:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de m'avoir invitée à prendre la parole aujourd'hui.
Trois ans se sont déjà écoulés depuis ma dernière comparution devant votre comité. Pourtant, je crois que la majorité des propos qui seront tenus aujourd'hui iront dans le sens de ce que j'ai dit lors de mes comparutions précédentes.
[Traduction]
Je véhicule le même message depuis le début de la pandémie.
En avril 2020, alors que les institutions fédérales faisaient face aux répercussions du travail à distance, j’ai fait part d’une mise en garde très claire: le contexte extraordinaire dans lequel nous nous trouvions ne suspendait pas le droit d’accès à l’information, qui est un droit quasi constitutionnel. Il ne déchargeait pas non plus les institutions de leur obligation de documenter, un principe fondamental qui sous-tend ce droit et constitue l’essence même de la transparence gouvernementale.
Après tout, comme je l'ai mentionné dans mes observations de janvier 2021, en lien avec l’examen du système d’accès entrepris par le gouvernement, le droit d’accès est tributaire de deux éléments: la documentation adéquate, par les institutions, de leurs activités et décisions clés, et la conservation de ces documents.
Autrement dit, le droit d’accès aux documents gouvernementaux repose sur l’existence réelle de ces documents. Dès les premiers jours de la pandémie, j’ai défini de manière concrète les exigences de cette obligation. Les responsables des institutions devaient veiller à ce que leurs employés produisent, sauvegardent et contrôlent les documents dans lesquels étaient consignées les décisions et les mesures. Ils devaient aussi veiller à ce que cette information soit bien gérée en tout temps.
J’ai demandé aux dirigeants de donner l’exemple en donnant des directives claires et en mettant à jour les guides sur la gestion de l’information pour tenir compte de ce nouvel environnement de travail.
[Français]
Comme j'anticipais des conséquences désastreuses si ces mesures étaient ignorées, j'ai aussi fait part d'une réflexion pour les jours à venir. En effet, dans une déclaration publiée en avril 2020, j'ai dit: « Lorsque le moment viendra [...] de rendre compte de toutes les mesures prises et des vastes ressources financières déployées par le gouvernement durant cette urgence, les Canadiens s'attendront à avoir un portrait complet des données, des délibérations et des décisions sur les politiques qui ont déterminé la réponse [...] du Canada à la COVID‑19. »
Au cours des mois qui ont suivi, j'ai répété à maintes reprises qu'il était important de bien documenter les décisions et les mesures prises, tout en gérant efficacement l'information. J'ai alors expliqué en quoi les difficultés éprouvées par les fonctionnaires qui travaillaient de la maison pour gérer l'information, la consigner et la stocker dans les dépôts du gouvernement créaient maintenant des obstacles à la transparence et minaient la responsabilité du gouvernement envers les Canadiens et les Canadiennes.
Vous trouverez d'ailleurs des références similaires dans les discours prononcés devant ce comité lors de mes comparutions précédentes.
[Traduction]
Vous comprendrez donc ma consternation à l’égard du dernier rapport de la vérificatrice générale. Il décrit en quoi la documentation, les documents financiers et les contrôles de l’Agence des services frontaliers du Canada comportaient tellement de faiblesses qu’il n’a pas été possible de déterminer le coût précis de l’application ArriveCAN.
Il est faux de prétendre, et ce, même avec le recul, qu’un tel manquement était justifiable, voire compréhensible, compte tenu des circonstances engendrées par la pandémie. Il est tout aussi faux de croire qu’il n’était pas possible d’anticiper un tel dénouement.
[Français]
Comme je l'ai démontré, je savais pertinemment qu'une situation comme celle-ci pouvait se produire. C'est pourquoi j'ai multiplié les avertissements auprès de nos dirigeants afin qu'ils prennent les mesures nécessaires dès les premiers jours de la pandémie.
En conclusion, j'aimerais vous rappeler que mon mandat est très précis: j'enquête sur des plaintes concernant le traitement des demandes d'accès par les institutions fédérales. Je peux vous confirmer que le Commissariat à l'information a reçu des plaintes au sujet de demandes liées aux décisions prises et aux divers contrats conclus au cours de la pandémie par les institutions fédérales.
Comme mes enquêtes se doivent d'être menées de façon confidentielle, je ne pourrai pas vous en dire plus sur ces enquêtes. C'est néanmoins avec plaisir que je répondrai à vos questions.
Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie d'être des nôtres, madame Maynard. J'ai apprécié vos remarques liminaires et je pense qu'aucune parole plus vraie n'a été prononcée en 2020 à propos de la collecte d'informations, du devoir de documentation et de la conservation des informations.
La vérificatrice générale l'a souligné tout comme vous dans le rapport de l'ombudsman de l'approvisionnement: la documentation est lacunaire, que ce soit au niveau de la production ou de la conservation. Nous ne savons pas si la documentation n'a jamais été produite ou si elle a été détruite, et nous devons aller au fond des choses en tant que comité chargé de veiller à ce que les Canadiens en aient pour leur argent. Nous dépensons cet argent en leur nom.
Je sais que votre bureau enquête sur les plaintes déposées par des personnes qui estiment avoir été privées de leurs droits en vertu de la Loi sur l'accès à l'information et que vous vous efforcez d'assurer le respect de cette loi. L'une de mes préoccupations concerne l'incapacité des députés à accéder à l'information dans le cadre de leur travail dans les comités. Nous avons dû abandonner une étude que nous menions sur l'externalisation, avec un intérêt précis pour McKinsey, parce que nous ne pouvions pas accéder aux documents. Certains ministères refusaient tout simplement de nous donner les informations nécessaires à la réalisation de notre étude et à la formulation de recommandations.
Je note également qu'une partie de votre rôle consiste à offrir des conseils au Parlement et aux comités parlementaires. Quels conseils donneriez-vous aux parlementaires? Comment votre bureau peut‑il aider les parlementaires à accéder aux informations des ministères dans l'exercice de leurs fonctions?
:
Il m'est difficile de vous conseiller sur l'accès à l'information dans votre rôle de parlementaires en dehors du système d'accès à l'information, car mon rôle consiste en fait à mettre en œuvre la loi. Je sais que certains d'entre vous ont eu recours à la Loi, et vous savez à quel point cela peut être frustrant, en raison des retards et des exemptions utilisées. Mon bureau n'est pas non plus en mesure de bénéficier du secret du Cabinet dans le cadre de ses enquêtes. Nous sommes les seuls au Canada à ne pas permettre à un commissaire d'avoir accès au secret du Cabinet pour confirmer qu'une information ne relève pas dudit secret.
Si j'avais un conseil à donner... Je demande une révision législative depuis un certain temps. Le gouvernement avait promis d'en faire une. La Loi actuelle prévoit une révision législative obligatoire, et cette dernière devait avoir lieu en 2020. On a soulevé toute une liste de problèmes liés au système, mais la révision législative en soi n'aura lieu qu'en 2025, m'a‑t‑on dit.
En tant que parlementaires, je pense que vous avez le pouvoir de faire des recommandations concernant les types de lois auxquelles vous pensez que les Canadiens ont droit. Le droit d'accès n'est pas seulement pour vous, mais aussi pour les journalistes, les Canadiens et les députés en général. Il y a beaucoup d'informations qui circulent et j'ai toujours dit que les documents du gouvernement sont des documents publics. Ce n'est pas un privilège d'y accéder. L'accès est un droit, et nous ne devrions pas avoir à lutter pour accéder à ces informations. Elles devraient être fournies aussi volontairement que possible.
Je vous conseillerais de modifier la Loi pour la moderniser et la rendre plus accessible.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci, madame Maynard, de vous joindre à nous aujourd'hui. Je suis également heureuse de voir les membres de mon comité, qui participent à la réunion à partir de partout au pays. Je suis ici depuis le territoire non cédé des Wolastoqiyik, au Nouveau-Brunswick.
J'ai beaucoup aimé votre déclaration préliminaire et l'idée voulant que la pandémie ne soit pas une excuse pour ne pas faire preuve de diligence raisonnable ou pour tourner les coins ronds, bien au contraire. Je vous suis vraiment reconnaissante d'avoir souligné à maintes reprises la nécessité de documenter soigneusement toutes les décisions, en particulier en temps de crise.
C'est ce qui nous a menés ici. Nous avons eu une discussion très approfondie sur ce qui s'est passé — c'est‑à‑dire beaucoup de choses — depuis la dernière fois que vous avez comparu devant un comité parlementaire, il y a trois ans.
J'ai aussi été déçue de ce que la vérificatrice générale a constaté. Bien sûr, elle a présenté huit recommandations. Elles ont été acceptées. J'ai hâte qu'elles soient mises en oeuvre. De plus, le Bureau de l'ombudsman de l'approvisionnement a présenté un examen des pratiques d'approvisionnement qui contenait 13 recommandations.
J'aimerais vous poser une question à ce sujet. L'examen des pratiques d'approvisionnement du Bureau de l'ombudsman de l'approvisionnement — c'est tout un titre — a révélé qu'il manquait des renseignements sur la publication proactive pour 17 des 41 contrats, soit 41 %. Dans ces 17 cas, le contrat original ou une ou plusieurs modifications contractuelles évaluées à plus de 10 000 $ n'étaient pas disponibles sur le site Web du gouvernement ouvert. Quelles sont les conséquences pour les Canadiens lorsque les renseignements sur les contrats ne sont pas divulgués de façon proactive?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Madame Maynard, je vous remercie d'être parmi nous aujourd'hui.
J'aborderai le sujet de façon un peu plus technique et terre à terre.
Le gouvernement du Canada a actuellement un site Internet, Achatsetventes.gc.ca, où on peut faire le suivi des offres à commandes, des arrangements en matière d'approvisionnement, et ainsi de suite. Toutefois, ce site ne donne pas forcément l'information concernant les contrats qui sont liés aux offres à commandes, aux arrangements en matière d'approvisionnement, aux demandes de proposition et aux autres termes qu'on retrouve sur le site.
Il y a aussi le site du gouvernement ouvert. En cherchant bien, on peut y trouver de l'information sur des contrats, mais seulement à partir d'à peu près 2010. Il faut avoir de la chance pour trouver de l'information sur les contrats datant d'avant 2010. C'est super passionnant. Cependant, sur le site du gouvernement ouvert, on trouve le problème inverse que sur le site d'achats et ventes. En effet, on ne trouve pas le numéro de contrat ni le numéro de modification. On a le contrat, mais on n'a pas les détails généraux relatifs au contrat. On ne sait pas à quoi c'est lié sur le site d'achats et ventes. On ne sait pas si c'est une offre à commandes, un arrangement en matière d'approvisionnement, et ainsi de suite.
Faire la validation et le calcul exact relativement aux contrats qu'une compagnie a reçus ou aux contrats qui sont liés à un sujet en particulier devient excessivement difficile, parce qu'on ne sait pas ce qu'est le contrat initial, qui peut être, par exemple, de 50 000 $, et on ne sait pas quelles sont les modifications, dont la dernière, celle qu'il faut calculer, pourrait être de 2,5 millions de dollars.
Ce constat ne montre-t-il pas que « gouvernement ouvert » n'est qu'une simple expression qui ne se reflète pas dans la réalité?
Avez-vous des conseils à donner aux gens qui font vraiment des recherches et qui veulent avoir de l'information?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je voudrais reconnaître que cette réunion a lieu sur le territoire traditionnel non cédé des peuples qayqayt et salish de la côte.
Madame Maynard, je vous remercie d'être avec nous.
Nous savons que toute la question de la sous-traitance a été amplifiée depuis de nombreuses années. Sous le gouvernement Harper, le nombre de contrats de sous-traitance avait doublé. Sous le présent gouvernement, le nombre de contrats de sous-traitance a quadruplé. Cela fait en sorte qu'il n'y a pas de transparence et qu'il y a des abus. Nous l'avons vu sous le gouvernement Harper, lors des scandales liés au système de paye Phoenix et aux services d'ingénierie et de soutien technique. Aujourd'hui, nous le voyons aussi, malheureusement, en ce qui a trait à l'application ArriCAN.
[Traduction]
Étant donné que nous avons constaté cette augmentation massive de la sous-traitance, tant sous les conservateurs que maintenant sous les libéraux, je voulais vous demander, pour commencer... Vous avez mentionné qu'un certain nombre de plaintes ont été reçues au sujet d'ArriveCAN. Je me demande dans quelle mesure vous recevez des plaintes au sujet des marchés publics en général, et en particulier en ce qui concerne la sous-traitance. Pouvez-vous également nous dire combien de plaintes vous avez reçues au sujet d'ArriveCAN?
:
En ce qui concerne ArriveCAN de façon précise, je ne peux pas vous donner un chiffre exact. Je crois qu'il y en a moins de 20.
En général, la passation de contrats avec le gouvernement représente un enjeu important, et les Canadiens se posent des questions sur le sujet. Ils veulent savoir combien d'argent est dépensé et à quelles fins. D'autres entreprises veulent aussi savoir qui a présenté une soumission et qui a obtenu un contrat. Nous recevons beaucoup de demandes d'autres entités publiques, ainsi que d'autres entités privées.
De façon générale, les contrats devraient être ouverts. Les dispositions utilisées pour la passation de marchés devraient être du domaine public. Seuls quelques renseignements sur ces contrats devraient être caviardés. Dans le cadre de nos enquêtes, nous devons souvent recommander ou ordonner la divulgation de renseignements qui ne sont pas protégés par la Loi.
Les exemptions prévues par la Loi sont très précises. Elles se trouvent à l'article 20. Les critères sont très restreints, mais malheureusement, les tierces parties, les entrepreneurs et les sous-traitants essaient souvent d'empêcher la publication de ces renseignements.
Pour ce qui est de toutes ces questions entourant le mécanisme de financement indépendant, comme je l'ai mentionné, nous avons déjà connu cette situation sous le régime Harper, qui a beaucoup sabré le budget du vérificateur général. Par conséquent, il est devenu quasiment impossible pour le vérificateur général de faire son travail au cours de cette période.
D'après ce que je comprends de vos propos, votre bureau est sous-financé, en plus d'être assujetti aux compressions, qui vont rendre votre tâche encore plus difficile.
En tant qu'agent du Parlement, croyez-vous vraiment qu'un mécanisme de financement indépendant soit nécessaire pour que vous puissiez faire votre travail et voir à ce que toutes les dépenses gouvernementales soient transparentes, une question vraiment très importante pour les Canadiennes et les Canadiens?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Madame Maynard, d'après votre déclaration préliminaire, il semble que vous ayez joué les cassandres dans cette affaire. Vous avez prédit, à juste titre, qu'il y aurait des problèmes importants en matière d'information et vous avez dit que la pandémie ne pourrait pas être une excuse. Le gouvernement a été averti et il n'a pas écouté.
Je pense que c'est un témoignage important, non seulement sur ce qui s'est passé avec le scandale « ArriveScam », mais aussi sur la façon dont les gens ont été avertis et les drapeaux rouges levés sans qu'aucune précaution appropriée ait été prise.
Quelles sont les responsabilités des ministres et du Bureau du Conseil privé, le ministère du premier ministre, en ce qui concerne le maintien et la disponibilité de l'information?
:
Merci, monsieur le président.
J'ai connu le régime Harper, dont le bilan en matière de transparence était tout à fait désastreux. Nous avons vu comment des mandataires indépendants du Parlement devenaient la cible d'attaques sous forme de compressions budgétaires. L'actuel est arrivé au pouvoir en disant qu'il serait ouvert par défaut, que le gouvernement serait ouvert par défaut.
Madame Maynard, vous avez mentionné dans votre rapport annuel de l'an dernier, et je cite:
Depuis que j'assume les fonctions de Commissaire, j'ai constaté un déclin constant du système d'accès à l'information à un point tel qu'il n'atteint plus son but premier.
Vous avez évoqué le sous-financement du travail que vous devez effectuer au nom des Canadiens, et vous avez formulé toute une série de recommandations qui, pour l'instant, n'ont pas été mises en œuvre, notamment le devoir de documentation, la nécessité d'avoir accès aux documents confidentiels du Cabinet et un mécanisme de financement indépendant.
Serait‑il juste de dire que, si le gouvernement ne donne pas suite à toutes ces recommandations, l'idée que le gouvernement actuel soit ouvert par défaut est tout simplement ridicule puisqu'il n'a rien fait pour mettre en œuvre les mesures qui favoriseraient une transparence accrue, surtout en ce qui concerne les marchés publics?
:
Des modifications législatives s'imposent assurément si nous voulons avoir un système d'accès à l'information qui soit efficace, modernisé et adapté aux besoins actuels, en 2024. La Loi a été adoptée en 1983; il est donc tout à fait nécessaire de la moderniser.
Il faut aussi instaurer un changement de culture au sein du gouvernement. Les gens doivent considérer la transparence comme quelque chose de positif, et non de négatif. Ils doivent accueillir les demandes d'accès à l'information, au lieu d'être portés à les refuser.
Il faut aussi plus d'outils, de ressources humaines et de formation pour répondre à ces demandes, dont le nombre augmente chaque année. Les Canadiens demandent plus d'informations, mais les outils et les ressources ne permettent pas de répondre à cette hausse, et cela vaut non seulement pour mon bureau, mais pour tous les ministères.
Nous avons besoin de ces trois grands changements pour que le gouvernement devienne un chef de file mondial en matière d'accès, comme c'était le cas en 1983.
:
Madame Maynard, merci beaucoup de votre examen et de votre évaluation proactive de la situation il y a quelques années.
Nous partageons tous vos préoccupations. Je vous suis reconnaissant de certaines des recommandations que vous avez formulées et de la manière réfléchie dont vous avez relevé certaines des choses qui manquaient et qui n'ont pas été faites correctement.
Vous n'êtes pas la seule à avoir fait ce constat. Nous avons tous pris connaissance des observations de la vérificatrice générale sur cette question. L'ombudsman a, lui aussi, formulé des recommandations. L'ASFC et certaines équipes ont procédé à un examen provisoire à cause des mêmes préoccupations. Bien entendu, c'est à votre organisation que de nombreuses plaintes sont adressées.
Le Commissariat à l'information, soit votre bureau proprement dit, est là pour répondre à de nombreuses plaintes, et cela fait partie du travail. Je suis conscient de l'énorme pression que cela représente pour vous.
Vous nous avez déjà parlé du processus de demande d'accès à l'information au sein de l'ASFC. Notre comité est très préoccupé par les activités de l'ASFC et par certaines des lacunes qui ont été constatées. Nous connaissons certains des enjeux que vous avez cernés et abordés.
J'aimerais comprendre quelque chose. Avez-vous parlé à la vérificatrice générale au sujet de votre examen, et vous êtes-vous entretenue avec elle, compte tenu de son dernier rapport?
À notre comité, nous avons tendance à discuter de beaucoup de choses. De nombreux membres du Comité font des pieds et des mains pour enquêter eux-mêmes sur ces questions.
Nous comprenons qu'il y a beaucoup d'enquêtes qui se déroulent en même temps. Certaines personnes se prennent maintenant pour des enquêteurs et vont parler directement avec des témoins au sujet de diverses questions. D'autres tentent de mener l'enquête et de maintenir son intégrité. D'après vos observations d'aujourd'hui, vous avez maintenu l'intégrité, et c'est essentiel dans le cadre de ces enquêtes, afin de ne pas porter préjudice au dénouement et d'éviter toute activité qui nous empêcherait de trouver une solution adéquate.
Nous avons besoin d'un dénouement approprié. Je salue le travail que vous faites à cet égard. Il est certain que tous les membres du Comité veulent connaître la vérité.
Lorsque nous parlons d'informations manquantes, vous ne pouvez même pas déterminer si ces informations existaient au départ. Je suppose que cela fait partie de votre dilemme. Est‑ce exact?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Madame Maynard, je suis pas mal certaine que vous n'allez pas pouvoir répondre à la question que je voulais poser au départ. Essentiellement, je voulais savoir si, dans le cas de l'application ArriveCan, le fait que GC Strategies a sous-traité le travail à une autre firme était une bonne utilisation des ressources.
Je vais poser ma question autrement. Dans le cas qui nous occupe, soit le dossier relatif à l'application ArriveCan, GC Strategies a sous-traité des tâches à KPMG. Deux personnes, qui travaillent dans leur sous-sol, ont donné des contrats en sous-traitance à une mégafirme.
Dans les cas où des contractants sous-traitent et où des sous-traitants sous-traitent à leur tour, comment cela se passe-t-il sur le plan de l'analyse et de la transparence? On doit en perdre son latin, si jamais il en reste un peu.
:
Je vous remercie, monsieur Julian.
Madame Maynard, je vous remercie à nouveau de vous être jointe à nous. Je vous suis reconnaissant du temps que vous nous avez accordé, et j'attends avec impatience de recevoir votre liste de changements législatifs que nous pourrions mettre en œuvre pour conférer plus de pouvoirs à votre service.
Si mes collègues me le permettent, j'ai une question à vous poser avant que vous ne partiez. Vous y avez peut-être déjà répondu, mais je n'ai pas compris clairement la réponse.
Si vous estimez qu'il y a des raisons d'enquêter sur une affaire concernant l'accès à l'information ou des informations manquantes, avez-vous le pouvoir de déposer vous-même une plainte, ou celle‑ci doit-elle émaner d'un organisme extérieur, pour ainsi dire?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier ma collègue, Mme Vignola, d'avoir collaboré avec nous pour que nous puissions trouver une solution qui concilie les deux intérêts qui nous tiennent à cœur.
Je tiens à répéter que toutes les personnes ici présentes souhaitent que nous allions au fond des choses. Nous voulons bien entendu obtenir des réponses. Nous pensons que certaines parties à cette enquête, en l'occurrence ArriveCAN, doivent répondre à certaines de nos questions. La meilleure façon pour eux de le faire est de comparaître devant le Comité et de répondre à certaines de ces questions. Il est possible de répondre à ces dernières.
Nous étudions cette question depuis cinq mois, mais au cours des dernières semaines, les témoignages de la vérificatrice générale, de l'ombudsman de l’approvisionnement et du directeur général de l'Agence des services frontaliers du Canada ont soulevé des questions supplémentaires. Ils ont incontestablement soulevé des questions supplémentaires. Il est logique que nous voulions entendre d'autres témoins pour répondre à certaines des questions que nous nous posons.
D'une part, nous sommes tous d'accord pour le faire. Nous avons tous appuyé la demande consistant à faire comparaître M. Firth et M. Anthony, de GC Strategies devant la Chambre. Nous avons soutenu cette demande. Nous voulons que cette réunion ait lieu. C'est important. Il est essentiel que ces deux personnes comparaissent devant le Comité et répondent aux questions que nous nous posons, afin d'apporter un éclairage supplémentaire pour répondre à nos questions et aller au fond des choses.
Par ailleurs, il est important de souligner que nous avons, comme on l'a rapporté... et je tiens à être prudent dans mes propos, car il s'agit d'une situation délicate. Je veux être très prudent lorsque je mentionne les problèmes de santé des personnes et les renseignements sensibles qui ont été communiqués.
Je vais parler de ce qui a été rapporté publiquement, parce que j'estime être en mesure de le faire. Bien entendu, un article du Globe and Mail fait déjà état des problèmes de santé des personnes à qui l'on a demandé de comparaître.
Nous prenons ces préoccupations très au sérieux, et nous nous trouvons donc dans une situation dans laquelle nous avons deux intérêts divergents. D'une part, nous voulons que les témoins comparaissent et, d'autre part, nous respectons les préoccupations des personnes qui nous font part de leurs problèmes de santé personnels. Nous devons en tenir compte. Nous essayons de trouver un équilibre.
J'ai déclaré hier, lorsque j'ai parlé de cette question, que nous essayons de trouver un équilibre. Je pense que le sous-amendement présenté par Mme Vignola — le sous-amendement modifié — nous met sur la bonne voie, mais je ne pense pas que nous ayons encore atteint notre but, et je vais vous expliquer pourquoi.
L'option nucléaire, comme l'a décrit Mme Vignola, qui consiste à demander au sergent d'armes de placer les témoins sous sa garde, est une mesure radicale.
Je le dis parce que cela fait très longtemps qu'aucun comité n'a eu recours à cette option, pour autant que je sache, du moins de mémoire récente. Je sais qu'un article a été publié récemment dans le National Post sur la dernière fois qu'un président a eu recours à la prérogative de convoquer le sergent d'armes. Il y est dit, et je vais lire ce passage — parce que je pense que c'est important — « L'ancien président Peter Milliken a eu recours à ce pouvoir en 2007 pour obliger les autorités policières à livrer le trafiquant d'armes Karlheinz Schreiber au sergent d'armes. À l'époque, le Comité de l’éthique de la Chambre des communes examinait les centaines de milliers de dollars que Schreiber avait donnés à l'ancien premier ministre [conservateur] Brian Mulroney ». Ce passage est tiré du National Post, si ma mémoire est bonne.
Nous n'utilisons pas souvent cet outil. Ce n'est pas un outil que l'on utilise fréquemment. En fait, il est rarement utilisé, uniquement dans des circonstances exceptionnelles. Je pense que nous devons faire preuve de prudence avant de recourir à cet outil.
Est‑ce que je pense que c'est approprié dans ce cas? À ce stade, je pense que nous devons encore prendre d'autres mesures. J'estime qu'il reste quelques étapes à franchir avant de recourir à cet outil exceptionnel. En substance, nous demandons au sergent d'armes de placer sous sa garde — d'arrêter — quelqu'un qui nous a indiqué, comme on l'a rapporté, qu'il ne pouvait pas comparaître en raison de graves problèmes de santé, sur lesquels je ne vais pas m'étendre parce que nous essayons de respecter... Encore une fois, veuillez comprendre que nous devons respecter la confidentialité des renseignements, en particulier en ce qui concerne les questions de santé.
:
C'est ce que nous essayons de faire ici.
Je pense que l'une des étapes que nous avons suggérées ou abordées lors de la dernière réunion était la possibilité d'une étape préalable. Celle‑ci consisterait à demander à un médecin de confirmer la gravité de ces problèmes de santé et, par exemple, à établir un calendrier indiquant la première date à laquelle il serait approprié de faire témoigner ces personnes, tout en précisant peut-être les mesures d'adaptation qui devraient être introduites ici pour répondre aux besoins de ces personnes. Je remercie Mme Vignola d'avoir inclus ce point dans sa motion, et d'avoir parlé de travailler avec la présidence pour déterminer quelles mesures d'adaptation doivent être prises pour répondre aux problèmes de santé.
Voilà où nous en sommes dans notre conversation. Je ne pense pas que nous en soyons encore à assigner une personne qui a un problème de santé à comparaître ou à demander au sergent d'armes de prendre ces mesures. On parle de mettre une personne sous la garde du sergent d'armes, mais cela ressemble beaucoup à une arrestation, d'après ce que je vois ici. J'estime qu'il s'agit d'une mesure très radicale. Je pense que nous devons trouver cet équilibre, et je ne suis pas sûr que nous y soyons encore parvenus.
Une fois de plus, je tiens à souligner à quel point il est rare de recourir à ce pouvoir particulier. Comme on l'a déjà dit, les pouvoirs des comités et des députés sont pratiquement illimités à bien des égards, mais je pense que nous devons faire preuve de discernement dans la manière dont nous les exerçons.
J'aimerais également aborder un autre point. J'ai commencé à en parler hier, mais je n'ai pas eu l'occasion de terminer. C'est vraiment important ici, parce qu'en plus d'être sensibles à cette question particulière, je crois réellement que nous devons ancrer nos discussions dans les faits. Je comprends que les enjeux politiques sont nombreux. Nous savons évidemment comment les choses fonctionnent. Ce n'est pas nouveau. Les gens disent des choses pour en tirer un avantage politique.
Les faits, par exemple, sont souvent utilisés à des fins diverses. Toutefois, une question aussi importante que celle‑ci touche au cœur des problèmes auxquels sont confrontées nos procédures de passation de marchés. Il est selon moi très important, si nous voulons être sérieux et si nous voulons répondre aux attentes de la population, de résoudre ces problèmes, de résoudre les problèmes que la vérificatrice générale a clairement décrits, noir sur blanc. Si nous voulons remédier à ces problèmes, aux problèmes que l'ombudsman de l’approvisionnement a exposés, les problèmes liés au processus, je pense que nous devons ancrer nos discussions dans les faits.
Parfois, ce ne sont pas les faits qui font le plus de bruit. Je pense d'ailleurs que c'est l'inverse. Lorsque nous entendons les politiciens crier et hurler et ainsi de suite, ces cris et ces hurlements sont souvent inversement proportionnels aux faits. Souvent, les faits sont établis discrètement, mais nous devons en parler.
Lorsque l'on parle de l'application ArriveCAN, j'entends répéter, non seulement dans cette salle de comité, mais aussi dans les journaux, dans The National, dans les discussions et dans les propos des faiseurs d'opinions, que l'application ArriveCAN a coûté 80 000 $ et que son coût s'est envolé pour atteindre 50 millions de dollars. Je tiens vraiment à ce que ces faits figurent au compte rendu, parce qu'il est très important, je crois, que nous établissions les faits lorsque nous parlons de ce sujet.
Encore une fois, c'est très important pour que nous puissions nous concentrer sur le véritable problème, à savoir le fait que les processus n'étaient pas assez solides. Les processus et la documentation comportaient de graves lacunes et omissions. C'est là ce dont nous parlons. J'aimerais passer rapidement ces faits en revue, car ils méritent d'être répétés, et je n'ai pas eu l'occasion de terminer ce que je voulais dire lors de ma dernière intervention.
Le document s'intitule Coûts des mesures de santé publique à la frontière (du 1er avril 2020 au 31 mars 2023) Prévisions et coûts réels liés à ArriveCAN. Vous trouverez ce document d'une page sur le site Web de l'ASFC.
On y mentionne que la version originale de l'application ArriveCAN a coûté 80 000 $. Qu'en est‑il des autres coûts? Ceux‑ci comprennent tous les éléments de base qui permettent à l'application ArriveCAN de fonctionner.
Je vais vous donner un exemple. Un centre d'appel de Service Canada a dû être mis en place. Il devait recevoir les « appels et courriels de voyageurs sur les mesures de santé COVID en général et sur l’application », auxquels l'ASPC et l'ASFC pouvaient répondre. Le coût réel a été de 6,1 millions de dollars, et 7,5 millions de dollars étaient prévus pour le centre d'appel de Service Canada.
:
Je vous remercie pour cette latitude, monsieur le président.
Encore une fois, je crois que mon collègue a prouvé ce que je disais avec ses commentaires. Nous voulons établir les faits et les Canadiens veulent savoir à quoi ont servi les 60 millions de dollars. C'est ce que j'essaie d'établir ici, parce qu'il est important, à mesure que nous avançons, en particulier lorsque nous faisons venir des témoins pour leur poser des questions, de veiller à ce que ces questions soient claires, précises et fondées sur des faits.
Je veux juste établir ma liste, et si j'arrive à le faire, nous passerons à autre chose. Encore une fois, je n'ai pas été en mesure de terminer cette liste lors de la dernière réunion, et je veux juste le faire ici aujourd'hui.
La création de l'application originale, la toute première version, la version 1, a coûté 80 000 $. N'oubliez pas qu'il y a eu 177 versions de cette application, car elle a dû être modifiée en fonction de l'évolution de la situation sur le terrain.
Le centre d'appel de Service Canada a été créé pour la somme de 6,1 millions de dollars. Il visait à répondre aux questions relatives à l'application, aux personnes qui traversent la frontière, aux questions auxquelles l’Agence de la santé publique du Canada et l'Agence des services frontaliers du Canada pouvaient répondre.
En ce qui concerne la gestion des données, de nombreuses données ont été recueillies. Les conservateurs aiment souvent dire que cette application ne fonctionnait pas, mais elle a été téléchargée 60 millions de fois, 60 millions de fois. Imaginez la montagne de données qu'elle a permis de recueillir. Avec la création de l'application ArriveCAN, on a mis en place un centre de gestion des données. Encore une fois, le coût a été de 7,9 millions de dollars. Les prévisions étaient de 5,2 millions de dollars; le coût réel a été de 7,9 millions de dollars. Ce centre a permis à l’Agence de la santé publique du Canada et à l'Agence des services frontaliers du Canada de recueillir des données, d'établir des rapports et de surveiller et de garantir la conformité avec les mesures frontalières liées à la COVID.
On peut imaginer que toutes ces données, la montagne de données recueillies, ont été utilisées 60 millions de fois. Comme vous l'imaginez, ces données devaient être communiquées non seulement à l’Agence de la santé publique du Canada et à l'Agence des services frontaliers du Canada, mais aussi presque instantanément avec chaque organisme de santé de chaque province et territoire du pays, ce qui a également eu un coût.
Il y a également le stockage des données dans les services infonuagiques. Encore une fois, pour 60 millions de voyageurs et 18 millions de téléchargements sur deux ans, le stockage sécurisé des données a coûté 6,4 millions de dollars. Nous connaissons tous les erreurs et la terreur que suscitent les atteintes à la sécurité des données. Vous pouvez imaginer quelqu'un qui traverse la frontière et qui fournit des renseignements personnels sur sa santé par l'entremise de l'application ArriveCAN, et la nécessité d'assurer la sécurité de ces données. Il fallait que ces données soient gérées de manière sécurisée et partagées avec des centaines, voire des milliers, d'autres agences partenaires à travers le Canada par l'entremise des agences de santé publique, et il fallait le faire en toute sécurité. Le service de stockage de données infonuagique a coûté 6,4 millions de dollars.
Il y a le service de soutien des TI. Il s'agit d'un centre d'appel technique pour l'application destiné aux compagnies aériennes, aux aéroports et aux voyageurs. Cela représente 5,4 millions de dollars.
Il y a les mesures de sécurité visant à garantir le respect des normes du gouvernement du Canada en matière de cybersécurité. Elles ont coûté 2,4 millions de dollars.
Il y a l'accessibilité pour s'assurer que les personnes handicapées puissent traverser la frontière, voyager et utiliser l'application ArriveCAN. Il a fallu 2,3 millions de dollars supplémentaires pour s'assurer que l'application était accessible.
Il y a eu des coûts de gestion de programme et de projet...
:
Encore une fois, pour revenir au sous-amendement et à la motion dont nous sommes en train de discuter, évidemment, nous parlons des contrats liés à ArriveCAN. Il est question ici des contrats liés à ArriveCAN. J'essaie d'établir certains faits. Quand on regarde comment se répartit le coût de 60 millions de dollars, de quoi s'agit‑il?
Au cours de la réunion d'aujourd'hui, certains de mes collègues de l'opposition ont déclaré qu'une application de 80 000 $ était devenue une application de 60 millions de dollars. C'est faux. C'est inexact. Ce n'est pas ce que j'appelle communiquer de l'information exacte aux Canadiens.
Ce que je voulais faire, c'est dire comment se répartissent les 60 millions de dollars. Oui, 80 000 $, c'était pour l'application en tant que telle au départ, mais les 60 millions de dollars étaient liés aux services et aux centres qu'il fallait mettre en place pour rendre l'application fonctionnelle.
Pourquoi était‑il important de rendre l'application fonctionnelle? Je vais vous donner un exemple.
Je suis un député qui représente une circonscription frontalière. Le pont Ambassador se trouve juste à côté de chez moi. Pourquoi est‑ce important pour moi? C'est important pour moi parce que le pont Ambassador est le point de passage pour le tiers de tous les échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis. Chaque année, quelque 180 milliards de dollars de marchandises franchissent cette frontière. Plus de deux millions de camions la traversent en transportant toutes sortes de marchandises, qu'il s'agisse de pièces automobiles, de médicaments, de produits alimentaires ou d'équipements. Ces 180 milliards de dollars canadiens — 137 milliards de dollars américains — en marchandises qui traversent la frontière revêtent une grande importance, car ces marchandises soutiennent des activités économiques qui représentent des centaines de milliards de dollars supplémentaires. Il est très important que la circulation transfrontalière soit fluide. C'est important non seulement pour moi en tant que député d'une circonscription frontalière, mais aussi pour les Canadiens qui dépendent des 180 milliards de dollars de marchandises qui traversent la frontière chaque jour. C'est important.
Je m'inscris en faux contre les propos de mes collègues quand ils disent qu'il s'agit d'une application de 80 000 $ qui est devenue une application de 60 millions de dollars. C'est inexact. Je ne suis pas d'accord avec mes collègues quand ils disent que l'application ne fonctionne pas. On a dit près d'une dizaine de fois qu'elle ne fonctionnait pas. Soixante millions de voyageurs l'ont téléchargée et elle a été téléchargée à 18 millions de reprises. On l'a utilisée pour faire en sorte que les passages à la frontière se fassent sans encombre dans ma ville.
La différence, c'est que l'ancien système, le système papier... Si nous n'avions pas eu l'application ArriveCAN, si nous avions dû utiliser l'ancien système papier ou même répondre verbalement aux questions des agents frontaliers, la circulation à la frontière aurait été bloquée. Si l'on devait ajouter des minutes au temps de passage de chaque véhicule à la frontière, cela aurait des répercussions, non seulement sur ma collectivité, mais aussi sur le commerce canadien, les entreprises canadiennes, la santé et la qualité de vie des Canadiens.
Il y a certaines choses que nous devons établir ici lorsque nous parlons de ce sujet. Nous prenons la question d'ArriveCAN très au sérieux. Malheureusement, on a détourné la conversation en faisant certaines observations qui ne sont tout simplement pas exactes. Je pense que nous devons revenir aux faits. C'est pourquoi il était important pour moi de lire ce document.
Selon le document de l'ASFC, le total est de 55 millions de dollars. Nous savons que ce montant ne peut être confirmé, parce que de sérieuses questions se posent sur l'exactitude des documents. Nous savons que de sérieuses questions se posent à propos de l'exactitude des documents, du suivi financier et des dossiers. C'est là le vrai problème. Je veux que nous nous concentrions là‑dessus et que nous mettions un peu de côté la politique lorsque nous discutons sérieusement des véritables problèmes qui sont liés au processus d'approvisionnement au Canada.
Je voudrais lire autre chose aux fins du compte rendu.
Le Globe and Mail a publié aujourd'hui un article de David McLaughlin, le président-directeur général de l'Institut sur la gouvernance. Il a été greffier du conseil exécutif et secrétaire de Cabinet au Manitoba.
Il écrit ici, et je tiens à le lire parce que je pense que c'est vraiment important, que:
Selon presque toutes les mesures objectives, la fonction publique ne s'est pas adaptée pour répondre aux demandes accrues de la population en matière de prestation de services.
C'est la citation qui figure ici, tout d'abord. Ce n'est pas sa citation. Je poursuis:
Cette citation n'est pas tirée du rapport accablant sur le scandale entourant l'application ArriveCan que la vérificatrice générale a publié la semaine dernière, mais elle aurait pu l'être. Elle est tirée d'un rapport de décembre adressé au greffier du Conseil privé — le plus haut fonctionnaire du Canada — qui porte sur les valeurs et l'éthique dans la fonction publique.
C'est important. M. McLaughlin dit que le scandale d'ArriveCAN...
:
Oui, et j'y suis presque. Je vous le promets, monsieur le président. Je vous remercie encore une fois de la latitude que vous m'accordez. Je vous en suis très reconnaissant. C'est la gentillesse des gens d'Edmonton qui se manifeste.
Je terminerai avec la citation de David McLaughlin, le président-directeur général de l'Institut sur la gouvernance, qui dit... Encore une fois, je tiens à remercier mon collègue, M. Barrett, car il m'aide à faire valoir mon point de vue en essayant d'établir un lien entre cette question et des ministres et des élus.
Je veux lire ici — c'est pourquoi c'est important — ce qu'a écrit M. McLaughlin:
Le scandale d'ArriveCan, c'est l'échec de fonctionnaires, et non de politiciens. Bien que les ministres soient tenus de rendre des comptes au Parlement pour cet échec, c'est la fonction publique qui est responsable...
C'est important. C'est ce que la vérificatrice générale, l'ombudsman de l'approvisionnement et le directeur exécutif de l'ASFC ont clairement souligné dans le cadre de leur travail. C'est ce qu'ils ont mis en lumière. Ils ont constaté qu'il s'agissait d'un échec sur le plan des processus dans la fonction publique. On parle de lacunes importantes et flagrantes dans la fonction publique et c'est ce qu'il faut régler et ce sur quoi nous devons nous concentrer.
Mes collègues feront tout leur possible pour établir un lien avec des élus, mais il s'agit ici d'examiner les choses de près et de braquer nos projecteurs non pas sur la politique, mais sur les faits. C'est la seule façon de résoudre le problème et d'améliorer le processus d'approvisionnement. La seule façon de respecter le travail accompli par la vérificatrice générale est de nous concentrer sur les faits et sur la nature du problème, de mettre la politique de côté un instant et de faire le travail auquel les Canadiens s'attendent de notre part.
Sur ce, encore une fois, je salue le travail de Mme Vignola. Elle sait toujours écouter les gens autour de la table, réunir des gens qui ont des opinions différentes et essayer de trouver une solution. Je l'en remercie.
:
Merci, monsieur le président.
Je vais reprendre là où le député Kusmierczyk s'est arrêté. Je commencerai par remercier Mme Vignola.
Elle est venue vers nous et a eu l'occasion de parler à tout le monde. Elle s'est en effet adressée à moi et nous avons eu une conversation fructueuse.
J'ai soulevé un certain nombre de préoccupations au sujet du préambule et elle m'a écouté attentivement et a examiné la question. Les changements qu'elle a apportés au préambule me conviennent beaucoup mieux. Je ne suis pas encore totalement convaincu, mais cela me convient davantage.
De plus, elle a fait le nécessaire pour communiquer avec d'autres personnes. Je crois qu'elle a peut-être contacté le bureau du sergent d'armes pour tenter d'obtenir des éclaircissements. J'ai également joué mon rôle en essayant de comprendre l'ampleur du travail que nous demandions, et en demandant si cela relevait de la compétence du sergent d'armes également. Le sergent d'armes a‑t‑il le mandat ou est‑il capable d'exécuter ce mandat? De nombreux éclaircissements ont été apportés. Je vous remercie, madame Vignola.
Je pense que c'est là un bon exemple de la façon dont nous devrions procéder lorsque nous voulons proposer une motion. La motion a été distribuée à l'avance et nous en avons discuté. Nous avons écouté les préoccupations des uns et des autres et nous avons collaboré. Encore une fois, merci.
Le deuxième point que je veux soulever, c'est que je veux entendre les propriétaires de GC Strategies. Je souhaite que ces deux partenaires témoignent. C'est tout à fait clair. Je veux entendre plus que jamais leur témoignage, surtout depuis que la vérificatrice générale a publié son rapport. Je veux les entendre à nouveau lorsque nous serons en mesure de recevoir le rapport d'un audit interne réalisé par l'ASFC. Je veux les entendre à la suite de tout type d'enquête, qu'il s'agisse d'une enquête ou non, de la part de la GRC. Nous souhaitons vivement qu'ils viennent témoigner.
Par ailleurs, nous avons entendu parler de problèmes de santé dont nous devons être au courant. Nous avons été informés par certains canaux, ce dont nous ne pouvons pas parler en raison des questions de confidentialité et d'intégrité liées à la situation qui nous occupe. Comme l'a dit M. Kusmierczyk, je souhaite aussi entendre les professionnels de la santé qui ont fourni ces avis aux instances juridiques. Je veux vraiment comprendre les répercussions d'une telle chose.
Comme l'ont dit M. Kusmierczyk et Mme Vignola, c'est comme si on lançait une bombe nucléaire.
:
Merci, monsieur le président.
Nous en parlerons pendant un bon moment. Allons‑y.
Étant entendu que j'aimerais entendre le point de vue des professionnels de la santé, j'aimerais également que l'on confirme qu'ils ont fourni des avis aux instances juridiques et les ont communiqués dans le but que l'on comprenne les répercussions d'une telle mesure.
Je veux qu'ils viennent témoigner. C'est bien simple. Nous voulons que les deux fondateurs soient présents et qu'ils répondent aux questions, mais nous voulons nous assurer de ne pas compromettre quoi que ce soit sur le plan de l'intégrité ou de la santé. J'ai donc besoin de mieux comprendre.
De quelles mesures de précaution disposons-nous et quelles sont celles que nous avons mises en place? Nous savons que nous avons contacté ces deux personnes à plusieurs reprises. Je ne peux pas entrer dans les détails, mais nous les avons contactées, en vain. Il faut que cette situation cesse, surtout maintenant que nous pouvons aller au fond des choses avec le seul rapport dont nous disposons et que nous pouvons poser des questions pertinentes par rapport à l'étude de la vérificatrice générale.
De quelles mesures disposons-nous? Nous avons parlé de mesures d'adaptation, ce qui est juste, mais je parle de mesures de précaution pour le bureau du sergent d'armes lorsqu'il s'agit de placer ces personnes sous garde. Par ailleurs, pendant que ces personnes sont sous garde avant de comparaître devant le Comité, de quelles mesures disposons-nous pour protéger le bureau et le sergent d'armes, ainsi que pour protéger la santé et le bien-être de ces personnes afin qu'elles puissent se présenter?
J'ai encore des questions. J'essaie toujours de comprendre, par exemple, ce qui se passera si le sergent d'armes se retrouve dans une situation où il doit placer ces deux personnes sous garde un vendredi après-midi et que ce comité ne siège pas avant le lundi. Allons-nous convoquer une réunion d'urgence le vendredi soir — ce qui ne me pose aucun problème — et nous rendre sur place, ou allons-nous placer ces personnes sous garde, que ce soit par l'intermédiaire de la GRC...? Je ne comprends pas ces choses.
Il s'agit d'une situation bien réelle. Nous avons vu comment des gens qui avaient des problèmes de santé se sont comportés lorsqu'ils ont été confrontés à une situation d'arrestation. Il ne s'agit pas de prolonger le processus ou de faire de l'obstruction, mais de parler des mesures de précaution. Je pense que nous nous rapprochons considérablement du but à cet égard. Les étapes qui font l'objet de discussions sont les bonnes concernant le témoignage de professionnels de la santé. Cela pourrait se faire par écrit. Je n'essaie pas de demander la tenue de 10 autres réunions consacrées à ArriveCAN. Cela pourrait se faire par écrit. Nous pourrions obtenir des conseils juridiques par écrit quant aux conditions et aux professionnels de la santé dont ils ont besoin.
Par ailleurs, il est clair que je veux comprendre les répercussions et je veux également comprendre les précautions que nous prendrons. Adopter une motion qui stipule que nous veillerons à offrir des accommodements est une bonne chose, mais si nous adoptons la motion sans comprendre ce que sont les mesures de précaution et comment elles seront mises en place, c'est un problème. Je suis d'accord pour que nous nous assurions d'utiliser tous les outils à notre disposition pour faire en sorte que ces gens‑là puissent témoigner, en particulier compte tenu du travail de la vérificatrice générale, et je suis tout à fait d'accord pour que nous nous assurions que nous avons des mesures en place pour les individus ainsi que pour le sergent d'armes. C'est important et nous devons le comprendre. Il est important de poursuivre ces démarches, et si nous devons proposer un amendement à la motion, nous y travaillerons.
Je devrais conclure d'ici deux ou trois minutes.
J'aimerais revenir à l'autre aspect que M. Kusmierczyk a abordé.
On présente ArriveCAN comme étant une application qui devait coûter 80 000 $, mais dont les coûts ont grimpé en flèche pour atteindre 60 millions de dollars. À l'origine, ArriveCAN devait permettre à l'utilisateur d'inscrire son nom de famille, son numéro de passeport et l'heure de son arrivée. C'est cette application qui coûtait 80 000 $. Pendant la période d'urgence nationale, le gouvernement et l'ASFC ont décidé que cette plateforme pouvait être élargie. M. Kusmierczyk vous a déjà expliqué comment les choses se sont passées. Les coûts de mise au point de cette application qui a nécessité 177 améliorations se sont élevés à environ 8 millions de dollars.
L'idée voulant que l'application était censée coûter 80 000 $ et que son coût a soudainement grimpé à 60 millions de dollars est fausse. Il n'est rien arrivé de semblable avec ArriveCAN, parce que les exigences étaient complètement différentes. On est en train de comparer des pommes et des oranges. L'application n'a jamais été conçue pour coûter 80 000 $. Il n'y avait aucun plan pour une application ArriveCAN de cet ordre. Il a fallu apporter 177 modifications au rythme d'une journée sur deux. Le coût prévu au départ était de 80 000 $, et le gouvernement a donné son aval.
Nous entendons constamment les députés d'en face parler de l'application « ArnaqueCAN » de . Tout d'abord, le nom de l'application n'est pas « ArnaqueCAN », mais bien ArriveCAN. Deuxièmement, il ne s'agit pas de l'application de ; c'est une application du gouvernement du Canada et de l'ASFC. C'est la base de son existence.
Si nous voulons cesser d'induire le public en erreur, c'est un bon moment pour commencer. Il ne s'agit pas d'une application de 80 000 $. C'était, dans le meilleur des cas, si l'on considère sa mise au point... Je suis prêt à argumenter avec n'importe qui concernant les coûts associés à ces 177 modifications. Il est impossible que cela se chiffre à 80 000 $. Les frais de développement totalisent entre 8 et 9 millions de dollars. Je ne vais pas traiter des autres détails concernant le soutien, parce que M. Kusmierczyk en a déjà parlé.
J'aurais une dernière chose à vous dire en terminant. J'ai en quelque sorte interpellé la vérificatrice générale à ce sujet sans toutefois obtenir de réponse. J'ai participé à une rencontre en fin de semaine, et on m'a carrément demandé combien valait une telle application.
J'ai posé la question suivante à un expert des applications de commerce électronique. Si on avait une application qui compte 18 millions d'utilisateurs, qui a été téléchargée 60 millions de fois, qui a facilité des échanges commerciaux se chiffrant en milliards de dollars et qui a sauvé des vies; et pour laquelle la marge d'erreur était de 10 000 transactions sur 60 millions — je vous laisse calculer le pourcentage —, quelle serait la valeur de cette application si nous la vendions sur le marché?
C'était une question simple. Est‑ce qu'elle vaudrait plus que son coût de développement atteignant 5 millions de dollars?
Il a répondu que, selon lui, cette application vaudrait des centaines de millions de dollars.
Il ne faut pas confondre le coût d'une application avec sa valeur. On doit éviter toute confusion quant à la décision de l'ASFC de réaliser ce travail à l'interne pour en conserver le contrôle et s'assurer de bénéficier du transfert de connaissances.
L'exécution a‑t‑elle été parfaite? Absolument pas. Est‑ce une bonne application? Oui.
Arrêtez de dire qu'il s'agit d'une application de 80 000 $ dont les coûts ont explosé pour atteindre 60 millions de dollars. Arrêtez de l'appeler l'application « ArnaqueCAN » de . Arrêtez de relier les pertes d'efficience des ministères dans une situation d'urgence au travail des fonctionnaires en menant vos interrogatoires arbitraires.
En résumé, une fois les modifications apportées pour que les précautions nécessaires soient en place, nous serons prêts à appuyer cette motion pour faire en sorte que ces deux témoins puissent comparaître et nous fournir les précisions que nous recherchons si désespérément.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie également Mme Vignola de ses efforts en vue de trouver un compromis pour cette option dite nucléaire, une option qui pourrait créer un précédent inquiétant pour les situations où des problèmes de santé sont en cause. Je suis tout de même reconnaissant à ma collègue de proposer un mécanisme nous permettant de tenir compte des préoccupations des témoins.
Ils nous ont dit avoir été conseillés par des avocats. On peut dire que nous avons tenté à deux reprises d'inviter ces témoins à comparaître. Peut-être qu'une troisième convocation serait appropriée, mais la motion dont nous sommes saisis aura des conséquences en ce sens que les témoins en question pourraient être appréhendés. Il y aurait aussi des répercussions, comme l'ont fait valoir mes collègues et Mme Vignola elle-même, notamment quant à l'intégrité et la confidentialité des questions dont nous sommes saisis. Les témoins et leurs avocats nous ont conseillé de procéder avec une certaine prudence à la suite de ce qui s'est passé.
Le Globe and Mail et d'autres médias ont déjà commenté les circonstances de l'affaire, y compris son impact sur certaines personnes ainsi que la conduite de certains membres du Comité qui ont outrepassé la portée de notre mandat en s'adressant directement aux témoins, en allant parfois jusqu'à court-circuiter l'enquête et les enquêteurs et en abordant certains enjeux avec des organismes gouvernementaux indépendants qui n'ont pas à rendre directement des comptes à des parlementaires ou à des élus. C'est le cas notamment de la GRC à qui ce travail d'enquête incombe, et qui n'a pas à recevoir de directives des députés.
Voilà maintenant que l'on essaie de nous dire qu'il nous faudrait exercer ce droit dont nous disposons certes en tant que parlementaires, compte tenu de la suprématie du Parlement, mais avec des conséquences d'une telle gravité, alors que l'enquête est toujours en cours. Il n'a pas encore été établi que des actes criminels ont été perpétrés, si tel est vraiment le cas. Il faut que ce processus suive son cours, et ce, en toute intégrité.
Je comprends la frustration que nous ressentons tous en ce qui concerne la comparution éventuelle de ces témoins et la mise au jour des préoccupations et des gestes qui ont été posés par ces témoins en particulier, mais aussi par les autres personnes dont nous avons discuté et qui ont été nommées au cours de nos délibérations.
Cependant, j'estime que nous avons aussi la responsabilité de nous assurer que les mesures que nous prenons contribueront bel et bien à appuyer l'enquête en cours. Les responsables pourront-ils vraiment aller au fond des choses? Nos actions ne risquent-elles pas de faire obstacle à leur travail? Je l'ignore, mais je sais qu'en fin de compte, ce que Mme Vignola propose — et je lui suis vraiment reconnaissant pour sa recherche d'une plus grande coopération dans nos efforts pour permettre à ces témoins de comparaître devant nous —, c'est une véritable option nucléaire. Nous créerions ainsi un précédent, ce qui devrait tous nous préoccuper vivement.
Je constate que la première partie de cette motion a été modifiée afin de mieux tenir compte de certaines des situations qui se présentent à nous. Ainsi, j'estime utile d'avoir supprimé les éléments tenant davantage de la partisanerie politique. Dans la version originale, on laissait en quelque sorte entendre que les élus et d'autres intéressés étaient complices des gestes posés par l'ASFC ou par d'autres entités. Encore une fois, je ne veux présupposer aucune conclusion. Nous avons agi comme si tout le monde était coupable. Nous n'avons même pas tenté de déterminer quelles actions ont été menées. Nous avons le privilège d'obtenir d'autres éléments qui traitent en partie de cette question.
Il y a aussi le fait que Kristian Firth et certains autres ont transigé avec le gouvernement du Canada bien des années avant le développement d'ArriveCAN. Il ne fait aucun doute qu'ils ont été très actifs à ce niveau lorsque le gouvernement conservateur précédent était au pouvoir. Nous avons déjà une motion qui vise à recueillir tous les renseignements pertinents sur ces activités afin de mieux comprendre comment les choses se sont passées.
Kristian Firth et certains autres ont déjà comparu devant le Comité et nous ont parlé des processus dans le cadre desquels ils ont obtenu des contrats avec le gouvernement au cours des 20 dernières années. Compte tenu des allégations qui circulent, il n'en demeure pas moins important que nous fassions la lumière sur ce qui s'est passé relativement à l'application ArriveCAN, qui est le résultat de multiples initiatives en technologie de l'information.
La possibilité de détenir les témoins, en procédant en quelque sorte à leur arrestation et en faisant fi des mises en garde qui nous ont été servies relativement aux problèmes de santé, a de quoi nous faire réfléchir. Dans ce contexte, j'estime tout à fait justifiable que nous fassions montre de prudence et que nous proposions des solutions de rechange. Il y a encore des conclusions qui seront soumises à notre analyse, notamment au terme de l'enquête en cours.
J'ai pris en considération les interventions de certains de mes collègues au sujet du recours à GC Strategies dans le contexte de la mise en œuvre de l'application Alerte COVID ainsi que de toute la série d'outils et de lignes directrices qui ont été élaborés par le gouvernement pour ralentir la propagation de la COVID. On a ainsi voulu offrir des possibilités de commerce international, maintenir les entreprises en activité, permettre à des millions de Canadiens de franchir la frontière et, il faut bien le dire, nous protéger contre les gens qui entraient au Canada.
Il faut songer à la complexité associée à la mise au point d'une application semblable dans un si court laps de temps. Certains vous diront que c'est quelque chose de très simple et que c'est une application de série, mais c'est carrément faux. On pourrait comparer la proposition initiale à un projet de construction d'une cabane dans un arbre dans la cour arrière qui devrait coûter 80 000 $, mais le développement de l'application dans sa forme définitive est plutôt assimilable à l'érection d'un gratte-ciel. Il a fallu faire intervenir des entrepreneurs, des ingénieurs et des sous-traitants. Il y avait toute la complexité liée au rôle joué par différents ministères ainsi qu'aux millions de transactions qu'il fallait pouvoir réaliser et analyser. Les questions relatives à la protection de la vie privée contribuaient également à rendre les choses plus ardues. C'est donc un travail complexe qui a dû être effectué, notamment en coulisse, pour développer cette application en s'assurant de protéger la vie privée des utilisateurs.
J'ai des réserves au sujet du libellé proposé, ne serait‑ce qu'en raison du précédent qu'il risque de créer. Nous pourrions devoir éventuellement composer avec certains doutes quant à sa validité dans le temps. J'aimerais simplement que nous nous interrogions sur le sens de tout cela, et je remercie encore une fois Mme Vignola de ses amendements. Je vous en suis très reconnaissant, et je pense qu'il en va de même de nos collègues.
Je veux que les gens qui nous regardent aient l'assurance que tous les membres du Comité veulent aller au fond des choses et prendre les mesures correctives qui s'imposent si des actes répréhensibles ont effectivement été commis. Nous recherchons la transparence. Nous voulons que les gens dénoncent ce qui s'est passé et que les responsables aient des comptes à rendre. Nous souhaitons nous assurer de mettre au jour et de traiter tous les cas où les choses ne se sont pas déroulées comme il se doit pour une application ou un processus.
C'est ce que nous faisons déjà dans une large mesure grâce aux rapports de la vérificatrice générale, de l'ombudsman et de la commissaire à l'information que nous avons entendue aujourd'hui. Je laisse donc au Comité le soin d'évaluer les répercussions du précédent que nous pourrions créer en adoptant la proposition dans sa forme actuelle.
Je crois qu'il est temps de permettre au prochain intervenant de vous faire part de ses observations.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
J'appuie d'emblée l'amendement et la motion de Mme Vignola.
J'aime que celle-ci ait cité La procédure et les usages de la Chambre des Communes, de Bosc et Gagnon, car cette source énonce les règles de procédure que nous sommes censés suivre en tout temps.
Selon moi, la référence que Mme Vignola fait à cette source est extrêmement importante. Il est aussi important d'aller au fond des choses afin de savoir exactement ce qui est arrivé.
Je trouve que la motion et l'amendement de Mme Vignola sont raisonnables, parce qu'ils vous donnent, monsieur le président, la possibilité de mettre en place tout accommodement dont les témoins pourraient avoir besoin.
Ainsi, se donner un échéancier de quelques semaines donne la possibilité de mettre en place les accommodements nécessaires. Cela est tout à fait raisonnable et il est important que le Comité aille au fond des choses.
J'ai vécu les années Harper, lorsque les conservateurs étaient au pouvoir.
Pendant les quatre années où ce gouvernement conservateur a été majoritaire, les comités étaient complètement bloqués, ce qui nous empêchait d'aller au fond des choses.
C'était le cas, peu importe le scandale, que ce soit celui SIST, de Phénix ou du G8.
En formant un gouvernement majoritaire, l'équipe Harper nous a empêchés d'aller au fond des choses et d'exiger de la transparence.
Maintenant que nous avons un gouvernement minoritaire, les choses sont différentes, parce que notre comité peut prendre la décision de convoquer les témoins qu'il veut entendre. Les mesures d'accommodement raisonnable nous donnent la possibilité de poser des questions et d'obtenir des réponses.
[Traduction]
Je dois également mentionner, monsieur le président, que nous appuyons la motion et les amendements parce qu'il ne s'agit pas d'une pratique usuelle des comités.
Je vais vous donner le meilleur exemple que je puisse citer. Au comité du patrimoine canadien, nous avons essayé de convoquer Nick Clegg, le président des affaires mondiales pour la société Meta, l'une des plus grandes entreprises au monde. Nous avons simplement dû essuyer un refus. Les gens de Meta n'ont manifesté aucun intérêt en vue d'une comparution. Comme M. Clegg ne travaille pas à partir du Canada, il n'y avait aucune possibilité de prendre des dispositions pour l'obliger à témoigner.
Vous savez aussi bien que moi, monsieur le président, que les contribuables canadiens financent indirectement Meta et Google. Comme nous l'ont indiqué les analystes de la Bibliothèque du Parlement, plus d'un milliard de dollars de l'argent des contribuables est ainsi versé sous forme de subventions indirectes. Nous subventionnons la publicité sur Meta. Il y a de nombreux problèmes avec Meta, mais les membres du comité du patrimoine — et en particulier les conservateurs — n'ont pas voulu insister pour que des représentants de Meta soient convoqués et forcés à témoigner.
Dans ce cas‑ci, les sommes en cause sont moindres. Cependant, le fait est que nous avons toujours la responsabilité, en tant que comité, de convoquer des témoins et de prendre les mesures d'adaptation nécessaires en fonction de leur état de santé.
Il est également logique d'accorder un délai raisonnable. C'est ce que propose l'amendement. On parle d'une période de 21 jours. Il est tout à fait sensé de procéder de cette manière.
Je me souviens des années Harper. Je me souviens de la façon dont les comités ont été muselés et incapables de faire leur travail lorsque les conservateurs de Harper étaient majoritaires. Cependant, je crois certes que, au sein d'un parlement où le gouvernement est minoritaire, nous avons la capacité et l'obligation de convoquer des témoins pour savoir vraiment tout ce qui s'est passé avec ArriveCAN, pourquoi tant d'argent a été dépensé et pourquoi les formalités administratives n'ont pas été remplies de façon responsable.
Je signale également, monsieur le président, que tout cela remonte au régime Harper, et que certains des contrats qui ont été accordés à la firme qui est devenue GC Strategies l'ont été sous le régime Harper. Il est important d'interroger aussi les témoins au sujet de ces contrats qui ont été conclus en 2012 et 2013 avec l'entreprise précédente.
Pour toutes ces raisons, j'appuierai l'amendement et j'appuierai la motion modifiée.
Je pense que c'est une approche réfléchie qui va nous permettre d'aller au fond des choses et d'obtenir l'information dont nous avons besoin au nom des Canadiens. Cela donne suffisamment de temps aux témoins pour prendre les dispositions nécessaires afin de comparaître devant nous, et cela vous donne le temps, monsieur le président, de veiller à ce que des mesures d'adaptation raisonnables soient prises si des problèmes de santé le justifient. Pour toutes ces raisons, j'appuie à la fois l'amendement et la motion modifiée.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie chacun de mes collègues d'avoir pris le temps de me remercier. On pourrait faire des ronds de jambe encore longtemps comme cela, voire plus. Je pourrais parler longuement, mais ce n'est pas mon intention non plus.
Un de mes collègues a parlé de mesures d'atténuation et a proposé qu'on décide tous ensemble. Je suis ouverte à cela. Cela dit, il ne faut pas oublier que ces mesures d'atténuation sont généralement suggérées par des praticiens de la santé. Finalement, nous n'aurions qu'à dire oui ou non à ces mesures. Les personnes impliquées doivent être impliquées.
En ce qui concerne le précédent dans le cas du sergent d'armes, ce n'est vraiment pas récent, mais je tiens à préciser que John A. Macdonald a été emprisonné. Le premier premier ministre du Canada a été emprisonné sur ordre du sergent d'armes. J'imagine que des témoins refusant à répétition de se présenter ont le même degré d'importance que le premier des premiers ministres. Ce n'est pas une blague, c'est dans les registres.
La capacité qu'a un sergent d'armes de lancer des mandats d'arrestation remonte à 1543, lorsque la Chambre des communes de Londres, le Parlement britannique, a demandé au sergent d'armes de libérer un député que la ville de Londres avait fait emprisonner. C'est le sergent d'armes qui a eu le dessus.
C'est la première occurrence de l'utilisation de la capacité du sergent d'armes de lancer des mandats d'arrêt. Il y a donc des précédents. Ce sont des précédents qui datent de bien avant la création du Canada et qui sont tous dans La procédure et les usages de la Chambre des communes, pour autant que l'on se donne la peine de le consulter.
Pour terminer, je vous remercie d'avoir partagé vos points de vue sur mon sous-amendement relatif à ArriveCAN. Cette application n'a pas été créée, produite à l'interne, et il a fallu une quantité de sous-traitants pour finir par en faire quelque chose. Certes, elle a rendu possibles quelques économies de temps et a permis au Canada de continuer de faire du commerce avec les États‑Unis. Cela aurait été encore plus extraordinaire si, au lieu de coûter 1 $ ou 2 $ par utilisateur, elle avait 15, 20 ou 25 cents par utilisateur. Quand on parle du coût final par utilisation, on essaie d'aller chercher le plus d'efficience; ici, cela n'a pas été le cas.
Il y a eu 177 modifications apportées à l'application, mais on n'a pas de données sur ces modifications. On ne les a même pas sur les 25 plus importantes. Étaient-elles justifiées? Comment ont-elles été faites? Quel temps a été consacré à ces modifications? On ne le sait pas parce que, selon la vérificatrice générale, la documentation n'a pas été complétée. Ce n'est pas Julie Vignola, la députée de Beauport—Limoilou, qui le dit. Je rapporte ce qu'a dit la vérificatrice générale.
Je tenais à mettre cela au clair, en lien avec mon sous-amendement et l'importance de ne pas créer de précédents. En effet, nous n'en créons pas, ils existent.
:
Merci, monsieur le président.
Comme tout le monde ici, nous essayons d'aller au fond des choses. Je ne veux pas prolonger la discussion indûment, car je crois que l'on en a déjà beaucoup dit.
Je tiens à reconnaître qu'en ce qui concerne GC Strategies en particulier et les deux personnes en question, nous tentons de garder confidentielles les considérations relatives à l'état de santé.
Monsieur le président, vous êtes intervenu pour nous rappeler d'éviter certains termes, mais je pense que tout cela est déjà du domaine public. Nos échanges ont d'ailleurs porté en grande partie sur cette nécessité d'assurer la protection de la vie privée des gens.
Nous avons l'intention de voter en faveur du sous-amendement de Mme Vignola. Nous proposerions seulement un léger amendement, qui se lirait comme suit: « que ces mesures d'accessibilité et d'adaptation que les témoins peuvent demander soient acceptées par le Sous-comité et organisées par la présidence ».
Si tous les membres du Comité sont d'accord, j'aimerais que nous ajoutions simplement cette précision au sous-amendement.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Au sein du sous-comité, ce dont nous allons discuter de façon très ouverte, ce sont les questions de santé, car nous ne sommes pas autorisés à discuter de leurs implications. Nous ne sommes pas autorisés à parler publiquement des témoignages que nous voulons entendre sur ces questions, soit les implications, les mesures de protection et les menaces potentielles à la sécurité des personnes concernées. Pour pouvoir procéder aux accommodements, nous devons en discuter, mais nous ne pouvons pas le faire en public, alors il n'y a pas conspiration. Nous n'essayons pas de cacher quoi que ce soit.
Je serais heureux de céder ma place à quiconque veut faire partie du sous-comité, tant qu'il est question de discuter des mesures de protection, ou encore le président peut décider qu'il n'y a pas de problème maintenant et que nous pouvons discuter de ces sujets en public et que cela ne nuira pas à l'intégrité. Je serais le premier à voter pour une réunion publique pour discuter de ces sujets, parce que nous sommes prêts à en parler publiquement.
Si nous disons que la réunion du sous-comité doit avoir lieu à huis clos, c'est parce que les discussions porteront sur les mesures de protection, les implications et les questions de santé, et que nous ne sommes pas autorisés à en discuter publiquement pour protéger l'intégrité de notre enquête. Il y a aussi l'aspect de la sécurité.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Il semble qu'une option soit de participer au sous-comité de bonne foi. Si les choses tournent mal, ou si des partis ou des membres du sous-comité ne participent pas de bonne foi aux discussions sur les accommodements, le sous-comité pourra alors passer à une réunion publique et tenir le reste des discussions en public. Nous avons cette option en tout temps, si je comprends bien. Ce n'est pas une motion sujette à débat et c'est recevable en tout temps. Ce serait sans doute un bon équilibre.
Il semble y avoir un manque de confiance, et c'est sans doute justifié, compte tenu des petits jeux politiques auxquels nous avons assisté de part et d'autre. Nous voulons arriver à une solution pour voir ces témoins témoigner et obtenir des réponses pour les Canadiens.
Je pense vraiment que les discussions sur les accommodements doivent avoir lieu à huis clos, compte tenu de la nature sensible des renseignements personnels. Si les membres veulent s'adonner à des petits jeux politiques, une motion pour passer à une réunion publique est toujours recevable, et je serai heureux de la proposer.
C'est tout.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je veux simplement mentionner, pour ceux qui nous regardent à la maison, qu'il arrive souvent en comité que pendant les discussions, pendant qu'un député a la parole, parle et donne son opinion sur diverses questions, les membres du personnel des divers partis discutent entre eux. Ils négocient et discutent pour trouver une solution, en particulier lorsqu'il semble que nous essayons de défaire un nœud gordien. Pour ceux qui nous regardent, des discussions ont eu lieu au cours des dernières heures pendant que nous discutions ici et il semble que nous ayons trouvé une solution.
C'est une suggestion qui a été faite par mes collègues. Le petit changement que nous demandons a été proposé par les membres de l'opposition eux-mêmes. Il semble que nous ayons trouvé une solution sur laquelle nous soyons d'accord.
Le but ultime est de faire en sorte que les témoins viennent témoigner. Nous l'avons tous dit. Nous voulons tous voir les témoins témoigner devant le Comité. Nous demandons seulement que les discussions sur les accommodements à fournir pour tenir compte de leurs graves problèmes de santé aient lieu en sous-comité. C'est la pratique habituelle.
Combien de fois nous est-il arrivé, surtout quand il s'agit de discussions au cours desquelles des renseignements sensibles peuvent être en cause, de demander aux membres du sous-comité de prendre une décision ensemble? Je crois que nous pouvons le faire, malgré les débats acerbes et hargneux que nous pouvons avoir parfois sous l'œil des caméras. Quand les caméras sont éteintes, nous avons une formidable collaboration.
Il n'y a rien d'aberrant dans cela. Nous disons simplement que s'il faut discuter d'accommodements, d'information et de questions sensibles liés à la santé, alors discutons‑en en sous-comité afin de pouvoir avoir des discussions et un débat ouvert à ce sujet.
Mon collègue, M. Bachrach, qui vient de se joindre à nous récemment, a toujours présenté des solutions responsables, mesurées et réfléchies. C'est ce que nous avons ici.
Discutons de ces questions. Si le sous-comité se trouve dans une impasse, bon sang, montrons cela au grand jour. Je peux vous dire que pour notre part, nous voulons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour en arriver à un accord, pour nous entendre sur les accommodements et faire venir les témoins pour qu'ils témoignent.
Encore une fois, je ne comprends pas la tournure d'esprit que M. Barrett veut donner à ces discussions quand nous semblons approcher d'un consensus, d'une collaboration et d'une occasion d'avancer pour faire témoigner ces témoins devant le Comité, ce qui est notre but ultime. Je ne comprends pas les motivations de mon collègue ici. Je ne comprends vraiment pas.
Je siège à ce comité depuis plus de quatre ans maintenant. Le travail se fait dans un esprit de collaboration. Cela sert les intérêts des Canadiens, et je ne comprends pas la tournure d'esprit que mon collègue tente d'insuffler au sein d'un comité où les membres ont toujours collaboré et travaillent fort pour s'acquitter de leurs responsabilités.
Il n'y a pas de petits jeux politiques de notre côté. Parlons des accommodements et faisons ce que nous pouvons pour que ces témoins viennent témoigner devant le Comité, comme nous le voulons tous. Je veux simplement préciser cela à nouveau. Je veux remercier encore une fois — je pense qu'il vaut la peine de le répéter — Mme Vignola d'avoir préparé le terrain et d'avoir fait le gros du travail au cours des derniers jours pour proposer ce sous-amendement.
C'est un sous-amendement sensé, et nous tentons en même temps d'avoir une motion sensée et un consentement unanime afin de nous permettre de discuter des questions d'accommodement et de santé dans le bon forum pour pouvoir continuer d'avancer.
C'est tout pour ma part. Je vais maintenant céder la parole à ma collègue.
Je vous remercie, monsieur le président.
:
Je vous remercie tous pour votre patience. Je vous suis sincèrement reconnaissant de travailler tous ensemble sur cette question.
Je pense que nous avons une solution. Je vais la lire, et cela porte sur le sous-amendement de Mme Vignola. Nous allons simplement avoir besoin du consentement unanime pour accepter ces changements.
Sous le paragraphe qui commence par « Première étape », nous allons dire, « mais dans les vingt et un (21) jours suivant l'adoption de cet ordre, tout en offrant aux témoins les mesures d'accessibilité qu'ils pourraient demander, sous réserve de l'approbation du Comité et si le président consent à les mettre en œuvre ».
On comprend, bien entendu, que le Comité peut passer à huis clos et revenir en séance publique à sa guise.
Sous « Deuxième étape », au paragraphe a) qui commence par « Le sergent d'armes placera sous sa garde », etc., à la deuxième ligne on dira, « afin de faire exécuter leur comparution devant le Comité, en public, aux dates et heures déterminées par le président du Comité ».
Est‑ce que vous êtes d'accord?
Un député: Oui.
Le président: Excellent.
Ai‑je le consentement unanime?
Des députés: D'accord.
Le président: Excellent.
Nous devons maintenant passer au vote sur le sous-amendement de Mme Vignola, comme nous venons d'en discuter.
Devons-nous voter, ou sommes-nous d'accord pour l'adopter...?
Je vois que l'on s'entend pour l'adopter.
(Le sous-amendement est adopté. [Voir le Procès-verbal])
(L'amendement est adopté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: C'est fait.
Nous discutons maintenant de l'amendement original de M. Genuis, qui, si je comprends bien, va le retirer si nous pouvons avoir le consentement unanime, si M. Genuis est d'accord.
Il est d'accord.
Pouvons-nous avoir le consentement unanime pour retirer l'amendement original de M. Genuis?
Des députés: D'accord.
(L'amendement est retiré.)
Le président: Excellent.
Nous allons maintenant voter sur la motion modifiée.
Pouvons-nous simplement nous entendre ou...?
Je vois des pouces levés partout.
(La motion modifiée est adoptée. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Elle est adoptée.
Chers collègues, je vous remercie beaucoup. De très bons points ont été soulevés par tous les partis. Je suis sincèrement reconnaissant au greffier de son travail. Il est avec nous encore quelques jours.
S'il n'y a rien d'autre, nous allons lever la séance.