Je vous souhaite à tous la bienvenue à la 10e réunion du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires de la Chambre des communes.
Nous poursuivons aujourd’hui notre étude de la Stratégie nationale de construction navale. Dans les 30 dernières minutes de la réunion, nous discuterons également des travaux du Comité.
La réunion d’aujourd’hui se déroule en format hybride conformément à un ordre de la Chambre du 25 novembre 2021. Des membres sont présents en personne, dans la salle, et d'autres sont à distance sur l’application Zoom.
En ce qui concerne la liste des intervenants, le greffier du Comité et moi ferons de notre mieux pour respecter l'ordre d'intervention de tous les membres, qu’ils participent virtuellement ou en personne.
Je souhaite profiter de cette occasion pour rappeler à tous les participants à cette réunion qu’il est interdit de prendre des photos de son écran.
Compte tenu de la situation actuelle sur le plan de la pandémie, et à la lumière des recommandations des autorités sanitaires ainsi que de la directive du Bureau de régie interne du 19 octobre 2021 visant à maintenir une ambiance de travail saine et sécuritaire, voici ce que nous recommandons:
Toute personne présentant des symptômes doit participer par Zoom et ne pas assister à la réunion en personne. Tout le monde doit respecter une distance physique de deux mètres, que l’on soit assis ou debout. Tout le monde doit porter un masque non médical pour circuler dans la pièce. Il est recommandé aux membres de porter leur masque en tout temps, même quand ils sont assis. Des masques non médicaux, qui sont moins encombrants que les masques en tissu, sont à votre disposition dans la salle, si vous en avez besoin.
Toutes les personnes présentes doivent maintenir une bonne hygiène des mains en utilisant le désinfectant pour mains offert à l’entrée. Les salles de comité sont nettoyées avant et après chaque réunion. À ce titre, nous encourageons tout le monde à nettoyer les surfaces comme les pupitres, les chaises et les microphones à l’aide des lingettes désinfectantes fournies, chaque fois que l'on s'installe ou avant de quitter la salle.
En ma qualité de président, j'entends faire respecter ces mesures pendant toute la durée de la réunion, et je remercie les députés pour leur coopération.
Je souhaite la bienvenue à nos témoins.
MM. Crosby et Page sont de retour cette semaine.
Vice-amiral Baines, je suis heureux de vous revoir.
Je crois que nous avons aussi M. Smith. Soyez les bienvenus, messieurs.
Je crois comprendre que vous vous êtes entendus sur l'ordre de présentation. Je vais donc demander au représentant de SPAC de commencer et il sera suivi de ceux du MDN et de la Garde côtière canadienne.
:
Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
[Traduction]
Je m’appelle Simon Page et je suis sous-ministre adjoint, Direction générale de l’approvisionnement maritime et de défense à SPAC.
[Français]
Bonjour, monsieur le président et membres du Comité.
Je vous remercie de m'avoir invité à comparaître aujourd'hui pour discuter de la Stratégie nationale de construction navale, ou SNCN.
Il y a plus de 10 ans, le gouvernement du Canada a mis en place la SNCN en tant que plan canadien à long terme pour renouveler la flotte de la Marine royale canadienne et de la Garde côtière canadienne. En outre, cette stratégie contribue à la reconstruction d'une industrie maritime nationale et à la création d'emplois durables au pays.
Depuis son lancement, cinq grands navires et plusieurs petits navires ont été livrés à la Marine royale canadienne et à la Garde côtière canadienne. De plus, des douzaines de projets de réparation, de radoub et d'entretien ont été réalisés dans les chantiers navals canadiens.
[Traduction]
Entre 2012 et 2021, les contrats attribués dans le cadre de la SNCN ont contribué à hauteur de quelque 21,2 milliards de dollars au produit intérieur brut du Canada, pour une moyenne de près de 2 milliards de dollars par année. Au cours de la dernière décennie, ces contrats ont également créé ou maintenu plus de 18 000 emplois par an, par l'intermédiaire de l'industrie maritime et de ses fournisseurs canadiens.
Dans la dernière année, la construction et la conception de plusieurs navires se sont poursuivies. La livraison de navires terminés comprend les nouveaux bâtiments de recherche et sauvetage de la Garde côtière canadienne et un deuxième navire de patrouille extracôtier et de l'Arctique de la Marine royale canadienne.
Plusieurs contrats de réparation, de radoub et d'entretien ont également été octroyés au nom de la Garde côtière canadienne et de la Marine royale canadienne, générant des centaines d'emplois et d'importantes retombées économiques dans diverses communautés canadiennes. Nous avons également progressé dans le projet de sélection d'un troisième chantier naval pour la construction de brise-glaces destinés à la Garde côtière canadienne, conformément à la SNCN, et nous espérons avoir d'autres nouvelles à vous annoncer à ce propos dans les mois à venir. Toutes ces réalisations sont dignes de mention, Monsieur le Président, mais en dépit de ces succès, la SNCN fait encore face à des défis de taille.
Comme le souligne le rapport de la vérificatrice générale de 2021, la construction navale est une activité particulièrement complexe et exigeante.
[Français]
La livraison des navires est plus lente et plus coûteuse qu'il avait été prévu. Pendant les premières années de la Stratégie, l'expertise sur les chantiers navals et au sein du gouvernement était en cours de développement, puisque la nouvelle main-d'œuvre des chantiers navals modernisés construisait des classes de navires complètement inédites.
La situation a entraîné des défis persistants en ce qui a trait à la planification, à la gestion et à la surveillance des projets et des activités associées. Le Canada avait une expérience récente limitée dans la planification de projets de construction navale lorsque le calendrier de livraison et les budgets initiaux ont été établis, il y a plus de 10 ans.
Beaucoup de choses ont changé depuis, et les budgets préliminaires n'ont pas pleinement tenu compte des améliorations apportées aux exigences et aux plans de construction, des coûts d'inflation, des variations des taux de change, des taux de main-d'œuvre ou des coûts des matériaux, qui ont tous augmenté de manière considérable au cours de la dernière décennie.
[Traduction]
De surcroît, l'industrie navale a de la difficulté à attirer et à maintenir en poste la main-d'œuvre ainsi qu'à développer les compétences et les habiletés de ses ressources. Bien entendu, les industries font face à des défis supplémentaires en raison de la pandémie à l'échelle planétaire, et la construction navale canadienne ne fait pas exception à la règle. La COVID-19 a exercé une immense pression sur la main- d'œuvre, les pratiques de travail et les chaînes d'approvisionnement, entraînant une hausse des coûts des matériaux et des retards dans les projets de construction.
Bien que nous évaluions encore la portée des répercussions de la pandémie sur nos projets, nous prévoyons que des rajustements aux calendriers et aux budgets seront nécessaires.
Ce sont des problèmes sérieux auxquels de nombreuses industries doivent faire face aujourd'hui. Nous avons fait des progrès depuis l'instauration de la SNCN, mais nous savons que nous devons dès maintenant mettre en application les leçons tirées si nous voulons poursuivre les livraisons à l'avenir, particulièrement avec la persistance des défis mondiaux.
Je peux vous assurer que le gouvernement continue de travailler étroitement avec ses partenaires en construction navale pour y parvenir. Maintenant que les chantiers navals et le Canada ont acquis l'expérience nécessaire pour établir des calendriers plus réalistes, nous sommes en meilleure position pour affronter les difficultés émergentes et pour gérer les risques.
Pour pallier ces difficultés, nous avons apporté dans les dernières années d'importantes améliorations à la gestion de la Stratégie. Notamment, nous avons bonifié les outils et les processus de gestion du risque afin de prendre des décisions plus réfléchies. Nous travaillons activement avec les chantiers navals pour régler les problèmes liés au rendement global en utilisant des outils qui ont fait leurs preuves tels que la gestion de la valeur et la gestion active de registres des risques à l'aide d'un système de gouvernance rigoureux.
Nous travaillons avec le secteur maritime afin d'élaborer une stratégie en ressources humaines qui vise à soutenir l'industrie dans ses efforts continus de recrutement d'une main-d'œuvre talentueuse.
La Stratégie s'appuie sur la participation active du secteur maritime, y compris les gros chantiers maritimes, sur une compréhension commune des difficultés à surmonter et sur l'élaboration conjointe de solutions.
Nous savons que la Stratégie est une initiative qui s'échelonne sur des dizaines d'années et que des améliorations continues devront être apportées.
[Français]
Cela conclut mes remarques. Je serai heureux de répondre à vos questions.
Je vous remercie beaucoup de votre attention.
:
Monsieur le président, distingués membres du Comité, j'aimerais vous remercier de m'avoir invité à comparaître devant vous pour discuter de la Stratégie nationale de construction navale, reliée à la Défense nationale.
Je m'appelle Troy Crosby et suis sous-ministre adjoint, Matériel, au ministère de la Défense nationale.
[Français]
Il est de ma responsabilité de doter les Forces armées canadiennes et leurs membres d'équipement et de services sûrs et pertinents sur le plan opérationnel afin qu'ils puissent accomplir les missions qui leur sont confiées par le gouvernement du Canada.
Aujourd'hui, nous discutons de la Stratégie nationale de construction navale et de ce qu'elle signifie pour la restructuration et le soutien en service de la Marine royale canadienne.
[Traduction]
Je rappelle que la Stratégie de construction navale prévoit la livraison de six navires de patrouille extracôtiers et arctiques, de deux navires de soutien interarmées et de quinze navires de combat de surface canadiens à la Marine royale canadienne. Il s'agit d'une immense entreprise qui s'étend sur des décennies de travail et qui implique des milliards de dollars de l'argent des contribuables. À titre d'exemple, l'un des projets, qui concerne les navires de combat de surface canadiens, sera conçu et construit sur une période de trente ans et constituera l'épine dorsale de la Marine pendant plus de quatre décennies. On prévoit actuellement que la construction de ces 15 navires nécessitera quelque 60 millions d'heures-personnes de travail.
[Français]
Le domaine de la construction navale compte de nombreux acteurs. À l'interne, cela renvoie à des interdépendances avec des ministères tels que Services publics et Approvisionnement Canada de même qu'Innovation, Sciences et Développement économique Canada. Cela s'appuie sur un large éventail de politiques et de pouvoirs. À l'externe, cela désigne nos entrepreneurs principaux, leurs sous-traitants et une chaîne d'approvisionnement complexe.
[Traduction]
Vous avez entendu mon collègue de SPAC vous dire que nous avons fait des progrès considérables pour atteindre les objectifs de la Stratégie nationale de construction navale. Vous avez aussi entendu dire qu'il a fallu relever des défis importants, la pandémie mondiale n'étant que l'un d'entre eux.
La stratégie de construction navale vise spécifiquement à répondre aux exigences du ministère de la défense nationale.
[Français]
mon collègue, le commandant de la Marine royale canadienne, s'est dit satisfait de la performance à ce jour des deux navires de patrouille extracôtiers et de l'Arctique qui ont été livrés. La traversée historique du passage du Nord-Ouest, en faisant le tour de l'Amérique du Nord, est la preuve de la capacité que ce nouveau navire apporte à la souveraineté de l'Arctique.
[Traduction]
Les navires quatre, cinq et six de cette classe sont en cours de construction au chantier naval Irving de Halifax, et la coupe de l'acier sur le sixième navire est prévue plus tard cette année.
Les progrès très visibles de la construction du premier navire de soutien interarmées à Vancouver sont également les bienvenus. Le chantier naval de Vancouver prévoit de découpage des pièces en acier du deuxième navire de soutien interarmées dans les mois à venir.
Un travail important a également été accompli pour faire progresser la conception des navires de combat de surface canadien, l'objectif étant de terminer le découper de l'acier d'ici 2024.
[Français]
Nous devons toutefois apporter des améliorations dans la mise en œuvre de la Stratégie nationale de construction navale et effectuer des investissements dans notre capacité collective, y compris l'industrie. Pour le dire simplement, les navires ne sont pas construits assez rapidement et, par conséquent, coûtent plus cher.
[Traduction]
Le récent rapport du DPB sur la SNRS a souligné la valeur temporelle de l'argent dans un projet de l'ampleur des navires de combat de surface canadien. Un an de retard sur le calendrier équivaut à une perte de pouvoir d'achat de 2,2 milliards de dollars. En même temps, nous devons garder à l'esprit le coût et la capacité collective de maintenir les frégates de la classe Halifax en service et au niveau opérationnel requis assez longtemps pour faire la transition vers les livraisons des navires de combat de surface canadien.
[Français]
La sécurité requise dans les chantiers navals où les navires de guerre sont construits et entretenus, ainsi que dans leur chaîne d'approvisionnement, limite les options quant aux endroits où ce type de travail peut être effectué. Le fait d'avoir la capacité nationale de soutenir notre flotte actuelle et future permet d'avoir un contrôle souverain. Les événements qui surviennent dans le monde aujourd'hui ont renforcé l'importance de cette capacité.
[Traduction]
La Stratégie nationale de construction navale est essentielle à la défense nationale. Il faut que les divers intervenants, y compris l'industrie, continuent de se concentrer collectivement sur la mise en service de la nouvelle flotte dans les délais requis.
Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
Merci.
:
Monsieur le président et membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invité à vous parler cet après-midi de la Stratégie nationale de construction navale.
[Traduction]
Avant de discuter de la Stratégie nationale de construction navale, j'aimerais vous donner un bref aperçu de mon mandat de commandant de la Marine royale canadienne, ainsi que de mes priorités pour m'assurer que le Canada dispose de forces maritimes aptes au combat et prêtes à être déployées à la demande du gouvernement du Canada afin de répondre à la grande variété de tâches qui peuvent nous être confiées dans tous les types de conflits envisageables.
En tant que chef de la Marine, il est de ma responsabilité de développer des forces maritimes déployables à l'échelle mondiale. À ce titre, je dirige une organisation qui prend la capacité requise et la combine avec des marins formés pour préparer des navires et des sous-marins pour les missions du gouvernement du Canada, tant au pays qu'à l'étranger.
[Français]
Une caractéristique quelque peu unique de la force navale est qu'elle peut être utilisée pour l'aide humanitaire, les secours en cas de catastrophe, la diplomatie navale, la dissuasion ou le combat, selon la situation.
[Traduction]
Cela signifie qu'il faut s'assurer que les marins et les navires requis sont prêts à être déployés dans diverses circonstances selon le signal de demande du gouvernement du Canada, ce qui comprend la réponse à des crises internationales comme le soutien à l'OTAN à la suite de l'agression russe en Europe, les opérations dans l'Arctique à l'appui de la souveraineté canadienne, la lutte contre le trafic de drogues dans les Caraïbes ou la réponse à des catastrophes humanitaires comme les tremblements de terre ou les inondations. Toutefois, il faut noter que je ne suis pas responsable de la direction des opérations de déploiement, cette responsabilité incombe au vice-amiral Bob Auchterlonie, commandant du Commandement des opérations interarmées du Canada.
En tant que commandant de la Marine, ma priorité absolue est le personnel. Sans les marins et les fonctionnaires qui forment l'équipage et soutiennent notre flotte, nous ne pouvons pas être efficaces sur le plan opérationnel dans tout le spectre d'activités dans lequel on nous demande d'opérer. Pour mettre l'accent sur les personnes, il faut notamment s'assurer que nous avons une culture organisationnelle qui répond aux besoins de nos employés et de notre institution. Cela signifie qu'il faut continuer à développer une Marine inclusive et diversifiée qui reflète les valeurs et l'éthique du Canada et qui est fondée sur le respect.
Les problèmes systémiques exigent des solutions systémiques. C'est pourquoi nous travaillons en étroite collaboration avec le commandant de la déontologie et de la culture afin de nous assurer que le changement de culture demeure à l'ordre du jour et que nous nous efforçons de corriger les erreurs du passé tout en permettant à la Marine d'être efficace sur le plan opérationnel pour l'avenir.
[Français]
Tout le monde est bienvenu dans la Marine royale canadienne et devrait s'y sentir en sécurité, peu importe son sexe, son origine ethnique ou son orientation sexuelle. Notre culture organisationnelle doit refléter les valeurs des Canadiens, et elle les reflétera.
[Traduction]
Une autre priorité importante, et celle qui nous réunit ici aujourd'hui, est la mise en service de navires et de sous-marins pour une utilisation opérationnelle. Le rôle principal de la Marine royale canadienne dans la Stratégie nationale de construction navale est de fournir les exigences maritimes appropriées afin de s'assurer que notre flotte est en mesure de relever les défis caractéristiques des menaces actuelles et futures.
À cet égard, l'équipe de la Marine travaille en étroite collaboration avec l'équipe du SMA matériel de M. Crosby pour établir les exigences afin de remplir la mission assignée à la Marine royale canadienne par le gouvernement du Canada.
Après avoir défini les besoins maritimes, l'équipe de la Marine travaille en étroite collaboration avec l'équipe du SMA Matériel et avec celle de Services publics et Approvisionnement Canada, afin qu'ils puissent fournir les ressource nécessaires et performantes pour répondre aux besoins maritimes du Canada.
[Français]
C'est pourquoi la rencontre d'aujourd'hui est d'une importance capitale pour la Marine royale canadienne. La Stratégie nationale de construction navale est le mécanisme par lequel la future flotte sera livrée et nous devons nous assurer qu'elle est positionnée pour le faire de la meilleure façon possible.
Je vous remercie de votre attention.
:
Monsieur le président, je vous remercie pour l'opportunité de m'adresser à vous et aux membre du Comité au sujet de la Stratégie nationale de construction navale.
Je m’appelle Andy Smith et je suis sous-commissaire de la Garde côtière responsable de la construction navale et du matériel.
Les missions en mer de la Garde côtière canadienne, y compris en ce qui concerne les aides à la navigation, le déglaçage, la recherche et le sauvetage, l'intervention environnementale, la conservation et la protection des pêches, et les sciences océaniques, sont essentielles pour habiliter l'économie maritime canadienne, pour faciliter le réapprovisionnement des collectivités nordiques, pour soutenir la souveraineté du Canada dans l'Arctique, pour faire progresser l'intendance de nos océans et pour promouvoir la sécurité maritime.
[Français]
Pour réaliser ce mandat d'envergure, la Garde côtière canadienne exploite 123 navires, dont 26 grands navires de plus de 1 000 tonnes. L'âge moyen de ces grands navires est de 40 ans et, bien qu'ils soient sécuritaires et bien entretenus, un renouvellement général et complet de la flotte de la Garde côtière canadienne est nécessaire pour garantir que la Garde côtière canadienne demeure apte à fournir ses services à la population canadienne et à promouvoir les intérêts canadiens.
[Traduction]
Le plan de renouvellement de la flotte de la Garde côtière, qui existe depuis 2005, s'est nettement accéléré avec l'introduction de la Stratégie nationale de construction navale.
Au cours des quatre dernières années, le gouvernement a approuvé le renouvellement de notre flotte civile, y compris la construction de 30 grands navires.
La Garde côtière canadienne est un membre central de la Stratégie nationale de construction navale et participe à tous les volets de la stratégie, à savoir la construction de grands navires, la construction de petits navires de moins de 1 000 tonneaux et la réparation ainsi que l'entretien des navires.
[Français]
Plus précisément, la Garde côtière canadienne a conclu des contrats de construction ou de réparation dans tous les grands chantiers maritimes du pays au cours des six dernières années, et elle poursuit actuellement la conception ou la construction de trois nouvelles catégories de navires, dont le brise-glace polaire.
Sous réserve de la conclusion du processus continu en vue de sélectionner un troisième chantier maritime, nous prévoyons conclure des contrats pour la conception ou la construction de grands navires dans les trois grands chantiers maritimes du pays. Un élément clé de notre programme de renouvellement de la flotte consiste à s'assurer de maintenir la flotte actuelle dans un état sécuritaire et fonctionnel jusqu'à l'arrivée des nouveaux navires. À cet égard, nous effectuons des travaux de réparation et de prolongation de la durée de vie utile des navires pour l'ensemble de la flotte.
[Traduction]
Avec le lancement de la Stratégie en 2010 et l'engagement connexe du gouvernement de financer le Programme à long terme, l'industrie canadienne de la construction navale a commencé à se reconstruire après une longue période d'inactivité. Cet engagement à long terme a permis la modernisation de deux grands chantiers maritimes, la régénération de la chaîne d'approvisionnement maritime canadienne et la reconstitution de l'expertise du gouvernement en matière de gestion de programmes et de projets dans le domaine de la construction navale
En ce qui concerne le renouvellement de la flotte de grands navires, les pièces d'acier ont été taillées en 2015. Les premiers grands navires, appartenant à la première catégorie de navire, et ayant été livrés dans le cadre de la Stratégie furent les navires hauturiers de science halieutique construits dans les chantiers maritimes de Vancouver et livrés en 2019 et 2020.
Ces navires à la fine pointe de la technologie et de capacités de laboratoire permettront de poursuivre la recherche scientifique halieutique sur les deux côtes du pays pendant des décennies à venir.
[Français]
Nous avons également connu du succès dans le renouvellement de notre flotte de petits navires, qui est réalisé dans le cadre d'un processus concurrentiel ouvert avec les chantiers maritimes de plus petite taille. Les navires hydrographiques sondeurs de chenaux, livrés par Kanter Marine, à St Thomas, en Ontario, de même que les bateaux de recherche et sauvetage, livrés par Hike Metal Products, à Wheatley, en Ontario, et par Chantier naval Forillon, à Gaspé, témoignent de ce succès.
[Traduction]
Comme l'a conclu la vérificatrice générale dans son rapport de février 2021, la construction navale constitue une entreprise complexe et difficile. Nous sommes heureux d'avoir pris livraison de trois grands navires très bien construits, mais on reconnaît que la construction de ces navires a pris plus de temps et a coûté plus cher que ce qui était initialement prévu.
Également, au cours des deux dernières années, la pandémie de COVID-19 a eu des répercussions indéniables sur les chantiers maritimes et sur la chaîne d'approvisionnement mondiale, et les calendriers de production actuels ont été durement touchés. À l'avenir, alors que nous continuons de travailler avec les chantiers maritimes pour surveiller le rendement et intégrer les leçons apprises, on s'attend à des diminutions de la durée de construction et, par extension, des coûts, tout particulièrement pour les navires fabriqués en plus longue série.
[Français]
À titre d'exploitante de la plus grande flotte civile fédérale, la Garde côtière canadienne est fortement investie dans la Stratégie nationale de construction navale. Le renouvellement de la flotte vieillissante est une priorité absolue pour la Garde côtière canadienne, et nous continuons de travailler avec l'ensemble de la communauté des intervenants pour atteindre l'objectif d'un renouvellement de la flotte en temps opportun.
[Traduction]
Merci. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je vous remercie, messieurs, de vos témoignages.
Je suis content de constater que l'on reconnaît tous qu'il y a eu de graves problèmes en ce qui a trait à la construction navale au Canada dans les dernières années. Aujourd'hui, ce qui me préoccupe le plus, c'est que l'on aille de l'avant et que l'on s'améliore. Il faut surtout arrêter les dépassements de coûts, qui sont totalement prohibitifs.
Vice-amiral Baines, ma première question concerne la capacité.
À la Marine royale canadienne, a-t-on peur d'avoir un déficit de capacité comme celui que connaît l'Aviation royale canadienne? Nos frégates actuelles sont en train d'être adaptées pour pouvoir durer plus longtemps, mais arriveront-elles à la fin de leur vie utile avant l'arrivée des nouveaux navires?
Cela vous inquiète-t-il?
:
Monsieur Page, je suis désolé de vous interrompre.
Initialement, le contrat stipulait qu'il en coûterait 400 millions de dollars par navire. Quand il s'est agi d'en commander un sixième, on a dû le payer plus cher pour diverses raisons. Le contrat totalisait alors 2,8 milliards de dollars. Maintenant, on apprend que ce même contrat a atteint 4,3 milliards de dollars, alors que la construction des navires va bon train. Encore une fois, ce sont les contribuables qui paient pour cela.
Cette augmentation des coûts qui est imposée par les chantiers n'est-elle pas exagérée, alors que les navires sont en cours de construction? On peut comprendre que le lancement d'un projet puisse être compliqué, mais comment peut-on justifier, pour la construction d'un même navire, de doubler les coûts, qui atteindront 750 millions de dollars par navire?
En tant qu'entité gouvernementale, comment pouvez-vous accepter que les chantiers nous fassent payer aussi cher pour ces navires?
Sont-ils capables de le justifier?
:
Je vous remercie de la question.
Nous travaillons avec les chantiers de manière diligente. Globalement, je dirais que nous étions sur une bonne voie en ce qui a trait à la construction des navires de patrouille extracôtiers et de l'Arctique au chantier Irving, à Halifax. Malheureusement, au moment où l'on atteignait de bonnes mesures de performance, la pandémie a frappé, et ce, d'une manière assez considérable. Je ne dis pas que tous les problèmes sont liés à la pandémie, mais cela ne favorisait pas du tout l'industrie de la construction navale.
Nous devons maintenant tenir compte des nouveaux coûts imposés par les chantiers navals et de leurs nouveaux échéanciers. Nous travaillons de concert avec de tierces parties pour réviser tout cela et nous assurer, comme vous le dites, que les coûts sont justifiés. Nous travaillons avec eux pour demeurer performants. Ce n'est pas facile, et il y a beaucoup de défis à relever. Je pense toutefois que nous faisons du bon travail à cet égard.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Effectivement, les navires pourront avoir la même apparence, mais ils seront très différents. Par exemple, nous avons retiré l'armement des NPEA pour la Marine. On a installé des ailerons de passerelle pour faciliter les opérations dans les glaces. On a apporté des changements aux cabines. Les navires auront l'air semblables, mais ils seront différents à l'intérieur.
Quant au prix unitaire de 750 millions de dollars dont il a été question tout à l'heure — un article a été publié au début de la semaine —, je crois, pour faire suite à votre image des pommes, que la comparaison n'est pas juste. Ils coûteront effectivement plus cher, mais il faut tenir compte du prix de l'acier au cours des deux dernières années. Les coûts ont monté en flèche, mais, compte tenu de la chaîne d'approvisionnement et des pièces à long délai de livraison concernant les six premiers navires, il faut songer que beaucoup d'acquisitions ont été faites il y a quatre ou cinq ans et qu'il n'est donc pas abusif de penser que le septième et le huitième navires risquent de coûter plus cher que les six premiers.
Je crois que nous souhaitons tous obtenir ces navires le plus rapidement possible, pour que les hommes et les femmes de nos forces armées disposent d'un équipement de pointe. Nous voulons également que ce soit rentable et limiter les coûts, mais il faut reconnaître que tout n'est pas la faute de l'approvisionnement ou de la défense. Cela tient, d'une part, aux tendances mondiales et, d'autre part, aux problèmes de main-d'œuvre dans les chantiers navals pendant la pandémie de COVID-19. C'est facile de jeter le blâme. Ce n'est pas mon intention, et je préfère essayer d'établir les faits et trouver des moyens d'aider.
Je suis convaincu, monsieur Page, que vous avez étroitement collaboré avec les chantiers navals — les trois, y compris les chantiers Davie — pour les aider à surmonter leurs difficultés dans le cadre de la SNCN. Pourriez-vous nous parler, du point de vue de la pandémie de COVID-19 ou des problèmes liés à la chaîne d'approvisionnement, des mesures prises par Services publics et Approvisionnement Canada pour aider les chantiers navals à régler leurs problèmes, par exemple en leur facilitant l'accès à l'acier? Parlez-nous de ce que vous et votre équipe faites pour les aider à être plus rentables.
:
Merci beaucoup de cette question, monsieur le président.
Je répondrais d'emblée que le système de gouvernance des chantiers navals est très strict. Et cela s'applique aussi aux chantiers Davie à Lévis, au Québec. Ce système de gouvernance strict nous permet de couvrir un éventail de sujets qui sont parmi les fondements de la stratégie de construction navale et, au final, de l'exécution des programmes de travaux respectifs dans les chantiers navals.
Dans le cadre de cette gouvernance, nous examinons leur situation en matière de main-d'œuvre, leurs difficultés liées à la chaîne d'approvisionnement, leurs échéanciers et leurs coûts. L'instauration d'un système de gestion par la valeur acquise permet désormais de procéder à un examen précis des calendriers et des coûts. Tout récemment, nous avons porté la stratégie nationale de construction navale à un autre niveau. Nous avons invité les chantiers navals à participer à des discussions concernant l'accès aux outils et aux programmes utiles dans l'espoir qu'ils puissent résoudre certains problèmes de main-d'œuvre.
Globalement, nous avons avec eux des discussions très fructueuses. Nous travaillons ensemble. Le gouvernement contrôle certains choses et pas d'autres, mais les discussions sont fructueuses.
:
Je vous remercie, monsieur Crosby.
Justement, concernant les coûts, le contrat relatif aux navires de combat a été attribué à Irving. Cependant, le 8 février 2019, le gouvernement du Canada a confirmé que le chantier naval Irving avait accordé un contrat de sous-traitance à Lockheed Martin Canada pour la finalisation de la conception.
Le fait d'avoir recours à un sous-traitant n'est-il pas l'une des raisons pour lesquelles vous n'êtes pas sûrs du coût final?
La proposition d'Irving englobait l'estimation de ses propres profits et le coût associé à son savoir-faire, mais puisque l'entreprise a recours à un sous-traitant qui, lui aussi, veut s'assurer une marge de profit, cela n'influe-t-il pas également sur le coût final, outre les coûts relatifs à l'acquisition des munitions, à l'infrastructure, et ainsi de suite?
J'aimerais maintenant parler des navires polyvalents qui font l'objet d'un contrat entre le gouvernement du Canada et Vancouver Shipyards de Seaspan. On précise qu'il pourrait y avoir jusqu'à 16 navires polyvalents à construire, mais le budget et le moment de la livraison du premier navire ne sont toujours pas déterminés.
Ayant un conjoint qui travaille dans le secteur privé et qui doit faire des soumissions à des entreprises pour combler leurs besoins, je me demande comment le Canada, qui est le client et qui connaît ses besoins, peut demander à une entreprise de faire une soumission, mais ne pas savoir combien vont lui coûter ces 16 navires. Il me semble que, lorsque l’on fait une proposition, on y inclut les coûts et que cela comprend l’augmentation due à l’inflation et aux imprévus.
Pourquoi ne savons-nous toujours pas combien vont nous coûter ces 16 navires?
Quand prévoit-on les recevoir?
:
Je vous remercie de la question.
En ce qui concerne le premier navire polyvalent qui sera livré, nous prévoyons le mettre en service en 2028‑2029. Nous en sommes actuellement à l'étape de la conception.
[Traduction]
Nous n'aurons pas de contrat pour le découpage de l'acier nécessaire à ce navire avant probablement 2025 ou 2026.
Au sujet du budget, je vous dirais la même chose que pour d'autres projets, comme les brise-glaces et les brise-glaces polaires. Ce n'est pas que nous ne rendons pas ces budgets publics ou que nous ne le voulons pas, mais, si nous les rendions publics avant de conclure effectivement un contrat, nous perdrions un certain avantage dans les négociations.
Ces budgets seront transparents et seront rendus publics en temps et lieu.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie tous de votre important travail et de votre présence parmi nous aujourd'hui.
J'entends évidemment beaucoup parler de la montée en flèche du coût des matériaux et de la main-d’œuvre et des pénuries de main-d’œuvre en raison de l'inflation. Ce qui me préoccupe, c'est que notre pays ne fait guère preuve d'innovation en matière de développement sur les terres fédérales — d'exploitation des possibilités offertes à l'échelle fédérale.
Nous avons 18 ports au Canada. J'habite à Port Alberni. Il y a donc un port, et une administration portuaire qui fait un travail extraordinaire. Elle a, par exemple, demandé au gouvernement de mettre en œuvre un programme de cale sèche.
J'ai assisté à la conférence de la Pacific NorthWest Economic Region il y a à peine quatre ans. On y a appris que des réparations navales d'une valeur de 3 milliards de dollars étaient effectués chaque année et qu'il manquait cruellement d'espace en cale sèche.
Nous faisons appel à des pays comme la Norvège, où des installations de cale sèche sont aménagées dans de petites collectivités pour consolider la résilience économique. À Port Alberni, la Canadian Maritime Engineering est une grande entreprise qui fait un travail extraordinaire. Elle travaille en partenariat avec le port pour essayer d'obtenir une cale sèche.
Je voudrais vous parler du coût de la vie sur la côte Ouest. De nos jours, une maison coûte en moyenne 1,5 million de dollars à Vancouver, plus de 1 million de dollars à Victoria et environ 500 000 $ à Port Alberni. Pour payer une hypothèque à Vancouver, il faut un salaire absolument faramineux.
Pourquoi ne pas collaborer avec Transports Canada pour ouvrir des débouchés afin que nous puissions réduire les coûts de la construction navale au pays?
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Eh bien, je dirai simplement ceci. Nous avons effectivement rencontré du personnel de Transports Canada, et le ministère n'a même pas de programme pour les cales sèches flottantes. C'est pourquoi Port Alberni ne peut même pas faire de demande.
À mon avis, compte tenu des enjeux liés à l'approvisionnement et de la montée en flèche des coûts, le gouvernement fédéral devrait examiner toutes les possibilités, surtout sur les marchés où il y a... Le seul port en eau profonde sur la côte ouest de l'île de Vancouver est Port Alberni, mais certaines collectivités rurales ont d'énormes atouts, puisque les coûts de main-d'œuvre y sont moins élevés et que le personnel qualifié d'autres secteurs pourrait y être transféré.
La politique du gouvernement prévoyait, par exemple, des droits de 25 % sur la construction de traversiers à l'extérieur du Canada pour dissuader les entreprises et les gouvernements de faire construire des bateaux en Turquie, en Pologne et ailleurs. Le gouvernement conservateur au pouvoir l'a supprimée en 2010, contribuant de fait à la réduction de la capacité des chantiers navals partout au Canada.
Le gouvernement envisage-t-il de rétablir ce genre de politique? Les droits de 25 % ont produit des revenus de 118 millions de dollars par an. Cela pourrait être réinvesti dans la capacité de construction. Plus la capacité sera grande, plus le coût des navires diminuera. C'est ce que le DPB a déclaré lorsqu'il a témoigné devant le Comité.
Êtes-vous en faveur de nouvelles politiques appuyant le secteur de la construction navale au Canada pour que nous soyons plus concurrentiels en cas d'appels d'offres?
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Merci, monsieur le président.
Merci, messieurs, d'être parmi nous.
Comme nous avons vraiment très peu de temps, je vais vous demander de fournir des renseignements au Comité et de nous en envoyer par courriel.
Pour commencer, j'aimerais que vous me parliez tous des coûts de conception de ces projets — modèle de base, modèle fonctionnel, modèle de production —, notamment des brise-glaces, en fonction des normes internationales. J'aimerais aussi obtenir des renseignements sur la productivité des deux principaux chantiers navals comparativement à ce qui se fait ailleurs dans le monde, s'il vous plaît.
Veuillez faire parvenir ces renseignements au Comité, notamment sur la productivité.
M. Smith estime que les coûts diminueront pour les navires de grande série.
J'aimerais revenir sur les commentaires de M. Paul-Hus. On sait qu'à mesure que la construction d'un certain type de navire augmente, la productivité est censée augmenter de façon spectaculaire, exponentielle, puisque que les employés sont de plus en plus compétents. On l'a vu avec les NPEA. Pourtant, malgré l'ajout d'un sixième navire, le coût a augmenté. Aujourd'hui, avec l'augmentation massive de navires de la Garde côtière, le coût va passer à 750 millions de dollars au lieu de quelque chose comme 200 millions.
M. Smith a dit qu'il s'agissait d'un modèle différent. Des coûts extrêmement élevés sont soustraits des NPEA, ceux des systèmes d'armes.
J'aimerais que vous m'expliquiez clairement pourquoi le coût a probablement triplé, pas seulement doublé, mais bien triplé, étant donné que la productivité et la compétence des chantiers naval auront beaucoup augmenté d'ici le septième et le huitième navires. Pourquoi le coût a-t-il carrément triplé?
Je crois que c'est en Afrique du Sud ou en Espagne qu'on a construit un navire semblable cette année pour seulement 170 millions de dollars.
Est-ce qu'on s'en tient à... Comme l'a dit M. Smith, il n'y a que la coque qui soit semblable. Est-ce que nous avons commis une erreur en choisissant un mauvais modèle et est-ce que nous construisons ainsi des navires qui coûtent beaucoup plus cher?
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On parle de quelques semaines. Le prix va donc presque tripler à cause de la perte de deux semaines de travail.
La raison pour laquelle je soulève cette question, c'est que je suis la piste de l'argent dans les entreprises. Fincantieri a fermé ses portes pendant quelques semaines. Il n'y a pas eu de perturbations majeures dans la Marine américaine. Plusieurs entreprises ont encouragé les employés à travailler de chez eux.
Nous avons entendu excuses après excuses, du genre « Oh, c'est à cause de la COVID ». ISI a fermé ses portes pendant deux semaines sur une période de deux ans, et vous attribuez le triplement des coûts à ces deux semaines. C'est inacceptable. Je ne pense pas que les contribuables trouveraient cela acceptable. Je ne crois pas que les hommes et les femmes de notre Marine trouveraient acceptables ces retards continuels, imputés, qui plus est, à la COVID.
J'aimerais, s'il vous plaît, que vous fournissiez par écrit au Comité une ventilation exacte du nombre d'heures perdues par mois en raison de la COVID-19 sur les deux chantiers navals, parce que je ne crois pas à l'excuse de la COVID-19 pour expliquer ces dépassements de coûts et ces retards massifs.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie nos invités de leur témoignage d'aujourd'hui.
Comme nous avons peu de temps, je vais aller droit au but.
On sait que les coûts ont augmenté, et j'aimerais donc savoir quelles mesures on a prises pour faire le suivi de la situation, la surveiller et en rendre compte?
En prévision de la réunion, j'ai examiné les sources qui font le suivi des mises à jour de la situation et j'ai remarqué que la stratégie nationale de construction navale repose sur une approche décentralisée et collaborative. J'ai découvert qu'il existe de multiples sources rendant compte de la situation et des différents projets qui découlent de cette initiative.
Existe-t-il une source centralisée rendant compte de tous ces projets? Dans la négative, pourriez-vous nous indiquer le meilleur moyen d'obtenir un rapport global et complet sur les coûts des matériaux et de la main-d’œuvre, sur l'évolution de la situation et sur son état actuel, ainsi que sur les difficultés ou caractéristiques mises en évidence?
Ma question s'adresse à M. Page ou à M. Crosby. Si M. Smith ou l'amiral Baines veulent faire des commentaires, je serai heureux de les entendre également.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Le Canada a acheté, pour le ministère de la Défense nationale, six navires de patrouille de l'Arctique qui ne pourront pas aller dans l'Arctique l'hiver. On les appelle des brise-glaces, mais ils ne sont pas assez bien conçus pour pouvoir briser de la glace l'hiver.
Le Canada en a acheté deux autres pour la Garde côtière canadienne, munis de la même coque, d'après ce qui a été dit tout à l'heure, mais qui ne pourront patrouiller que d'août à octobre, parce qu'ils ne sont pas conçus pour briser de la glace.
Comment peut-on fabriquer des brise-glaces qui ne brisent pas la glace?
Pourquoi n'a-t-on pas fait construire des brise-glaces capables de faire leur travail à l'année? Après tout, nous avons besoin de données et de protection pendant toute l'année.
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Aucun problème, merci, monsieur le président.
Ma première question porte sur le lien entre la SNCN, d'une part, et le développement économique et les emplois, d'autre part.
J'ai été ravi d'entendre M. Smith parler de Hike Metal, constructeur naval à Wheatley, non loin de Windsor. C'était un contrat de près de 80 millions de dollars pour la construction de 10 navires de recherche et de sauvetage.
Cela a eu un impact énorme sur la collectivité. Le président de l'entreprise, M. Ingram, aurait dit que « cela avait eu un effet immédiat sur un secteur d'activité qui était en train de mourir au Canada ». Ce sont ses mots.
Cela a vraiment aidé à relancer le marché pour les petites et moyennes entreprises de construction navale et pour les collectivités. Ce contrat a permis non seulement de donner du travail aux 2 500 employés actuels, mais aussi de créer 10 nouveaux emplois dans la collectivité de Wheatley.
Pourriez-vous nous expliquer en quoi la SNCN contribue à l'économie canadienne? Quelle incidence a-t-elle sur les emplois partout au pays?
Messieurs, rapidement, et je m'adresserais peut-être à SPAC et à M. Smith, pourriez-vous nous fournir une ventilation des économies qui seront réalisées dans le cadre de la construction du septième et du huitième exemplaire de NPEA compte tenu du retrait de tout l'armement? Pourriez-vous, s'il vous plaît, nous fournir une ventilation distincte à cet égard et une ventilation distincte des coûts supplémentaires liés à l'adaptation des navires aux besoins de la Garde côtière? Si vous pouviez faire parvenir ces renseignements au Comité ultérieurement, nous vous en serions reconnaissants.
Monsieur Smith, vous avez parlé — et vous avez été interrompu — de l'exploitabilité des NPEA et de l'adaptation de ces navires aux besoins de la Garde côtière dans l'Arctique. Je crois vous avoir entendu dire que, après septembre, il n'y aurait plus d'opérations dans l'Arctique. Pourriez-vous nous expliquer cela, s'il vous plaît, et nous indiquer la période durant laquelle les opérations peuvent avoir lieu?
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Merci, monsieur le président, et merci aux témoins d'aujourd'hui, ainsi qu'aux membres du Comité. Je viens d'apprendre beaucoup de choses sur la SNCN, beaucoup plus que ce que je savais avant de vous rejoindre à l'écran aujourd'hui.
Mes questions portent sur le Nord. Je suis nouveau au Comité et j'espère que ces questions sont pertinentes.
Les choses changent très vite dans le Nord. Le climat au Canada se réchauffe deux fois plus vite qu'ailleurs dans le monde, et trois fois plus vite dans l'Arctique. Nous savons que, d'ici 20 ans, il y aura plus d'eau libre et de zones sans glaces dans l'Arctique. Par ailleurs, notre souveraineté est un enjeu qui est en train de changer avec la guerre en Ukraine, et nous savons que des sous-marins russes se promènent dans notre Arctique sans permission.
Compte tenu de cette situation, je me demande s'il ne faudrait pas réévaluer notre stratégie nationale de construction navale. Pouvons-nous changer de cap? Je sais qu'il y a de longs délais entre l'approbation d'un projet et sa réalisation, mais est-ce que nous sommes capables de souplesse et est-ce que nous réévaluons nos besoins?
Monsieur le président, je pense que je vais poser mes deux questions d'un coup.
Avons-nous des ententes officielles sur les retombées locales. Je sais que c'est la politique du gouvernement, grâce à un projet de loi d'initiative parlementaire qui a été adopté par le Parlement, je crois, en 2019.
Quelqu'un a-t-il une réflexion à ce sujet? Je crois qu'un certain nombre de nos membres sont en faveur de ces avantages non seulement dans les collectivités où se trouvent les chantiers navals, mais aussi dans certaines petites collectivités qui bénéficient de ces contrats auxiliaires.
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Merci à tous du travail important que vous faites.
J'ai l'impression d'être entouré de navires en fin de vie dans ma circonscription.
Il y a eu le fiasco lié au démantèlement de navires à Union Bay. Il est clair qu'il n'y a pas de réglementation au Canada concernant le démantèlement de navires et leur fin de leur vie utile, leur dessaisissement et leur aliénation.
Je pense au Laurier II qui se trouvait à Union Bay, dans ma circonscription. Il donnait de la gîte, et il a fallu se battre bec et ongles pour que le gouvernement le démantèle au lieu de le laisser couler. C'était un navire fédéral qui avait été vendu au secteur privé et qui, de fil en aiguille, allait couler.
On sait qu'il n'existe pas de bonne réglementation. Il vaut évidemment mieux les démanteler sur la terre ferme que de les laisser couler, à cause de la lixiviation et des impacts sur l'environnement.
En ce moment, 70 % des navires finissent au Bangladesh, où les normes en matière d'environnement et de travail sont extrêmement faibles.
J'aimerais savoir ce que prévoit le gouvernement pour améliorer la réglementation et respecter la Convention de Bâle, dont nous sommes signataires, ou ne serait-ce que pour passer à l'étape suivante, ce que nous devrions faire, et adopter quelque chose comme la réglementation de l'UE sur le recyclage des navires, dont les normes sont très solides et bien meilleures que celles de Hong Kong. Nous devrions être un chef de file en la matière et nous devrions investir dans la capacité nationale de construction de navires et veiller à ce que nous ayons des espaces en cale sèche, dont vous m'avez entendu parler à maintes reprises.
Pourriez-vous répondre à cette question? Quelle responsabilité allez-vous assumer à l'égard de ces navires à mesure qu'ils seront retirés du service?
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Je vous remercie, monsieur le président.
En raison du conflit actuel entre la Russie et l'Ukraine, l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, ou OTAN, demande à ses pays membres d'augmenter leurs dépenses militaires de façon à atteindre 2 % de leur produit intérieur brut.
J'appuie cela depuis des années, mais, ce qui m'inquiète beaucoup, c'est le gaspillage qui se fait. Il y a toujours des coûts incompréhensibles qui s'ajoutent aux projets et qui se chiffrent en milliards de dollars.
En augmentant le budget de la Défense nationale pour atteindre cette cible, en aurons-nous davantage pour notre argent? Je sais que c'est une question très hypothétique pour vous, mais j'aimerais quand même avoir votre opinion.
Le secteur de la construction navale est-il capable d'en faire davantage actuellement? Je pense que les carnets de commandes sont pleins. Nous ne sommes même pas capables de réaliser ce que nous avons à faire.
Si les budgets augmentaient, cela permettrait-il d'en faire davantage ou d'améliorer ce que nous faisons déjà?
Mes questions s'adressent à M. Page ou à M. Crosby.
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Merci beaucoup, monsieur Page.
Cela met fin aux questions. Je remercie les fonctionnaires d'être venus nous voir aujourd'hui. Monsieur Page, monsieur Crosby, monsieur Smith et amiral Baines, merci beaucoup de votre présence parmi nous.
Nous allons maintenant mettre fin à la partie publique de notre réunion et passer à huis clos. Comme vous le savez, la séance devra se terminer, et les techniciens fermeront la connexion Zoom. Vous devrez vous reconnecter à une autre séance sur Zoom avec un autre code d'accès. Je vous demande de le faire le plus rapidement possible, afin d'accélérer les choses et de respecter nos délais.
Sur ce, la séance est suspendue.
[La séance se poursuit à huis clos.]