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Avez-vous apporté votre lit pliant?
Un député: Ha, ha!
Le président: D'accord. Sur ce, je vais vous demander le silence.
Je vais simplement demander aux témoins de présenter leurs exposés dans le même ordre que ce qui se trouve à l'ordre du jour: pour commencer, nous aurons M. Green, de Mastercard, puis M. Davies, de EY, M. Finlay, de Cybersecure Catalyst, et M. Gordon, d'Échange canadien de menaces cybernétiques.
Monsieur Green, vous avez sept minutes.
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Bonjour, et merci de m'avoir invité aujourd'hui.
Je tiens tout d'abord à féliciter le Comité d’avoir lancé cette étude. La cybersécurité représente l'un des plus grands défis que doivent relever les gouvernements et les entreprises, et les incidences sur la sécurité nationale, la stabilité financière et la protection des consommateurs peuvent être graves.
J'applaudis aussi le gouvernement du Canada qui a déployé la Stratégie nationale de cybersécurité et mis en place le Centre canadien pour la cybersécurité. J'ai eu la chance aujourd’hui de rencontrer les dirigeants du Centre, et je peux vous assurer que Mastercard sera heureuse de les épauler de toutes les manières possibles.
Pour Mastercard, la cybersécurité est une priorité mondiale. La sécurité et la protection sont des principes fondamentaux qui régissent toutes les facettes de nos activités, ainsi que les plateformes technologiques et les services de technologie novateurs que nous mettons en service. Nous savons que nos clients, les titulaires de cartes, les commerçants et d'autres partenaires comptent sur nous pour leur fournir des produits et des services sécurisés. Permettez-moi de mettre ceci en contexte.
Comme vous le savez probablement, Mastercard n'émet aucune carte de crédit ni n'a de contact direct avec les consommateurs. Les banques qui émettent nos cartes ont cette responsabilité.
Mastercard est une société technologique. Nous mettons à la disposition des consommateurs un réseau qui leur permet d'utiliser leur carte Mastercard presque partout dans le monde, dans plus de 210 pays et territoires, et de voir une transaction se réaliser en quelques secondes, ce qui permet des liens entre 2,5 milliards de titulaires de carte et des dizaines de millions de commerçants.
Pour que nous puissions apporter de la valeur aux banques, aux commerçants et aux consommateurs qui utilisent notre réseau, nous devons leur assurer sécurité et protection. Notre réseau ne doit donc souffrir d'aucune interruption.
Nous investissons aussi dans l'innovation: nous augmentons nos forces internes, nous acquérons des entreprises technologiques de pointe et nous continuons de collaborer avec les jeunes entreprises choisies dans le cadre de notre programme Start Path, dont cinq sont au Canada, et de les mettre en contact avec nos partenaires émetteurs pour que leurs affaires se développent. Le mois dernier, Mastercard a conclu une entente visant l'acquisition d'Ethoca, une société torontoise qui facilite la collaboration entre banques et commerçants pour combattre l'escroquerie en ligne.
C’est ce que nous faisons à un très haut niveau. Permettez-moi maintenant de vous faire part de nos conseils à l’intention du gouvernement. Ils sont regroupés en six volets.
Premièrement, dans un monde numérique de réseaux et d'interconnexions, nos solutions en matière de cybersécurité doivent convenir aux petites et moyennes entreprises. Les cybercriminels cherchent les points faibles d'un système avant de lancer une attaque. Nous devons donc fournir aux petites entreprises une structure qui protégera leurs opérations. Mastercard joue un rôle-clé dans la défense des PME, notamment par la mise en place du Cyber Readiness Institute, ou CRI, qui met l'accent sur l'application pratique d'outils à l'intention des PME. Le CRI facilite également la formation des employés à l'utilisation de ces outils de gestion des cyberrisques.
Pareillement, en février dernier, Mastercard et la Global Cyber Alliance ont lancé une solution de cyberdéfense conçue spécifiquement pour les PME. Ce produit gratuit propose en ligne, à l'échelle mondiale, du contenu informatif et des procédés servant à contrer les cyberattaques de plus en plus nombreuses. Cette trousse pratique comporte des outils opérationnels, des guides pratiques et des pratiques exemplaires reconnues, et elle sera régulièrement mise à jour.
Deuxièmement, les sociétés internationales sont souvent aux prises avec un nombre croissant de règlements en matière de cybersécurité qui se chevauchent dans différents pays. Ces règles doivent être harmonisées au moyen de paramètres communs. Nous savons que des progrès ont été réalisés dans le cadre des négociations pour le renouvellement de l'ALENA en ce qui concerne la conception d'une structure commune favorisant la gestion des cyberrisques, ce qui est encourageant.
Troisièmement, les processus de gestion et de vérification de l'identité doivent être améliorés, car de plus en plus d'objets sont connectés. Nous avons besoin d'un écosystème d'identité solide pour faciliter et sécuriser davantage les interactions et les transactions numériques et préserver la confidentialité des titulaires de carte.
Quatrièmement, avec l'Internet des objets, 30 milliards d'objets seront bientôt connectés. Ceci représente de gigantesques possibilités pour l'économie numérique, mais aussi de plus grands cyberrisques. Les gouvernements et le secteur privé devraient par conséquent établir des normes afin d'améliorer l'interopérabilité, la détection et la prévention des cybermenaces tout en éliminant toute friction de l'expérience utilisateur.
Cinquièmement, face à des cybermenaces croissantes, les gouvernements et le secteur privé manqueront d'employés détenant des compétences en cybersécurité. Il faut dès maintenant, partout dans le monde, entreprendre de former la prochaine génération de cyberexperts, et le gouvernement devrait contribuer à cet effort. Si vous avez des enfants ou des petits-enfants et que vous les rendez accros à la cybersécurité, ils pourront toujours très bien gagner leur vie parce que le nombre actuel de spécialistes de la cybersécurité ne suffit pas à répondre aux besoins qui sont bien réels.
Enfin, il faut que toutes les parties prenantes collaborent, se communiquent l’information et s'unissent pour lutter contre le cybercrime. Le président Obama avait commandé la mise en place d'un groupe de travail sur la cybersécurité auquel notre président et chef de la direction a siégé. Ce groupe a formulé des recommandations, et la création du CRI, que j'ai mentionné plus tôt, résulte directement de l'accent qu'il a mis sur la sécurité et les PME.
J'estime que cette question est si cruciale pour l'avenir de notre économie et de notre société qu'elle mérite l'attention d'intervenants aux plus hauts échelons. Mastercard est prête à mettre son expertise au service du gouvernement du Canada dans la même mesure.
Je pourrais parler pendant des heures de ce sujet, mais je vais m'arrêter ici. Je serai ravi de répondre à vos questions sur les aspects qui suscitent le plus votre intérêt. J'ai essayé de vous donner une bonne idée de ce que nous faisons et de ce que les gouvernements devraient accomplir d’après nous.
Je remercie encore une fois le Comité de m'avoir invité et je suis impatient de répondre à vos questions.
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Merci de nous avoir invités à venir vous donner de l'information et à répondre à vos questions sur la cybersécurité dans le secteur financier.
Je suis Thomas Davies, et je suis le dirigeant national de la cybersécurité des services financiers pour EY au Canada. Je suis également un conseiller spécial en matière de crimes financiers pour l'entreprise à l'échelle mondiale, et à ce titre, mon attention se porte particulièrement sur les menaces internes et externes. Avant de me joindre à EY, j'ai travaillé pendant huit ans comme directeur à la Banque Scotia, et mon rôle était d'assurer les trois lignes de défense.
Les cyberattaques sont en hausse, et le secteur des services financiers est considéré comme une cible de grande valeur à l'échelle mondiale. Le nombre de particuliers, d'organisations et d'États-nations qui ont accès à des outils de pointe a connu une croissance exponentielle, avec les offres de services que les organisations criminelles ont conçus et optimisés. Les attaques lancées contre les services financiers ne se limitent pas aux cyberatteintes. Ces attaques peuvent rapidement évoluer vers des activités de fraude et de blanchiment d'argent, ce qui exerce une pression sur les talents et les ressources financières de n'importe quelle organisation. Ces préoccupations sont exacerbées par la pénurie de professionnels qualifiés dans l'ensemble des domaines relatifs aux crimes financiers. L'accès non autorisé à des systèmes de paiement, à des réseaux de transactions ou à des données de clients pourrait avoir des répercussions importantes sur l'économie.
Pensez un instant aux conséquences de ne pas être en mesure d'utiliser votre carte de débit ou votre carte de crédit pendant une journée ou même une semaine. Imaginez plus d'un million de Canadiens qui essaient de retirer de l'argent pour payer l'épicerie, l'essence ou les médicaments. De nombreux organismes de réglementation dans le monde estiment que la capacité de résilience des services financiers en cas de cyberincident est au sommet des priorités pour garantir la santé économique, comme en font foi les nouvelles exigences de sécurité adoptées à Hong Kong, au Royaume-Uni et à New York.
Les Canadiens veulent obtenir un meilleur accès aux services financiers au moyen de plateformes numériques comme le système bancaire ouvert. Nous devons donc envisager d'incorporer des principes de sécurité et de protection de la vie privée à l'étape de la conception d'une solution. Ce faisant, nous contribuerons à inspirer confiance aux clients, à encourager l'adoption de ces méthodes et à réduire de façon proactive le risque de devoir apporter des correctifs coûteux ultérieurement. La mise en place de mesures préventives comme la formation et la sensibilisation, la gestion de l'accès, l'hygiène informatique, la gestion du risque lié à des tiers et la gouvernance d'entreprise aura pour effet de réduire la surface d'attaque de ces plateformes de même que la maintenance nécessaire à leur soutien.
Le Canada a la possibilité de devenir un chef de file mondial en matière de sécurité et de protection de la vie privée, tout en demeurant un grand innovateur dans les technologies financières. En poursuivant les efforts de communication des renseignements et de développement des talents par l'éducation des jeunes et l'éducation continue, et en sensibilisant davantage le public aux cybermenaces menant aux crimes financiers, nous pouvons nous préparer à faire face à cette menace croissante.
Merci.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie beaucoup de me donner l'occasion de parler avec vous aujourd'hui.
Cybersecure Catalyst est un nouveau centre d'activités de cybersécurité qui a été créé l'année passée par l'Université Ryerson. Il est installé en permanence à Brampton et c'est là qu'il ouvrira à la fin de l'année. Le centre va collaborer étroitement avec les gouvernements et les organismes gouvernementaux de tous les niveaux, avec les partenaires du secteur privé et avec d'autres établissements universitaires de partout au Canada afin de stimuler la croissance et l'innovation dans l'écosystème de cybersécurité du Canada.
Nous allons offrir des programmes reposant sur quatre piliers. Nous allons offrir de la formation en cybersécurité à l'intention des actuels professionnels de la cybersécurité, ainsi que de la formation de base en cybersécurité à l'intention de ceux qui sont nouveaux dans le domaine. Nous allons soutenir l'augmentation de la capacité des entreprises canadiennes de cybersécurité grâce à un programme unique d'accélérateur commercial. Nous allons soutenir les partenariats de recherche appliquée et de développement en cybersécurité entre des établissements universitaires et des partenaires du secteur privé. Enfin, nous allons offrir des activités d'éducation du public en matière de cybersécurité en mettant l'accent sur les particuliers et les petites entreprises.
Au moment de concevoir le mandat de Cybersecure Catalyst, l'Université Ryerson a entrepris un long processus de consultation auprès de l'industrie et du gouvernement, entre autres, auprès de plusieurs institutions financières. Je pense que les résultats de ce processus de consultation sont importants pour notre discussion sur la cybersécurité dans le secteur financier comme enjeu de sécurité économique nationale. Quand nous avons demandé aux grandes institutions financières et à d'autres organismes du secteur privé de nous préciser ce qu'un centre universitaire de cybersécurité pouvait faire de plus utile pour eux, ils n'ont pas parlé d'un outil technologique particulier ou de progrès précis dans les sciences. Ils ont répondu massivement qu'il leur fallait plus de gens. D'autres personnes venues témoigner devant le Comité aujourd'hui vous ont dit la même chose. En particulier, des institutions financières ont indiqué qu'il fallait mettre à niveau les compétences de leur personnel existant pour répondre aux menaces émergentes, et qu'il fallait que plus de gens fassent leur entrée dans le secteur pour qu'ils puissent doter les postes de premier échelon au sein de leurs organisations. Toutes les grandes institutions financières au Canada ont de nombreux postes à doter dans le domaine de la cybersécurité.
Les données empiriques confirment ce que notre processus de consultation a révélé. Comme vous l'avez déjà entendu de la part d'autres témoins, en juillet 2018, Deloitte et la Toronto Financial Services Alliance ont publié un rapport qui estimait que la demande en personnel de cybersécurité au Canada augmente de 7 % par année et qu'il faudrait doter 8 000 postes en cybersécurité d'ici 2021.
Il est important de souligner que cette pénurie n'est pas qu'un problème de sécurité; c'est un problème de développement économique. Le manque de personnel de cybersécurité qualifié crée des problèmes de dotation pour les activités régulières de ces institutions financières, mais cela a également des répercussions sur la capacité des institutions de créer de nouveaux produits et services sûrs pour les marchés national et international. Ce qui est crucial, c'est que le manque de personnel qualifié a de graves répercussions sur la capacité de croissance des petites et moyennes entreprises canadiennes de cybersécurité.
Il y a une façon intéressante de voir le problème du manque de travailleurs en cybersécurité au Canada, et c'est de se rendre en Israël. Ce pays est généralement reconnu pour posséder le plus solide écosystème technologique en matière de cybersécurité dans le monde. Le gouvernement israélien a récemment créé un grand centre d'activités de cybersécurité dans une petite ville du désert du Néguev appelée Beersheba, à environ une heure en voiture de Tel-Aviv. En janvier, je suis allé à Beersheba non pas pour rencontrer des représentants de sociétés israéliennes, mais des représentants d'institutions financières canadiennes qui ont établi des bureaux là-bas parce qu'il leur est beaucoup plus facile de trouver des talents en cybersécurité en Israël qu'au Canada.
C'est là la mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle, c'est que ce problème est bien compris et que des efforts sont déployés pour le résoudre. Les montants que le gouvernement fédéral a consacrés dans son budget de 2018 à la cybersécurité étaient considérables, surtout en ce qui concerne le Centre canadien pour la cybersécurité. Le centre agit déjà comme un partenaire et une voix d'importance pour le secteur de la cybersécurité au Canada. Dans le budget de 2019, qui a été rendu public récemment, le présent gouvernement a fait de la cybersécurité une priorité en allouant 80 millions de dollars aux institutions postsecondaires afin qu'elles accroissent le bassin de talents en cybersécurité au Canada, entre autres mesures.
Bien sûr, il y a toujours plus à faire. À notre avis, les programmes de formation devraient se concentrer sur deux cohortes clés: les jeunes de la maternelle à la 12e année, et les groupes démographiques qui sont gravement sous-représentés dans le secteur de la cybersécurité. Les jeunes n'ont pas nécessairement tendance à voir la cybersécurité comme un domaine d'études intéressant ou excitant ou comme une option d'emploi futur, mais cela peut changer avec la bonne stratégie de mobilisation.
Nous n'arriverons pas à résoudre le problème de la pénurie de personnel de cybersécurité des institutions financières ou de n'importe quel autre type d'institutions si nous n'ouvrons pas le secteur de la cybersécurité de manière à avoir plus de femmes, de membres de groupes racialisés, de nouveaux Canadiens, d'Autochtones, de vétérans et de personnes qui ont perdu leur emploi dans des secteurs existants. Il faut déployer des efforts afin d'offrir aux personnes de ces groupes des occasions de formation et de placement dans l'industrie, et c'est là-dessus que nous allons nous concentrer à Cybersecure Catalyst.
Enfin, à mesure que notre économie poursuit sa transformation, nous voyons des possibilités excitantes de réorienter des talents de secteurs d'où les travailleurs ont été déplacés vers le secteur de la cybersécurité, où le besoin de personnel qualifié est en croissance.
Je vous remercie beaucoup.
Je serai ravi de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie le Comité de me donner l'occasion aujourd'hui de parler de la cybersécurité dans le secteur financier.
Je suis directeur exécutif de l'Échange canadien de menaces cybernétiques, l'ECMC. Je vais mettre en lumière le travail de l'ECMC parce que je crois qu'il a une incidence directe sur l'orientation actuelle des enquêtes de ce comité.
L'ECMC est un organisme à but non lucratif établi par le secteur privé et ayant deux vastes mandats. Premièrement, nous effectuons un échange de renseignements sur les menaces cybernétiques pour informer nos membres. Deuxièmement, nous offrons un centre de collaboration pour mettre en commun les pratiques exemplaires des professionnels de la cybersécurité. Notre organisme est relativement nouveau, puisqu'il a atteint la capacité opérationnelle de base il y a seulement deux ans. Je vais faire quelques autres observations sur nos services dans une minute.
Les principes fondateurs de l'ECMC le rendent unique. Premièrement, notre objectif est d'attirer des membres venant de tous les secteurs de l'économie, pas seulement des infrastructures essentielles. À l'heure actuelle, nous avons notamment des membres de cabinets comptables, du secteur de la santé, d'entreprises de construction, d'entreprises de divertissements, d'administrations aéroportuaires et d'entreprises de haute technologie.
Deuxièmement, les grandes entreprises qui ont fondé l'ECMC ont clairement indiqué que l'ECMC ne pouvait pas servir uniquement les grandes organisations. Nous devons attirer des PME. Dans tous les secteurs de l'économie, des organisations de toutes tailles subissent des cyberattaques. Nous sommes passés des neuf premiers membres fondateurs à un peu moins de 60 membres aujourd'hui, et d'autres demandes d'adhésion sont traitées toutes les semaines.
En janvier dernier, nous avons changé la composition et les barèmes tarifaires de notre organisme de manière à rendre l'adhésion plus attrayante pour les PME. Ces changements ont été bien reçus. Les petites organisations représentent maintenant 28 % de notre effectif, et nous déployons des efforts pour que ce nombre augmente considérablement. À mesure que nous augmentions le nombre de petites organisations, nous avons mis au point des rapports et des services adaptés aux besoins des propriétaires de petites entreprises.
Je vais souligner brièvement deux secteurs de prestation de services.
Nous exploitons un centre de mise en commun de renseignements sur les cybermenaces. L'information sur les menaces est fournie par les organisations qui participent. L'information qui est obtenue ainsi ne contient pas de renseignements personnels, et la source est anonyme.
L'ECMC reçoit aussi de l'information sur les cybermenaces de la part du nouveau centre de cybersécurité. Nous sommes heureux d'être la première organisation à avoir signé un accord de collaboration avec le nouveau centre. C'est un partenariat important pour l'ECMC et le gouvernement. Nous pensons que nous allons tirer parti de la pleine capacité du gouvernement en matière de cybersécurité, et le gouvernement profitera de l'élargissement de la portée de ses efforts auprès de petits segments de l'économie qu'il ne dessert plus, notamment à l'extérieur de l'infrastructure essentielle de base.
L'ECMC offre aussi à ses membres l'occasion de fournir au gouvernement de l'information liée aux menaces, tout en conservant leur anonymat. À mesure que nous prenons de l'expansion, nous allons permettre au gouvernement de mieux comprendre comment les cybermenaces ont des répercussions sur l'économie canadienne dans son ensemble.
Des témoins ont déjà mentionné à votre comité l'importance du développement de l'effectif dans le domaine de la cybersécurité pour défendre l'économie canadienne. L'ECMC joue un rôle en aidant le secteur privé à perfectionner et à tenir à jour les compétences nécessaires. Notre capacité à collaborer entre secteurs procure diverses façons de rassembler les professionnels de la cybersécurité pour mettre en commun leurs pratiques exemplaires et leurs idées. Les praticiens se réunissent pour discuter de nouveaux sujets, comme les nouvelles techniques utilisées par les pirates, les nouvelles technologies et stratégies de défense ainsi que les changements au paysage juridique que les entreprises devraient connaître. Nous offrons cette capacité au moyen de webinaires mensuels et d'activités de collaboration de vive voix. Le temps que les employés consacrent à ces activités contribue à leur maintien en poste et à leurs certifications professionnelles.
Les institutions financières comprennent l'importance de la collaboration, ce qui explique pourquoi les grandes banques du Canada font partie de l'ECMC. Les banques reconnaissent que la collaboration leur permet d'améliorer leurs moyens de défense et de rendre plus coûteuses les démarches des pirates. Nous offrons un forum unique d'échanges intersectoriels. À titre d'exemple de la relation bénéfique et unique de l'ECMC, du travail se fait au moyen de notre portail entre les institutions financières et les entreprises de télécommunications pour contrer des cybermenaces très précises.
Les banques ont mis au point une impressionnante capacité à défendre leurs réseaux contre les cyberattaques, et elles lancent maintenant une nouvelle initiative par l'entremise de l'ECMC. Elles aimeraient faire part de leur expertise aux PME et travailler avec nous pour renforcer la maturité des PME dans tous les secteurs de la chaîne d'approvisionnement, pas que ceux liés aux services financiers. Chaque banque a cerné un domaine de compétence et préparé des exposés qui portent sur les besoins des PME. Nous nous penchons actuellement sur le mécanisme de mise en oeuvre de cette importante initiative.
La collaboration commence par l'établissement d'une relation de confiance. L'ECMC offre un environnement propice à la confiance. Nous créons une communauté où les membres n'ont pas à mener leurs activités en vase clos. Lorsqu'une crise se produit, ils peuvent se tourner vers cette communauté pour obtenir de l'aide. La création de cette organisation qui permet de signaler les menaces et de mettre en commun les pratiques exemplaires d'entreprises de toutes tailles dans l'ensemble des secteurs est un des principaux piliers pour atteindre le niveau de sécurité souhaité dans le but de protéger la prospérité économique du Canada. La collaboration signifie qu'on n'a pas à tout faire seul, car nul d'entre nous n'est aussi futé que nous tous réunis.
Je suis impatient de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Green, tout le concept lié au fait de ne pas être un émetteur de cartes est une chose que des gens de votre entreprise m'ont récemment aidé à comprendre. Cela complique beaucoup, je crois, la façon dont ce processus fonctionne.
Je me demande juste si vous pouvez m'expliquer certaines choses.
Mastercard est responsable des paiements, des transactions proprement dites, et il y a ensuite une carte, un appareil ou un site Web, qui sont en quelque sorte des tiers lorsqu'on utilise Apple Pay ou d'autres applications du genre. Il y a ensuite la banque, qui serait l'émettrice de cartes.
Dans ce triangle, si je puis dire, qui assume la responsabilité pour ce qui est, par exemple, de mes renseignements? Autrement dit, si je me sers de mon téléphone pour payer quelque chose et qu'il y a un problème, la responsabilité revient-elle aux banques, aux émetteurs de cartes, à MasterCard ou à Apple, si le problème est attribuable à Apple Pay? Comment cela fonctionne-t-il?
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Ma prochaine question concerne les ressources humaines et s'adresse à MM. Davies et Green.
Du côté consultatif, on regarde le recrutement, alors que, du côté du client, par exemple chez Mastercard, on regarde le risque que présentent les ressources humaines.
J'ouvre ici une parenthèse pour vous raconter une anecdote. Il y a plusieurs années, j'ai rempli en bonne et due forme un formulaire de demande de carte de crédit — je ne dirai pas laquelle. Quand j'ai reçu la carte, la limite de crédit prévue avait déjà été dépassée. Évidemment, j'ai contacté le service qui s'occupait de la sécurité. Le problème n'était pas attribuable à moi, mais au service de la sécurité, au moment de la délivrance de la carte. Cela venait donc de l'intérieur.
Dans une autre vie, j'ai assisté à des réunions de l'Association des banquiers canadiens où il était question de terminaux de paiement qui étaient, disait-on, impossibles à pénétrer. Or, ils avaient été décodés en trois semaines. On pense qu'il y a encore des risques qui viennent de l'intérieur.
Comment gère-t-on ce risque lié aux ressources humaines, qui semble mener à un cul-de-sac, tant chez le client que chez le consultant?
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J'aimerais ajouter que la menace interne est la plus grande préoccupation de la plupart des agents principaux de gestion des risques en raison de l'ampleur d'un tel incident lorsqu'il se produit. Vous savez, on discute souvent de l'affaire Edward Snowden dans le milieu de la sécurité nationale. La notion selon laquelle un initié a accès à des renseignements confidentiels est toujours préoccupante.
On parle d'exercer une surveillance accrue à l'égard de ce que nous appelons les utilisateurs qui ont beaucoup de pouvoir, c'est-à-dire des personnes qui — pour revenir au point de M. Green — jouissent de grands privilèges au sein de l'organisme, afin de veiller à réduire les risques.
Donc, lorsqu'un compte est la cible de fraude, c'est un risque réduit, et il faut avoir un certain degré de tolérance au risque à l'interne. En effet, on ne peut pas garantir que personne ne posera de gestes inappropriés, mais on peut réduire les effets d'un tel incident au minimum et offrir une formation de base pour sensibiliser les gens.
Lorsque j'étais membre de Scotiabank, les formations sur le code de déontologie, sur la conduite professionnelle, sur la façon de connaître ses clients et sur la lutte contre le blanchiment d'argent étaient obligatoires. Il est important de rendre cette formation obligatoire et d'au moins donner à tous l'impression que nous sommes là pour faire ce qu'il faut.
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Je pense que nous nous améliorons. Je crois que l'une des étapes importantes que nous avons franchies était la création du nouveau centre cybernétique à cette fin. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous collaborons aussi étroitement avec eux pour établir ce lien entre les activités du secteur privé et celles du gouvernement dans ce domaine.
En fait, nous travaillons avec certains organismes australiens pour créer, en Australie, un organisme semblable à l'ECMC, afin d'obtenir cet élément intersectoriel. C'est l'un des moyens qui permettent de regrouper toutes les entreprises, quelles que soient leur taille ou leurs activités, et de les préparer à interagir avec le gouvernement.
Le gouvernement s'occupera du centre cybernétique, qui représente une très petite partie de l'infrastructure essentielle — c'est ce qu'il mettra à l'échelle — et il compte sur nous pour étendre cela aux secteurs et aux domaines qui ne seront pas visés par ses activités. Le gouvernement peut offrir des conseils généraux, mais il faut en grande partie qu'une personne prenne ces conseils et se rende compte qu'il faut faire quelque chose sur le plan technologique, et qu'elle se demande comment y arriver au sein de son entreprise.
Cela revient un peu au développement des compétences dont parlait M. Finlay. Nous tentons d'intégrer cela, c'est-à-dire que nous communiquons les connaissances fournies par le gouvernement à des personnes qui utiliseront la technologie, afin qu'elles puissent réfléchir à la façon de réaliser certaines de ces choses.
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On observe un certain nombre d'éléments intéressants dans la formation que donne à ses gens l'écosystème israélien de cybersécurité. Cette formation présente manifestement une caractéristique de service national unique en son genre: en effet, en Israël, le service militaire est différent de ce qui peut lui ressembler au Canada.
L'un de ses points forts et intéressants est qu'elle commence à un jeune âge, celui de la maternelle à la 12e année. Nous croyons nous attaquer très énergiquement à la racine du problème du marché du travail en cybersécurité, en intéressant beaucoup les jeunes à la cybersécurité et en les attirant dans des carrières de ce domaine. Ryerson, en partenariat avec la Banque Royale du Canada et l'Université Carnegie Mellon, l'une des chefs de file de la cybersécurité aux États-Unis, ont organisé, en 2018, un hackathon appelé CanHack. C'est un jeu en ligne dans lequel des élèves d'écoles secondaires exécutent sous surveillance et sous supervision, donc sans risque, des tâches de sécurité informatique. Le nombre d'élèves participants, que nous prévoyions, a doublé.
Les perspectives sont extraordinaires. D'abord, l'événement s'adresse aux jeunes. Ensuite, il mobilise un groupe démographique sous-représenté dans le cyberespace et parmi les travailleurs déplacés des secteurs traditionnels. Voici que se présente l'occasion d'accueillir des travailleurs déplacés de secteurs dont les effectifs diminuent, pour les former pour celui de la cybersécurité au niveau de débutant. C'est très emballant.
Voilà deux des objectifs, analogues à ceux que nous avons vus atteindre dans d'autres pays, y compris Israël, que nous espérons réaliser.
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Monsieur le président, je peux tenter une première réponse.
Aujourd'hui, on informe mal le public de la nature des intrusions. Le secteur bancaire ne dit rien, dans l'espoir de protéger chacun de ses membres contre la répétition du problème, mais, à part ça, les renseignements à ce sujet sont assez privés et ils peuvent avoir des conséquences graves sur les opérations et la réputation de l'entreprise. Voilà pourquoi on les divulgue peu.
Aux États-Unis, je crois que c'est le FBI qui possède un peu plus de détails sur la compromission du courriel d'affaires, d'autres rançongiciels et d'autres tentatives de fraude. Pour rassembler ces données au Canada, pour donner une idée des gens... les thèmes que nous abordons, nous pouvons en parler ici, ainsi que de gestion de l'accès, d'hygiène des systèmes et de formation et de sensibilisation, mais la preuve, avec de vraies données, serait utile.
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Dans ce cas, je passe sur le bogue.
L'une des difficultés, pour les entreprises, est de déterminer les renseignements essentiels dans leurs systèmes, à protéger absolument. Impossible de les protéger tous si on ne sait pas desquels il s'agit. Alors, on commence par les associer aux éléments importants. On peut ensuite commencer à contrôler l'accès à ces données.
Beaucoup d'entreprises, les petites notamment, et c'est intéressant en ce qui concerne particulièrement les rançongiciels, croient habituellement ne pas posséder de secrets commerciaux importants, qui exciteraient la convoitise.
Les rançongiciels n'ont pas le vol pour objectif, mais seulement celui d'empêcher d'accéder à un bien précieux pour son propriétaire. Pour beaucoup de petites entreprises, il suffit, pour prévenir le problème, d'un petit changement de mentalité, parce que, ensuite, elles peuvent comprendre pourquoi elles doivent s'intéresser aux rançongiciels, à la fois pour défendre leur bien — des solutions existent — et pour, après une attaque, savoir comment revenir à la normale.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Green, pardonnez mon rabâchage. J'essaie seulement de comprendre. Quand nous nous sommes quittés, tout à l'heure, vous commenciez à m'éclairer.
Vous parliez de l'incapacité de reconnaître, localement, une menace qui fait fi des frontières. Je suppose que les motifs de préoccupation peuvent englober l'accessibilité de ce type d'information pour, disons, les organismes chargés de la sécurité nationale ou la police. L'exemple précis qui me vient à l'esprit a été soulevé par notre commissaire à la protection de la vie privée, ici, au Canada. Par exemple, des Canadiens pourraient désormais, en toute licéité, se procurer de la marijuana avec leur carte de crédit. Comme, à l'échelon fédéral, aux États-Unis, c'est illégal, si la Patrouille frontalière des États-Unis en avait l'envie, ce renseignement pourrait leur fermer les portes des États-Unis.
Si ce renseignement se trouve quelque part, pour le meilleur ou pour le pire, le risque existera toujours qu'on s'en serve. Je comprends seulement mal la responsabilité, attribuée par la loi ou d'autres moyens, de l'information stockée, dans un serveur aux États-Unis ou n'importe où ailleurs, sur mes opérations de citoyen canadien avec une banque canadienne.
J'ai quelques questions à poser, et ensuite, M. de Burgh Graham et M. Paul-Hus disposeront chacun de trois minutes, et d'autres pourront aussi intervenir. Cela devrait nous mener à la fin de la réunion. Aucune question pour M. Motz — c'est de l'âgisme.
Vous savez que cette étude a été entreprise en partie à cause de la controverse entourant le 5G, et particulièrement la controverse entourant le 5G en ce qui a trait à Huawei, Nokia et Ericsson. Vous êtes tous les trois en particulier sur la ligne de front, alors j'ai une question pour vous. Si ce réseau est lancé — et il le sera — comment vous préparez-vous à cela, ou est-ce que vous vous y préparez, et dans quelle mesure cette préparation changerait ce que vous venez de dire aujourd'hui, si effectivement elle changeait ce que vous venez de dire?
Nous allons commencer par M. Green et continuer par la droite.