:
Bonjour. Je déclare la 46
e réunion du comité permanent de la sécurité publique et nationale pour l'examen du projet de loi .
Nous vous remercions, mesdames et messieurs les fonctionnaires d'être parmi nous aujourd'hui.
Nous recevons M. Allen Sutherland, Mme Heather Sheehy, and Mme Nancy Miles, conseillère juridique principale au Bureau du Conseil privé. Nous recevons également John Davies du ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile.
Merci de nous avoir rejoints.
Nous accueillons aussi au comité des députés indépendants, nous sommes ravis que vous soyez avec nous.
[Français]
Je vous souhaite la bienvenue au Comité permanent de la sécurité publique et nationale.
[Traduction]
Nous entamons aujourd'hui notre étude article par article du projet de loi , et je tiens à prévenir le comité dès le départ que je vais avancer lentement aujourd'hui et prendre le temps de parcourir les amendements que nous avons reçus pour faire en sorte que nous les étudiions soigneusement et que nous comprenions bien le processus. Puisque ce comité n'a pour l'instant réalisé qu'une seule étude article par article et que c'était beaucoup moins compliqué que pour ce projet de loi vu la quantité d'amendements déposés, je veux revoir le processus.
Je veux rappeler au comité que des greffiers législatifs sont là pour nous aider vis-à-vis de nos responsabilités législatives — nous vous remercions d'être parmi nous — ainsi que notre greffier habituel qui me rappellera à l'ordre.
Je voudrais donner quelques indications aux membres du comité sur la manière dont les comités procèdent à une étude article par article d'un projet de loi.
Comme vous le savez et comme l'indique l'intitulé, il s'agit d'une étude de chaque article dans l'ordre dans lequel ils figurent dans le projet de loi, à moins que vous n'en décidiez autrement.
Je vais lire chaque article successivement et ils seront tous sujet à débat et mis au vote. S'il y a des amendements à l'article en question, je donnerais la parole au député qui le propose et il pourra l'expliquer. L'amendement sera alors mis au débat. Une fois que plus aucun membre du comité ne souhaitera intervenir, l'amendement sera mis au vote.
Les amendements seront examinés dans l'ordre selon lequel ils figurent dans la liasse que le greffier a remis à chaque député. S'il y a des amendements corrélés les uns aux autres, ils seront soumis au vote ensemble.
Pour mémoire, nous avons reçu un ensemble d'amendements provenant de divers députés de la Chambre des communes et destinés à notre comité; cependant d'autres amendements sont possibles au cours de notre travail, nous en sommes conscients.
En plus de devoir être correctement rédigés sur le plan juridique, les amendements doivent être conformes à la procédure. En tant que président je serais peut-être appelé à déclarer des amendements irrecevables s'ils vont à l'encontre des principes du projet de loi ou s'ils dépassent sa portée, principes et portée qui ont été adoptés par la chambre lorsqu'elle a accepté le projet de loi en deuxième lecture, ou si ces amendements empiètent sur l'initiative financière de la Couronne.
Si vous souhaitez supprimer entièrement un article du projet de loi, il n'est pas approprié de proposer un amendement au projet de loi pour le faire. Si vous souhaitez supprimer entièrement un article, la marche à suivre est de voter contre cet article le moment venu et non de proposer un amendement pour le supprimer.
Comme je l'ai dit, puisque c'est seulement la deuxième fois que notre comité est chargé d'une étude article par article, j'irai lentement afin de permettre à tous les membres du comité de suivre correctement la procédure. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à me les poser, puis je demanderai à quelqu'un qui connaît la réponse, à priori notre greffier législatif.
Au cours de la procédure, si le comité décide de ne pas voter un article, cet article pourra être mis de côté afin que le comité puisse l'étudier à nouveau ultérieurement.
Comme je l'ai dit tout à l'heure, le comité va étudier l'ensemble des amendements dans leur ordre d'apparition et votera amendement par amendement. Les amendements ont chacun reçu un numéro — il est indiqué en haut et à droite de chaque page — pour indiquer quel parti les a présentés.
Il n'y a pas besoin d'un appuyeur pour proposer un amendement. Une fois qu'il a été proposé, il faut le consentement unanime du comité pour le retirer. Toutefois, il n'est pas nécessaire de le proposer même s'il fait partie de l'ensemble.
Pendant les débats au sujet d'un amendement, les députés ont le droit de proposer des sous-amendements. Un seul sous-amendement peut être examiné à la fois et ce sous-amendement ne peut faire l'objet d'un amendement supplémentaire.
Lorsqu'un sous-amendement est proposé pour un amendement, il est évident qu'il sera soumis au vote en premier. Un autre sous-amendement peut ensuite être proposé, ou le comité peut examiner l'amendement principal et le voter en même temps.
Une fois que chaque article a été mis aux voix, le comité vote le titre, le projet de loi proprement dit et fera une demande de réimpression du projet de loi, ce qui sera peut-être nécessaire si des amendements sont adoptés, afin que la chambre reçoive une version à jour à l'étape du rapport.
Enfin, le comité devra donner ordre au président de faire rapport du projet de loi à la chambre. Ce rapport contient uniquement le texte des amendements adoptés ainsi qu'une indication des articles supprimés s'il y a lieu.
Pour moi la chose la plus difficile dans l'étude article par article, c'est le fait que si nous adoptons ou rejetons un amendement à un moment donné, cela a des conséquences ultérieures. Cela peut signifier qu'un amendement ne peut pas être proposé plus tard au cours du processus parce que nous avons déjà traité d'une chose qui rendrait nul son effet. J'essaierai de vous le signaler au fur et à mesure, pour chaque amendement. De mon point de vue, à chaque fois que j'ai fait une étude article par article, cela a été la chose la plus compliquée. Il faut faire très attention à ce que l'on vote. On peut oublier qu'il y a un amendement ultérieur qui ne pourra pas être pris en compte en conséquence de ce qui s'est passé plus tôt dans la réunion.
Je vous remercie par avance de votre patience à mon égard et pour votre attention alors que nous nous apprêtons à commencer une réunion très productive. J'espère que nous apporterons toute notre attention et notre sérieux à l'étude de ce que je pense être un projet de loi très important pour cette Chambre des communes.
Avez-vous des questions avant que nous ne commencions?
:
Y a-t-il d'autres questions?
Nous allons commencer.
Pour rappel, nous ne traiterons pas de l'article premier. Conformément à l'article 75(1) du Règlement, nous traiterons de l'article premier à la toute fin de la procédure, lorsque tout le reste aura été mis aux voix, cela sera le dernier acte de l'étude article par article.
Venons-en à l'article 2, je veux attirer l'attention des députés sur les deux possibilités que nous avons pour traiter de l'article 2. Nous avons reçu deux motions, les motions d'amendement LIB-1 et LIB-2, au sujet de l'article 2.
Avant qu'ils ne soient proposés, je voudrais que vous réfléchissiez au fait que le comité peut décider par une motion de réserver l'article 2 et de le garder pour la fin. Si le comité faisait ce choix, la raison en serait que les amendements LIB-1 et LIB-2 mettraient automatiquement en oeuvre l'amendement LIB-10 et il serait alors réputé ayant été proposé et accepté, modifiant l'article 15.
Dans ce cas, l'amendement CPC-7 ne pourrait pas être recevable car il serait en contradiction avec LIB-10.
Nous avons deux possibilités. La première consiste à réserver l'article 2 et le garder pour la fin, ce qui nous permettrait de passer à l'article 3 et nous examinerions les amendements LIB-1 et LIB-2 à la fin de la réunion. La deuxième possibilité est que nous examinions les amendements LIB-1 et LIB-2 maintenant, ce qui entraînerait la prise en compte de l'article 10 et la négation de l'amendement CPC-7.
La décision vous revient. Je n'ai pas besoin du consentement unanime, il me suffit d'une motion pour réserver l'article 2 jusqu'à la fin pour que nos puissions nous occuper plus tard dans la journée de toutes les motions qui y sont liées.
:
M. Clement propose que nous réservions l'article 2 pour plus tard.
Y a-t-il débat à ce sujet?
(L'article 2 est réservé.)
Le président: Nous allons réserver l'article 2 dans un élan merveilleux d'harmonie afin de faire en sorte que l'amendement CPC-10 soit effectivement entendu.
Nous passons maintenant à l'article 3. Il n'y a pas d'amendements à l'article 3.
(L'article 3 est adopté.)
(Article 4)
Le président: Cette réunion va être courte.
Passons à l'article 4, nous avons reçu un amendement.
Quelqu'un souhaite-t-il proposer cet amendement?
:
Y a-t-il d'autres commentaires?
[Traduction]
Comme personne ne prend la parole, l'amendement est-il adopté?
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Nous allons maintenant examiner l'intégralité de l'article 5.
(L'article 5 modifié est adopté.)
(Article 6)
Le président: Nous allons passer à l'article 6 sur la désignation du président.
Je veux juste noter qu'il y a des litiges sur certaines lignes dans les amendements proposés. Si PV-1 est adopté, alors NPD-2, BQ-2 et CPC-3 ne pourront être proposés puisqu'ils modifient les mêmes lignes. NDP-2, BQ-2, et CPC-3 ne pourront pas être proposés car ils sont essentiellement les mêmes que PV-1. Enfin ils modifient la même ligne mais ne sont pas identiques.
S'il est battu, nous pouvons passer au suivant.
D'accord, il est réputé avoir été proposé. Madame May, souhaitez-vous faire une remarque?
:
Oui, merci monsieur le président et merci aux membres du comité.
Je voudrais prendre un instant pour dire que le 18 novembre, dans le respect de votre date limite, j'ai soumis un mémoire à ce comité sur le contenu de ce qui était auparavant appelé le projet de loi , mémoire dans lequel je faisais des commentaires sur cette législation en disant notamment combien le projet de loi était un projet de loi très apprécié. Cependant, il est en lui-même insuffisant pour remédier aux dégâts causés à notre système de sécurité par le projet de loi C-51. Vous ne l'avez peut-être pas encore reçu parce que je ne l'ai pas soumis dans les deux langues officielles. J'espère que vous prendrez le temps de l'examiner.
Cet amendement est très simple, comme vous l'avez souligné monsieur le président, il est semblable à ceux proposés par d'autres membres du comité. Il traite de la version actuelle du projet de loi , qui indique que le gouverneur en conseil désigne le président du comité. Comme vous le savez grâce aux témoignages apportés devant ce comité, le processus de désignation des comités du Parlement de Westminster, sur lequel se fonde le projet de loi C-22, ne prévoit pas la désignation du président par le gouvernement en place. En fait, depuis une révision de leur comité en 2013, le président du comité est élu par les membres du comité. C'est l'unique objet de l'amendement PV-1. Il vise à assurer que le président soit élu par les membres du comité et bien entendu, les membres du comité, comme vous l'avez approuvé dans l'article 5, sont nommés par le gouverneur en conseil.
Merci, monsieur le président.
:
Oui, j'en fais la proposition.
[Français]
Une des raisons pour lesquelles on crée ce comité, c'est qu'il faut que le public regagne confiance dans nos agences de sécurité nationale et dans les différentes institutions. Je réitère que plusieurs témoins, incluant le président du comité au Royaume-Uni que nous avons eu en entrevue, ont expliqué combien le fait d'élire le président de ce comité était positif et rehaussait la confiance du public envers ce comité.
Nous croyons qu'élire le président constitue un pas dans la bonne direction, il va sans dire, mais ce serait encore mieux d'élire un président qui provient de l'opposition. On sait que le Comité permanent des comptes publics ainsi que le Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique, soit deux comités de surveillance parmi d'autres dont le président provient de l'opposition, fonctionnent très bien. Les membres comprennent très bien leur mandat.
C'est pourquoi nous croyons qu'il est important d'avoir un président élu, mais en provenance d'un parti de l'opposition.
:
Y a-t-il des commentaires? Puisqu'il n'y en a pas, l'amendement est-il adopté?
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
(L'article 6 est adopté.)
(L'article 7 est adopté.)
(Article 8)
Le président: Nous passons maintenant à l'article 8. Plusieurs motions sont inscrites.
Nous commencerons par l'amendement BQ-3, puis, pour votre gouverne, nous passerons aux amendements NDP-3, CPC-4, LIB-4, puis PV-2. Si l'amendement BQ-3 est adopté, alors les amendements NDP-3, CPC-4 et LIB-4 ne peuvent pas être présentés puisqu'ils modifient la même ligne. Si l'amendement BQ-3 est rejeté, l'amendement suivant qui peut être présenté serait NDP-3, etc.
Tout d'abord, on considère que l'amendement BQ-3 a été proposé. Y a-t-il des commentaires au sujet de l'amendement BQ-3?
Allez-y, monsieur Di Iorio.
:
Merci, monsieur le président.
Je pense que mes collègues se rappelleront que Craig Forcese, entre autres, parlant des dispositions relatives à l'accès dans le projet de loi, a dit qu'il s'agissait d'un « triple obstacle » qui pourrait « faire trébucher le Comité. » C'est en plein milieu du mandat, donnant à un ministre compétent la capacité de tout simplement déterminer unilatéralement qu'un examen porterait atteinte à la sécurité nationale. Je suis heureux de constater que les conservateurs ont présenté un amendement identique, CPC-4.
L'objectif de l'amendement est d'essayer de donner plus de crédibilité à notre comité. Il accorderait au comité de surveillance les mêmes pouvoirs que le Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité a exercés pendant de nombreuses années et que le commissaire du CSTC exerce aujourd'hui.
Effectivement, la question de la surveillance qui nuit aux opérations est une véritable préoccupation — on le reconnaît —, mais ce n'est pas nouveau. Dans leurs témoignages, le CSARS et le SCRS ont indiqué qu'ils règlent ces désaccords de façon courante et qu'ils le font depuis des décennies. Je propose tout simplement que notre comité jouisse des mêmes pouvoirs et de la même discrétion que le CSARS.
Je tiens à rappeler aux membres du Comité deux points essentiels des témoignages. Ron Atkey, qui a été le premier président du CSARS, a dit que ce droit de veto ministériel « traduit bien la réticence du comité... à faire vraiment office de chien de garde. »
Ensuite, la commissaire à l'information a dit: « Ce pouvoir sert essentiellement à transformer le vaste mandat du comité en mirage. Il minera la bonne volonté et la confiance du public qui peuvent s'être développées envers le Comité et, par surcroît, les organismes de sécurité nationale qu'il supervise. »
Monsieur le président, j'exhorte les membres à écouter sa mise en garde et à adopter l'amendement, qui reçoit l'appui de Kent Roach, Craig Forcese et de la commissaire à la protection de la vie privée du Canada.
:
Avant tout, permettez-moi de dire que je vais présenter sous peu un amendement qui, d'après moi, reflète en partie les témoignages de M. Forcese et de M. Atkey.
J'ai d'ailleurs eu une conversation avec M. Forcese au sujet de l'utilisation de la métaphore du « triple obstacle ». Je pense qu'elle donne vraiment une idée fausse de la bonne signification du pouvoir discrétionnaire du ministre, et elle confond discrétion et exclusion automatique.
Vous ne pouvez pas avoir un triple obstacle automatique si le pouvoir discrétionnaire du ministre est exercé de la bonne façon. Je pense qu'il l'a reconnu dans notre échange. Comme la confiance du public s'améliorera au fil du temps, à mesure que notre comité s'ajuste, même M. Forcese a pris le temps de dire, lors de son témoignage, qu'il croyait comprendre que le ministre aurait la capacité d'exercer son pouvoir discrétionnaire, en vertu de l'article 8 ou de l'article 16, d'une manière conforme à l'objectif et au vaste mandat du comité, tel qu'il a été rédigé.
L'autre point que j'aimerais mentionner, c'est que dans les témoignages de M. Forcese et de M. Atkey, il y a eu des moments... Nous ne voudrions pas qu'une activité de sécurité nationale en cours soit éventuellement compromise par la communication de cette information au comité. À mon avis, cela ne gêne pas nécessairement le mandat du comité, quoique j'accepte que les membres du comité auront leurs autorisations de sécurité.
Si nous nous reportons aux témoignages selon lesquels il doit être équilibré, il est certain que l'élimination complète du pouvoir discrétionnaire du ministre en vertu de l'article 8 ne serait pas conforme aux témoignages que le Comité a entendus.
Je suis tout à fait d'accord avec ce qu'a dit Mme Watts. Si vous regardez le libellé, vous constatez qu'il est tellement différent de celui des autres mesures législatives. Il remonte à 30 ou 40 ans. La Loi sur l'accès à l'information et la Loi sur la protection des renseignements personnels utilisent un libellé comme « risquerait vraisemblablement de porter préjudice », ce qui confère un certain pouvoir discrétionnaire et une capacité de respecter un critère objectif. Dans le texte qui nous occupe, un ministre compétent — le ministre de l'ASFC, ou les 17 organismes auxquels le projet de loi s'applique — peut intervenir et dire « cet examen porterait préjudice à la sécurité nationale ». Il serait impossible d'examiner la question ailleurs. Il pourrait s'agir d'un motif unilatéral, ce que le gouvernement actuel ne ferait certainement pas pour cacher des choses tout simplement parce qu'elles sont embarrassantes, mais d'autres gouvernements pourraient le faire, et ce projet de loi est ici pour rester. Il n'est pas près d'être modifié.
Il faut aussi le comprendre, en réponse à M. Mendicino, dans le contexte des articles 14 et 16; d'où le triple obstacle. Uniquement pour rafraîchir la mémoire des membres du Comité au sujet de ce que M. Ron Atkey a dit, nous avons ce pouvoir ouvert depuis longtemps, et nous n'en avons jamais abusé. Il a dit qu'il y a eu de temps à autre des tensions, mais les choses se sont toujours réglées et, à sa connaissance, les opérations de sécurité n'ont jamais été compromises.
Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement veut un triple obstacle et pourquoi il affaiblirait autant la crédibilité de tout cet exercice.
:
Oui, monsieur le président, j'en fais la proposition.
À bien des égards, pour faire suite aux propos que nous venons d'entendre au sujet de l'article 8, mon amendement répondrait à certains des témoignages mentionnés par mes collègues d'en face.
Je propose de modifier l'article 8 par substitution des lignes 9 à 12, page 4, à l'intention de ceux qui veulent lire en même temps, de ce qui suit:
b) d'examiner les activités des ministères liées à la sécurité nationale ou au renseignement, à moins qu'il ne s'agisse d'activités en cours et que le ministre compétent ne détermine que l'examen
porterait atteinte à la sécurité nationale.
L'autre partie de mon amendement ajouterait après la ligne 15, page 4, ce qui suit: un nouveau paragraphe, qui deviendrait le paragraphe 8(2). Il se lirait comme suit:
S'il détermine que l'examen porterait atteinte à la sécurité nationale, le ministre compétent informe le Comité de sa décision et des motifs de celle-ci.
Il créerait également un nouveau paragraphe 8(3) qui se lirait comme suit.
S'il détermine que l'examen ne porterait plus atteinte à la sécurité nationale ou s'il est informé que l'activité n'est plus en cours, le ministre compétent informe le Comité qu'il peut effectuer l'examen.
Il y aura aussi une modification simultanée, que nous étudierons probablement un peu plus tard, à l'article 31.
Monsieur le président, je m'en remets à vous pour savoir si je devrais attendre à ce moment-là ou si nous devrions tout simplement nous en tenir aux modifications que j'ai présentées en vertu de l'article 8.
:
... présenter les modifications.
Je n'ai pas donné les motifs pour le présent amendement, de sorte que j'espère que vous me permettrez de le faire très rapidement.
Je pense que cet amendement répond à certains témoignages que notre comité a entendus. Il limiterait l'application du pouvoir discrétionnaire du ministre à l'arrêt des examens ou à l'arrêt des démarches en vue des examens des activités de sécurité nationale en cours; il ne permettrait pas l'arrêt d'une activité terminée; de plus, il exigerait que le ministre fournisse les motifs lorsqu'il y a refus parce qu'une activité est en cours — ce qui, je pense, est conforme à ce qu'a dit le ministre et qui constituerait la fonction d'influence du Comité des parlementaires.
L'autre chose que font mes modifications, c'est d'imposer une obligation positive au ministre de se tenir au courant du statut des activités qui ont été demandées par le Comité. Si le statut de ces activités en cours est qu'elles ont cessé, ou quelle que soit la raison, alors le ministre doit faire rapport au comité; cela permettrait apparemment alors de mener un examen, qui fait partie de son mandat.
:
Non. Il s'agit tout simplement de mots à ajouter, un mot ici, un mot... Chaque amendement est essentiellement un mot. Il y en a un qui pourrait compter sept mots.
Si les députés veulent lire en même temps, je garde l'amendement de M. Mendicino devant moi de sorte que nous pouvons lire ensemble.
La cohérence des quatre sous-amendements ajoute de la clarté au libellé, tout en tenant compte de certaines préoccupations que nous avons soulevées dans nos discussions sur les pouvoirs conférés au ministre.
Dans cette optique, le premier amendement que je proposerais concerne la partie a) de l'amendement de M. Mendicino. Après le mot « d'activités », nous ajouterions le mot « opérationnelles », et l'amendement se lirait: « d'examiner les activités des ministères liées à la sécurité nationale ou au renseignement, à moins qu'il ne s'agisse d'activités opérationnelles en cours et que le ministre compétent ne détermine que l'examen porterait ».
Monsieur le président, si je peux fournir une explication, c'est tout simplement pour éviter une situation comme celle d'Air India, au sujet de laquelle on pourrait soutenir qu'il s'agit d'une activité en cours, mais qui n'est pas opérationnelle. Cela donne de la latitude au comité, dans un cas comme celui-là.
Je vais attendre que vous m'indiquiez si je poursuis, ou voulez-vous que...
:
Merci, monsieur le président. J'ai juste trois brèves observations.
Premièrement, le mot « activités » n'est pas défini et semble avoir un sens plus large que le mot « opérations ».
Deuxièmement, quand la Loi sur la protection de l'information parle de « renseignements opérationnels spéciaux », on voit clairement de quoi il est question. Les paragraphes 14a) à g) mentionnent que ces renseignements portent sur les sources, les plans militaires, les méthodes, les cibles, les agents, etc. Je pense que dans le milieu de la sécurité, on a une bonne idée de ce que cela veut dire.
Troisièmement, n'oubliez pas que la Commissaire à l'information est venue nous dire que le SCRS avait refusé de fournir des renseignements au sujet d'un programme de liaison-recherche mené dans une université. Cela n'avait rien à voir avec des renseignements opérationnels. C'est la raison pour laquelle nous devons être plus précis.
:
La motion porte sur le report de cet amendement après l'examen de l'amendement Libéral-15.
Tous ceux qui sont pour réserver l'amendement?
(L'amendement est réservé.)
(Article 9.)
Le président: Nous passons maintenant à l'article 9 pour lequel nous n'avons reçu aucun amendement.
(L'article 9 est adopté.)
(Article 10)
Le président: Pour l'article 10, nous avons l'amendement PV-3, du Parti vert. Il propose la suppression de deux lignes, les lignes 22 et 23, page 4.
(L'amendement est rejeté.)
Le président: Cela nous amène au vote sur l'article 10, dans son intégralité.
(L'article 10 est adopté.)
(L'article 11 est adopté.)
Le président: À l'article 12, nous avons un amendement PV-4 du Parti vert, qui propose la suppression des lignes 16 à 20 de l'article 12 concernant la preuve.
Quelqu'un désire-t-il parler pour ou contre cet amendement?
Quand j'ai levé la main pour demander la parole, je ne connaissais pas la situation en Nouvelle-Zélande. J'allais suggérer de suspendre ou de différer le débat sur cet article, peut-être jusqu'après le vote, afin de laisser au greffier ou à quelqu'un d'autre le temps de vérifier.
Je ne vais plus le demander maintenant. Sachant qu'au moins un autre pays maintient la protection des privilèges parlementaires, j'ai décidé comment j'allais voter.
J'ajouterais, monsieur le président, que dans ce projet de loi et ailleurs, si les rédacteurs ou le gouvernement s'inquiètent au sujet de la confidentialité et du reste, je pense que nous avons suffisamment d'outils en place, si je puis utiliser ce terme. J'ai l'intention d'appuyer cet amendement.
:
Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, je dois dire que je suis très sensible aux propos que l'honorable Tony Clement a tenus. C'est avec énormément de circonspection qu'il faut aborder la question de ce privilège qu'on appelle l'immunité parlementaire, un privilège vieux de plusieurs siècles et qui remonte à loin dans l'histoire parlementaire britannique. Si on apporte cette exception, je pense qu'il faudra le faire de la manière la plus restrictive possible.
Voici ce que je propose comme solution.
Je comprends du paragraphe 12(2) que la restriction ou l'exception à l'immunité parlementaire s'applique essentiellement et uniquement à la situation où un membre du comité des parlementaires se lèverait à la Chambre et y divulguerait des secrets d'État. C'est le seul endroit où cela s'appliquerait.
Forcément, si on veut en faire la preuve, il faut pouvoir extraire cette affirmation qu'il a faite à la Chambre, témoignages à l'appui. C'est enregistré à la télévision, c'est consigné par écrit, alors il y a des formules autres de témoignages ou de preuves. C'est uniquement dans cette optique qu'on apporte une restriction au privilège parlementaire.
Pour tout le reste, tous les autres privilèges des parlementaires ne sont nullement touchés par ce projet de loi, parce qu'il y va des principes constitutionnels.
Je dis cela, mais je ne sais même pas si, en droit constitutionnel canadien, il est permis de faire l'exception que j'ai énoncée plus tôt.
Alors, bien que je vote en faveur de cette disposition, j'en comprends qu'il s'agit d'une restriction extrêmement limitée qui ne sert qu'à mettre en preuve la divulgation qu'un membre du comité ferait à la Chambre ou au Sénat.
:
Merci, monsieur le président.
Je suppose que c'est assez simple. À notre avis et selon la plupart des témoins qui ont traité de cette question, le comité est dépourvu d'un pouvoir très fondamental, celui de pouvoir contraindre les témoins à comparaître et exiger la production de documents. Le commissaire du CST et le CSARS ont tous deux ce pouvoir. En fait, ce comité aurait eu ce pouvoir, mais comme l'a souligné Mme Sheehy, nous ne sommes pas un comité parlementaire et nous n'héritons donc pas automatiquement des pouvoirs d'un tel comité. Nous devons préciser ce pouvoir très fondamental.
Mon amendement pour accorder le pouvoir d'assignation est appuyé par Craig Forcese, Kent Roach et Ron Atkey, qui ont témoigné, ainsi que d'autres. Si nous n'adoptons pas cet amendement, nous obligeons le comité de surveillance à se fonder uniquement sur les demandes adressées aux ministres du gouvernement comme seule voie d'information. À mon avis, qui est aussi celui de MM. Forcese, Roach et Atkey, cela laisserait trop de pouvoir entre les mains du gouvernement et les Canadiens ne feraient pas confiance à ce nouveau comité.
Enfin, monsieur le président, je constate que ce pouvoir est nécessaire de par ses propres mérites, peu importe les décisions que nous prenions en quelques minutes sur les amendements à l'accès du comité à l'information, qui s'appliquent aux articles 14 et 16 du projet de loi. Il est manifeste qu'il n'y rien d'incohérent à ce que le comité ait accès à l'information sans restriction et qu'il ait le pouvoir de convoquer et d'entendre les témoins directement.
Je reprends les propos de M. Atkey au sujet du pouvoir d'assignation permettant de contraindre les témoignages et la présentation de documents:
Ce pouvoir peut se révéler nécessaire lorsque des fonctionnaires sont réticents à répondre à des demandes raisonnables du comité, ou dans des situations où des gens du secteur privé ont une connaissance particulière d'une activité liée à la sécurité exécutée par un ministère en particulier. Selon moi, vous devriez octroyer ces pouvoirs particuliers à votre comité des parlementaires.
Pour ces raisons, monsieur le président, c'est peut-être un oubli, mais je crois qu'il faut corriger cette lacune.
:
Monsieur le président, l'amendement proposé par mon savant collègue et les propos qu'il tient trouvent une écoute attentive chez moi. Je dois vous dire que j'ai moi-même beaucoup réfléchi à cette question et que j'étais enclin à proposer une telle demande de modification.
Par contre, pendant ma réflexion, j'ai réalisé une chose. Le pouvoir d'assigner des témoins se retrouve essentiellement quand une entité exerce des fonctions judiciaires ou quasi judiciaires. Il ne faut pas oublier que nous regardons cela selon la perspective du comité. Nous voulons exiger et donner la possibilité d'exiger que des gens viennent témoigner et qu'ils apportent des documents. Or, ce faisant, nous apporterions une restriction importante à la liberté des individus au Canada. Nous nous retrouverions à judiciariser le processus. Les assignations à témoigner seraient contestées devant les tribunaux. C'est précisément ce que nous voulions éviter. Nous voulions que le comité des parlementaires puisse lui-même régir sa façon de gouverner.
Nous prévoyons que le comité peut élaborer des règles. Il y aura certainement des règles qui pourraient être élaborées. Ce qui n'y apparaîtra pas, c'est exact, c'est le pouvoir de contrainte. Le pouvoir de contrainte, c'est précisément ce qui nous ferait entrer dans une sphère autre que la révision, dans une sphère autre que la supervision des entités. Ici, nous voulons voir comment les entités qui dépendent de l'État fédéral font leur travail. À l'égard de ces entités, le comité a forcément un levier par l'entremise de l'exécutif, du gouvernement, pour assurer la présence des individus et la production de documents.
Merci.
J'apprécie les aimables commentaires de M. Di Iorio. Je tiens toutefois à dire que sans jamais être considérés comme judiciaires ou quasi judiciaires, beaucoup de nos comités parlementaires jouissent du pouvoir de s'assurer que les gens viennent témoigner devant eux.
J'ai été conseiller du CSARS pendant de nombreuses années, et je ne pense pas qu'on n'ait jamais eu besoin d'utiliser le pouvoir de contraindre, mais comme on l'avait, il allait de soi que les gens viendraient témoigner. Parfois, monsieur le président, l'organisme peut choisir de se faire représenter par le grand chef ou le responsable des relations publiques, alors que pour faire son travail, le comité a en réalité besoin de parler à l'analyste de Calgary ou à une autre personne subordonnée. Si on s'y oppose et nous n'obtenons jamais la personne qui est vraiment en cause, nous ne pouvons pas faire notre travail pour les Canadiens.
Je crois que M. Clement l'a parfaitement décrit. C'est une disposition judicieuse et je crois que ce comité manquerait de crédibilité si elle n'était pas adoptée.
:
J'aimerais reprendre le commentaire de M. Rankin.
À ce que j'ai compris, l'article 108 du Règlement confère des pouvoirs d'assignation à chaque comité permanent. Ils sont rarement exercés, mais ils sont là au cas où ils se feraient nécessaires. Il est tout à fait logique de ne pas exercer habituellement de tels pouvoirs, mais ils sont là au besoin. La conformité et la coopération sont le mot d'ordre, car tout le monde sait que ces pouvoirs peuvent être invoqués en dernière instance. Par conséquent, je soutiens les pouvoirs d'assignation en principe, mais je m'interroge sur la manière de les énoncer.
Monsieur Rankin, l'amendement modifie l'article 13 sur l'accès à l'information. Je crois qu'une façon plus élégante de garder l'essentiel des paragraphes de l'article 13 sur le droit d'accès, les renseignements protégés et l'incompatibilité ou conflit, serait de dire — et je suis ouvert à vos idées —- « Malgré toute autre loi fédérale et sous réserve des articles 14 et 16, le Comité a le droit de convoquer des personnes et d'exiger la production de documents et dossiers » — ce qui reprend le libellé de l'article 108 du Règlement — « et un droit droit d’accès aux renseignements qui sont liés à l’exercice de son mandat et qui relèvent d'un ministère ».
À mon avis, ce serait un moyen plus simple, qui ne changerait pas les articles subséquents de manière aussi radicale.
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Bon. Je me contenterai de vous donner les fondements juridiques.
En règle générale, un pouvoir d'assignation et un pouvoir de contraindre la production de documents incombent à un organe de contrôle qui a soit des pouvoirs adjudicatifs soit le pouvoir d'examiner des plaintes présentées à titre individuel. C'est le cas du CSARS, du commissaire du CST et de la Commission des plaintes relatives à la GRC. La raison pour laquelle ils ont des pouvoirs d'assignation dans les trois cas, c'est qu'il est important de faire comparaître une personne devant eux pour témoigner de certains faits.
Dans le cas qui nous occupe, nous avons élaboré la loi de manière différente, en suivant un modèle britannique de haut niveau qui obligerait le ministre à rendre compte de la documentation qui serait présentée. À cet égard — et vous le constaterez plus loin dans le libellé du projet de loi —, l'article 13 nous reconnaît le droit d'accès, bien sûr, mais il y a aussi à l'article 15, où il est question de l'obligation du ministre de fournir les renseignements pertinents relevant du mandat du comité et de la capacité du ministre de présenter l'information oralement devant le comité, si c'est jugé plus efficace, ou si le ministre le veut ainsi.
Vous avez donc déjà l'obligation de contraindre la production de la documentation et il y a aussi la possibilité de comparaître devant le comité.
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Il est facile de se perdre dans tous ces articles et amendements, mais retenez bien que ce serait le plus grand changement apporté depuis toute une génération au système d'examen des renseignements au Canada. C'est quelque chose de grand et d'important et sa réussite dépend en partie de la confiance qu'elle saura inspirer. C'est ce que nous ont dit les parlementaires britanniques. C'est ce que le ministre Goodale a entendu lorsqu'il a examiné différents modèles: renforcer la confiance dans le comité de parlementaires pour que l'information circule efficacement. Il s'agit de la confiance au sein du comité, de la confiance à l'égard de la fonction publique et de la confiance entre le comité et la fonction publique.
Ce que nous essayons de faire c'est d'utiliser les fonctions et le rôle central d'un ministre selon le système britannique pour fournir les renseignements au comité. Si nous nous y prenons bien, nous savons que le comité recevra des renseignements dont il n'a jamais été question auparavant et qui contribueraient à éclairer le débat au Parlement et même à l'intérieur du pays.
J'ajouterais que si le comité n'est pas satisfait des renseignements qu'il reçoit, il est très important qu'il ait des recours. Il peut se plaindre au Parlement. Il peut se plaindre auprès du premier ministre. Il peut se plaindre publiquement dans les rapports annuels, voire dans des rapports ponctuels. Il a des recours.
À mesure que nous avançons dans la courbe d'apprentissage sur la façon de s'assurer du bon flux de l'information, il importe qu'au lieu d'opter pour un cadre judiciaire — qui à mon sens ne ferait que mettre les uns contre les autres — on s'attache à instituer un climat de confiance.
Soit dit en passant, il existe également un mécanisme d'examen quinquennal dont vous pouvez vous servir si vous constatez que le comité de parlementaires n'obtient pas l'accès prévu. La situation peut être étudiée et redressée dans les cinq ans.
J'aurais des remarques à faire en réponse aux interventions.
Tout d'abord, il s'agit d'un comité de surveillance. Ce n'est pas seulement un bras du premier ministre ou de son cabinet. Le comité a été délibérément créé pour assurer la surveillance, de sorte qu'il a besoin d'outils — à utiliser toujours raisonnablement, bien entendu — pour remplir cette fonction. Je sais ce que vous dites au sujet de l'instauration de la confiance au sein de l'appareil de sécurité, mais le comité doit également établir une relation de confiance avec la population du Canada et lui démontrer qu'il prend les choses au sérieux, car le public ne disposera pas des renseignements qui seront dans le pouvoir du comité. Ce sera le comité de surveillance, et vous devrez donc établir un réseau de relations de confiance de ce côté de l'équation. Autrement, on n'aboutira à rien du tout, à mon avis.
C'est mon premier point. C'est un comité de surveillance.
Deuxièmement, si je puis dire — et je sais que c'est peine perdue —, il s'agit de bâtir la confiance auprès de tous les partis politiques qui auront des représentants au sein de ce comité. Par exemple, il aurait été bon de s'abstenir de nommer le président du comité avant que le projet de loi ne soit pas encore passé aux étapes du débat et de l'approbation à la Chambre. Mais c'est fait. Je dirais donc aux députés que nous apprécierons d'autres efforts en vue de rehausser notre confiance, notamment dans le cadre de cet examen article par article.
Nous voulons tous prendre cela au sérieux. Nous comprenons tous qu'il s'agit d'une responsabilité très grave, mais ce n'est guère utile si les opinions de l'opposition ne sont pas prises au sérieux. Je voudrais simplement rappeler à mes collègues de l'autre côté de la table que la confiance fonctionne dans les deux sens. Il ne s'agit pas seulement de faire confiance dans le processus. Nous aimerions y faire confiance, certes, mais vous devez nous faire confiance à votre tour à nous et à notre capacité à faire notre travail.
Est-il nécessaire d'avoir un pouvoir d'assignation à comparaître? Ce n'est peut-être pas le cas. Je ne sais pas. Pour être honnête, aucun de nous ne le sait. Nous essayons de prévoir l'avenir, mais pourquoi supprimer un outil parfaitement raisonnable et responsable qui n'est pas exclusivement utilisé dans les fonctions judiciaires? Il est utilisé dans les fonctions législatives, il est utilisé dans les fonctions délibératives et il devrait certainement être utilisé dans les fonctions de surveillance.
Avec tout ce que j'ai entendu jusqu'ici... Nous avons entendu M. Sullivan dire que lorsque le ministre Goodale a parlé à son homologue britannique, Ils n'étaient pas d'accord pour avoir ce type de pouvoir d'assignation à comparaître, mais a-t-il parlé à son homologue néo-zélandais? Je ne le crois pas, d'après le commentaire que j'ai entendu, et ce n'est pas nouveau.
Je tiens à rappeler aux députés d'en face, monsieur le président, que si le gouvernement s'inquiète de ce processus — et je ne peux absolument pas comprendre pourquoi —, il demeure majoritaire et si la majorité du comité décide qu'elle ne veut pas assigner quelqu'un à comparaître, la personne n'est pas assignée. C'est aussi simple que cela. C'est un jeu de chiffres. Nous le savons tous.
Le gouvernement ne sera pas toujours le gouvernement et nous devons examiner cela de manière juste. En définitive, nos comités permanents détiennent ces pouvoirs pour une raison et je ne vois pas d'inconvénient à ce que nous les ayons, nous aussi.
En tout cas, il n'y a pas grand-chose à ajouter.
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Merci, monsieur le président.
Ayant répondu aux questions des collègues des deux côtés, je peux vous faire un résumé.
Lors de la rédaction de ce projet de loi, nous avons tenté de suivre le modèle britannique; ainsi, au lieu d'utiliser le vocabulaire des pouvoirs d'assignation, nous avons adopté un libellé fait pour générer la confiance du public et une bonne communication entre le ministre et le comité des parlementaires.
Cela dit, une demande ne se fait pas simplement par politesse. Il y a un droit sous-jacent à cette demande. Dans l'exemple hypothétique de M. Rankin, nous pourrions toujours demander à la victime de se présenter, et non pas seulement le concierge. Nous aurions le droit de faire comparaître la victime. Si elle ne se présente pas, nous pouvons user de notre influence comme moyen d'intimidation et démontrer que son absence nous laisse dans une impasse. C'est dans la tradition du modèle britannique.
L'utilisation des pouvoirs d'assignation entraîne toutes les autres conséquences possibles, y compris un examen judiciaire, ce que nous cherchons bien évidemment à éviter dans ce projet de loi pour un certain nombre de raisons.
Est-ce que cela résume bien la question?
J'aimerais aborder la question de la confiance et que se soit consigné au compte rendu. Il s'agit de rappeler que ce projet de loi est issu d'une étude réalisée par ce comité en 2009 au sujet des conditions de MM. Maher Arar, Almalki, Abou-Elmaati et Nureddin.
La question de la confiance ne consistait pas à savoir si l'on pouvait confier des renseignements aux parlementaires. Là n'était pas la question. Ce dont il s'agissait, au contraire, c'était de savoir si l'on pouvait faire confiance à nos organismes de sécurité et de renseignement en leur permettant de s'occuper des préoccupations des citoyens canadiens. À vrai dire, j'ai beaucoup de difficulté à avaler que nous devions soi-disant renforcer la confiance de nos organismes à l'égard des parlementaires. J'ai travaillé au comité pour présenter notre rapport au Parlement sur la nécessité de faire en sorte que les parlementaires puissent surveiller nos organismes de sécurité et de renseignement. C'est la genèse de ce projet de loi. Voilà pour le premier volet de la question de confiance.
La seconde question de confiance dont le comité doit être conscient est que le rapport a été soumis au Parlement, à la Chambre des communes. Il a été approuvé et le Parlement a décidé que nous devions avoir un comité de parlementaires, ce qui ne s'est pas fait lors du dernier gouvernement. Entendre ici que, d'une façon ou d'une autre, l'opposition doit faire confiance à ce que le gouvernement a finalement entrepris, c'est-à-dire obtenir qu'un comité de parlementaires mette les choses en place. Je dois vous dire qu'après avoir attendu sept ans pour que le travail soit fait, qu'il soit parfait ou non, ce genre de propos me dépasse. Nous sommes prêts à aller de l'avant, et je pense que le moment est venu de le faire.
Voilà qui est dit. Je me sens déjà mieux.
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Je propose l'amendement, monsieur le président.
Permettez-moi de dire que c'est là l'une des questions clés pour nous, sinon la question clé numéro un. C'est quelque chose que nous entendons de témoins, bien sûr, mais curieusement, on y retrouve le même langage que dans le projet de loi d'une députée libérale de la législature précédente, celui déposé par notre collègue Joyce Murray, le projet de loi et bien sûr le projet de loi parrainé par l'ancien sénateur Segal, que nous avons eu l'occasion d'entendre à Toronto. Wesley Wark, qui a témoigné au cours de l'étude, a qualifié notre amendement de « schéma idéal ».
Je pense que c'est difficile, car d'une part, nous avons le pouvoir discrétionnaire de bloquer les enquêtes et, d'autre part, nous avons la situation relative aux renseignements dont nous pouvons disposer au départ. Par exemple, nous avons entendu le CSARS dire qu'il peut collaborer avec le comité, que tout va bien et que le comité n'a pas besoin d'avoir les mêmes pouvoirs, mais il demeure que de nombreux organismes visés par ce projet de loi ne peuvent exercer ce genre de contrôle — je songe à l'ASFC, entre autres — et le comité sera le seul organisme d'examen disponible.
Nous pouvons nous limiter à cette vision étroite qui affirme que le comité n'a pas besoin d'avoir accès à ces renseignements puisque le CSARS les possède déjà, mais la question va beaucoup plus loin. C'est en tout cas ce que nous avons entendu des témoins.
Même si je sais que les délibérations sur ce projet de loi ont été plus pénibles que ce que nous avions escompté, il m'est difficile d'envisager un scénario permettant d'obtenir la confiance du public à la fois que la confiance des parlementaires au comité. Aussi, comme M. Rankin l'a souligné tout à l'heure, même si nous pouvons faire confiance au gouvernement actuel, nous ne savons pas ce que nous réserve l'avenir. Il nous faut agir en bonne et due forme et d'ores et déjà et je crois que le moyen d'y arriver réside dans l'accès complet à l'information.
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Je n'appuierai pas cet amendement spécifique, mais c'est simplement parce que j'ai un amendement similaire formulé différemment, LIB-6.
Je suis d'accord que la seule exclusion obligatoire devrait concerner les renseignements confidentiels du Cabinet, exactement comme M. Dubé l'a souligné. Le paragraphe 14(1) n'est plus nécessaire, à mon avis, parce que nous avons gardé le même langage à l'article 13, alors que mon amendement à l'article 14 le réduit à ceci:
Le Comité n'a pas un droit d'accès à tout renseignement confidentiel du Conseil privé de la Reine pour le Canada, au sens du paragraphe 39(2) de la Loi sur la preuve au Canada.
Je ferais remarquer que bon nombre de témoins, et le ministre en particulier, ont dit que c'était facile à faire. Certes, au Royaume-Uni, on refuse les demandes d'accès à l'information lorsque cet accès causerait un préjudice à la sécurité nationale. Ils ont un langage différent, mais dans les faits, c'est pareil.
Ma solution de compromis entre la position du gouvernement et le plein accès serait de déplacer les alinéas 14b) à 14g), pour laisser les renseignements confidentiels du Cabinet dans l'article 14 — c'est l'exclusion obligatoire — et de déplacer tous les autres éléments vers l'article 16, qui est le sujet d'un amendement subséquent, LIB-11.
L'avantage est que, premièrement, la décision demeure discrétionnaire et doit être justifiée par le ministre. L'autre avantage est qu'on prévoit que non seulement cette information spécifique doit être préjudiciable à la sécurité nationale, mais également que le fait de fournir cette information le soit également, ce qui met la barre très haut à mon avis.
Comme je l'ai dit, dans ce cas, je n'appuierai pas NDP-6 mais j'appuierai l'amendement LIB-6.
Je ne veux pas non plus me mettre dans la position inconfortable de ceux qui voteraient pour l'amendement LIB-6 sans voter pour remettre l'information à l'article 16. J'ai donc besoin de l'assurance de l'opposition que si vous appuyez l'amendement LIB-6 ou l'amendement NDP-6 — l'idée de limiter les exclusions obligatoires aux renseignements confidentiels du Cabinet — que ce soit par l'amendement NDP-6 ou l'amendement LIB-6, j'ai besoin de l'assurance que nous sommes tous prêts à remettre ces éléments dans l'article 16 en votant l'amendement LIB-11.
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Merci, monsieur le président.
Je n'y suis pas opposé, bien au contraire. J'appuierais les amendements de M. Erskine-Smith d'une part, mais on n'est pas encore là. Je ne veux pas trop m'avancer, car nous voulons proposer un sous-amendement et nous le ferons en temps et lieu.
J'irais dans le même sens que M. Clement, au sens où j'apprécie l'effort de compromis, mais il m'est difficile... Ça n'a à voir avec aucun député en particulier, mais en considérant la vision du gouvernement pour ce projet de loi, j'ai du mal à imaginer que quiconque ayant écouté les témoignages que nous avons entendus, avec des citations comme celles de Kent Roach, qui disait que « le plein accès à l'information » n'est que l'un de plusieurs « critères essentiels au succès »... Quand on entend des choses du genre, je trouve difficile de comprendre que le gouvernement ne reconnaîtrait pas leur importance.
Certains sujets dont nous avons débattu aujourd'hui pourraient sembler purement cosmétiques, comme l'élection d'un président et des choses du genre. Toutes ces procédures peuvent être assimilées à de la cuisine interne. Je ne veux pas diminuer l'importance de ces questions, car nous les considérons encore comme essentielles, mais il s'agit avant tout d'accès à l'information.
Malheureusement, j'étais absent lors du passage de la commissaire à l'information à la dernière réunion, mais j'ai lu son témoignage. En lisant entre les lignes, j'ai pu comprendre qu'elle posait fondamentalement cette question: comment peut-on s'attendre à ce que le comité réalise ses objectifs sans ce plein accès? De penser qu'en tant que parlementaires — que ce soit moi ou tout autre collègue assis autour de la table à ce comité — nous aurions un moindre accès que d'autres organismes d'examen, je me poserais la même question que vous devriez vous poser: mais à quoi ça rime?
Ceci dit, si nous pouvons faire un petit pas dans la bonne direction, je ne m'y opposerai pas, mais il faut le dire officiellement, c'est cela qui est au coeur du problème dans ce projet de loi. Il faut le signaler aujourd'hui, et ce n'est pas la dernière fois que nous le mentionnerons.
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Merci, monsieur le président.
Examinons l'article 14.
À l'alinéa a), on voit qu'il s'agit des renseignements confidentiels du Conseil privé de la Reine pour le Canada, ce qui inclut le Cabinet. Tout le monde ici s'entend pour exclure cela.
À l'alinéa b), on voit que ce sont des renseignements concernant des activités en cours. Dans la version anglaise, il est écrit « information respecting ongoing ». Tous les témoins, à part la commissaire à l'information du Canada, se sont entendus pour dire que le comité n'avait pas besoin de tels renseignements.
L'alinéa c), quant à lui, concerne les témoins et l'identité. Tous les témoins, même la commissaire à l'information du Canada, ont dit qu'on n'avait pas besoin de renseignements de cette nature.
Ensuite, l'alinéa d) concerne encore l'identité. Je reprends la même réponse qui a été donnée par les témoins.
À l'alinéa e), on voit les mots « renseignements qui ont un lien direct avec une enquête en cours ». Dans la version anglaise, il est écrit « ongoing investigation ». À ce sujet également, il y a une quasi-unanimité chez les témoins.
Ce que je veux vous faire comprendre, c'est que le gouvernement, comme nous le verrons un peu plus loin, a des amendements qui répondront aux préoccupations qui ont été exprimées. Pour l'essentiel, il faut quand même avoir à l'esprit que c'est un comité qui supervise les organisations qui sont vouées à la cueillette de renseignements et que, depuis le début, les deux ministres qui font la promotion de ce projet de loi ont clairement indiqué qu'il fallait aussi trouver un équilibre.
Je soumets que l'équilibre a été trouvé. Il y a peut-être plusieurs façons de trouver un équilibre, mais on a ici un modèle qui atteint l'équilibre, qui le reprend et qui va même être parfait un peu plus tard après quelques autres amendements.
Je suis d'avis qu'on ne devrait pas adopter cet amendement.
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Comme il n'y a pas d'autres observations, tous en faveur de ce sous-amendement, qui supprime tout un tas de choses?
(Le sous-amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Nous allons passer à l'amendement LIB-11, qui ferait en sorte de transférer les alinéas 14b) à 14g) vers l'article 16 sur la discrétion ministérielle.
(L'amendement est adopté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: C'est adopté, avec une abstention.
Nous avons encore du temps pour l'amendement du Parti vert, PV-5, qui amende ce qui vient après la ligne 17. Il est considéré proposé. Il ressemble à une motion antérieure, je crois, qui lie les gens au secret.
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Nous examinons maintenant l'article 16 dans son ensemble. L'article 16 a été amendé par LIB-11. Est-ce que l'article 16 modifié sera adopté?
Ceux qui sont en faveur? Ceux qui sont opposés?
Laissez-moi revérifier: ceux qui sont en faveur?
Je ne peux franchement pas voir comment les gens ont voté parce qu'ils ont changé leur vote.
Ceux qui sont en faveur? Ceux qui sont opposés?
(L'article 16 modifié est rejeté.)
Le président: L'article est rejeté. Il n'y a pas d'article 16.