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Bonjour à tous.
Mahsi cho.
J’aimerais pour commencer remercier le Comité d’avoir pris le temps d’étudier la question de la criminalité dans les régions rurales et éloignées et de m’avoir invitée à témoigner aujourd’hui. Je m’appelle Georgina Jolibois et je suis députée de la circonscription de Desnethé—Missinippi—Rivière Churchill.
Avant de devenir députée, j’ai été maire de La Loche, en Saskatchewan, pendant 12 ans, et j’ai travaillé pendant 10 ans au comité consultatif autochtone de la Division F de la Gendarmerie royale du Canada.
J'ai passé toute ma vie ou presque dans le Nord de la Saskatchewan et j’y ai vu et vécu les répercussions du système de police dans les régions rurales, tant à titre professionnel que personnel. Pour vous situer un peu, ma circonscription est aussi grande que la Pologne, mais sa population est beaucoup plus petite. Elle est en grande partie composée de membres des Premières Nations et de Métis et, dans le Nord, nos collectivités sont éparpillées sur de vastes distances.
Dans ma circonscription, il n’y a bien souvent qu'une poignée d'agents de la GRC ou policiers locaux pour servir la collectivité et les environs. Ils ploient sous la tâche et sont journellement contraints d'évaluer les événements sans disposer de renseignements complets, d'établir leurs priorités et de faire des choix difficiles en fonction des ressources dont ils disposent.
Je compatis avec les victimes d’actes criminels dans nos collectivités, que la police abandonne, faute de moyens, je sais. Des statistiques sur la criminalité dans les régions rurales semble se dégager un tableau, trompeur et imaginaire, de nos petites villes en proie au chaos et à l’anarchie. D'où le sentiment qu'il faudrait renforcer la vigilance au nom de l'autodéfense. Derrière l’abandon, c'est l’isolement qui se lit dans ces statistiques qui font apparaître des divisions, alors que tant d’efforts sont faits en faveur de l’unité.
On doit se garder de s'en tenir à ces sentiments et de les écarter comme sans fondement. Après tout, ils reflètent le vécu de bien des ruraux du Canada. On doit donc s'efforcer de concilier ce sentiment d’abandon avec la réalité des progrès réalisés par nos collectivités. Il est de notre devoir de ne ménager aucun effort pour combler l’écart entre les sentiments de nos électeurs et les efforts de nos municipalités, des conseils de bande, de la police et de la GRC.
J’ai bon espoir que le débat engagé par le Comité fraiera la voie à un avenir meilleur pour les forces de l’ordre et les habitants des collectivités rurales et du Nord.
Il va sans dire, j’espère que l'on aurait tort de conclure que la GRC et les forces policières sont les seules responsables des échecs réels et perçus du système de police dans ce contexte.
Il y a quelques semaines, j’ai eu l’occasion de rencontrer la commissaire Brenda Lucki de la GRC, qui m’a parlé des initiatives prises par la GRC pour mieux servir les régions rurales et du Nord. Elle m’a dit qu'il était très important de veiller à ce que tous les postes soient pourvus dans les détachements ruraux et du Nord et que ces derniers devaient avoir la priorité par rapport au milieu urbain en matière de dotation. Elle a également souligné qu’elle avait, entre autres, pour mandat d'examiner le processus de dotation des détachements partout au pays et qu'elle travaillait activement à trouver un équilibre entre les détachements urbains et ruraux.
L’une des principales préoccupations en matière de dotation concerne l'organisation des remplacements mise en place par la GRC. On m’a dit que les effectifs sont si tendus dans les collectivités rurales et du Nord que le départ en congé ou en vacances d’un seul agent ou employé peut mettre le détachement ou la collectivité en difficulté. J’encourage le Comité à examiner plus à fond le système de remplacement.
J’ai aussi parlé à un certain nombre d’agents et de représentants communautaires qui font un travail extraordinaire avec les ressources dont ils disposent. Par exemple, à Stony Rapids, en Saskatchewan, les agents locaux de la GRC ont élaboré une stratégie unique pour limiter la contrebande au sein de la collectivité. Dans d’autres collectivités, les organismes d’application de la loi ont élaboré des programmes de gestion des profils qui identifient les délinquants et surveillent leurs activités afin de les mettre en garde contre la récidive. J’ai également constaté qu'ils avaient fait des progrès dans l’utilisation de la technologie de l’information.
En Saskatchewan, de nombreux agents des régions rurales et du Nord communiquent au moyen d’une application sur leur téléphone pour surveiller les comportements suspects signalés par des civils afin de se positionner en cas d’urgence.
Il existe un certain nombre de programmes de ce genre dans la province et au pays. Je félicite les organismes d’application de la loi qui les ont mis au point et je remercie les collectivités de les avoir adoptés. Ce genre de projets repose sur le soutien de la collectivité, car au bout du compte, la GRC ne peut pas à elle seule gérer un programme de réduction de la criminalité; son succès ne dépend qu'en partie d'elle.
J’encourage les membres du Comité à communiquer avec la GRC locale, à découvrir les projets auxquels elle travaille et à lui demander directement ce qui a été une réussite. Vous constaterez que, dans bien des cas, les meilleures solutions viennent de ceux qui travaillent sur le terrain.
À propos de collectivité, j’aimerais aussi parler de la façon dont les municipalités et les bandes utilisent leurs ressources pour lutter contre la criminalité. Chacun sait que ce qui motive une personne à commettre un crime, c’est un réseau complexe de décisions et de conditions qui l’ont menée à un certain point de sa vie. Les communautés en sont conscientes. En plus des programmes sociaux, elles investissent activement dans des programmes de réduction et de gestion de la criminalité partout au Canada. Les municipalités investissent dans des programmes parascolaires pour les jeunes vulnérables, des stratégies de lutte contre les gangs, contre l’alcoolisme et la toxicomanie, et dans des systèmes de soutien pour ceux qui sortent de prison. C’est la même chose pour les communautés rurales.
Avec l’augmentation des incidents dans les régions rurales de la Saskatchewan, les collectivités de ma circonscription ont commencé à investir davantage leurs ressources limitées dans des initiatives de sécurité communautaire et de maintien de la paix. Par exemple, la collectivité de Pelican Narrows a réussi à mettre en place un programme de maintien de la paix, grâce auquel des personnes formées, qui ne sont pas des policiers, exercent une surveillance et interviennent au besoin en cas d'incident. Les agents de maintien de la paix suivent un programme de formation de six semaines, financé par la collectivité, et ils rendent leur collectivité plus sécuritaire. Des programmes comme ceux-là sont efficaces et j’encourage le Comité à les étudier plus à fond.
J’aimerais souligner que les programmes de sécurité communautaire et de maintien de la paix ont un coût pour la collectivité qui les finance. Les municipalités et les collectivités des Premières Nations disposent déjà de budgets très limités et, lorsqu’elles sont forcées de se concentrer sur la sécurité, la collectivité sacrifie des programmes sociaux indispensables pour compenser.
J’aimerais également signaler aux membres du Comité que les investissements dans les programmes de maintien de l’ordre et de sécurité communautaire font partie d’une stratégie de réduction de la criminalité qui comprend des programmes sociaux. Un gouvernement ne peut pas investir efficacement dans la sécurité sans investir également dans la collectivité.
Pour conclure, j’aimerais souligner à l'attention du Comité que la relation entre la police et la collectivité qu’elle dessert est essentielle au succès de toute initiative de sécurité ou de maintien de l’ordre. Le mot « rural » ne veut pas dire « seul », et « éloigné » ne veut pas dire « isolé ». Les collectivités dont les membres s’écoutent et comprennent leurs contextes et leurs modes de vie respectifs mènent à des collectivités plus pacifiques. Le Comité se gardera de réagir avec emballement aux reportages des médias, et je lui conseille de ne pas faire passer les priorités d’un groupe avant les besoins d’un autre. Il est dans l’intérêt de tous d’avoir des collectivités sûres. La façon dont on choisit de bâtir cette collectivité et de faire respecter le vivre ensemble déterminera le succès de toute initiative de lutte contre la criminalité en milieu rural.
Merci.
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Madame Jolibois, merci d’être ici.
À titre d’information, les députés albertains des régions rurales de ma province ont entrepris cette étude il y a environ 18 mois, et elle était liée à l’énorme augmentation de la criminalité en milieu rural dans toute la province. Elle ne visait rien de plus que les criminels des centres urbains qui essaiment et s’en prennent à ceux qui se trouvent à la campagne, et c’est là que tout a commencé pour nous.
J’ai rencontré les représentants de la réserve des Gens-du-Sang. Ils parlent du Programme des services de police des Premières Nations. J’ai été alarmé d’apprendre qu’il s’agissait d’un programme vieux de 30 ans ou plus, qui n’a pas changé du tout. On devrait le considérer comme un service d’urgence, un service nécessaire, dans beaucoup de communautés des Premières nations.
J’aimerais savoir ce que vous pensez des services de police des Premières Nations. Je sais, suite aux discussions que j’ai eues avec des autorités policières partout au pays, que la GRC devra sans doute repenser en partie sa façon de travailler. Je sais que de nombreuses Premières Nations comptent sur la GRC pour répondre à leurs besoins dans les réserves.
J’aimerais que vous me disiez si les services de police des Premières Nations ont les outils nécessaires pour réussir. Que devons-nous faire pour mieux appuyer les services de police des Premières Nations?
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Merci, monsieur le président.
Vous venez du Nord de la Saskatchewan et je viens du Nord du Québec. Même si nos communautés sont différentes, elles sont toutes deux nordiques. Chaque fois que nous discutons, je me rends compte à quel point nous vivons des problèmes et des situations similaires. Même si le Canada est un pays très vaste, je pense que nous partageons beaucoup de préoccupations.
Une des questions particulières à la ruralité est le fait que les policiers vivent dans la communauté. Tout le monde les connaît, sait qui ils sont, connaît leurs enfants et savent où ils habitent. Par conséquent, quand des événements impliquant les policiers troublent l'opinion publique, cela devient extrêmement difficile à vivre. À titre d'exemple, dans mon coin, à La Sarre, il y a un an, les policiers ont dû intervenir auprès de quelqu'un qui avait commis un délit de fuite. Il était en crise et a menacé les policiers avec un couteau. Ces derniers ont tiré sur lui et il en est malheureusement décédé. Cet événement a déclenché une onde de choc dans la communauté.
Comment pouvons-nous élaborer des programmes qui encouragent la confiance des communautés envers leur corps policier et qui favorisent la collaboration avec la police provinciale, la GRC ou les corps policiers autochtones? Que pouvons-nous faire pour que les communautés coopèrent bien avec les corps policiers?
Tout d'abord, madame Jolibois, je pense que personne ici ne conteste l'égalité des droits. Personne ne conteste le fait que tous les Canadiens, sans distinction, ont droit à la même protection. Je pense que cette notion est claire pour tout le monde.
Cela dit, l'étude porte sur le crime en milieu rural. Bien que les services de police ou la nature de l'offre policière soient l'un de vos propos, il est important de comprendre qu'une offre policière doit répondre à un besoin précis, mis à part, bien entendu, la distance qui sépare les différentes municipalités. Votre circonscription est grande comme la Pologne. Plusieurs députés représentent des circonscriptions aussi vastes qu'un pays européen. Cela n'est pas contesté non plus.
Il faut que nous soyons en mesure de distinguer la particularité, la caractéristique qui définit la criminalité en milieu rural. De toute évidence, si cette criminalité n'est pas tellement différente de celle que l'on vit dans les banlieues ou les milieux urbains, c'est donc dire que l'offre policière ne se gère pas de la même manière.
Nous avons reçu des commentaires selon lesquels le monde rural avait des particularités que l'on ne voyait pas en milieu urbain. Êtes-vous en mesure de nous expliquer cette distinction ou de nous préciser les caractéristiques de ce que l'on appelle la criminalité en milieu rural?
Je ne sais pas si c’est Mme ou Mlle Jolibois, mais on va s'en tenir à « chère collègue ».
Je prends bonne note de vos observations. Ayant passé 35 ans dans la police autochtone, du premier au dernier jour, je suis sensible à ce que vous dites. Il faut un agent de police spécial pour assurer une bonne liaison avec la collectivité où il travaille, surtout dans une collectivité autochtone. Il faut une personne qui veut travailler et interagir avec la collectivité. De plus, il faut des ressources extérieures, autres que des policiers, pour que les choses fonctionnent.
Comme quelqu’un vient de parler de ressources, je vous citerai quelques chiffres.
Au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut, le nombre de policiers pour 100 000 habitants est de 333, 411 et 353, respectivement. Il y a donc beaucoup de policiers proportionnellement. Dans le reste du Canada, y compris en Saskatchewan, il y a entre 175 et 200 policiers pour 100 000 habitants. C’est la situation dont vous parlez: il s'agit de faire venir les gens dans ces régions rurales, ces régions rurales éloignées et celles où on est obligé de passer par Regina pour avoir un agent de police.
C’est tout à fait pertinent quand on voit ces chiffres, des chiffres extrêmement élevés, 411 policiers pour 100 000 habitants dans les Territoires du Nord-Ouest, payés par le gouvernement fédéral. Quand on voit les montants payés par le gouvernement fédéral, ils sont très élevés. Alors que là où ce sont les gouvernements provinciaux qui prennent en charge les paiements, les montants, dans certains cas représentent la moitié des montants payés par le gouvernement fédéral.
Les statistiques sur la criminalité au cours de la dernière année montrent une augmentation de 1 p. 100 et de 2 p. 100 pour les Territoires du Nord-Ouest, le Yukon et le Nunavut. Alors qu'elle est de 5 à 6 p. 100 en moyenne dans la plupart des provinces qui ont proportionnellement moins d’agents de police. Alors, le tableau est clair.
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Je suis heureux d’être de retour.
Merci beaucoup, madame Jolibois, de votre exposé.
Dans toute étude sur la criminalité en milieu rural, il est naturel, je pense, que l'on discute des méthodes de répression et vous avez présenté quelques idées. J’aimerais toutefois vous poser la question suivante, parce que vous venez de la Saskatchewan.
À la fin de son mandat en tant que premier ministre, Brad Wall a formé un comité du caucus pour étudier ces questions, les questions liées à la criminalité en milieu rural en Saskatchewan. Il devait faire des recommandations.
Il a recommandé le renforcement des mesures habituelles de répression, par exemple, des peines plus sévères pour les jeunes contrevenants et le recours plus large aux systèmes de reconnaissance des plaques d’immatriculation.
Rien à voir avec ce qu'avait suggéré au comité du caucus la Fédération des nations souveraines autochtones, par exemple, qui suggerait notamment la mise en place de programmes de justice communautaire pour combattre la criminalité en milieu rural.
Vous avez un peu insisté là-dessus dans votre témoignage d’aujourd’hui, mais, pour être plus précis, la Fédération parlait du développement de programmes de prévention du crime organisé pour les jeunes. Vous avez assisté à la mise en place de ces programmes en Saskatchewan, pouvez-vous nous dire ce que vous en pensez et dans quelle mesure ils ont contribué de manière efficace à diminuer la criminalité chez les jeunes, et nous faire part de vos réflexions à ce sujet?
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L’objectif est de discuter des sanctions contre la Russie, du soutien à la défense et à la sécurité de l'Ukraine, de l’OTAN dans le contexte d'une agression russe, des réformes de la politique intérieure en Ukraine et du soutien à la démocratie dans le cycle électoral de 2019.
Eh bien, une partie relève peut-être du mandat de notre comité. Le reste appartient plutôt aux affaires étrangères et à la défense.
Puis-je simplement accuser réception? Les députés n'auront qu'à dire qu’ils se joindront au comité de la défense ou à celui des affaires étrangères ou qu’ils prendront des arrangements privés. Est-ce que cela vous convient?
Des députés: Oui.
Le président: Merci, chers collègues, de votre compréhension.
Je vois que la GRC se joint à nous. Il n'y a pas vraiment lieu de suspendre la séance, n’est-ce pas?
D’accord.
Nous entendrons, en personne, le commissaire adjoint Byron Boucher. Par vidéoconférence, nous entendrons le commissaire adjoint John Ferguson et le surintendant Peter Tewfik, officier responsable de la stratégie de réduction de la criminalité. J’espère avoir bien prononcé le nom de l’agent Tewfik.
Sur ce, monsieur Boucher, allez-vous commencer?
Bonjour, monsieur le président et messieurs, mesdames les membres du Comité. Je vous remercie d’avoir invité la GRC à venir vous parler aujourd’hui de la motion 167 concernant la criminalité en milieu rural au Canada.
De par mon poste au sein de la GRC, je suis affecté ici, à Ottawa, à titre de commissaire adjoint responsable des services de police contractuels et autochtones. Mes compatriotes sont le commissaire adjoint John Ferguson, de la Division K, en Alberta, qui est officier responsable des enquêtes criminelles pour la province, et Peter Tewfik, officier responsable des stratégies de réduction de la criminalité. Ils pourront vous renseigner et répondre à vos questions pendant que vous délibérez sur cette motion.
La GRC est la police nationale du Canada. Elle fournit des services à contrat à toutes les provinces et territoires, à l’exception de l’Ontario et du Québec, ainsi qu’à quelque 150 municipalités à travers le pays. Ces services sont fournis dans le cadre des ententes sur les services de police, qui répartissent les coûts des services de la GRC entre les gouvernements provinciaux ou municipaux et le gouvernement fédéral.
La GRC assure aussi la prestation des services de police dans plus de 600 collectivités autochtones au Canada, ainsi que des services de police fédérale dans tout le pays. La prestation de services à contrat permet d'offrir une qualité uniforme dans tout le Canada, mais le niveau des services offerts dans chaque province ou territoire relève en dernier ressort du gouvernement provincial ou territorial, comme c'est le cas également pour les objectifs, les priorités et les buts de ces services dans chaque sphère de compétence. La GRC est le fournisseur de services.
Dans ce contexte, il est important de comprendre que chaque administration peut élaborer et mener des initiatives locales faites sur mesure pour traiter des enjeux comme la criminalité en milieu rural. Compte tenu de l’étendue géographique du Canada, une grande partie du territoire qui relève de la GRC est éloignée ou rurale, et bon nombre des collectivités qu’elle dessert sont isolées.
Assurer les services de police dans les collectivités rurales ou isolées peut poser un certain nombre de difficultés. La GRC est consciente des préoccupations concernant la sécurité publique et les taux de criminalité dans les régions rurales et elle collabore étroitement avec les provinces et les territoires pour répondre aux besoins.
La sécurité de nos collectivités est une priorité, aussi la GRC travaille avec les dirigeants locaux à cerner les problèmes et à élaborer des solutions viables pour promouvoir et assurer la sécurité collective. Par exemple, elle organise des assemblées publiques pour amener les dirigeants et les résidants à discuter des problèmes de sécurité et des solutions possibles. De plus, la GRC continue de collaborer avec les intervenants du milieu et du gouvernement pour aider les jeunes et s'attaquer aux problèmes sociaux qui les poussent au crime. En particulier, elle met en oeuvre des initiatives de prévention qui réduisent le nombre de jeunes entraînés dans la criminalité.
Beaucoup d’efforts ont été déployés pour établir des partenariats entre la GRC et des organismes nationaux comme Échec au crime, ou locaux comme l’Alberta Provincial Rural Crime Watch Association.
En outre, la GRC continue de mettre en oeuvre des programmes visant à appuyer les membres réguliers dans leurs efforts de prévention du crime. Par exemple, des efforts importants sont déployés pour élaborer et mettre en oeuvre la version renouvelée de son programme des gendarmes auxiliaires. Les gendarmes auxiliaires sont des bénévoles non armés et spécialement formés dont la fonction principale est de contribuer aux services de police communautaires, à la prévention du crime et aux activités de sécurité publique. À l’heure actuelle, la GRC collabore étroitement avec tous ses coordonnateurs du Programme des gendarmes auxiliaires à travers le pays pour faire appliquer le programme tel qu'ils le conçoivent.
Grâce à son programme de la réserve, la GRC peut aussi embaucher d’anciens policiers pour pourvoir temporairement les postes vacants et faire du mentorat auprès des nouveaux membres plus jeunes. Lorsqu'ils sont de service, les réservistes ont la même autorité et les mêmes fonctions et responsabilités que les membres réguliers. Le Programme de la réserve de la GRC est une option souhaitable pour combattre la criminalité en milieu rural, car il fournit à l’organisation des ressources précieuses pour répondre aux priorités du maintien de l'ordre dans les collectivités.
La GRC demeure résolue à collaborer avec les dirigeants des collectivités rurales où elle assure les services de police, à aider à cerner les causes premières et les facteurs de l’augmentation de la criminalité en milieu rural, et à veiller à ce que les initiatives de prévention du crime soient efficaces et significatives. Dans ce contexte, chaque administration peut élaborer et mener des initiatives bien à elle, conçues exprès pour relever les défis et régler les problèmes qui lui sont propres.
Je vous remercie de cette occasion de m'adresser à vous aujourd’hui. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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Bonjour, monsieur le président et messieurs, mesdames les membres du Comité.
Tout d’abord, je vous remercie de m’avoir invité, ainsi que le surintendant Tewfik, à vous parler aujourd’hui de la motion M-167.
La GRC, en Alberta, a mis en oeuvre une stratégie très complète de réduction de la criminalité, qui est au coeur même de la prestation de services de police à la population albertaine.
Selon un modèle d'action policière axé sur le renseignement, la Stratégie de réduction de la criminalité prévoit différentes initiatives afin de cibler de manière proactive le faible pourcentage de personnes qui causent le plus de tort à nos collectivités. Cela signifie favoriser la collaboration avec les partenaires municipaux, provinciaux et fédéraux, ainsi qu’avec les citoyens, les groupes communautaires, les partenaires du milieu de la santé et les partenaires dans les forces de l'ordre.
Nous avons aussi mis sur pied des unités spécialisées de réduction de la criminalité, composées de membres expérimentés dans les régions et les détachements.
Nous investissons massivement dans la collecte et l’analyse de renseignements, depuis les spécialistes du renseignement qui dressent des instantanés du paysage criminel qu'on peut exploiter concrètement, jusqu'aux analystes intégrés à nos unités de réduction de la criminalité qui traitent d’énormes quantités de données et fournissent des pistes qui mènent à des arrestations.
Nous appliquons aussi de nouvelles technologies qui permettent d'accroître la puissance d’analyse et de réduire le fardeau administratif des agents de première ligne. Nos membres ont ainsi plus de temps pour approfondir leurs enquêtes et nouer des relations avec les collectivités qu’ils desservent.
Enfin, nous invitons la participation directe des Albertains et des groupes d'action citoyenne afin de trouver des modes de collaboration pour assurer la sécurité des quartiers et sensibiliser les citoyens aux moyens qui s'offrent à eux pour contribuer à leur sécurité collective.
À mi-chemin de la première année de mise en oeuvre, nos données montrent que notre approche policière donne des résultats. De janvier à septembre de cette année, les crimes contre les biens, comme le recel, les cambriolages, les vols de véhicules et les vols de biens, ont diminué de 9 % par rapport à la même période l’an dernier. Dans les détachements ruraux de l’Alberta, la baisse atteint 11 %.
Les résultats apparaissent plus clairement lorsqu'on compare les données du mois de septembre de cette année à celles du mois de septembre de l’an dernier: ces types de crimes dans les détachements ruraux de l’Alberta ont diminué de 27 %.
Comment cela se traduit-il en chiffres réels dans les collectivités albertaines? Cela signifie que cette année, à la fin de septembre, 880 véhicules de moins ont été déclarés volés, 567 résidences de moins ont été cambriolées et 2 938 vols de moins ont été commis dans toute la province.
Nos unités régionales de réduction de la criminalité, un élément clé de notre stratégie, ont réussi à cibler les personnes qui causent le plus de tort à nos collectivités. À elles seules, nos quatre unités ont procédé à plus de 600 arrestations proactives, totalisant 1 900 nouvelles accusations. En moyenne, au moment de leur arrestation, ces personnes font l’objet de trois nouvelles accusations. Il s’agit là du faible pourcentage de personnes qui sont responsables de la plupart des crimes commis en Alberta. Nos unités de réduction de la criminalité sont déterminées à les identifier et à les appréhender.
Bien sûr, les statistiques ont tendance à fluctuer. Toutefois, avec l’appui des trois ordres de gouvernement, de nos partenaires dans les forces de l'ordre, des groupes d'action citoyenne et de l’ensemble des Albertains, nous sommes convaincus que notre stratégie de réduction de la criminalité fonctionne et continuera de fonctionner à long terme.
Merci beaucoup.
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Je peux répondre à cette question.
Pour briser le cycle ou s’attaquer aux causes profondes de la criminalité, il faut vraiment gérer les délinquants. La gestion des récidivistes délinquants en Alberta est une priorité pour tous nos détachements.
Je peux vous dire que la GRC a récemment établi un partenariat avec le Service de police d’Edmonton et avec un certain nombre d’organismes de services sociaux dans le cadre d’un projet dans le nord-est d’Edmonton appelé l'initiative intégrée de gestion des délinquants. Ce projet pilote est en train d’être étendu à Drayton Valley, où nous allons travailler suivant un modèle régional de gestion. Encore une fois, il s’agit d’accorder la priorité aux délinquants qui ont le potentiel d'échapper au cycle de la délinquance et de les aider à obtenir les services sociaux dont ils ont besoin ou les services de santé dont ils pourraient avoir besoin, comme pour les dépendances, afin de briser ce cycle.
Il s’agit d’une approche collaborative avec la police, des organismes sociaux et des groupes sans but lucratif pour s’attaquer à certaines des causes profondes de la criminalité. C’est un programme qui s’applique dans toute l’Alberta. Je dirais qu'il ne fonctionne pas aussi efficacement que nous le souhaiterions dans l’ensemble de la province, mais nous travaillons toutefois à l’établissement d’une structure de gestion plus robuste afin d’améliorer la prestation des services.
Je vais changer un peu de sujet. Comme nous devons mettre l’accent sur une étude de la criminalité en milieu rural, il nous faut examiner un peu les hypothèses et les chiffres et déterminer à quoi ressemble la criminalité en milieu rural.
Je lisais un article que j'ai trouvé intéressant, et je peux toujours en fournir une copie à d’autres personnes si elles le veulent, parce que l'on y citait un caporal, un certain Rob King, de l’unité des communications de la GRC. Il y affirmait croire que, dans les régions rurales, les gens ont tendance à signaler davantage les crimes que dans les grandes villes, où les forces policières sont tellement occupées qu’elles n’ont peut-être même pas le temps de se pencher sur les plaintes.
Je dois admettre que moi-même, quand mon vélo a été volé dans ma cour, je ne l’ai pas signalé à la police. Je suis curieuse de savoir, en ce qui concerne les taux de criminalité, si des différences ont été mesurées au niveau de la déclaration des crimes entre les régions rurales et les grandes villes.
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Merci, monsieur le président.
Merci de votre présence, messieurs. C'est un sujet important pour nous, du Parti conservateur. Plusieurs membres de notre parti viennent de l'Alberta et sont très préoccupés par la situation.
Monsieur Boucher, vous nous avez brossé un portrait général. Monsieur Ferguson, vous avez donné des chiffres. Vous avez notamment mentionné qu'il existait depuis un an un programme afin de recueillir de nouvelles données et que cela semblait assez efficace.
Le Comité dispose de trois réunions pour faire l'état de la situation. Nous voulons donc avoir les réponses les plus claires possible de votre part.
Les gens ont souvent tendance à blâmer la GRC. Je crois cependant que vous ne méritez pas automatiquement ce blâme; tout le monde doit fournir sa part d'efforts dans ce dossier.
À l'heure actuelle, est-il possible de contrôler la situation sur le terrain en Alberta, selon vous? Est-ce que les mesures mises en place permettront de régler les problèmes majeurs? Évidemment, il y aura toujours des problèmes, mais est-ce que les outils que vous avez mis en place permettront de contrôler les situations les plus graves au cours des six à douze prochains mois?
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Je vais passer cela en revue en quelques étapes.
La première initiative dont je vais parler est notre capacité accrue en matière de renseignement. Nous avons des coordonnateurs du renseignement criminel qui assurent la liaison avec nos partenaires de l’application de la loi, ainsi qu’avec notre détachement, afin d’élaborer des renseignements que nous utilisons dans le cadre des opérations spéciales et pour guider nos patrouilles. Nous communiquons actuellement des renseignements criminels sur un tableau de bord destiné à nos agents de district, et je travaille à renforcer la capacité de les communiquer à nos partenaires communautaires et à nos autres partenaires de l’application de la loi dans la province.
Nous avons aussi des analystes du renseignement criminel qui appuient directement les unités de réduction de la criminalité dans les districts et leur fournissent des renseignements qui aident à guider les patrouilles ciblées et les personnes qu’elles ciblent à titre de délinquants prioritaires ou de multirécidivistes. Cela varie évidemment d’une région à l’autre dans la province.
J’aimerais vous parler d'une autre initiative, que j’appellerai notre initiative d’appréhension. Nous avons déjà parlé de nos équipes de réduction de la criminalité. La province est divisée en quatre secteurs distincts, et chaque secteur a une unité qui se consacre à la réduction de la criminalité, qui cible les récidivistes de cette région en utilisant nos renseignements pour identifier ces personnes et les arrêter. Nous avons déjà mentionné qu’ils ont procédé à 632 arrestations depuis que les unités ont été mises en place dans leur ensemble et qu’ils ont porté plus de 1 900 accusations.
Nous nous intéressons également au vol d’automobiles ciblé, où nous ciblons des voleurs d’automobiles multirécidivistes et menons des projets spécialisés pour identifier ces personnes et les relier à des réseaux plus importants de vol d’automobiles.
Pour ce qui est de la répression, nous avons intensifié les patrouilles par suite d’un autre projet que nous avons lancé et dont j'ai déjà parlé, celui de l’unité de rappel, et du centre de données du SIRP. Ces deux projets visent à alléger le fardeau administratif d’un grand nombre de membres, afin qu’ils aient plus de temps à passer sur la route plutôt qu’au bureau. En conséquence, ils sont plus disponibles pour mener des patrouilles stratégiques sur le terrain, ce qui aide à réprimer la criminalité.
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Merci, monsieur le président.
Le corps policier qui couvre le territoire de l'Abitibi-Témiscamingue, c'est la Sûreté du Québec. J'ai plusieurs amis policiers qui viennent de cette région. Ils m'ont dit que personne ne se précipitait pour postuler les emplois en milieu rural. Quand les policiers en formation sortent de l'École nationale de police du Québec, à Nicolet, la majorité de ceux qui viennent de l'Abitibi réussissent à avoir un poste dans cette région. Même si ce n'est pas toujours dans la ville qu'ils veulent, ils réussissent à revenir dans leur région assez facilement.
Par conséquent, nos policiers sont peut-être jeunes et moins expérimentés, mais ils connaissent le milieu. Ils connaissent déjà les petites routes ou les rangs que les gens ont tendance à emprunter quand ils sont en état d'ébriété. Ils connaissent déjà les gens qui ont de mauvaises fréquentations. Ils sont un peu au courant de la criminalité dans la région où ils sont envoyés pour travailler.
Est-ce que la GRC a le même problème, à savoir que les postes situés dans des communautés rurales, nordiques ou éloignées ont tendance à ne pas être pourvus rapidement, de telle sorte que ce sont de nouveaux policiers peu expérimentés qui sont envoyés dans ces régions? Est-ce que les agents qui sont envoyés dans les communautés rurales ont tendance à venir de ces mêmes régions, ou est-ce que ce sont malheureusement des gens qui ne connaissent pas du tout les communautés ni la dynamique de ces régions, parfois même des gens qui viennent d'une autre province?
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Je pourrais commencer par répondre à cette question. Le commissaire adjoint Ferguson voudra peut-être ajouter quelque chose du point de vue de l’Alberta.
Quand nous nous engageons dans la GRC, nous acceptons d’aller travailler n’importe où. Bon nombre de nos nouveaux agents de police qui sont détachés dans ces collectivités éloignées sont très jeunes. La plupart du temps, ils ont l’avantage d’être épaulés par quelqu’un d’autre; ils ne sont pas seuls. Comme ils arrivent là alors qu’il y a déjà d’autres policiers en place, il se produit une certaine transition.
Nous avons aussi ce que j’appellerais la « force de réserve ». À l’heure actuelle, dans le nord du Canada, dans des endroits comme le Nunavut, nous envoyons des agents de réserve. Il s’agit d’agents retraités de la GRC, qui ont recommencé à travailler dans la réserve et qui peuvent, dans une collectivité donnée, occuper des postes pendant une période pouvant aller jusqu’à trois ou quatre semaines, là où il y a des pénuries. Ils ont beaucoup d’expérience. Ils peuvent avoir entre 30 et 35 ans d’expérience policière, et tout le monde en profite. De toute évidence, les liens avec les collectivités sont également très utiles.
Cependant, vous avez tout à fait raison de dire que, dans bien des cas, nous avons une main-d’oeuvre très jeune. Beaucoup de ces collectivités comptent de nouveaux policiers plus jeunes. Ce sont aussi des affectations de durée limitée en raison de leur éloignement. Il y a beaucoup de transition.
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Merci. Je peux en parler un peu.
Pour ce qui est de nos résultats, la comparaison que nous examinons porte sur cinq ans de données en Alberta. C’est une comparaison juste quand on regarde les tendances historiques dans la province. Si on commençait à comparer l’Alberta à d’autres provinces, je ne pense pas que ce serait nécessairement une comparaison juste. Il y a peut-être d’autres facteurs à prendre en considération.
Nous comparons les données que nous examinons à nos données historiques pour la même période, et j’ai donc l’impression que les tendances que nous observons démontrent que certaines de nos stratégies fonctionnent.
De plus, je peux vous dire que notre taux de classement, c’est-à-dire notre capacité d’identifier la personne responsable d’un crime, augmente également. Pour simplifier, un aspect de notre stratégie consiste à mettre l’accent sur les personnes qui causent le plus de tort à nos collectivités. Encore une fois, non seulement arrêtons-nous ces personnes, mais en moyenne, chaque arrestation entraîne trois nouvelles accusations. Cela signifie que nous arrêtons le bon type de délinquants, parce que nous générons plus d’accusations à chaque arrestation. Je pense que cela prouve que c’est une stratégie efficace.
Pour moi, c’est la collaboration avec nos partenaires communautaires, avec les groupes dirigés par des citoyens, ainsi qu’avec nos partenaires de l’application de la loi, qui contribue à l'efficacité de cette stratégie.
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Merci, monsieur le président, et merci, messieurs, d’être ici avec nous aujourd’hui.
J’aimerais revenir très rapidement aux statistiques sur la criminalité que Mme Dabrusin a rapportées. Ce même rapport indique que les taux de criminalité dans les régions rurales du Canada sont beaucoup plus élevés que dans les régions urbaines. Dix-sept pour cent de la population du Canada vit dans des régions rurales, et pourtant, 25 % des crimes violents, 18 % des crimes contre les biens et 24 % de tous les autres crimes prévus au Code criminel sont commis dans des régions rurales, comme l’a signalé la police rurale. Il y a un problème important, et nous le savons.
J’ai deux ou trois choses à dire. J’ai parcouru le pays pour discuter avec des responsables de l’application de la loi, y compris de nombreux commandants de la GRC qui ont laissé entendre que le modèle actuel de police à contrat — et j’emprunterai leur expression — est brisé et a besoin d’une refonte pour que la GRC puisse répondre adéquatement à la demande actuelle et à venir dans le domaine de la criminalité en milieu rural.
Encore une fois, je n’ai que cinq minutes en tout et j’ai quelques autres questions. Avez-vous une idée de la façon dont nous pourrions corriger le modèle actuel afin de mieux répondre aux besoins des collectivités rurales?
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Je vais revenir en arrière. Je connais ces chiffres. Je suis simplement curieux de savoir s’il y a un mouvement au sein de la GRC pour envisager... Je ne parle pas d’argent; je parle du déploiement de personnel. Y a-t-il des mouvements au sein de la GRC? S’il n’y en a pas, il faudrait peut-être qu'il y en ait.
Je tiens à féliciter les deux messieurs, le commissaire adjoint Ferguson et l’officier de réduction de la criminalité. Je salue les efforts déployés en Alberta. C’est une réponse à un problème croissant. Comme vous l’avez dit, la criminalité a augmenté au cours des cinq dernières années. Nous savons, et ce n’est pas anecdotique — je pense qu’il y a des preuves évidentes à cet égard — que beaucoup de crimes commis dans les régions rurales du Canada, et certainement dans les régions rurales de l’Alberta, sont attribuables au fait que des criminels de milieux urbains déménagent en milieu rural parce qu’ils pensent qu’il y aura moins de possibilités d’application de la loi et qu'ils risquent donc moins de se faire prendre.
J’applaudis aux efforts déployés. Je tiens à souligner que l'essai de votre stratégie de réduction de la criminalité que vous avez mis en oeuvre en Alberta — qui en est à ses premiers balbutiements, mais il faut vous en féliciter — a été organisé par le détachement rural de Red Deer et certains détachements environnants. Je tiens à vous féliciter tous les deux d’avoir dirigé cette opération, qui a une incidence importante sur les taux de criminalité qui y ont été signalés.
Je suis curieux de savoir si, à votre avis, il y a des plans de mise en oeuvre dans d’autres administrations de l’Alberta dont vous êtes responsable. Vos collègues des autres provinces de l’Ouest et de l’Est ont-ils des idées sur le même genre de stratégie pour régler leurs problèmes?
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Je peux dire que oui. Personnellement, je n’occupe ce poste que depuis janvier de cette année. Peter occupe l’autre poste depuis environ quatre mois.
Je suis arrivé de la Nouvelle-Écosse il y a quelques années. Notre ancien commandant, Todd Shean, venait d’Ottawa, mais avant cela — il y a de nombreuses années —, il était à Codiac, au Nouveau-Brunswick.
Les stratégies que nous utilisons ici sont exactement les mêmes que celles qu’il utilisait lorsqu’il était à Codiac et qui étaient employées en Nouvelle-Écosse à l’époque où j’étais là-bas. Lorsque je suis arrivé dans la province, je suis allé à Grande Prairie — qui, en 2015, selon le magazine Maclean’s, affichait le taux de criminalité le plus élevé au pays — et c’était la même stratégie.
Ce que je veux dire, c’est que nous collaborons toujours avec nos homologues partout au pays. Nous nous réunissons deux fois par année [Note de la rédaction: difficultés techniques].
Dans nos discussions d’aujourd’hui, la question des données a été soulevée, et je pense qu'elle est importante. Cela nous vient directement de Statistique Canada. Ils ont compilé un certain nombre de faits et de chiffres concernant la criminalité au Canada, puisque c’est leur travail.
Je pense qu’il est important que le Comité prenne note de l’indice de gravité de la criminalité, monsieur le président, et je suis heureux de fournir le rapport. L’indice de gravité de la criminalité mesure le volume des crimes commis et la gravité relative de ces crimes. Selon cet indice, par exemple, on accorde plus de poids à un meurtre qu’à un vol de bicyclette. Beaucoup de criminologues ont dit que cette mesure pourrait être plus utile que le taux de criminalité réel. Nous pouvons nous pencher sur cette question et sur ses répercussions dans certaines provinces qui préoccupent le Comité.
En Alberta, par exemple, sur une période de 10 ans allant de 2006 à 2016, la gravité de la criminalité a diminué de 12 %. Au Manitoba, de 2006 à 2016, la gravité de la criminalité a diminué de 27 %. En Saskatchewan, de 2006 à 2016, la gravité de la criminalité a diminué de 13 %.
Je soulève cette question parce qu’au début, lorsque M. Tewfik et M. Ferguson ont présenté leur exposé, ils ont dit qu’ils avaient constaté une diminution du taux de criminalité dans certaines régions. Je crois qu’on a mentionné l’Alberta en particulier. Je pense que nous évaluons tous ces facteurs et que nous en arrivons à la conclusion que oui, il y a de la criminalité, mais qu’elle est à la baisse. Du point de vue de l’indice de gravité, je pense que certains développements positifs se sont produits au cours des 10 ou 12 dernières années.