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Bonjour et merci de m'avoir invité à témoigner aujourd'hui sur un territoire algonquin non cédé.
Je représente l'Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique, qui, de pair avec la Société John Howard, constituent les organisations responsables de la décision de la Cour de la Colombie-Britannique que la plupart d'entre vous ont probablement lue. Je ne vais pas trop insister sur les conclusions juridiques et je tiendrai plutôt pour acquis que vous comprenez la décision définitive de la Cour. Je veux plutôt aujourd'hui vous parler d'un aspect précis du dossier.
Le ministre a exhorté le Comité à prendre en considération le fait que le projet de loi constitue un régime complètement différent et que, par conséquent, les constatations des tribunaux en Colombie-Britannique et en Ontario ne s'appliquent pas vraiment.
Comme d'autres témoins vous l'ont dit — y compris l'enquêteur correctionnel; et c'est aussi notre avis —, les préjudices découlant du régime actuel resteront possibles malgré le nouveau projet de loi, parce que rien de ce que ce dernier promet n'est garanti dans le cas de l'isolement. Je vous dirais plutôt, avec tout le respect que je vous dois, que le gouvernement se fourvoie lorsqu'il affirme que nous vivons dans un monde tout à fait nouveau et que, par conséquent, les décisions sont peu pertinentes ou ne le sont pas du tout.
Même si je n'ai pas le temps, aujourd'hui, d'aborder toutes les lacunes importantes du projet de loi à cet égard, je vous renvoie encore une fois aux mémoires de la Société John Howard, de l'ACLC et de l'enquêteur correctionnel, avec lesquels nous sommes en grande partie d'accord. Je consacrerai le temps dont je dispose aujourd'hui à la question de la surveillance.
Sans passer en revue tous les faits, la Cour de la Colombie-Britannique a conclu que, en fait, il existait depuis longtemps une culture de non-respect des lois et des règles dans les prisons, surtout en ce qui concerne l'isolement, le confinement aux cellules et l'isolement cellulaire. En outre, il existe depuis longtemps une résistance similaire à l'idée d'une surveillance externe des placements en isolement. La Cour a établi un lien clair entre ces deux tendances, et j'espère que ce lien sera tout aussi évident pour le Comité.
La Cour de la Colombie-Britannique y consacre des pages et des pages, à commencer par le rapport Vantour du gouvernement, dans les années 1970, qui a conclu que le Service des pénitenciers — c'était son nom à l'époque — n'avait pas respecté les lois, les règlements et les politiques en vigueur. Le juge Leask a poursuivi en soulignant le rapport MacGuigan, qui, selon la Cour, est une condamnation accablante de l'absence de la primauté du droit dans le système pénitentiaire. C'est en fait après la publication de ce rapport que le gouvernement a mis en place des présidents indépendants chargés des audiences sur l'isolement préventif et des audiences disciplinaires.
Il souligne ensuite le rapport Arbour, qui porte sur ce qui s'est produit dans la prison pour femmes, rapport qui a révélé qu'il s'agissait non pas de cas individuels de non-respect de la loi, mais plutôt d'une culture de non-respect de la loi. Bien sûr, Louise Arbour a recommandé des plafonds stricts en matière d'isolement ainsi qu'une surveillance judiciaire, ou, au moins, le recours à un arbitre indépendant.
Après le rapport Arbour, il y a eu au moins six autres rapports internes du SCC, des rapports de la Chambre des communes, des rapports de l'enquêteur correctionnel et le rapport de la commission d'enquête sur le décès d'Ashley Smith. Chaque rapport formulait des recommandations selon lesquelles une évaluation indépendante des décisions en matière d'isolement était nécessaire. Chaque fois, le gouvernement a décidé de faire fi de ces recommandations.
Et nous y revoilà. Nous nous retrouvons avec la décision d'un tribunal, dont la conclusion — fondée sur les données probantes et des conclusions de fait — est reconnue comme véridique par le gouvernement, cette conclusion étant qu'une surveillance interne n'est pas appropriée. Cette décision s'ajoute aux nombreuses recommandations d'experts — des recommandations formulées depuis des décennies — et aux conclusions de fait non contestées selon lesquelles il y a, dans les prisons, des échecs systémiques généralisés et une culture de non-conformité. Selon nous, le Parlement ne devrait pas adopter le projet de loi avant d'être sûr d'avoir réglé ce problème de longue date.
Pas plus tard que la semaine dernière, devant la Cour d'appel de la Colombie-Britannique, le Canada a à nouveau essayé de soutenir que ce qui s'était produit était seulement le fruit d'une série de mauvaises décisions individuelles, comme une mauvaise application de la loi, un mauvais exercice du pouvoir discrétionnaire et ainsi de suite. Les juges de la Cour d'appel ont en fait interrompu et arrêté l'avocat du Canada. Le juge en chef a dit en substance ce qui suit au Canada: « Vous ne contestez pas les conclusions du juge de première instance, qui a conclu qu'il y avait des problèmes systémiques et que ces problèmes étaient répandus et de nature systémique, pas une série de problèmes individuels. Pourquoi parlez-vous donc ici de problèmes individuels? »
C'est vraiment essentiel. Le gouvernement du Canada ne conteste pas ces conclusions. En fait, il a reconnu qu'il y a eu des mauvais traitements systémiques et persistants et des violations des droits.
Lorsque vous réfléchissez à ce qu'il faut faire au sujet du projet de loi — et, en fait, au sujet de la surveillance, peut-être —, je crois qu'il est très important que les membres du Comité reconnaissent le contexte, et ne s'appuient pas sur l'espoir et l'aspiration que le SCC s'est montré capable de gérer correctement ce dossier. En fait, ce n'est pas ce qu'on a constaté. Le gouvernement du Canada a accepté ces conclusions en ne les contestant pas.
Cela m'amène à la question de la surveillance externe indépendante. Soyons clairs: nous ne soutenons pas le projet de loi dans sa forme actuelle. Une lacune particulièrement flagrante, c'est qu'il continue de rejeter, comme on le fait depuis des décennies, un système de surveillance externe et de lui préférer un système de surveillance interne. Nous demandons au Parlement de ne pas refaire la même erreur.
Il a été dit devant le Comité que la Cour de l'Ontario a dit que l'examen pourrait être interne. Durant la période de questions, je serai heureux de parler des différences entre les deux jugements et d'expliquer pourquoi il y a une différence.
Voici ce que le juge de la Colombie-Britannique a conclu:
[...] Je crois que les éléments de preuve qui m'ont été présentés [...] prouvent que le SCC a prouvé son incapacité d'examiner de façon équitable les décisions relatives à l'isolement préventif.
Par conséquent, je conclus que l'équité procédurale dans le contexte de l'isolement préventif exige que [...] l'examen des décisions d'isolement se fasse de façon indépendante du SCC.
En omettant systématiquement de traiter les prisonniers de façon équitable, que ce soit en raison d'un manque de ressources ou pour quelque autre raison que ce soit — je ne dis pas que c'est pour des motifs répréhensibles —, le SCC non seulement a violé la Constitution, mais il n'a pas respecté la volonté du Parlement.
Est-ce le signal d'une minute, monsieur?
Je suis tout à fait d'accord avec mon collègue qui m'a précédé pour dire que la surveillance est essentielle dans tout ce qui se passe en milieu correctionnel, parce que, parfois, c'est quelque chose qui manque.
J'arrive ici avec mes 30 années d'expérience liée aux services correctionnels. J'ai commencé comme agent correctionnel à l'Établissement à sécurité moyenne de Drumheller en 1980. En 1983, je suis passé à l'Établissement à sécurité maximale d'Edmonton. J'ai été agent correctionnel là-bas pendant 22 ans, et je suis maintenant agent de programmes. C'est encore mon poste d'attache.
En tant que président du Syndicat des employés-e-s de la Sécurité et de la Justice, je représente des milliers d'employés qui se rendent au travail tous les jours dans les installations correctionnelles pour préparer les délinquants en vue de leur retour en toute sécurité dans la société.
Nous discutons aujourd'hui du projet de loi et des mesures qui visent à rendre les prisons fédérales canadiennes plus humaines et à améliorer les chances de réadaptation des délinquants. Le SESJ croit que le projet de loi C-83 est un premier pas dans cette direction. Cependant, d'après mon expérience, je peux dire que de nouvelles ressources seront nécessaires pour y arriver. Aujourd'hui, les travailleurs de première ligne sont accablés par de lourdes charges de travail et ils en sont à un point de rupture. Il faut qu'il se passe quelque chose.
Étant donné que la mise en oeuvre des réformes proposées dans le nouveau projet de loi reviendra aux travailleurs de première ligne, voici ce que le SESJ recommande: d'après ce que nous avons compris, environ 484 millions de dollars ont été réservés pour soutenir ces changements. Du point de vue du SESJ, certains de ces fonds doivent servir à rajuster les ratios des agents de libération conditionnelle et des agents de programmes par rapport aux délinquants.
Actuellement, dans le cas des agents de libération conditionnelle, les ratios sont de 30:1 dans les unités à sécurité maximale, de 28:1 dans les unités à sécurité moyenne, et de 25:1 dans les unités à sécurité minimale. Cependant, il n'y a pas de remplaçant si un agent de libération conditionnelle prend un congé de maladie de longue durée ou qu'il part en vacances. Il n'y a pas de remplaçants. Cela signifie que, lorsque les agents de libération conditionnelle ne sont pas là, les délinquants ont beaucoup moins de soutien.
Le SESJ croit que les ratios devraient être de 20:1 pour les agents de libération conditionnelle. En outre, nous croyons aussi qu'il faut rétablir le personnel de remplacement. Dans le cas des agents de programmes qui travaillent dans les UIS, le ratio ne devrait pas dépasser 3:1. Parfois, en raison de la complexité des besoins des délinquants, le ratio devrait être de 1:1.
Les changements proposés dans le projet de loi en vue d'améliorer les interactions avec les délinquants sont positifs et importants, parce que, pendant toutes les années où j'ai travaillé dans les pénitenciers fédéraux, j'ai toujours pensé qu'il fallait traiter les gens comme des gens.
J'ai travaillé en tout pendant environ quatre ans dans des unités d'isolement, et je peux vous dire que, durant toutes ces années, je n'ai jamais vu un délinquant sortir d'une période d'isolement en étant une meilleure personne.
Je peux aussi vous dire que, lorsque je suis dans la rue et que des délinquants viennent me voir — et ils le font —, ou encore lorsque je travaille à la salle de Bingo afin de ramasser des fonds pour les activités sportives de mes filles, ils me parlent. La chose que j'ai très souvent entendue, c'est: « Merci, patron. Merci de m'avoir traité comme une personne lorsque j'étais en prison. Ça m'a aidé, une fois à l'extérieur, à comprendre ».
Ces interactions doivent absolument avoir lieu, et ce, en milieu carcéral. La préparation des délinquants en vue de leur retour en toute sécurité dans la société exige de réelles interactions, et cela signifie des programmes, des séances de counseling, des soins de santé mentale et plus d'interaction en personne. Le fait de fournir une telle interaction est nécessaire, même dans le cas des délinquants les plus difficiles.
Le projet de loi s'attaque à certains de ces problèmes, mais, avec les années, le système a besoin de plus de ressources pour apporter ces changements. Le financement est important. Comme nous travaillons au sein du Service depuis très longtemps, nous avons vu passer plusieurs plans de la réduction des déficits, dont le dernier, bien sûr, remonte au gouvernement précédent. Dans le passé, les plans d'action n'ont pas eu un impact majeur sur ce qui se passe sur la première ligne. La plupart des effets se faisaient sentir au sein de la gestion intermédiaire et de la haute direction. Cependant, la dernière fois, les répercussions des compressions des ressources de première ligne ont vraiment été ressenties.
Comme je l'ai dit précédemment, les membres que je représente — particulièrement les agents de programmes et les agents de libération conditionnelle — ressentent beaucoup de stress. Le SESJ croit que le nouveau projet de loi est un pas dans la bonne direction si on cerne des ressources et qu'on les affecte pour améliorer les chances de réhabilitation des délinquants, pour contribuer à la sécurité des collectivités et assurer la sécurité de tous les employés qui travaillent dans les établissements fédéraux.
Merci.
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Merci de m'avoir invitée.
Je rédige des rapports Gladue. Je suis éducatrice et je vis dans une réserve. Je pourrais vous lire mon exposé, mais j'en ai fait des copies pour vous.
Je travaille actuellement entre autres en collaboration avec des spécialistes des neurosciences à l'Université de Lethbridge. Puisque je rédige des rapports Gladue, j'ai rencontré beaucoup de délinquants. Je suis allée à Drumheller et dans certains autres établissements. Ils ont tous des noms différents.
J'ai de l'expérience parce que j'ai parlé à beaucoup de ces personnes et parce que je suis allée dans ces établissements. L'une des raisons pour lesquelles je voulais vraiment venir ici, c'était afin de vous faire part de mon expérience liée à la rédaction de ces rapports et à mes interactions avec les personnes les plus directement touchées.
J'ai eu l'occasion d'examiner le projet de loi et, même si je comprends qu'une réforme s'impose, beaucoup d'Autochtones vivent dans les réserves comme s'ils étaient en prison. Je le dis, parce que je vis dans une réserve, et c'est un endroit où il y a parfois beaucoup d'oppression. Il y a peu de ressources, des problèmes de logement, et les droits de propriété brillent par leur absence. Tout ça peut contribuer aux problèmes des Premières Nations au Canada.
La Loi sur les Indiens est notre politique. Les agents des Indiens étaient nos directeurs d'établissement. Nous avons maintenant des conseils de bande qui sont...
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Beaucoup de nos conseils de bande ne représentent pas les gens qui vivent dans nos collectivités. Nous constatons que les Autochtones représentent seulement 4 % de la population. De nombreuses études ont été réalisées. La surreprésentation au sein du système de justice est de 50 % à 70 %. Quelque chose ne va pas. Le fait d'essayer de trouver une solution, de réorganiser les chaises sur le pont du Titanic... Parce que la situation empire.
Je vis dans une collectivité où nous devons composer avec une grave crise des opioïdes. Il y a eu sept décès la semaine dernière. Nous avons des problèmes, et à moins d'être en mesure de nous attaquer directement à certains de ces problèmes, je ne crois pas que nous constaterons une réduction.
Le processus de rapports Gladue a été mis en place parce que la Cour suprême, dans toute sa sagesse, a constaté que les juges qui imposent les peines devaient prendre en considération la situation des Autochtones. À ma connaissance, ce n'est pas une exigence qui a été étendue au système correctionnel. Je rédige ces rapports, j'y consacre beaucoup de temps, je parle aux gens, j'essaie de pénétrer l'âme de ces personnes, de leur famille, puis, tout s'arrête là.
Souvent, les recommandations que nous formulons ne sont pas appliquées par le système correctionnel. Il faut mettre en place des plans de guérison plutôt qu'envoyer les gens en isolement, dans ce que beaucoup de détenus appellent le « trou ». Vous savez, c'est contre-productif. Parfois, la seule chose qu'on leur donne, c'est une bible, et ils sont nombreux à avoir des problèmes de littératie. Par conséquent, tout ce qu'on arrivera à faire en les laissant dans une cellule 22 heures par jour, sans aucun contact humain et aucune chance de réadaptation, c'est tout simplement les renvoyer dans la collectivité, où ils récidiveront.
J'aimerais que le programme Gladue soit mis en oeuvre au sein du système correctionnel parce que nous faisons beaucoup de travail dans le domaine, mais à quelle fin? Il faut que tout ça donne quelque chose pour que ce soit significatif pour les familles et les détenus. Le travail que je fais actuellement dans le domaine des neurosciences vous semble peut-être étrange. J'ai travaillé dans le domaine de la justice pénale pendant de nombreuses années, mais j'effectue des recherches doctorales avec l'un des plus grands neuroscientifiques du monde, M. Bryan Kolb. Nous cherchons des moyens d'examiner certaines des conditions, et pas seulement pour ce qui est de la santé mentale, mais aussi du point de vue culturel et économique. Nous pourrions peut-être nous tourner vers la biologie, la science, parce que, dans de nombreux cas, beaucoup de ces délinquants ont reçu de mauvais diagnostics ou aucun diagnostic du tout. Il y a des façons de les traiter ou de prévenir ou même d'inverser certains des effets.
L'ETCAF est un gros problème. Bon nombre des personnes qui ont des démêlés avec le système de justice ont reçu un diagnostic de diverses personnes: de travailleurs sociaux, des enseignants et tout le reste. Ils sont étiquetés comme des apprenants lents et ainsi de suite. On leur donne du Ritalin, parce qu'ils sont hyperactifs. Ils s'ennuient peut-être tout simplement à l'école. J'ai parlé à des enseignants pendant des années. Nous devons envisager des approches différentes. Plutôt que de dépenser beaucoup d'argent pour créer quelque chose de nouveau, d'envisager peut-être de construire de nouvelles prisons, des installations de nouvelle génération, nous pourrions peut-être envisager d'étendre le programme Gladue au sein des services correctionnels et de miser là-dessus.
Je crois aussi qu'il faut faire participer les conseils de bande. La terminologie qui est utilisée dans le projet de loi est déroutante, parce qu'on a remplacé organisation « autochtone », par « corps dirigeant autochtone ». Ce changement pourrait avoir des répercussions négatives sur les Autochtones, parce qu'il faut obtenir une permission. Actuellement, il n'y a pas de motivation. Les conseils de bande n'ont aucune raison de se mêler d'enjeux comme ceux liés au système de justice pénale. Obligez-les à le faire. Affectez les ressources nécessaires et faites participer des gens, comme les membres de ces organismes de gouvernance, afin qu'ils aident à régler certains de ces problèmes.
Je suis ici pour parler de la mise en oeuvre du programme Gladue au sein des services correctionnels.
Monsieur Paterson, je veux d'abord vous remercier encore une fois de l'excellente discussion que nous avons eue cette semaine. Elle a été très constructive, car j'ai compris que votre association et notre comité cherchent à améliorer un système qui, selon vos dires — je ne conteste pas du tout leur fondement —, est déficient à plusieurs égards..
Une des questions dont nous avons discuté a trait au défi consistant à faire un choix entre apporter des changements et améliorer le système actuel. Il n'y a peut-être pas de différence entre les deux, puisque les mesures que nous voulons mettre en place visent justement à améliorer le système.
J'en viens à la question du caractère indépendant de l'organisme de surveillance que vous proposez. Vous avez fait valoir qu'un organisme interne serait mal vu pour des raisons d'efficacité ou de partisanerie, notamment, et je comprends vos arguments.
Je soumets à votre considération la comparaison suivante. Lorsqu'il y a un problème interne, la police fait appel à la division des affaires internes. Au sein de l'organisation, cette division pourrait être vue comme juge et partie. Néanmoins, on lui reconnaît son caractère indépendant même si, du point de vue de la police, elle est constituée d'agents de police.
Je ne veux pas faire une comparaison identique avec le SCC, mais le fait d'avoir un groupe indépendant mais qui relèverait de SCC poserait-il un problème différent et ferait-il que cela ne serait pas concevable?
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Si je comprends bien votre question, permettez-moi de dire que, en ce qui concerne les services de police et la situation que vous soulevez, dans les situations où quelque chose va de travers, lorsqu'il y a un type d'inconduite quelconque et où le dossier est transféré au responsable des normes professionnelles ou des affaires internes, comme on le dit parfois à la télévision, c'est quelque chose qui concerne le régime disciplinaire des membres des services de police. Dans la plupart des administrations du pays, lorsqu'une personne se plaint au sujet du travail des policiers, les examens réalisés font habituellement l'objet d'une supervision indépendante.
Encore une fois, on parle seulement des situations où il y a une plainte contre la police. Dans de telles situations, les droits des gens sont en jeu, mais leur liberté n'est pas menacée, et, malgré tout, on mise sur une surveillance indépendante.
Dans le cas qui nous occupe, nous parlons d'une importante privation de la liberté, et ce, dans une situation où cette liberté a déjà été vraiment limitée. Nous ne savons pas quels types de ressources seront là. Nous ne savons pas quel type d'employés seront affectés. Par conséquent, il est possible que, malgré les meilleures intentions, — et nous croyons que c'est probable — des gens continueront de se retrouver dans des conditions d'isolement très similaires à ce qui se passe actuellement, parce que la loi ne l'interdit pas. Par conséquent, nous disons que, pour ces gens, il doit y avoir un décideur indépendant, quelqu'un qui peut venir examiner ces placements, et ce n'est pas — comme vous l'avez reconnu vous-même — en tous points similaire à une question de discipline interne au sein d'un service de police.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
[Traduction]
Monsieur Paterson, je veux commencer par vous et vous parler de surveillance, un sujet qui a déjà été soulevé un certain nombre de fois. Comme nous le savons tous, il y a déjà eu un projet de loi qui visait à régler certains problèmes liés à l'isolement. C'est le projet de loi , qui n'a jamais été débattu à la Chambre. L'une des caractéristiques de ce projet de loi, c'est qu'il prévoyait en fait un mécanisme — ou, du moins, quelque chose qui ressemble un peu plus à un mécanisme — que ce qu'on trouve dans le projet de loi actuel. L'autre enjeu concernait l'application, le fait de donner à la loi du mordant, pour reprendre une expression populaire.
Pouvez-vous nous en parler, nous parler de l'importance non seulement de produire un rapport ou de se pencher sur le cas précis d'une personne, mais aussi d'avoir la capacité de mettre en place des mesures correctives? Donc, on parle encore ici de comprendre le lien possible avec la question de savoir s'il faut adopter une surveillance judiciaire ou quasi judiciaire ou peu importe la forme de surveillance que votre organisation estime appropriée.
C'est très important. De plus, la Cour de la Colombie-Britannique a conclu qu'il était nécessaire de créer un organisme de surveillance externe qui a un réel pouvoir décisionnel. On espère que, si tout se passe bien avec l'actuel projet de loi, on n'aura pas à se tourner vers une telle structure tout le temps, et l'organisme qui sera mis en place à cette fin pourra aussi rendre d'autres types d'ordonnances. Il ne s'agirait pas tout simplement d'un sursis et d'une libération. L'entité pourrait veiller au respect de la loi ou, entre autres, s'assurer que les détenus ont bien droit à leurs quatre heures. Cependant, il faut lui accorder le pouvoir de rendre des ordonnances; c'est ce qui ressort d'une évaluation optimiste des nombreuses années durant lesquelles une culture de non-conformité a sévi au sein de l'institution. Selon nous, il n'est pas logique, à la lumière des éléments de preuve non contestés, de croire que des recommandations seraient suffisantes.
En plus des facteurs que j'ai déjà mentionnés, cet examen devrait également avoir lieu 15 jours après le placement d'un détenu dans une UIS et lorsqu'un détenu passe de façon non consécutive 30 jours ou plus dans une UIS. Le pouvoir de procéder à un examen devrait entrer en jeu dans ces situations.
Quant à savoir qui s'en occupe, je crois savoir qu'il y a certaines restrictions liées à ce que le comité peut faire à ce sujet, mais ce sont des restrictions qui n'existent pas à l'étape de la production du rapport. Ce serait une bonne idée pour le gouvernement de bien faire les choses — et d'établir un pouvoir de dépenser s'il le faut — de façon à s'assurer que le gouvernement met en place quelque chose d'approprié.
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Merci de vos commentaires. Et je crois que Mme Dabrusin a dit la même chose plus tôt. L'interaction entre les gardiens de prison et les détenus est vraiment essentielle.
Je sais que, quand je visite l'Établissement Grande Cache dans ma région, qui est à niveau de sécurité moyenne, je m'y promène avec les gardiens et je me mêle aux personnes incarcérées. Vous voyez une très forte relation entre certains gardiens et les personnes incarcérées, une très bonne relation fonctionnelle. Puis vous voyez une certaine intensité, je dirais.
Formons-nous nos jeunes gardiens de prison de façon adéquate pour qu'ils puissent traiter avec ces détenus? Pendant un certain nombre d'années, dans le cadre de mes fonctions de policier, j'ai escorté des détenus, et si vous travaillez avec eux et entretenez une bonne relation, c'est beaucoup plus facile.
Leur offrons-nous assez de formation, et le projet de loi le fera-t-il pour nous?
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Merci, monsieur le président, et merci à tous les témoins d'être ici.
Stan, je vais commencer par vous. Vous avez parlé des 448 millions de dollars que vous consacrez au milieu correctionnel. C'est certainement une conversation que nous avons tenue ici un certain nombre de fois, soit que pour que ces unités d'intervention structurée, les UIS, fonctionnent, il doit y avoir des investissements, et ils doivent être suffisants pour vos agents de programme et vos agents de libération conditionnelle qui essaient d'exécuter les programmes pour ces délinquants, et il doit y avoir assez de temps. Cependant, nous devons aussi nous assurer que tout le monde, y compris vos gens et les agents correctionnels, sont en sécurité pendant qu'ils sont là-bas.
Même la Société John Howard a dit que le placement en isolement disciplinaire demeurait nécessaire. En réalité, j'ai été surprise de l'entendre dire cela.
Compte tenu des investissements et de la législation, croyez-vous que vos employés seront en sécurité lorsqu'ils travailleront dans les établissements carcéraux?
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Merci de me fournir l'occasion de vous parler aujourd'hui.
Je mène des recherches sur des questions liées à l'incarcération au Canada depuis plus de 20 ans. Elles portent principalement sur des questions touchant les droits garantis par la Charte dans les domaines de l'incarcération, y compris l'isolement cellulaire, l'isolement, la surveillance et la reddition de comptes du milieu correctionnel, ainsi que sur l'incarcération des femmes en particulier.
En 2013, j'ai organisé une conférence internationale sur les droits de la personne et l'isolement cellulaire à un moment où la question ne faisait pas partie des programmes législatifs et judiciaires, donc c'est encourageant de voir que les tribunaux et le Parlement prêtent attention à la crise touchant les droits de la personne et aux préjudices maintenant bien connus associés à l'isolement et à l'isolation d'êtres humains. Toutefois, je dois dire que je trouve encourageant de voir cette réaction législative particulière.
Je vais consacrer mon court moment aujourd'hui à ce que je considère comme trois enjeux ou problèmes principaux avec le projet de loi , en insistant particulièrement sur le régime concernant l'isolement des personnes incarcérées.
Premier point, la proposition d'unités d'intervention structurée élargit, plutôt qu'elle n'élimine, les conditions de l'isolement. Deuxième point, la proposition d'unités d'intervention structurée, ou UIS, comme je les appellerai, contient bon nombre des mêmes lacunes, et même moins de mesures de protection procédurales que le régime existant, qui a été jugé inconstitutionnel. Troisième point, la mise en oeuvre de ce projet de loi sera coûteuse sur les plans humain et financier, de telle sorte qu'elle ira à l'encontre de ses buts. Ces enjeux m'amènent à la conclusion que le projet de loi n'atteindra pas son objectif d'éliminer l'isolement et qu'il est aussi, à mon avis, inconstitutionnel.
Le premier point, c'est que la proposition des unités d'intervention structurée élargit, plutôt qu'elle n'élimine, les conditions de l'isolement. Ces dispositions accordent des pouvoirs incroyablement vastes au commissaire de désigner comme UIS des établissements pénitentiaires entiers ou des secteurs de ces établissements. Les buts visés par le placement dans des UIS sont aussi très vastes, y compris celui, à l'alinéa 32a) proposé, « de fournir un milieu de vie qui convient à tout détenu dont le transfèrement dans l'unité a été autorisé et qui ne peut demeurer au sein de la population carcérale régulière notamment pour des raisons de sécurité », qui est peu défini et peu clair. C'est très vaste.
L'article 37.6 proposé autorise l'imposition de conditions et de restrictions à l'égard de l'UIS même avant qu'une personne ne fasse partie d'une de ces nouvelles unités, dans d'autres parties d'un établissement carcéral non désigné comme une UIS.
De plus, en ce qui concerne le temps passé en dehors de la cellule, l'article 36 proposé, la possibilité de passer quatre heures en dehors de la cellule et d'interagir effectivement avec autrui pendant deux heures sont clairement un aspect clé de ce nouveau régime qu'on dit très différent de l'isolement, mais de nombreuses raisons intégrées dans la législation font en sorte qu'il pourrait ne pas être possible de réellement obtenir ces heures en dehors de la cellule. Dans le projet de loi, il n'y a pas de mode, de mécanisme ou de mesure d'application réels pour faire en sorte que les détenus puissent obtenir les quatre heures en dehors de leur cellule. Je crois que vous avez entendu cette semaine et plus tôt d'autres témoins dire que les détenus n'obtiennent souvent même pas les deux heures en dehors de leur cellule qu'ils sont censés obtenir actuellement. Il n'y a pas de nouvelles dispositions pour faire en sorte que cela se produise réellement.
Le deuxième point, c'est que la proposition des UIS contient bon nombre des mêmes lacunes et même moins de mesures de protection procédurales que le régime existant, qui a été jugé inconstitutionnel dans l'affaire de la Colombie-Britannique et dans des parties de celle de l'Ontario. Je sais que d'autres intervenants en ont parlé et en parleront. Il y a non seulement une absence de surveillance externe, mais en plus tous les examens sont faits à l'interne. Le régime lui-même renferme moins de mesures de protection et prévoit un plus grand pouvoir discrétionnaire pour les agents correctionnels. Le processus d'examen interne comprend de vagues facteurs comme le « bien-fondé de son incarcération dans ce pénitencier », à l'alinéa 37.3(3)b) proposé.
Une très grande partie de ce régime est laissée aux règlements, que nous n'avons pas en ce moment, bien sûr, et qui ne sont pas soumis au processus d'examen législatif et au processus auquel le Comité participe en ce moment, comme ces règlements proposés ou futurs liés à l'examen par le commissaire après 30 jours de la décision du directeur de garder la personne dans l'UIS — qui est en fait 60 jours à partir du placement initial, selon ce que je vois dans la législation.
D'après ce que je peux voir, la visite quotidienne par un professionnel de la santé, dont on a abondamment parlé, ne change pas grand-chose. Selon ce que je lis dans le projet de loi, ce pourrait être le membre du personnel infirmier qui distribue des médicaments. Il n'y a pas d'exigence pour ce que soit une nouvelle forme d'examen ou de soins.
En outre, l'exigence existante pour que le directeur d'établissement ou une personne désignée visite l'aire d'isolement, ou l'UIS, ne semble plus nécessaire dans le cadre du projet de loi , même si cela apparaît dans la partie de la législation sur le transfèrement.
On peut dire la même chose des recommandations des professionnels de la santé selon lesquelles le directeur n'a pas besoin de rencontrer une personne qui ne se trouve pas dans l'UIS. Encore une fois, il n'y a pas de mécanisme qui prévoit cela, et l'obligation selon laquelle le directeur doit rencontrer le détenu qu'il a choisi de maintenir en isolement pour lui expliquer les raisons et permettre une représentation n'existe plus. Elle est remplacée par une disposition de base selon laquelle le directeur d'établissement devra rencontrer tout le monde dans l'UIS chaque jour.
Pourquoi y a-t-il moins de mesures de protection procédurales? Je dirais que le gouvernement a tenté de créer un système pour isoler les personnes incarcérées qui ne s'appelle pas isolement, et il fait valoir que c'est assez différent de l'isolement. Par conséquent, je crois que la logique, c'est qu'aucune des conclusions de fait dans les tribunaux, dans les normes internationales sur les droits de la personne ou les décisions influencées par la Charte au sujet de l'isolement ne s'applique. Dans son témoignage au Comité, le a dit ceci:
Le point est le suivant: nous éliminons l'isolement préventif. Les arguments relatifs à l'isolement préventif ne sont donc plus pertinents.
C'est ce qui est très préoccupant; l'idée que le fait de donner une nouvelle couche de peinture ou d'apposer un nouvel écriteau sur une unité d'isolement et d'aspirer à isoler là-bas des gens quelques heures par jour, mais sans le garantir, nous éloigne de la compétence de la Charte et des lois sur les droits de la personne. À mon avis, il est clair que la Charte s'applique et que ce régime souffre de bon nombre des mêmes lacunes que le régime existant, en plus de nouvelles, et qu'il sera probablement jugé inconstitutionnel.
Je vais m'arrêter ici.
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Encore une fois, je vous remercie de m'avoir invité ici.
Je ne veux pas passer trop de temps à parler des Aboriginal Legal Services, mais je dois dire que le nom de notre esprit est Gaa kinagwii waabamaa debwewin, ce qui veut dire, en anishinaabemowin: « Tous ceux qui cherchent la vérité ».
Nous avons souvent comparu comme intervenants devant la Cour suprême du Canada et devant des comités du Sénat et de la Chambre.
Comme vous le savez, les Autochtones sont nettement surreprésentés dans le système carcéral. Dans le contexte du projet de loi, nous devons reconnaître que les Autochtones sont aussi surreprésentés dans l'isolement préventif. L'enquêteur correctionnel a signalé que le pourcentage de détenus autochtones placés en isolement a augmenté de 31 % entre 2005 et 2015, et cela se compare à une croissance de 1,9 % pour les détenus non autochtones. Les délinquants autochtones sont toujours ceux qui passent en moyenne plus de temps en isolement que n'importe quel autre groupe.
Comme l'a récemment affirmé la Cour suprême du Canada dans l'affaire Ewert, les motifs expliquant la surreprésentation des Autochtones dans les établissements carcéraux sont dus non pas aux détenus, mais bien au système dans lequel ils vivent. La Cour suprême a dit que la discrimination vécue par les Autochtones s'étend jusqu'au système carcéral.
Nous voulons axer nos observations aujourd'hui sur trois enjeux: les unités d'intervention structurée, le défaut de la législation d'exiger la prise en considération des facteurs liés à l'arrêt Gladue et le besoin de surveillance indépendante, et enfin, la question de la réinsertion communautaire.
Dans notre mémoire, à l'instar de nombreuses autres personnes, nous avons dit que la création d'unités d'intervention structurée court le risque de répéter les mêmes préjudices que ceux qui sont reconnus comme étant créés par l'isolement cellulaire. Le projet de loi n'aborde pas de façon importante les raisons sous-jacentes pour lesquelles les détenus sont placés dans les UIS. L'accent accordé dans le projet de loi à la sécurité des détenus et à la sécurité en établissement ne permet pas de réagir à la conclusion de l'enquêteur correctionnel selon laquelle de nombreux détenus qui sont placés en isolement préventif présentent principalement un risque pour eux-mêmes, parce qu'ils ont des tendances suicidaires, participent à d'autres comportements d'automutilation ou présentent des difficultés pour la direction, parce qu'ils ont des problèmes de santé mentale ou des limites cognitives.
Plutôt que de répondre aux besoins en santé mentale des détenus, le projet de loi ne garantit qu'un minimum de quatre heures en dehors de la cellule chaque jour. De toute évidence, un plus grand nombre de réformes importantes sont nécessaires pour vraiment réagir aux raisons sous-jacentes pour lesquelles les gens sont placés en isolement. Des réformes, comme celles proposées dans les recommandations du jury dans l'enquête sur le cas d'Ashley Smith, permettraient de faire en sorte que, plutôt que d'entreposer des détenus ayant des déficiences cognitives ou des problèmes de santé mentale et ceux qui sont émotionnellement perturbés, le SCC serait tenu de fournir une évaluation et un traitement appropriés.
Nous nous faisons l'écho des observations de l'AFAC au sujet de l'importance cruciale pour les détenus autochtones d'accéder à des conseillers culturels et spirituels appropriés.
Ensuite, le paragraphe 37.3(1) proposé du projet de loi veut faire en sorte que le directeur du pénitencier examine la situation du détenu dans une UIS de façon régulière, mais cette protection était également prévue dans les règlements précédents. Ces mesures de protection n'ont pas réussi à protéger les détenus contre de longues périodes d'isolement.
La législation proposée n'offre aucun changement du pouvoir discrétionnaire accordé à un établissement pour continuer d'approuver l'isolement continu. Ce qui est manifestement absent de la législation proposée, c'est toute reconnaissance que la privation de la liberté d'un Autochtone occasionnée par son placement en isolement cellulaire nécessite la prise en considération des facteurs énoncés dans l'arrêt Gladue. Même si le SCC a constamment répété que les principes de l'arrêt Gladue guident ses actions, rien dans le projet de loi ne met réellement cela en pratique. L'écart entre la rhétorique et la réalité, à cet égard, a été souligné à un certain nombre d'occasions par les tribunaux qui ont dit que, même si le SCC dit appliquer les principes de l'arrêt Gladue, il ne le fait tout simplement pas.
Compte tenu de l'incapacité du SCC d'incorporer dans son travail les principes de l'arrêt Gladue, et précisément en ce qui a trait à l'isolement cellulaire, il serait naïf de croire que le simple ajout de ces mots dans le projet de loi changerait quoi que ce soit.
C'est pourquoi il est si important qu'un poste d'agent de surveillance indépendant soit créé, lequel permettrait l'utilisation réelle et utile des principes de l'arrêt Gladue. Cette recommandation provient de l'enquêteur correctionnel en 2014-2015 et devrait être adoptée, et la présente législation devrait être modifiée afin de prévoir ce poste. Dans un tel cas, nous croyons que le libellé selon lequel les principes énoncés dans l'arrêt Gladue s'appliqueraient aux décisions de cette personne aurait en fait une certaine signification.
Pour conclure, notre dernier point concerne la réinsertion communautaire. Nous sommes très préoccupés par le changement du libellé sur qui peut participer au retour d'un détenu dans une collectivité autochtone. Cet avis n'appartient pas à l'administration, mais cela fait partie de la législation. La législation modifiée précise qui peut faire des démarches pour s'occuper des détenus en vertu des articles 81, 84 ou 84.1.
En vertu de la Loi actuelle, cela peut être fait par une collectivité autochtone, soit « [u]ne nation autochtone, un conseil de bande, un conseil tribal ou une bande ainsi qu'une collectivité, une organisation ou un autre groupe dont la majorité des dirigeants sont autochtones ».
Dans le présent projet de loi, on propose l'utilisation du terme « corps dirigeant autochtone », ce qui signifie un « [c]onseil, gouvernement ou autre entité autorisé à agir pour le compte d'un groupe, d'une collectivité ou d'un peuple autochtones titulaires de droits reconnus et confirmés par l'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 ».
Tout cela nous préoccupe beaucoup. Nous ne savons pas du tout ce que signifie le fait d'être « autorisé », et l'ajout du lien vers l'article 35 va certainement empêcher de nombreuses collectivités autochtones urbaines de participer à la réinsertion de leurs membres. Comme vous le savez, plus de la moitié des communautés autochtones au Canada vivent dans des collectivités urbaines, et les collectivités urbaines veulent fournir des ressources aux gens qui sont libérés d'un établissement carcéral. Nous avons à Toronto une organisation, le Thunder Woman Healing Lodge, qui travaille activement à faire ce travail et qui se verrait refuser cette possibilité aux termes de la loi.
Nous appuyons la définition fournie par l'AFAC dans un amendement, qui prendrait essentiellement la définition dans la législation actuelle, mettrait à jour le libellé et fournirait une meilleure définition de ce que signifie avoir une « majorité » de dirigeants qui sont autochtones. À notre avis, c'est un changement qui nous ramènerait là où nous sommes, plutôt que de nous faire reculer.
Meegwetch
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Bonjour. Merci de nous recevoir.
J'ai l'intention de vous montrer que, lorsque vous consultez l'Association des femmes autochtones du Canada, vous obtenez des réponses globales. J'aimerais discuter aujourd'hui des réponses de l'AFAC.
Permettez-moi de vous parler un peu de l'AFAC. L'AFAC est une organisation autochtone nationale dont le mandat et les ressources sont exclusivement dédiés à l'habilitation des femmes désavantagées et victimes de discrimination, des filles et des personnes de genres divers qui sont des Premières Nations, des Inuits et des Métis. L'AFAC examine et comprend les facteurs systémiques qui contribuent à leur criminalisation, à leur surreprésentation dans les établissements carcéraux fédéraux et à leur isolement dans des conditions strictes. Nous possédons une vaste expérience en défense des intérêts des femmes autochtones à la Chambre des communes, dans le cadre d'enquêtes et devant divers tribunaux. Nous savons que les femmes autochtones sont maintenant la population dont la croissance est la plus rapide dans les établissements carcéraux canadiens.
Au moment d'analyser le projet de loi , il importe de comprendre les facteurs sous-jacents qui mènent à la criminalisation des femmes autochtones. Je tiens à souligner les effets sexospécifiques de la colonisation sur les femmes autochtones et la façon dont ceux-ci devraient répondre de façon utile à leurs besoins. Tout simplement, il s'agit des besoins: comment évaluer leurs besoins, comment les soutenir et comment y répondre dans l'établissement, en plus de répondre aux besoins à l'extérieur de l'établissement.
Je n'ai pas assez de temps pour examiner toutes les préoccupations de l'AFAC au sujet du projet de loi. Je me contenterai de dire que l'AFAC appuie le mémoire des Aboriginal Legal Services et partage leur appel à un plus grand nombre de réformes importantes dans des unités d'intervention structurée afin — comme ils l'ont dit — de vraiment « s'attaquer aux causes sous-jacentes » des placements en isolement. L'AFAC soutient aussi la recommandation de l'Association canadienne des sociétés Elizabeth Fry d'abolir l'isolement préventif et des pratiques semblables d'isolement et de restriction dans les établissements carcéraux pour femmes.
Pour commencer, je vais aborder l'évaluation des besoins des femmes autochtones. Il est clair que les effets intergénérationnels de l'histoire du colonialisme du Canada, des pensionnats, des répercussions sexospécifiques de la Loi sur les Indiens sur la situation des femmes autochtones et de nombreuses autres formes de déplacement nuisent aux femmes autochtones. Presque toutes les femmes autochtones incarcérées dans un établissement fédéral ont déjà vécu des expériences violentes et traumatisantes, comme des épisodes de violence physique et sexuelle et des problèmes de toxicomanie. Il est important que les établissements carcéraux fédéraux tiennent compte de façon utile de leur réalité, d'une façon qui est sensible à ces répercussions sexospécifiques de la colonisation.
L'obligation du SCC de promouvoir l'égalité réelle et les résultats correctionnels pour les détenus autochtones fait ressortir l'importance d'utiliser les principes énoncés dans l'arrêt Gladue pour évaluer leurs besoins et y répondre, et non pas leurs risques, mais ce n'est pas ce qui se produit. Le système correctionnel surclassifie le niveau de risque des femmes autochtones. Une classification dans une catégorie à risque élevé se traduit par des conditions carcérales de restriction et d'isolement, où elles ne reçoivent pas des soins suffisants ou adaptés à la culture. Ces conditions de restriction, d'isolement et de mésadaptation sur le plan culturel sont nuisibles pour elles sur le plan mental et physique. Elles perpétuent les effets sexospécifiques de la colonisation.
Comme vous pouvez le voir, les femmes autochtones dans les établissements carcéraux fédéraux ont besoin du plus grand soutien possible, mais elles sont les plus punies. Le SCC confond les risques et les besoins, et c'est troublant, puisque les facteurs systémiques et historiques élucidés dans l'arrêt Gladue se veulent atténuants. C'est pourquoi l'AFAC veut s'assurer que les facteurs systémiques et historiques qui touchent les Autochtones sont appliqués correctement.
Nous recommandons que vous modifiiez l'article 79 proposé du projet de loi pour faire en sorte que chaque décision touchant les femmes autochtones incarcérées dans un établissement fédéral et les répercussions sexospécifiques de leurs facteurs systémiques et historiques soient prises en considération et utilisées uniquement pour évaluer les besoins des détenues.
J'aimerais maintenant parler de la façon dont on peut tenir compte de ces besoins dans les établissements carcéraux. La nécessité de fournir des soins adaptés sur le plan culturel et guidés par les traumatismes a été soulignée durant les audiences communautaires lors de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Celles qui ont témoigné au sujet d'événements traumatisants et nuisibles ont eu besoin de ressources pour guérir leurs plaies rouvertes. L'article 79.1 proposé du projet de loi obligera probablement les femmes autochtones incarcérées en établissement fédéral à communiquer leurs facteurs Gladue afin que leurs facteurs systémiques et historiques, que leur culture et que leur identité soient bien compris et appliqués aux décisions du SCC.
Le projet de loi ne peut faire fi des répercussions nouvellement traumatisantes que leur divulgation aura par la suite sur elles. Dans notre mémoire, nous recommandons que des soins adaptés à la culture soient fournis dans ces cas. L'AFAC reconnaît la valeur de la culture et la spiritualité pour guérir des préjudices physiques, mentaux, émotionnels et spirituels causés par l'histoire coloniale du Canada. C'est pourquoi il est important que les femmes autochtones incarcérées dans un établissement fédéral qui choisissent ce sentier de guérison aient à leur disposition des aînés ou des conseillers spirituels autochtones. Il est important d'insister sur l'élément de choix lorsqu'il s'agit de guérison culturelle et spirituelle.
L'AFAC n'est pas d'accord avec le manque de consultation que le SCC accorde aux collectivités autochtones, particulièrement en ce qui concerne une guérison appropriée sur le plan culturel. L'approche panautochtone à l'égard de la guérison culturelle dans les établissements carcéraux fédéraux est un exemple des pratiques inappropriées du SCC sur le plan culturel. Les femmes issues des Premières Nations, les Métisses et les Inuites sont très différentes les unes des autres. Il y a des collectivités différentes au sein de chacun de ces groupes, et chaque aîné au sein de ces collectivités suit ses propres enseignements, traditions et protocoles.
L'AFAC juge préoccupant que ce ne soient pas toutes les personnes embauchées comme aînés dans les établissements carcéraux qui se soient vu décerner le titre d'aîné par leur collectivité. Pour faire en sorte que les aînés répondent aux besoins des divers groupes de femmes autochtones incarcérées dans un établissement fédéral, l'AFAC recommande que le SCC consulte de façon utile et respectueuse les femmes autochtones incarcérées dans un établissement fédéral et les collectivités autochtones de l'ensemble du Canada au sujet du recours adapté à la culture aux aînés et aux chefs spirituels autochtones dans les établissements carcéraux fédéraux.
Nous demandons aussi une définition de « collectivités autochtones » qui caractérise ce à quoi les organisations autochtones et légitimes de partout au Canada ressemblent et qui exclut les organisations non légitimes. Je serai heureuse de répondre à vos questions à ce sujet durant la période de questions.
Merci beaucoup.
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Vous avez peut-être déjà entendu Josh Paterson de l'Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique. Je sais que l'organisme aura beaucoup à dire à ce sujet.
En réalité, la surveillance doit être indépendante du Service correctionnel. En fait, sans cela, ce projet de loi est inconstitutionnel. Je pense que c'est très clair. Nous disposons de rapports et de recommandations échelonnés sur de très nombreuses années. Nous avons d'excellentes lois en vigueur, mais à moins d'une surveillance externe...
À quoi cela ressemblerait-il? Cela pourrait ressembler à un tribunal ou à un décideur indépendant nommé pour être indépendant du Service correctionnel. Ce pourrait être un président qui est actuellement nommé pour des audiences disciplinaires à l'extérieur du Service correctionnel. Ce pourrait être un tribunal comme le Tribunal canadien des droits de la personne ou un autre tribunal. Ce pourrait être les cours. Vous devriez obtenir l'approbation du tribunal pour tout placement en isolement pendant un certain nombre de jours. Par exemple, 15 jours est la norme internationale selon les Règles Nelson Mandela. On pourrait s'y prendre de différentes façons.
À mon avis, la surveillance des tribunaux est le moyen le plus sûr et le plus probable d'obtenir une véritable indépendance, car il existe toujours un potentiel d'emprise réglementaire et de recours à des tribunaux administratifs de diverses instances. Il est très difficile d'obtenir des résultats rapides.
Par ailleurs, d'après toutes les réponses, je pense que c'est la raison pour laquelle les tribunaux reviennent. Selon moi, il y a deux raisons pour lesquelles les tribunaux reviennent, et Mme Parkes pourrait peut-être formuler des commentaires à ce sujet. La première, c'est que, avec un châtiment abusif, vous arrivez au point où vous influencez la décision relative à la détermination de la peine qui a été rendue par un tribunal en premier lieu. La deuxième, juste pour la renforcer, ce qui est une préoccupation ici, c'est que vous obtenez tous ces rapports. Nous savons que c'est un problème chaque fois que nous entendons des reportages dans les médias sur des personnes qui s'automutilent et font toutes sortes de choses horribles, mais au bout du compte, seriez-vous d'accord pour dire que le problème tient à la capacité d'appliquer réellement toute recommandation formulée?
Je ne sais pas si vous partagez mon point de vue, mais je crois comprendre que le projet de loi ne permet à aucune recommandation émanant d'un professionnel de la santé ou d'une autre personne, sauf si elle est formulée par un directeur d'établissement ou le commissaire, d'être exécutoire.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à vous remercier tous les quatre d'être avec nous. Je voudrais prendre le temps qui m'est alloué pour explorer la question de la santé mentale ou à tout le moins utiliser une optique de la santé mentale.
Je pense que ce système ne génère pas de bons résultats en matière de santé mentale pour quiconque y participe, qu'il s'agisse d'agents correctionnels ou de détenus. Je pense que l'aspiration — et Mme Parkes, j'apprécie votre point de vue de combler le fossé entre l'aspiration et la nécessité de la réaliser — de supprimer l'isolement administratif est très importante, fondamentale.
Au cours des dernières séances, nous avons beaucoup entendu parler des principes de l'arrêt Gladue et des Règles Mandela. J'aimerais ajouter à cela l'objectif de la réconciliation avec nos peuples autochtones et partir du postulat que, oui, les détenus créent des risques sociaux; c'est pourquoi ils sont des détenus, d'ailleurs, mais pour corriger leur comportement, nous devons examiner leurs besoins et nous devons prendre leurs besoins au sérieux. C'est une étape fondamentale et logique.
J'aimerais demander votre avis en dehors du cadre juridique, ou en deçà du cadre juridique, au sujet de ce qui devrait changer à l'intérieur du système correctionnel pour réaliser ce changement de culture.
J'aimerais commencer par la question qui porte sur les employés du Service correctionnel, les femmes et les hommes, qui effectuent le travail dans les établissements correctionnels. Dans quelle mesure y retrouve-t-on une diversité? De quelle façon les recrutons-nous? Qui devrions-nous embaucher? Faut-il apporter des changements à cet égard, en particulier lorsque nous examinons les populations vulnérables et la représentation parmi nos agents correctionnels?
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Je n'ai pas de détails devant moi. Ce serait une bonne question pour les responsables du SCC. Vous leur avez peut-être déjà demandé leur avis sur les caractéristiques démographiques de l'effectif.
Certes, à mon avis, cela concerne les questions de diversité au chapitre de la dotation, mais également de la formation. Vous voyez régulièrement des rapports du syndicat des agents correctionnels sur le peu de formation qu'ils reçoivent en santé mentale, par exemple, et sur certains de ces problèmes.
En outre, si vous jetez un coup d'oeil au plus récent rapport du vérificateur général, le rapport d'automne, indiquant quelle proportion du financement du SCC est consacrée à la surveillance dans la collectivité et quel pourcentage est affecté aux services correctionnels, vous constaterez que ce pourcentage est de 6 %. Quarante pour cent des personnes bénéficient d'une mise en liberté dans la collectivité, et seulement 6 % des fonds sont consacrés à ce volet. Il s'agit aussi de préparer les gens à réintégrer la collectivité et du peu de ressources disponibles dans le système correctionnel.
Cela nous ramène au point de Mme Damoff. Je suis heureuse de voir que des ressources sont allouées, mais on espère qu'une plus grande partie de ces ressources serviront à préparer les gens à la mise en liberté, car, encore une fois, les femmes autochtones, les Autochtones et d'autres personnes au sein du système correctionnel vont bien au-delà de leur date d'admissibilité à la libération conditionnelle. Ils obtiennent une libération d'office ou atteignent la date d'expiration de leur mandat d'une manière qui n'est pas appropriée pour la sécurité publique, alors les préparer en vue de la mise en liberté...
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Je vous remercie, monsieur le président.
Merci aux témoins d'être ici.
J'estime que, à ce moment-ci, je dois proposer une motion. Nous avons entendu des témoignages pendant près de huit heures. De nombreux témoins ont comparu devant nous au sujet du projet de loi . Outre M. Stapleton, qui a fait preuve d'un optimisme prudent au sujet du projet de loi C-83, et le personnel du ministre qui l'appuie, il est évident que personne n'appuie cette mesure législative.
Le Comité nous a demandé de lui présenter nos amendements lundi. À l'heure actuelle, il semble que le projet de loi doit être entièrement révisé. L'ensemble du projet de loi a besoin d'être amendé. D'après ce que j'ai compris, notre rôle en tant que Comité est de surveiller le projet de loi du ministre et de fournir une orientation. Nous devons proposer des changements en fonction des besoins des Canadiens ainsi que des conseils d'expert que nous recevons.
Il est donc impératif pour moi que ce projet de loi soit juste, puisque la capacité des Services correctionnels quant à la réinsertion de nos détenus ainsi que d'autres vies sont en jeu — les autres détenus, les gardiens ainsi que les membres de nos collectivités. Compte tenu du rôle de notre Comité et de l'importance du projet de loi, je ne peux en toute conscience aller de l'avant avec celui-ci. Je ne pense pas non plus que le Comité devrait le faire. Il comporte d'importantes failles. Apporter des modifications mineures ne ferait que masquer un problème.
De plus, le gouvernement a comparu devant la cour d'appel hier et a demandé une prolongation à l'égard de ce projet de loi. Il l'a fait pour un certain nombre de raisons, notamment pour répondre à l'ordonnance du tribunal de 2017 selon laquelle le gouvernement avait jusqu'au 18 décembre pour faire adopter le projet de loi afin que le processus de surveillance de l'isolement cellulaire devienne conforme à la Charte.
Par conséquent, je propose ce qui suit:
Que, compte tenu des témoignages qu'il a entendus récemment dans le cadre de son étude du projet de loi C-83, le Comité suspende son étude en réaction aux failles observées dans le projet de loi et aux consultations insatisfaisantes sur le projet de loi; qu'il reprenne son étude une fois que le gouvernement du Canada aura consulté les parties concernées et qu'il se sera assuré que les failles ont été corrigées; et que le Comité fasse rapport de cette recommandation à la Chambre.
J'ai présenté cette motion au greffier dans les deux langues.
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Dans notre mémoire, nous formulons des recommandations qui portent sur des amendements possibles. Notamment, nous recommanderions que, sous l'intertitre « Définitions », on ajoute un article 85.1, qui comprendrait une définition spéciale concernant les détenus autochtones. Il se lirait ainsi: « En ce qui concerne les détenus autochtones, les soins de santé désignent également les soins de santé mentale et les soins culturels et spirituels fournis par des aînés ou des conseillers spirituels autochtones, à la discrétion du détenu autochtone. » Il s'agit là d'un exemple.
Sous l'intertitre « Obligations en matière de soins de santé », à l'article 86.1 proposé, nous ajouterions à l'alinéa 86.1a), qui parle d'« autonomie », que des soins de santé doivent être fournis aux détenus et que le Service doit « appuyer l'autonomie et l'indépendance des aînés et des conseillers spirituels autochtones ainsi que leur liberté d'exercer, sans influence indue, leur jugement quant aux soins et aux traitements des détenus autochtones ».
Ce sont là deux exemples, et nous proposerions également un nouvel alinéa d) à l'article 86.1 proposé, qui pourrait être libellé comme suit: « après la communication par un détenu autochtone de tout facteur mentionné aux alinéas 79.1a) à d), fournit à ce détenu du counseling individuel et adapté à sa culture, dispensé dans la langue de son choix par un professionnel autorisé en santé mentale, un aîné ou un chef spirituel autochtone, à la discrétion du détenu autochtone ».
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Vous avez sept secondes.
Au nom du Comité, je tiens à vous remercier de votre contribution à l'étude du projet de loi , madame Parkes, madame Finestone, monsieur Pink et monsieur Rudin. Tout cela est très utile.
Cela met fin à notre liste de témoins.
Je vous rappelle, chers collègues, que vous devez présenter tout amendement avant lundi, 16 heures. De plus, étant donné que j'ai quitté la salle pendant une minute et que vous avez présenté une motion, je suis un peu nerveux à propos de la séance de mardi avec les ministres. J'espère que, lorsque je siégerai jeudi prochain, je n'aurai pas de rapport faisant état de difficultés avec les ministres.