:
[
Le témoin s'exprime en cri.]
[Traduction]
Bonjour! Je me nomme Shannin Metatawabin. Je suis le directeur général de l'Association nationale des sociétés autochtones de financement. Je suis également de la Première Nation de Fort Albany ou Peetabeck, qui fait partie des Nations mushkegowuks.
Je vous remercie de votre invitation à venir témoigner.
Avant de commencer, je reconnais que nous nous rencontrons sur le territoire traditionnel et non cédé du peuple algonquin anishinabe.
L'Association est l'organisme représentatif de plus de 50 institutions autochtones de financement de tout le Canada. Ces sociétés prêtent de l'argent, à des fins de développement, à des centaines d'entreprises inuites, métisses et des Premières Nations de tout le pays.
La réussite de ces institutions est incroyable. Elles ont été la vedette, récemment, d'une étude de l'OCDE de 2019 qui propose le réseau comme modèle au reste du monde.
En partenariat avec le gouvernement du Canada dans un programme qui a duré 30 ans, ces institutions ont accordé plus de 50 000 prêts d'un montant total de 3,3 milliards de dollars à des entreprises appartenant à des Autochtones. Chaque année, elles accordent pour plus de 120 millions de dollars de prêts à ces entreprises. La valeur totale de leur portefeuille de prêts est de 329 millions de dollars. Nous sommes fiers de dire que le taux de remboursement des emprunts est de 97 %.
Récemment, nous avons lancé un Fonds de croissance autochtone, un instrument d'investissement dont le capital est de 153 millions de dollars. Il vise à doter le secteur privé d'un mécanisme d'investissement dans notre communauté. Ce fonds a bénéficié de l'appui de la Banque de développement du Canada, d'Exportation et développement Canada, de la Société du crédit agricole et du gouvernement canadien.
Les entreprises autochtones sont un moteur important de l'emploi, de la création d'emplois et de progrès socioéconomique dans les communautés autochtones et chez les Autochtones mêmes. Chaque prêt que nous octroyons crée 3,34 emplois, et chaque dollar prêté apporte 3,6 $ au produit intérieur brut. De plus, les prêts des institutions financières autochtones dans les communautés autochtones sont corrélés à des améliorations marquées des indices du mieux-être communautaire, grâce à la réduction de 75 % des conséquences nocives pour la santé et de 50 % de l'insécurité alimentaire.
Je rends hommage à votre comité d'avoir entrepris l'examen de la diversité dans l'approvisionnement. Je suis persuadé que mon association peut vous communiquer des idées et des recommandations importantes à l'appui de votre étude.
Depuis que le gouvernement s'est engagé publiquement à assurer à des entreprises autochtones au moins 5 % de la valeur totale des marchés fédéraux, six organismes autochtones — l'Association nationale des sociétés autochtones de financement, le Conseil canadien pour l'entreprise autochtone, l'Assemblée des Premières Nations, l'Inuit Tapiriit Kanatami, le Conseil pour l'avancement des agents de développement autochtones, le Conseil national de développement économique des Autochtones — ont formé le groupe national de travail sur l'approvisionnement auprès des entreprises autochtones pour s'atteler à la tâche de planification. Ces organismes figurent dans la documentation qui vous a été distribuée.
De plus, en 2022, la stratégie économique nationale pour les Autochtones du Canada, élaboré par plus de 20 organismes autochtones, a recommandé que le gouvernement délègue à des institutions autochtones les processus des marchés publics.
Dans son article 5, la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones réaffirme le besoin en soulignant le droit, pour ces peuples, de conserver et de renforcer leurs institutions politiques, juridiques, économiques, sociales et culturelles distinctes tout en conservant le droit de participer pleinement, s'ils en décident ainsi, à la vie politique, économique, sociale et culturelle de l'État. Le Canada y souscrit également.
Le processus fédéral d'approvisionnement est un système complexe à nombreux joueurs, parmi lesquels Services aux Autochtones Canada, Services publics et Approvisionnement Canada, le Bureau de l'ombudsman de l'approvisionnement, le Secrétariat du Conseil du Trésor et le Bureau du contrôleur général.
Le processus fédéral d'acquisition oppose de nombreux obstacles à nos entreprises, notamment un préjugé systémique à l'intérieur de l'écosystème d'acquisition, des processus administratifs restrictifs, un labyrinthe peuplé de nombreux acteurs, la capacité de réagir des Premières Nations aux occasions offertes et l'absence d'une base nationale de données fiables et actualisées sur les entreprises des Premières Nations.
Aujourd'hui, je propose la création d'un institut de l'acquisition auprès des Premières Nations qui jouera un rôle de premier plan dans le secteur des acquisitions en fournissant des services globaux, adaptés à la culture, grâce à un guichet unique pour tout ce qui concerne les acquisitions auprès des Premières Nations.
Sa mission sera de maximiser le potentiel des entreprises des Premières Nations de saisir les occasions d'acquisition et d'en profiter en assurant l'agrément, l'éducation, le réseautage et la promotion nécessaires. Cet institut se focalisera sur de meilleurs résultats pour les entreprises des Premières Nations tout en aidant l'administration fédérale à atteindre l'objectif de 5 % dans la passation de marchés.
Il offrira quatre groupes de services pour répondre aux besoins de sa clientèle et un répertoire des entreprises agréées; des services d'éducation et de la formation; du réseautage, de la collaboration et la formation de partenariats; la promotion de l'acquisition auprès des Premières Nations et, qui plus est, la défense des intérêts des entreprises et leur responsabilisation.
Il est temps que le Canada reconnaisse que le système actuel ne fonctionne pas. Il est également temps de reconnaître que les solutions émanant des Autochtones fonctionnent très bien. La réussite des institutions financières autochtones témoigne du fait que les organismes autochtones sont les mieux placés pour élaborer des programmes et des services destinés aux peuples autochtones, y compris les Premières Nations, et pour en assurer la prestation.
Les structures fédérales actuelles qui sont censées soutenir les possibilités d'approvisionnement auprès des entreprises autochtones, notamment la Stratégie d'approvisionnement auprès des entreprises autochtones, n'ont pas été couronnées de succès. Plus de 25 ans après la mise en place de cette stratégie, l'approvisionnement auprès des entreprises autochtones continue de représenter moins de 1 % de l'approvisionnement fédéral total. Vous vous souvenez peut-être que, lors de leur témoignage devant le Comité en octobre dernier, les fonctionnaires fédéraux ont été incapables de mentionner un seul moyen concret de mesurer les efforts du gouvernement en vue d'atteindre la cible de 5 %.
Au cours des dernières élections, tous les principaux partis se sont engagés à entreprendre le travail important devant mener à la réconciliation. La réconciliation ne sera pas possible si les peuples autochtones continuent d'être exclus de l'économie canadienne et du partage de la prospérité du Canada. Les Premières Nations veulent qu'on mette un terme à leur exclusion économique systémique et elles souhaitent être des partenaires à part entière au sein de la confédération. C'est ce que signifie la réconciliation économique pour nous. Travailler ensemble pour réaliser l'engagement du gouvernement à l'égard de l'approvisionnement auprès des entreprises autochtones constitue un pas important, mais le gouvernement du Canada doit être prêt à accepter le fait que les Premières Nations sont de véritables partenaires.
Meegwetch.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
[Le témoin s'exprime en micmac et fournit le texte suivant:]
Weli'egsipug. Teluisi Gepme'g Gitpuisq. Gespe'gewagi tleawi. Aq Wigi Listuguj.
[Le témoin fournit un texte en anglais dont voici la traduction:]
Bonjour. Je m'appelle Victoria LaBillois. Mon territoire traditionnel est Gespegewagi, et je vis à Listuguj.
[Traduction]
Je vous parle depuis la Première Nation des Mi’gmaq de Listuguj, située sur la rive sud de la Gaspésie.
Je vous remercie de m'avoir invitée à vous parler aujourd'hui de la question de la diversité de l'approvisionnement. Je suis vice-présidente du Conseil national de développement économique des Autochtones, une organisation apolitique dont les membres sont nommés par le ministre et qui a pour mandat de conseiller le gouvernement fédéral sur les questions liées au développement économique des Autochtones.
Le Conseil a été fondé en 1990 et est formé de dirigeants du milieu des affaires et des collectivités des Premières Nations, des Inuits et des Métis de tout le Canada. Je vous invite à consulter le site Web de notre conseil, où se trouve notre série de rapports d'étape sur l'évolution de l'économie des Autochtones à l'échelle nationale. Le prochain rapport de ce type sera publié à la fin de 2023.
Je vous invite également à examiner la Stratégie économique nationale pour les Autochtones, à laquelle a fait référence mon collègue, M. Metatawabin. Cette stratégie a été publiée en juin 2022. Mise de l'avant en partenariat avec plus de 20 organisations économiques autochtones nationales, cette stratégie fournit aux artisans du développement économique et aux décideurs une vision cohérente conçue pour orienter les efforts au cours de la prochaine décennie.
Comme vous le savez, le gouvernement du Canada est le plus important acheteur de biens et de services au pays. Il dépense environ 22 milliards de dollars par année en biens et services. De toute évidence, la politique d'approvisionnement fédéral pourrait être un moteur clé de la réconciliation économique.
Toutefois, malgré l'engagement du gouvernement fédéral d'accroître l'accès aux possibilités d'approvisionnement auprès du fédéral pour les entreprises autochtones, ces dernières reçoivent année après année moins de 1 % de la valeur des contrats d'appel d'offres de biens et de services du gouvernement du Canada.
Malgré l'objectif du gouvernement du Canada selon lequel les ministères et organismes fédéraux veillent à ce qu'au moins 5 % de la valeur totale des contrats fédéraux soient attribués aux entreprises autochtones, l'innovation dans ce domaine continue d'accuser du retard. Il y a un certain nombre de raisons à ce phénomène, y compris des contraintes enchâssées dans la Loi sur les Indiens et des obstacles à l'accès au capital par les communautés et les gouvernements autochtones.
Le Conseil national de développement économique des autochtones, le CNDEA, est membre du Groupe de travail sur l'approvisionnement autochtone et du Groupe de référence autochtone du gouvernement fédéral, lesquels ont été créés précisément pour aborder ces questions. Nous saluons l'ouverture du gouvernement à travailler avec les représentants autochtones à ces questions et reconnaissons l'importance de la nouvelle cible de 5 %. Nous pouvons toutefois faire davantage dans l'immédiat pour mieux utiliser les processus d'approvisionnement du gouvernement. Dans ce contexte, le CNDEA estime qu'un investissement important est nécessaire pour l'établissement d'une nouvelle institution d'approvisionnement dirigée par des Autochtones à l'échelle nationale. Il s'agit de notre principale recommandation de mesure immédiate.
Les organismes nationaux de développement économique autochtones sont en train de mettre la touche finale à un plan d'affaires pour un institut d'approvisionnement autochtone chargé de tenir un répertoire des entreprises autochtones certifiées et d'aider ces entreprises à s'y retrouver dans les processus d'approvisionnement fédéraux et organisationnels.
Le CNDEA recommande également que les seuils très bas pour les processus non concurrentiels et les contrats à fournisseur unique soient augmentés immédiatement. Les règles actuelles indiquent que les possibilités de contrats pour des biens de plus de 25 000 $, des services de plus de 40 000 $ et des travaux de construction de plus de 100 000 $ doivent être publiées dans le cadre d'un appel d'offres, et que seuls les contrats en deçà de ces montants peuvent être attribués dans le cadre d'un contrat à fournisseur unique. Ces limites n'ont pas changé depuis de nombreuses années. En 2021, le Secrétariat du Conseil du Trésor a indiqué que l'augmentation à 100 000 $ des limites des contrats à fournisseur unique pour les entreprises autochtones ne contreviendrait pas aux accords de libre-échange du Canada.
L'augmentation immédiate de ces seuils aidera les entreprises autochtones à tirer parti des possibilités d'approvisionnement offertes au sein du gouvernement fédéral.
J'aimerais également vous faire part de quelques autres recommandations, dont la mise en oeuvre sera déterminante dans la réussite ou l'échec des objectifs du gouvernement dans ce domaine.
Dans les régions du pays où la population autochtone est de plus de 5 %, la cible pour la valeur totale des contrats fédéraux attribués aux entreprises autochtones devrait également être augmentée de manière proportionnelle.
La formation sur la sensibilisation à la culture autochtone à l'intention des responsables de l'approvisionnement devrait être obligatoire. Elle est nécessaire non seulement pour s'assurer que les fonctionnaires comprennent les cultures autochtones et l'importance de la réconciliation économique, mais aussi pour régler le problème croissant de la fausse identité autochtone dans les listes des entreprises auxquelles fait appel le gouvernement du Canada.
Enfin, le CNDEA recommande que le gouvernement surveille, sur une base annuelle et de manière distincte des autres processus de production de rapports, l'atteinte de l'objectif d'approvisionnement de 5 % pour chaque ministère, et qu'il en fasse rapport.
Merci. Wela'lioq.
:
Ce n'est pas garanti, mais merci.
Bonjour. Comme on l'a dit, je m'appelle Philip Ducharme. En tant que vice-président de l'entrepreneuriat et de l'approvisionnement au Conseil canadien pour l'entreprise autochtone, je tiens à vous remercier, monsieur le président et distingués membres du Comité, de me donner l'occasion de témoigner devant vous et de répondre à vos questions.
Je vous parle depuis mon bureau à domicile, qui se trouve sur le territoire traditionnel de nombreuses nations, notamment les Mississaugas de Credit, les Anishinabe, les Chippewas, les Haudenosaunee et les Wendats, et ce territoire accueille maintenant beaucoup d'autres peuples inuits, métisses et des Premières Nations.
Depuis les deux dernières comparutions du CCEA devant le Comité, en février et en juin 2021, l'une des recommandations que nous avons formulées a été mise en œuvre, ce qui est encourageant. Nous demandions l'adoption de mesures visant à obliger les ministères et organismes fédéraux à rendre compte publiquement de leurs achats effectués auprès d'entreprises autochtones dans un délai plus court. À l'heure actuelle, les données publiques les plus récentes sur l'approvisionnement auprès d'entreprises autochtones que nous avons pu trouver remontent à l'exercice financier 2018.
Le 6 août 2021, a annoncé l'adoption immédiate de nouvelles mesures visant à accroître les possibilités de marchés fédéraux pour les entreprises autochtones au Canada. Cette annonce faisait état de l'élaboration d'un cadre de reddition de comptes exigeant que les dépenses soient déclarées publiquement beaucoup plus rapidement. Je crois comprendre que la valeur des dépenses fédérales visant des entreprises autochtones pour l'exercice financier se terminant le 31 mars 2023 sera publiée d'ici la fin de l'année civile 2023.
En disposant d'un mécanisme complet pour évaluer l'approvisionnement auprès des entreprises autochtones et pour en faire rapport, nous serons mieux à même d'apporter les améliorations qui s'imposent en vue de respecter l'exigence d'attribuer un minimum de 5 % des contrats à des entreprises autochtones.
En 2022, le CCEA a mené une recherche sur les contrats gouvernementaux. Dans le cadre de cette recherche, des propriétaires d'entreprises autochtones ont dit faire face à une vaste gamme de difficultés les empêchant de profiter pleinement des possibilités d'approvisionnement du gouvernement fédéral. Ce qui a été mentionné le plus souvent, c'est le manque de connaissances chez les fonctionnaires fédéraux au sujet des peuples et des collectivités autochtones et du processus d'approvisionnement en tant que tel.
Il est plus facile de faire des affaires lorsque les deux parties se comprennent et se respectent mutuellement, alors accroître la formation et la sensibilisation au sein des fonctionnaires fédéraux favorisera des relations durables et profitables mutuellement, lesquelles constituent la pierre angulaire d'une stratégie robuste d'approvisionnement. Une véritable réconciliation économique sera possible si on s'emploie à accommoder les peuples autochtones en vue d'assurer leur pleine participation à l'économie canadienne, plutôt que de les contraindre à s'assimiler pour obtenir des contrats.
Une solution partielle à ce problème a été énoncée par dans sa mise à jour du 21 août. Elle a annoncé que le gouvernement fédéral va créer une formation obligatoire pour les responsables des marchés publics fédéraux sur la mise en œuvre des obligations en matière d'approvisionnement en vertu des traités modernes et des ententes sur l'autonomie gouvernementale et qu'il intégrera cette formation dans le programme d'études régulier. La sensibilisation à la culture autochtone sera également explorée, afin que des stratégies d'approvisionnement plus adaptées et culturellement pertinentes puissent être élaborées. C'est un début, mais nous ferons pression pour que cette sensibilisation à la culture autochtone passe rapidement du stade exploratoire à la mise en œuvre.
Les entreprises autochtones ont aussi fait savoir que le gouvernement fédéral n'a pas su apporter les changements nécessaires pour favoriser l'accès au processus d'approvisionnement, qui comporte de nombreuses complexités. Les entreprises consultées ont affirmé se sentir inférieures et marginalisées en raison des exigences contractuelles, qui se trouvent à exclure les entreprises autochtones au profit des grandes entreprises. Certains participants ont déclaré trouver le processus difficile et long, et ils étaient d'avis que les exigences contribuaient à exclure les entreprises autochtones, malgré leur capacité d'exécuter un projet. Les garanties, les retenues de paiements et, en particulier, les formulaires trop complexes sont tous des éléments qui ont contribué à créer des obstacles.
Si le gouvernement fédéral est véritablement résolu à attribuer 5 % de ses contrats aux entreprises autochtones, il devrait également s'occuper de fournir aux entreprises autochtones les outils et les ressources dont elles ont besoin pour participer pleinement au processus.
Un autre élément qui a été cité fréquemment par les participants à notre recherche est la nécessité pour les ministères fédéraux de mieux collaborer afin de mettre en commun des pratiques exemplaires à adopter lorsqu'ils traitent avec des entreprises et des collectivités autochtones. Bien qu'une collaboration en ce sens entre les ministères constitue un pas dans la bonne direction, il faudra à l'avenir adopter une approche pangouvernementale à l'égard de l'approvisionnement auprès des entreprises autochtones pour assurer une uniformité en établissant clairement la meilleure voie à suivre et en pénalisant ceux qui s'en écartent, tout en veillant à répondre largement aux besoins des entreprises autochtones et à tenir compte du contexte dans lequel elles évoluent.
Si l'engagement du gouvernement fédéral envers la réconciliation avec les Autochtones est sincère, il doit en faire davantage pour mettre en œuvre les recommandations formulées par des organismes économiques autochtones nationaux, comme le CCEA et ceux que les autres témoins d'aujourd'hui représentent, et mettre en application les apprentissages et les leçons provenant directement des dirigeants d'entreprises autochtones.
Le CCEA a l'énorme chance d'avoir la possibilité d'échanger avec les entreprises autochtones au quotidien, et il continuera d'être la voix de ces entreprises alors qu'il dialogue avec le gouvernement fédéral pour s'assurer que nos entreprises autochtones obtiennent un minimum de 5 % des contrats du gouvernement fédéral. Même s'il reste bien des obstacles et des difficultés à surmonter, nous envisageons l'avenir avec espoir et enthousiasme tandis que nous reconstruisons et solidifions la route vers la réconciliation et la santé et la prospérité du Canada.
Je vous remercie et je serai ravi de répondre à vos questions.
:
Bonjour, cher monsieur McCauley et honorables membres du Comité permanent.
Je m'appelle Ray Wanuch et je suis le directeur exécutif du Council for the Advancement of Native Development Officers, le CANDO. Aujourd'hui, je vous parle depuis Edmonton, dont le nom traditionnel est Amiskwaciy Waskahikan, ce qui signifie en anglais « Beaver Hills House », dans le territoire visé par le Traité no 6, le territoire traditionnel des Cris, des Pieds-Noirs, des Dénés, des Stoney et des Métis.
Le développement économique des Autochtones est essentiel à l'atteinte de résultats socioéconomiques positifs et à l'autonomisation des peuples autochtones. Le CANDO est un organisme autochtone national fondé en 1991 par des agents de développement économique d'un peu partout au Canada. Le CANDO offre une certification, de la formation et des outils pour aider les agents de développement économique, les gestionnaires des terres et les dirigeants communautaires à créer des effets positifs sur les économies autochtones. Le CANDO offre un soutien, à la fois en personne et virtuellement, aux agents de développement économique par le biais d'une série éducative intitulée « Links to Learning », d'une conférence annuelle et d'un sommet annuel de la jeunesse.
Le CANDO a élaboré conjointement une initiative novatrice en matière de développement économique communautaire appelée CEDI, qui consiste à créer des occasions d'établir des relations entre les collectivités autochtones et leurs voisins municipaux afin de leur permettre de travailler ensemble sur des projets mutuellement bénéfiques. Cette initiative est mise en œuvre conjointement par la Fédération canadienne des municipalités et le CANDO. Un exemple de projet attribuable à cette initiative est un projet réalisé grâce à un partenariat entre la Nation crie d'Enoch et la ville d'Edmonton.
Depuis 2021, le CANDO travaille avec Soutien en approvisionnement Canada en vue de créer des études, des projets pilotes et de nouveaux outils à l'intention des agents de développement économique et des dirigeants communautaires afin d'accroître l'accès aux possibilités d'approvisionnement fédéral pour les entreprises et les collectivités autochtones. Dans le cadre de ce partenariat, le CANDO a réalisé plusieurs rapports et études sur la participation des Autochtones au processus d'approvisionnement fédéral. En novembre 2020, il s'est penché sur l'approvisionnement fédéral et le renforcement des capacités autochtones et il a évalué la façon dont le CANDO et le réseau des agents de développement économique peuvent appuyer SPAC. En juillet 2021, il a élaboré une feuille de route en vue de faire progresser l'accès des collectivités et des entreprises autochtones au processus d'approvisionnement fédéral, et toujours en 2021, il a dressé une liste des programmes fédéraux destinés à soutenir les entreprises autochtones.
Favoriser l'approvisionnement inclusif est profitable pour tous, et en trouvant des solutions meilleures et plus créatives pour accroître la participation des Autochtones au processus d'approvisionnement fédéral, le gouvernement commencera à opérer un changement de culture et il entraînera des effets très positifs sur d'autres groupes désavantagés.
Le CANDO est d'avis que le gouvernement doit améliorer la reddition de comptes et la collecte de données. Nous nous attendons à ce que la responsabilité de la collecte de données soit transférée à un moment donné à un groupe d'organismes autochtones. Le CANDO estime qu'il faudra adopter le concept des lacs de données, qui regroupent des données provenant de multiples sources, afin de pouvoir évaluer l'incidence de la politique des 5 % et de la transformation de l'approvisionnement auprès des entreprises autochtones.
Durant les travaux effectués par le groupe de travail sur la COVID‑19 en soutien aux entreprises autochtones, le CANDO et d'autres organismes autochtones nationaux ont créé une base de données afin qu'un plus grand nombre d'entreprises autochtones puissent fournir des EPI au gouvernement du Canada. Les réseaux d'organismes autochtones nationaux et Services aux Autochtones Canada ont tenté d'appliquer le concept des lacs de données. Le CANDO a jugé cette initiative satisfaisante, car plusieurs organismes autochtones ont décroché des contrats d'approvisionnement fédéraux et ils ont bénéficié du soutien du groupe de travail. Pourtant, l'un des principaux problèmes a été l'incapacité d'obtenir des données sur l'attribution de contrats aux entreprises autochtones. Il était donc difficile de suivre les progrès. S'il existait une source d'information centrale sur les services commerciaux et les capacités des entreprises autochtones et un accès plus rapide aux données sur les soumissions et l'attribution des contrats, la prise de décisions serait plus efficace.
Le CANDO est en train d'élaborer un processus et des outils d'évaluation des capacités à l'intention des agents de développement économique. Ils sont actuellement mis à l'essai en Colombie-Britannique. En vue d'atteindre l'objectif de 5 %, il est important de déterminer les lacunes actuelles sur le plan des compétences qui empêchent les Autochtones de travailler dans les grandes industries.
Il est essentiel d'amorcer sans tarder un dialogue avec les titulaires de droits, les collectivités et les entreprises autochtones. Dans de nombreuses collectivités, les agents et les sociétés de développement économique jouent un rôle clé lorsqu'il s'agit de dialoguer avec les peuples autochtones. Plus tôt le gouvernement commencera à dialoguer avec les collectivités afin de leur donner le temps de se préparer en prévision des occasions qui se présenteront, plus les chances seront grandes de récolter des avantages socioéconomiques.
Le CANDO offre de la formation aux agents de développement économique au moyen d'événements en ligne et en personne de type « Liens vers l'apprentissage » et d'une série de webinaires hebdomadaires.
Le CANDO et Soutien en approvisionnement Canada sont également en train d'élargir leur projet pilote de mentorat en approvisionnement pour les agents de développement économique, selon le modèle de « formation des formateurs », pour que ceux‑ci comprennent les fondements de l'approvisionnement. Deux cohortes de 18 participants ont obtenu leur diplôme, et ce programme sera maintenant déployé dans toutes les régions de Soutien en approvisionnement Canada, qui sont au nombre de six.
L'un des obstacles majeurs que les membres du CANDO ont observés dans le cadre de leur travail, c'est l'incompréhension du processus d'approvisionnement, qu'il s'agisse d'une communauté qui répond à l'exigence d'élaborer un plan de participation autochtone dans le cadre d'une demande de propositions ou d'un agent de développement économique qui aide une entreprise de la communauté à rédiger une proposition. Le programme de mentorat du CANDO en matière d'approvisionnement devrait contribuer à mieux cerner les besoins de formation.
L'une des leçons tirées par le Groupe de travail sur la COVID‑19 en soutien aux entreprises autochtones était qu'il fallait mettre en place un service de soutien pour que les communautés et les entreprises autochtones puissent participer aux marchés publics fédéraux. Un service de soutien a donc été créé pour aider les communautés dans ce processus. Dans le cadre d'un projet pilote de l'IPS, le CANDO est en train de créer un espace virtuel sur le site Web des agents de développement économique afin de mettre toute une bibliothèque d'outils à la disposition des agents de développement économique, des communautés et des entreprises, ainsi qu'un mécanisme d'aide à la navigation dans le processus d'approvisionnement à l'intention des Autochtones, ressources à l'appui. Nous pensons que cette stratégie permettra d'accroître l'inclusion des communautés et des entreprises autochtones aux marchés publics et leur participation.
Il est essentiel de veiller à ce que les fonctionnaires comprennent la culture des communautés autochtones. Il faut concrètement donner plus de temps aux agents d'approvisionnement pour prioriser les communautés et les entreprises autochtones et respecter leurs exigences pour renforcer la confiance et les relations. Un exemple d'approche culturelle positive...
:
Merci, madame Thompson.
En tant que vice-président de l'entrepreneuriat et de l'approvisionnement, j'ai un certain nombre de rôles à jouer au sein du Conseil canadien pour l'entreprise autochtone. Celui qui est le plus pertinent dans la discussion d'aujourd'hui concerne notre stratégie Changement d'approvisionnement, qui est la stratégie d'approvisionnement autochtone phare du CCEA, que nous avons lancée en 2018. Cette stratégie vise à accroître la participation autochtone aux chaînes d'approvisionnement de toutes les entités acheteuses au Canada, pas seulement du gouvernement fédéral, mais de tous les ordres de gouvernement et des entreprises canadiennes.
Cette stratégie s'appuie sur un certain nombre de piliers pour faire le pont entre les entreprises autochtones et les acheteurs. Nous avons des champions de l'approvisionnement autochtone, soit 117 sociétés de tous les secteurs du pays qui ont signé pour nous aider à accroître la participation des entreprises autochtones à leurs chaînes d'approvisionnement, directement ou indirectement.
Nous offrons également des expériences d'apprentissage à nos entreprises autochtones certifiées. M. Wanuch a parlé des programmes de son organisation, et nous offrons également des services aux entreprises autochtones qui essaient de s'orienter dans l'univers des marchés publics fédéraux.
Pour répondre à la question précédente sur ce qui permettrait d'inscrire plus d'entreprises autochtones au répertoire, il faudrait simplifier le processus d'approvisionnement au sein du gouvernement fédéral. Les petites entreprises, les entreprises autochtones, n'ont pas la capacité ou les ressources nécessaires pour répondre aux appels d'offres très lourds sur le plan administratif que lance le gouvernement fédéral.
Encore une fois, nous sommes vraiment déterminés à faire connaître nos entreprises autochtones au reste du Canada, pour qu'elles soient incluses.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Ma première question s'adressera à Mme LaBillois, mais avant de commencer, je tiens à préciser que je vais nommer une loi dont le titre m'horripile. Je n'aime vraiment pas le prononcer. Je considère que cette loi a toujours causé et cause encore d'énormes préjudices aux Premières Nations, ce que je déplore. Cela dit, il faut bien la nommer.
Madame LaBillois, dans votre allocution, vous faites mention des difficultés et obstacles causés par la Loi sur les Indiens. Depuis 1867, cette loi traite les Premières Nations comme des enfants mineurs incapables de prendre leurs propres décisions et d'en avoir la pleine et entière responsabilité, en particulier dans les réserves. C'est pire pour les personnes désirant avoir leur propre entreprise puisque, comme vous le mentionniez, elles n'ont pas accès au capital. C'est particulièrement difficile pour les entreprises établies dans les réserves.
En une minute ou une minute et demie, pourriez-vous nous donner un peu plus de détails des problèmes que la Loi sur les Indiens cause aux entrepreneurs des Premières Nations?
:
Je vous remercie de votre question.
Moi aussi je déplore cette loi.
[Traduction]
Je vais répondre en anglais pour pouvoir parler plus vite et répondre en une minute. Je vais vous donner deux exemples.
Un des problèmes a trait au certificat de possession. J'habite dans une réserve. Selon cette loi, je ne peux pas être propriétaire de la terre sur laquelle je vis dans ma communauté. Je peux posséder la terre. J'ai un certificat de possession. Par conséquent, je ne peux pas utiliser le terrain que je possède dans la communauté pour obtenir un prêt.
Ensuite, si j'essaie d'obtenir une pièce d'équipement, je dois signer un affidavit. Par exemple, j'achète une excavatrice, dont le coût dépasse 150 000 ou 200 000 $. Pour cela, je dois signer un affidavit affirmant que mon équipement ne sera pas entreposé dans ma communauté, qu'il ne sera utilisé que pour des travaux à l'extérieur de ma communauté et qu'il sera toujours hors de la communauté, de sorte qu'en cas de non-paiement, le bien puisse être saisi.
Je dois demander la permission au chef et au conseil. Je trouve qu'il est très offensant de demander à nos élus la permission de gérer mon entreprise ou de l'aide avec un prêt ministériel, surtout en 2022.
Merci.
:
Merci de votre question.
En ce moment, nous voulons nous assurer que les entrepreneurs autochtones ont accès au capital. L'organisation que je représente a reçu 240 millions de dollars il y a 30 ans et a renouvelé ce montant 15 fois pour atteindre 3,3 milliards de dollars en prêts. Sans un accès approprié au capital, les entrepreneurs autochtones n'ont jamais été en mesure de profiter de tous les débouchés possibles dans leurs régions.
Pour que l'argent soit envoyé, il faut d'abord s'assurer que l'environnement est propice aux transactions. Il y a plusieurs années, le gouvernement du Canada a créé le programme « Entreprise autochtone Canada ». Ce programme fournit une contribution en capital à une entreprise autochtone, ce qui réduit le niveau de risque sur ce prêt. Ce programme a connu un grand succès. On a démontré que pour chaque dollar fourni, il y a un retour de 1,26 à 1,40 $ au Conseil du Trésor, ce qui représente des retombées financières et sociales pour le gouvernement. Investir dans l'économie autochtone est un réel investissement: il y a des incitatifs fiscaux pour les investisseurs en plus de la formation dont M. Wanuch a parlé. Il est très important de veiller à ce que tout le monde possède la formation, la compréhension, les connaissances et le savoir-faire nécessaires pour démarrer une entreprise.
L'accès au système d'approvisionnement doit être amélioré, parce qu'il est très complexe. Certains obstacles font qu'il est extrêmement difficile pour les entrepreneurs autochtones de même pouvoir entrer dans le système. Nous devons tout améliorer, et si nous en avons l'occasion, notre organisation est prête à travailler avec le gouvernement pour veiller à ce que nous éliminions ces obstacles.
Merci.
Ma dernière question s'adresse à M. Wanuch.
Monsieur Wanuch, il y a maintenant 18 ans, j'ai soutenu des élèves innus dans le cadre d'un grand concours pancanadien d'entrepreneuriat autochtone organisé en collaboration avec une section de la Banque de développement du Canada qui s'engageait à venir en aide aux entrepreneurs autochtones. Je ne sais pas si cette section existe encore ou si elle a changé de nom, mais le concours s'appelait E‑Spirit.
Toute l'année, les élèves apprenaient les différentes étapes menant vers la création d'un produit et d'une entreprise. Puis, à la fin de l'année, ils se rendaient en un lieu pour partager avec les Premières Nations de tout le Canada ce qu'ils avaient réalisé et comment ils l'avaient fait. Dans notre cas, c'était à Prince George, en Colombie‑Britannique, et c'était extraordinaire. J'en ai encore des frissons, juste à y penser.
Ce concours, ou un autre du même genre, existe-t-il toujours à votre connaissance?
S'il n'existe plus, serait-il avisé de le remettre en avant pour encourager les jeunes autochtones à aller vers l'entrepreneuriat?
:
C'est une bonne question. Je ne sais pas si ce concours existe toujours. Cependant, je pense qu'il existe différentes formes d'entrepreneuriat un peu partout au Canada. M. Metatawabin est peut-être en mesure de fournir une réponse à ce sujet.
C'est d'une importance vitale. Ce que nous essayons de dire, c'est qu'il doit y avoir un équilibre. L'entrepreneuriat est important, mais dans nos communautés, le profit n'est pas notre principale motivation. La création d'emplois et le maintien d'un moyen de subsistance importent plus.
Je pense qu'il est possible d'arriver à cet équilibre. Des communautés font des ajouts aux réserves, ou commencent à développer des entreprises rentables dans les centres urbains puis ramènent leurs profits dans la communauté pour financer des programmes sociaux et éducatifs, comme des formations en entrepreunariat ou des formations pour devenir un agent de développement économique, comme nous en offrons. Beaucoup de programmes en entrepreneuriat sont offerts à nos jeunes autochtones, mais il faut encore ajouter des programmes plus spécialisés en fonction de l'âge et de la région, mais aussi en fonction de l'industrie dans laquelle les gens se trouvent. Nous devons examiner tout cela.
Nous allons avoir notre conférence nationale à Membertou l'année prochaine. Jetez un coup d'oeil à ce qui s'est passé avec Clearwater Industries. L'Administration financière des Premières Nations a été en mesure de fournir du capital pour que les groupes autochtones puissent racheter cette société et contribuer de façon importante à l'économie locale. Nous devons parler de ces exemples, et nous devons poursuivre le processus.
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Pendant 35 ans, nous avons fourni un accès au capital aux entrepreneurs, et les entrepreneurs autochtones ont couvert tous les secteurs d'activité. Au cours des 35 dernières années, nous avons vu plus d'entreprises du secteur des services, parce que nous sommes dans la communauté. Nous aidons les entreprises qui fournissent des services: des entrepreneurs, des constructeurs, des entreprises dans le domaine du transport et des services alimentaires, mais nous commençons tranquillement à aider des entreprises qui oeuvrent dans des secteurs plus complexes, comme l'informatique ou les services professionnels.
Les entrepreneurs autochtones vont réagir à ces occasions. Il y a 20 ans, le gouvernement du Canada a lancé cette grande campagne d'approvisionnement et a dit qu'il y aurait cette grande occasion, alors les entrepreneurs autochtones ont investi du temps et de l'argent pour accéder aux marchés publics. Cependant, le gouvernement n'a jamais répondu en offrant des contrats aux entrepreneurs autochtones, qui se sont donc tournés vers le marché de leur région. Ils n'ont pas pris le temps de soumissionner pour obtenir d'autres contrats auprès du gouvernement du Canada.
Nous devons bien faire les choses, parce que le marché est là et ils investiront. Ils attendent, ils sont prêts et possèdent les capacités nécessaires. Nous devons simplement avoir les bons facilitateurs.
Je veux souligner que, pendant 35 ans, l'Association nationale des sociétés autochtones de financement a observé une baisse de 70 % du soutien à ses programmes et services pour les institutions financières autochtones. Cela a fait disparaître le beau programme pour les jeunes dont vous avez parlé. Tous ces programmes qui étaient en place ont été réduits au minimum.
Si nous appuyons cette initiative — et j'ai dit que c'est un investissement dans notre communauté —, les entreprises se prépareront.
Merci.
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Auparavant, nous nous occupions des entrepreneurs sans égard à leur âge ou à leur expérience. Ce sont les jeunes entrepreneurs qui nous transmettent le plus de commentaires. Nous travaillons avec l'Initiative conjointe de développement économique du Nouveau-Brunswick.
Nous avons pris la parole la semaine dernière lors d'un forum qui réunissait plusieurs jeunes propriétaires d'entreprise en démarrage. Nous travaillons avec eux. Nous remettons également des prix aux jeunes entrepreneurs et nous aidons par le fait même les entreprises autochtones. Chaque fois que le succès d'un des nôtres est reconnu, nous sommes fiers de voir quelqu'un comme nous réussir et contribuer au changement.
Par ailleurs, nous remettons des subventions aux petites entreprises, dont la plupart vont aux jeunes entrepreneurs. Ce sont des subventions modestes. Nous avons la chance de recevoir du financement de nos sociétés membres, qui nous permet d'offrir une subvention de 2 500 $. Nous sommes heureux de voir que les subventions qui nous sont versées permettent aux entreprises autochtones de consacrer beaucoup de temps à d'autres programmes de subventions.
De nombreuses exigences et de nombreux obstacles restreignent leur utilisation des fonds. Nos partenaires se rendent compte que les entreprises autochtones savent ce qu'elles veulent. Il faut se demander si les subventions assorties de conditions sont vraiment avantageuses pour les entreprises.
Nous travaillons. Nous faisons du réseautage. Le réseautage est la chose la plus importante. C'est en parlant directement aux gens que nous permettons aux liens de confiance de se bâtir. Il est difficile de négocier un contrat au téléphone. Les relations établies évolueront au fil du temps. Le réseautage est quelque chose de très important, d'autant plus que nous voulons vraiment promouvoir nos entreprises autochtones.
Nous tenons vraiment à nous concentrer sur les jeunes entrepreneurs autochtones. Le gouvernement fédéral peut nous aider en fournissant des programmes et du soutien. Notre organisme n'est pas subventionné par le gouvernement. Nous obtenons, non sans peine, des fonds pour certains projets. Les ressources sont limitées, mais je pense que le gouvernement fédéral peut s'impliquer davantage.
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Je vous remercie, monsieur Housefather.
Nous remercions les témoins d'avoir comparu aujourd'hui et de nous avoir fait part de leurs observations. Comme je l'ai indiqué, le Comité s'était déjà penché sur la question, mais nous avons entendu bien du nouveau aujourd'hui. J'ai entendu beaucoup de nouvelles choses aujourd'hui et c'est très précieux. Je vous sais gré de tout ce que vous nous avez dit aujourd'hui.
Cela met fin au volet de la séance réservé à notre étude. Nous passerons maintenant aux travaux du Comité.
Les témoins sont libres de rester et de nous écouter procéder au vote. Sinon, ils peuvent se déconnecter.
Nous poursuivons la séance en public, honorables collègues.
Aujourd'hui, c'est le dernier jour du Comité. Nous pouvons mettre le budget supplémentaire des dépenses (B) 2022‑2023 aux voix et en faire rapport à la Chambre. Il contient neuf crédits, qui ont été renvoyés au Comité. À moins que quelqu'un ne s'y oppose, je demanderai au Comité de consentir à l'unanimité à grouper tous les crédits ensemble pour prendre une décision.
Plaît‑il au Comité de les grouper tous ensemble?
Des députés: Oui.
MINISTÈRE DES TRAVAUX PUBLICS ET DES SERVICES GOUVERNEMENTAUX
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Crédit 1b—Dépenses de fonctionnement..192 728 830 $
(Le crédit 1b est adopté avec dissidence.)
COMMISSION DE LA CAPITALE NATIONALE
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Crédit 5b—Paiements à la Commission pour les dépenses en capital..................33 000 000 $
(Le crédit 5b est adopté avec dissidence.)
Crédit 1b—Dépenses du programme..........11 214 622 $
(Le crédit 1b est adopté avec dissidence.)
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Crédit 1b—Dépenses de fonctionnement....18 177 411 $
(Le crédit 1b est adopté avec dissidence.)
SECRÉTARIAT DU CONSEIL DU TRÉSOR
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Crédit 1b—Dépenses du programme..........36 222 157 $
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Crédit 10b—Dépenses éventuelles du gouvernement........1 200 000 $
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Crédit 15b—Rajustements à la rémunération......385 380 126 $
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Crédit 20b—Assurances de la fonction publique............536 506 604 $
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Crédit 25b—Report du budget de fonctionnement..415 000 000 $
(Les crédits 1b, 10b, 15b, 20b et 25b sont adoptés avec dissidence.)
Le président: Je vous remercie.
Ferons-nous rapports des crédits à la Chambre?
Des députés: Oui.
Le président: Excellent. Je vous remercie beaucoup.
Il ne reste plus qu'un seul point: l'étude sur les dépenses de voyage de la gouverneure générale. Le délai pour la remise du prochain groupe de documents est fixé au dimanche 15 janvier 2023. J'ignore pourquoi nous avons choisi un dimanche, mais c'est ainsi.
Les documents ne sont pas dus à une heure précise le 15 janvier. Il est manifestement difficile de les remettre un dimanche. Je me demande si nous pourrions changer la date et reporter la remise au 16 janvier à une heure donnée, comme à midi. Le 16 janvier à midi vous convient‑il?