:
Merci, monsieur le président.
Bonjour.
[Français]
Je suis très heureux d'être ici pour me présenter et répondre à vos questions relativement au poste de président de la Commission de la fonction publique du Canada.
Comme vous le savez, la Commission a une longue et prestigieuse histoire en tant qu'institution de la fonction publique. Il y a plus de 100 ans, le Parlement a adopté une loi qui a créé la Commission afin que les Canadiennes et les Canadiens puissent être servis dans les deux langues officielles par une fonction publique représentative de la diversité canadienne, hautement compétente, nommée sur la base du mérite et qui fait preuve d'impartialité politique.
[Traduction]
Avec le temps et grâce à l'adoption et à la mise en oeuvre de modifications législatives telles que la modernisation de la Loi sur l'emploi dans la fonction publique en 2003, le mandat de la Commission de la fonction publique est resté très clair: nommer ou faire nommer à la fonction publique, conformément à la loi, des personnes appartenant ou non à celle-ci; effectuer des enquêtes et des vérifications conformément à la loi; et appliquer les dispositions de la loi concernant les activités politiques des fonctionnaires et des administrateurs généraux.
[Français]
J'aimerais maintenant vous fournir quelques renseignements concernant mes antécédents et la raison pour laquelle je crois avoir de solides qualifications qui conviendraient à cet important poste de direction.
Ma carrière dans la fonction publique s'étend sur près de 35 ans. En fait, ma première expérience dans la fonction publique remonte à mai 1982, alors que j'ai été embauché comme étudiant dans le cadre de l'ancien programme d'emplois d'été axés sur la carrière, au sein de ce qui était à l'époque le ministère de l'Industrie et du Commerce.
Je dois admettre qu'il ne s'agissait pas de mon premier choix. J'avais travaillé dans le secteur minier pour payer mes études jusque là, mais mon expérience cet été-là a changé ma vie: j'ai su que j'avais trouvé ma vocation.
[Traduction]
Depuis, j'ai eu le privilège de travailler dans une douzaine de ministères différents, remplissant de nombreuses fonctions différentes. J'ai collaboré avec des agents d'exécution de programmes, des gardes de parc, des attachés administratifs, des analystes de politique, des inspecteurs, des spécialistes en communication, des agents de réglementation, des agents de développement économique, des experts en sport, des scientifiques, des diplomates, des spécialistes en technologies de l'information, des comptables et des conseillers en ressources humaines. Tous ces rôles étaient très différents les uns des autres, mais avaient tous en commun l'engagement à l'excellence au service du pays et de ses citoyens. J'ai également travaillé avec des fonctionnaires dévoués dans toutes les régions du Canada, desservant diverses populations. J'ai été particulièrement impressionné par nos employés des territoires, qui travaillent en étroite collaboration avec les Autochtones canadiens pour répondre à leurs besoins et à leurs aspirations.
[Français]
J'ai aussi une expérience de 30 ans dans des postes de gestion.
J'ai eu la responsabilité principale des ressources humaines d'un grand ministère, Santé Canada, de même que de celles d'un plus petit organisme, le Conseil privé. Un défi commun à ces deux organismes était d'aider les employés, les gestionnaires et les professionnels des ressources humaines à ne pas se perdre dans la complexité de notre système de dotation. C'est pourquoi j'étais un ardent partisan de la modernisation de notre législation sur les ressources humaines au début des années 2000. Dans le cadre de cette initiative, j'ai codirigé, avec un représentant des agents négociateurs, l'élaboration de nouvelles lignes directrices pour les comités de consultation patronale-syndicale et pour le codéveloppement en milieu de travail. Ces lignes directrices ont été adoptées en 2003, en même temps que les amendements à la Loi sur l'emploi dans la fonction publique.
[Traduction]
J'ai également participé à un certain nombre d'initiatives de changement à grande et à petite échelle, qui avaient d'importantes répercussions sur les ressources humaines, y compris la création du ministère du Patrimoine canadien en 1993. Vers le milieu des années 1990, j'ai dirigé le travail de création de Parcs Canada, à titre d'agence distincte, ce qui comprenait l'élaboration des plans, des politiques et des systèmes de ressources humaines. C'était un projet assez complexe parce que Parcs Canada est une grande organisation comptant des milliers d'employés dans toutes les régions du pays, de même que dans de nombreuses petites localités isolées. J'ai travaillé en étroite collaboration avec une multitude d'intervenants, allant des représentants des organismes centraux aux agents de négociation, afin d'élaborer un régime d'employeur distinct pour la nouvelle agence. Ce régime a fini par être adopté par voie législative.
[Français]
J'ai aussi occupé le poste d'administrateur général possédant l'autorité générale et les responsabilités afférentes aux questions de ressources humaines.
Même si CanNor était une petite agence, la gestion dans le Nord comportait certains défis. L'un deux portait sur le recrutement, le perfectionnement professionnel et le maintien en poste d'employés autochtones. Dans ce contexte, j'ai travaillé en étroite collaboration avec des collègues d'autres ministères et organismes ayant des employés au Nunavut, ainsi que la Commission de la fonction publique et l'École de la fonction publique du Canada afin de créer un programme novateur appelé Projet sur l’apprentissage et le perfectionnement des Inuits. Grâce à cette initiative, des citoyens inuits du Nunavut ont bénéficié d'affectations et de perfectionnement dans des ministères et des organismes fédéraux. Ils ont reçu une série d'outils d'apprentissage et du mentorat adaptés aux particularités culturelles et ont réussi à remplir les conditions requises pour des postes fédéraux, à la fin de la période de 18 mois du projet pilote. Après évaluation, ce projet a été reconduit avec une nouvelle cohorte.
[Traduction]
Même si je n'ai pas travaillé à la Commission de la fonction publique, vous aurez noté qu'au fil des ans, j'ai eu des contacts étroits avec elle ainsi qu'avec d'autres organismes fédéraux ayant des responsabilités dans le domaine des ressources humaines. Dans mon poste le plus récent au ministère du Patrimoine canadien, j'ai eu le privilège de faire partie du comité consultatif du sous-ministre à la CFP. Le comité conseille la Commission sur l'élaboration et la mise en oeuvre de son programme de modernisation. Ainsi, mes collègues et moi avons beaucoup appuyé la nouvelle orientation en dotation, qui a été adoptée et mise en place il y a un peu plus d'un an.
J'espère que ce bref aperçu de mes antécédents montre que j'ai acquis beaucoup d'expérience et de connaissances qui me seront directement utiles dans mes fonctions de président de la Commission de la fonction publique.
[Français]
Avant de terminer, j'aimerais parler brièvement de mes priorités pour la Commission de la fonction publique. Tout d'abord, comme je suis conscient que j'ai beaucoup à apprendre, ma priorité serait de nouer le dialogue avec les commissaires, les employés, les membres de l'équipe de la haute direction et tous les employés de la Commission, et de les écouter. Je sais que mes prédécesseurs ont fait un excellent travail pour promouvoir l'innovation au sein de la Commission et je voudrais m'appuyer sur les changements positifs qui ont déjà été faits.
Toutefois, je sais que nous pouvons faire beaucoup plus en modernisant notre approche en matière de dotation, tout en protégeant simultanément le principe du mérite et en préservant le caractère professionnel et non partisan de la fonction publique.
[Traduction]
Nous savons que beaucoup de fonctionnaires quitteront la fonction publique dans les prochaines années et que ce sera l'occasion de recruter et de perfectionner une nouvelle génération d'employés fédéraux. J'espère que nous pourrons attirer des Canadiens de tous les milieux pour les amener à servir le pays et que la fonction publique de demain reflétera fidèlement le Canada d'aujourd'hui, d'un océan à l'autre. Venant moi-même d'une petite collectivité du Nord de l'Ontario, je sais qu'il y a, dans tous les coins du pays, des Canadiens talentueux qui seraient très heureux d'avoir l'occasion d'entrer dans la fonction publique fédérale. Les systèmes et les activités de dotation de la CFP doivent permettre de tirer parti de ce bassin de talents aussi riche que varié.
[Français]
Nous devons aussi redoubler d'efforts pour faire de la fonction publique une organisation modèle en matière d'accessibilité. Nous devons surpasser les exigences minimales qui s'appliquent aux accommodements et modifier nos organismes et nos espaces de travail pour qu'ils puissent tirer profit de l'énorme potentiel que recèlent les personnes handicapées.
[Traduction]
J'aimerais aussi trouver des moyens novateurs d'attirer et de garder de jeunes Canadiens dans la fonction publique. Compte tenu de mon expérience personnelle, j'ai toujours été un grand partisan de l'emploi d'étudiants. Je crois que nos milléniaux ont des compétences qui peuvent nous aider à transformer la fonction publique. Pour ces jeunes qui ont grandi dans un monde numérique, le concept d'un gouvernement ouvert est tout naturel, de même que l'utilisation efficace des médias sociaux.
Dans mes fonctions actuelles, je trouve extraordinaire le potentiel de l'analyse des données comme moyen de repenser la gestion de nos programmes et activités afin de mieux servir les Canadiens. Pour réussir à recruter et à garder de telles compétences, nous devons trouver des moyens beaucoup plus efficaces de doter nos postes sans compromettre le principe du mérite. Le temps qu'il nous faut actuellement pour doter un poste est une source de frustration tant pour les candidats que pour les employés et les gestionnaires. De plus, cela ne nous permet pas de bien servir le public.
[Français]
Enfin, j'aimerais aussi accorder une grande priorité aux langues officielles. Une des valeurs fondamentales de la fonction publique est le respect de nos deux langues officielles et notre engagement à servir les Canadiennes et les Canadiens dans la langue de leur choix. Nous avons fait des progrès importants dans ce domaine depuis que je me suis joint à la fonction publique, mais nous avons encore des défis. Nos méthodes d'évaluation des compétences linguistiques doivent être adaptées, grâce aux progrès technologiques, et nous devons activement promouvoir le bilinguisme dans nos activités de recrutement.
[Traduction]
J'ai hâte de travailler avec les équipes professionnelles de femmes et d'hommes dévoués de la CFP à la réalisation de ces objectifs prioritaires. Je m'efforcerai aussi d'établir des relations avec nos nombreux intervenants, y compris les agents négociateurs et les administrateurs généraux des plus de 70 ministères et organismes comptant près de 200 000 employés qui sont assujettis à la Loi sur l'emploi dans la fonction publique.
[Français]
En terminant, j'aimerais souligner la relation privilégiée qui existe entre le président de la Commission de la fonction publique et le Parlement. J'avoue que c'est un nouveau domaine pour moi et que j'aurai beaucoup à apprendre, mais c'est un rôle que j'ai bien hâte d'assumer. C'est avec plaisir que je travaillerais avec vous.
Merci. Je serai maintenant heureux de répondre à vos questions.
:
C'est une excellente question qui comporte beaucoup de volets. Il ne s'agit pas simplement de savoir comment attirer les jeunes, mais comment les retenir. Justement, il y avait un article sur ce sujet, ce matin, dans l'
Ottawa Citizen. Il montrait qu'il y avait beaucoup de barrières et d'enjeux à considérer.
Tout d'abord, en ce qui a trait au recrutement, je crois que les jeunes d'aujourd'hui sont intéressés à la fonction publique. Peut-être qu'ils ne nous connaissent pas bien. On doit être présent sur les campus. Moi-même je l'ai fait récemment. J'agis en tant que sous-ministre champion pour l'Université de l'École d'art et de design de l'Ontario à Toronto. Je suis allé sur le campus et j'ai rencontré à peu près une trentaine de jeunes. Pour la grande majorité d'entre eux, la fonction publique n'était pas vraiment une option. Ils ne voyaient pas vraiment comment la fonction publique pouvait répondre à leurs aspirations. Après avoir passé trois heures avec eux, il y en avait au moins quatre ou cinq qui avaient changé un peu leur opinion. Ils étaient ouverts à l'idée.
Il faut leur donner du travail intéressant. Il faut les attirer par des postes intéressants. Quand ils arrivent, il faut leur faire confiance. Parfois, je trouve que la hiérarchie, dans la fonction publique, étouffe l'innovation, particulièrement chez nos jeunes. Il s'agirait donc d'enlever certaines barrières, de donner accès aux jeunes aux leviers du pouvoir, à des rôles de décision et d'influence.
Personnellement, si je suis resté dans la fonction publique depuis 1982, c'est parce que quand je suis arrivé, on m'a donné du travail vraiment intéressant, qui pouvait me permettre de bâtir une carrière sur mes expériences et mes connaissances.
Un autre élément à considérer c'est comment on leur parle, comment on les aborde. Je pense que vous avez tous vu des annonces dans les journaux au sujet de postes disponibles à la fonction publique. C'est plate. C'est vraiment mal écrit. Ce n'est pas attirant du tout. On doit apprendre. On doit parler aux gens de Google, Amazon et autres compagnies du genre pour savoir comment ils réussissent à attirer des jeunes. D'ailleurs, il y a déjà du travail qui a été amorcé à la Commission pour changer cette approche pour qu'elle soit un peu plus attirante à l'égard de la jeunesse.
:
Il y a quand même plusieurs enjeux.
Je suis un peu inquiet par rapport à l'utilisation du français dans la fonction publique. On a fait beaucoup de progrès et il y a de plus en plus de postes bilingues. Les gens répondent aux exigences linguistiques minimales de ces postes. Néanmoins, je constate que le travail se fait généralement en anglais, même dans les ministères qui ont un caractère bilingue. Il faut qu'il y ait un leadership et qu'on puisse montrer l'exemple. C'est une responsabilité qui incombe aux anglophones et aux francophones. Tout le monde doit faire preuve de leadership, particulièrement mes collègues francophones qui hésitent à utiliser le français dans des discussions importantes. J'essaie de les y encourager, parce que même si cela prend 30 secondes de plus pour bien intervenir au sujet d'un enjeu, cela en vaut la peine. Cela en vaut également la peine pour nos collègues anglophones, qui peuvent ainsi apprendre le français.
En n'utilisant pas le français de façon régulière, on appauvrit cette langue dans la fonction publique et on finit par ne plus savoir comment dire certains termes et certains acronymes. On les dit en anglais et on finit toujours par utiliser cette langue. Pour moi, c'est un gros enjeu.
Dans mon rôle à la Commission de la fonction publique du Canada, j'aimerais revoir certaines de nos approches en matière d'évaluation des langues. Avec la nouvelle technologie, on peut faire des choses beaucoup plus intéressantes et trouver des façons d'encourager le maintien de la langue, une fois que les gens ont atteint les niveaux linguistiques.
J'aimerais aussi explorer la façon dont on peut recruter davantage de jeunes qui sortent des programmes d'immersion en langue française et qui suivent ensuite des cours universitaires. Lorsqu'ils ont terminé leurs études, il n'y a pas vraiment de façon de les recruter et de les encourager à devenir fonctionnaires. Il y a donc plusieurs choses qu'on pourrait faire de ce côté, et je peux vous assurer que ce sera une priorité pour moi.
:
Je vais être succinct et prompt.
Jeudi soir dernier, le secrétaire parlementaire, M. MacKinnon, et moi avons eu une belle discussion honnête et transparente. J'ai indiqué à M. MacKinnon que, selon les règles sur les marchés de l'État, la doit avoir reçu une lettre du ministère de la Défense nationale expliquant quelle exception est utilisée pour procéder à l'achat d'avions de chasse Super Hornet sans appel d'offres.
J'ai demandé au secrétaire parlementaire de nous montrer un papier du ministère de la Défense nationale signé par la démontrant qu'il y a un manque de capacité, tel que cela est prévu par la loi. Avec diligence et transparence, le secrétaire parlementaire m'a répondu ceci: « Le député cherche des preuves, et je vais laisser le ministère de la Défense nationale fournir les détails concernant cet écart de capacité. »
Jeudi soir, j'ai été extrêmement heureux de constater cette transparence du gouvernement. C'est pour cela que je dépose cette motion aujourd'hui. Comme le secrétaire parlementaire l'a si bien énoncé, c'est à la Défense nationale de nous faire part de cette preuve. J'aimerais donc que nous invitions au Comité le dans les plus brefs délais, c'est-à-dire avant la fin de la session, au moins avant le 30 mai 2017. C'est tout.
Monsieur le président, merci de m'avoir donné la possibilité de m'exprimer sur cet enjeu.
:
J'aimerais souligner deux aspects importants qui concernent une éventuelle carrière dans la fonction publique. L'un des deux risque de repousser les jeunes alors que l'autre devrait, au contraire, les attirer.
Comme vous l'avez précisé, en réponse à une question de M. Drouin, les jeunes savent aujourd'hui qu'ils vont occuper trois, quatre, cinq ou six emplois en 40 ans. Or la fonction publique, tout en offrant la possibilité de vivre diverses expériences, permet de suivre la même avenue sans devoir nécessairement changer d'emploi. Il serait intéressant de promouvoir cet aspect auprès des jeunes.
Toutefois, j'ai des craintes quant à leur intérêt pour la fonction publique, dans la mesure où, comme vous l'avez dit plus tôt, ce milieu demande un dévouement total, un sens du devoir et un respect envers la hiérarchie. Or aujourd'hui, dans un contexte de post-modernité, on tourne le dos à la hiérarchie.
Dans un article que j'ai lu, on disait que l'armée avait de plus en plus de difficulté à recruter des gens. Pour ma part, j'ai été membre des Forces armées canadiennes pendant cinq ans et j'en suis très heureux. Or étant donné que je n'ai que 31 ans, je connais les jeunes. Je sais que la hiérarchie et le sens du devoir ne sont pas ce qui les attire le plus. C'était là un commentaire plus qu'une question.
Cela dit, pensez-vous qu'il serait possible de présenter le sens du devoir, le dévouement, la continuité et le respect de la hiérarchie d'une façon susceptible d'attirer les jeunes?
C'est tout un défi, j'en conviens, mais j'aimerais entendre votre point de vue à ce sujet.
J'ai parlé de la langue de travail, et surtout de l'utilisation du français. Comme dirigeants, nous devons être en mesure de montrer notre engagement envers le bilinguisme. Dans un monde de plus en plus branché, cela s'applique aussi à la fonction publique. Nous travaillons de plus en plus d'une manière qui relie des régions, des secteurs et des ministères différents. Nous communiquons horizontalement. Il est inévitable dans ces conditions que des problèmes linguistiques se posent parce que nous mettons en rapport des employés régionaux de la côte Ouest et de la côte Est. Certains d'entre eux ont sans doute la capacité de travailler dans les deux langues officielles. On pourrait également inclure des gens du Québec, ce qui peut comporter des obstacles. Comment pouvons-nous recourir à la technologie, à différents outils ou à d'autres moyens pour affronter ce défi dans l'organisation?
Il y a un concept que j'aime bien, le bilinguisme passif. Tout le monde peut participer à la discussion tant qu'on comprend ce qui est dit dans l'autre langue, et chacun prend la parole dans la langue qu'il connaît le mieux. Si nous avions plus de bilinguisme passif, je crois que cela nous aiderait à surmonter quelques-uns de ces problèmes.
Je crois que nous avons également des difficultés quand les employés ont l'impression qu'ils ne sont pas supervisés dans la langue de leur choix ou qu'ils ont peur de le demander parce que leur superviseur n'est peut-être pas suffisamment bilingue. Il faudra examiner cette question et s'assurer qu'elle ne constitue pas un obstacle.
L'accès à la formation est un autre grand problème. Il y a quelque temps, des ressources de formation étaient disponibles à l'échelle centrale. Ce n'est plus le cas: il incombe maintenant à chaque ministère et organisme de trouver les ressources nécessaires. Certains ministères ont plus de fonds que d'autres, et quelques-uns ont trouvé des moyens très innovateurs d'assurer l'accès à la formation. La situation n'est pas uniforme dans la fonction publique. Je crois, encore une fois, que nous voudrons nous assurer que cela ne constitue pas un obstacle.
L'aspect positif, c'est qu'avec la technologie, nous disposons de moyens qui n'existaient pas il y a 20 ou 30 ans. Ainsi, les gens peuvent faire beaucoup de progrès par eux-mêmes pour atteindre et garder un certain niveau de maîtrise de la langue. Pour moi, le maintien des compétences linguistiques est probablement l'aspect le plus important. Nous dépensons beaucoup d'argent pour amener les gens à un certain niveau, que ce soit C-B-C ou B-B-B, mais s'ils n'utilisent pas régulièrement la langue seconde dans leur travail, ils commencent à l'oublier. Et, à leur test suivant, ils s'aperçoivent tout à coup qu'ils ne satisfont plus aux normes.
Je crois que ce sont là quelques-uns des défis. Encore une fois, certains aspects s'inscrivent dans le mandat de la Commission de la fonction publique, d'autres relèvent du Conseil du Trésor et beaucoup demeurent la responsabilité de chaque ministère ou organisme. J'aimerais travailler avec tous ces gens pour relever quelques-uns de ces défis.
Je m'excuse, monsieur le président, c'était une longue réponse, mais la question était très importante.