[Français]
Monsieur le président, membres du Comité, merci beaucoup de nous avoir invités à témoigner aujourd'hui.
[Traduction]
J'ai cru comprendre que nous sommes vos premiers témoins — et nous sommes ici pour vous présenter une vue d'ensemble du ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile, que nous appelons Sécurité publique Canada.
Je vais donc vous parler aujourd'hui de notre structure, de notre rôle et de quelques-unes de nos priorités. Je suis accompagnée de mes collègues des cinq secteurs du ministère et je vais vous les présenter au fur et à mesure de ma déclaration.
De façon générale, Sécurité publique Canada a comme mandat de garder les Canadiens à l'abri d'un vaste éventail de menaces, y compris les catastrophes naturelles, la criminalité et le terrorisme.
[Français]
Le ministère a été établi en 2003 afin d'assurer la coordination parmi les ministères et organismes qui gèrent des questions touchant la sécurité nationale, la gestion des urgences, l'application de la loi, le service correctionnel, la prévention de la criminalité, la cybersécurité et la sécurité des frontières.
Le ministère est l'une des six organisations qui forment le portefeuille de la Sécurité publique et qui rendent toutes compte au ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, M. Goodale.
[Traduction]
Le portefeuille a une taille et une portée considérables. Il compte plus de 65 800 employés équivalents temps plein et son budget de fonctionnement pour 2015-2016 s'élevait à 8,5 milliards de dollars.
Un peu plus tard aujourd'hui ou au cours de la semaine prochaine, vous aurez l'occasion d'en apprendre beaucoup au sujet de ces organismes, mais j'énumérerai brièvement les principaux mandats de chacun. Nous avons l'Agence des services frontaliers du Canada, ou l'ASFC, qui gère nos frontières nationales et qui soutient le commerce et les voyages transfrontaliers légitimes. Nous avons le Service canadien du renseignement de sécurité, ou le CSRS, qui protège les intérêts du Canada en matière de sécurité nationale et qui rend compte des activités qui pourraient poser une menace à notre sécurité. Il y a ensuite le Service correctionnel du Canada, qui est l'organisme fédéral responsable d'administrer les peines d'emprisonnement de deux ans ou plus et qui supervise également les délinquants en libération conditionnelle dans la collectivité. Il y a aussi la Commission des libérations conditionnelles du Canada, qui est un tribunal administratif indépendant qui rend des décisions sur la libération conditionnelle et la suspension de casiers, en plus de formuler des recommandations de clémence. Enfin, la Gendarmerie royale du Canada assure l'application des lois, prévient les crimes de tout genre et fait enquête à leur sujet et contribue au maintien de la paix, de l'ordre et de la sécurité, au pays et à l'étranger, dans le cadre de nos déploiements internationaux.
Trois organes d'examen assument aussi une fonction clé de reddition de comptes et d'examen liée au travail de leurs organismes respectifs. Ce sont le Bureau de l'enquêteur correctionnel, la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes relatives à la Gendarmerie royale du Canada, et le Comité externe d'examen de la GRC.
Permettez-moi maintenant de mettre l'accent sur le ministère comme tel, et sur son travail. En décembre 2015, il comptait 991 employés nommés pour une période indéterminée et temporaires. Son budget approuvé dans le Budget principal des dépenses et le Budget supplémentaire des dépenses s'élève, jusqu'à présent, à 1,14 milliard de dollars. Il gère un programme de subventions et de contributions important — qui atteint près de 1 milliard de dollars prévus dans le budget du présent exercice uniquement.
[Français]
Le travail très diversifié du ministère signifie que nous possédons des employés en poste à l'échelle du pays et partout dans le monde.
Nous possédons des bureaux régionaux en Ontario, au Québec, au Nunavut, dans la région de l'Atlantique, dans les Prairies, dans les Territoires du Nord-Ouest, en Colombie-Britannique et au Yukon. Ces bureaux nous aident à atteindre des priorités clés, comme les services de police des Premières Nations, la prévention de la criminalité et la gestion des urgences.
J'aborderai maintenant les principaux secteurs de programme et les priorités du ministère à proprement parler.
[Traduction]
Je vous présente ici Monik Beauregard, sous-ministre adjointe principale du Secteur de la sécurité et de la cybersécurité nationale. Le ministère s'emploie à exécuter les priorités du gouvernement touchant la sécurité et la cybersécurité nationale. Nous élaborons des lois et des politiques en vue de protéger les Canadiens contre les actes terroristes et d'améliorer la reddition de comptes et la surveillance de nos organismes de sécurité nationale. Nous nous employons à créer un bureau consacré à la lutte contre la radicalisation menant à la violence. Enfin, nous examinons et nous renforçons la Stratégie de cybersécurité du Canada afin d'établir des cyberréseaux résilients et d'aider les citoyens à devenir cyberfutés.
Notre sous-ministre adjointe du Secteur de la gestion des urgences et des programmes, Lori MacDonald, n'a pas pu être ici aujourd'hui, mais elle est représentée par Craig Oldham, qui est le directeur général du Centre des opérations du gouvernement, dont je vais parler dans quelques instants. La gestion des urgences est une partie importante du travail que nous accomplissons à Sécurité publique Canada. À titre d'exemple, nous gérons le programme des Accords d'aide financière en cas de catastrophe, qui offre une aide financière aux provinces et aux territoires dans la foulée de catastrophes naturelles importantes, comme des inondations ou des feux de forêt. Conscient du risque et des coûts accrus des catastrophes, le ministère exécute le Programme national d'atténuation des catastrophes. Ce programme pallie une lacune cruciale dans la capacité du Canada d'atténuer les inondations, de s'y préparer, d'y répondre et de s'en rétablir avec efficacité. Ce sont donc les quatre secteurs de la gestion des urgences.
Nous soutenons également les efforts déployés par le gouvernement afin d'aider les premiers répondants et les agents de sécurité publique à surmonter l'état de stress post-traumatique. Ce travail comprend la tenue de consultations nationales et l'élaboration d'un plan d'action national. Comme je l'ai mentionné, le ministère héberge également le Centre des opérations du gouvernement que dirige Craig — qui coordonne la réponse fédérale intégrée aux événements d'origine humaine ou naturelle de tout genre. Tout récemment, nous avons pris la responsabilité du Secrétariat national de recherche et de sauvetage, qui faisait autrefois partie du portefeuille de la Défense nationale.
Nous avons ici Kathy Thompson, qui est la sous-ministre adjointe du Secteur de la sécurité communautaire et de la réduction du crime. Sécurité publique Canada offre un leadership fédéral en matière de politiques, ainsi que la coordination et le soutien des programmes pour les questions touchant la prévention de la criminalité et l'application de la loi. Nous collaborons avec les États-Unis et l'ASFC afin de protéger nos frontières, tout en encourageant le commerce et les voyages, au moyen du plan d'action Par-delà la frontière. Nous veillons à la mise en place de cadres stratégiques et législatifs efficaces afin de soutenir la GRC et les organismes d'application de la loi, pour qu'ils luttent contre les crimes graves et le crime organisé, comme le trafic de stupéfiants, le blanchiment d'argent, la fraude, l'exploitation sexuelle des enfants et la traite des personnes.
Nous soutenons les collectivités autochtones qui cherchent à réduire la violence contre les femmes et à élaborer des plans de sécurité communautaire adaptés à leur culture. Par l'intermédiaire du Programme des services de police des Premières nations, nous accordons également un financement à de nombreuses collectivités afin de leur permettre d'accéder à des services de police professionnels, exclusifs et appropriés sur le plan culturel. Nous soutenons des programmes de prévention de la criminalité dans le cadre de la Stratégie nationale de prévention du crime. Enfin, nous examinons les principaux aspects des systèmes de justice criminelle, y compris les suspensions de casiers, la libération conditionnelle, l'isolement dans les établissements correctionnels et la meilleure utilisation des approches de justice réparatrice.
[Français]
J'aimerais vous présenter Paul MacKinnon, sous-ministre adjoint du Secteur des affaires du portefeuille et des communications.
Les politiques stratégiques et l'intégration de la planification au ministère relèvent du Secteur des affaires du portefeuille et des communications. Dans le cadre de notre travail, nous mobilisons et nous consultons des intervenants, de même que des citoyens, notamment au moyen de la Table ronde transculturelle sur la sécurité.
Nous faisons progresser un programme de recherche considérable et nous établissons des partenariats avec le milieu universitaire, y compris le projet Kanishka, qui soutient la recherche menée en vue de comprendre les menaces terroristes dans le contexte canadien et d'y répondre.
[Traduction]
En ce qui concerne la gestion ministérielle, notre dirigeant principal des finances et sous-ministre adjoint du Secteur de la gestion ministérielle est également présent. Il s'agit de Mark Perlman. Ce secteur est responsable de la gestion des finances et des ressources humaines, de l'approvisionnement et de la gestion des biens, de même que de la gestion de l'information et de la technologie de l'information.
Je suis certaine que vous avez maintenant une bonne vue d'ensemble du ministère, des organismes du portefeuille, de nos principales priorités et de quelques-uns de nos hauts fonctionnaires que vous connaîtrez davantage au cours des prochains mois. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
Merci, thank you et meegwetch.
:
D'après la lettre de mandat, nous avons vu que la lutte contre la radicalisation menant à la violence est clairement l'une des priorités du gouvernement.
À Sécurité publique Canada, nous déployons des efforts pour contrer l'extrémisme violent depuis quelque temps déjà. Vous pourriez également poser cette question aux représentants de la GRC, lorsqu'ils comparaîtront, parce qu'ils ont un très bon programme de sensibilisation des collectivités qui vise à comprendre et à prévenir la radicalisation menant à la violence.
La lutte contre la radicalisation menant à la violence est un dossier très complexe. D'après ce que nous avons vu, les terroristes, qu'ils soient canadiens ou non, ne font pas l'objet d'un profil précis. Nous avons vu que l'utilisation d'Internet peut jouer un grand rôle dans cette radicalisation. Il y a eu des articles au sujet de femmes qui sont parties en Syrie après s'être radicalisées sur Internet.
Il y a plusieurs questions qui suscitent des préoccupations, et le gouvernement doit collaborer non seulement avec d'autres intervenants au sein du gouvernement, mais aussi avec les provinces, les territoires, les municipalités, les groupes communautaires, les groupes éducatifs, les associations de la santé mentale, et ainsi de suite.
Il se fait déjà beaucoup de choses à l'extérieur du gouvernement. Vous en avez probablement été témoins lorsque le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a visité l'un de ces centres de lutte contre la radicalisation, lors de son passage à Montréal il y a quelques jours ou quelques semaines.
Au bout du compte, nous voulons créer un bureau national qui assurera un certain leadership et qui veillera à ce que tous travaillent, main dans la main, à la réalisation des mêmes objectifs, dans un même cadre, et mettent en commun leurs pratiques exemplaires.
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Je veux commencer en remerciant moi aussi Mme Wilson, le reste de ses collègues et le groupe de témoins. Je pense que nous sommes tous conscients qu'à bien des égards, vous constituez tant la première que la dernière ligne de défense du Canada, et nous vous remercions des efforts que vous déployez quotidiennement.
J'aimerais vous poser une question d'ordre général au sujet de la stratégie de cybersécurité du Canada. La vie personnelle et professionnelle des Canadiens a pris le virage numérique. Nous utilisons Internet, les courriels et les textos. Certains de nos amis dans la tribune de la presse aiment utiliser Twitter. Je vois que M. Akin opine là-bas. Nous faisons des affaires, magasinons, effectuons des recherches et étudions en ligne.
Les entreprises utilisent le cyberespace non seulement aux fins de transaction, mais aussi pour effectuer de la recherche-développement. Elles l'utilisent pour protéger leurs brevets. Le gouvernement doit utiliser le cyberespace et l'espace numérique pour toute la gamme de services qu'il offre aux Canadiens et pour sa gestion interne. Qu'il s'agisse d'immigration, de santé, de sûreté publique ou de sécurité nationale, le numérique rend toutes ces activités possibles.
Il existe de nombreux avantages à adopter la technologie numérique. D'un point de vue très pratique, elle permet aux employés de faire du télétravail. Elle réduit les distances entre le point A et le point B. Grâce à elle, nous restons connectés. Nous devons toutefois être conscients de certaines choses. Le fait que nous soyons si investis dans le cyberespace nous rend vulnérables, que ce soit par rapport aux fraudeurs criminels ou à d'autres personnes. Par exemple, j'ai rencontré récemment une entreprise bien connue du nom de Canada Goose. Certains d'entre vous portent peut-être ses produits, particulièrement au regard du froid arctique et de la chute de neige record que nous avons subis récemment. Cette entreprise s'inquiète de la fraude et protège sa marque.
Que nous nous préoccupions du recrutement auquel s'adonnent des éléments radicaux étrangers, comme nous en avons entendu parler, ou que nous craignions des pirates informatiques et des entités non étatiques comme WikiLeaks, qui tentent constamment d'infiltrer nos systèmes et qui y parviennent parfois, malheureusement, les risques sont omniprésents. J'aimerais donc savoir où en est la cyberstratégie du Canada et quelles sont vos deux principales préoccupations au chapitre de l'évaluation du risque?
:
Merci, monsieur le président. Bonjour à tous.
[Français]
Je suis heureuse d'être ici aujourd'hui pour donner aux membres du Comité un aperçu de l'Agence des services frontaliers du Canada et leur faire part de certaines de nos grandes priorités.
[Traduction]
Je me présente. Je m'appelle Nada Semaan et je suis la première vice-présidente de l'Agence des services frontaliers du Canada. Je suis accompagnée de deux cadres supérieurs de notre équipe de direction: M. Martin Bolduc, vice-président, Direction générale des programmes, et Mme Caroline Xavier, vice-présidente, Direction générale des opérations.
[Français]
Nous avons préparé un bref exposé afin de fournir de l'information au Comité au sujet de l'Agence. Nous serons heureux de répondre à vos questions par la suite.
[Traduction]
Tout particulièrement, monsieur le président, nous sommes désireux de collaborer avec les membres de ce comité et de contribuer à l'exécution de son mandat. L'Agence des services frontaliers du Canada a été créée en décembre 2003 pour offrir des services intégrés de douanes et d'exécution des lois régissant l'immigration ainsi que l'inspection des aliments, des végétaux et des animaux.
[Français]
Aujourd'hui, l'Agence est le deuxième organisme fédéral d'exécution de la loi en importance au pays.
[Traduction]
Si l'environnement dans lequel nous fonctionnons continue d'évoluer, le double mandat de l'ASFC demeure le même. Nous contribuons, d'une part, à assurer la sécurité nationale et la prospérité économique en interdisant l'entrée au pays des marchandises ou des personnes qui présentent une menace pour le Canada et, d'autre part, à faciliter le passage à la frontière des personnes ainsi que des marchandises légitimes.
Notre loi habilitante est la Loi sur l'Agence des services frontaliers du Canada. C'est elle qui définit les responsabilités, le mandat, les pouvoirs et les devoirs du ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile et de la présidence de l'agence. Nous assurons l'application et le contrôle de l'application de la Loi sur les douanes, qui définit nos responsabilités en matière de perception des droits et des taxes sur les marchandises importées, d'interdiction des marchandises illégales et d'application des lois et des accords sur le commerce.
Nous partageons avec Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada la responsabilité de l'application de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, également connu sous l'acronyme LIPR. La LIPR régit l'admissibilité des personnes au Canada ainsi que l'identification, la détention et l'expulsion des personnes jugées interdites de territoire aux termes de la loi.
[Français]
Enfin, l'Agence voit au contrôle de l'application de plus de 90 autres lois au nom d'autres ministères et organismes fédéraux.
[Traduction]
Pour faciliter son travail, l'agence dispose, pour 2015-2016, d'un budget global d'environ 1,87 milliard de dollars. La majeure partie de ce budget sert à couvrir les dépenses de fonctionnement engagées pour assurer la gestion constante de la frontière. Dans le cadre de ce budget, l'agence s'est vu attribuer 223 millions de dollars pour investir dans la technologie de l'information et dans les installations aux points d'entrée ainsi que 182 millions de dollars pour les régimes d'avantages sociaux des employés.
L'agence est une importante organisation et offre ses services jour et nuit, à longueur d'année. Notre effectif compte 14 000 employés, dont environ 6 700 agents en uniforme affectés à la grandeur du pays et à l'étranger, dans les aéroports, les points d'entrée terrestres et les postes frontaliers éloignés.
[Français]
Nos employés travaillent avec professionnalisme. Ils sont fiers de leur travail et ils ont leurs responsabilités à coeur.
[Traduction]
Nous avons montré au Comité quelques diapositives qui donnent une idée de notre contexte opérationnel pour souligner l'importance du rôle que joue l'agence dans le soutien de la sécurité et de la prospérite du Canada au pays comme à l'étranger.
Vous verrez également que nous vous avons distribué une petite feuille utile qui montre qu'environ 97,5 millions de voyageurs sont entrés au Canada l'an dernier, ce qui signifie que l'agence s'est occupé de plus de 260 000 voyageurs par jour.
[Français]
Le tiers des voyageurs arrivent par avion, et près des deux tiers, par voie terrestre.
[Traduction]
Nous avons traité des dizaines de millions d'expéditions commerciales. Pour ce qui est du commerce entre le Canada et les États-Unis, l'ASFC a facilité des échanges commerciaux d'une valeur d'environ 1,4 million de dollars par minute l'an dernier.
[Français]
Nous avons perçu des droits et des taxes d'une valeur approximative de 29 milliards de dollars, soit environ 10 % des revenus du gouvernement du Canada.
[Traduction]
Nous avons effectué plus de 8 000 saisies de drogues, d'une valeur supérieure à 400 millions de dollars, et nous avons saisi 7 400 armes à feu et autres types d'arme et 43 000 produits alimentaires végétaux et animaux interdits.
Enfin, nous avons renvoyé plus de 11 000 personnes jugées interdites de territoire au Canada.
[Français]
L'ASFC est le premier point de contact des voyageurs et des marchandises qui arrivent au Canada. Nous sommes en effet le visage du Canada.
[Traduction]
Pour cette raison, tous nos efforts sont dirigés par un engagement ferme à assurer l'excellence du service, un service fondé sur l'intégrité, le respect et le professionnalisme. Pour les voyageurs et nos partenaires commerciaux, notre objectif est de les aider à parvenir à destination avec le moins d'interventions possibles. Pour les importateurs et les exportateurs, nous veillons à ce que les lois et les règlements applicables soient respectés et que les droits et taxes exigibles soient perçus.
[Français]
Nous publions nos normes de service et en assurons le suivi dans notre site Web. Nous avons mis à la disposition du public et des entreprises divers mécanismes internes et externes de plainte et de recours.
[Traduction]
Notre travail s'articule autour de quatre grands secteurs d'activité, sans compter les services internes qui sont requis pour soutenir l'agence. Premièrement, il y a le Programme des voyageurs, qui vise à faciliter le passage des voyageurs admissibles. Le Programme du secteur commercial et des échanges commerciaux se concentre sur l'importation et l'exportation de marchandises. Le Programme de l'exécution de la loi et du renseignement repère les risques importants et les cibles avant que les personnes ou les marchandises entrent au Canada, assure l'application des lois sur les douanes et sur l'immigration et procède à des poursuites criminelles. Le Programme de gestion des services frontaliers vise le perfectionnement de notre effectif d'agents des services frontaliers affectés à la première ligne, notre infrastructure de soutien et nos innovations dans les domaines des sciences et de l'ingénierie.
[Français]
Les termes « services internes » renvoient aux technologies de l'information et aux processus administratifs qui soutiennent nos activités.
[Traduction]
La gestion des frontières est de plus en plus complexe et requiert la coopération mondiale. En 2025, on estime que les échanges mondiaux de marchandises, de services et de fonds représenteront 85 billions de dollars. Jusqu'à 50 % du PIB mondial est tributaire du commerce, et les économies émergentes sont les principales sources de croissance. La fluidité des échanges commerciaux et le travail que nous faisons à la frontière influent sur le PIB du Canada.
En même temps, nous devons dépister les nouvelles menaces à la sécurité comme les attaques cybernétiques et améliorer nos méthodes de surveillance pour repérer, par exemple, les nouvelles drogues de synthèse ou encore les insectes ou les organismes susceptibles de compromettre notre approvisionnement alimentaire ou notre environnement naturel.
[Français]
Les organisations criminelles transfrontalières sont de plus en plus technophiles et organisées en réseaux, ce qui exige une vigilance constante.
[Traduction]
La crise mondiale des réfugiés a mené l'an dernier à la plus importante migration de personnes depuis la Seconde Guerre mondiale. L'agence a d'ailleurs joué un rôle actif dans le contrôle et l'admission de 25 000 réfugiés syriens. Simultanément, nous travaillons avec nos partenaires au pays et à l'étranger pour lutter contre diverses menaces, ou les prévenir, qu'il s'agisse du crime organisé, de la traite de personnes, du terrorisme ou de ce qui met en péril la santé des êtres humains et des animaux.
[Français]
Les partenariats sont essentiels au bon déroulement des activités de l'Agence.
Naturellement, nous collaborons de près avec nos partenaires du gouvernement du Canada, en particulier avec les autres intervenants du portefeuille de la Sécurité publique, qui s'adresseront à vous la semaine prochaine.
[Traduction]
Nous entretenons d'étroites relations de travail avec tous les organismes municipaux et provinciaux d'exécution de la loi du pays.
[Français]
Nous consultons fréquemment les administrations des aéroports et des ponts, qui ont un intérêt manifeste à collaborer avec nous pour moderniser les installations.
[Traduction]
Nos partenaires de l'industrie, comme le Conseil canadien des affaires, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, Manufacturiers et Exportateurs du Canada, la Canadian/American Border Trade Alliance et la Pacific NorthWest Economic Region, sont des interlocuteurs majeurs et des partenaires importants de nos efforts de modernisation. À l'échelon international, nous entretenons d'étroites relations avec les États-Unis pour assurer la sécurité et la prospérité économique. L'ASFC travaille principalement avec le Department of Homeland Security et ses divers organismes, la U.S. Customs and Border Protection, les U.S. Citizenship and Immigration Services et le U.S. Immigration and Customs Enforcement.
[Français]
Nous étendons nos relations avec le Mexique, où nous voyons la possibilité d'accroître notre collaboration, notamment en ce qui concerne les programmes pour les voyageurs dignes de confiance.
[Traduction]
L'ASFC est également membre d'une alliance sur le renseignement avec l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et les États-Unis. Nous avons des discussions bilatérales avec ces pays et participons à diverses tribunes s'intéressant aux questions des frontières, du commerce et de la sécurité. Nous jouons également un rôle constructif au sein de l'Organisation mondiale des douanes en travaillant avec nos grands partenaires commerciaux et avec les pays en développement pour favoriser l'adoption de façons de faire homogènes et la fluidité des échanges commerciaux entre les pays.
Monsieur le président, j'ai presque terminé ma déclaration. Pour conclure mes remarques, je souhaite faire le point sur certaines de nos grandes priorités en ce qui concerne l'amélioration de la gestion de la frontière.
Nous sommes fiers de la participation de l'agence aux efforts pangouvernementaux déployés pour accueillir les réfugiés syriens. Plus de 21 000 réfugiés sont arrivés au Canada à ce jour. L'ASFC a joué un rôle de premier plan, autant dans les vérifications de sécurité à l'étranger que dans l'accueil des nouveaux arrivants.
[Français]
Nous poursuivons nos efforts avec les États-Unis et le Mexique pour renforcer la collaboration trilatérale nord-américaine.
[Traduction]
Nous travaillons notamment dans des secteurs pour améliorer la sécurité frontalière tout en favorisant le commerce et en facilitant le passage des personnes. L'ASFC continue d'innover pour mieux servir ses clients et moderniser la sécurité et l'efficacité aux frontières. À cette fin, nous avons entrepris différents projets de transformation des technologies de l'information.
Enfin, nous consacrons des efforts importants à la mise à niveau de plus de 70 points d'entrée terrestres au pays.
Pour ces raisons, je vous assure, monsieur le président, que travailler aujourd'hui pour l'Agence des services frontaliers du Canada est motivant et gratifiant.
Je vous remercie de l'attention que vous m'avez portée pendant que je passais en revue nos processus. Mes collègues et moi serons heureux de répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Bonjour, madame Semaan.
Je voudrais d'abord faire miens les commentaires de mon collègue M. Spengemann quand il a accueilli vos prédécesseurs à la table. Je vous remercie beaucoup du travail respectif que vous et vos milliers de collègues faites tous les jours. Nous vous en sommes extrêmement reconnaissants.
Vous avez fait référence à un élément important. Vous et vos collègues constituez le premier point de contact d'un étranger avec le Canada. Vous avez même mentionné que vous étiez le visage du Canada.
Or deux sujets me préoccupent. J'aimerais en discuter avec vous et obtenir des éclaircissements de votre part là-dessus. Il s'agit des meilleures pratiques et de la révision. Je vais vous expliquer.
Le Canada est un pays qui se veut accueillant. Cet accueil a deux composantes importantes. La première est que c'est la véritable identité du Canada. Il est ainsi façonné: son peuple est accueillant. C'est donc certainement l'image qu'il veut projeter. Par ailleurs, il y a une considération d'ordre pratique fort importante. En étant un pays accueillant, nous allons attirer plus de gens. Nous allons augmenter notre capacité d'attirer les meilleurs immigrants, les meilleurs touristes ou les gens les plus intéressants avec qui commercer.
Voici où je veux en venir. J'ai parlé des meilleures pratiques et de la révision. Existe-t-il un mécanisme de révision qui permet de s'assurer que la présentation physique et matérielle des agents est optimale quand un étranger se présente à nos frontières?
En ce qui a trait aux meilleures pratiques, nous faisons la comparaison avec d'autres pays. Nous voyageons tous dans d'autres pays et nous pouvons constater que la présentation matérielle des agents diffère d'un pays à l'autre. Les agents qui accueillent les gens à leur arrivée au Canada ont une certaine apparence. Leur présentation matérielle est comparable à celle en vigueur, par exemple, aux États-Unis. Par contre, si nous nous rendons dans d'autres pays comme la Chine ou Israël, qui ont pourtant des préoccupations de sécurité importantes, nous allons voir un accoutrement tout à fait différent. Cela peut avoir un effet dissuasif sur les mauvaises personnes.
En d'autres mots, nous voulons attirer les touristes et les gens d'affaires, et nous voulons qu'ils aient une image positive du Canada.
Avez-vous un mécanisme de révision pour vous assurer que cette présentation matérielle est conforme aux meilleures pratiques dans le monde?
Disons d'abord que nous avons des systèmes de ciblage fondé sur des scénarios qui nous fournissent des indicateurs pour l'évaluation des risques, tant pour les voyageurs que pour les marchandises. C'est un nouvel outil qui nous est fort utile.
Quant à notre transformation, le mieux est sans doute que je vous parle d'abord de ce qui se fait du point de vue des voyageurs, puis des moyens que nous prenons dans une perspective commerciale.
Pour les voyageurs, il y a notamment le programme NEXUS, que vous connaissez très bien, j'en suis persuadée, qui nous permet de faire une présélection, de déterminer les risques et de simplifier les choses pour un plus grand nombre de voyageurs.
Du côté commercial, nous avons des mécanismes comme l'initiative de guichet unique, qui consiste essentiellement à automatiser certains procédés. Auparavant, quelqu'un qui souhaitait faire entrer des marchandises au pays devait nous en informer. Il devait également présenter une demande, le cas échéant, à l'Agence canadienne d'inspection des aliments et à différents autres ministères qui collaborent avec nous. Cette personne peut maintenant s'adresser à un seul ministère en précisant tous ses besoins et en satisfaisant d'un coup à toutes les exigences réglementaires.
Nous offrons également le Programme des négociants dignes de confiance qui nous permet lui aussi d'effectuer une présélection dans le but de simplifier les choses. Dans le même contexte, notons l'initiative des Installations améliorées pour les programmes des voyageurs et des négociants fiables. Grâce au projet d'identification par radiofréquence, les détenteurs d'une carte à puce appropriée profitent essentiellement des mêmes avantages que les bénéficiaires du programme NEXUS. Il suffit de passer la carte sous un lecteur au poste frontalier et nous avons directement à l'écran tous les renseignements à votre sujet, ce qui permet un traitement plus rapide.
Également du côté commercial, nous avons notre manifeste...
Peut-être que je devrais m'arrêter ici, car je pourrais continuer encore longtemps.
Nous avons donc ce que nous appelons le manifeste électronique qui nous permet un examen préalable des marchandises avant leur arrivée au pays afin de procéder à une évaluation des risques. L'expédition des marchandises peut en être accélérée d'autant.