:
Merci monsieur le président.
Bonjour monsieur le président et honorables membres du Comité. J'aimerais vous remercier de nous avoir invités à prendre la parole devant vous aujourd'hui au sujet de votre étude sur le programme de suspension du casier.
J'aimerais commencer par me présenter, ainsi que mes deux collègues. Je suis Daryl Churney, directeur général exécutif de la Commission des libérations conditionnelles du Canada, ou CLCC. Je suis accompagné aujourd'hui de Brigitte Lavigne, directrice, Clémence et suspension du casier à la CLCC, et d'Angela Connidis, directrice générale de la Direction générale des affaires correctionnelles et de la justice pénale du ministère de la Sécurité publique.
Nous sommes heureux de comparaître devant vous et de fournir au Comité des renseignements sur le programme de suspension du casier, afin d'éclairer votre étude.
Comme vous le savez sans doute, la CLCC est un tribunal administratif indépendant qui, en tant que partie intégrante du système de justice pénale, prend des décisions judicieuses sur la mise en liberté sous condition et sur la suspension du casier, ordonne des radiations et fait des recommandations en matière de clémence.
La Commission contribue à la protection de la société en favorisant, lorsqu'il convient de le faire, la réinsertion sociale en temps opportun des délinquants comme citoyens respectueux des lois. La sécurité publique est la considération primordiale dans toutes les décisions de la CLCC. En vertu de la Loi sur le casier judiciaire, la LCJ, la CLCC peut ordonner, refuser d'ordonner ou révoquer une suspension du casier. La suspension du casier permet aux individus qui ont été reconnus coupables d'une infraction criminelle, mais qui ont purgé leur peine et démontré qu'ils sont des citoyens respectueux des lois pendant un certain nombre d'années, de conserver leur casier judiciaire séparément des autres casiers judiciaires dans la base de données du Centre d'information de la police canadienne, le CIPC. Cela signifie qu'une recherche dans le CIPC ne démontrera pas que la personne a un casier judiciaire.
Toutefois, le document existe toujours et les dossiers suspendus peuvent être communiqués avec l'approbation du . Par exemple, les dossiers suspendus d'anciens délinquants sexuels sont signalés dans le CIPC. Si la personne présente une demande pour travailler auprès de populations vulnérables comme les enfants, le dossier peut être divulgué.
Les suspensions du casier aident à éliminer la stigmatisation associée à un casier judiciaire et à aider les individus à réintégrer la société en tant que citoyens respectueux des lois. Pour ce faire, elles aident les personnes à avoir accès à des possibilités d'emploi, de bénévolat et d'éducation. Les suspensions du casier peuvent être levées ou révoquées si la personne est déclarée coupable d'un nouvel acte criminel, ne fait plus preuve de bonne conduite ou a fait une déclaration inexacte ou trompeuse lors de sa demande.
Depuis 1970, plus de 500 000 Canadiens ont bénéficié d'un pardon et d'une suspension du casier, et 95 % d'entre eux sont toujours en vigueur.
En 1994--1995, le Conseil du Trésor du Canada a approuvé l'imposition de frais d'utilisation de 50 $ pour le traitement d'une demande de pardon. Ces frais représentaient une partie des coûts engagés par la CLCC et la GRC pour traiter une demande de pardon. Depuis l'instauration des frais d'utilisation, le coût de traitement d'une demande de pardon a augmenté pour la CLCC. À titre de mesure conservatoire, des frais d'utilisation de 150 $ ont été adoptés par le Parlement et sont entrés en vigueur en 2010. En mars 2012, les frais ont encore été augmentés à 631 $, selon une approche de recouvrement intégral des coûts qui représentait le coût de traitement d'une demande de pardon à la suite de l'entrée en vigueur de la Loi limitant l'admissibilité à la réhabilitation pour des crimes graves. Les frais d'utilisation de 631 $ s'accompagnaient également de normes de service.
En 2016, la Commission a entrepris une consultation en ligne sur les frais d'utilisation de la suspension du casier et ses normes de service connexes. Les intervenants, y compris les demandeurs de suspension du casier anciens, actuels et futurs, les organismes de défense, les groupes autochtones et les membres du public ont été invités à participer à la consultation. La CLCC a rendu publics les résultats de ce sondage en 2017. Le sondage a révélé que, dans l'ensemble, une majorité de répondants, 63 %, estimaient que le processus actuel de demande de suspension du casier était long et compliqué, ce qui entravait l'accès au programme. Ils ont également indiqué que le temps nécessaire pour recueillir l'information à l'appui de leur demande est trop long et exige beaucoup de travail. Cela comprenait le fait d'avoir à traiter avec divers services de police et tribunaux.
Une majorité de répondants, 80 %, ont également indiqué que les frais d'utilisation actuels sont trop élevés et représentent un obstacle important, car ils imposent un fardeau financier que de nombreux demandeurs potentiels ne peuvent se permettre. Les périodes d'admissibilité ont également été jugées injustes et préjudiciables à la réadaptation.
Le contexte opérationnel actuel de la CLCC est extrêmement difficile, en grande partie à cause des récents litiges en Ontario et en Colombie-Britannique. À la suite de ces décisions judiciaires, les modifications apportées à la Loi sur le casier judiciaire en 2010 et en 2012 ne peuvent plus être appliquées rétroactivement aux demandeurs qui vivent actuellement en ces provinces. Par conséquent, les demandes doivent maintenant être traitées conformément aux exigences législatives de l'une des trois versions de la LCJ. Cela signifie que la CLCC doit trier et traiter toutes les demandes qu'elle reçoit au moyen de trois régimes distincts de la LCJ. Malgré ce défi, la CLCC continue de s'efforcer de veiller à ce que le processus de demande de suspension du casier soit aussi accessible et simple que possible pour les demandeurs.
Des renseignements sur le processus de demande sont disponibles sur notre site Web, y compris le guide et les formulaires de demande officiels, un outil d'auto-évaluation en ligne, un tutoriel vidéo étape par étape, une vidéo sur la façon d'éviter les erreurs courantes dans le processus de demande et une foire aux questions. Pour aider davantage les demandeurs, la CLCC dispose d'une ligne sans frais réservée aux demandeurs, d'un service sans rendez-vous et d'une adresse électronique spéciale pour les demandeurs.
En 2017-2018, la CLCC a reçu 14 661 demandes de suspension du casier. De ce nombre, environ 75 % des demandes reçues ont été acceptées aux fins de traitement. Les principales raisons pour lesquelles les demandes n'ont pas été acceptées lors de la présélection étaient les suivantes: inadmissibilité de la personne, absence de paiement ou frais de traitement erronés et/ou documents manquants. Les normes de service pour le traitement ont été entièrement respectées pour 99,9 % des dossiers.
Je voudrais conclure aujourd'hui en remerciant le Comité de son invitation à comparaître aujourd'hui. Nous serions maintenant heureux de répondre aux questions que le Comité pourrait avoir.
Merci beaucoup, monsieur le président.
:
Ce que je peux dire, c'est que les frais en place à l'heure actuelle — les 631 $ — relèvent de la Loi sur les frais de service et que ces frais sont fixés par décret sous l'autorité du ministre. En tant que tribunal administratif, nous sommes obligés d'exiger ces frais. Nous n'avons pas le pouvoir discrétionnaire d’éliminer ces frais ou de les échelonner en versement.
J'ai mentionné dans ma déclaration préliminaire qu'en 2016, la Commission avait mené une consultation en ligne pour obtenir des commentaires sur ce genre de questions. Certaines des questions posées aux répondants, au public et aux organismes portaient sur le barème des frais et sur les autres formes qu’il pourrait prendre.
L'un de ces scénarios consistait à déterminer s'il était possible d'établir un barème selon lequel il y aurait des frais de présélection initiale, de sorte qu’un demandeur paierait un montant symbolique pour que sa demande soit reçue et examinée pour déterminer si elle est complète et satisfaisante. Ensuite, si la Commission décide que c'est le cas, la personne paierait un deuxième versement pour terminer le processus. C'était l'un des scénarios envisagés.
Il y a certainement d'autres barèmes qui pourraient être envisagés, mais je tiens à répéter que, conformément au régime actuel, nous sommes obligés de percevoir le montant total de 631 $.
:
Cette réponse m’étonne. Je la trouve plutôt choquante. J'ai travaillé 35 ans comme policier ici, et c'est la première fois que j'entends dire que les tribunaux à d’autres échelons peuvent détenir des dossiers.
Je pensais qu'il n’y avait qu’un seul dépôt central au Canada où tous les dossiers sont conservés. Il faut y envoyer les empreintes digitales, parce qu'elles doivent être vérifiées. Maintenant, vous me dites qu'une municipalité ou un ministère peut vous dire que vous avez un casier judiciaire, alors qu'ils n'ont même pas le pouvoir ou la compétence, si je comprends bien, au Canada pour vous le donner. Cette situation me dérange beaucoup.
Je veux poursuivre sur le thème de M. Picard.
Je suis inquiet. Les frais que vous demandez aux gens de payer sont considérables, mais ils ne sont pas irréalistes. En tant qu'ancien maire de la ville de Fort St. John, je sais que nous exigions des frais pour la vérification du casier judiciaire. Si vous vouliez faire vérifier un casier judiciaire, vous deviez vous adresser au détachement local de la GRC. J'imagine que vous faisiez la même chose dans votre service de police municipal. Nous devions exiger des frais pour ces dossiers, parce qu'il y en avait beaucoup. Nous devions couvrir nos frais. J'imagine que vous essayez de faire la même chose avec vos 631 $.
Ce qui m'irrite vraiment, c'est que vous demandez maintenant à une personne de demander à la police locale une vérification de son dossier des cinq dernières années. Si je suis ingénieur et que je travaille dans le secteur de la construction, j'ai peut-être vécu à sept ou huit endroits différents au cours des cinq dernières années. Pour chacun de ces endroits, s'il s'agit d'une municipalité au Canada, je devrai payer pour obtenir ce dossier, pour que vous puissiez l'ajouter à ce document. Si je n'ai pas ce dossier, ma demande ne sera pas complète et je ne pourrai pas la présenter. Nous en sommes probablement rendus à 1 000 $.
Je suis vraiment surpris par vos commentaires au sujet des vérifications des dossiers auprès de la police locale et des raisons pour lesquelles elles sont nécessaires. Je trouve cela très alarmant.
Maintenant, est-ce que les 631 $ sont pour couvrir les coûts associés au processus?
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Ce sujet est important, et il rejoint une des questions que je voulais poser. Voici ma position, qui est celle de ma formation politique. Dans le cas d'un crime non violent qui constituerait une première infraction, et même dans celui de certains crimes mineurs, il pourrait y avoir un pardon automatique ou même une radiation automatique d'un dossier. Je pense notamment à un enjeu d'actualité, comme la possession d'une quantité minime de cannabis à des fins récréatives.
Vous avez énuméré les différents éléments qui composent le coût. Quel serait le coût associé à la radiation d'une infraction mineure, soit à quelque chose qui ressemblerait à l'exemple que vient d'évoquer M. Eglinski?
Je comprends que ne vous ne pouvez pas vous positionner là-dessus mais, s'il y avait un coût, serait-il plus ou moins élevé que le coût actuel de l'administration du système?
:
Merci, monsieur le président.
J’aimerais revenir sur tout le processus. Vous avez dit que vous examinez les dossiers et que, selon qu’il s’agit d’une déclaration de culpabilité par procédure sommaire ou par voie de mise en accusation, vous en recevez une copie. Vous pouvez essentiellement lire l’enquête. Vous déterminez la gravité du dossier en fonction du contenu du rapport.
Ma question porte toutefois sur les politiques de conservation des dossiers. Dans toutes les administrations du pays, nous avons de telles politiques, et si quelqu’un demande une réhabilitation après 5 ou 10 ans, dans bien des cas, surtout pour les infractions punissables par procédure sommaire, ces dossiers sont supprimés de cette organisation. Ils sont effacés.
Dans ce cas, comment prenez-vous votre décision et statuez-vous sur ces demandes particulières?
:
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Bonjour.
[Français]
Je vous remercie de m'accueillir aujourd'hui, particulièrement en cette Journée nationale de commémoration et d'action contre la violence faite aux femmes.
[Traduction]
Premièrement, j’aimerais souligner notre présence sur le territoire non cédé de la nation algonquine Anishinabeg.
Je tiens à remercier Kassandra Churcher, directrice générale de l’Association canadienne des sociétés Elizabeth Fry, et Sarah Davis, directrice générale de la Société Elizabeth Fry d’Ottawa, de m’avoir invitée à comparaître au nom de Mme Churcher, qui ne pouvait malheureusement pas venir aujourd’hui.
Je me trouve en quelque sorte sur le seuil, car je ne suis pas membre de la Société Elizabeth Fry, mais avant de devenir infirmière, j’ai travaillé pour la Commission des libérations conditionnelles du Canada: j'ai été agente de suspension des casiers judiciaires d’octobre 2012 à août 2016. J’ai examiné des milliers de demandes et j’ai fait enquête sur moitié autant de condamnations par procédure sommaire vu que, en général, on s'attendait à ce qu'un agent examine 10 dossiers par jour et ouvre cinq enquêtes.
De par mon expérience d’agente de suspension du casier et d'infirmière dans un centre de consommation supervisée, qui travaille avec certaines des personnes les plus marginalisées de notre société, je suis bien consciente des avantages de la suspension du casier et des obstacles qui s'y opposent. Comme on vous l’a dit précédemment, 95 % des quelque 500 000 pardons et suspensions de casier accordés ou ordonnés depuis 1970 sont toujours en vigueur. Bien sûr, je dois respecter le secret professionnel qui me lie à mes clients passés et présents. Par contre, je peux parler de manière générale de ce que vivent des clients qui ont demandé la suspension de leur casier ou qui sont incapables de la demander.
Pour aborder le sujet, je vais vous demander de faire une expérience mentale avec moi.
Rappelez-vous un moment de votre vie où vous avez fait une gaffe, quelque chose d’innocent, mais que vous regrettez maintenant. Appelons-la « X ». Si vous avez un bout de papier, n’hésitez pas à y faire un gros X. Ce X est votre casier judiciaire. Dans l'immédiat instantané des réseaux sociaux, cette gaffe vous suit partout où vous allez; c'est la première chose qui se présente lorsqu'on cherche votre nom sur Internet. Voilà ce que mes clients ont dû affronter chaque fois qu’ils ont voulu, par exemple, occuper un emploi dans l’économie courante, faire du bénévolat à l’école de leur enfant, entrer à la faculté d'enseignement ou voyager aux États-Unis. Pouvoir demander une suspension de leur casier, c’est comme pouvoir tourner cette page. Le X est toujours là, mais ils peuvent maintenant emprunter des chemins qui leur étaient fermés.
Le soupir de soulagement que j’ai trop rarement pu entendre de la part de mes clients lorsqu’ils obtenaient leur suspension de casier avait quelque chose de gratifiant. Je leur parlais souvent lorsqu’ils demandaient des conseils sur leur demande ou lorsque leur demande suivait son cours. La détresse qu’ils éprouvaient était parfois accablante, ils revoyaient ce X et toutes les circonstances qui l’entouraient, ils essayaient de naviguer à contre-courant dans le système de justice et de s'y retrouver dans le jargon officiel et juridique. Ils savaient qu’ils allaient être évalués à nouveau à la lumière de ce X, et ils voulaient bien faire les choses du premier coup.
Sans entrer dans les détails, je me souviens d’un client qui a réussi à me joindre, qui attendait l'examen de son dossier par un commissaire. Il y avait tout un arriéré à ce moment-là et normalement, on ne faisait pas d’exception. Toutefois, il m'a dit qu’il avait été admis à un programme professionnel d’un an dans une université, avec bourse d'études complète, et que s’il n'obtenait pas la suspension de son casier ce jour-là, même s’il avait présenté sa demande longtemps à l'avance — environ six mois à l'avance —, son admission serait annulée. J’ai pu parler à un commissaire et lui expliquer les circonstances. Il a accepté de regarder le dossier et il a ordonné la suspension du casier le jour même. C'est ainsi que cette personne a pu aller à l’école et éviter de perdre sa bourse et d’avoir à attendre encore quatre ans.
Beaucoup de personnes avec qui je travaille actuellement, surtout des femmes, voudraient demander une suspension de leur casier. Mais vu que leur revenu est si faible et qu’elles vivent dans un logement précaire, même si elles sont admissibles, elles n'arrivent même pas à amasser les quelque 85 $ qu'il faut pour faire prendre leurs empreintes digitales et demander une copie de leur casier judiciaire. Bien entendu, la ville d’Ottawa est un endroit privilégié par rapport à d'autres, parce que ces services sont offerts à proximité.
Je ne voudrais pas être un parent seul avec ses enfants en milieu rural qui essaie de présenter une demande, parce que les obstacles pour répondre aux exigences comme la prise d'empreintes digitales, et obtenir les services des palais de justice, des commissariats de police et de la poste seraient insurmontables.
Dans ma pratique d’infirmière, en raison de mes antécédents à la Commission, j’ai offert à mes clients des consultations sur la suspension du casier judiciaire. L’obstacle que j’ai rencontré le plus souvent, c’est que beaucoup de mes clients ont des amendes impayées. Ils sont choqués et tristes de constater que, parce qu’ils doivent de l’argent, le délai de 5 ou 10 ans n’est même pas encore enclenché pour eux.
Par ailleurs, lorsqu'ils cherchent à s'informer sur la démarche de suspension du casier, ils tombent sur des agences sans scrupules qui leur garantissent pratiquement une suspension de casier à la fin, sauf qu'ils doivent payer des frais très élevés rien que pour entamer la démarche. Ils demeurent donc en marge de la société, incapables de payer leurs amendes parce qu’ils sont assistés sociaux, incapables de trouver un emploi le moindrement bien payé pour échapper à leur logement précaire, incapables d'obtenir une chance de demander une suspension de leur casier.
Je tiens à remercier le Comité du temps qu’il nous accorde aujourd’hui. Pour votre gouverne, j’ai remis des exemplaires du Guide de demande de suspension du casier. Si vous avez des questions, je me ferai un plaisir d'y répondre en anglais ou en français.
C’est un plaisir d’être ici, à discuter d'un sujet très important pour la Société John Howard du Canada.
Nous croyons qu’en vertu de la Loi sur le casier judiciaire, le régime actuel visant à atténuer les effets préjudiciables d’un casier judiciaire est semé d'embûches. En fait, nous avons reçu il y a quelque temps une subvention du Fonds pour le droit de demain de l’Association du Barreau canadien pour effectuer une étude du système des casiers judiciaires, qui nuit vraiment à la réinsertion sociale après condamnation d’un grand nombre de personnes avec qui nous travaillons.
La Société John Howard est un organisme de bienfaisance qui s’est engagé à réagir de façon juste, efficace et humaine aux causes et aux conséquences de la criminalité. Elle a des bureaux locaux dans toutes les provinces et dessert plus de 60 collectivités.
Pour gagner du temps, je vais m'en tenir dans mon exposé préliminaire aux moyens d’améliorer le système et je vous renvoie à l’étude que nous avons réalisée, que je me ferai un plaisir de faire suivre à vos bureaux par courriel, si cela vous intéresse.
Nous croyons qu’une réforme législative de la Loi sur le casier judiciaire s’impose. Le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a fait savoir en janvier 2016 que le gouvernement était disposé à la modifier, mais rien n’a été proposé à ce jour.
Nous pensons qu’une nouvelle loi devrait viser à promouvoir la sécurité publique en aidant à réintégrer ceux qui ont purgé leur peine et en favorisant l’équité et l’efficacité du processus. Il ne s'agit pas de pardonner le passé criminel d’une personne, mais de reconnaître qu'elle a acquitté sa dette envers la société en purgeant entièrement la peine imposée par les tribunaux et qu'elle peut à nouveau se rendre utile à la société sans continuer d'être punie pour ses erreurs passées. Un processus équitable et efficace devrait faire en sorte que plus personne ne soit victime de discrimination en matière de logement, d’emploi, d’éducation et dans d’autres secteurs de la société civile en raison d’un casier judiciaire révolu.
Parmi les faiblesses que nous avons relevées dans le système actuel, il y a la discrimination dans l’application et dans les résultats. Comme vous l’avez déjà entendu, les frais de service de 631 $ sont inabordables pour bien des gens et constituent un véritable obstacle à la fermeture du casier judiciaire. L’inadmissibilité fondée sur certains types d’infractions est difficile à comprendre, vu qu'elle nie la possibilité de réadaptation, et cela n’est pas vraiment étayé par la preuve.
À la Société John Howard, lorsque nous voyons quelqu’un qui a un lourd passé criminel changer sa vie, vivre un présent sans crime et s'acheminer vers un avenir sans crime, nous disons: « Alléluia. Cela mériterait une récompense. » Ce qui nous préoccupe — et il en a été question dans la discussion —, c’est que ce devrait être pour les auteurs d'infractions punissables par mise en accusation, autant que pour ceux d'infractions punissables par voie sommaire, parce que ce sont eux qu’on veut vraiment voir changer leur vie.
Nous pensons que la prolongation de la période sans crime est punitive et que, en 2012, cette décision ne semblait pas s'appuyer sur des preuves bien nettes, de sorte qu’il n’y a pas de fondement logique à cette prolongation.
Nous considérons l’analphabétisme ou les déficiences cognitives comme un véritable problème. Le processus actuel est compliqué et exige de solides compétences en lecture et en écriture. Les marginaux et les gens qui mènent une vie désordonnée sont désavantagés dans un processus qui exige de conserver beaucoup d’information sur son passé; ceux qui se déplacent sans cesse doivent retourner dans différents endroits. C’est vraiment difficile pour des gens aux antécédents instables, qu'on parle de logement, de dépendances ou de périodes d’incarcération.
Ce qui me préoccupe surtout, c’est que dès qu’une personne se voit accorder une suspension de casier ou un pardon, elle est protégée contre la discrimination dans les secteurs sous réglementation fédérale, en vertu de la Loi canadienne sur les droits de la personne et de ses équivalents dans les provinces. Or, des gens qui ont les mêmes droits, qui auraient droit aux mêmes protections, ne les obtiennent pas parce qu’ils n’ont pas les ressources financières pour acquitter les frais. Dans ces cas-là, on se trouve à bafouer des droits de la personne pour des raisons de richesse, ce qui me semble être un motif de préoccupation fondamental.
Comme l’ont signalé certains des intervenants précédents, le processus même est plein d’embûches et d’iniquités, au point de devenir très compliqué. Les gens se font alors souvent abuser par des agences privées qui offrent de les aider à faire leurs demandes, et cela aussi a été mentionné.
Dans le cadre du processus actuel, il y a aussi des choses particulières qu’il faut établir, comme l’avantage réel qu'offrirait la suspension du casier judiciaire. Cela éviterait aux gens d’être victimes de discrimination. La raison pour laquelle il faut prouver qu’il s’agit d’un avantage réel pour une personne est quelque peu axiomatique et demande beaucoup de temps dans le cadre du processus. Je pense que c’est assez clair, à première vue.
Il y a aussi un processus d’enquête très lourd et des critères qui sont souvent arbitraires que la Commission des libérations conditionnelles est tenue d’utiliser. La question de savoir si une personne a fait preuve de bonne conduite, et non celle de savoir si elle a subi des sanctions pénales supplémentaires, est assujettie à des jugements divergents sur la définition de la bonne conduite. Si nous n'aimons pas la façon dont ils recyclent, cela signifie-t-il qu'il s'agit d'un mauvais comportement? S’ils reçoivent plusieurs contraventions de stationnement, est-ce un comportement répréhensible qui les priverait des avantages découlant de la suspension de leur casier judiciaire? De plus, le fait de jeter le discrédit sur l’administration de la justice est aussi un critère un peu vague. Lorsqu’une personne a commis un crime et qu'elle a vécu un certain temps sans commettre de crime par la suite, pourquoi la suspension de son casier judiciaire la discréditerait-elle?
Il faut aussi régler la question des nombreux retards qui affligent le processus actuel.
Il ne me reste plus qu’une minute. La solution que nous envisageons est la fermeture automatique des dossiers une fois que la peine a été purgée et que la période sans criminalité a été respectée. Cela fonctionne à l'heure actuelle dans le système canadien de casiers judiciaires pour adolescents et permet d'éviter les coûts, l’injustice et les décisions arbitraires du système de casiers judiciaires pour adultes. Pour ce faire, il faudrait retirer à la Commission des libérations conditionnelles le pouvoir de décision à cet égard et demander à la GRC, qui gère le CIPC, d'intervenir. La GRC saurait s’il y a eu des problèmes durant la période sans criminalité. Leur part des frais d’administration de 631 $ est inférieure à 50 $, ce qui réduirait vraiment vos dépenses.
Nous devons également définir ce qu'est un casier judiciaire. La police voudra partager l’accès à d’autres types de dossiers d’enquête, mais vous voulez vraiment que cela s’applique aux casiers judiciaires et permette de protéger les gens. Vous devez avoir des définitions claires de ce que vous entendez par casier judiciaire. Quant à la nomenclature, nous préférons les dossiers « ouverts » ou « fermés » avec la possibilité de rouvrir les casiers judiciaires en cas d’activité criminelle subséquente.
:
Je tiens à préciser que c’est tout nouveau pour moi. Vous avez sans doute remarqué que je suis un peu nerveux. Le moins que l'on puisse dire, c'est que, pour un homme comme moi, se retrouver dans une salle de cette ampleur, aménagée ainsi, c’est intimidant. C’est la première fois que je le fais, alors je vous prie d'être patient. Il me faudra une minute pour chasser la nervosité, mais je sais que tout se passera bien, car je suis convaincu qu'une puissance supérieure veille sur moi.
Je voulais d'abord parler de l’accessibilité au processus de demande. D’après mon expérience, puisque je viens d’une collectivité marginalisée à faible revenu, je peux dire que, de façon générale, le processus de demande n’est pas du tout accessible.
J’ai eu la possibilité de fréquenter l'université. Bon nombre de jeunes de ma collectivité n’ont tout simplement pas cette chance. En fait, la plupart d’entre nous se retrouvent en prison ou, c'est triste à dire, morts. Je suis ici aujourd’hui pour représenter les membres de la 7th Step Society. La plupart des membres de notre groupe sont d’anciens délinquants. C'est donc un grand honneur pour moi d’être ici pour parler non seulement en mon nom, parce que mon casier judiciaire est désormais suspendu, mais aussi au nom des autres membres du groupe qui, malheureusement, n’ont pas la même chance.
Curieusement, lorsque mon casier judiciaire a été suspendu, je n'ai remarqué aucune différence. En fait, cela m’a rappelé de vieux souvenirs et je me suis senti comme un criminel. J’ai presque eu le goût de me demander pourquoi je m'étais infligé un processus aussi ardu.
J’ai apporté ma demande. Je me souviens quand j’ai décidé, la première fois... J’ai attendu très longtemps. Je savais que la période était de cinq ans, puis de 10 ans pour les infractions punissables par mise en accusation. En fait, j’ai attendu 15 ans parce que j’étais trop intimidé pour entamer le processus. Je ne savais tout simplement pas comment m’y prendre. En plus, je savais que je ne pouvais définitivement pas me le permettre. Certes, les frais de 631 $ étaient dissuasifs. J’ai dû attendre d’avoir économisé de l’argent et d’avoir l’appui d’amis qui étaient prêts à m’aider au moment même où je m’apprêtais à obtenir mon diplôme universitaire et à déposer une demande d’admission à la faculté de droit. De toute évidence, je devais absolument m'assurer que tout soit en ordre, car je ne voulais pas vivre les mêmes problèmes que ceux que les gens qui ont témoigné ici ont vécus.
Pour moi, les frais de 631 $ sont un élément dissuasif évident, parce qu’il s’agit des frais de traitement des demandes. Par contre, personne aujourd’hui n'a parlé des autres frais qui sont rattachés à cette demande. Quand je regarde les 10 étapes... J’ai pris le temps de les lire avec diligence, parce que je n’avais tout simplement pas les moyens d’embaucher un avocat. J'ai dû payer pour la vérification de mon casier judiciaire. Il faut de l’argent pour obtenir toute l’information nécessaire tout au long du processus et la facture monte vite. C'est le genre de chose qui peut décourager une personne qui n'est pas très fortunée.
Mais, il y a plus encore. L'autre problème, c’est qu'il y a une longue période d’attente avant d'obtenir certains des documents dont vous avez besoin pour préparer votre demande. Je me souviens du moment où j’ai entamé le processus de demande. J’ai commencé parce que, comme je l’ai dit, je voulais être prêt à présenter une demande d'admission à la faculté de droit. Il a fallu presque deux ans pour préparer cette demande. Je me souviens du moment où je l’ai fait. C’est un document assez volumineux. Je me souviens de l’avoir eu entre les mains. J’étais tellement fier de moi, parce que j’avais réussi, vous savez, à passer au travers des 10 étapes d'analyse très minutieuse...
Je ne saurais comment le décrire. Le moins que l'on puisse dire, c'est que j'ai revisité mon passé d’une manière qui n’a fait que me rappeler de vieux cauchemars. Ma vie avait changé depuis fort longtemps et cela a fait remonter de vieux souvenirs auxquels je préférais vraiment ne plus penser.
Je me souviens du moment où j’ai enfin franchi la dixième étape. C’est la liste de vérification et il faut passer au travers. Cela fait partie de la demande; il faut l’ajouter. J’ai été si heureux d’apposer ce timbre et de mettre ma demande à la poste. J’étais tout simplement fou de joie. Puis, je me souviens d’avoir attendu et attendu et attendu si longtemps que j’ai fini par oublier que j’avais demandé la suspension de mon casier judiciaire, jusqu’au jour où je suis rentré à la maison et que j'avais reçu cette lettre. Je ne lirai pas toute la lettre. Cela prendrait trop de mes sept minutes.
Je vais vous lire la dernière partie, au bas. « Par conséquent, la Commission des libérations conditionnelles propose que votre demande concernant la suspension de votre casier judiciaire soit refusée. Veuillez noter qu’il ne s’agit pas de la décision finale de la Commission à l’égard de votre demande. Vous, ou un mandataire agissant en votre nom, avez le droit de présenter des remarques écrites que vous jugez pertinentes à la présente affaire pour examen par la Commission avant la décision finale. »
J’étais brisé, dévasté, stressé. Cela m’a véritablement fait perdre mon gagne-pain et m’a replongé 15 à 20 ans en arrière. Je ne savais même pas comment réagir. Je me souviens que lorsque j'ai reçu cette lettre, les larmes ont immédiatement inondé mes yeux. J’ai travaillé fort, si fort, pour prouver que j’étais un honnête citoyen. J’ai travaillé si fort pour mettre de l'ordre dans ma vie. J’ai donné beaucoup de temps à ma collectivité, parce que c’est l'exemple qu'on m'a donné pendant ma jeunesse. En fait, d’où je viens, nous disons qu’il n’est pas nécessaire de redonner, puisque cela va de soi. C’est ce que nous faisons pour nous aider les uns les autres à sortir de cette situation de marginalisation.
:
Ce qui est drôle, c’est que l’organisme pour lequel je travaille actuellement...
Je suis ici au nom de la 7th Step Society, car je suis un bénévole acharné au sein de ma collectivité. Il est très important pour moi d’appuyer ceux qui ont été dans la même situation que moi pour qu’ils puissent réintégrer la société et qu'ils parviennent à être très à l’aise et heureux dans leur vie.
Je travaille actuellement pour un organisme appelé Common Good Solutions. Nous mettons l’accent sur l’entreprise sociale. Vous avez parlé du ratio 2 pour 1, et c’est le jargon que nous utilisons, alors vous m’avez vraiment rassuré.
Nous travaillons actuellement à un projet pour le Service correctionnel du Canada visant à organiser un symposium sur l’emploi dans le but de trouver des façons socialement novatrices d’appuyer le processus de réintégration, parce qu’au bout du compte, la plupart de ces personnes ont de la difficulté à trouver un emploi. À moins de connaître quelqu’un, ils ne parviennent pas à décrocher un emploi durable.
Dans le cas des emplois gouvernementaux, cela peut vraiment empêcher quelqu'un de progresser — je parle d'emplois payants, assortis d'avantages sociaux — car la première question qu'on nous pose c'est: « Avez-vous un casier judiciaire? » Plusieurs grands employeurs posent exactement la même question. C'est donc un obstacle.
:
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Je tiens à dire haut et fort que c’est une excellente question. Vous pouvez voir sur Facebook et Twitter les promotions d'ateliers de piratage axés sur la suspension du casier et sur la libération conditionnelle. Merci, Jim, d'en avoir parlé. Je vous en suis reconnaissant.
Je n’ai pas beaucoup de questions parce que je pense que l'essentiel a été dit dans votre témoignage. Ce n’est pas un mal que nous ayons moins de choses à dire. Cela veut dire que c’était simple.
Rodney, si je peux me permettre, comme mes collègues l’ont dit, vous nous rendez service en étant ici et en ayant le courage de parler de ce que vous avez vécu. Je vous en remercie. Je vous en suis très reconnaissant.
Cela revient un peu à la question qui vient d’être posée, mais peut-être sous un angle différent.
Catherine, vous avez dit que les choses s'enclenchent automatiquement, dès lors qu’il y a eu bonne conduite, que l'amende a été payée ou la peine purgée, selon le cas. On a toujours eu dans l'idée que, dans le cas d’un crime non violent, d’une première infraction, d’une infraction mineure ou d'une infraction comme la possession de marijuana, entre tant d'autres exemples possibles — j’ai cité le dernier parce qu’il est assez actuel —, on pourrait se demander si...
Nous pourrions discuter de certains détails, mais le Comité n'en est pas encore là, je pense. Nous pourrions peut-être recommander d'envisager la nécessité d'un mécanisme de pardon ou de radiation automatique à l'expiration d'un certain délai, quand certains critères de comportement sont remplis, ou que la peine purgée — je déteste ce terme, mais il n’y en a pas de meilleur pour le moment — ou ce que l'on voudra. Cela rendrait inutile l'examen des détails par l'autorité et la mise en place d'un processus de demande... Faut-il envisager un mécanisme automatique pour que l'on n'ait pas à s'en préoccuper?
:
C’est intéressant, parce que ce n’est évidemment pas votre cas, mais le problème de l’analphabétisme a été soulevé. Cela me rappelle certains des problèmes que l'on a avec l’ARC qui envoie des lettres de deux ou trois pages dont la lecture ne nous avance à rien. Je suis député et, parfois, l'ARC veut vérifier un don de bienfaisance que j’ai fait ou des choses du genre; c’est inoffensif, mais vous lisez la lettre et vous vous dites que cela aurait pu être beaucoup plus court pour me dire quelque chose de beaucoup plus simple. Vous lisez cette lettre et il vous faut lire pratiquement trois phrases avant de comprendre que c'est un rejet et quel est le recours.
Dans l’exercice X, vous avez parlé de l’âge des médias sociaux. Cela dépasse probablement la portée de cette étude et des travaux de notre comité. Cela relève davantage du Comité de la justice, mais je me pose la question, et vous avez également fait allusion au traitement en santé mentale. C’est sans doute particulièrement pertinent pour ceux qui ne purgent pas de peine, mais qui ont un casier judiciaire et qui en profiteraient probablement.
Serait-il utile d’examiner deux choses? Premièrement, je sais que nous voulons un maximum de transparence pour le public, mais il s’agirait de revoir les interdictions de publication et la façon dont cela fonctionne en ce qui concerne les casiers judiciaires à l’ère des médias sociaux. Je sais que ce n’est pas pour nous, mais pour un autre comité, je pense que la question vaut la peine d’être posée. Deuxièmement, faudrait-il que ce soit plus directif? Comment dire? Je ne veux pas dire qu'il faut « prescrire », mais il s’agirait de mettre en oeuvre des services de santé mentale pour ceux qui ne reçoivent pas nécessairement une peine d’emprisonnement, mais qui se retrouvent avec un casier judiciaire quelconque.
Je vais commencer par vous, puisque c'est vous qui avez soulevé ces questions, mais j’aimerais bien entendre les autres dans le temps qu’il me reste.
:
Je vais manquer de temps encore une fois, n’est-ce pas, monsieur le président?
Je n’ai que quelques brèves questions.
Monsieur Small, vous avez dit vous être heurtés à des difficultés, et vous aussi, mesdames. Il y a des gens qui font une demande de pardon et qui pourraient avoir de la difficulté à remplir les formulaires, mais j'aime à croire qu'un peu partout au pays, il existe des programmes gouvernementaux, comme Eager and Able to Learn, qui aident les gens à remplir documents et formulaires. Voilà une solution et on m'a dit que ça se fait.
N’est-ce pas facilement accessible? Monsieur Small, vous n’en avez jamais entendu parler. C’est la première fois que vous en entendez parler aujourd’hui. Mais ces programmes existent.
Revenons sur l'autre autre point. Selon Mme Dabrusin, avant on utilisait « pardon », mais on emploie maintenant les mots « suspension du casier ». Leur sens n'est pas différent. C’est malheureusement notre réalité. Je ne suis pas d’accord avec l’idée que la GRC pourrait être mieux en mesure de gérer la suspension du casier ou la réhabilitation. En réalité, comme nous l’a dit le représentant de la Commission des libérations conditionnelles lors de son témoignage devant le Comité, le dossier est retiré. Il n’est pas supprimé.
:
Qu’il s’agisse d’un dossier de jeune contrevenant ou d’un dossier d’adulte, il existe toujours.
Je vous félicite, monsieur Small, pour le processus que vous avez suivi afin d'obtenir une suspension de votre casier. Personnellement, j’aime l’idée du pardon. Il a une connotation différente. Cela signifie davantage pour les personnes qui vivent cette expérience et qui doivent passer par là.
Dans le temps qu’il me reste, dites-moi, si vous aviez le choix... Je sais que vous avez recommandé que la GRC s'en charge. Je pense que ses ressources sont déjà utilisées au maximum, mais c’est une autre histoire.
Monsieur Small, de votre point de vue, disons que vous deviez faire une ou deux choses pour régler le problème. Je ne sais pas si vous avez eu l’occasion de lire la motion proposée par M. Long, qui explique pourquoi nous sommes ici et pourquoi nous étudions ce concept. Si vous disiez: « Nous pourrions faire ceci et cela pour que ce processus fonctionne sur le plan de la sécurité publique et pour que ceux qui méritent une suspension soient suspendus », qu’est-ce qui vous vient à l’esprit dès le départ?