:
La séance est ouverte. Bienvenue à la réunion numéro 106 du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires de la Chambre des communes.
Le comité reprend son étude sur le passage du Régime de soins de santé de la fonction publique de la Sun Life à la Canada Vie. Ensuite, à la toute fin, comme je l'ai dit, nous avions promis à Mme Vignola, il y a quelques semaines, que nous examinerions sa motion. Dès que nous aurons terminé, nous nous pencherons sur la motion d'ordonnance de production de Mme Vignola.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mardi 19 octobre 2023, le Comité se réunit pour étudier le passage du Régime de soins de santé de la Sun Life à la Canada Vie. Comme toujours, je vous rappelle de ne pas tenir vos écouteurs près de votre microphone, car cela pourrait causer un effet Larsen et blesser nos précieux interprètes.
Nous accueillons aujourd'hui Mme Hart et M. Sazant.
Je crois comprendre que vous avez une déclaration préliminaire à nous faire, monsieur Sazant. La parole est à vous.
Bonjour à tous.
Je m'appelle Seth Sazant. Je suis agent des pensions et des avantages sociaux et négociateur auprès de l'Alliance de la Fonction publique du Canada, l'AFPC. Je comparais au nom de notre président national, Chris Aylward. Je suis accompagné de ma collègue, Sasha Hart, qui est l'avocate générale de l'AFPC.
Merci, monsieur le président, de me donner l'occasion de parler de cette question très importante.
La majorité de nos 225 000 membres travaillent pour le gouvernement fédéral, où les prestations sont versées par l'entremise du Régime de soins de santé de la fonction publique. De plus, des centaines de milliers de retraités qui sont d'anciens membres de l'AFPC sont membres du même régime. Même si nous avons négocié les modalités du régime en soi, l'employeur a l'obligation d'administrer et de fournir ces prestations. Le 1er juillet 2023, la Canada Vie a pris en charge l'administration du régime. Depuis ce temps, je n'exagère pas en disant que c'est une catastrophe.
La capacité de nos membres de communiquer avec la Canada Vie pour des problèmes courants, des questions et le remboursement des services réguliers semble s'être améliorée. Cependant, il reste beaucoup de problèmes. Nous croyons qu'il doit y avoir des discussions sur les façons de corriger la situation et de régler les problèmes existants. Il y avait déjà assez de problèmes avec Phénix sans qu'il soit nécessaire d'en rajouter une couche. Depuis des années, nos membres ne sont pas payés avec exactitude ou à temps. L'accès à leurs prestations est devenu incroyablement difficile. À maintes reprises, l'employeur a failli à son devoir de fournir les éléments de base de la rémunération de nos membres.
Je demanderais aux membres du Comité d'examiner certaines des situations suivantes. Dans chaque cas, un retraité ou un membre de l'AFPC a communiqué avec nous pour nous demander de l'aide.
Un membre qui souffre d'une maladie neurologique a été incapable de terminer l'inscription préalable et n'a pas pu communiquer avec la Canada Vie pour régler le problème. Par conséquent, il a cessé sa pharmacothérapie, a souffert de crises multiples et a été hospitalisé. Un patient atteint de cancer qui a besoin d'un médicament de thérapie biologique qui coûte 5 000 $ par mois a pu faire traiter sa demande sans problème par la Sun Life, mais la Canada Vie l'a ensuite refusée. Il a manqué de médicaments parce qu'il ne pouvait joindre personne à la Canada Vie et qu'il n'avait pas les moyens de les payer de sa poche. Le conjoint d'un autre membre a besoin de médicaments qui coûtent 2 300 $ par mois. Ceux‑ci étaient couverts sans problème auparavant. La Canada Vie a ensuite mis fin à leur couverture et après des mois de réponses négatives, les dépenses accumulées totalisent plus de 8 000 $.
Je vous demanderais de vous mettre à la place de ces gens et d'imaginer le stress et les difficultés qu'ils endurent. Ces membres auraient dû se concentrer sur la lutte contre leurs maladies, mais ils ont plutôt passé du temps à se tourmenter inutilement sur la façon de se faire rembourser leurs médicaments. Certains ont vu leur santé décliner en raison de ces problèmes.
Pendant des mois, des membres qui ont appelé la Canada Vie avaient au mieux une chance sur deux d'être mis en attente. L'autre moitié entendait simplement un message disant de rappeler plus tard. Pendant des mois, le temps d'attente moyen pour ceux qui ont eu la chance d'obtenir la ligne était de plus d'une demi-heure. Le contrat que le gouvernement a signé avec la Canada Vie stipule que celle‑ci doit répondre à plus de 70 % des appels en 20 secondes ou moins.
Nous avons également constaté des problèmes avec des agents insuffisamment formés qui fournissent des renseignements inexacts ou trompeurs et des délais de traitement très lents pour les demandes. Encore une fois, le contrat stipule que 95 % des demandes présentées par voie électronique devraient être traitées en cinq jours, mais il y avait habituellement un délai de cinq semaines.
Si la Canada Vie ne peut pas respecter les normes de service de son contrat, elle doit remettre des crédits de frais au gouvernement du Canada. On leur a accordé une période de grâce de six mois pendant laquelle ces crédits ne s'appliquaient pas. Nous ne comprenons toujours pas pourquoi cette période a été accordée. La Canada Vie a forcé nos membres à vivre des situations déplorables sans même s'approcher des normes de service attendues. À notre connaissance, ces normes ne sont toujours pas respectées, mais on ne nous a pas fourni les chiffres dont nous avons besoin pour le confirmer.
Cela dit, l'administration de ce régime continue de poser deux problèmes majeurs.
Le premier concerne les demandes de remboursement provenant de l'étranger. Dans le cas des membres qui sont affectés à l'étranger et qui travaillent dans des ambassades, des consulats ou des bases militaires du Canada ou qui voyagent, le système en entier est paralysé depuis deux semaines, en raison d'un incident de cybersécurité. Cependant, même avant cette fermeture complète, le service pour les membres à l'extérieur du Canada était un problème majeur et comportait un énorme arriéré de demandes non traitées. À l'heure actuelle, plus de 3 500 demandes datent de plus de 60 jours et sont en attente de règlement et de paiement.
Le deuxième grand problème concerne le processus d'autorisation préalable des médicaments. Il s'agit d'un nouveau processus dans le cadre duquel les gens qui prennent certains médicaments — habituellement en raison de leur coût élevé — doivent s'y retrouver dans les approbations du système avant la confirmation de toute couverture... Ce système est défavorable à nos membres et cause de graves problèmes de santé à bon nombre d'entre eux. Je serai heureux de vous en dire plus si vous avez des questions.
Encore une fois, certains problèmes s'améliorent certainement, mais il en reste beaucoup et il n'y a pas de solution facile. Fondamentalement, nous croyons que nos membres doivent être indemnisés pour leur douleur et leurs souffrances, ce qui inclut ceux qui ont subi des conséquences négatives pour leur santé et ceux qui ont souffert financièrement.
Merci beaucoup de votre attention.
:
Merci beaucoup de la question.
J'aimerais faire la distinction entre deux processus distincts qui ont eu lieu le 1er juillet 2023.
Un des processus a été la mise en œuvre de ce qui a été négocié entre les parties — les syndicats, les retraités et le Conseil du Trésor — pour concrétiser un certain nombre de changements apportés au régime en soi. La Canada Vie n'a pas participé à ces discussions et n'a rien eu à voir avec celles‑ci.
Le deuxième changement survenu le 1er juillet 2023, qui est en cause ici, concerne le changement de fournisseur des services d'assurance. La Sun Life administrait ce régime et, le même jour, encore une fois, dans le cadre d'un processus complètement différent, la Canada Vie a pris en charge l'administration du régime. Les problèmes dont nous entendons parler concernent l'administration des demandes et les retards dans le remboursement des demandes des membres. Pour ce qui est du passage du Régime à la Canada Vie, il n'a pas été négocié. Ni les syndicats ni les retraités n'y ont participé. C'était un changement qui relevait entièrement de l'employeur.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur Sazant et madame Hart, je vous remercie d'être parmi nous.
Monsieur Sazant, nous avons reçu des mémoires et, de manière plus personnelle, des courriels de personnes lésées par Canada Vie. Je vous donne deux exemples. Le premier est celui d'un nouveau papa qui n'a pas reçu de prestations en lien avec son congé parental pendant plus de deux mois, malgré de nombreux appels à la compagnie d'assurance, appels qui n'ont rien donné. Le second exemple est celui d'une femme qui a reçu de son oncologue une ordonnance relative à un médicament très spécifique pour contrôler son cancer. Canada Vie a refusé le traitement, malgré les explications répétées de l'oncologue. Un agent de Canada Vie semble donc avoir plus de connaissances en pharmacologie oncologique qu'un oncologue lui-même.
Êtes-vous en mesure de nous donner des statistiques quant au nombre de personnes dont la santé, la vie financière et la vie en général ont été mises en danger en raison des pratiques de Canada Vie?
:
Je vous remercie de votre question, et je vais répondre en anglais.
[Traduction]
Nous n'avons pas de chiffres précis pour répondre directement à votre question sur le nombre de personnes dont la santé est menacée. Nous avons entendu, je dirais, d'innombrables membres qui ont exprimé de graves préoccupations au sujet de problèmes de santé et de cas dans lesquels la Canada Vie n'a pas réagi et où les membres n'ont pas réussi à communiquer avec l'entreprise. Nous nous inquiétons particulièrement du nombre de personnes dont la santé a été mise en danger. Je ne pourrais certainement pas vous donner de chiffre, mais j'imagine qu'il est terriblement élevé.
En ce qui concerne les problèmes que vous soulevez, ce sont des situations très courantes, malheureusement, dont nos membres nous parlent. J'aurais aimé qu'il s'agisse de situations ponctuelles, mais je pense que ce sont deux très bonnes représentations de ce que nous avons entendu de la part de nos membres et de nos préoccupations.
L'un des problèmes auxquels je pense que cela est lié est le système d'autorisation préalable pour les médicaments. Vous avez parlé de quelqu'un qui a des problèmes — plus précisément, qui a un cancer — et qui essaie d'obtenir l'approbation d'un médicament. Il y a un processus en place pour certains médicaments à coût élevé selon lequel ce médicament doit être approuvé pour la personne. Ce système est en place et il nuit fondamentalement à nos membres.
Un système a été négocié entre les parties. C'est une chose sur laquelle l'employeur a insisté dans le cadre de nos négociations sur les dispositions du régime. Nous avons posé beaucoup de questions à ce sujet. Si la demande d'un membre est refusée, comment peut‑il interjeter appel? Combien de temps faudra-t‑il à la Canada Vie pour renverser sa décision? On nous a dit que ce serait rapide et facile.
Aujourd'hui, huit mois après l'entrée en vigueur de ce contrat, nous obtenons des chiffres qui montrent que plus d'un millier de personnes attendent depuis plus de 16 jours avant même d'obtenir une réponse de la Canada Vie. Vous parlez de quelqu'un qui a essuyé un refus, mais il y a aussi beaucoup de gens qui attendent seulement qu'on leur dise s'ils peuvent ou non obtenir les médicaments dont ils ont besoin. Ils attendent une décision de la Canada Vie, et leur santé est menacée.
Nous sommes extrêmement préoccupés par la façon dont les choses se déroulent.
:
Merci, monsieur le président.
Merci à Mme Hart et à M. Sazant d'être ici aujourd'hui. De toute évidence, c'est un dossier très préoccupant. J'espère que le Comité pourra aller au fond des choses.
J'aimerais aller au fond des choses et vous demander où la situation a commencé à mal tourner selon vous. Évidemment, vous n'avez pas toute l'information. Vous avez dit que vous n'aviez pas le contrat et que vous n'étiez pas au courant du processus de négociation, mais il est clair que quelque chose a dérapé. Ou bien le gouvernement n'a pas négocié de contrat avec la Canada Vie dans l'intérêt de vos membres, ou bien la Canada Vie n'a pas respecté les modalités du contrat et a laissé vos membres en plan.
Selon vous, laquelle de ces possibilités est la bonne?
:
Nous dirions que la responsabilité incombe principalement au gouvernement, qui a négocié ce contrat. Nous nous attendons, par exemple, à ce que le gouvernement fasse observer les normes de niveau de service inscrites dans ce contrat. Pour ce qui est d'assurer l'indemnisation de nos membres, c'est une priorité pour l'AFPC.
Récemment, l'AFPC a déposé un grief de principe contre le Conseil du Trésor pour faire valoir qu'en ce qui concerne la mauvaise transition de l'administration du régime d'un assureur à l'autre, il n'a pas protégé les droits des membres à un régime de soins de santé fonctionnel, ce qui a eu des répercussions négatives sur les membres en situation de handicap et d'autres personnes ayant des identités qui se recoupent.
Dans le cadre de ce grief, nous demandons des dommages-intérêts généraux pour la douleur, la souffrance et le stress que cette transition a causés. Nous demandons une indemnisation en argent pour ceux qui ont subi des pertes financières en raison de la mauvaise transition, ainsi qu'une déclaration selon laquelle la mauvaise gestion de ce dossier a été contraire aux dispositions de la convention collective.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leur présence parmi nous aujourd'hui.
Cela fait un certain temps que nous avons eu notre première réunion sur cet enjeu, mais je suis contente d'y revenir et de vous poser quelques questions.
Nous avons appris, à la toute première réunion, qu'il n'est pas dans les habitudes de ces entreprises de traiter manuellement les inscriptions en cas de transfert de régime et que c'était, en fait, une exigence du gouvernement fédéral. Il s'agissait de profiter du transfert pour actualiser les données et d'utiliser la Canada Vie pour supprimer de la liste les personnes qui ne sont plus censées être admissibles aux prestations.
Étiez-vous au courant de cette exigence du gouvernement fédéral dans le cadre de ce transfert?
Je crois qu'il y a eu des discussions au sujet de l'adhésion préalable pour s'assurer que les participants sont des membres en bonne et due forme. De façon générale, je dirais que, tout comme le syndicat, nous ne nous y opposons pas. Nous pensons que c'est équitable.
Cela dit, il est évident que la méthode a été absolument lamentable. Le téléchargement de toutes ces données en même temps a provoqué un énorme goulot d'étranglement. Il semblerait également qu'un certain nombre de nos membres et retraités ont eu beaucoup de difficulté à s'y retrouver.
Nous n'avions rien demandé de tel. Et cela a évidemment entraîné des problèmes importants en cours de route.
:
N'est‑il pas extrêmement inquiétant pour vous, comme représentants de la fonction publique et membres de ce régime, que l'on ne vous ait donné aucun détail et que vous ne sachiez que ce qui a été publié dans les journaux à ce sujet?
Cela inquiète énormément certains membres du Comité — je vais parler de ce dont nous nous sommes occupés dernièrement —, étant donné que la vérificatrice générale et l'ombudsman de l'approvisionnement ont tous deux signalé que les exigences en matière de sécurité pour les entrepreneurs et les sous-traitants n'étaient pas respectées et qu'elles étaient parfois réduites, comme on l'a vu dans le cas d'ArriveCAN. Cela pourrait se reproduire dans d'autres ministères.
Je comprends bien ce que vous dites. Si cela a mené à des atteintes à la sécurité des données de petits groupes de Canadiens, quoique pas si petits, cela soulève de graves préoccupations quant à la sécurité des données recueillies. Il ne s'agit pas que d'ArriveCAN, mais aussi, compte tenu notamment du caractère confidentiel des renseignements, du fait que les données de vos membres ont peut-être été compromises et qu'on ne vous a pas dit exactement ce qui s'est passé.
N'est‑ce pas?
:
Merci, monsieur le président.
Bienvenue à vous deux.
Monsieur Sazant, vous avez commencé votre exposé en parlant des répercussions de ce transfert sur les membres de l'AFPC. Vous nous en avez parlé en détail. Je reconnais que ce n'était pas une période facile. De notre côté, nous sommes tout à fait déterminés — comme tous les membres du Comité et les députés de la Chambre, j'en suis sûr — à faire en sorte que ces problèmes soient réglés très rapidement. Nous reconnaissons qu'il y a eu des difficultés et que certaines d'entre elles ont pu bouleverser des vies. Il faut dire, reconnaître et faire savoir aux membres par votre entremise que nous le reconnaissons, que nous l'entendons et que nous sommes ici pour travailler en collaboration afin de nous assurer que...
C'est aussi une bonne chose que Mme Hart ait parlé du déroulement du processus visant à protéger l'intégrité des membres. Vous avez souligné les facteurs dont vous tenez compte dans l'évaluation des dommages-intérêts généraux et des indemnités financières et dans l'examen des conditions.
Monsieur Sazant, vous avez dit que ce régime n'avait pas été mis à jour depuis 2006. Dans votre exposé préliminaire, vous avez parlé de près de 70 nouvelles prestations et mises à jour.
Pourriez-vous me donner une idée générale du nombre de prestations accessibles aux membres de l'AFPC? Est‑ce de l'ordre de 100, de 500 ou de 1 000? Où se situe ce chiffre de 70? Cela représente‑t‑il 10 % des prestations? De quel ordre de grandeur sont ces prestations?
:
Il ne me reste que 30 secondes.
J'aimerais revenir là‑dessus. Si je comprends bien, vous nous dites que vous avez augmenté les montants. Est‑ce que, par exemple, la thérapie cognitive était couverte par le régime? Ou seulement la psychothérapie? Est‑ce que c'était l'aide psychologique ou d'autres thérapies que je viens d'énumérer?
Je crois qu'il y a aussi un élargissement des types de services, surtout en matière de santé mentale. Cela a également pris de l'ampleur, alors que ce n'était pas le cas auparavant.
:
Nous avons effectivement porté une attention particulière aux témoignages que nous avons entendus à la dernière réunion du Comité.
Les représentants de l'employeur se disent, en effet, préoccupés, mais ce qui nous intéresse n'est pas tant ce qu'ils disent que ce qu'ils font. Il y a eu des améliorations, oui, mais il reste encore énormément de chemin à parcourir.
Il faudra évidemment que nos membres soient indemnisés à la fin de ce processus — je parle de ceux qui ont subi des conséquences sur leur santé ou des conséquences financières. On n'est pas dans la théorie ici. Nous sommes encore en train de... Tout récemment, j'ai parlé à un membre qui est en dette de plus de 8 000 $ sur sa carte de crédit parce qu'il n'a aucun moyen d'être remboursé.
:
Merci, monsieur le président.
Je vais adresser mes questions à Mme Hart, avocate générale de l'Alliance de la fonction publique du Canada.
Merci d'être parmi nous.
Depuis huit ans, le, nombre de fonctionnaires et les dépenses d'externalisation ont fortement augmenté. On s'attendrait à un rapport en quelque sorte inversement proportionnel entre les deux. S'il y a plus de capacité dans la fonction publique, on devrait avoir moins besoin de sous-traitance, et, inversement, si la fonction publique est réduite, on pourrait avoir besoin de plus de sous-traitance. Bizarrement, on observe une croissance des deux. On élargit la fonction publique et on confie plus de travail à l'entreprise.
Comme vous le savez, notre comité s'est penché sur le scandale d'ArriveCAN, qui semble démontrer que non seulement nous faisons appel à des sous-traitants, mais que nous sous-traitons le processus de sous-traitance. GC Strategies n'a pas été embauchée pour faire le travail; nous avons externalisé le processus de sous-traitance. Cela me semble particulièrement bizarre. On serait enclin à penser que, si la fonction publique ne peut pas se charger de certaines tâches à l'interne, elle devrait au moins pouvoir identifier directement les personnes qui peuvent faire le travail et sous-traiter directement au lieu de multiplier les niveaux de sous-traitance.
J'aimerais savoir si l'AFPC a fait des démarches auprès des hauts fonctionnaires ou directement auprès des ministres à ce sujet. Quel genre de conversations avez-vous eues avec les ministres à ce sujet et que vous a‑t‑on répondu?
Je crois que le Comité s'intéresse beaucoup au point de vue de l'AFPC à cet égard. Si vous avez d'autres réflexions à partager, n'hésitez pas à nous les communiquer par écrit.
Nous nous occupons de différents aspects du scandale ArriveCAN. Il y a, bien sûr, les dossiers manquants et les procédures truquées, mais il y a aussi la question de savoir comment le gouvernement permet que tant d'argent soit dépensé à l'extérieur et à l'intérieur du gouvernement.
J'aimerais vous poser une question sur la crainte de représailles contre les fonctionnaires à la suite de témoignages entendus par le Comité. Dans un certain cas, deux hauts fonctionnaires ont comparu devant le Comité et, en réponse à nos questions, ont livré un témoignage critiquant les personnes dont ils relevaient. On les a informés aussitôt après qu'ils faisaient l'objet d'une enquête. Ils ont ensuite été suspendus sans solde en cours d'enquête. Est‑ce que cela arrive plus ou moins rarement? Que pensez-vous de cette suite d'événements suspecte?
:
Merci, monsieur le président.
Merci beaucoup d'être parmi nous aujourd'hui et de nous apporter vos lumières. Les difficultés auxquelles se sont heurtés nos travailleurs du secteur public et nos retraités pendant la transition sont inadmissibles, mais nous sommes heureux de voir qu'on a un peu progressé dans l'atténuation de ces difficultés.
Vous avez dit qu'il s'agissait de la mise à jour la plus importante du RSSFP depuis 2006, avec plus de 70 changements obtenus de haute lutte. Je voudrais en savoir plus sur un en particulier. Dans les communications que j'ai lues et entendues, on disait que c'était une victoire importante pour la communauté LGBTQS. Certains de ces changements portaient précisément sur la couverture des soins d'affirmation de genre.
Pourriez-vous nous parler de ces changements et nous dire pourquoi ils étaient si importants pour vos membres?
Les honoraires professionnels des pharmaciens étaient auparavant illimités. Cela a été changé grâce aux négociations. C'est l'employeur qui a insisté. C'est lui qui a proposé de réduire les honoraires professionnels des pharmaciens.
Notre objectif, dans le contexte général des négociations, a toujours été d'améliorer le plus possible les prestations de nos membres. Mais cela suppose, comme toujours, des concessions mutuelles. Cette mesure est une disposition à laquelle l'employeur tenait beaucoup. Et cela fait donc partie de l'entente finale.
:
Pour bon nombre des changements apportés à la couverture, des demandes doivent être présentées pour assurer le respect des exigences du régime.
Nous avons eu des conversations constantes au sujet de différents aspects du régime pour lesquels la Canada Vie pourrait avoir besoin de renseignements différents par rapport à la Sun Life. Bien sûr, certaines d'entre elles ont trait aux changements négociés dans le régime, mais pour ce qui est d'autres dispositions, on nous dit que la documentation exigée par la Canada Vie est différente de celle qui était exigée par la Sun Life, et cela nous préoccupe beaucoup.
Encore une fois, je pense que nous entrons dans les détails de certains des problèmes dont il a été question. Nous communiquons constamment, et lorsque nos membres nous mentionnent quoi que ce soit à ce sujet, nous soulevons des questions. Nous nous assurons de faire tout ce que nous pouvons pour les aider à obtenir la couverture à laquelle ils ont droit.
Je vais vous donner une idée des problèmes que cause MSH International. Je viens de recevoir un courriel d'un homme qui est à l'étranger, qui n'a pas reçu de réponse concernant ses réclamations s'élevant à quelques milliers de dollars, qui doit en déposer d'autres et qui ne sait même pas si celles qu'il a envoyées ont déjà été vues ou reçues. Ça vous donne une idée de tout le stress que ça engendre.
Comme il me reste moins d'une minute, j'aimerais déposer le texte d'une motion dont nous pourrons discuter plus tard. Elle est la suivante:
Le Comité demande à la Vérificatrice Générale du Canada (VG)
i. De faire l'analyse du contrat qui lie le gouvernement du Canada à la compagnie d'assurance Canada Vie en lien avec le Régime des Soins de Santé de la Fonction Publique (RSSFP);
ii. De faire la comparaison entre les services qui étaient offerts par la Sun Life du Canada et ceux de Canada Vie;
iii. De faire rapport au comité dans les meilleurs délais.
La motion devrait vous avoir été distribuée. Si elle ne l'est pas, elle le sera sous peu. Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je prends note des observations de M. Sousa sur l'assurance-médicaments universelle, dont je me réjouis. Je suis ravi que nous ayons réussi à forcer son parti à soumettre à son corps défendant un projet de loi à la Chambre cette semaine. Ce sera un gain énorme pour tous les Canadiens, et nous allons continuer d'exercer des pressions jusqu'à ce que cette loi soit adoptée pour que les Canadiens puissent avoir accès aux avantages dont nous parlons aujourd'hui.
Je n'ai que deux minutes et demie. Je ne me laisserai pas interrompre, mais je tiens à souligner que les trois cas dont on nous a fait part aujourd'hui au sujet de membres de l'AFPC qui ont vécu des situations très difficiles concernaient des médicaments qui leur sont nécessaires pour vivre en santé.
Ma question à ce sujet est la suivante: qu'est‑ce que le gouvernement devrait apprendre de cette expérience avec la Canada Vie alors qu'il se dirige, espérons‑le, vers la mise en œuvre rapide d'un régime universel d'assurance-médicaments au Canada? Que devrait‑il retenir des problèmes qui se sont posés avec cette entreprise?
:
Je pense que c'est très bien de s'assurer que tout est prêt pour le processus d'inscription et la mise en œuvre des services dans le cadre d'un régime public.
Dans ses remarques précédentes, M. Sousa a indiqué que le gouvernement s'efforce d'améliorer les choses, et vous avez reconnu que certaines améliorations se sont produites au cours des derniers mois. Cependant, cela ne répond pas nécessairement à la première question que vous avez soulevée, c'est‑à‑dire comment indemniser les gens qui ont été lésés par la façon dont la Canada Vie traite leurs cas et leurs demandes.
Est‑ce que cela demeure un élément de premier plan dans votre esprit, malgré les améliorations que nous avons constatées?
:
C'est très intéressant.
Nous avons souvent entendu les excuses du gouvernement au sujet de la non-divulgation de documents, et nous éprouvons la même frustration de voir que des renseignements importants ne sont pas divulgués. Ils ont refusé de divulguer les contrats relatifs aux véhicules électriques, même s'ils prétendent qu'ils sont extraordinaires pour les Canadiens. Ils ont retenu des documents dans tous les ministères au sujet de notre étude de McKinsey, et ils sont accusés de retenir des renseignements au sujet de notre étude d'ArriveCAN.
Je vais vous demander si, à tout le moins, on vous a communiqué les mesures que le gouvernement fédéral a prises jusqu'à maintenant pour s'assurer au moins que la Canada Vie respecte son contrat.
:
Vous mettez ma mémoire à l'épreuve.
Nous avons eu de nombreuses discussions au cours des trois dernières années, pendant lesquelles un certain nombre de questions ont été abordées avant le changement de fournisseur. Cela comprenait des négociations qui, du début à la fin, ont duré plus de deux ans, je crois.
Je suis sûr qu'il a été question à un moment donné d'un processus d'inscription préalable. Je ne dirai pas que nous n'avons pas été consultés, mais je dirai aussi très clairement que ce n'est pas quelque chose qui est très présent dans mon esprit.
:
Merci, monsieur le président.
Mes questions d'aujourd'hui portent sur la couverture des travailleurs qui vivent avec le diabète de type 1 et de type 2 et le diabète gestationnel.
Monsieur le président, j'aimerais poser une question à M. Sazant au sujet des moniteurs de glucose en continu. Plus précisément, nous savons qu'il y a une nouvelle couverture pour les travailleurs atteints de diabète de type 1.
Pouvez-vous m'éclairer sur le nombre de travailleurs atteints de diabète de type 1 qui profitent maintenant de cette couverture et comment cela les aide.
:
Merci beaucoup de la question.
En ce qui concerne la couverture du diabète, plusieurs changements ont été apportés au régime. Dans certains cas, il y a eu des améliorations importantes, mais des plafonds ont été imposés par l'employeur, ce qui n'était pas le cas auparavant.
Je n'ai certainement pas le nombre exact de membres qui vivent avec le diabète de type 1, mais nous avons négocié un certain nombre d'améliorations de la couverture du diabète. Nous sommes certainement satisfaits de cela, car il est évident que les choses ont beaucoup changé pour les membres atteints de diabète, compte tenu des différents types de produits qui existent maintenant.
Chers collègues, la période prévue pour cette étude est terminée.
Madame Hart et monsieur Sazant, je vous remercie d'avoir comparu. Vous avez été d'excellents témoins.
Chers collègues, je vais suspendre la séance quelques instants pour permettre aux témoins de quitter la salle. Nous pouvons faire une très brève pause, et nous reprendrons dans peut-être cinq minutes.
J'ai ici une motion portant production de documents. On dirait que je n'en ai pas assez à lire. Je vais vous la lire pour vous rafraîchir la mémoire. Les interprètes en ont la traduction, et vous avez également reçu le texte de la motion par courriel il y a quelques instants. La voici:
Que, conformément à l'article 108(1)du Règlement, le Comité ordonne au gouvernement et à Services publics et approvisionnement Canada (SPAC) de produire, dans les deux langues officielles, une copie de tous les contrats, communications, notes de services, appels d'offre et soumissions de propositions avec GC Strategies en lien avec l'application Alerte COVID ainsi que toutes communications gouvernementales ou à l'interne en provenance de toutes instances gouvernementales ou ministères en lien avec l'application Alerte COVID, ce, au plus tard le 15 mars 2024, pour autant que ces documents soient exempts de toutes expurgations.
Alerte COVID est une autre application qui a été développée durant la pandémie de la COVID‑19. Elle était censée nous indiquer si des gens autour de nous avaient la COVID‑19, ce qui impliquait un partage d'informations personnelles. Elle a plus ou moins bien fonctionné, et je dirais plutôt « moins » que « plus ». Elle était assez mauvaise.
En décembre 2020, GC Stratégies a reçu une part du contrat, qui ne lui avait pourtant pas été attribué au départ. On a inséré cette compagnie dans le contrat. J'aimerais pouvoir me faire une tête sur la façon dont ça a pu se passer. Comment de simples consultants ont-ils pu s'infiltrer dans un contrat existant? Cette fois-ci, ces personnes ont-elles réussi à donner des services à la hauteur de ce qu'elles avaient présenté dans leur soumission, ou ont-elles encore travaillé sur des CV et soumis des noms pour finalement fournir d'autres ressources que celles promises au départ?
Par ailleurs, GC Strategies est dirigée par Kristian Firth et Darren Anthony, qui étaient aussi propriétaires de Coredal Systems Consulting Inc., et j'aurai une autre motion portant production de documents à présenter au sujet de cette compagnie. Pour l'instant, par contre, je propose que nous commencions à parler de la motion que je viens de déposer.
Je comprends tout à fait mon collègue et son désir de faire en sorte que nous ne soyons pas submergés par une quantité phénoménale de communications. Néanmoins, c'est par les éléments connexes à un contrat qu'on a réussi à avoir des détails sur l'application Alerte COVID. Je parle notamment des rendez-vous au restaurant ou des bouteilles de whisky. Ce n'est rien de majeur, mais, lorsqu'on est capable d'avoir l'ensemble du portrait, on est capable de voir le contexte et de mieux comprendre.
C'est pour cette raison que je demandais à avoir l'ensemble des documents qui sont liés à l'application Alerte COVID. C'est pour connaître l'ensemble du contexte. Le fait de n'avoir que le contrat ne nous donne pas le contexte qui explique comment les deux consultants ont réussi à s'insérer dans un contrat qui était déjà en cours.
:
Je comprends tout à fait le point de vue de Mme Vignola. C'est parfaitement juste.
Je crains que ceux qui devront produire cette documentation ne soient submergés. Pour l'instant, nous nous intéressons aux contrats. Franchissons cette première étape. Voyons le contenu des contrats, car c'est l'objet de notre étude, et décidons ensuite ce qu'il faut faire avant d'engorger le système par une demande qui va exiger, comme Mme Vignola l'a dit, une quantité phénoménale de documents. Les contrats nous donneront une base à partir de laquelle travailler. C'est la première étape.
Nous souhaitons que la motion soit adoptée. Elle est excellente et constitue une étape nécessaire. Cela dit, il nous faut aussi être judicieux et responsables dans notre demande de documents. Les seuls contrats constituent une excellente première étape.
:
Je comprends que l'enjeu, c'est la volonté d'obtenir le maximum d'information pour voir comment on en est arrivé à certains de ces contrats. C'est tout à fait normal, et c'est pourquoi le Comité étudie la question depuis un certain temps. Par ailleurs, certains, dont le président lui-même, s'inquiètent du volume de traduction, de documentation et d'information en cause. Revenir à la charge et demander davantage d'information, étant donné que nous en avons déjà beaucoup, sans que nous ayons pu circonscrire ce que nous souhaitons obtenir...
Je ne veux pas que nous nous enlisions dans les détails d'une affaire qui est déjà au centre des enquêtes d'un certain nombre d'entités, car nous avons déjà pris des mesures pour obtenir de l'information. Fournir tous les documents et toutes les communications provenant d'un certain nombre de ministères qui peuvent ou non être liés à cette affaire — même si nous tendons à croire qu'ils le sont —, c'est une tâche redoutable. Nous avons déjà fait des demandes à l'interne.
Cette demande a une portée extrêmement vaste. Il nous faudrait la circonscrire. Voilà pourquoi certains des amendements proposés par mon collègue me semblent justifiés. Il faut nous en tenir strictement à la question à l'étude et aller au fond des choses pour comprendre comment nous en sommes arrivés là.
Il s'agit d'un seul amendement. Nous en aurons probablement un autre. Je propose que nous adoptions l'amendement et que nous nous mettions au travail pour tirer le maximum de l'information que nous avons demandé à la fonction publique de nous communiquer.
Merci.
:
Il s'agit de fixer la date au 1
er mars...
Je conçois bien les préoccupations de Mme Vignola, mais je comprends aussi ce que vous dites au sujet du nombre de documents à produire d'ici le 15; nous risquons de ne pas les obtenir dans les délais. Nous pourrions peut-être demander les contrats, les appels d'offres et les soumissions, en devançant peut-être le délai — car le volume de la documentation serait bien moindre — quitte à promettre de réexaminer immédiatement la motion à notre retour si Mme Vignola a besoin d'en savoir plus sur le contexte.
Au lieu de demander les communications, les notes de service, etc., nous nous en tiendrions aux contrats, appels d'offres et soumissions.
La discussion est ouverte. C'est tout ce que je propose.
Monsieur Bachrach, à vous la parole.
:
Monsieur le président, je comprends que nous cherchons un compromis. Nous avons montré au cours de séances antérieures, notamment la semaine dernière, que nous savons tous bien travailler ensemble et que nous arrivons à trouver une issue.
Dans ce cas‑ci, s'il s'agit de toutes les communications internes et de toutes les notes de service, je crains que nous ne mobilisions du personnel et des ressources pour, en somme, lancer une recherche à l'aveuglette chaque fois que le mot « alerte » surgit. Cela pourrait... Nous avons demandé la production de documents. Le Comité a demandé la production de documents de centaines de milliers de pages pour des études antérieures.
Pour notre part, nous avons accepté dans une large mesure cette production de documents, mais je considère ce qu'elle a donné par rapport aux ressources et effectifs que nous avons mobilisés. Le rapport coûts-avantages n'est pas évident. Le coût est énorme. Encore une fois, ce sont des centaines de milliers de documents que nous avons déjà demandés et qui sont en voie d'être produits, traduits, envoyés et distribués aux membres du Comité.
Ma préoccupation est assez simple. Nous sommes d'accord sur l'intention que traduit la motion initiale. Nous voulons examiner l'application d'alerte, surtout en ce qui a trait à GC Strategies. Il est logique d'examiner les contrats et — comme le président l'a proposé — les demandes de propositions, mais nous allons ici envisager d'affecter des ressources et du personnel précieux à une enquête à l'aveuglette. C'est ce qui m'inquiète.
Nous devons être judicieux. C'est indissociable de notre rôle. Nous devons être judicieux. Si nous trouvons quelque chose qui cloche dans les contrats ou dans les demandes de propositions et nous oblige ou nous incite à demander des renseignements supplémentaires, à la bonne heure, mais tout demander en même temps dès le départ... L'analyse coûts-avantages n'est pas favorable. Cette demande exerce une pression et un stress incroyables sur des ressources déjà très sollicitées, en tension et épuisées.
Nous n'avons pas demandé que quelques pages. Nous avons littéralement demandé la communication de centaines de milliers de documents au Comité.
Je demande à ma collègue — qui a été très raisonnable, pragmatique et patiente, dois‑je ajouter, au sujet des motions déjà présentées — de travailler avec nous. Nous sommes saisis d'une motion que nous pourrions tous appuyer. Il est toujours merveilleux d'obtenir un appui unanime. Présentons une motion plus précise et plus équilibrée, une motion qui ne ferme pas la porte à la production de documents supplémentaires si la motion plus précise, plus chirurgicale fait ressortir la nécessité d'en obtenir davantage.
Nous n'excluons pas une motion de production élargie, mais soyons précis, soyons responsables, soyons pragmatiques et, espérons‑le, adoptons cette motion à l'unanimité, parce que nous pensons que la motion part d'une bonne intention.
Mme Vignola a essayé de se prêter à la recherche d'un compromis, mais fondamentalement, je ne pense pas que les députés libéraux d'en face soient tellement intéressés par un compromis. Ils proposent d'amender une motion de production de documents pour qu'elle n'ordonne pas la production des documents nécessaires pour répondre aux questions fondamentales.
Comme les députés d'en face ne semblent pas souhaiter parvenir à un compromis, nous devrions tout simplement adopter la motion initiale de Mme Vignola. Cette motion est excellente. Nous l'appuyons. Faisons donc ce que souhaite la majorité des membres du Comité.
Voyons la situation d'ensemble, monsieur le président. Au moment où nous examinons le scandale ArriveCAN, les libéraux sont très inquiets des ressources nécessaires pour produire les documents demandés par un comité parlementaire, ce qui est minime, mais ils ne semblent pas du tout préoccupés par l'utilisation des ressources engouffrées dans ce scandale. Soixante millions de dollars dépensés pour une application, ce n'est pas un problème, selon eux, mais le fait que nous essayions d'obtenir les documents qui permettraient à un comité parlementaire d'enquêter là‑dessus présente soudain un problème de ressources. Voilà ce qui se passe. Le gouvernement libéral veut camoufler des renseignements. La majorité des membres du Comité souhaite adopter la motion. Adoptons‑la telle quelle.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je le répète, nous sommes à la recherche d'un juste équilibre. Contrairement à ce que M. Genuis a prétendu, nous avons toujours été de bons partenaires, qu'il s'agisse de l'application ArriveCAN, de l'étude de ce matin sur la Canada Vie ou de la question dont nous sommes saisis. Nous avons été de bons partenaires. Nous cherchons toujours à aller de l'avant et, s'il faut exiger la production de documents, nous sommes d'accord. S'il faut convoquer des témoins, nous sommes d'accord. Nous avons toujours été de bons partenaires. Nous l'avons montré. Nous essayons d'agir de façon responsable et de trouver un équilibre en tenant compte du stress et de la pression auxquels sont soumis les ressources et les traducteurs.
Cela dit, après réflexion, je crois que nous pouvons accepter le compromis de Mme Vignola. Il limite la portée très générale de la motion originale et rend la motion beaucoup plus précise. Nous voulons trouver une façon de passer de mon amendement à ce que Mme Vignola a proposé.
Serait‑il possible de lire à haute voix le texte que nous cherchons à établir et de travailler ensuite avec le président et la greffière pour trouver une solution? Cela vous convient?
:
J'essaie d'en arriver là, et je me demande si Mme Vignola serait d'accord.
La motion se lirait ainsi: « Que, conformément à l’article 108(1) du Règlement, le Comité ordonne au gouvernement et à Services publics et approvisionnement Canada (SPAC) et à Santé Canada de produire, dans les deux langues officielles, une copie de tous les contrats, communications, notes de services, appels d’offres et soumissions de propositions avec GC Strategies en lien avec l’application Alerte COVID, ce, au plus tard le 15 mars 2024, pour autant que ces documents soient exempts de toutes expurgations. »
Ce texte permet de faire ce que nous essayons de faire ici, c'est-à-dire de restreindre un peu la portée de la motion initiale, qui était très vaste, de mettre l'accent sur SPAC et Santé Canada et de resserrer un peu l'objet de la motion.
Est‑ce logique?
:
Il a été rejeté. Vous retirez l'amendement.
Avons-nous le consentement unanime?
Des députés: D'accord.
(L'amendement est retiré.)
Le président: Pouvons-nous présumer que le député a lu son nouvel amendement?
Je vais demander à la greffière de le relire une dernière fois pour m'assurer que nous savons tous à quoi nous en tenir sur l'amendement de M. Kusmierczyk.
Merci de ce compromis, monsieur.
:
Merci beaucoup, chers collègues.
Avant de lever la séance, un mot du Budget supplémentaire des dépenses (C). Comme je suis un mordu des prévisions budgétaires, j'essaie d'en inscrire l'étude au programme. Nous avons envoyé des invitations aux ministres. Comme toujours, nous allons nous adapter à leur horaire. La secrétaire du Conseil du Trésor n'est pas disponible mercredi. Nous essayons de faire comparaître les représentants de Services publics et Approvisionnement Canada mercredi. Sinon, nous avons les 18 et 20 mars. Nous allons essayer de trouver une solution.
Nous avons envoyé une première invitation pour amorcer l'étude avec Postes Canada. Nous attendons une réponse pour prévoir un créneau. Nous allons envoyer très bientôt des invitations pour obtenir des témoignages sur la simplification des formalités administratives.
Si tout le monde me laisse la latitude voulue pour les travaux de la dernière semaine de mars et les deux premières d'avril, nous pourrons entendre le témoignage des ministres au sujet des prévisions budgétaires. Habituellement, le directeur parlementaire du budget...
Des voix: Non, c'est...
Le président: Désolé. C'est du 18 au 22 mars que nous siégeons. Mes excuses.
Nous avons l'intention d'entendre le directeur parlementaire du budget pendant une heure, comme d'habitude, et les ministres et leurs collaborateurs pendant la deuxième heure. Lorsque nous aurons fixé une date pour le président de Postes Canada, sa comparution amorcera la séance. Nous commencerions aussi l'étude des formalités administratives et tâcherons de la caser.
Nous ne connaissons pas la date du dernier jour désigné, mais, comme nous avons l'habitude de le faire, nous convoquerons les ministres pour discuter de leurs prévisions budgétaires, même après le dernier jour désigné. Nous allons trouver une solution si tout le monde est d'accord.
Madame Vignola, avez-vous levé la main?
:
Si vous pouvez travailler de votre côté à la comparution des ministres, nous partirons de là.
Chers collègues, merci beaucoup. Je vous sais gré de votre collaboration. Ce fut une excellente séance. Nous avons entendu de merveilleux témoins.
Je tiens à remercier la greffière suppléante d'avoir remplacé nos deux autres greffiers, qui sont tous deux malades. Merci beaucoup, madame Vohl.
Bien sûr, merci à nos précieux interprètes et analystes. Merci à tous.
La séance est levée.