:
Je vous en remercie, monsieur le président, et j'en profite pour saluer mesdames et messieurs les membres du Comité.
[Français]
Je suis très heureux d'être ici aujourd'hui en compagnie de mon collègue, l'honorable Scott Brison, président du Conseil du Trésor, pour faciliter votre étude du projet de loi C-7.
[Traduction]
Je suis accompagné aujourd'hui de M. Daniel Dubeau, sous-commissaire de la GRC et dirigeant principal des ressources humaines, de M. Craig MacMillan, l'agent responsable de la déontologie professionnelle à la GRC, et de Mme Kathy Thompson, sous-ministre adjointe, Secteur de la sécurité communautaire et de la réduction du crime à Sécurité publique Canada.
Monsieur le président, nous sommes réunis ici ce matin alors qu'ont lieu aujourd'hui les obsèques de la gendarme Sarah Beckett qui, il y a tout juste une semaine, a perdu tragiquement la vie dans l'exercice de ses fonctions dans la région de Victoria, en Colombie-Britannique.
Permettez-moi donc, au nom de tous les membres du Comité et de l'ensemble des Canadiens, de faire part de nos condoléances les plus sincères à la famille de la gendarme Beckett, à ses amis et à ses collègues de la GRC. Ils seront des milliers cet après-midi à honorer sa mémoire, en exprimant l'estime et le respect du Canada à son endroit et à celui de la carrière qu'elle avait choisie comme membre de la GRC. Nous saluons sa mémoire.
Venons-en maintenant à l'objet de notre réunion, le projet de loi . Je trouve encourageant d'observer, au moins en nous fiant à certains aspects des débats lors de son étude en seconde lecture, qu'il obtient passablement d'appuis des divers partis. Je crois que, dans l'ensemble, il a été perçu comme une tentative juste et raisonnable de répondre aux instructions de la Cour suprême du Canada.
En même temps, toute modification législative de cette ampleur est assujettie à un certain nombre de questions et de préoccupations; nous les avons bien évidemment entendues. Nous espérons qu'il sera possible de les aborder lors de l'étude par le Comité du projet de loi . Le premier ministre a clairement souligné l'importance du rôle assumé par les comités parlementaires, et il a demandé au leader du gouvernement à la Chambre des communes d'accorder plus d'importance aux travaux des comités et de s'assurer qu'ils assument plus efficacement leur fonction qui consiste à examiner de près les mesures législatives. C'est la raison pour laquelle nous sommes réunis aujourd'hui pour traiter du projet de loi .
Je vais profiter de cette réunion pour vous entretenir du rôle unique de force nationale de police que joue la Gendarmerie royale du Canada, pour vous rappeler dans quel contexte ce texte de loi a été élaboré et pour vous donner les raisons pour lesquelles nous devons adopter les modifications soumises au Comité.
M. Brison examinera ensuite plus en détail les rouages du projet de loi, et les incidences des modifications proposées au régime actuel de relations de travail de la Gendarmerie royale du Canada.
Comme nous le savons tous, monsieur le président, la Gendarmerie royale du Canada assume un rôle unique de maintien de l'ordre, soit un rôle que l'on ne trouve nulle part ailleurs au monde. C'est un rôle tout à fait unique. Il est pluridimensionnel, soit international, national, provincial, territorial et même municipal. La GRC assure non seulement la prestation de services de police fédérale à tous les Canadiens; mais également des services de police contractuels dans trois territoires, huit provinces, 150 municipalités et plus de 600 collectivités autochtones, et ce dans toutes les régions du Canada.
[Français]
Le mandat de la Gendarmerie royale du Canada est large. Ses membres sont chargés de prévenir les actes criminels et de mener des enquêtes à cet égard. Cela va de menus larcins à l'espionnage cybernétique, en passant par les activités terroristes et tout autre acte criminel. Ils assurent la sécurité des représentants de l'État et des dignitaires qui nous visitent.
[Traduction]
Ses membres travaillent également à l'étranger dans le cadre d'opérations de maintien de la paix, de même qu'avec d'autres organismes d'application de la loi au Canada et ailleurs dans le monde.
Ce n'est là qu'un faible aperçu des mandats qui incombent à la GRC. Ses membres, qui sont au service des Canadiens, se consacrent de leur mieux à leurs diverses tâches. Ce faisant, ils sont souvent confrontés à d'immenses défis et à des dangers très réels pour leur personne. Cette réalité prend soudainement une dimension tragique lorsque nous apprenons, comme la semaine dernière, qu'une jeune agente est décédée dans l'exercice de ses fonctions en Colombie-Britannique. C'est pourquoi il importe que nous appuyions tous le travail des membres de la Gendarmerie royale du Canada, et que nous adoptions toutes les mesures qui s'imposent de sorte qu'ils puissent réellement exercer les droits garantis par la Charte, notamment la liberté d'association.
Cela nous amène au texte de loi que vous avez sous les yeux. Comme les membres du Comité le savent, le projet de loi représente la réponse du gouvernement du Canada à une décision importante de la Cour suprême du Canada, rendue en janvier 2015. Dans cette décision, la Cour a statué que des éléments importants du régime de relations de travail de la Gendarmerie royale du Canada en vigueur à l'époque portaient atteinte à la Charte canadienne des droits et libertés parce que ces éléments ont entravé de façon importante leurs droits à la « liberté d'association » de leurs membres.
Formuler autrement, la Cour suprême du Canada juge que, dans le respect de limites raisonnables, les membres de la GRC ont le droit de se syndiquer.
Cette décision a des conséquences importantes pour le gouvernement et pour la GRC, et elle implique une refonte du cadre actuel des relations de travail qui s'appliquait à son personnel depuis plus de 40 ans.
En raison des conséquences de cette décision qui, je le rappelle, a été rendue en janvier 2015, la Cour a retardé de 12 mois la prise d'effet de cette déclaration d'invalidité. La nouvelle législation en la matière devait donc entrer en vigueur en janvier 2016. Il semble bien qu'aucune mesure en ce sens n'ait été prise avant l'interruption de la session du Parlement survenue en juin 2015. Nous avons eu ensuite une fort longue campagne électorale. Pendant l'été, soit après le début de cette longue campagne électorale, des représentants du gouvernement ont procédé à d'importantes consultations préliminaires auprès des membres de la GRC et auprès des administrations qui, à travers le pays, négocient des contrats avec la GRC, pour dégager les grandes lignes de la réaction du gouvernement à la décision de la Cour suprême.
Après le changement de gouvernement, en novembre dernier, nous avons demandé à la cour de nous accorder un délai additionnel pour nous permettre de traiter ce dossier avec tout le soin qu'il mérite. La cour nous a accordé un délai additionnel de quatre mois. Celui-ci vient à échéance le 17 mai, soit la date à respecter pour l'entrée en vigueur de la nouvelle loi. Nous nous sommes efforcés de traiter ce dossier rapidement et de façon responsable.
Monsieur le président, je tiens à vous remercier de la vision encourageante que vous avez du travail du Comité en souhaitant que celui-ci soit en mesure d'étudier ce projet de loi comme il le doit et fasse rapport à la Chambre en temps voulu.
Les représentants de Sécurité publique Canada, de la Gendarmerie royale du Canada et du Secrétariat du Conseil du Trésor ont collaboré en parallèle à l'élaboration d'un projet de loi solide — c'est-à-dire un projet de loi qui ne donne pas seulement suite à la décision de la Cour, mais qui tient également en compte des points de vue et des préférences des membres réguliers de la Gendarmerie royale du Canada exprimées lors du processus de consultation auquel j'ai fait allusion. Nous voulions un projet de loi qui mette en évidence le rôle unique et le caractère opérationnel de la Gendarmerie royale du Canada.
Fait important, ce projet de loi prévoit pour les membres de la Gendarmerie royale du Canada un régime de relations de travail conforme à la Constitution — soit un régime qui leur laisse la liberté, s'ils le désirent, d'être représentés par une organisation syndicale, et de négocier avec l'employeur afin de tenir compte de leurs besoins en main-d'oeuvre. Il s'agit de la même liberté de choix dont jouissent tous les autres services de police au Canada.
Monsieur le président, il est crucial de donner suite rapidement à l'arrêt de la Cour suprême de façon à respecter les droits des membres de la Gendarmerie royale du Canada garantis par la Charte, et de prévoir avec certitude sur le plan législatif le futur des relations de travail des membres. Si nous ne respections pas cette échéance du 17 mai, les membres de la GRC seraient alors soumis au régime de la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique. Il est donc important que nous intervenions avant cette date.
Dans sa forme actuelle, la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique ne peut pas tenir compte pleinement des préoccupations et des intérêts des membres de la GRC, ni s'adapter à leur réalité opérationnelle. Cela dit, je peux garantir aux membres du Comité que nous nous sommes engagés à réaliser une étude complète et détaillée du projet de loi . Nous espérons pouvoir discuter de façon franche et sereine des dispositions de ce projet de loi et nous sommes prêts à écouter les spécialistes et les intervenants qui comparaîtront devant le Comité pour lui permettre de bénéficier de leur savoir.
J'aimerais maintenant parler de l'un des éléments importants du projet de loi qui concerne les accidents de travail. Je sais que c'est une question qui retient l'intérêt de certains des membres du Comité.
Permettez-moi de faire un bref retour en arrière qui contribuera à vous situer le contexte. C'est le 1er avril 2013, à la demande des partenaires contractuels provinciaux, que le gouvernement précédent a transféré les besoins des membres de la GRC en matière de soins de santé non professionnels vers le système de santé provincial ou territorial, mais que, pour des raisons qui étaient les siennes, il a continué d'incomber à la direction de la GRC de traiter et de régler les cas d'accident du travail. Un programme interne temporaire de la GRC a alors été mis sur pied pour administrer les réclamations en la matière.
Ce programme temporaire comporte cependant d'importantes lacunes, comme des procédures d'arbitrage et d'appel indépendantes et solides. Il ne devrait pas appartenir à l'employeur de décider si la blessure d'un de ses employés s'est produite au travail ou non. Un arbitre indépendant, comme les commissions provinciales des accidents du travail, est mieux en mesure de procéder à un arbitrage professionnel et indépendant pour toute réclamation du genre, en suivant des procédures d'appel bien définies. Les commissions provinciales possèdent également une certaine expérience en ce qui a trait aux blessures liées au travail de policier. En effet, la plupart des services de police provinciaux et municipaux ont présentement à leur disposition une couverture relative aux accidents de travail offerte par les commissions provinciales des accidents du travail.
Enfin, j'aimerais vous entretenir brièvement de la question du harcèlement, sachant que des membres du Comité s'y sont intéressés, et vous faire part de trois choses.
En premier lieu, sachez que j'ai entrepris l'examen des cas de quatre employés de la GRC alléguant avoir été victimes de harcèlement qui se trouvent actuellement devant les tribunaux. Vous vous souviendrez peut-être que cette question a fait l'objet d'un débat public peu de temps après la campagne électorale. Le et moi avons entrepris d'étudier ces dossiers, et leur étude se poursuit.
En second lieu, le 4 février 2016, j'ai invité la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC à entreprendre un examen exhaustif des politiques et des procédures de la GRC en matière de harcèlement en milieu de travail, ainsi qu'à évaluer la mise en oeuvre des recommandations formulées en 2013 par la Commission elle-même. Je tiens à savoir quels progrès ont été enregistrés depuis le dernier rapport de la Commission sur cette question.
Ensuite, je me permets de rappeler à votre bon souvenir l'incident survenu cet hiver au Collège canadien de police. Le commissaire a lancé une enquête complète sur cette question. Il a invité Paul Kennedy, l'ancien président de la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC, à agir comme observateur indépendant de la situation au collège, et nous attendons le rapport de cet examen, et celui de M. Kennedy.
Je peux enfin, monsieur le président, vous assurer que nous allons prendre d'autres mesures pour faire face à la question difficile et troublante du harcèlement.
[Français]
Sur ce, je vais m'arrêter ici et demander à mon collègue, M. Brison, de donner un aperçu plus détaillé du projet de loi .
[Traduction]
Je vous remercie, monsieur le président.
:
Merci à vous, monsieur le président, ainsi qu'à vos collègues du Comité, et merci également au ministre Goodale.
Je suis ravi que vous m'accueilliez parmi vous aujourd'hui et d'avoir ainsi l'occasion de m'entretenir avec vous du projet de loi qui, bien évidemment, aura pour effet de modifier la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique en instaurant un nouveau régime de relations de travail pour les membres et les réservistes de la GRC.
[Français]
C'est un projet de loi important qui vise à respecter la liberté des membres et des réservistes de la GRC de participer à des négociations collectives. Cette liberté est garantie par la Constitution.
[Traduction]
Comme d'habitude, je suis heureux d'être ici avec mon collègue Ralph Goodale, ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, accompagné lui-même de hauts fonctionnaires de son ministère. J'ai la chance d'avoir également avec moi de hauts fonctionnaires du Secrétariat du Conseil du Trésor, soit Mme Manon Brassard, sous-ministre adjointe, Rémunération et relations de travail, ainsi que M. Dennis Duggan des relations de travail.
Lorsque j'en aurai fini de mes commentaires, le ministre Goodale et moi-même nous ferons un plaisir de répondre à vos questions et d'avoir avec vous une discussion productive sur ce projet de loi.
[Français]
Comme vous le savez, après les élections, on a hérité d'une situation où on a dû agir rapidement pour répondre au jugement de la Cour suprême, qui a été rendu public le 16 janvier 2015. Dans cette décision, la Cour avait déclaré que le régime actuel des relations de travail de la GRC ne respectait pas la Constitution parce qu'il entravait la liberté d'association des membres de la GRC.
[Traduction]
Le régime actuel qui régit les relations de travail de la GRC comporte deux éléments clés. D'abord, les membres de la GRC sont actuellement exclus de l'application de la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique. Ils ne sont pas autorisés à négocier collectivement et ne peuvent recourir à l'arbitrage.
Ensuite, ce régime impose aux membres une forme particulière de représentation qui s'appelle Programme des représentants des relations fonctionnelles. Ce programme a pour but de permettre, à chaque échelon de la hiérarchie, la tenue de consultations entre les représentants des employés et la direction au sujet des initiatives et des politiques relatives aux ressources humaines, même s'il est entendu que la décision finale revient toujours à la direction. Le programme a pour but de permettre, à chaque échelon de la hiérarchie, la tenue de consultations entre les représentants des employés et la direction au sujet des initiatives et des politiques relatives aux ressources humaines, même s'il est entendu que la décision finale revient toujours à la direction.
Le projet de loi donnerait directement suite à la décision de la Cour suprême en corrigeant les éléments du régime de travail de la GRC que la Cour a jugé inconstitutionnels. Il supprimerait l'exclusion des membres de la GRC de la définition d'« employé » dans la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique.
[Français]
Les membres de la GRC et les réservistes auraient la liberté de choisir s'ils souhaitent être représentés par une organisation syndicale et de choisir leur organisation. De plus, cette organisation devra être indépendante de toute influence de la part de la direction de la GRC.
Le résultat à cet égard serait que la liberté constitutionnelle des réservistes et des membres de la GRC de participer à de vraies négociations collectives serait ancrée dans une loi sur les relations de travail.
[Traduction]
Le gouvernement précédent a organisé à l'été 2015 des consultations des membres réguliers de la GRC, consultations qui ont eu lieu, pour l'essentiel, pendant la campagne électorale. Elles ont pris la forme d'un sondage en ligne et de séances de discussion ouverte. Elles visaient à permettre de prendre en compte les points de vue exprimés lors de l'élaboration du projet de loi. Plus de 9 000 membres réguliers ont répondu au sondage détaillé, et plus de 650 personnes ont participé aux séances de discussion ouverte.
La plupart des membres réguliers qui ont participé à la consultation en ligne ont déclaré qu'ils appuyaient l'idée d'une GRC syndiquée. Ils ont aussi préféré nettement un régime de relations de travail qui aurait pour mécanisme de résolution des impasses dans les négociations d'arbitrage exécutoire, sans droit de grève. De plus, les membres réguliers ont indiqué qu'ils étaient fortement en faveur de l'option de représentation par une organisation d'employés unique à l'échelle nationale dont le mandat principal serait la représentation des membres de la GRC.
Le projet de loi tient compte de ces préférences. Il exige d'abord qu'il y ait une seule unité de négociation nationale composée uniquement de membres et de réservistes de la GRC. Il exige aussi que l'agent négociateur ait pour mandat principal la représentation des membres de la GRC. Il instaure aussi l'arbitrage exécutoire comme processus de règlement des différends en cas d'impasses dans les négociations, sans droit de grève.
J'aimerais aussi profiter de cette occasion pour aborder avec vous d'autres éléments clés du projet de loi.
Tout comme les dispositions en vigueur dans la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique, le projet de loi propose d'exclure les officiers de la GRC (des inspecteurs aux commissaires) de la représentation, ainsi que les titulaires d'autres postes de direction et de confiance. La Commission des relations de travail et de l'emploi dans la fonction publique serait le tribunal administratif chargé de régler les questions liées aux négociations collectives des réservistes et des membres de la GRC, ainsi que les griefs relatifs à une convention collective. Et, en faisant des recommandations pour la nomination des membres au sein de la Commission, le président du conseil d'administration devra prendre en considération la nécessité d'avoir au moins deux membres ayant des connaissances dans le domaine des services de police.
Monsieur le président, au cours de la seconde lecture, plusieurs députés ont parlé des méthodes permettant aux syndicats d'être accrédités et se sont demandé, par exemple, s'il fallait ou non permettre un choix entre le vote et la vérification de cartes. Je tiens à souligner, avec respect, que le projet de loi à l'étude aujourd'hui est totalement, et intentionnellement, muet sur cette question. C'est que nous tenons à avoir une approche cohérente avec toutes les associations d'employés. Le gouvernement a déposé un texte de loi distinct, le projet de loi , pour examiner la question et rétablir des politiques fédérales justes et équilibrées en matière de travail. Ce projet de loi C-4 est à l'étude devant le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées (HUMA). Nous sommes d'avis qu'il vaut mieux que les discussions sur les méthodes d'accréditation des syndicats s'inscrivent dans le cadre de l'examen du projet de loi C-4.
[Français]
Monsieur le président, nous croyons que c'est une occasion historique de donner aux réservistes et aux membres de la GRC l'indépendance et la liberté de choix sur leurs relations de travail, tout en reconnaissant leur réalité opérationnelle unique en tant que policiers.
[Traduction]
Nous accordons une grande importance au rôle de votre Comité dans le processus législatif. Nous accordons la plus grande importance au Parlement et au comité parlementaire, et nous sommes maintenant prêts à en discuter avec vous et à étudier comme il se doit cet important texte de loi.
Je vous remercie.
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Je vous en remercie, monsieur le président.
Messieurs les ministres, je vous remercie, ainsi que les hauts fonctionnaires qui vous accompagnent, de comparaître devant nous aujourd'hui. Un merci tout particulier à M. Goodale pour ses commentaires sur la gendarme Beckett. Je suis convaincu que tout un chacun, au Parlement et au Canada, est par la pensée avec son mari, ses enfants et ses collègues.
Comme vous l'avez dit fort à propos au sujet du projet de loi , nous avons découvert avec intérêt l'arrêt de la Cour suprême du Canada dans la cause Association de la police montée de l’Ontario contre le Canada (Procureur général) et nous avons l'intention de collaborer avec le gouvernement à finaliser le texte du projet de loi . Permettez-moi de vous rappeler que nous avons déjà indiqué qu'il y a deux éléments que nous voulons y voir, qui nous paraissent essentiels pour ce projet de loi et pour la discussion à son sujet.
La première est le droit des membres de première ligne de la GRC de voter à bulletin secret sur le choix de leur syndicat, la solution usuelle dans les cas de syndicalisation au sein de la fonction publique, comme vos fonctionnaires nous l'ont indiqué lors de séances d'information. Nous tenons à ce qu'il en soit ainsi, malgré la formulation actuelle du projet de loi .
Le second élément que nous jugeons essentiel, comme je l'ai indiqué dans le discours que j'ai prononcé en Chambre, concerne le bien-être des membres de la GRC, en particulier dans le cas des problèmes de santé mentale et de l'équilibre dont ils ont besoin. Comme vous le savez, j'ai déjà été ministre des Anciens combattants et ce ministère gère les prestations des anciens de la GRC qui ont adhéré au Régime de soins de santé de la fonction publique après leur libération.
Je crois que le moment est maintenant venu d'avoir une discussion détaillée sur ces questions alors que les régimes de prestations sont en train d'être modifiés, parce que nous avons appris que dans le cadre de l'adoption de la nouvelle Charte des anciens combattants — et libéraux et conservateurs sont essentiellement tous deux à l'origine de ces changements — les discussions ont été insuffisantes et n'ont pas permis de bien comprendre la portée de ces modifications, ce qui a causé beaucoup de stress.
J'ai deux questions à vous poser qui portent précisément sur les articles 40 et 42 du projet de loi et sur quelques autres changements. La version actuelle du projet de loi fait que les membres de la GRC relèveront dorénavant de la Loi sur l'indemnisation des agents de l'État et non plus de l'ancien régime de santé au travail de la GRC.
Vous nous avez expliqué, monsieur Goodale, qu'il en est ainsi parce que l'ancien régime n'était pas doté de mécanisme d'appel et d'autres éléments structurels de ce genre. Du point de vue d'un corps de police fédérale, cela donne l'impression d'appliquer 10 normes différentes, propres aux régimes d'indemnisation des accidents du travail des provinces, à un seul et même corps policier fédéral.
Pouvez-vous, monsieur, nous expliquer en quoi cela garantira l'application de normes élevées aux membres de notre corps de police fédérale