:
Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 18e réunion du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires de la Chambre des communes.
Aujourd'hui, nous allons poursuivre notre étude sur la Stratégie nationale de construction navale. Nous discuterons également des travaux du Comité pendant les 60 dernières minutes de la réunion. Heureusement, bien que nous ayons été un peu retardés au départ, nous avons une certaine marge de manœuvre dans notre deuxième heure.
Conformément à l'ordre de la Chambre du 25 novembre 2021, la réunion d'aujourd'hui se déroule en format hybride. Les membres du Comité assistent à la réunion sur place ou par l'intermédiaire de l'application Zoom.
En ce qui concerne la liste des intervenants, le greffier du Comité et moi-même ferons de notre mieux pour maintenir un ordre de parole unique pour l'ensemble des membres, qu'ils participent virtuellement ou en personne. J'aimerais profiter de l'occasion pour rappeler à tous les participants qu'il est interdit de faire des captures d'écran ou de prendre des photos de leur écran.
Compte tenu de la pandémie et à la lumière des recommandations des autorités sanitaires ainsi que de la directive du Bureau de régie interne du 19 octobre 2021, il est recommandé à tous ceux qui assistent à la réunion en personne de prendre les mesures suivantes afin d’assurer la santé et la sécurité de chacun.
Toute personne présentant des symptômes doit participer à la réunion sur Zoom et se garder de le faire en personne. Chacun doit observer la distanciation physique de deux mètres, qu'il soit assis ou debout. Chacun doit porter un masque non médical lorsqu'il circule dans la salle. Il est recommandé avec la plus grande insistance possible que les membres portent leur masque à tout moment, y compris lorsqu'ils sont assis. Des masques non médicaux, qui offrent une meilleure clarté d'expression que les masques en tissu, sont disponibles dans la salle.
Toutes les personnes présentes doivent se laver les mains en utilisant le désinfectant pour les mains qui se trouve à l'entrée de la salle. Les salles de comité sont nettoyées avant et après chaque réunion, mais il est de bon conseil — et nous vous encourageons à le faire — de nettoyer les surfaces telles que le bureau, la chaise et le microphone avec les lingettes désinfectantes fournies lorsque vous quittez votre siège ou que vous prenez place. En tant que président, je veillerai à ce que ces mesures soient appliquées pendant toute la durée de la réunion. Je remercie d'avance les membres de leur coopération.
Sur ce, j'aimerais souhaiter la bienvenue à nos témoins, M. Mitchell et M. Bureaux. Messieurs, je vous remercie d'être ici aujourd'hui.
Je vous rappelle que des copies des présentations que vous nous avez fournies seront remises à tous les membres du Comité pour qu'ils y aient accès.
Monsieur Bureaux, êtes-vous disposé à nous livrer votre déclaration liminaire? Allez‑y, je vous prie.
Monsieur le président, merci.
[Français]
Bonjour.
[Traduction]
Comme on l'a mentionné, je m'appelle Don Bureaux et j'ai l'honneur d'être le président du Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse. Je vous salue de la belle vallée de l'Annapolis, ici en Nouvelle-Écosse.
C'était une journée très spéciale en octobre 2011, lorsque tous les Néo-Écossais ont célébré collectivement l'attribution à Irving Shipbuilding d'un contrat de plusieurs millions de dollars pour la construction de navires de combat pour le gouvernement fédéral. L’intérêt de faire partie de ce projet était immense et l’excitation de retrouver notre place au pays en tant que province de construction navale a suscité un sentiment de fierté sans précédent.
Je suis devenu président du Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse la même année. Établissement d'enseignement panprovincial, nous sommes le seul collège de la Nouvelle-Écosse qui est financé par l'État. Notre mandat est d'aider à former de la main-d'œuvre pour notre province et nous avons pour ce faire 17 lieux d'enseignement.
Depuis mon entrée en fonction, nous avons travaillé très fort et avec grande fierté en collaboration avec l'entreprise Irving Shipbuilding, qui s'est montrée très enthousiaste à l'idée de jeter les bases de cet énorme projet. Une partie de sa soumission était une proposition de valeur qui incluait le travail que nous avons fait en partenariat avec elle pour étoffer les compétences et le dynamisme de son effectif en assurant la mobilisation de tous.
Comme coup d'envoi de ce partenariat positif, nous avons signé un protocole d'entente avec Irving pour assurer la mise en place d'un centre d'excellence. L’une des principales initiatives issues du centre a été nos programmes Pathways. L'objectif était d'ouvrir les portes aux personnes traditionnellement sous-représentées dans l'industrie de la construction navale, nommément les femmes, les Néo-Écossais d'origine africaine, les Autochtones, les personnes handicapées et les Néo-Canadiens en phase d'apprentissage.
Le soutien de nos collectivités a été un élément essentiel du succès de nos diplômés. Des partenaires comme l'East Preston Empowerment Academy, la Mi'kmaw Native Friendship Society et Women Unlimited ont apporté un soutien à l'intégration inestimable et soutenu aux apprenants tout au long de leur parcours.
Un certain nombre de personnes ont obtenu leur diplôme dans le cadre de ce programme, et la majorité d'entre elles ont effectué des stages, bénéficié d’un mentorat et trouvé un emploi sur le chantier naval.
L'une des clés du succès du programme a été les conseils et les enseignements culturels sans précédent que nos partenaires communautaires ont prodigués aux étudiants, tant au collège que sur le chantier. S'est ajouté à cela un programme de préparation de 14 semaines appuyé d'importantes composantes culturelles, qui a permis de constituer une communauté solidaire d'apprenants fondée sur le partage d'expériences culturelles. Le Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse et Irving continuent de travailler avec leurs partenaires — qui comprennent les gouvernements provincial et fédéral, les syndicats, les associations industrielles et notre agence locale d'apprentissage — afin de bonifier les possibilités de perfectionnement, notamment les bourses d'études.
Grâce à son équipe de formation personnalisée, le collège a également contribué à la formation et à la mise à niveau des compétences de centaines de personnes. L'équipe continue d'ailleurs de mettre au point des mesures de soutien à la formation pour aider à affiner les compétences de ceux qui construisent les navires du Canada. Parallèlement au travail du centre, le collège, avec Irving, s'est efforcé d'améliorer ses infrastructures afin de répondre aux besoins croissants. Il a notamment ouvert un nouveau centre d’apprentissage communautaire à Amherst, qui offre de nouveaux programmes, deux nouveaux laboratoires pour les métiers du métal à nos campus de la région métropolitaine de Halifax et du Cap-Breton, un nouveau laboratoire pour les métiers de la tuyauterie à notre campus de Halifax, ainsi qu'un nouveau laboratoire et de nouveaux programmes à notre campus de Kentville.
J'ai soumis un document d'information plus détaillé, mais les faits et les chiffres ne rendent pas compte de l'ampleur des dividendes du projet. Les mots et les transformations personnelles de nos diplômés en disent tellement plus.
Par exemple, Antonia Wareham, l'une de nos premières diplômées, qui est maintenant mentore pour ceux qui ont suivi le programme, a déclaré: « Je suis incroyablement fière. Le programme Pathways aide à diversifier l'industrie et améliore ses chances de réussir sans anicroche. » Sattina Dabb a déclaré: « Je suis maintenant une femme de métier. Je peux être un modèle pour mes enfants, en particulier pour ma fille. » Enfin, Brad Paul a dit ceci: « Je voulais une carrière qui allait me permettre de m'épanouir, certes, mais surtout, je voulais pouvoir donner à ma fille les possibilités que je n'ai pas eues. »
La mission de notre collège est simple. Il s'agit d'édifier l'économie et la qualité de vie de la Nouvelle-Écosse par l'éducation et l'innovation, un apprenant à la fois. Notre partenariat avec Irving pour soutenir ce travail stratégique s'inscrit parfaitement dans cette mission. Les transformations que ce partenariat a favorisées chez des personnes comme Antonia, Sattina et Brad témoignent des effets d'entraînement inestimables qui découlent de la proposition de valeur de ce contrat.
Ce qui a commencé il y a dix ans comme un avantage économique majeur pour notre région — et qu'un observateur a appelé un « dividende de l'optimisme » — a pris une importance encore plus grande avec l'augmentation de l'activité mondiale. Pour nous tous, cette dynamique a cristallisé l'importance d'investir dans la constitution d'une main-d'œuvre qualifiée capable de remplir ce contrat national.
Monsieur le président, membres du Comité, en conclusion, je vous remercie de m'avoir donné l'honneur de m'adresser à vous au nom du Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse. Je serai heureux de répondre à vos questions.
[Français]
:
En examinant les témoignages présentés devant ce comité, je constate que beaucoup ont souligné le côté difficile de l'approvisionnement en matière de défense. Aucun autre domaine ne présente ce degré de difficulté, lequel a presque causé l'élimination d'une capacité des Forces armées canadiennes, faute de décision. Le cas des sous-marins a été et est toujours un exemple patent de cela.
À moins que le gouvernement n'annonce explicitement que les sous-marins seront remplacés lors de la prochaine mise à jour de notre politique de défense, il est très probable que la classe actuelle de ces bâtiments sera la dernière. La perte des sous-marins rendra notre marine beaucoup moins performante dans un monde où le nombre de marines qui les exploitent va croissant et non le contraire.
L'actuelle stratégie nationale de construction navale ne prévoit pas le remplacement des sous-marins de la classe Victoria qu'exploite la Marine royale canadienne.
La politique Protection, Sécurité, Engagement ne s'engage qu'à les moderniser. Ce processus est déjà en cours, ce qui permettra aux quatre unités actuelles de continuer à fonctionner jusqu'en 2035 environ. À ce moment‑là, le plus vieux sous-marin de la flotte, le NCSM Chicoutimi, aura 52 ans. La poursuite des opérations à bord de ce dernier se fera donc dans des conditions très risquées.
L'année 2035 n'est que dans 13 ans. Des projets complexes d'acquisition de matériel de défense comme celui des chasseurs de prochaine génération et celui des navires de combat de surface canadiens sont en cours depuis deux décennies et ils n'ont pas encore permis de remplacer les systèmes vieillissants utilisés présentement. Si la prolongation de la durée de vie d'un navire de surface constitue un défi, dans le cas d'un sous-marin, elle met directement en danger l'équipage.
Dans les années 1990, le service sous-marinier du Canada a vécu une expérience de mort imminente en raison de l'indifférence politique à l'égard des conseils professionnels de la Marine. Cette indifférence s'est prolongée jusqu'à la dernière minute, avec un certain degré de marchandage pour une réduction de prix plus importante que ce qui avait déjà été négocié, des résultats finaux qui ont peut-être renforcé certains des problèmes que la Marine royale canadienne a eus pour rendre les sous-marins opérationnels. Il n'est pas tout à fait certain que le système politique restera indifférent à l'avenir du service sous-marinier du Canada, mais cette fois‑ci, il n'y aura pas d'option de vente au rabais pour le sauver, si tel était le cas.
Le récent accord AUKUS entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie met en évidence le rôle des sous-marins nucléaires. La Marine royale canadienne a toujours soutenu que les sous-marins nucléaires étaient préférables aux sous-marins conventionnels. Certains peuvent penser que c'est dû au fait que nos eaux arctiques sont glacées et que cela pose des difficultés aux sous-marins conventionnels qui doivent périodiquement faire surface. Toutefois, le temps de déplacement nécessaire pour qu'un sous-marin canadien puisse être mis à l'eau, que ce soit dans nos régions arctiques ou à l'étranger, incite à recommander l'option nucléaire, car de tels sous-marins peuvent se déplacer à grande vitesse sous l'eau indéfiniment.
Qu'il s'agisse de l'option conventionnelle ou nucléaire, si le Canada doit remplacer ses sous-marins, il devra prendre des décisions en ce sens très prochainement. La Marine a toujours présenté de solides raisons stratégiques pour que le Canada exploite ces systèmes.
Compte tenu de la complexité de leur conception et de leur construction, ainsi que de la particularité de nos propres exigences, nous devrons travailler en étroite collaboration avec une entreprise qui a fait ses preuves dans la construction de ces sous-marins. La plupart des systèmes disponibles sur le marché ne répondront pas d'office aux besoins de la Marine royale canadienne, et ce ne sont pas tous les pays qui construisent des sous-marins qui voudront nécessairement coopérer avec nous.
De plus, malgré les investissements faits dans le cadre de la Stratégie nationale de construction navale, les chantiers navals canadiens n'ont pas construit de sous-marins depuis la Première Guerre mondiale, et l'idée de recréer le capital industriel nécessaire pour reprendre ce créneau serait en soi une proposition très coûteuse, comme l'ont découvert les Australiens avec leur propre programme de sous-marins de classe Collins.
Heureusement, le contrat de soutien en service des sous-marins de la classe Victoria a permis le développement d'un écosystème industriel local qui permettra de prendre en charge et d'entretenir les sous-marins dont nous ferons l'acquisition. Bien que la classe Victoria ait été injustement calomniée par le tribunal de l'opinion publique et dans les médias, bon nombre des problèmes associés à cette classe peuvent être attribués à la manière dont ils ont été achetés et à l'état désastreux dans lequel le service sous-marinier s'est retrouvé à la fin des années 1990. Nous disposons d'un court laps de temps pour nous assurer que ces situations ne se répéteront pas.
Le gouvernement a annoncé que la politique Protection, Sécurité, Engagement l'ESS sera revue sous peu. Lors de cet examen, le Canada devrait opter pour le maintien de cette capacité. Plus la décision est reportée, plus il est probable que les sous-marins de la classe Victoria seront les derniers à être exploités par la Marine royale canadienne.
Voilà qui conclut ma déclaration. Je suis prêt à répondre à vos questions.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Bonjour, messieurs, je vous remercie d'être avec nous aujourd'hui.
Monsieur Mitchell, je pense que de plus en plus de gens commencent à comprendre que, sur le plan stratégique, il y a une menace qui vient du Nord, dans le secteur de l'Arctique. De plus, le Canada est un pays bordé de trois océans.
Vous faites de la formation, vous formez des officiers. Vous êtes donc en relation directe avec des militaires.
Selon les discussions que vous avez, êtes-vous capable de comprendre pourquoi personne, sur le plan politique, ne montre d'intérêt pour ce qui est d'activer rapidement l'acquisition du sous-marin?
Pourquoi y a-t-il une rupture entre les besoins opérationnels du Canada et les décisions politiques?
Messieurs, je vous remercie d'être avec nous aujourd'hui.
Le Canada est bordé de trois océans, et nous savons très bien que, sur le plan stratégique, il y a une menace qui vient de l'Arctique, du Nord, et que les Russes et les Chinois sont présents dans le secteur.
Monsieur Mitchell, vous êtes en relation avec des militaires, parce que vous participez à leur formation. Vous parlez beaucoup avec des militaires. D'un point de vue stratégique et militaire, il est évident que nous avons besoin du sous-marin.
Pourriez-vous m'expliquer pourquoi, sur le plan politique, il ne semble pas y avoir de volonté en ce sens? Quelle en serait la raison d'un point de vue politique?
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Je pense que, pour la plupart des Canadiens, toute capacité axée sur des opérations offensives est matière à controverse. Parce que nous sommes entourés de trois océans et que notre frontière sud est gardée par une superpuissance, la plupart des Canadiens croient en fait que nous vivons dans une communauté fermée. Pour la majorité des Canadiens, la sécurité est une préoccupation secondaire, et je crois que le système politique réagit en conséquence.
Souvent, on peine à dire exactement ce qui est la menace pour l'Arctique. Il y a des menaces qui passent par l'Arctique sous forme de missiles et peut-être sous forme de sous-marins, mais dans l'ensemble, notre Arctique est passablement en sécurité étant donné la difficulté d'y opérer.
Pour ce qui est de la menace des sous-marins, je pense qu'elle est largement hypothétique. Il y a assurément une possibilité que les Russes, les Chinois ou une autre nation — même l'un de nos alliés — soient en mesure de faire passer un sous-marin par là, mais la principale question est de savoir pourquoi ils le feraient. La portée des missiles balistiques lancés par sous-marin et des missiles de croisière hypersoniques que certains d'entre eux sont capables de lancer est telle qu'il n'est plus nécessaire d'envoyer un sous-marin dans nos eaux arctiques pour effectuer ces lancements, alors que ce n'était pas le cas dans les années 1960.
Je pense que la menace des sous-marins est hypothétique dans une vaste mesure. Il est possible qu'à l'avenir, le fait de passer par les eaux canadiennes puisse raccourcir le temps de déplacement pour certains trajets et qu'il y ait une volonté de procéder de la sorte. Il reste que ce serait une manœuvre délicate, étant donné le manque de renseignements sur l'hydrographie et l'océanographie de cette région, et la compréhension limitée de son profil abyssal. Le risque d'échouer votre sous-marin ou de heurter le côté d'un promontoire sous-marin ou d'une île serait assez important.
Cela dit, il y a plus de raisons de revendiquer des sous-marins que la simple question arctique. Il ne fait aucun doute qu'ils apportent des capacités énormes qui jouent un rôle dans la dissuasion stratégique, du point de vue du renseignement et en ce qui a trait au soutien des opérations de la flotte pour toute une série de fonctions différentes qu'un groupe opérationnel canadien pourrait entreprendre en cours de route ou aux fins d'entraînement avant un déploiement.
Toutes ces choses recommandent l'apport de sous-marins. Or, il est très difficile d'essayer d'expliquer cela au public canadien. Les aspects techniques et les niveaux de classification rendent la chose intrinsèquement ardue.
On ne doit pas nécessairement attendre que la population comprenne ces problèmes. Je pense que certaines décisions tactiques et stratégiques doivent tout simplement être prises par le gouvernement.
Dans notre comité, nous parlons beaucoup d'approvisionnement. L'objectif du Comité est aussi de déterminer des façons d'être efficaces et d'améliorer l'approvisionnement en matière de défense. Vous dites, dans le cas des sous-marins, que si le Canada décidait d'en acheter, il faudrait au minimum de 15 à 20 ans avant d'obtenir les premiers.
Pour le gouvernement du Canada, quelle serait la meilleure façon d'acquérir des sous-marins plus rapidement?
Devrions-nous acheter des sous-marins de l'étranger, quitte à en faire l'entretien ici, au Canada, pour profiter des retombées économiques?
Avez-vous une idée sur la façon dont cela pourrait se faire?
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Malheureusement, étant donné la complexité du système d'armes, il n'y a pas de solution simple en ce qui concerne l'acquisition de sous-marins.
Il existe de nombreux types de sous-marins, tant conventionnels que nucléaires, mais les options offertes par les chantiers navals allemands, français ou espagnols, et les programmes en cours de développement avec la Corée et le Japon ont été conçus pour répondre à des besoins locaux. Les sous-marins canadiens doivent être en mesure d'aller en mer et d'être déployés dans le monde entier, plutôt que de simplement opérer dans les régions littorales. C'est pourquoi de nombreuses conceptions européennes ne nous conviennent pas.
Nos sous-marins doivent avoir une longue endurance et être en mesure d'évoluer sans avoir accès à des installations de soutien. Tous ces éléments rendent la conception d'un sous-marin adapté aux besoins particuliers du Canada intrinsèquement difficile, et c'est pourquoi...
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci aux deux témoins d'être ici aujourd'hui. Je suis content de voir que les problèmes techniques de M. Mitchell ont été réglés.
Monsieur Bureaux, je vais commencer par vous.
Je pense que ce programme éducatif, le programme Pathways, et l'ensemble de votre programme visant à former des gens pour travailler dans nos chantiers navals sont phénoménaux. Je veux comprendre... Quel pourcentage de vos diplômés est placé chez Irving? Y a‑t‑il une entente avec Irving selon laquelle l'entreprise prendra tous ceux qui veulent y aller et y travailler, au moins pour un programme de stage, sinon pour un emploi?
Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste cette relation?
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C'est une excellente question et la réponse à cette question est très longue. Ce qui est formidable avec ce programme, c'est que nous changeons la donne pour l'industrie de la construction navale. Pendant trop longtemps, si vous étiez un jeune qui envisageait une carrière, la construction navale n'était pas une option viable et, à vrai dire, vos parents ne voyaient pas les choses autrement. Maintenant que nous avons cette durée — on parle d'un horizon de 30 ans — pendant laquelle les gens peuvent travailler dans le même domaine jusqu'à la retraite, la perspective n'est plus du tout la même pour le Canada atlantique.
Nous avons dû retourner dans le système scolaire public et changer notre façon de décrire ce que pouvait être une carrière dans la construction navale. Grâce à cela — les pics et les creux d'activité ayant été supprimés —, la situation sera beaucoup plus stable. Maintenant, nos jeunes pensent que c'est une carrière qu'ils aimeraient explorer. Et du reste, c'est une carrière qui ne se limite pas aux métiers, mais qui s'ouvre aussi sur la robotique, l'automatisation et l'aspect santé et sécurité. Présentement, même les étudiants qui étudient les jeux peuvent accéder à une carrière viable dans l'industrie de la construction navale.
Pour ce faire, il nous a fallu réapprendre et recalibrer ce que le secteur pouvait inclure.
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Oui, vous avez entièrement raison.
Monsieur Mitchell, je lis vos articles avec grand intérêt. Je vais vous demander une réponse succincte à cette question. Dans l'un de vos articles, vous dites qu'en matière de stratégie, la géographie compte. Vous dites que le Canada est isolé, ce qui a été une bénédiction, mais que cela pourrait devenir une malédiction si les États-Unis devenaient hostiles à nos intérêts et à nos valeurs.
Je présume que cette inquiétude est liée à l'isolationnisme, à l'attitude adoptée par l'administration Trump à l'égard de l'OTAN et des partenariats internationaux. Vous semblez dire que nous devrions nous méfier de cela et ne pas nous contenter de compter sur les États-Unis pour nous défendre. Est‑ce à cela que vous vouliez en venir?
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie, messieurs, d'être avec nous aujourd'hui.
Monsieur Bureaux, en tant qu'ancienne enseignante, je sais que les partenariats peuvent non seulement permettre de fournir à l'économie des travailleurs spécialisés dans des domaines où il manque de main-d'œuvre, mais aussi avoir un effet positif sur la persévérance scolaire des jeunes.
Avez-vous des données concernant l'effet du programme Pathways to Shipbuilding sur la persévérance des jeunes de moins de 18 ans et des décrocheurs?
Y en a-t-il beaucoup qui retournent à l'école grâce au partenariat que vous avez établi?
Avez-vous des chiffres sur les travailleurs qui n'aimaient pas leur emploi ou qui ne trouvaient pas de travail dans leur domaine et qui ont décidé de se recycler — excusez l'expression — grâce à Pathways to Shipbuilding?
Avez-vous des données sur ces trois éléments?
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Monsieur Johns, je vous remercie de cette excellente question.
Il y a différents écueils. Commençons par la question financière. Nous accordons une attention très particulière à nos droits de scolarité pour qu'ils soient aussi abordables que possible, mais les barrières financières existent quand même, alors nous voulons nous assurer de pouvoir offrir de l'aide financière pour défrayer les droits de scolarité.
Les réalités comme la garde d'enfants et l'apprentissage à distance représentent le deuxième type d'obstacles. Il est très difficile pour quelqu'un sans moyen de transport de se déplacer pour les cours. Il faut en être conscient. Nous devons nous pencher sérieusement sur l'accès à la technologie.
Un des obstacles est cependant systémique, monsieur Johns: près de 40 % de nos apprenants sont les premiers dans leurs familles à poursuivre des études postsecondaires, ce qui crée une nouvelle normes dans les familles. Comme vous pouvez l'imaginer, si un seul membre d'une famille entreprend des études postsecondaires, la norme ou la culture dans le ménage s'en voit extraordinairement changée.
Par ailleurs, si personne d'autre dans le ménage n'a connu la réalité des études postsecondaires, le rythme des examens de mi-session, des examens finaux et des travaux n'est pas bien compris et, par conséquent, l'étudiant n'est pas toujours bien appuyé.
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Je vais aborder la question des enfants autochtones parce que je crois qu'il y a un lien à faire avec eux. Nous savons que les enfants autochtones courent un risque exponentiel comparativement à celui des enfants non-autochtones d'être retirés de leurs familles et placés dans le système de foyers d'accueil. Ces enfants sont vulnérables à cause de l'héritage du colonialisme et du retrait illégal de ces enfants de leurs territoires et de leurs ressources rendus possibles par les pensionnats indiens du Canada, la rafle des années 1960 et le retrait continu et systématique des enfants de leurs familles — par les gouvernements provinciaux — pour les placer en foyers d'accueil.
Nous savons que les personnes qui ont été prises en charge sont beaucoup plus susceptibles de devenir itinérantes et de vivre des crises de santé mentale. Vous avez mentionné les possibilités économiques et le changement de cap. Ralph Nilson, le recteur de l'Université Vancouver Island, a offert la gratuité scolaire aux jeunes qui cessent d'être pris en charge, ce qui a changé leur vie. Les néo-démocrates de la Colombie-Britannique offrent maintenant la même aide.
Croyez-vous que le Canada pourrait jouer un rôle pour contribuer à appuyer, en particulier, les enfants qui ne sont plus pris en charge et ainsi mettre un terme à l'horrible héritage qui se poursuit? Je pense que ce dont vous parlez s'inscrit dans les appels à l'action un à neuf de la Commission de vérité et réconciliation. Vous pourriez peut-être nous éclairer sur l'importance que les échelons élevés du gouvernement aident ces étudiants.
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je connais bien Dr. Nilson. D'ailleurs, j'ai travaillé avec lui à l'Université Acadia à l'époque, et il a été mon mentor.
Afin d'aider les étudiants, nous offrons exactement la même option au CCNÉ. Si un étudiant était pris en charge, il peut étudier à notre établissement sans nous devoir de droits de scolarité.
Oui, tout à fait, il y une barrière économique. Je crois que, au niveau national, nous pourrions envisager un tel modèle; ce serait une excellente idée. Nous nous rendons aussi compte de l'importance d'avoir un aîné sur le campus, par exemple. Le système colonial qui existe depuis plus de cent ans a créé des normes que nos étudiants autochtones n'ont pas connues, alors il serait précieux qu'ils puissent discuter avec un aîné autochtone sur le campus lorsqu'ils vivent des difficultés. De plus, monsieur Johns, nous reconnaissons que les symboles culturels revêtent une importance cruciale sur nos campus.
La troisième question que je veux aborder porte sur l'importance d'offrir l'apprentissage là où les apprenants se trouvent. À cette fin, nous avons d'ailleurs ouvert un centre d'apprentissage dans une communauté de Premières Nations où les étudiants peuvent être initiés à la vie étudiante au niveau postsecondaire dans un environnement sécuritaire et accueillant dans la réserve. Grâce à cette expérience, ils peuvent faire une transition plus aisée vers un de nos campus, puis vers le marché du travail pour entamer leur carrière.
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Le désir de faire un virage et d'appuyer autrui remonte à la source. Notre engagement est indéfectible. Si nous pouvons aider un établissement dans votre circonscription et lui transmettre nos connaissances, il nous ferait extrêmement plaisir de nous rendre utiles.
Un des éléments essentiels dans cette initiative — et je pense que personne ne s'en étonnera — est la communication, soit de se rendre dans la communauté et d'écouter attentivement la description des obstacles qu'on nous fait. Nous avons appris que c'est là un élément des plus importants; il faut prendre le temps de discuter avec les aînés de la communauté, de comprendre la nature des obstacles, puis de les aplanir ensemble.
Si je n'avais qu'un message à transmettre, ce serait que cette communication constitue une de nos plus grandes réussites. En fait, nous avons créé des comités directeurs conjoints, des comités de travail conjoints où nous rencontrons nos communautés des Premières Nations. Parfois, l'ordre du jour se résume à bavarder, tout simplement, sans établir d'objectifs précis, pour apprendre à nous connaître.
La question revient au commentaire de votre collègue voulant que nous sommes entourés de trois océans et que notre frontière au sud est protégée par une superpuissance.
Les approches maritimes de notre pays doivent de toute évidence être protégées avec prudence. En ce sens, il faudrait peut-être un sous-marin qui a une plus courte portée que ce que la MRC préfère utiliser. Notre capacité à naviguer à l'échelle mondiale fait néamoins la fierté de notre marine. Nous avons envoyé des groupes tactiques aussi loin que dans le golfe Persique, qui est pratiquement à l'autre bout du monde, et nos sous-marins ont parcouru la côte de la Corée du Nord en 2017.
Pour les besoins des opérations des groupes tactiques, il est important de tenir compte de la capacité à parcourir de telles distances.
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Je vous remercie de votre question.
Nous constatons qu'un grand nombre de nos partenaires de l'industrie souhaitent apporter ces changements. En effet, ils veulent que leurs lieux de travail soient plus inclusifs et plus diversifiés et qu'ils accueillent et acceptent la diversité d'une manière bien différente. Ils souhaitent apporter ces changements pour deux raisons. Tout d'abord, ils estiment simplement que c'est ce qu'il convient de faire dans un cadre social. De plus, il y a une composante économique, car bien honnêtement, nous avons besoin de toutes les ressources disponibles.
Par l'entremise de notre relation continue, de notre travail avec la chambre de commerce locale et de notre travail au sein de divers comités, nous essayons d'entretenir nos relations avec ces organismes d'embauche pour tenter de changer fondamentalement le lieu de travail. Nous aimons beaucoup répéter que « la culture organisationnelle peut faire dérailler n’importe quelle stratégie ». Je pense qu'il n'y a pas d'autre endroit où cela soit plus vrai qu'au sein de la main-d'oeuvre. C'est bien beau d'avoir une excellente stratégie, mais si la culture organisationnelle ne suit pas, tout le reste s'écroule.
En outre, nous exigeons que les professeurs que nous embauchons aient un certain nombre d'années d'expérience dans l'industrie. De cette façon, ils apportent avec eux un grand nombre de contacts dans l'industrie et dans la communauté. Souvent, les employeurs travaillent avec eux pour tenter de faciliter la transition, de sorte que ces lieux de travail sont accueillants et inclusifs, et bien franchement, cela contribue à optimiser leur engagement à éliminer tous les obstacles à l'accessibilité.
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Le premier défi, je pense, concernait le discours public sur l'industrie de la construction navale. Dire que c'était une industrie moribonde au Canada atlantique serait un euphémisme. Les gens pensaient que, s'ils faisaient carrière dans cette industrie, ce serait pour une courte durée. Ce n'était pas une industrie dans laquelle ils pouvaient passer une longue période de temps. Nous devions donc changer ce discours.
La deuxième chose que nous avons dû modifier, c'est la perception du secteur comme étant une industrie où le travail était salissant. C'était une industrie qui était parfois, peut-être, dangereuse. Ce n'était pas un environnement de travail propre et lumineux. Pour montrer l'exemple, la société Irving et d'autres entreprises de construction navale ont converti leur environnement de travail en un lieu moderne, progressiste, sécuritaire et, honnêtement, inspirant, car la nature du travail est tellement avancée sur le plan technologique.
Troisièmement, nous avons dû investir massivement dans l'infrastructure. Encore une fois, en raison de la nature cyclique de cette industrie depuis de nombreuses générations en Nouvelle-Écosse, l'infrastructure est rapidement devenue désuète. Nous avons donc dû nous mettre à jour et changer la perception de l'industrie. Comme je l'ai mentionné plus tôt, nous avons dû veiller à offrir des milieux de travail accueillants pour la main-d’œuvre.
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En ce qui concerne le nombre minimum pour mener des opérations au large de la côte Ouest et de la côte Est, six sous-marins conventionnels suffiraient probablement. Cela permettrait d'établir un cycle des opérations sur l'une ou l'autre côte. Cela permettrait également d'assurer la présence continue d'un sous-marin en mesure de se déployer juste au large de nos côtes.
Si nous ajoutons la région de l'Arctique ou si nous envisageons d'envoyer des sous-marins à l'étranger, nous devrions doubler ce nombre en raison des temps de parcours nécessaires pour les sous-marins.
Toutefois, si nous choisissions l'option nucléaire, nous pourrions également revenir à six sous-marins, tout simplement parce que la vitesse à laquelle les sous-marins nucléaires peuvent se déplacer sous l'eau, soit jusqu'à 25 nœuds ou plus, signifie qu'ils peuvent se mettre à poste très rapidement. À titre d'exemple, il a fallu environ 80 jours au Chicoutimi pour faire la traversée entre Esquimalt et Yokosuka, au Japon. Un sous-marin nucléaire pourrait probablement parcourir cette distance en moins d'une semaine.
Je vous remercie beaucoup, monsieur Mitchell.
Monsieur le président, depuis le début de notre étude sur l’approvisionnement en matière de défense aérienne et navale, nous avons reçu à plusieurs reprises des experts qui n'avaient malheureusement pas l'information critique leur permettant de donner des renseignements précis. Ce n’est pas nécessairement le cas de M. Mitchell actuellement, mais je parle de l’ensemble des témoins que nous avons reçus. C’est la raison pour laquelle, il y a quelques semaines, j’ai déposé la motion suivante au Comité:
Que, dans le contexte de son étude sur des projets d'approvisionnement en défense aérienne et son étude sur la Stratégie nationale de construction navale, le Comité oblige la production, par Services publics et Approvisionnement Canada, d’un rapport mensuel d’étape concernant l’évolution des projets d’approvisionnement maritime et aérien, comprenant les coûts d’acquisition, d’exploitation, de formation et d’entretien à jour et l’état d’avancement de ces travaux; que le rapport soit soumis au Comité sur une base mensuelle au 15e jour de chaque mois de mai 2022 à mai 2023 inclusivement; que ces documents soient rendus publics et publiés sur le site Web du Comité.
Comme je le mentionnais en début d'intervention, les membres du Comité, surtout les députés de l’opposition, évidemment, ont besoin d’information. Puisque la fonction des experts est d’analyser ce qui se passe au gouvernement du Canada en matière d’approvisionnement militaire, et surtout, étant donné que les contrats d'approvisionnement en matière de défense aérienne et navale sont les plus gros contrats de l’histoire du Canada, ce serait la moindre des choses que nous ayons des rapports qui nous informent, en tout temps, ou sur une base mensuelle, de tout ce qui se passe à cet égard.
J’aimerais que nous débattions ma motion et, idéalement, que nous passions au vote.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je vous remercie, monsieur Paul-Hus, de l'avoir présentée. Je crois que nous aurions dû le faire il y a cinq ans, afin de rester à jour et de ne pas avoir à attendre les examens annuels ou semestriels.
J'aimerais savoir si M. Paul-Hus accepterait un amendement favorable qui viserait à préciser un peu plus les renseignements que nous devrions obtenir. J'aimerais ajouter, après le premier paragraphe et les mots « concernant l’évolution des projets d’approvisionnement maritime et aérien », des précisions concernant les projets de construction de navires de combat et de navires non destinés au combat prévus dans le cadre de la SNCN, et les projets décrits dans la section intitulée « Aviation royale canadienne » dans le chapitre 2, intitulé « Investissements à long terme visant l’amélioration des capacités des Forces armées canadiennes à l’appui de la paix et de la sécurité », qui se trouve dans la politique de défense du Canada « Protection, Sécurité, Engagement ».
Autrement, le reste est très bien.
J'aimerais seulement ajouter que si M. Paul-Hus est d'accord, il s'agirait de préciser les renseignements que nous souhaitons obtenir, c'est‑à‑dire les mises à jour sur tout ce qui fait partie de la SNCN, du brise-glace polaire à Seaspan, etc., et des renseignements plus précis sur les acquisitions de la force aérienne achetées dans le cadre de la politique « Protection, Sécurité, Engagement ».
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Je vous remercie. Je vous remercie également, monsieur McCauley.
Je m'excuse, car j'aurais dû passer directement à M. Housefather. Cela dit, j'indiquerai également que le greffier a distribué l'amendement aux membres du Comité.
Avant de donner la parole à M. Housefather, je tiens également à signaler à nos témoins que, d'après ce que je vois, la discussion risque de se prolonger, et je pense donc que nous allons vous permettre de partir maintenant, car le temps imparti est écoulé. Je tiens à vous remercier tous les deux d'avoir comparu aujourd'hui. Nous vous sommes très reconnaissants. Comme je l'ai dit plus tôt, si vous souhaitez ajouter quelque chose à vos témoignages, veuillez en informer le greffier et nous diffuserons l'information aux membres du Comité.
Je vais maintenant laisser les témoins partir. Je vous remercie beaucoup d'avoir comparu aujourd'hui.
Monsieur Mitchell, mon père était le commandant de l'endroit où vous travaillez actuellement, au Collège des Forces canadiennes. Même si cela remonte à 1976, je comprends très bien l'endroit où vous travaillez.
Je vous remercie tous les deux. Merci beaucoup.
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Monsieur le président, j'allais commencer par signaler qu'une fois de plus, une motion a été présentée au beau milieu d'une série de questions, alors qu'il ne restait qu'un seul intervenant libéral. C'est la deuxième fois de suite que cela se produit. On aurait pu facilement attendre que l'intervenant libéral ait eu la chance de poser ses questions. Nous aurions pu laisser M. Paul-Hus présenter sa motion et ensuite accepter de reporter la discussion jusqu'après le dernier intervenant. Encore une fois, sans courtoisie, cela ne s'est pas produit. Je suis contrarié par cette situation.
Monsieur le président, j'aimerais comprendre si vous avez maintenant décidé, en vous fondant sur le fait que M. Paul-Hus a accepté l'amendement favorable de M. McCauley, que l'amendement est maintenant, à votre avis, intégré à la motion ou est‑ce que l'amendement de M. McCauley fait toujours l'objet d'un débat? Si ce n'est pas le cas, j'aimerais proposer un amendement.
Je ne renonce pas à la parole. Je voudrais d'abord comprendre, monsieur le président, si vous avez décidé que l'amendement de M. McCauley a été intégré à la motion initiale de M. Paul-Hus ou non.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Monsieur Housefather, j'aimerais vous dire que je suis désolé d'avoir fait perdre cinq minutes aux libéraux. Ce n'était pas mon intention. Si la procédure me permet de procéder autrement qu'en utilisant mon temps de parole pour déposer une motion, je serai heureux de faire cela différemment à l'avenir. Mon intention était tout simplement de ne pas perdre cette occasion de parler de la motion aujourd'hui.
Pour ce qui est de la motion principale, notre parti, par l'entremise de M. McCauley, a déposé un amendement qui restreint sa portée, qui était beaucoup plus large initialement. Maintenant, il s'agit de restreindre les travaux demandés afin d'avoir des rapports plus précis sur des projets d'acquisition.
Pouvons-nous nous prononcer sur l'amendement ou devons-nous revenir à la motion principale? Ce sont des formalités, mais j'aimerais que nous revenions à la motion telle qu'elle a été amendée et que nous en discutions, car elle est préférable en ce qui a trait aux travaux du Comité.
Nous pouvons revenir à la première motion; il s'agit pour moi d'une question d'ordre technique. Toutefois, nous l'avons amendée pour la rendre encore plus raisonnable.
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Monsieur le président, j'ai également envoyé un amendement au greffier que je lui demanderais de distribuer, si possible, après que je l'aurai présenté.
Essentiellement, ce qui me préoccupe, c'est la fréquence de présentation des rapports. Ce n'est pas simple et ce n'est pas quelque chose que le ministère pourrait mettre facilement en place, certainement pas sur une base mensuelle. Mon amendement se lirait comme suit:
Dans la version anglaise, à la fin de la deuxième ligne, je remplacerais le mot « monthly » par « biannual », ce qui signifie qu'un rapport serait produit tous les six mois. À la cinquième ligne, je remplacerais les mots « a monthly basis, by the 15th of the month from May 2022 to May 2023 inclusively » par « on a biannual basis from June 30, 2022, to December 31, 2023 ».
[Français]
Je vais le répéter en français pour être juste envers mes collègues francophones.
À la troisième ligne, je propose que l'on remplace le mot « mensuel » par « biannuel ». À la sixième ligne, je propose de remplacer « mensuelle au 15e jour de chaque mois de mai 2022 à mai 2023 inclusivement » par « biannuelle commençant le 30 juin 2022 et finissant le 31 décembre 2023 ».
[Traduction]
Monsieur le président, je serai ravi d'expliquer l'amendement que je propose lorsque vous le jugerez recevable et que tout le monde l'aura reçu.
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Je remercie ma collègue de ses commentaires.
J'aurais pu proposer que le rapport soit présenté chaque année, mais j'ai essayé de couper cela en deux en proposant qu'il soit présenté tous les six mois. Honnêtement, des données sont fournies sur une base régulière dans les tableaux à quatre volets du ministère de la Défense nationale. Les formulaires en lien avec ces données sont plutôt informels.
Si l'on fournit de l'information à un comité parlementaire, on doit le faire de manière très formelle avec beaucoup de vérifications et de révisions. À ma connaissance, c'est un travail assez lourd pour une petite équipe. Toutes les données sont déjà fournies. Naturellement, le Comité a toujours le droit de demander à la , à la ou à des fonctionnaires de témoigner devant le Comité.
Tous les six mois, nous obtiendrons des données et, au cours des deux prochaines années, nous obtiendrons des données quatre fois: une fois en juin et une autre fois en décembre de chaque année. Je crois que c'est volume suffisant de données.
Je me fie aux membres du Comité. J'espère que nous serons capables de nous mettre d'accord sur ce point. Si ce n’est pas possible, nous verrons ce que nous ferons trois mois après qu'il y aura le vote portant sur les six mois.
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Merci, monsieur le président.
M. Housefather vient précisément de dire pourquoi nous avons besoin d'obtenir ce genre de rapport. Actuellement, l'information est extrêmement éparpillée.
M. Housefather dit que, pour fournir un rapport au Comité, beaucoup de contrevérifications doivent être faites. Or c'est exactement ce dont nous avons besoin pour assurer l'efficacité de ces contrats, qui sont les plus grands contrats du gouvernement du Canada de toute l'histoire.
C'est pour cela que, en obtenant des rapports de façon régulière, nous pourrons vraiment savoir où on s'en va en ce qui a trait aux navires de patrouille extracôtiers, aux navires de combat canadiens et aux navires hauturiers. Si tous les ministères du gouvernement du Canada consolident les chiffres et les données dans un rapport qui sera ensuite fourni au Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, cela permettra peut-être à tout le monde d'avoir une meilleure idée de la direction que prend le gouvernement en ce qui a trait à ces grands projets.
Est-ce que le rapport doit être fait de façon mensuelle ou semestrielle? Je pense que, si on fournit un rapport mensuel, à partir du premier rapport, il suffira de faire des mises à jour, qui ne devraient pas être très compliquées à faire. Chaque ministère devra tout simplement fournir son rapport, qui sera consolidé.
Est-ce que je suis prêt à voir si cela pourrait se situer entre un et six mois? Je peux avoir une marge de manœuvre, je ne suis pas complètement fou. Cela dit, je pense que la nécessité d'avoir cela de façon efficace et de façon très régulière va donner une chance à l'ensemble du gouvernement du Canada et des contribuables de savoir où on s'en va.
Je vous remercie, monsieur Housefather, de reconnaître l'utilité de tout cela.
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Merci, monsieur le président.
Je pense que l'amendement proposé par mon collègue est sensé. Il permet deux choses à la fois — il nous donne la possibilité de vérifier et de voir les progrès du ministère dans ce travail et, en même temps, il permet au ministère de se concentrer sur la tâche à accomplir, qui est de nous procurer ces navires et ces avions de chasse. C'est là‑dessus qu'il faut se concentrer également. Je pense qu'un intervalle de six mois permet cet équilibre.
Ce que je veux dire, c'est que nous pourrions bien demander qu'un rapport nous soit soumis toutes les 24 heures, tous les jours, mais il n'y aurait probablement pas une énorme différence entre un lundi, un mardi et un mercredi. Ce serait la même chose, je dirais, dans le cas d'un rapport mensuel. Demander qu'un rapport soit soumis tous les six mois permet au ministère de se concentrer sur la tâche à accomplir tout en nous tenant informés et de nous fournir des renseignements utiles qui nous permettent de dégager des tendances.
Encore une fois, dans un esprit de collaboration, qui existe au sein de ce comité, ce qui est d'ailleurs formidable, je pense que cela permet un excellent équilibre qui est raisonnable et pragmatique. Je soutiens l'excellent amendement de mon collègue.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Housefather, je vous remercie de vos observations. Je remercie M. Kusmierczyk également.
Je pense que nous pourrions peut-être nous contenter de trois. Le problème qui se pose est que le montant dépassera largement 100 milliards de dollars provenant des contribuables. Nous avons vu à maintes reprises, au sein de ce comité... Je veux dire que, pas plus tard que la semaine dernière ou la semaine précédente, nous posions des questions sur les F‑35, et le MDN a dit qu'il faudrait trois ans... alors que SPAC n'est même pas au courant.
Notre comité a vu cela maintes fois pendant six ans et demi. Il y a eu des retards, sans cesse, des renseignements erronés et de l'information manquante au sujet des navires. Si vous regardez les bleus, vous verrez que les brise-glaces devraient être à l'eau maintenant, et que le premier NCSC arriverait l'année prochaine. Je ne pense pas qu'on est même en train de découper l'acier. Je pense que nous devons aux contribuables et aux parlementaires d'obtenir beaucoup plus de renseignements à ce sujet. Comme je l'ai dit, le montant dépassera grandement 100 milliards de dollars, en fin de compte.
Je comprends le point de vue des libéraux, et je comprends ma demande. Concernant la suggestion de Mme Vignola, si un rapport nous était soumis peut-être tous les trois mois, cela me conviendrait très bien. Nous pouvons voir comment cela se passe pendant un an et partir de là. Je pense que si l'on attend six mois, il y aura des retards supplémentaires et les contribuables et les autres parlementaires seront encore moins bien servis.
Nous avons maintenant voté en faveur de la motion telle que modifiée et modifiée. Il y avait peut-être trop d'amendements.
Normalement, nous devrions passer à huis clos à ce moment‑ci. Je pense que, compte tenu du sujet dont nous devons discuter, nous pouvons le faire en séance publique. De cette façon, nous n'aurons pas à suspendre la séance pendant une dizaine de minutes et à y revenir après.
Pour que tout le monde soit au courant, vous serez heureux d'apprendre que le greffier, au nom du Comité, a soumis notre budget de déplacement au Comité de liaison, et nous attendrons évidemment d'autres nouvelles pour savoir s'il sera approuvé.
Monsieur Kusmierczyk, la base aérienne d'Eglin est quelque part près de l'endroit dont vous parliez en Floride, mais je ne vois pas cela comme une option.
Par ailleurs, les membres du Comité se rappelleront que le Comité voulait inviter des représentants de Postes Canada à comparaître une fois les états financiers communiqués. Ceux‑ci ont été déposés à la Chambre mercredi et renvoyés au Comité, alors je vais demander au greffier de communiquer avec Postes Canada pour voir s'il est possible de fixer un moment où des représentants pourront comparaître pour discuter des états financiers pour la suite des choses.
Deux budgets supplémentaires ont été distribués aux membres du Comité hier. L'un concerne l'étude du Comité sur les projets d'acquisition de défense aérienne, et l'autre, l'étude du Comité sur la stratégie nationale de construction navale. Les budgets qui avaient été adoptés précédemment pour ces études ne contenaient pas d'argent pour le remboursement des frais de déplacement des témoins pour leur venue à Ottawa. Cela s'explique par le fait que les budgets ont été préparés et adoptés avant que les témoins puissent se présenter en personne.
La Chambre des communes a modifié cette règle après l'adoption des budgets initiaux, de sorte que maintenant que nous avons davantage de témoins qui comparaissent en personne, nous devons faire approuver des fonds pour payer leurs déplacements. Les deux changements apportés aux budgets sont modestes, et nous espérons qu'ils seront suffisants pour couvrir les coûts prévus des frais de déplacement des témoins.
Le greffier est prêt à répondre à toute question, si vous en avez à ce moment‑ci à ce sujet. Je lance la question aux membres du Comité. Je ne vois aucune main levée.
Sur ce, le Comité souhaite‑t‑il adopter ces deux budgets?
Des députés: Oui.
Le président: Les budgets sont adoptés.
Allez‑y, madame Vignola.
Je regarde une fois de plus dans la salle. Je ne vois aucune main levée. Je n'en vois pas non plus à l'écran.
Cela dit, je tiens à remercie tout le monde pour la réunion d'aujourd'hui.
Nous terminons tout de même avant 15 heures, monsieur McCauley, à titre d'information.
J'aimerais remercier les interprètes de tout leur travail. Merci du temps que vous nous consacrez.