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Merci, monsieur le président.
L’amendement NDP-27 vise à supprimer toute référence aux « cyberopérations actives ». Je vais vous expliquer ma motivation et mon raisonnement.
Il est évident que le projet de loi est la concrétisation de la promesse électorale des libéraux, promesse sur laquelle ils se sont fait beaucoup de capital politique au cours de la dernière législature, soit d’appuyer le projet de loi conservateur de l’époque, le projet de loi à condition que les dispositions les plus inacceptables en soient retirées.
Cela étant — et nous reviendrons sur certains de ces éléments plus tard —, je ne crois pas que le projet de loi permette d'atteindre cet objectif. Cela étant dit, lors des consultations menées par le Comité et par le ministre, et lors du débat sur le projet de loi durant la dernière législature, le CST n’a évidemment jamais été consulté, puisqu'il est administré aux termes de la Loi sur la défense nationale dont le Comité ne s'occupe normalement pas. Je comprends que, compte tenu de la nouvelle réalité de la cybersécurité et des différents problèmes auxquels nous sommes confrontés au quotidien, cela soit devenu nécessaire.
Cependant, le CST n’a pas vraiment contribué aux consultations, mais vous avez vous-même, monsieur le président, reconnu que le CST s'est invité dans cette étude. Permettez-moi de souligner à nos amis du CST, que tout cela est tout nouveau. J'estime que le Comité n’avait pas nécessairement la mémoire institutionnelle nécessaire pour traiter adéquatement de tous les éléments de ce projet de loi omnibus. De nombreux témoins ont même indiqué qu'ils devaient limiter leurs remarques à une partie seulement du projet de loi, compte tenu de sa taille et de sa portée.
Pour cette raison, et sans égard à la position que je pourrais éventuellement prendre à l’avenir sur les cyberopérations actives, nous n’avons tout simplement pas été suffisamment rassurés quant à l’objectif de cette mesure et nous n’avons pas eu l’occasion de l’étudier comme il se doit. J’aimerais que ce soit un projet de loi distinct. Entre-temps, même s’il est important d’avoir des capacités défensives, les capacités actives constituent une pente glissante sur laquelle je ne crois pas que le Comité ou les parlementaires soient prêts à s’engager.
Je propose cet amendement qui vise à retirer cet aspect du projet de loi.
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Bonjour, monsieur le président. Merci.
À mon avis, cet amendement va à l’encontre de l’objectif fondamental du projet de loi , qui consiste essentiellement à donner à nos organismes de sécurité les outils dont ils ont besoin pour protéger le Canada et les Canadiens tout en respectant nos droits et libertés.
L’amendement semble permettre deux choses. D'abord, il confirme le mandat du CST en matière d’opérations cybernétiques actives en vertu de l’article 20 proposé, mais il retire au ministre la capacité de délivrer des autorisations qui permettraient au CST d’entreprendre des activités susceptibles de contrevenir à une loi fédérale ou d'un autre pays.
Le pouvoir de mener des cyberopérations actives s'impose à l'appui des objectifs stratégiques qui débordent du contexte de la menace militaire ou nationale. La suppression de ces articles proposée dans l’amendement limiterait les options dont dispose le Canada pour répondre aux menaces. Il convient également de noter que les pouvoirs prévus dans le projet de loi ne seraient exercés qu'en fonction de paramètres juridiques très stricts et à la faveur d’approbations émanant des plus hauts échelons du gouvernement.
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Je pense que c’est important. M. Spengemann a parlé de l’objet du projet de loi . Comme je l’ai dit, cela découle d’une discussion qui aurait dû avoir lieu il y a longtemps au sujet de l'élimination des dispositions les plus irritantes de l’ancien projet de loi et nous n'avons été réellement appelés à participer à aucun des aspects concernant la cybersécurité.
Pour revenir à ce que disait M. Motz, c’est exactement la raison pour laquelle je ne cherche pas à supprimer les capacités défensives par quelque amendement que ce soit. C’est la notion de cyberopérations actives.
Le Comité se rappellera que j’ai posé plusieurs questions, notamment au ministre de la Défense nationale, sur cette notion de ce qui, en cette ère numérique, représente une attaque contre un acteur étranger ou une attaque contre la souveraineté. Comment se fera le partage des capacités dans ce projet de loi entre les forces armées et le CST, une organisation civile?
C’est encore plus problématique pour moi dans le contexte du budget qui annonce la création d’un centre de cybersécurité. Le a promis un projet de loi à cet effet à l’automne. Dans ce contexte, je pense qu’il est encore plus important d’avoir une bonne étude de ces éléments qui sont loin de faire l’unanimité. Je crois que d’autres études sont nécessaires.
Comme je l’ai dit, je n’écarte pas, avec cet amendement, l’urgente nécessité d'adopter des mesures pour protéger notre cybersécurité afin de contrer ces menaces, et je ne suis pas non plus porté à dire que nous ne devrions jamais avoir de capacités actives. Compte tenu de la façon dont le Comité et le ministère ont participé aux consultations publiques et de la façon dont le débat a évolué sur cette question depuis la dernière législature, avec le projet de loi , je ne crois pas que les parlementaires que nous sommes soyons bien équipés pour consentir ce genre de nouveau pouvoir avec autant de questions sans réponse.
Comme je l’ai dit, l’amendement confirme la position voulant qu'il aurait dû s'agir d’une mesure législative distincte.
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C'est sûr que ce serait le cas. Quoi qu’il en soit, je m’écarte du sujet.
Monsieur le président, dans le cadre de nos échanges avec le ministre de la Défense nationale, lors de son passage devant le Comité, plusieurs de mes collègues et moi avons demandé pourquoi il fallait codifier cela. Il est souvent arrivé que des amendements précédents aient reposé sur l'idée qu’on ne devrait pas codifier les pratiques normales parce que cela limite la flexibilité. Je me propose de soutenir la même chose. Pourquoi codifierions-nous ici l’obligation pour le ministre de la Défense nationale de consulter la ministre des Affaires étrangères, alors que le ministre a dit que les membres du Cabinet le faisaient de façon régulière?
En ce qui concerne la cybersécurité et les cyberattaques, qui relèvent en fin de compte du ministre de la Défense nationale, le fait que le ministre devienne presque un ministre de second rang derrière la ministre des Affaires étrangères n’est peut-être pas dans l’intérêt du ministre ou ne lui donne pas la souplesse nécessaire.
Nous nous servons de cet amendement pour retirer ces renvois en partant du principe que le ministre de la Défense nationale consultera toujours ses collègues du Cabinet et qu’il pourra consulter le premier ministre ou d’autres ministres, selon le cas. Nous ne savons même pas si c’est toujours la ministre des Affaires étrangères qui devrait être consultée. Les menaces changent et évoluent. Nous nous étions habitués à des menaces symétriques ou nationales. Nous sommes maintenant préoccupés par les menaces asymétriques. Nous ne savons pas de quoi demain sera fait, quelle sera la nature des menaces et quels ministres pourraient devoir consulter le ou la ministre de la Défense nationale.
J’espère que nous garderons la tête froide et que nous ne menotterons pas par inadvertance le ministre de la Défense nationale de quelque façon que ce soit.
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Dans une perspective de menace asymétrique, le commandement de la GRC et le ministre de la Sécurité publique devraient appliquer le même genre de processus de consultation. Il n'en est pas question dans ce projet de loi. Je suppose que nous pouvons demander aux fonctionnaires s’ils estiment ou non que les changements proposés ou les amendements sont susceptibles d'être bénéfiques. Je ne pense pas que quiconque ici possède des dons divinatoires, mais l’argument selon lequel c’est le genre d’inclusivité attendue...
Pas plus tard qu’hier, les libéraux membres du Comité ont rejeté plusieurs amendements qui exigeraient que les rapports du commissaire soient déposés au Parlement. Je n’accepte donc pas ces arguments d’inclusivité et de transparence. Cela devrait être une question de bonne gouvernance. C’est très important. C’est aussi grave que cela, et si nous n’avons pas la bonne loi, il pourrait y avoir de graves conséquences, des ramifications pour l’économie canadienne, pour nos moyens de défense et pour pratiquement tous les volets de la vie canadienne qui, comme vous le savez, monsieur le président, sont facilement accessibles en ligne.
Nos fonctionnaires pourraient-ils réagir à cela?
En vertu de votre motion, je suis tenue de parler de mes amendements, mais puisque Pam a ouvert la porte au fait que ces trois-là sont semblables, nous pourrions en parler en bloc. Je suis heureuse d’avoir l’occasion d’en parler.
Je suis très heureuse — et j’ai assisté à ce même scénario à maintes reprises à ce comité — de voir à quel point les députés libéraux ont écouté les experts. Avec tout le respect que je lui dois, je ne décrirais jamais le professeur Forcese comme un intervenant, mais comme un des plus éminents spécialistes du droit de la sécurité et de l’antiterrorisme au Canada, il a certainement joué un rôle très important lors de l’étude du projet de loi au cours de la 41e législature. Kent Roach et lui ont tous deux participé à l’enquête sur la tragédie d’Air India et ils possèdent une vaste compétence dans le domaine juridique. Vous avez très bien résumé ses propos, Pam, mais j’aimerais revenir à son témoignage.
Avec tout le respect que je dois à nos experts du ministère, comme il l’a décrit, il y a un problème technique, « l’inévitable acquisition accessoire de renseignements canadiens ». C’est ce que nous étudions. Nous savons que le CST n’a accès qu’à des renseignements étrangers. Il n’est pas censé s’intéresser à tous les Canadiens, mais lorsqu’on recueille des métadonnées, on ne le sait tout simplement pas. Comme l’a dit M. Forcese, il est inévitable que vous vous retrouviez avec des renseignements canadiens, alors comment pouvons-nous protéger les Canadiens contre d’importantes violations de notre droit à la vie privée et de l’article 8 de la Charte?
Je suis satisfait du libellé de l’amendement LIB-30. Je sais que le libellé de l’amendement de Matthew Dubé est plus fort et qu’il couvre davantage de possibilités, mais le projet de loi est certainement plus solide si une de ces trois motions est acceptée par le Comité. C’est tout ce que j’avais à dire à ce sujet. Lorsque nous l’avons étudiée avec les rédacteurs, nous avons examiné les témoignages de Craig Forcese et d’Alex Neve, d’Amnistie Internationale, et nous avons essayé de satisfaire les rédacteurs et de coller au plus près possible la recommandation de ces experts.
C’est tout pour l’instant, monsieur le président. Merci de votre attention.
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Merci, monsieur le président.
Je comprends les arguments qui ont été présentés, mais je ne suis pas d’accord pour dire que l’amendement LIB-30 est celui qui résume le mieux la situation pour la simple raison que l’amendement LIB-30 est très précis quand il dit « ni viser l'acquisition par celui-ci d’information à partir de l'infrastructure mondiale de l’information ou par l'entremise de celle-ci qui porterait atteinte à une entente raisonnable de protection en matière de vie privée... ». D’un autre côté, mon amendement et celui du Parti vert de Mme May disent tous deux: « l’acquisition d'information à l’égard de laquelle il existe une attente raisonnable en matière de vie privée ».
Le libellé n’est pas exactement identique, mais il suffit de dire qu’ils ne se limitent pas aux renseignements obtenus à partir des infrastructures d’information d'autres pays. Je ne sais pas pourquoi on voudrait limiter les types de renseignements qui sont couverts par cette protection. En ce qui me concerne, l’information d’un Canadien, lorsqu’il y a une attente raisonnable de protection en matière de vie privée, devrait être toute cette information et pas seulement l’information acquise de cette façon.
De plus, étant donné que les experts qui sont ici et les députés d’en face nous ont dit à maintes reprises qu’il n’est pas toujours bon d’avoir plus de précisions parce que c’est l’esprit qui compte, je ne vois pas pourquoi nous devrions soudainement rentrer dans les détails si ce n'est pour créer des échappatoires qui pourraient être problématiques sur les plans des droits et de la vie privée des Canadiens.
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Merci, monsieur le président.
Dans mon amendement — et je sais que nous avons déjà ouvert la porte à la comparaison des amendements —, contrairement à l'amendement LIB-30, j'ai un libellé qui indique où se trouve l'objectif de « l'acquisition d'information à l'égard de laquelle un Canadien ou une personne se trouvant au Canada a une attente raisonnable en matière de protection de la vie privée ». Ce libellé se rapproche le plus possible de ce que le professeur Forcese avait recommandé, c'est-à-dire le mot « impliquer ». Les rédacteurs n'étaient pas d'avis que le terme « impliquer » pouvait être utilisé dans la loi pour guider l'application d'une loi sur les métadonnées. Nous allons certainement au-delà du libellé étroit que nous avons actuellement, c'est-à-dire si quelque chose contrevient à une loi fédérale. Les trois amendements reconnaissent que nous devons aller plus loin pour nous protéger contre la collecte de renseignements qui était prévisible, mais acquise incidemment.
J'ai déjà parlé de mon amendement. Je n'irai donc pas plus loin. Je pense que mon amendement est tellement proche de l'excellent amendement de M. Dubé, qui vient d'être rejeté inexplicablement, que je n'entretiens pas beaucoup d'espoir en ce moment pour mon amendement, mais je vous le présente, étant une éternelle optimiste.
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Merci, monsieur le président.
Il est malheureux de ne pas connaître les arguments des députés du parti ministériel — pas des députés ministériels, techniquement, dans le contexte du Comité, mais des députés libéraux — pour voter contre certains de ces amendements.
Quoi qu'il en soit, l'amendement 30 vise à supprimer le mot « divulguer ». Comme je l'ai mentionné hier dans un autre contexte du débat, la divulgation est le nouveau libellé utilisé dans le cadre du régime de communication d'informations qui a été mis en place au cours de la dernière législature en vertu du projet de loi .
C'est une suggestion du Citizen Lab pour s'assurer que l'information recueillie par le CST dans le contexte de toute recherche qu'il effectue en vertu de l'article 24 proposé... En supprimant le mot « divulguer », nous limitons les risques que l'information recueillie dans ce contexte puisse être communiquée à d'autres organismes. Si l'objectif déclaré est vraiment d'étudier l'infrastructure de l'information au Canada et de mener ce type de recherche, alors de cette façon nous limiterons la communication éventuelle d'information là où des profils auraient pu être créés, même par inadvertance, de Canadiens.
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Merci, monsieur le président.
Cet amendement vise à clarifier les activités que peut entreprendre le CST. À la lumière des fuites d'informations de la part d'Edward Snowden, notamment, on a constaté que ce genre d'essais pouvait causer des problèmes dans les systèmes informatiques.
Cet amendement cherche à garantir que ces essais seront faits au su des personnes concernées, même si c'est certainement déjà la pratique courante, ce que j'espère. Cela imposerait l'obligation légale d'obtenir le consentement, par exemple, d'une entreprise de télécommunications ou de toute personne qui pourrait être visée par un système, un logiciel ou une composante de l'infrastructure informatique. Cela permettrait de minimiser les répercussions de tout problème pouvant survenir pendant ces essais et qui pourrait nuire à un Canadien qui se servirait de cette même infrastructure.
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Dans le même esprit, nous devons nous rendre à l'évidence que l'alinéa 33(1)d) qui est suggéré par mon collègue a déjà été approuvé dans le cadre de l'amendement LIB-16, qui contient des mesures contre la torture.
Pour ce qui est de l'alinéa 33(1)c), à moins que les experts puissent me confirmer le contraire, je vois difficilement comment l'intégrité physique et sexuelle d'un individu peut être atteinte lorsqu'une communication téléphonique est interceptée. Cette situation ne touche pas l'aspect physique des personnes.
Je rappelle que le paragraphe 35(1) traite du caractère raisonnable des mesures à prendre et du fait que cela empêcherait ce genre d'activités. Je rappelle aussi que l'ensemble du projet de loi est assujetti à la Charte canadienne des droits et libertés. Il n'est donc pas envisageable de mettre en vigueur ces dispositions.
Pour ces raisons, je vais m'opposer à l'amendement.
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Merci, monsieur le président.
Bien que j'aie appuyé et apprécié l'amendement LIB-16, je crois qu'il reste encore beaucoup d'éclaircissements à apporter au projet de loi quant à l'utilisation d'informations acquises au moyen de la torture. J'espère que, sous prétexte qu'un amendement qui parle de directives ministérielles va inévitablement devenir la loi, on ne sentira plus l'obligation d'inclure dans un amendement des dispositions explicites comme la suivante, qui vise à interdire de « soumettre une personne physique à la torture ou à d'autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, au sens de la Convention contre la torture ».
J'espère qu'on n'utilisera pas cela comme échappatoire chaque fois qu'une formulation de ce genre sera proposée. Selon moi, il y a une énorme différence, dans le cas d'un enjeu aussi important, entre des directives ministérielles et le fait que ces dispositions soient exprimées spécifiquement dans la loi.
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Merci, monsieur le président.
On peut constater que les prolongations de la période de validité n'ont pas besoin d'être examinées par le commissaire. Or plusieurs groupes, témoins et experts nous on dit que, au contraire, cela devrait être le cas.
Il y a la Coalition pour la surveillance internationale des libertés civiles, le professeur Wesley Wark, le commissaire Jean-Pierre Plouffe, l'Association canadienne des libertés civiles et j'en passe.
Je crois que c'est tout à fait approprié, surtout que l'amendement en vue de réduire les autorisations à six mois plutôt que d'un an a été rejeté. Cela signifie que, s'il y a prolongation, il va s'écouler plus d'un an sans examen de la part du commissaire.
Cet amendement est approprié, et il répond à ce qu'ont proposé les experts.
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Si l’effet de mon amendement était comme l'a exprimé Sven, je ne l'appuierais pas non plus.
En supprimant cet article, l'on élimine la nécessité que le commissaire au renseignement intervienne avant qu’un décret d’urgence puisse être pris. En supprimant l’exemption propre à chaque examen, nous créons la possibilité de faire comme au Royaume-Uni, c’est-à-dire examiner la situation après coup. Le ministre peut prendre un décret d’urgence. Le commissaire au renseignement peut examiner la situation et décider si le décret d’urgence doit être maintenu, ou s'il s'agissait d'une erreur de le prendre au départ.
En fait, le commissaire du Centre de la sécurité des télécommunications a également laissé entendre dans son témoignage qu’un examen dans les cinq jours pourrait être approprié. Nous laissons la porte ouverte, sans exiger que le commissaire au renseignement signe avant que le ministre puisse intervenir en cas d’urgence. Nous laissons la porte ouverte à la possibilité qu’il y ait un examen quelque temps après le décret d’urgence. Nous devrions peut-être réfléchir au décret d’urgence et décider si nous pouvons mettre un terme à cette mesure à ce moment, ou s'il était justifié de le prendre.
En supprimant la disposition qui exempte la décision de tout examen, nous laissons ouverte la possibilité qu’elle soit réexaminée après le fait.
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Merci, monsieur le président.
Je ne veux pas répéter les excellents arguments que ma collègue vient de faire valoir, mais c’est effectivement ce que je veux dire, étant donné que la sécurité nationale exige une intervention rapide, parfois, dans des situations d’urgence. Le fait que le commissaire examine la situation et n’autorise pas le ministre donne cette souplesse, si vous me le permettez, dans le genre de situations dont il est question dans cet article du projet de loi. Encore une fois, si nous voulons parler de la façon dont nous écoutons les experts et ainsi de suite, c’est une question qui a été soulevée à maintes reprises et qui n’empiéterait aucunement sur la capacité qu'a le ministre d’autoriser, en cas d’urgence, certaines mesures. Il s’agirait simplement de rendre possible l’examen après coup et je pense que pour le reste, Mme May a décrit la situation de façon assez succincte et précise.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
C’est l’amendement qui permettra de compléter l’article 44 proposé. L’article 44 du projet de loi sur le CST permet au Centre de communiquer « de l'information qui pourrait être utilisée pour identifier un Canadien ou une personne se trouvant au Canada et qui a été utilisée, analysée ou conservée » au titre d’une autorisation ministérielle de renseignement étranger en vertu du paragraphe 27(1) proposé.
Cet amendement vise également à ajouter le paragraphe 41(1) proposé, qui porte sur la communication de renseignements canadiens d'identification obtenus en vertu d’une autorisation ministérielle d’urgence. Sans cet amendement, le CST pourrait se retrouver dans l’impossibilité de communiquer à des personnes désignées des renseignements canadiens d'identification obtenus en vertu d’une autorisation d’urgence, comme en cas d’une attaque terroriste imminente.
Je dois également ajouter qu’il s’agit d’une autorisation d’urgence de cinq jours très limitée, comme il en a été question dans les amendements précédents, qui ne serait utilisée que dans des circonstances vraiment urgentes et lorsque le commissaire au renseignement est incapable de donner son approbation ou n'est pas disponible pour le faire.
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Merci, monsieur le président.
Certains amendements sont parfois plus difficiles à lire parce qu’on y traite de paragraphes et de suppression de lignes et ainsi de suite. J'estime toutefois que celui-ci vaut la peine d’être lu pour ceux qui suivent, puisque ceux qui nous suivent ne voient pas le texte de tous les amendements, ce qui peut rendre le processus difficile.
Cet amendement propose que le projet de loi , à l’article 76, soit modifié par adjonction, après la ligne 5, à la page 75, de ce qui suit:
47.1 (1) Il est interdit au Centre:
a) de communiquer des informations acquises dans l’exercice des fonctions qui lui sont conférées en vertu de la présente loi ou demander des informations, lorsque la communication ou la demande d'informations exposerait une personne physique au risque, s'il y a des motifs sérieux de le croire, d'être soumis à de mauvais traitements;
b) d'utiliser des informations dont il existe des motifs raisonnables de croire qu'elles ont été acquises par suite de mauvais traitements infligés à une personne physique.
(2) Pour l’application du présent article, mauvais traitements s'entend de la torture ou de peines ou de traitement cruels, inhumains ou dégradants au sens de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, signée à New York le 10 décembre 1984.
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Merci, monsieur le président.
Si vous me le permettez, je vais lire des parties de cet amendement visant à modifier l’article 55 en vue d'interdire CST de conclure sciemment des ententes avec des institutions d’États étrangers ou d’autres entités soupçonnées de pratiquer la torture et d’exiger l’approbation du commissaire à l’information pour le faire. C'est pourquoi nous disons ceci:
Les entités visées au paragraphe (1) comprennent les institutions d'États étrangers ou les organisations internationales d'États ou les institutions de ces organisations, mais ne comprennent pas les entités qui font l’objet, ou qui sont soupçonnées par l’établissement de faire l’objet de torture ou de peines ou de traitements cruels, inhumains ou dégradants, au sens de la Convention contre la torture.
Et ainsi de suite... L’autre élément important est le suivant: « Le ministre ne doit pas approuver les réorganisations décrites au paragraphe (2) sans l’approbation du commissaire. »
C’est de toute évidence complémentaire à l’amendement NDP-41 d’une certaine façon, car nous cherchons encore une fois par ce moyen à maximiser les protections juridiques et le cadre juridique du CST et à nous assurer que nous ne sommes pas partie à d’autres acteurs ou organisations d’État dont les normes en matière de droits de la personne sont beaucoup moins élevées que les nôtres.
Je demande également un vote par appel nominal, s’il vous plaît.
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Voici. Pour gagner du temps, je ne lirai pas tout l’amendement LIB-16. Je ne vais pas vous faire entendre tout le libellé, mais je tiens à souligner que nous visons les mêmes objectifs.
Si nous avons adopté l’amendement LIB-16, c’est pour traiter de la question de la torture et des mauvais traitements. Je vais lire la définition de mauvais traitements qui a été incorporée dans la loi, afin d'éviter tout malentendu. Au sens de l'amendement LIB-16, un mauvais traitement désigne:
la torture ou tout autre traitement cruel, inhumain ou dégradant ou le châtiment au sens de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants signée à New York le 10 décembre 1984.
Les mauvais traitements comprennent tout ce qui se trouve dans l'amendement LIB-16, à savoir dans la loi. Je veux m’assurer qu’il n’y a pas de malentendu. Nous avons déjà adopté un amendement qui traite précisément de ces questions et qui couvre ce domaine, alors je ne voudrais pas qu’on l'ait mal compris.
De plus, il y a la question du rôle du commissaire au renseignement qui consiste à examiner les autorisations, mais non les ententes du CST avec d’autres entités. On peut donc se demander s'il n'y a pas empiètement sur ce que nous considérons comme étant le rôle du commissaire au renseignement.
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Merci, monsieur le président.
Je propose que l'article 76 du projet de loi soit modifié par adjonction, après la ligne 35, page 79, de ce qui suit :
60.1 (1) Dans les quatre premiers mois suivant le début de chaque exercice, l’établissement doit présenter au ministre un rapport sur les coûts administratifs afférents aux exigences qui lui sont imposées en vertu de la Loi sur l'Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement et de la Loi sur le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement pour l’exercice précédent.
(2) Le ministre publiera le rapport sur son site Internet dans les 15 jours suivant le dépôt du rapport visé au paragraphe (1).
Cette motion a été présentée pour répondre aux questions soulevées par un certain nombre d’experts en sécurité nationale, plus précisément en ce qui touche les compressions budgétaires imposées à nos organismes de sécurité nationale. En vertu du projet de loi , les nouvelles exigences en matière de rapports, qui ne sont pas assorties de nouveaux financements, se traduisent par des compressions budgétaires pour le SCRS et le CST et pourraient en réalité mettre les Canadiens en danger dans le cas de menace accrue à la sécurité.
À propos des conversations que le personnel de mon bureau a eues avec M. Leuprecht, M. Boisvert, M. Fadden et d'autres intervenants, je propose que le SCRS et le CST fournissent au Parlement, par l’entremise du ministre un compte rendu réel des coûts administratifs liés à la conformité — puisque c’est bien ce dont il est question — afin que nous sachions combien le gouvernement a coupé dans la sécurité nationale.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis heureux de vous saluer, chers collègues députés. Vous travaillez très fort dans ce comité. Le projet de loi que vous étudiez est assez chargé et plusieurs amendements ont été présentés, tous dans un esprit de bonne volonté. Pour quelqu'un qui commence, j'avoue qu'il est assez difficile de plonger dans ce dossier d'un seul coup.
Je suis un peu surpris de la réponse que vient de donner ma collègue sur l'importance de savoir combien vont coûter les modifications et ce nouveau mécanisme de surveillance.
Madame Dabrusin, si, comme vous venez de le dire, cela ne coûtera rien, nous aurons effectivement l'occasion de le constater dans le premier rapport et de voir l'importance des chiffres. C'est tout à fait légitime d'ajouter cela à la loi. On verra à l'usage quelle incidence ces nouvelles mesures auront sur le budget.
On veut améliorer la sécurité nationale, mais il est important de ne pas faire l'inverse en consacrant à la surveillance des gens qui travaillent pour qu'on ne soit pas soumis à différentes menaces les sommes qui pourraient servir à nous protéger de ces menaces. Je suis donc tout à fait en faveur de l'amendement qui a été présenté par mon collègue M. Motz.
J'invite sincèrement les libéraux à revoir leur pensée sur cet amendement, car il est légitime et tout à fait pertinent alors qu'on change autant d'éléments dans un projet de loi sur la sécurité nationale.
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Monsieur le président, je trouve dangereux et de mauvaise foi de qualifier de fardeau administratif les exigences de reddition de comptes et d'examen. À mon sens, c'est plutôt un fardeau qui relève de la sécurité nationale. On dit toujours qu'il faut aussi protéger les droits et libertés des Canadiens, et c'est dans cette optique qu'on impose ces mécanismes.
Depuis que je siège à ce comité, je constate que les représentants des différentes agences se disent toujours prêts à ce que leurs activités soient soumises à davantage d'examens. Évidemment, on ne peut s'attendre à ce qu'ils disent autre chose que cela. C'est l'exercice qui permet de regagner la confiance du public, laquelle a été beaucoup mise à mal dans les dernières années.
Cet amendement m'inquiète. On ne fait pas l'inverse, c'est-à-dire qu'on ne demande pas de comprendre quel est le fardeau financier imposé à l'agence d'examen à cause d'un manque de collaboration de l'autre côté.
Il faut être conséquent. Selon moi, cet amendement ouvre la voie à une chasse aux sorcières potentielle, où l'on chercherait des façons de miner la crédibilité de ces agences. Je trouve cela extrêmement problématique, voire dangereux. Je n'appuierai donc pas cet amendement.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je pense que cet amendement est très simple et très facile à comprendre. Il faut savoir, lorsque de nouvelles mesures ou dispositions sont mises en vigueur, quels coûts et quelles répercussions cela entraîne. Je ne comprends vraiment pas la position de ma collègue à ce sujet. Depuis quelques jours, j'entends dire que les mesures aux frontières ont été réduites et qu'on a sabré un peu partout. Je dois rappeler que nous n'avons pas créé de problèmes partout, aux frontières. Si les besoins sont à ce point sérieux aujourd'hui, cela indique que vous devriez peut-être regarder sur Twitter les déclarations de votre premier ministre. Il n'y aurait peut-être pas de si grands besoins.
Je sais qu'il ne s'agit pas du même dossier. Je veux bien qu'on revienne sans cesse sur le passé, mais vous avez créé des situations différentes qui, cela va de soi, nécessitent des obligations différentes. C'est ce à quoi nous faisons face maintenant. La loi est modifiée, de nouvelles mesures sont adoptées, et nous voulons savoir combien cela va coûter. Je pense que c'est tout à fait légitime et que les Canadiens s'attendent à ce niveau de transparence. Si je me souviens bien, vous parliez d'un gouvernement ouvert et transparent dans votre programme électoral.
Il s'agit ici d'une mesure de transparence tout à fait nécessaire. Je précise, encore une fois, que je vais appuyer l'amendement de mon collègue.
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Merci, monsieur le président. J’espère que vos commentaires vont mettre toutes les chances de mon côté.
Mon amendement vise à supprimer l’alinéa 61c) proposé à la page 80, qui se lit comme suit:
modifiant la définition de tout terme défini à l’article 2 ou aux paragraphes 24(5) ou 45(3) afin de répondre, de façon directe ou indirecte, aux changements technologiques.
Je devrais ajouter que c’est dans le contexte de la réglementation. Le pouvoir de réglementation est toujours une drôle de chose lorsque nous tenons ces débats. Il a sa place. Cela peut parfois être particulièrement frustrant pour les députés de l’opposition. Nous n’aimons pas toujours que certains éléments figurent dans la réglementation, même si nous comprenons parfois la nécessité de le faire.
Cependant, nous avons entendu dire, à maintes reprises, dans le cadre de cette étude que les définitions sont déjà conçues de façon à être aussi souples que possible en ce qui concerne des choses comme les changements technologiques. À mon avis, ce genre de changement est beaucoup trop important pour qu’on s’en remette simplement à la réglementation. Je trouve insensé de parler de « répondre, de façon directe ou indirecte, à tout changement technologique », avec tout le respect que je vous dois, et je vous présente mes excuses pour mon choix de mots.
Ce pourrait être une pente très glissante. Je pense que ce genre de changement devrait être législatif et voté par les parlementaires. Nous avons entendu suffisamment de témoignages de fonctionnaires et d’experts, d'un côté comme de l'autre, qui s’accordent à dire que s’il y a une chose qui fait la quasi-unanimité, c’est que les définitions sont relativement bonnes lorsqu’il s’agit de répondre aux besoins. Je ne pense pas qu’il soit approprié d’avoir un changement réglementaire. Je propose de supprimer ce paragraphe.
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Oui, ces deux amendements sont absolument identiques. Pour faire suite aux observations de mon collègue néo-démocrate, le gouvernement a demandé au Parlement de confier essentiellement son rôle au Cabinet, dans ce qu’on a toujours appelé l’amendement Henry VIII ou l’article Henry VIII. C’est tiré du vieil anglais que, en temps de crise, le gouvernement prend le pouvoir sur tout. Le Parlement est et demeure l’autorité compétente pour toute modification à la loi.
Nous avons entendu dire que cela a été rédigé pour permettre au Cabinet d’apporter des changements rapidement. Je comprends la nécessité d’être souple dans ce projet de loi. Cependant, je ne crois pas, comme je l’ai mentionné au ministre lorsqu’il était ici, que le but des règlements... Il vaut peut-être la peine de discuter des règlements qui sont nécessaires au lieu de cet article, mais nous ne devrions jamais confier au Cabinet un pouvoir qui revient au Parlement. Pour être honnête avec vous, le Cabinet ne devrait jamais demander cela au Parlement. Cet article me pose un énorme problème.
Pour me gagner les bonnes grâces de mes collègues libéraux, comme ils l'ont probablement remarqué, nous avons été très favorables à un certain nombre de leurs amendements et nous en appuierons probablement d'autres. Je pense qu’il s’agit d’un échange raisonnable, étant entendu que cela permettrait quand même d'atteindre les objectifs du projet de loi qui sont d'assurer la souplesse nécessaire, sans toutefois enlever au Parlement son pouvoir ou sa responsabilité pour la confier uniquement au Cabinet.
Merci.
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Nonobstant les commentaires que vient de faire M. Motz, je trouve très étrange que le paragraphe en question soit ici, étant donné que l’article 2 ne semble pas faire référence à la « technologie de l’information ». C’est ce que prévoit le paragraphe 24(5). J’essaie de me rendre jusqu’au paragraphe 45(3) proposé.
Ma question à mes collègues d’en face est la suivante: voulez-vous donner au Cabinet le pouvoir réglementaire de modifier la définition de la loi au moyen de règlements? Je pense qu’en fait, cela semble incohérent étant donné la façon dont la loi est censée fonctionner. Les règlements devraient comporter uniquement les pouvoirs qui leur sont conférés par la loi.
Si on demande que ce paragraphe soit inclus ici, c'est parce que quelqu’un, quelque part, a pensé que c’était une bonne idée. Sinon, ce ne serait pas là. Si nous rédigeons un projet de loi qui porte essentiellement sur la cybersécurité, qui relève en grande partie de la technologie de l’information... Lorsque j’étais président du Comité permanent de l’accès à l’information, de la protection des renseignements personnels et de l’éthique et de ce genre de choses, nous prenions soin de rédiger des lois neutres sur le plan technologique. Je suppose que quelqu’un, quelque part, pense que c'est nécessaire parce que la loi n’est peut-être pas suffisamment neutre sur le plan technologique dans ses définitions.
Voici ma question aux fonctionnaires. Est-ce quelque chose qui ne serait pas couvert ou qui serait exempté en cas d’urgence, dans une des situations d’urgence dont nous avons parlé plus tôt? Pourquoi est-ce nécessaire? Cela semble aller à l’encontre du processus démocratique et je m’inquiète un peu du précédent que cela crée.
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Sans vouloir alimenter le cynisme, je pense qu’il est juste de dire qu’il y a une grande différence entre une modification de la réglementation accessible au public et un débat sur la loi. Je pense que M. Calkins a bien expliqué la neutralité technologique. Cependant, je pense aussi à la décision que le juge Noël a rendue en 2016 à propos des métadonnées que le SCRS recueille en vrac. Le concept des métadonnées a été réglé dans le projet de loi. Cela serait-il considéré comme un changement technologique, directement ou indirectement?
Je pose cette question pour la forme parce que je pense que tout le monde est d’accord là-dessus. Chaque mesure législative prévoit des modifications réglementaires. Il y a une raison à cela, comme M. Motz l’a expliqué, mais au bout du compte, il s'agit de voir si c'est raisonnable. C’est tellement vaste.
Après avoir entendu l’intervention de M. Spengemann, je me réjouis encore plus d'avoir proposé cet amendement. Avec l'arrivée de l’IA et de choses de ce genre, je ne veux certainement pas que la capacité des organismes de sécurité nationale de fonctionner avec cette technologie en évolution rapide soit assujettie aux caprices des changements réglementaires. N’oublions pas que la personne qui, au bout du compte, apporte le changement réglementaire est le ministre qui, même s’il obtient des bons conseils, est en fin de compte un acteur politique.
Cela suscite de graves préoccupations. Dans cette étude et dans notre examen du cadre juridique, le ton, le récit et certaines idées ont changé soudainement en raison de ce que nous apprenions en cours de route. Si nous ne pouvons même pas mener à bien l’étude d’un projet de loi sans avoir à faire face à ce genre de changements, je ne vois pas comment nous pourrions garder cette disposition générale en place pendant des décennies. Je pense que c’est irresponsable et dangereux.
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Si nous envisageons que cela se fasse au niveau judiciaire, alors c’est une question juridique, et non réglementaire. On reconnaît ainsi qu’il faudrait apporter des modifications législatives.
Regardez la situation avec les téléphones cellulaires à la frontière. Le Comité de l’accès à l’information et de l’éthique a étudié cette question. Il y a un consensus sur la notion de valise. Vous avez une attente raisonnable de renoncer à votre vie privée à la frontière, mais cela a changé avec l’avènement des téléphones cellulaires. Comme Mme May et moi-même l’avons souligné hier lors du débat sur la définition de « renseignements accessibles au public », les tribunaux essaient actuellement de démêler cette notion. On a demandé à plusieurs personnes de déverrouiller leur téléphone cellulaire à la frontière.
Je pense que c’est en rapport avec la question dont nous sommes saisis, cet amendement, parce qu’au bout du compte, la solution à ce problème est d’adopter une loi, comme ce serait le cas avec ce projet de loi. Je ne veux pas que le ministre décide par règlement si l’ASFC... et le même problème se pose de l’autre côté. Je ne veux pas que le président — il l’a fait, mais c’est une autre discussion — signe des décrets qui permettent de fouiller les téléphones cellulaires. Ce genre de pouvoir devrait être entre les mains des législateurs et des parlementaires, et non pas déterminé par règlement.
Je dirais à M. Spengemann que, malgré l’expertise des ministres, il est arrivé dans l’histoire de notre pays et ailleurs qu’ils n’écoutent pas toujours les gens autour d’eux. Finalement, ils doivent aussi tenir compte de considérations politiques.
C’est une pente trop glissante, et je pense qu’il y a une multitude d’exemples qui le montrent.
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Merci beaucoup, monsieur le président. J'ai un bref commentaire à faire.
N'est-ca pas pour cela que nous sommes ici, en comité? Nous étudions des projets de loi justement pour prendre de bonnes décisions et pour ne pas laisser une autre institution les prendre à notre place. Je suis un peu surpris qu'on propose de laisser des juges statuer sur cette question. Il relève de nous, les parlementaires, de prendre immédiatement les bonnes décisions et de faire en sorte de conserver notre autonomie en matière de législation.
Si j'ai bien compris, hypothétiquement, on renverrait cette situation à un juge, qui, éventuellement, demanderait au Parlement de statuer sur une loi. Manifestement, cet argument ne tient pas la route.
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Y a-t-il d’autres interventions?
Je rappelle à mes collègues que si l’amendement NDP-44 est adopté, l’amendement CPC-22 ne pourra pas être proposé et le corollaire est que si l’amendement NDP-44 est rejeté, l’amendement CPC-22 l’est aussi.
Nous allons procéder à un vote par appel nominal.
(L’amendement est rejeté par 5 voix contre 4.)
(L’article 76 modifié est adopté avec dissidence.)
Le président: Il n’y a pas d’amendement aux articles 77 à 81. Puis-je les regrouper aux fins du vote?
Des députés: D'accord.
(Les articles 77 à 81 inclusivement sont adoptés avec dissidence.)
(Article 82)
Le président: Nous en sommes maintenant à l’article 82. Nous passons maintenant à l’amendement LIB-35.
Monsieur Spengemann.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
On me prouvera peut-être le contraire, mais il s'agit probablement de l’amendement le moins controversé et le moins partisan de tout l’exercice.
Le paragraphe 82(1) proposé est une disposition qui stipule qu’un renvoi à l’ancien ministère, le CST, c'est-à-dire le CST en vertu de la Loi sur la Défense nationale, est réputé être un renvoi au nouveau ministère, c'est-à-dire le CST en vertu de la Loi sur le CST, dans toutes les circonstances suivantes et qu’il énonce une demi-douzaine d’incidents. Cette liste est sous-inclusive, parce qu’elle pourrait exclure, par exemple, les décrets en conseil et d’autres lois déléguées.
L’amendement LIB-35 ajoute une disposition selon laquelle, à moins que le contexte ne l’exige autrement, tout renvoi à l’ancien ministère est réputé être un renvoi au nouveau ministère.
Merci, monsieur le président.
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Nous n’avons aucun amendement aux articles 83 à 88. Puis-je les regrouper aux fins du vote?
Comme personne ne s’y oppose, je vais poursuivre.
(Les articles 83 à 88 inclusivement sont adoptés avec dissidence.)
Le président: L’article 89 a été traité dans le cadre de l’amendement NDP-4, de sorte que ce n'est plus en jeu. Par conséquent, il n’y a pas d’amendement aux articles 89, 90 et 91.
(Les articles 89 à 91 inclusivement sont adoptés avec dissidence.)
(Article 92)
Le président: Pour l’article 92, le premier amendement est le LIB-36.
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Merci, monsieur Picard.
(L’amendement est adopté. [Voir le Procès-verbal])
(L’article 92 modifié est adopté.)
(Les articles 93 et 94 sont adoptés avec dissidence.)
Le président: Le prochain amendement est le NDP-45.
Nous allons vous entendre, monsieur Dubé, mais avant que vous ne commenciez, il est 11 h 45. Il nous reste une heure et 15 minutes. Je m’en remets au Comité pour ce qui est de savoir si nous voulons suspendre la séance ou poursuivre.
Nous devrions simplement continuer? M. Calkins est prêt à se lancer.
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Merci, monsieur le président.
Cet amendement vise à supprimer le mot « licite » de l'appellation « activité licite de défense d'une cause » dans la Loi sur le SCRS, car lorsqu’il y a des décisions « au pied levé », nous estimons que la « défense des droits » protège davantage les droits, plutôt que de laisser le SCRS déterminer si la défense des droits est licite.
Elle protège également les groupes auxquels certaines personnes s’associent et se comportent de façon illégale. Il ne faudrait pas que le groupe soit ciblé de cette façon pour ce qui est de la défense d’une cause légitime contre des personnes qui commettent peut-être un acte illégal.
En supprimant le mot « licite » et en maintenant le terme « défense des droits », il y a une protection des droits plus solide. Il s'agit d'une recommandation de l’Association canadienne des libertés civiles.
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C’est le cas. Il s’agit d’ajouter les termes: « expression artistique » et « par une personne ou un groupe dont l’intention est de menacer la sécurité ».
La définition des menaces à la sécurité du Canada a résisté à une longue histoire avec ce service. Elle fait partie de notre loi depuis sa création; elle a été bien reconnue et bien comprise. L’une de nos préoccupations est le fait que la suppression du mot « licite » pourrait créer une certaine ambiguïté.
De plus, comme nous le savons, l’intention est un concept dans le droit pénal pour les poursuites. Le but du SCRS est d’enquêter sur une menace présumée afin de déterminer l’intention. Si nous devions connaître l’intention avant de commencer l’enquête, il serait peut-être un peu trop tard pour en arriver là où nous devons être pour protéger les intérêts du Canada en matière de sécurité nationale.
De plus, toutes nos activités doivent faire l’objet d’un examen pour vérifier qu’elles sont conformes à tout ce que nous faisons, afin de nous assurer que nous participons de façon appropriée à toutes nos activités d’enquête et que nous avons atteint le seuil approprié pour soupçonner qu’une activité pourrait nuire à la sécurité nationale avant de commencer.
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Oui, cela me convient, monsieur le président. Ils traitent tous du même sujet. Au bout du compte, même si les gens pensent que les personnes de notre profession aiment s’entendre parler, je n’ai pas de problème à le mentionner qu'une seule fois.
Évidemment, cet amendement et les autres que vous mentionnez portent sur les pouvoirs de réduction de la menace qui ont été accordés au SCRS par le projet de loi lors de la législature précédente. C’est évidemment l’un des éléments les plus controversés, en particulier parce que la raison d’être du SCRS était initialement de séparer la collecte de renseignements et l’application de la loi de la GRC après un certain nombre de scandales et de situations problématiques, qui ont fait l’objet de nombreux débats dans les différentes commissions qui ont suivi. C’est l’un des points clés — et c’est pourquoi je demande un vote par appel nominal — sur lesquels le projet de loi ne corrige pas les problèmes soulevés par l’ancien projet de loi C-51.
[Français]
En ce qui concerne les pouvoirs de perturbation, bien qu'on comprenne que le but est de protéger la sécurité nationale au moyen de toutes sortes de mécanismes existants, par exemple les certificats de sécurité et les ressources policières — ou le manque de ressources, si je puis dire —, il y a un travail qui peut être fait par la police.
C'est ce que nous avons dit durant la dernière législature en débattant du projet de loi . Nous avons dit qu'il fallait offrir plus de soutien à la GRC pour qu'elle puisse faire son travail, et augmenter nos capacités dans la lutte contre la radicalisation. Il y a toutes sortes de mesures qui permettent d'assurer la sécurité nationale sans avoir à retourner en arrière et offrir au SCRS des pouvoirs qui vont à l'encontre de la raison d'être du service. C'est un service de renseignement, et il ne devrait pas effectuer un travail qui devient, peu à peu, avec ce genre de pouvoirs, un travail policier, je le dis très respectueusement.
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Comme personne d’autre ne souhaite intervenir, je vais mettre la question aux voix.
Mais auparavant, je veux m’assurer que mes collègues savent sur quoi ils votent. C’est l’amendement NDP-47. Si l’amendement NDP-47 est rejeté, il en va de même pour les amendements NDP-48, NDP-51, NDP-54, NDP-56, NDP-57, NDP-58, NDP-59, NDP-60, NDP-61, NDP-62, NDP-63, NDP-64 et NDP-66, ainsi que PV-8, PV-9, PV-16, PV-17, PV-18, PV-19, PV-20, PV-21 et PV-26.
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Merci, monsieur le président.
Je propose — et le greffier pourra vérifier si j’ai bien compris — d’examiner les amendements PV-10, PV-11, PV-12, PV-13, PV-14, PV-15, PV-22 et PV-25.
[Français]
Je pense que ce sont tous les amendements concernés.
[Traduction]
Ces amendements portent tous sur le même point et ce sont les seuls qui demeurent en vigueur, je pense, après le massacre des amendements de M. Dubé. Désolé. C’est un massacre ritualisé. Nous apprécions cet effort.
Je pourrais parler de tous ces amendements en même temps et, avec la permission de la présidence, parler de l’objectif fondamental qu'ils poursuivent. J’espère, en raison de la nature inhabituelle de ce processus avant la deuxième lecture, que mes propos parviendront aussi aux cabinets des ministres et que les membres du Comité se demanderont s’il n’est pas sage de repenser fondamentalement la structure de notre législation sur le renseignement de sécurité.
C’est un moment important, comme nous le savons tous. C’est l’examen le plus fondamental que nous ayons eu depuis des années. C’est une très bonne loi dans la mesure où elle crée l'Office de surveillance des activités de sécurité nationale et de renseignement (OSSNR). L’existence de l’OSSNR est un changement important, mais à mon avis, monsieur le président, cela n’enlève rien à l’erreur fondamentale qui a été commise dans le projet de loi .
Excusez-moi, mais ayant assisté aux audiences sur le projet de loi , je sais que certains témoins que le Comité a entendus n’ont pas parlé des risques que le SCRS ait des pouvoirs cinétiques. C’est de cela que je veux parler. Je serai bref.
Ce projet de loi réduit les torts que pourraient commettre les agents du SCRS dotés de ces nouveaux pouvoirs de perturber les complots, mais il ne traite pas d’un problème tout à fait fondamental auquel nous avons été confrontés en comité au sujet du projet de loi . Il a certainement été soulevé par des témoins et des experts comme Craig Forcese et John Major, ancien juge de la Cour suprême, ainsi qu’au Sénat. En fait, l’un des témoins les plus importants au sujet du projet de loi a été entendu au Sénat. Il s'appelle Joe Fogarty. Il était l'agent de liaison du Royaume-Uni avec le Canada en matière de sécurité. Il s'agissait d'un agent du MI5 du Royaume-Uni. Ce qu'il a souligné, c'est le grand risque que la GRC et le SCRS ne se parlent pas entre eux et qu'en donnant au SCRS le pouvoir de perturber les complots, on s'expose inévitablement à des accidents.
Dans son témoignage, il n’a renvoyé le Comité qu’à des choses qui sont connues du public, mais il a affirmé que son travail de liaison avec la sécurité au Royaume-Uni dans le cadre du Groupe des cinq avec le Canada offrait d’autres exemples dont il ne pouvait pas parler. Il nous a parlé de l’affaire R. c. Ahmad, en 2009, dans laquelle le SCRS a découvert l’emplacement d’un camp d’entraînement de terroristes au Canada et a décidé de ne pas en informer la GRC.
Il y a un autre exemple, qui est paru dans la Presse canadienne, auquel Joe Fogarty a également fait allusion. Dans le cas de Jeffrey Delisle, que nous connaissons tous — l’officier de la marine qui a vendu des secrets —, il semble que le SCRS était au courant des opérations d’espionnage de Delisle depuis très longtemps et qu’il a décidé de ne pas en parler à la GRC. Delisle a été arrêté lorsque la GRC a reçu un tuyau du FBI.
Il y a là un problème fondamental dont John Major a parlé à ce comité et à son prédécesseur au cours de la 41e législature. C’est dans la nature humaine de ne pas vouloir partager l’information, alors qu’avons-nous fait maintenant? Nous avons aggravé le problème, je pense, parce que le SCRS a maintenant le pouvoir d'agir, mais nous n’avons pas réglé la question fondamentale, à savoir qu’il peut encore ne vouloir rien dire à la GRC.
La situation s’est beaucoup améliorée parce que l’OSSNR peut superviser ce qui se passe. S’il constate un problème, il peut peut-être intervenir, mais personne n’a encore expliqué pourquoi le SCRS a besoin du pouvoir de perturber des complots. Le SCRS a été créé, comme M. Dubé l’a mentionné il y a quelques instants, afin de créer un système de collecte de renseignements et de sécurité, pour fournir ces renseignements à la GRC. C’est le but visé. Il s’agissait de séparer les deux, pour éviter que la GRC ne brûle des granges et ainsi de suite.
Je ne vois toujours pas pourquoi nous voulons que les agents du SCRS aient la capacité de perturber les complots au Canada.
La GRC et le SCRS doivent travailler ensemble et l’OSSNR doit les superviser. Tous les amendements que je propose retirent de notre loi le droit des agents du SCRS d’avoir des pouvoirs dits cinétiques. Encore une fois, le projet de loi améliore considérablement le projet de loi en restreignant et rééquilibrant les attributions des agents du SCRS. Je sais qu'il n'y a personne de la GRC sur notre liste de témoins, mais le travail de la GRC qui consiste à perturber les intrigues sera compliqué par le fait que le SCRS ne communique pas d’information à la GRC. C’est une tendance. C’est notre histoire. Les choses s’améliorent concernant ce que les agents du SCRS peuvent faire. Grâce à l’amendement libéral 16, nous ne nous inquiéterons pas de la torture, mais il n’y a toujours pas de raison d’intérêt public pour que les agents du SCRS aient ces nouveaux pouvoirs de prendre des mesures cinétiques pour perturber les complots.
Je soulève une question différente. La question de savoir si nous nuisons à nos propres opérations de renseignement de sécurité lorsque les différents organismes de renseignement prennent des mesures pour perturber un complot, sans se parler, et finissent par se marcher sur les pieds. Je préférerais que le SCRS continue de faire ce qu’il a toujours fait depuis sa création, c’est-à-dire recueillir l’information et la transmettre à la GRC en temps opportun, ce qu’il n’a pas toujours fait, afin que la GRC puisse arrêter les Jeffrey Delisles de ce monde, sans avoir à attendre les tuyaux du FBI ni avoir entre les pattes les agents du SCRS qui essaient de faire la même chose.
Merci.
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La profondeur des préoccupations de Mme May est tout à fait justifiée par l'importance de trouver les moyens appropriés pour que les organismes travaillent en collaboration afin de réduire ce genre de menace. C'est l'esprit même du projet de loi , dont le but est que ces gens disposent des outils appropriés, que les organismes aient le droit d'échanger de l'information et que tout cela se fasse sous la supervision d'un comité de parlementaires, particulièrement pour ce qui est de l'échange de l'information. Pour ce faire, nous avons déjà en main tous les outils nécessaires. Nous sommes toujours affectés par les erreurs du passé et craintifs devant l'avenir. C'est normal. Bien sûr, il est probable que nous aurons à composer avec d'autres erreurs. Le travail sur le terrain étant ce qu'il est, nous allons connaître d'autres expériences.
Je vais maintenant ouvrir une parenthèse qui comporte deux volets et qu'il ne faudrait pas prendre au premier degré.
Dans la foulée des événements récents, j'aurais du mal à convaincre mes concitoyens que, en fin de compte, ces événements sont moins graves qu'on ne le pense étant donné qu'il y a lieu de réduire les moyens pour atténuer la menace. Mes concitoyens n'accepteraient pas cela. Pour ne pas réagir à un tel événement sous le coup de l'émotion, je me rassure en me rappelant que l'ensemble des opérations se fait sous l'égide extrêmement solide de la Charte canadienne des droits et libertés. Pour revenir aux événements d'hier, je n'aurais probablement rien dit si, par exemple, cette personne avait quitté la maison avec deux pneus crevés plutôt que quatre pneus totalement neufs. En effet, une situation malheureuse aurait peut-être été évitée.
Nous ne savons pas ce qui a été évité. Pour le SCRS, le plus difficile est de ne pas s'enorgueillir — et c'est tout à son honneur — des situations qu'il a réussi à éviter et que nous ne connaissons pas. C'est son travail de nous protéger, et son succès dépend du nombre d'événements qu'il réussit à éviter, avec la collaboration de la GRC. Je crois que la structure du projet de loi dans son ensemble répond à ce genre de besoin.
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Y a-t-il d’autres interventions?
(L’amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: L’amendement PV-10 est rejeté, et le vote s’applique aux amendements PV-11, PV-12, PV-15, PV-22, PV-24 et PV-25.
Nous passons maintenant à l’amendement NDP-49, qui, je crois, est toujours en vigueur.
Monsieur Dubé.
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J’aimerais commencer par dire que le SCRS et le CST sont des organismes très différents qui exercent leurs activités dans le cadre de mandats différents, et que le contexte dans lequel la définition de « accessible au public » est appliquée dans la partie du projet de loi portant sur le CST est différent du contexte dans lequel elle est appliquée dans la Loi sur le SCRS. Le projet de loi propose l'adoption des articles 11.01 à 11.25 de la Loi sur le SCRS, qui constitue un cadre solide pour la collecte, la conservation et l'utilisation des ensembles de données à l'appui de nos enquêtes. Essentiellement, le projet de loi C-59 crée trois types d'ensembles de données: les données accessibles au public, les ensembles de données principalement étrangers et les ensembles de données principalement canadiens. Il établit un système de garanties qui régit leur utilisation. Les mesures de protection sont généralement appliquées en tenant compte de l’attente raisonnable en matière de vie privée des différents types d’ensembles de données. La plus faible attente raisonnable en matière de vie privée est associée aux ensembles de données accessibles au public, de sorte que les mesures de protection sont les plus légères, mais elles existent.
Le projet de loi vise à créer, dans le cadre de l’ensemble de données, trois catégories de données mutuellement exclusives. Un ensemble de données est soit accessible au public, soit canadien, soit étranger. Si l'on prenait la définition proposée d’« ensemble de données accessible au public », cela éliminerait tout ensemble de données assorti d'une attente raisonnable en matière de vie privée. Nos experts juridiques nous disent que lorsqu’on évalue une attente raisonnable en matière de vie privée, il faut tenir compte du contexte, de sorte que pour un ensemble de données recueillies par le service, l’attente raisonnable en matière de vie privée peut varier en fonction de l'utilisateur.
Sur la base de cette définition, on peut éliminer la catégorie « accessible au public », mais alors le service ne peut recueillir aucun ensemble de données pour lequel il n’existe absolument aucune attente raisonnable en matière de protection de la vie privée. Il y en a beaucoup pour lesquelles elle est très faible, mais lorsqu'elle est nulle, c'est que la catégorie des ensembles de données accessibles au public a cessé d'exister. À la limite, on créerait une situation où, pour recueillir l’annuaire téléphonique de Saskatoon, le service aurait besoin de l’autorisation de la Cour fédérale. Du point de vue des services, c’est tout simplement impossible sur le plan administratif étant donné le fardeau que cela nous imposerait.
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Merci, monsieur le président.
Comme je l'ai fait en ce qui concerne la partie 3, au risque de me répéter, je reconnais que l'amendement LIB-16 est un pas dans la bonne direction, mais sans plus. Je crois essentiel que le projet de loi précise clairement qu'il est interdit d'obtenir ou de transmettre de l'information qui aurait pu être obtenue par la torture. Comme je l'ai dit plus tôt, cet élément va au-delà des directives ministérielles qui sont mentionnées dans l'amendement libéral, mais il doit être bien ancré dans le cadre législatif.
Je ne relirai pas les amendements puisqu'ils sont presque identiques, tout comme celui de Mme May, à ceux que j'ai proposés plus tôt aujourd'hui concernant le CST.
Je vais demander un vote par appel nominal.
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Merci, monsieur le président.
Il s’agit d’un article proposé qui se trouve à la page 111 et qui porte sur la procédure devant un juge pour examiner la délivrance d’un mandat, la collecte de renseignements, etc.
Ce que nous essayons de faire ici, c’est d'insérer dans l'article la présence d'un avocat spécial lorsque des questions relatives aux droits garantis par la Charte sont tranchées. Il s’agit essentiellement d’audiences très privées et secrètes devant un seul juge, et il se peut qu’elles ne fasse jamais l’objet d’un appel.
Depuis les modifications apportées à la loi antiterroriste à l'époque Chrétien, un avocat spécial est présent lorsqu’on émet des certificats de sécurité. De toute évidence, l’avocat n'est pas là dans l’intérêt d’un accusé, car celui-ci ne peut pas être au courant des audiences contre lui, en l'occurrence pour la délivrance d’un mandat. Il va de soi qu'on ne veut pas que la personne soupçonnée soit avisée de la procédure. Voilà pourquoi ces séances se déroulent ex parte et en secret. Mais l’intérêt public devrait être représenté et c'est là que l'avocat spécial entre en scène.
La mesure a été recommandée par l’Association canadienne des libertés civiles ainsi que par Michael Nesbitt. Je pense qu’il convient d’inclure dans cet article la présence d’un avocat spécial.