Monsieur le président, je tiens tout d'abord à souligner que cette réunion se déroule sur le territoire traditionnel non cédé de la nation algonquine anishinabe.
[Français]
En tant directeur général de la division de l'Intégrité professionnelle à l'Agence des services frontaliers du Canada, je suis chargé, entre autres, de fournir une fonction d'enquête indépendante à l'Agence. Mon équipe mène des enquêtes sur les allégations d'inconduite visant des employés et fournit à la direction des rapports sur ses conclusions, afin de lui permettre de traiter des cas d'inconduite au travail.
Le processus d'enquête sur les allégations prend du temps et nécessite une approche systématique pour s'assurer que toutes les preuves sont correctement rassemblées et examinées avant de tirer des conclusions définitives.
[Traduction]
Les politiques et procédures concernant les enquêtes internes sont émises sous l'autorité du responsable de la sécurité de l'ASFC et sont alignées sur la Politique de sécurité du gouvernement. En vertu de la Politique de sécurité du gouvernement, nous devons nous assurer que toute question importante concernant le respect des politiques, les activités criminelles présumées, les préoccupations en matière de sécurité nationale ou d'autres questions de sécurité est évaluée, examinée, documentée, suivie et signalée à l'administrateur général et à d'autres organismes d'enquête au besoin.
Je suis spécialiste de la sécurité au sein de la fonction publique fédérale depuis 15 ans, et j'ai travaillé dans les domaines du renseignement, du contrôle de sécurité et des enquêtes sur les fautes professionnelles, ainsi que des opérations de sécurité. Pendant cette période, j'ai effectué, dirigé et supervisé des centaines d'enquêtes administratives, tant en ce qui concerne les fautes commises par les employés que dans le cadre de révisions pour motifs valables des contrôles de sécurité des employés.
Mon rôle actuel consiste essentiellement à garantir l'intégrité des enquêtes, l'équité des procédures et la régularité des procédures pour les personnes visées par une enquête. C'est pourquoi il ne serait pas approprié que je vous parle de certains détails ou de certaines questions qui font toujours l'objet d'une enquête.
[Français]
Comme le Comité le sait, l'enquête de l'ASFC sur les allégations présentées par Botler AI est toujours en cours. Ce que je pourrai vous dire sur ce processus est donc limité.
Cependant, je peux vous parler de notre processus d'enquête et des enquêtes en général.
Je répondrai de mon mieux à vos questions.
[Traduction]
Merci.
:
Merci de comparaître devant le Comité.
C'est franchement exaspérant. Une enquête est en cours. Vous avez dit clairement que vous suivez les étapes requises pour que l'enquête donne des résultats valables. D'aucuns prétendent que vous dissimulez de l'information durant ce processus. Or, vous suivez les étapes requises à la lettre. C'est important de comprendre quels éléments d'information peuvent être divulgués maintenant et ceux qui pourront l'être à la fin du processus, et qu'il faut en tenir compte dans les questions.
Cela dit, je suis très conscient du jeu de ce comité, qui essaie d'intenter un procès… Certains membres se portent aujourd'hui à la défense de ceux‑là mêmes qu'ils ont déjà accusés d'actes répréhensibles et d'inconduites. C'est ce qu'ils ont dit. Ils ont affirmé que d'autres personnes — et que les personnes en cause ici — ont menti au Comité. Aujourd'hui, c'est vous qu'ils essaient de clouer au pilori en vous faisant les mêmes reproches, alors que vous êtes celui qui mène l'enquête.
J'essaie seulement de bien comprendre, en dehors de ce cirque, où se trouve la vérité. Eux aussi semblent chercher la vérité, mais ils font eux-mêmes des allégations. Ils s'attaquent maintenant aux personnes qui… Ils essaient de protéger les personnes qu'ils ont eux-mêmes accusées d'avoir menti.
Nous ne vous accusons de rien. Soyons clairs. Nous voulons nous assurer que l'enquête se déroule correctement afin que les résultats et l'issue soient clairs. J'ai de la difficulté à voir comment…
Tout d'abord, j'aimerais savoir s'il est courant de recourir à des entrepreneurs généraux qui engagent ensuite des sous-traitants? Est‑ce que c'est normal?
:
C'était quand même après leur témoignage du 7 novembre. Même ce que vous venez de dire est illogique d'un point de vue chronologique. L'article du
Globe and Mail dont vous parlez est paru début octobre, mais ce n'est qu'après leur témoignage devant le Comité qu'ils ont appris par vous qu'ils faisaient l'objet d'une enquête.
Tout cela est bien bizarre en ce qui concerne l'enquête, parce que vous avez dit qu'elle a commencé il y a un an et, pourtant, ce n'est que quelques semaines après leur témoignage accablant sur le gouvernement, ici même, en réponse aux questions qui leur étaient posées, qu'ils ont été informés qu'ils faisaient l'objet d'une enquête et qu'ils ont ensuite été suspendus sans solde.
Entretemps, nous avons eu ces très graves allégations portées contre Minh Doan qui concernent la dissimulation d'information et la suppression de courriels. Or, à ma connaissance, aucune mesure n'a été prise contre lui. La différence la plus évidente entre M. Doan et MM. MacDonald et Utano est que ces derniers n'ont pas mâché leurs mots dans leur témoignage très critique, tandis que M. Doan s'est montré flou, a tergiversé, n'a pas répondu aux questions et a manifestement essayé de défendre la ligne du parti.
J'ai la même impression aujourd'hui, autrement dit que vous, qui êtes soumis à la direction de l'ASFC, examinez un ensemble d'allégations portées contre un groupe de personnes et pas celles portées contre d'autres.
Le mieux, peut-être, monsieur, est de vous poser des questions sur votre propre structure hiérarchique. Vous avez qualifié votre enquête d'indépendante, mais vous n'êtes pas indépendant, n'est‑ce pas? Vous appartenez au ministère. Vous êtes sous son autorité et vous pouvez être déplacé — réaffecté — à tout moment. Est‑ce exact?
:
Apparemment, certains membres du Comité l'ont en main, puisqu'ils en lisent des passages et qu'ils ont dit qu'ils l'avaient. Nous nous trouvons donc dans cette étrange situation où M. Lafleur ne peut pas nous communiquer le document, où le président en a une copie et où nous allons, semble‑t‑il, discuter pour savoir si nous pourrons y avoir accès. À mon avis, il aurait été utile pour les questions aujourd'hui que tous les membres du Comité disposent du document, afin qu'ensemble — car nous cherchons tous à obtenir une reddition de comptes —, nous puissions poser des questions à M. Lafleur, qui est l'auteur de l'exposé préliminaire des faits. Il semble aussi que la publication de ce document accentue, à certains égards, la pression sur l'enquête, mais nous sommes déjà engagés dans cette voie.
Chose intéressante en l'espèce, entre autres, nous avons ces deux fonctionnaires, et je n'étais pas présent lors de leur témoignage initial, mais je crois savoir qu'ils ont été soumis à des questions et à des allégations très sérieuses de la part de mes collègues conservateurs lors de réunions précédentes. À présent, les conservateurs semblent faire preuve d'ingérence par rapport aux mêmes fonctionnaires qui leur communiquent apparemment des renseignements confidentiels afin qu'ils puissent poser certaines questions à une réunion du Comité où tous les membres n'ont pas connaissance de cette information. Cela crée une dynamique très étrange.
Il me semble que la meilleure façon de clarifier la situation est de mettre l'exposé préliminaire des faits sur la table et d'inviter M. Lafleur à revenir pour que nous puissions lui poser des questions supplémentaires sur le contenu de ce document. En vérité, nous sommes nombreux à partir avec un handicap parce que, pour une raison ou une autre, certains témoins ont estimé qu'il serait à leur avantage de donner ces documents à certains membres du Comité et pas à d'autres.
Nous sommes dans une situation où les allégations portées sont, manifestement, très graves. Si les allégations formulées dans le rapport Botler se révèlent être vraies, cela voudra dire que des fonctionnaires qui travaillaient sur le marché d'ArriveCAN ont commis des actes répréhensibles graves, ce qui devrait inquiéter tous les Canadiens.
Monsieur le président, si vous l'autorisez, je propose que le Comité reçoive immédiatement l'exposé préliminaire des faits.
:
Monsieur le président, avec tout le respect que je vous dois, M. Lafleur est présent parmi nous. J'ai d'autres questions que je suis prêt à lui poser, et nous avons ce point de procédure stupide de la part du gouvernement qui, d'une part, semble surpris que quelqu'un puisse savoir quelque chose qu'il ne sait pas parce qu'on n'a pu le lui envoyer directement.
D'autre part, ils ne semblent pas apprécier du tout l'exercice légitime du pouvoir discrétionnaire de la présidence. J'ai siégé à de nombreux comités. Il semble que le problème soulevé par le président est qu'il a cherché à obtenir l'accès à l'information pour le Comité et qu'au départ, l'ASFC essayait de ne pas divulguer le rapport ou de ne pas le distribuer ou d'exiger que les gens soient enfermés dans une pièce verrouillée. Le président a entrepris une négociation bilatérale afin de permettre au Comité d'avoir accès à ce document.
N'oublions pas que c'est moi qui ai proposé que nous ayons accès à ce document en premier lieu. Lorsque j'ai présenté cette motion, les députés libéraux ont dit: « Oh, nous ne sommes pas sûrs, nous devons attendre de le recevoir dans les deux langues officielles ». Puis, j'ai donné avis d'une motion et j'ai dû la présenter de nouveau, une semaine plus tard, je crois, et c'est alors que nous l'avons adoptée.
Si les députés du gouvernement étaient si désireux d'avoir accès à ces documents, ils auraient dû simplement approuver ma motion pour les demander. Certains proposent que nous demandions des documents que nous avons déjà demandés.
Écoutez, le président a présenté une proposition disant qu'il aimerait distribuer ce document aux membres. Je pense que nous devrions approuver l'envoi de ce document aux membres et je serais heureux de réinviter M. Lafleur. J'ai d'autres questions à lui poser et je ne sais pas si je pourrai le faire aujourd'hui.
J'ai l'impression que le gouvernement veut simplement gaspiller le temps que nous aurions pu autrement consacrer à interroger M. Lafleur. Je suis prêt à me remettre au travail. Convenons d'autoriser le président à distribuer les documents et remettons-nous au travail.
:
Merci, monsieur le président.
À propos de cette discussion sur le moment où le président a su ce qu'il savait, comment cela a été communiqué au Comité et comment nous en sommes arrivés là sans l'exposé des faits avec la présence de M. Lafleur, je ne pense pas que cette discussion nous mènera bien loin. Il y a des choses qui se passent. Des stratégies sont mises en oeuvre. Cela me rappelle la célèbre réplique du film Casablanca: « Je suis choqué de découvrir qu'on joue à l'argent ici ».
Des députés: Ha, ha!
M. Taylor Bachrach: C'est la réalité. Nous n'allons pas changer le passé. Nous devons aller de l'avant.
Comme certains membres du Comité parlent de l'exposé des faits et en lisent des extraits, je pense qu'il serait bon que tout le monde ait sous les yeux le document dans son ensemble. Je n'ai aucun moyen de savoir si cela compromet l'enquête, car je ne l'ai pas vu, mais il semblerait que le fait de publier des parties du document et non l'exposé des faits dans son intégralité ne soit pas dans l'intérêt de la transparence et de la reddition de comptes.
Je m'en tiendrai là. Il semble que nous allons avoir cette conversation. Il est possible que nous recevions de nouveau M. Lafleur à une date ultérieure, une fois que nous aurons l'énoncé sous les yeux.
Nous allons manquer de temps pour cette réunion et j'espérais pouvoir présenter ma motion, alors si vous me le permettez, monsieur le président, je profiterai de l'occasion pour remercier M. Lafleur du temps qu'il nous a consacré aujourd'hui et pour présenter ma motion, dont avis a été donné, à savoir que le Comité entreprenne une étude sur la perte du service postal dans les régions rurales et éloignées du Canada...
Deux réunions de deux heures, ça fait quatre heures, ce qui représente le tiers de ce que mon collègue a suggéré au départ. À mon humble avis, c'est trop peu. De nombreuses régions rurales au Canada ont beaucoup de problèmes liés aux postes. Pensons notamment aux médicaments non livrés. Ça fait des années et des années qu'on en parle, mais il y a toujours une raison ou une autre qui est invoquée.
Quatre heures consacrées à ce sujet, c'est peu. Si nous voulons en arriver à trouver des solutions viables et à long terme pour les gens, nous devrions planifier au moins trois réunions, voire quatre. Je suggère humblement cet amendement favorable et raisonnable.
Par ailleurs, je trouve extrêmement important de faire le point sur la situation. Actuellement, dans certains milieux, des résidences peuvent avoir le même code postal ou la même adresse alors qu'elles ne sont pas dans le même village. C'est problématique pour les services d'urgence. S'il arrive quelque chose, ça peut causer des morts. Postes Canada doit régler cette situation aussi, autrement qu'en refilant la responsabilité aux municipalités et aux provinces en leur disant qu'elles n'ont qu'à changer les noms de rues, comme si c'était chose facile.
Alors, je suis d'accord pour que nous tenions des réunions sur Postes Canada. Je suggère cependant de remplacer favorablement « deux » par « au minimum trois ».
:
Chers collègues, nous reprenons nos travaux.
Bienvenue à la 101e réunion — c'est du déjà vu — du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires de la Chambre des communes, que nous reprenons aujourd'hui après une suspension lundi.
Si vous vous souvenez bien, nous débattions lundi d'une motion de M. Bachrach, débat que nous allons reprendre sous peu. Ensuite, nous reviendrons à l'étude sur ArriveCAN.
Je tiens à remercier personnellement M. Lafleur d'être revenu, surtout dans un préavis aussi court. Je lui en suis sincèrement reconnaissant. Merci beaucoup.
Par la suite, nous allons passer à huis clos pour discuter de la question dont j'ai fait part par message texte à certains d'entre vous, puis nous avons également une étude sur la construction navale et quelques budgets.
Je vous rappelle de ne pas placer votre oreillette à côté de votre microphone, s'il vous plaît, car cela provoque un retour sonore qui risque de blesser nos très précieux interprètes.
Nous reprenons maintenant le débat sur la motion de M. Bachrach. Je vais la lire à haute voix:
Que le Comité entreprenne une étude sur la durabilité du service postal dans les communautés rurales et éloignées du Canada; qu'un minimum de 12 heures de témoignages soit consacré au sujet; que le Comité invite le PDG de Postes Canada, le président de l'ACMPA et le ministre des Services publics et de l’Approvisionnement; et que le Comité produise un rapport et le dépose à la Chambre.
Je vais commencer à dresser une liste des intervenants sur la motion. Il y a Mme Block, puis MM. Sousa et Bachrach.
L'amendement initial ayant été rejeté, nous revenons à la case départ.
Allez‑y, madame Block.
:
J'ai penché d'un côté et de l'autre. Je pense qu'il est important que le comparaisse, parce qu'en dernière analyse, c'est sur son bureau et ses épaules que l'obligation de rendre des comptes repose.
Cependant, un nouveau ministre est responsable de Postes Canada. D'après mes rencontres avec le responsable de Postes Canada, je ne suis pas convaincu que Postes Canada soit la priorité absolue. Je sais, c'est surprenant.
Par conséquent, je préférerais entendre des témoins tout au long de l'étude, puis décider vers la fin s'il conviendrait de convoquer séparément le pour traiter des sujets qui ont été soulevés. Je pense que cela nous permettrait de sonder le terrain et de décider quels aspects du dossier relèvent réellement de la responsabilité du ministre et quelles questions nous voulons lui poser.
J'ai participé à d'autres études dans le cadre desquelles le ministre a comparu à la première réunion, alors que le comité n'avait pas encore creusé la question et n'avait pas encore entendu les témoins les plus concernés.
C'est ce que je préférerais. Je pense que le sous-ministre aura travaillé au ministère depuis plus longtemps et connaîtra mieux les enjeux. Si nous entendons le sous-ministre au début de l'étude et que nous décidons ensuite, vers la fin de l'étude, qu'il est justifié de faire comparaître le ministre, c'est ce que je préférerais.
En ce qui concerne les autres parties de l'amendement, elles me plaisent, car elles nous permettent d'achever cette étude dans des délais raisonnables.
Merci de votre attention.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis assez surpris que M. Sousa propose de renvoyer le témoin, sans autre explication. C'est peut-être à cause de l'heure. Il est 17 h 40, et cette réunion devait commencer à 15 h 30. J'aurais cependant pensé qu'on aurait informé le témoin du fait que nos votes, en fait sept votes, ont retardé le début de la réunion.
J'aurais également espéré que le témoin aurait été d'une quelconque façon informé avant aujourd'hui qu'il n'était pas censé témoigner et répondre aux questions dès le début de la réunion, en raison de la discussion des affaires du Comité. Aucune indication n'a été donnée quant à la durée de ces discussions, mais je crois que le témoin s'est engagé à consacrer une heure supplémentaire aux questions-réponses.
Ce sont des questions pertinentes pour ce témoin en particulier. Nous n'avons pas terminé les deux heures allouées, en raison des nombreux rappels au règlement et des discussions concernant des documents que des membres réguliers du Comité n'avaient pas en leur possession. Si j'ai bien compris, ce problème a depuis été rectifié, ils ont eu plus de 24 heures pour recevoir les documents.
Nous sommes prêts à poursuivre. À moins que M. Sousa ne nous donne un motif valable justifiant la libération de ce témoin, je suggère que le témoin soit présent et que, s'il est en mesure de rester pendant une heure entière, nous utilisions ce temps en conséquence.
Merci.
Tout d'abord, je remercie M. Lafleur d'avoir choisi de revenir.
J'ai eu l'occasion de lire l'exposé préliminaire des faits pour M. Cameron MacDonald et M. Antonio Utano. Cette lecture m'a sidéré, tout comme le fait que l'enquête de la GRC et l'enquête interne sont toujours en cours, et que la procureure générale n'a pas encore finalisé son rapport. Pour une raison ou pour une autre, nous avons — j'essaie de trouver le mot juste — pensé que ce serait une bonne idée — et je faisais partie du groupe qui a voté en faveur — faire venir M. Lafleur et d'obtenir ces documents. Mais cela, c'était avant de lire ce document.
Je vais m'arrêter ici. Si je commence à entrer dans les détails du contenu ici disponible... L'enquête n'est pas terminée. Même en restreignant nos questions au processus en général, nous pourrions orienter la conversation d'une manière qui obligerait M. Lafleur à faire des déclarations qui pourraient nous amener à déduire... ou à formuler certaines conclusions très risquées.
Une heure après notre dernière réunion, certaines instances juridiques nous ont avisés de faire très attention aux renseignements que nous partageons à propos de ce rapport, de son contenu et du rôle joué par chacun des témoins. Nous avons reçu cette communication presque avant même de recevoir le courriel contenant le lien qui mène à ces documents.
Ces documents, soit dit en passant, ont été mis à la disposition du bureau de la greffière le 29 janvier en version papier, dans les deux langues officielles. Pour une raison ou une autre…
C'est triste. Si j'avais eu l'occasion de lire ces documents, j'aurais proposé de libérer le témoin. Jusqu'à l'aboutissement de tous ces processus, je n'aurais donné mon accord à aucune autre activité concernant ArriveCAN et l'enquête sur Botler AI ni soutenu pour le moment la convocation par notre comité d'aucun autre témoin. Ce que nous faisons dessert la justice. Je suis très sérieux à ce sujet. Je ne suis pas juriste, mais ce que je lis me fait peur.
J'aimerais bien voir le rapport de la procureure générale. Plus encore, j'aimerais recevoir le rapport de la GRC, car je pense qu'il y a une grande différence entre le travail mené par la GRC et celui de M. Lafleur, c'est‑à‑dire entre l'aspect administratif et l'angle du droit et de la corruption... et toutes ces choses. C'est troublant de convoquer et d'interroger d'autres témoins au milieu d'une enquête, avec seulement un exposé préliminaire des faits. Même la presse s'en est fait l'écho dans le Globe and Mail, ce qui est fondamentalement... Je m'arrête là. Les personnes concernées examinent maintenant la situation et se disent — du moins d'après ce que j'ai lu — « Devrions-nous poursuivre dans cette voie? Pourquoi le faisons-nous vraiment? ».
Mettez-vous à la place des personnes pour qui ces rapports ont été préparés. Cette enquête suit son cours.
Je ne veux pas aller dans un tribunal tant que toutes ces procédures n'ont pas été menées à terme.
Nous transformons notre comité en organe quasi judiciaire. Je ne suis pas avocat, je suis ici pour poser certaines questions. Voici un exemple, que je vais relire. C'est un « exposé préliminaire des faits », qui n'émane pas d'un avocat, mais d'une enquête interne. J'aimerais vraiment lire l'exposé préliminaire des faits de la GRC.
Si nous demandons le renvoi du témoin, ce n'est pas parce que je pense que c'est injuste pour le processus, mais parce qu'il est injuste d'après moi de placer M. Lafleur dans cette position pendant que l'enquête se poursuit. Une fois toutes les enquêtes terminées, je serai le premier à voter pour le rappel de M. Lafleur.
Je tiens à rappeler officiellement que l'Agence des services frontaliers du Canada, en l'occurrence M. Lafleur, a proposé de venir témoigner à huis clos, en présence des députés seulement, pour nous expliquer le contenu de ce rapport. J'aurais aimé avoir eu la sagesse d'accepter alors cette proposition.
Nous avons choisi de ne pas le faire, et je me suis dit « Oh mon Dieu, il y a de la conspiration dans l'air. » Nous avons eu cette possibilité. Maintenant que je viens de lire ce document, je n'ai même pas envie de poser une question, alors que j'aurais eu l'occasion de faire venir M. Lafleur devant nous à huis clos pour lui poser des questions. C'est pourquoi je m'oppose fermement à la tenue de toute autre réunion concernant ArriveCAN tant que toutes ces étapes n'auront pas été franchies et tant que nous n'aurons pas reçu et pu examiner un rapport. Ensuite, nous convoquerons à nouveau tous les témoins. Je veux rappeler tout le monde.
Merci.
:
Nous n'avions pas précisé la date de sa comparution.
Le président: Non.
M. Charles Sousa: C'est ce que je voulais dire. Nous n'avions pas fixé sa date de comparution. C'était un des témoins que nous voulions voir.
Nous avons maintenant l'exposé des faits devant nous — pas maintenant devant nous, mais la greffière l'avait en sa possession, dans les deux langues. Il aurait été avantageux pour les membres du Comité de savoir que nous avions l'exposé des faits, pour ensuite convoquer le témoin. Ainsi, nous aurions pu examiner l'exposé et poser ensuite les questions pertinentes.
En outre, les responsables de l'enquête ont à de nombreuses reprises demandé une rencontre à huis clos à des fins de confidentialité, pour éviter de transformer le tout en tribunal public bidon. Plusieurs personnes ici se prennent pour Perry Mason ou Tom Cruise. Quoi qu'il en soit, nous avons ici des témoins qui sont accusés d'inconduite. Ces mêmes témoins font maintenant l'objet d'une enquête, ce qui semble aller à l'encontre de ce qu'avait initialement proposé l'opposition.
Ce qui m'inquiète, c'est qu'un exposé des faits a été communiqué à la greffière et qu'un autre membre du Comité a pris sur lui d'approcher les témoins, d'approcher les personnes mêmes dont nous discutons. Ce que beaucoup de personnes trouvent troublant, c'est l'obstruction qui est opérée, ce sont les enjeux de confidentialité qui surgissent et dont même le président a souligné la grande ampleur.
Et pourtant, tout ça est rendu public et des questions vous sont posées, comme témoin. Ça fait que nous délibérons sur le sujet même qui est censé demeurer confidentiel pour protéger les témoins et l'intégrité de l'enquête.
J'ai deux grandes inquiétudes.
Premièrement, l'enquête semble être l'objet d'une obstruction. Les témoins semblent subir de l'interférence, du point de vue de la transparence. Je ne suis pas juriste, mais ceux qui le sont jugeront vraisemblablement inapproprié que des membres du Comité prennent l'initiative de parler aux témoins et de s'en prendre à des personnes sous enquête. C'est pourquoi nous recevons ensuite des réponses légalistes de la part de ces témoins, en partie parce qu'ils ont été approchés par d'autres membres qui, de leur propre aveu, ont contacté deux témoins. Je juge cela tout à fait inapproprié.
Ensuite, il y a des personnes qui ont accès à ces informations confidentielles.
Il semble maintenant que ces individus n'ont pas communiqué ces informations au président, non plus qu'à leurs propres collègues. Ils ont simplement décidé, de leur propre chef, de procéder en secret. Ce n'est qu'au moment de la réunion de ce comité, où vous comparaissez devant nous, où la greffière a déjà en main un exposé des faits qui ne nous a pas été communiqué et qui nous aurait permis de vous poser des questions... Cette décision unilatérale de vous convoquer comme témoin, sachant qu'il existe un exposé des faits et des informations pertinentes qu'il aurait été important et normal pour nous de connaître... Peut-être n'auriez-vous pas été convoqué, parce que nous aurions alors constaté la grande confidentialité de l'information et à quel point il était inapproprié d'en discuter publiquement avec vous. Cette discussion aurait dû avoir lieu à huis clos, comme plusieurs autres personnes l'avaient déjà suggéré, pour protéger le fond et l'intégrité de l'enquête.
Et maintenant, vous êtes rappelé. On nous demande maintenant de poursuivre les délibérations sur ces enjeux confidentiels, alors que les avocats des témoins nous enjoignent de ne pas le faire et que l'ASFC et les responsables de l'enquête nous demandent d'agir avec prudence pour éviter de compromettre l'enquête. La vérificatrice générale effectue un examen. Vous avez communiqué de l'information à la GRC, qui agit de son côté. Personne ne vous conseille.
Personne ne s'exprime sur cet enjeu, et nous ignorons ce qui a été discuté avec les témoins. Nous savons, en lisant l'exposé des faits... Je l'ai parcouru très attentivement, et je constate qu'il y a eu une prise de contact avec les témoins. Nonobstant ce qui a été dit, le rapport mentionne que les témoins ont été approchés, pour leur permettre d'affirmer ou de réfuter certains éléments, mais ils ont alors donné des réponses légalistes, et ils ont bien fait. Ils ont retenu des avocats, ce qui est bien. Ce qui n'est pas bien, c'est de prendre sur nous, dans cette salle, de jouer aux avocats, de former un cercle d'accusation, de constituer le mécanisme qui servira à vous mettre en danger, vous et d'autres personnes, et à compromettre l'enquête même qui est mise de l'avant. Laissons les gens faire leur travail, et ensuite, si nous avons l'occasion de vous faire revenir, ces autres membres seront en mesure...
Je sais, pour leur avoir parlé, que certains membres n'ont pas eu l'occasion de lire l'exposé des faits. Ce n'est pas tout le monde qui a pu prendre connaissance du contenu exact du rapport.
Le fait est que trop peu de membres du Comité ont pu le voir, et qu'il n'a pas été communiqué au personnel, contrairement à ce qui avait été décidé. Nous avons besoin de temps pour faire le point sur ce qui a été dit afin d'être en mesure de vous poser les questions pertinentes, et il importe de ne pas le faire en public, pour protéger les témoins et l'intégrité de l'enquête.
C'est tout, monsieur le président.
:
Il ne faut jamais oublier que nous ne sommes ni des enquêteurs ni une cour de justice. Nous ne pouvons ni ne devons nous substituer à un enquêteur ou à une cour de justice. La seule chose dont M. Lafleur peut nous parler, c'est du processus. Néanmoins, étant donné ce que j'ai lu et la réflexion qui a suivi la venue de M. Lafleur lundi, je me rends compte que les questions que nous posons peuvent interférer avec le processus d'enquête non seulement au sein de l'ASFC, mais aussi à la GRC.
Tout le monde sait à quel point j'aime connaître la vérité, faire des recherches et comprendre les choses, pour être en mesure d'apporter des pistes de réflexion et de solution qui, je dirais, au risque de reprendre une expression qui est surutilisée ces temps-ci, ont du bon sens, qui ont de l'allure.
Je suis assez d'accord sur le fait que nous devrions réinviter M. Lafleur. Cela dit, nous devrions le faire une fois que l'enquête interne et celle de la GRC seront terminées, afin de ne pas interférer, même indirectement, avec ce qui se passe actuellement. C'est important que les enquêtes demeurent impartiales, autant que faire se peut. Il est important que les enquêteurs puissent aller au fond des choses et que toutes les personnes impliquées dans la situation que nous étudions actuellement soient visées et subissent les conséquences de leurs gestes.
Je me suis fait ma petite opinion, jusqu'à maintenant. Or, mon opinion ne doit pas interférer avec les enquêtes actuelles. Il n'y a ni zone blanche ni zone noire; nous sommes continuellement dans une zone grise. Il n'y a pas seulement une, deux ou trois personnes qui sont impliquées dans cette affaire, j'en suis convaincue, mais il faut que les enquêtes se fassent adéquatement.
Ce que je viens de dire ne devrait même pas interférer avec l'enquête, parce que je ne suis pas enquêtrice. Nous ne sommes pas des enquêteurs ni une cour de justice; nous sommes ici pour trouver ce qui n'a pas fonctionné dans un processus, afin d'apporter des solutions pour améliorer le processus et faire en sorte que les taxes et l'impôt des contribuables québécois et canadiens soient utilisés de manière rationnelle et intelligente.
C'est pour ça que je suis d'accord pour laisser aller M. Lafleur et pour l'inviter à revenir témoigner quand toutes les enquêtes seront terminées. Ainsi, nous pourrons avoir le fin mot de l'histoire. À ce moment, nous allons pouvoir nous assurer, comme l'exige notre travail, que le processus sera dûment modifié et amélioré et qu'on ne gaspillera pas l'argent des taxes et de l'impôt de nos concitoyens.
La motion demande que M. Lafleur puisse partir et revenir plus tard, c'est-à-dire une fois que les enquêtes seront terminées. C'est le raisonnement qu'il faut avoir aujourd'hui. Il s'agit de la bonne chose à faire, même si ça ne nous fait pas plaisir, même si nous avons 15 000 questions à lui poser et même si nous voulons aller au fond du dossier pour trouver chaque bout de réponse possible. Chaque chose en son temps.
La patience est une vertu. Nous ne l'avons pas tous, pas tout le temps. Maintenant, c'est le temps de l'avoir. Il faut prendre le temps, aussi. Ce n'est pas comme si nous avions seulement 10 pages à lire parmi les documents d'ArriveCAN que nous avons reçus; il s'agit de quelques milliers de pages. J'en ai lu 2 000 jusqu'à maintenant, mais je pense que j'ai seulement touché au petit névé sur le dessus de l'iceberg.
C'est mon opinion. Je suis d'accord pour que nous permettions à M. Lafleur de partir pour l'instant, pour revenir au Comité une fois les enquêtes terminées.
:
Merci, monsieur le président.
J'ai écouté très attentivement mes collègues. À la lumière des commentaires que j'ai entendus de la part de M. Jowhari et de M. Sousa — et en particulier M. Sousa —, j'aurais une longue réponse à donner. Il ne m'a pas nommé, mais il a clairement fait référence à la stratégie que j'ai adoptée et aux informations sur lesquelles je me suis appuyé. Il a clairement mis en cause mon intégrité. Même s'il bénéficie du privilège parlementaire au sein de ce comité, il n'en bénéficie certainement pas hors du Comité et de la Chambre. Il a formulé à mon endroit des allégations sérieuses; il a parlé d'« obstruction » et d'« interférence » envers les témoins. Je ne crois pas que M. Sousa soit diplômé en droit. Je le suis, tout comme mon collègue M. Lawrence. M. Sousa ne connaît certainement pas les règles de preuve.
Il ne comprend manifestement pas les règles à suivre lorsqu'il s'agit de parler aux témoins. Comme je l'ai dit au Comité à notre dernière rencontre, les témoins n'appartiennent à personne, qu'ils soient convoqués au nom de l'équipe conservatrice, de l'équipe libérale, de l'équipe bloquiste ou de l'équipe néo-démocrate. Ces témoins n'étaient pas obligés de me parler. Ils ont choisi de le faire, sans aucune contrainte. Ils auraient pu refuser de répondre à n'importe laquelle de mes questions, un peu comme M. Lafleur, dans sa déclaration liminaire, nous a avertis qu'il était ici pour parler uniquement de processus. Malgré cette déclaration liminaire, il a répondu à des questions. J'ai parfois dû m'y reprendre plusieurs fois et reformuler la question, mais j'ai fini par obtenir des réponses.
Pour répondre à la question de M. Jowhari sur le motif de notre démarche, je pense que c'est très clair. Nous le faisons pour découvrir la vérité entourant les 54 millions de dollars gaspillés pour l'application ArriveCAN, dont 11 millions ont été versés à une entreprise de deux personnes actuellement sous enquête criminelle de la GRC pour n'avoir absolument rien fait. Cette entreprise a servi d'intermédiaire entre l'ASFC et les véritables professionnels de l'informatique, dont certains ont accompli un travail légitime alors que d'autres n'ont rien fait tout en étant quand même payés. L'ombudsman de l'approvisionnement a parlé d'« appât et substitution ».
Ce sont des allégations horribles à l'encontre du gouvernement du Canada. Je comprends pourquoi les libéraux feront tout ce qu'ils peuvent pour étouffer l'affaire. Je suis ce scandale particulier depuis quelques mois dans plusieurs comités, où je suis confronté à des tactiques similaires à ce que nous avons entendu aujourd'hui: des motions de clôture visant à me faire taire.
Je ne me laisserai pas réduire au silence. M. Bains peut rigoler tant qu'il veut, mais c'est la vérité. C'est mon travail de parlementaire. Avec mon expérience en droit pénal et comme procureur de la poursuite, c'est ainsi que je formule mes questions. Je ne suis pas Perry Mason. J'aimerais ressembler à Tom Cruise, mais ce n'est pas le cas. Je remercie M. Sousa de l'avoir laissé entendre. À bien y penser, mon épouse pourrait l'apprécier.
C'est la raison de notre présence ici, monsieur le président. C'est pour aller au fond de cette escroquerie — en particulier dans le cas de GC Strategies, qui semble être de la kryptonite pour le gouvernement. , notre premier ministre, a même déclaré en Chambre qu'il était tout à fait illogique, dans les activités d'approvisionnement entourant l'octroi de ce contrat à GC Strategies, de débourser 54 millions de dollars. Si le s'en inquiète, pourquoi tous les parlementaires ne s'en inquiéteraient-ils pas aussi?
Effectivement, nous ne constituons pas un tribunal. Nous ne sommes pas un tribunal pénal ni un tribunal civil. Cependant, M. Lafleur aurait parfaitement le droit de dire « Oui, monsieur Brock, c'est une question pertinente, mais je risque de compromettre ma capacité à poursuivre l'enquête en y répondant ». Cependant, il n'a jamais répondu de la sorte à aucune de mes questions ni à aucune des questions qui lui ont été posées la dernière fois par les députés.
Avec tout le respect que je dois à mes collègues — et en particulier à Mme Vignola, que j'admire beaucoup —, je ne vois pas en quoi le fait de continuer à interroger ce témoin pour obtenir des réponses à certaines questions de base pourrait compromettre la capacité de quiconque à se défendre.
M. MacDonald et M. Utano se sont tous deux adjoint des avocats très expérimentés. Comme je l'ai dit la dernière fois à M. Lafleur, une demande a été déposée auprès d'une instance supérieure pour réaffirmer et préserver leur statut juridique et leur privilège, pour faire en sorte qu'ils soient en mesure de participer à l'enquête de M. Lafleur. Ils n'ont jamais refusé.
Je sais qu'il y a eu un échange de correspondance entre M. Lafleur et les avocats — pas plus tard qu'aujourd'hui, en fait. Je sais que les avocats veulent obtenir certaines conditions avant de permettre à leurs clients de participer.
N'oublions pas quelque chose, monsieur le président. Nous avons tous les deux...
:
Comme je l'ai indiqué, monsieur le président, je crois que la volonté du Comité est de remercier M. Lafleur aujourd'hui. Je prends très au sérieux les paroles de Mme Vignola. Nous ne disons pas « jamais », mais simplement « pas maintenant ».
Nous ne savons pas combien de temps cette enquête va durer. Voilà bientôt deux ans que l'ASFC a reçu la plainte de Botler. Nous n'avons reçu aucune mise à jour de la part de la GRC, et nous ignorons, en fin de compte, si les enquêtes internes de l'ASFC ou de la GRC vont viser d'autres personnes. Comme je disais à M. Lafleur, ce dont il n'a pas convenu, M. Minh Doan doit faire l'objet d'une enquête criminelle. Il y a une allégation sérieuse de suppression de quatre années de courriels pertinents par une personne qui avait le titre de vice-président et qui est maintenant le dirigeant principal de l'information du Canada. S'il y a quelqu'un qui devrait savoir comment protéger son système informatique et ses courriels, c'est bien M. Doan. Et M. Doan semble être la seule personne à l'ASFC à avoir eu des problèmes avec ses courriels. C'est suspect.
Nonobstant ce qu'a dit M. Lafleur, je suis vraiment heureux que nous n'ayons pas été à huis clos — pour répondre à l'argument de M. Sousa —, mais plutôt en public, et j'espère que l'enquêteur de la GRC, quel qu'il soit, suivait l'affaire, car il y a de fortes raisons de penser qu'il faut élargir la portée de cette enquête pour inclure d'autres personnes impliquées dans cette escroquerie. Nous avons de sérieuses inquiétudes au sujet de M. Doan. Je suis également très préoccupé par Erin O'Gorman, la présidente de l'ASFC, qui a délibérément induit le Comité en erreur. Elle a délibérément dissimulé des renseignements à ce comité non pas une fois, mais à deux reprises au moins. Bien que les témoins ne soient jamais... Je ne devrais pas dire jamais, mais il est rare qu'ils soient tenus de promettre sous serment de dire la vérité. Toutefois, lorsque des témoins se présentent devant un comité, on présume qu'ils diront la vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
Je termine avec l'idée, monsieur, que la portée de cette enquête pourrait être élargie, qu'il y a plus de personnes impliquées que simplement M. MacDonald et M. Utano.
Tenant compte de la volonté du Comité, je propose un vote.
:
Merci, monsieur le président.
C'est la meilleure pirouette que j'aie jamais vue. Je félicite mon collègue, M. Brock, pour cette pirouette, le fait d'avoir parlé d'ArriveCAN et de l'avoir relié à cette étude. C'est la portée de cette étude, mais cela n'a rien à voir avec la raison pour laquelle nous avons convoqué ce témoin. Le fait de l'associer d'une manière ou d'une autre au gouvernement fédéral, au et à toutes ces choses est un excellent tour de magie. J'espère vraiment que les médias et les Canadiens nous regardent, parce qu'ils pourront voir ce qu'est cette prétendue étude ArriveCAN.
Maintenant, je demande expressément au Comité — ce que notre camp soutient expressément — de laisser partir M. Lafleur. Je suis convaincu, tout comme l'est notre camp, que si nous poursuivons sur cette voie, nous justifions ce qui s'est passé lors de la dernière réunion et le processus que nous avons suivi. L'approche que nous avons adoptée n'était pas la bonne. En organisant la présente réunion, en soumettant M. Lafleur à des questions de procédure et en continuant à suivre la voie de certains des commentaires que nous avons reçus de M. Brock, qui sont directement tirés de ce rapport... Je voulais savoir de quelle partie. C'est en fait à la page 5 sur 71 du rapport.
Ce n'est pas correct. Tant que cette étude n'est pas terminée, nous ne pouvons pas parler de l'éventualité que certains témoins ont choisi de ne pas parler ou de ne pas participer à une enquête.
Vous venez de le révéler, monsieur. Vous venez de le révéler.
M. Larry Brock: Non, je ne l'ai pas révélé.
M. Majid Jowhari: Si, vous l'avez fait. Retournez au hansard et lisez‑le. C'est faux.
Nous ne devrions pas poursuivre ce processus. Je pense que nous arrivons au vote. De notre côté, la raison pour laquelle nous estimons que nous ne devrions pas le faire est que cela contribuera à justifier les méfaits et l'approche qui a été adoptée. C'est la première raison.
Deuxièmement, nous avons accepté de faire une étude sur ArriveCAN et de poursuivre l'étude sur ArriveCAN. Nous avons essentiellement mis en pause 10 études. Je peux les citer. Nous avons convenu d'interrompre 10 études. Ce comité n'a rien fait — n'a pas produit un iota de résultat au cours des quatre derniers mois —, parce que nous pensions également qu'il était important d'examiner ArriveCAN. Plus nous creusons, plus nous nous rendons compte qu'il n'y a pas de bombe à retardement. Cependant, en ce qui concerne Botler AI, c'est une autre histoire. Par conséquent, sous l'égide d'ArriveCAN... que nos homologues conservateurs essaient de maintenir en vie, parce qu'ils ont construit tout un récit sur ce projet, et qu'ils échouent chaque jour. Ils ont dit: « Faites venir Botler AI ». Très bien. Nous avons fait venir Botler AI. Et maintenant, horreur, nous constatons que d'après tout ceci, c'est encore plus profond que nous le pensions.
Ce n'est pas que nous ne voulons pas faire l'étude, ou que nous essayons de cacher quelque chose, ou que nous essayons de protéger le gouvernement, ou que nous essayons de protéger une soi-disant application de 54 millions de dollars. Je ne reviendrai pas là‑dessus. On nous accuse de vouloir arrêter cette étude et de bloquer toutes ces choses, mais ce n'est pas vrai. Notre comportement a démontré qu'il n'en est rien. Nous avons participé activement à tous les comités. Nous avons accepté le nouveau programme d'études et le nouveau plan, même après que le sous-comité ait voté de faire autre chose. Nous avons donné au président la possibilité de convoquer des témoins au sujet d'ArriveCAN. Nous ne sommes pas revenus une fois pour déclarer que nous avions convenu d'un plan et d'un calendrier et demander pourquoi nous ne les suivons pas. Nous avons dit: « C'est juste. Il y a de nouvelles preuves. Suivons-les. »
L'impression que les conservateurs essaient de donner, l'idée que nous essayons de cacher quelque chose, de bloquer des preuves ou de glisser la question sous le tapis, est absolument fausse. Je lance un défi à tous les Canadiens: appelez mon bureau, si vous voulez. Je sortirai la liste du nombre de réunions du Comité que nous avons eues sur ArriveCAN et du nombre de témoins que nous avons convoqués. Et qu'avons-nous montré? Il n'y a rien d'autre qu'un tas de clips de cinq minutes de membres sur les médias sociaux, et maintenant même les médias s'exclament: « Oh, mon Dieu ».
Je vais citer ce qu'ils disent, parce que tout le monde cite les médias. D'ailleurs, je ne répondrai à aucune question des médias après cela, alors ne vous fatiguez pas à venir me poser des questions. Ce qu'ils disent, c'est: « Sur ArriveCan, les conservateurs passent de l'accusation à la défense ».
Parlons‑en. Si nous n'arrêtons pas ce processus, il pourrait être perçu... Je ne suis pas avocat et j'essaie donc de faire très attention à ce que je dis pour n'accuser personne d'actes répréhensibles. Si nous ne mettons pas fin à cette situation, on pourrait penser que nous avons eu accès à des renseignements. Or, les renseignements ne correspondaient pas à la stratégie perçue. Nous avons donc demandé qui fournissait ces renseignements, et c'était l'ASFC par l'intermédiaire de M. Lafleur. Alors, nous avons dit, convoquons le témoin. Je dis qu'on pourrait interpréter cela comme un désir de convoquer M. Lafleur et de remettre en question sa crédibilité et celle de l'enquête avant que les choses ne soient rendues publiques.
C'est une fausse perception, car ce n'est pas le travail de ce comité. Je ne pense pas qu'un membre de ce comité ferait une telle chose, mais c'est ce que pourraient percevoir ceux qui nous regardent et peut-être même les médias. S'ils reviennent et disent que nous passons de procureur à défenseur, pourraient-ils venir demain et dire que c'est ce qui est perçu? Je ne veux pas que les médias aient cette perception.
Nous parlons comme si nous allions mettre fin à l'étude ArriveCAN. Non, je ne veux pas mettre fin à l'étude ArriveCAN ou à l'enquête Botler AI parce que, si, après cinq mois de notre soi-disant enquête, nous n'avons pas été en mesure de découvrir un iota à part quelques actes répréhensibles... Ils sont graves, j'en conviens, et nous espérons qu'ils conduiront à des changements de processus et à de nouveaux règlements concernant l'attribution des marchés à plusieurs niveaux, l'utilisation de normes pour les curriculum vitae et tout le reste.
Il n'y a pas de coup d'éclat ici. Il y a beaucoup d'actes répréhensibles, mais ces actes répréhensibles semblent se limiter à certains cas. Ils existent depuis longtemps et il est temps de les mettre en lumière.
Notre camp ne dit en aucun cas qu'il faut arrêter ArriveCAN. Ce que nous proposons, c'est une pause. Choisissons maintenant une des 10 autres études — des 11 ou 12 autres peut-être, car il y a eu quelques motions — pour pouvoir débattre de quelque chose et, après presque 18 mois, peut-être produire un résultat avant la fin juin sur la stratégie de construction navale, la stratégie de défense aérienne, ArriveCAN, l'externalisation, Postes Canada, n'importe quoi d'autre. Nous n'avons rien fait d'autre qu'ArriveCAN, et nous avons collaboré. Nous avons été un partenaire volontaire, et il n'est donc pas juste de dire que nous essayons d'étouffer l'affaire.
Nous reviendrons à ArriveCAN. Nous appellerons des témoins, mais je suis catégorique sur le fait que, jusqu'à ce que les études soient terminées, que le rapport de la vérificatrice générale soit publié, que le rapport de la GRC soit publié et que nous ayons eu amplement le temps de les lire, chaque fois qu'il y aura une motion pour faire venir un témoin concernant ArriveCAN, je proposerai une motion pour rejeter ce témoin jusqu'à ce qu'ils soient tous passés, parce que nous interférons à mauvais escient dans cette enquête, que ce soit sur le plan administratif...
Si je veux réfuter certains des commentaires de mon collègue M. Brock, je devrai me reporter à une partie de ce document d'au moins 71 pages, que vous avez lu, j'espère. Si j'utilise des mots ici pour réfuter ces commentaires, je cours le risque de provoquer le genre de questions qui révélera le contenu de ce rapport. Ce n'est pas correct. Ce n'est pas correct du tout.
Poursuivre sur cette voie, c'est justifier une erreur dans notre approche. Nous avons convenu d'un plan pour ArriveCAN. Nous l'avons soutenu depuis le début. Nous avons écarté tout le reste. Nous poursuivrons cette étude lorsque tout sera sorti et nous appellerons alors tous les témoins à comparaître.
Je ne sais pas quelle est leur stratégie. Pourquoi les conservateurs ont-ils changé de position? Pourquoi essaient-ils de s'engager sur la voie d'une notion qui pourrait être perçue comme le désir de discréditer un témoin qui mène une enquête interne?
Si nous voulons continuer à répondre à certaines des questions et à certaines des remarques de nos collègues de l'autre côté, nous finirons par faire révéler des choses. Et ce n'est pas le moment de le faire.
Je vous remercie de votre attention.
:
Merci, monsieur le président.
Je ne fais partie de ce comité que depuis trois réunions, mais je dois dire que c'est une expérience quelque peu bizarre. J'espère que ce n'est pas ma faute. J'espère que les choses ne se passaient pas parfaitement bien jusqu'à ce que j'arrive.
J'écoutais l'objection véhémente de M. Brock à la motion que nous avons devant nous. J'ai écouté les premières minutes. Je pense avoir saisi l'essentiel de ce qu'il voulait dire, puis, je l'admets, j'ai perdu ma concentration et j'ai commencé à faire autre chose sur mon téléphone quelques instants et j'ai manqué le moment du « chemin de Damas », le tournant décisif, lorsque tout à coup le jeu s'est déplacé d'un bout à l'autre de la glace.
Quoi qu'il en soit, il semble que ce soit un thème, un aspect que j'ai relevé dans cette étude, le fait que les choses changent très rapidement en ce qui concerne la motivation des gens.
Je suis d'accord avec l'esprit de cette motion. Je pense que tout le monde souhaite aller au fond des choses. J'ai lu l'exposé préliminaire des faits et je ne pense pas que ce serait compromettre l'enquête d'admettre que ce que j'ai lu m'a profondément troublé. Je pense que la plupart des Canadiens, s'ils lisaient l'exposé des faits, seraient profondément troublés par ce qui semble s'être passé.
Je crains toutefois que nous ne compromettions l'enquête si nous continuons à interroger M. Lafleur, comme cela a été le cas lors de la dernière réunion, lorsque certains éléments de l'exposé préliminaire des faits ont été divulgués. Je pense que ce que la plupart des Canadiens souhaitent, c'est une enquête exhaustive, impartiale et objective menée par les autorités compétentes qui ont accès à tous les renseignements, afin de faire toute la lumière sur ce qui s'est passé — et de déterminer s'il y a eu faute ou acte répréhensible ou criminel — et que les personnes responsables ont l'obligation de rendre compte de leurs actes.
La meilleure façon d'y parvenir est de laisser les autorités poursuivre leur enquête. Personne ne se demande si ce comité a le droit de poursuivre sur cette voie. Il est évident que c'est le cas. Les comités disposent d'une grande latitude pour enquêter sur ce qu'ils jugent pertinent, pour obtenir des preuves, produire des documents, etc. Cependant, tout à coup, je me trouve pleinement d'accord avec tout le monde autour de la table pour dire que nous devrions excuser le témoin.
Je remercie M. Lafleur d'être revenu devant le Comité et d'avoir passé cette dernière heure avec nous.
J'espère que l'enquête se déroulera rapidement et que nous pourrons obtenir réponse aux questions que se posent les Canadiens sur ce qui s'est passé.
Je pense qu'une fois ces enquêtes terminées — tant l'enquête interne de l'ASFC que celle de la GRC —, il sera alors plus approprié pour le Comité de convoquer à nouveau les témoins, lorsque nous aurons des documents et des rapports sous les yeux, pour leur poser d'autres questions sur la suite des événements.
Je m'en tiendrai là, monsieur le président. Je voterai pour la motion.
Encore une fois, je vous remercie de votre patience.
:
Merci beaucoup, monsieur le président. Je vous en suis reconnaissante. Je sais que sur les bancs des libéraux, ils ont l'habitude de voir leur chef faire taire les femmes et ils font donc ici aussi ce qu'ils voient là‑bas.
Comme je l'ai dit, nous avons vu au sein de ce comité des précédents de témoins qui ont annulé ou ont justifié leur absence par des excuses médicales. De ce côté‑ci du Comité, nous en sommes venus, hélas, à appeler cela la grippe ArriveCAN. Un autre précédent négatif est en train de se créer ici aujourd'hui: le renvoi de témoins qui ont été convoqués par le Comité.
En fait, un membre de ce comité a déclaré qu'à partir de maintenant, il demanderait le renvoi de tous les témoins convoqués par le Comité au sujet d'ArriveCAN. Eh bien, ils vont perdre beaucoup de temps à excuser les témoins, et nous allons passer beaucoup de temps à répéter ce processus interminablement, ce qui ne fera qu'accroître la frustration des Canadiens et sera une preuve du camouflage qui se produit ici. C'est très clair.
Je voudrais également dire que, de ce côté‑ci, nous suivons les preuves là où elles nous mènent. Là où elles nous mènent aujourd'hui, c'est sur une question qui a été mise en lumière lundi et que mes collègues conservateurs et moi-même avons mentionnée toute la semaine à la Chambre, à savoir que ce gouvernement mène une enquête sur lui-même. En fait, M. Lafleur rend compte à Mme O'Gorman, qui, comme l'a souligné mon collègue M. Brock, a plus d'une fois fait preuve d'insincérité devant ce comité.
Cependant, j'ai de mauvaises nouvelles pour le gouvernement. Lundi, la vérificatrice générale publiera son rapport. La vérificatrice générale ne rend compte ni à l'ASFC ni à Mme O'Gorman. Par conséquent, même si le gouvernement souhaite que cette affaire disparaisse, elle ne disparaîtra pas, car Mme O'Gorman n'a même pas eu la décence d'informer la vérificatrice générale de l'enquête menée par la GRC. Ce qui est un renseignement important.
Je ne suis pas surprise que ce gouvernement et son partenaire de coalition tentent d'excuser ce témoin. Je suis très préoccupée par les précédents que nous avons créés au sein de ce comité. Je répète, nous suivons les preuves là où elles nous mènent, et elles nous mènent à un gouvernement qui fait enquête sur lui-même.
La situation ne va pas s'améliorer lundi, lorsque la vérificatrice générale publiera son rapport. Il y aura encore plus de questions. Les Canadiens exigeront des réponses. Ce n'est peut-être pas un tribunal, mais c'est un endroit où nous rendons des comptes aux Canadiens et où nous découvrons la vérité pour eux.
Comme je l'ai dit, vous aimeriez peut-être que cette affaire disparaisse, mais cela n'arrivera pas, car après tout ce temps, nous n'avons pratiquement aucune réponse. Votre gouvernement a créé un tel gâchis sur le plan de l'approvisionnement. Il a créé un tel gâchis sur le plan des questions éthiques, une fois de plus du haut vers le bas. Vous, de l'autre côté de la table, voudriez peut-être que cela disparaisse, mais il n'en sera rien. Cela continuera.
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je pense que M. Brock et Mme Kusie viennent de réaffirmer pourquoi il est inapproprié d'entendre ce témoin à ce stade. Il y a un certain nombre d'allégations qui ont été faites, un certain nombre de tentatives de discréditer systématiquement diverses personnes et un certain nombre d'efforts pour donner l'impression que nous... C'est un lynchage qui semble se produire dans cette salle. C'est inapproprié, compte tenu de l'enquête en cours.
La GRC a reçu les renseignements nécessaires pour mener sa propre enquête comme elle l'entend. Pour répondre à la question soulevée, la vérificatrice générale présentera également son rapport lundi. Quant à la vérité, ou au mythe de la vérité... Il semble que cette question ait été omniprésente dans cette salle au cours des cinq ou six derniers mois, quand nous parlons d'ArriveCAN. Il ne semble pas que nous essayions de dissimuler quoi que ce soit. En fait, nous avons des débats ouverts à ce sujet et nous encourageons ces débats, parce que nous voulons, nous aussi, nous assurer que les activités du gouvernement sont menées de manière appropriée.
À cette fin, M. Brock a évoqué le fait que des personnes étaient payées pour un travail qu'elles n'avaient pas effectué. Ce n'est pas ce qu'a dit l'ombudsman. L'ombudsman a dit que personne n'était payé pour un travail qui n'a pas été fait, indépendamment de tout harcèlement ou de toute manœuvre. Cela a été mentionné plusieurs fois. Soit dit en passant, c'est une pratique qui était également évidente pendant la période où les conservateurs étaient au pouvoir, dans toute l'industrie et dans d'autres secteurs de l'économie et du monde. Ils acceptent des contrats, puis les transfèrent à d'autres pour s'attaquer à d'autres travaux qu'ils jugent pertinents. Personne n'a été payé pour un travail qu'il n'a pas effectué. Nous tenons à le préciser. L'ombudsman l'a également précisé.
Il y a ensuite Kristian Firth. Le député d'en face a parlé du terrible engagement qui s'est produit récemment. Eh bien, cela non plus n'est pas vrai. Le fait est que Kristian Firth est quelqu'un qui a œuvré dans le secteur de l'approvisionnement sous le régime conservateur, sous un autre nom. Voilà un certain temps que cela se produit.
Comme je l'ai dit, les délibérations et l'annulation de la confidentialité que M. Brock a admise lors de son exposé montrent que nous devons faire une pause et protéger les intérêts. Il semble y avoir manipulation par les gens parce qu'ils ont une certaine autorité ou certaines connaissances, ou parce qu'ils ont décidé qu'ils voulaient faire quelque chose de plus que ce qu'ils font à la Chambre. Ils veulent aller plus loin. C'est certainement votre prérogative. Toutefois, lorsque vous mettez en péril les délibérations et l'enquête... Vous essayez maintenant de discréditer l'enquêteur et les témoins. Si vous discréditez l'enquêteur, nous n'arriverons jamais à la conclusion.
Heureusement, nous aurons une conclusion. Heureusement, un certain nombre de personnes disposent de tous les faits. Il y a des personnes qui étudient l'affaire dans son intégralité. Elles ne se limitent pas à un seul moment. Elles n'adoptent certainement pas un point de vue politique, n'ont pas de parti pris sur la question et n'essaient pas d'obtenir des points politiques, des points vidéo, des clics sur Facebook ou quoi que ce soit d'autre. Nous devons agir pour protéger l'intégrité de l'enquête et de ses résultats.
C'est pourquoi nous devons veiller à ce qu'il y ait une certaine neutralité dans l'approche adoptée. Ce comité n'est pas du tout neutre. Les gens prédéterminent et présupposent la question. À mon avis, c'est une erreur. Je ne suis pas juriste, mais je crois comprendre que lorsqu'on essaie de gérer une situation, de protéger les droits des gens et de représenter tous les Canadiens à la Chambre, il faut prendre des mesures appropriées pour veiller à ce que certaines des mesures prises ne lèsent personne.
Lorsque l'on examine certaines questions concernant d'autres gouvernements et d'autres administrations publiques... La liste des allégations et des mesures malavisées prises par tous les gouvernements est bien longue! Je ne vais pas m'étendre sur les questions relatives à la ceinture de verdure, aux plaques d'immatriculation ou à d'autres sujets. Ce que nous devons faire, c'est nous assurer de découvrir tout acte répréhensible, de protéger ceux qui sont visés et de veiller à ce que ceux qui ont commis des actes répréhensibles soient tenus pour responsables et démasqués. C'est important.
Le précédent dont nous nous inquiétons ici, et dont parle Mme Kusie, est un précédent qui consiste à dissuader les témoins de comparaître, à faire comme si nous lynchions tous ceux qui viennent ici et à mettre les gens en danger.
Le fait est que nous faisons cela depuis cinq ou six mois; nous avons un certain nombre de témoins qui ont comparu devant nous et nous avons recueilli d'innombrables renseignements. Les enquêteurs et ceux qui prennent des précautions, y compris la GRC et d'autres, sont, si j'ai bien compris, très préoccupés par les mesures de confidentialité, l'obstruction qui a eu lieu et l'intégrité de l'enquête, qui est mise en danger.
Je pense que nous devons attendre les résultats de ces enquêtes. Il semble que ce que nous faisons ici n'est pas efficace, alors passons à d'autres questions importantes, comme la motion sur Postes Canada, comme d'autres choses que je sais être pertinentes et que les gens veulent voir. Nous voulons des résultats.
Nous voulons que cette question soit résolue, et nous ne faisons pas de l'obstruction: c'est vous qui faites de l'obstruction. Je pense que les députés d'en face ne font qu'aggraver la situation.
Laissez les enquêteurs faire leur travail comme il se doit.
J'appuie la proposition de laisser partir M. Lafleur de ce tribunal fantoche pour aujourd'hui et je veillerai à ce que nous ne fassions rien tant que nous n'aurons pas obtenu les résultats appropriés.
C'est tout, monsieur le président.
:
C'est une toute petite marge. Vous avez proposé une motion concernant l'ordre du jour du Comité, et je parle de l'ordre du jour du Comité, monsieur Sousa.
Au cours des quatre derniers mois, le Comité a entendu des témoignages absolument stupéfiants de divers hauts fonctionnaires et dénonciateurs s'accusant mutuellement de mensonge et présentant des témoignages dévastateurs au sujet d'un contrat de 54 millions de dollars pour la mise au point d'une application qui a été accordé à une société qui n'avait aucune capacité interne de mettre au point des applications ou d'effectuer du travail informatique. Nous avons donné 54 millions de dollars à une entreprise qui a sous-traité tout le travail, et nous avons déjà un rapport dévastateur de l'ombudsman de l'approvisionnement.
Un rapport de la vérificatrice générale est sur le point d'être publié. La GRC fait enquête. L'ombudsman de l'approvisionnement a publié son rapport. La vérificatrice générale fait enquête. Ce comité a enquêté et les députés libéraux disent: « Rien ne se passe ici. Il ne se passe rien; qu'y a‑t‑il à étudier, les amis? » Qu'est‑ce qu'il y a à étudier? Lorsque les libéraux pensent qu'il ne se passe rien, lorsqu'ils disent qu'il n'y a rien à voir ici, monsieur le président, cela indique aux conservateurs qu'il faut creuser davantage.
Il y a des affaires importantes que ce comité devait traiter dans le contexte du scandale ArriveCAN, et je crois que c'était l'intention des travaux du Comité. Néanmoins, les libéraux ont clairement indiqué qu'ils voulaient cacher les renseignements, qu'ils ne voulaient pas que ce débat ait lieu. Ils ont déposé une motion sur un autre sujet que le Comité n'a même pas encore vue.
Je suis désolé; lorsque vous déposez une motion qui n'a pas été distribuée aux membres et qu'il reste 12 minutes à la séance du Comité, ce n'est pas une tentative sérieuse de statuer sur la question. Nous examinerons la motion déposée par M. Sousa en temps et lieu. Nous l'examinerons, nous l'évaluerons, mais il est évident que ce n'est pas du tout de cela qu'il s'agit. Il s'agit pour M. Sousa de prendre appui sur son bilan scandaleux avec le gouvernement Wynne, et d'essayer de détourner et d'enterrer l'enquête sur le scandale ArriveCAN.
Étant donné que les libéraux sont manifestement opposés à ce travail et qu'ils ont cherché à écarter le témoin à qui nous avons posé des questions importantes aujourd'hui, je pense qu'il n'y a tout simplement plus rien à faire.
Sur ce, monsieur le président, je propose que nous levions la séance.