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Mesdames et messieurs, je déclare la séance ouverte.
Encore une fois, je fais mes excuses aux témoins pour les interruptions, mais comme vous êtes tous deux des témoins bien informés, vous savez nettement de quoi il retourne, ici.
Chers collègues, il est très probable que nous soyons à nouveau interrompus.
Je propose de poursuivre la réunion jusqu'au prochain appel à voter. À ce moment-là, ou peut-être un peu après si vous voulez poursuivre, avec le consentement unanime des membres du Comité, ou avant la levée de la séance, je propose qu'une motion soit présentée pour le renvoi au comité des finances, avec ou sans recommandations ou amendements.
Là-dessus, nous allons commencer en invitant les témoins à faire leurs déclarations liminaires. Nous surveillons l'heure et espérons avoir le temps d'entendre les témoignages et de poser quelques questions.
Monsieur Koops, voulez-vous être le premier?
Bonjour. Je suis Randall Koops, directeur général, Politiques en matière de police et d'armes à feu, au ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile.
[Français]
Je suis accompagné de M. Jacques Talbot, avocat et conseiller juridique du ministère de la Justice.
[Traduction]
Nous sommes heureux d'être parmi vous aujourd'hui pour aider le Comité dans son examen de la section 10 de la partie 4 du projet de loi . Ce projet de loi modifierait la Loi sur la Gendarmerie royale du Canada afin d'établir en droit un nouveau conseil consultatif de gestion qui guiderait le commissaire de la Gendarmerie royale du Canada relativement à l'administration et à la gestion de la gendarmerie.
[Français]
Le projet de loi présente le mandat, la composition, l'administration et d'autres exigences du Comité.
En janvier 2019, le gouvernement a accepté les recommandations présentées dans deux rapports sur le harcèlement à la GRC: celui de la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC, ou CCETP, et celui de l'ancienne vérificatrice générale du Canada, Mme Sheila Fraser.
Ces rapports, tout comme d'autres présentés avant eux, ont mis en évidence qu'un changement de gouvernance était nécessaire pour éradiquer le harcèlement dans les rangs de la GRC.
Le gouvernement s'est dit d'accord et s'est engagé à mettre en place un conseil consultatif de gestion afin d'orienter le programme de transformation de la GRC proposant d'importants points d'intervention qui permettront au gouvernement de restructurer les fondements de la GRC et de l'orienter vers l'atteinte de meilleurs résultats à long terme.
Le conseil consultatif de gestion proposé aiderait la commissaire de la GRC: à accomplir l'engagement de son mandat à diriger la Gendarmerie pendant sa transformation, à la moderniser et à réformer sa culture; à assurer une saine gestion globale de la GRC; à protéger la santé et la sécurité des employés de la GRC; et à s'assurer que la GRC fournit des services de police de haute qualité, fondés sur les bonnes priorités, tout en assurant la sécurité des Canadiens et en protégeant leurs libertés civiles.
[Traduction]
Le mandat du Conseil serait de conseiller le commissaire de la GRC relativement à l'administration et à la gestion de la gendarmerie, y compris ses ressources humaines, ses contrôles de gestion, sa planification organisationnelle et ses budgets. Le Conseil consultatif de gestion se composerait d'un nombre maximal de 13 membres, y compris un président et un vice-président, nommés par le gouverneur en conseil à temps partiel pour une période d'au plus quatre ans.
Le gouvernement a indiqué que la sélection de ces membres reposerait notamment sur la diversité régionale et de genre, la réconciliation avec les peuples autochtones, les habiletés, l'expérience et les compétences en gestion du niveau de la haute direction, par exemple, les ressources humaines et les relations de travail, la technologie de l'information, la gestion du changement et l'innovation. Le projet de loi permettrait au ministre de consulter les gouvernements provinciaux et territoriaux qui ont fait appel aux services de la GRC relativement aux nominations. Le projet de loi énonce également les qualités requises des membres, surtout pour éviter des conflits d'intérêts réels, possibles ou apparents pour les membres.
[Français]
En ce qui a trait à ses opérations, le conseil consultatif de gestion établirait ses propres priorités, plans de travail et procédures. Le sous-ministre de Sécurité publique Canada et le commissaire de la GRC peuvent assister à toutes les réunions du conseil à titre d'observateurs, mais ils n'ont pas de droit de vote.
Afin que le conseil soit en mesure de fournir des conseils sur tous les éléments qui touchent à son mandat, la GRC fournira au conseil les informations que ce dernier estime nécessaires. De plus, le conseil pourrait communiquer au ministre les conseils fournis à la commissaire.
[Traduction]
Il importe de noter que, au titre de cette loi, la constitution du Conseil consultatif de gestion ne changerait pas les rôles, responsabilités ou obligations de rendre compte actuels du ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, qui demeure responsable de la GRC devant le Parlement et conservera le pouvoir de diriger le commissaire et d'établir les priorités stratégiques pour la GRC; du commissaire de la GRC qui conservera le contrôle et la gestion de la gendarmerie; des organismes existants d'examen de la GRC et des organismes existants d'examen des activités de sécurité nationale, dont les mandats resteront les mêmes; et du Conseil du Trésor qui demeurera l'employeur de la GRC.
Le projet de loi , qui a reçu la sanction royale en 2017, prévoyait la syndicalisation des membres et des réservistes de la GRC, processus actuellement en cours. Dans le projet de loi , le Parlement a réaffirmé que le Conseil du Trésor était l'employeur de la gendarmerie. Les modifications proposées ne reviennent pas sur la décision du Parlement ou ne perturbent pas ces relations.
La loi proposée respecte entièrement un principe fondamental des services de la police du Canada — l'indépendance de la police est à la base de la primauté du droit. Le conseil ne portera atteinte d'aucune façon à l'indépendance des opérations policières de la GRC. Il ne sera pas autorisé à demander des informations qui pourraient entraver ou compromettre une enquête ou une poursuite. Il n'a pas non plus accès aux renseignements personnels et aux documents confidentiels du Cabinet.
Si le projet de loi reçoit la sanction royale, les modifications entreront en vigueur à la date prévue par le gouverneur en conseil.
Si, entre-temps, le gouvernement crée un conseil intérimaire grâce au pouvoir conféré par la Loi sur l'emploi dans la fonction publique, une disposition transitoire dans le projet de loi maintiendrait le mandat de ces nominations au titre des nouvelles dispositions de la Loi sur la GRC.
En conclusion, la commissaire de la GRC a indiqué que la création d'un conseil consultatif de gestion est une étape essentielle pour la modernisation et le soutien d'une GRC diversifiée, saine et efficace. Le projet de loi rendrait ce rôle permanent afin de soutenir la commissaire actuelle dans son engagement à diriger la GRC pendant une période de transformation et afin d'aider les prochains commissaires à maintenir une gendarmerie en laquelle les Canadiens ont confiance pour l'excellence de ses services de police.
Nous serons heureux de répondre aux questions du Comité.
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En ce qui concerne le premier point, le gouvernement en place serait disposé à choisir les membres du conseil qui, à son avis, répondraient aux besoins actuels, compte tenu de l'expérience nécessaire pour aider la commissaire.
Au sujet de l'expérience policière, je pense que le a mentionné que le gouvernement aimerait que le conseil puisse compter sur une certaine expérience policière, mais pas seulement celle d'anciens policiers.
Vous remarquerez que le projet de loi contient une disposition selon laquelle les membres actuels de la GRC ne sont pas admissibles, tout comme les employés des gouvernements provinciaux ou municipaux, de sorte que le conseil ne devienne pas un conseil de policiers en service.
Le conseil est libre de donner des conseils à la commissaire de la manière qu'il juge la plus appropriée. La prestation de conseils pourrait faire l'objet d'une discussion entre le conseil et la commissaire.
Le sous-ministre de la Sécurité publique sera membre d'office du conseil et, en ce sens, le sera représenté au conseil même lorsqu'il est absent.
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Merci de votre présence.
Nous savons qu'il y a déjà beaucoup de surveillance à la GRC, beaucoup de comités auxquels elle participe, notamment le comité de surveillance, le comité d'examen, le comité de gestion et les comités sur la sécurité.
Comme nous le savons, les défis qu'elle doit relever sont importants. J'ai du mal à comprendre, et peut-être que les Canadiens sont dans la même impasse que moi, comment ce nouveau comité de gestion va s'attaquer aux problèmes auxquels fait face la GRC.
L'un des problèmes qui se posent dans ma circonscription, c'est le manque de personnel. Je ne comprends pas cela, et je suis certain que les Canadiens vont poser la question. Comment la solution aux problèmes, soit le manque de personnel criant dans les détachements ruraux, le manque de communication, le manque d'équipement, les plaintes de harcèlement interne que nous continuons de voir encore et encore et les problèmes culturels auxquels on continue de se heurter, peut-elle se limiter à la création d'un comité consultatif?
Comment ce nouveau comité consultatif va-t-il régler ces problèmes?
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Je vous remercie, et je remercie également nos deux témoins.
D'après mes 35 ans d'expérience dans la GRC, je pense que la majorité de ses membres seraient heureux de la création de ce comité, mais j'ai néanmoins quelques préoccupations. Le mandat du conseil serait de conseiller la commissaire de la GRC relativement à l'administration et à la gestion de la gendarmerie, y compris ses ressources, ses contrôles de gestion, sa planification et ses budgets. En quoi ce comité pourrait-il conseiller les ministères pertinents, au sein du gouvernement, en ce qui concerne le financement de la GRC?
Ils peuvent bien faire toutes les recommandations qu'ils veulent à la GRC, mais sans le soutien du Conseil du Trésor ou du ministère de la Sécurité publique, pour faire respecter les conseils qu'ils donnent à la commissaire et soutenir le conseil en ce qui a trait à ces recommandations... Je ne vois rien ici qui dit qu'il a le pouvoir de se tourner vers les deux ministères qui auront l'ensemble des responsabilités.
Mme Sahota a proposé trois ou quatre amendements, puisque nous ne modifions pas un projet de loi en tant que tel.
Nous avons 19 minutes. Je propose que nous continuions pendant cinq minutes, parce que le whip aura une crise cardiaque si nous ne partons pas d'ici d'ici 15 minutes. Si on l'enferme, on règle le problème.
Des députés: Oh, oh!
Le président: Nous allons continuer jusqu'à 16 h 55.
Mme Sahota a présenté ses amendements, mais ils ne sont pas dans les deux langues officielles, alors je ne peux les distribuer. Je vais vous demander de les lire et d'expliquer pourquoi vous pensez qu'ils doivent être considérés comme des amendements proposés.
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Ce projet de loi est véritablement apprécié, son objet est des plus pertinents. Je pense seulement qu'il est un peu vague.
À ce que je comprends, peut-être cela a-t-il été fait, afin que le conseil ait la capacité et la souplesse nécessaires pour adapter les mesures qu'il prend, en fonction des enjeux différents. Je pense toutefois que nos éléments fondamentaux, dont vous avez traité dans vos observations liminaires...
Je vais lire ce que je propose, et je m'expliquerai ensuite:
Que le Comité recommande au Comité permanent des finances d’amender la section 10 du projet de loi C-97, Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 19 mars 2019 et mettant en oeuvre d'autres mesures, pour:
1. Exiger que les rapports complets préparés par le Conseil constitutif de gestion, visés au paragraphe 45.18 (3), soient automatiquement fournis au ministre;
Dans la loi, on prévoit que le conseil de gestion « peut » fournir ces rapports, alors ici on parle d'« exiger ». Je sais que le ministre reçoit beaucoup de rapports, mais je crois que c'est important, surtout s'il s'agit d'un rapport officiel, qu'il puisse désormais être saisi des enjeux. C'est ce qui a été recommandé. Je propose en outre:
2. encourager la composition diversifiée du futur Conseil constitutif de gestion, notamment en faisant appel à des femmes, à des Autochtones, à des personnes handicapées, à des membres de la communauté LGBTQ+ et à des membres de minorités visibles;
3. exiger qu’une analyse comparative entre les sexes +, ou tout autre programme futur qui pourrait raisonnablement être perçu comme son successeur, soit intégrée aux travaux du Conseil constitutif de gestion.
Pour ce qui est de la quatrième recommandation, je l'improvise. Après notre discussion d'aujourd'hui, je pense qu'il manque dans le mandat du conseil consultatif une mention particulière concernant le harcèlement et le changement culturel. Il me semble que cela devrait être englobé dans l'alinéa 45.18(2)a) du mandat, mais c'est très vague. Je recommanderais donc que le comité des finances trouve pour cela le libellé qu'il juge approprié, mais qu'il mentionne précisément que cela doit faire partie intégrante des plans de transformation ou de modernisation.
Je sais que vous avez dit dans vos observations liminaires qu'ils essaient d'assurer une représentation de la diversité régionale — et toutes ces diverses choses — ce n'est pas véritablement exprimé dans la loi. Le gouvernement — ou le conseil — peut bien vouloir procéder à des nominations dans cet esprit, mais ce pourrait ne pas toujours être le cas. Je pense que si c'est clairement exprimé dans la loi, la personne qui doit faire ces nominations saura ainsi qu'elle doit s'assurer que le conseil soit composé en tenant compte de tous ces facteurs.
Je n'ai pas mis dans cette liste la nécessité d'un nombre précis obligatoire... Quel terme encore utilise-t-on?