestation de conseils, revenons en arrière et donnons suite à certaines questions. M. Drouin a formulé des observations sur le gouvernement antérieur et cité des chiffres. En fait, sur l'efficacité antérieure du gouvernement, il était à côté de la question. La a parlé de l'approbation pangouvernementale et de l'approche pangouvernementale, mais nous avons oublié de parler, ou je ne l'ai pas entendue en parler, des responsabilités ni de l'efficacité.
Voici un extrait qui provient du sous-comité de l'innovation du caucus de l'Atlantique du Parti libéral fédéral, en mai dernier, qui s'inquiétait de la croissance ralentie des entreprises en raison des délais de traitement des dossiers, cause d'inefficacité et d'incertitude. On y lisait aussi que des entreprises avaient dû obtenir un financement provisoire, en attendant le financement de l'Agence de promotion économique du Canada atlantique et que ces circonstances perturbaient le développement des entreprises.
Ensuite, le passage qui devrait préoccuper tout gouvernement: « [...] la perception chez certains que les temps standard de traitement des dossiers » — tâche maintenant centralisée — « à l'Agence ont été multipliés environ par trois au cours 18 derniers mois et que la nécessité d'obtenir l'approbation du ministre retarde inutilement le processus. Par exemple, un délai de traitement de 30 jours est maintenant passé à 90 jours ».
On lit ensuite: « ... la centralisation des décisions n'est pas bien vue, parce qu'elle diminue l'agilité des programmes ».
Le sachant, que proposeriez-vous, dans le poste que vous occupez, au ministre pour une centralisation plus efficace, ramenée à la normale, et redonner aux intervenants des régions une influence nationale?
Le travail entourant le projet de loi visait en partie à préciser pourquoi il était nécessaire et pourquoi il était important que le Parlement y consacre du temps. Nous avons entendu précédemment qu'une des raisons est d'harmoniser les dispositions législatives avec les pratiques actuelles du gouvernement.
Précédemment, j'ai posé des questions à savoir pourquoi nous faisons cela dans le cas des ministres chargés du développement économique régional, et non dans le cas des divers types de ministres. Le gouvernement n'utilise pas de ministres d'État, alors on peut présumer que si vous vouliez que le projet de loi en traite, vous vous débarrasseriez de cela, surtout s'il y a une objection de principe aux ministres d'État. C'est ce qui semble ressortir du débat sur la question de savoir si on aura un conseil des ministres à un niveau ou à deux niveaux.
Ce n'est pas clair, mais je ne m'attends pas à ce que vous répondiez à cela. C'est une observation plutôt qu'une question.
L'autre aspect du projet de loi semble être l'égalité des ministres, et j'essaie de comprendre le sens de l'égalité qui s'applique, parce que cela ne m'apparaît pas clair. Je pense qu'il y a une réponse superficielle, et c'est que c'est bien de se faire appeler « ministre », plutôt que « ministre d'État ». Les gens nous prennent plus au sérieux.
Quoi qu'il en soit, ce que le leader parlementaire du gouvernement nous a dit, c'est qu'avec ce projet de loi, les cinq ministères dont il est principalement question dans le débat — même s'il y en a maintenant un sixième, avec le ministre des Services aux Autochtones, qui est un ministre d'État — ont à leur tête des ministres chargés d'assister des ministres. L'une des choses que le projet de loi va accomplir, c'est qu'il n'y aura plus de ministres chargés d'assister d'autres ministres. Est-ce bien le cas? Est-ce l'un des objectifs du projet de loi C-24? Éliminer les cas où d'autres ministres sont décrits comme étant chargés d'assister les ministres de plein exercice?
:
Voici ce que j'essaie de comprendre. Dans la structure d'Affaires mondiales, vous avez le ministre des Affaires étrangères, soit le ministre qui « occupe sa charge à titre amovible. Il assure, au Canada comme à l'étranger, la direction et la gestion du ministère ».
Puis il y a d'autres ministres aux Affaires mondiales.
« Est nommé à titre amovible... un ministre du Commerce international, chargé d'assister le ministre dans l'exercice de ses attributions en matière de commerce international. »
« Est nommé à titre amovible... un ministre du Développement international » dont le travail est « d'assister le ministre dans l'exercice de ses attributions relatives au développement international, à la réduction de la pauvreté et à l'aide humanitaire. »
Ailleurs, on dit: « Les ministres nommés en application des articles 3 et 4 », autrement dit, les deux sous-ministres, « exercent leurs attributions avec l'accord du ministre », soit le ministre des Affaires étrangères.
Il y a manifestement une hiérarchie au sein d'Affaires mondiales. Le ministre des Affaires étrangères est le ministre responsable. Les deux autres ministres sont là pour assister le ministre, mais ils ont besoin de l'approbation de ce ministre pour faire des choses. Si le but du projet de loi est d'éliminer la hiérarchie au sein du Cabinet, ce projet de loi ne devrait-il pas aussi modifier la structure d'Affaires mondiales de sorte que le ministre du Commerce international et le ministre du Développement international soient des ministres indépendants qui n'ont pas besoin de l'approbation du ministre des Affaires étrangères pour le travail qu'ils accomplissent?
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Merci, monsieur le président, merci, chers collègues.
Je ne pense pas que la volonté d'examiner la question posera problème.
Les réformes fiscales ont des répercussions sur toutes les circonscriptions, et certainement sur la majorité des créateurs d'emplois de ma province et de toutes les provinces canadiennes. Cela ne fait aucun doute. Chaque député, peu importe son poste ou son parti, a reçu une multitude d'appels, de lettres et de courriels faisant part de préoccupations liées aux réformes fiscales proposées.
Une des préoccupations, c'est que le gouvernement a lancé cela aux entreprises en juillet, au beau milieu de l'été. Il a fait la même chose avec d'autres mesures, d'ailleurs, par exemple dans le milieu de l'agriculture, avec la politique stratégique nationale et le Guide alimentaire canadien. Il a donc lancé cela au beau milieu de l'été, quand les gens ne sont pas là, quand les familles peuvent passer du temps ensemble et faire ce qu'elles ont envie de faire durant l'été au Canada, et il a prévu une période de consultation de 75 jours.
Je pense qu'il a oublié... Je ne suis pas certain pourquoi. Dans le milieu de l'agriculture, c'est énorme. L'été est une période très occupée pour les agriculteurs, qui sont en train de finir les plantations. Les éleveurs sont en plein dans les moissons, et évidemment, pendant tout l'été, nombre de cultures sont récoltées. Puis, de mettre fin aux consultations en octobre, ce qui est plutôt intéressant, juste après que les enfants retournent à l'école... Les petites entreprises sont en train de planifier pour l'année. Elles se préparent pour les saisons à venir, et bien sûr, les agriculteurs sont en plein dans la récolte principale.
Nous avons tous entendu les préoccupations des entreprises de tout type concernant les réformes fiscales, surtout par rapport au ciblage des propriétaires de petites entreprises. Si je me souviens bien, deux tiers des propriétaires de petites entreprises touchent un salaire d'environ 63 000 $ à 70 000 $ par année. Le gouvernement a choisi de cibler ces personnes, ces familles... J'aimerais beaucoup amener l'opposition dans toutes les petites entreprises familiales que vous ciblez et qui sont angoissées parce qu'elles ne savent pas quoi faire, qu'elles travaillent en agriculture ou qu'elles dirigent une entreprise de réparation et de vente de bicyclettes ou qu'elles exploitent un Tim Hortons ou un McDonald. En Ontario, de nombreuses mesures prises par le gouvernement libéral de la province aggravent la situation.
Ce qui est intéressant et ce qui me dérange vraiment, c'est que les gens me demandent: « Et le et le , eux? Ils sont multimillionnaires. Que paient-ils de plus? » Je leur réponds: « En ce moment, avant que le gouvernement apporte des changements, la mesure n'a aucune incidence sur eux. C'est seulement vous qui êtes touchés. » Cela les frustre davantage et ils déclarent: « Mais il parle de la classe moyenne. » Je réponds: « Oui, presque tous les jours, puis il s'en prend à vous dès qu'il en a l'occasion. Il vous a donné plus d'argent pour la garde d'enfants, c'est vrai, mais si vous revenez en arrière, vous constaterez que vous, la classe moyenne » — c'est le terme que le gouvernement emploie, mais je préfère parler des travailleurs canadiens à revenu moyen — « vous payez environ 800 $ de plus qu'avant son entrée en fonction. » C'est une source d'inquiétude.
C'est une des raisons pour lesquelles nous en sommes là.
Une autre raison, monsieur le président, mesdames et messieurs, c'est que le gouvernement libéral a fait preuve d'incompétence parce qu'il a déclaré qu'il augmenterait les impôts pour générer des revenus.
Il ne parle pas de ce que disent les économistes et les comptables professionnels de ma circonscription. Ils sont sûrement aussi sages que ceux qui conseillent le gouvernement, mais ces hommes — et ces femmes, franchement, qui sont formidables aux séances publiques — soulèvent de graves préoccupations par rapport aux répercussions des réformes sur les familles. Nous ne parlons pas ici des multinationales du domaine public. Ce ne sont pas les sociétés de l'indice TSX. Non, non, ce sont les entreprises que vous voyez lorsque vous conduisez le long de la rue principale, que vous soyez à Toronto, à Hamilton, à Fredericton, à London, à Strathroy-Caradoc ou à Wallaceburg dans ma région. Ce sont les gens que vous voyez dans la rue, mesdames et messieurs. Ce sont les gens qui ont des entreprises d'ingénierie ou de fabrication le long...
Pour revenir à l'incompétence, les gens disent: « Mais ils nous ont dit... et nous les avons crus. Quand ils ont été élus, ils ont promis... » De fait, ils ont promis à chaque séance que nous aurions un petit déficit de 10 millions de dollars. Maintenant, ce déficit va doubler ou tripler, mais le gouvernement maintient: « Ne vous inquiétez pas parce que nous allons augmenter le taux d'imposition du 1 % le plus riche de la population. Nous allons prendre l'argent des riches et vous le donnez. »
Le gouvernement espérait que cette mesure lui rapporterait quelque 2 milliards de dollars, mais en réalité, lorsqu'on augmente les impôts, c'est le contraire qui se produit, alors au lieu d'avoir touché 2 milliards de dollars, il a perdu des recettes s'élevant à 1 milliard de dollars. Au lieu d'avoir un surplus, il a un déficit.
Les libéraux ont promis aux petites entreprises qu'ils diminueraient le taux d'imposition des sociétés pour l'amener à 9 %. J'attends que le concrétise aussi cette promesse, mais il n'a rien mentionné à cet égard. Il n'en a pas parlé aux petites entreprises. Il ne l'a tout simplement pas fait. À la place, il veut imposer des réformes qui protègent l'élite et qui protègent ceux qui n'ont pas à s'inquiéter, alors voilà.
Je pense que c'est une préoccupation pour chacun d'entre nous. Nous devons tous savoir quelles pourraient être les conséquences; je suis certain que mes amis d'en face veulent aussi le savoir. Je ne sais pas comment nous pouvons parler à ces gens sans leur donner... Toutes sortes d'histoires circulent actuellement, mais personne ne donne de détails. Cela nous aidera.