Bonjour. Je souhaite à tous la bienvenue à la 105 e réunion du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires de la Chambre des communes, affectueusement appelé le puissant Comité.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le lundi 17 octobre 2022, le Comité se réunit pour examiner les questions liées à l'application ArriveCAN.
Je vous rappelle à tous de ne pas placer vos écouteurs près des microphones, car cela cause de la rétroaction acoustique qui pourrait blesser nos précieux interprètes.
Je vous souhaite de nouveau la bienvenue, messieurs MacDonald et Utano.
Je crois comprendre que nous allons commencer par une déclaration préliminaire de votre part, monsieur MacDonald. Allez‑y, monsieur.
:
Mesdames et messieurs les membres du Comité, les Canadiens sont parfaitement en droit de savoir ce qui s'est passé avec l'application ArriveCAN, d'en connaître les coûts et la valeur.
[Français]
Nous avons témoigné pour la première fois en novembre, et nous le faisons encore aujourd'hui. Le 7 novembre, nous avons témoigné devant vous, et nous avons dit la vérité. Nous n'avons pas donné « notre » version; nous avons dit la vérité.
[Traduction]
Nous avons fourni des réponses complètes aux questions des députés. Notre témoignage et nos preuves contredisent ceux de plusieurs témoins précédents. Nous avons affirmé que des cadres supérieurs actuels et d'anciens cadres de l'ASFC avaient induit le Parlement en erreur. À peine 10 jours après notre témoignage, l'ASFC a lancé une enquête à l'encontre de M. Utano et moi sur la base d'une plainte déposée un an auparavant, en 2022. L'ASFC s'est ensuite mise à la recherche de tout ce qui pourrait attester d'une quelconque inconduite de notre part du début à la fin de nos mandats à l'ASFC.
En décembre 2023, sans nous interroger ni avoir entendu un seul témoin, l'ASFC a préparé ce qu'elle a appelé un exposé préliminaire des faits. En réalité, ce document n'est rien d'autre qu'un ramassis d'accusations sans fondement, sans preuve corroborante, d'accusations d'actes répréhensibles appuyées par quelques courriels et entrées calendrier hors contexte. On devrait plutôt qualifier ce document d'exposé préliminaire de faussetés.
Il ne nous a pas été remis avant que les députés ne le reçoivent. Nous avons toujours été prêts à participer à l'enquête de l'ASFC. Cependant, nous ne savions même pas de quoi on nous accusait. Nous avons demandé de voir la plainte de Botler, mais l'ASFC a refusé. Quoi qu'il en soit, personne n'a été interrogé, et l'ASFC nous a dit que nous devions lui fournir une réponse au plus tard le 5 janvier.
C'est de la poudre aux yeux. L'ASFC avait déjà rédigé le document les 18 et 19 décembre et l'avait envoyé à nos employeurs.
Je trouve très troublant que l'ASFC affirme que Botler, l'auteur de la plainte, a exigé d'obtenir un contrat en échange de la création de ces allégations. Qui plus est, l'ASFC affirme que Botler a exigé un autre contrat pour participer à l'enquête.
Je remarque que l'ASFC a reconnu que la plainte de Botler découlait principalement d'une dégradation de ses propres relations d'affaires et était le résultat d'une mauvaise compréhension des pratiques d'approvisionnement. Cela n'a rien à voir avec ArriveCAN.
Cet exposé préliminaire de faussetés vise à nous dépeindre sous le pire jour possible. Toutes les allégations qu'il contient sont fausses, erronées et prises hors contexte — toutes. Elles peuvent toutes être réfutées preuves à l'appui. Vous voyez, contrairement à d'autres, nous n'avons jamais rien supprimé parce que nous n'avions rien à cacher. Cependant, ces courriels et entrées calendrier ont tellement été manipulés, c'est incroyable.
Dans un exemple, qui montre à quel point cet exposé préliminaire de faussetés est ridicule, l'allégation se fonde sur une seule entrée calendrier pour un souper familial. L'ASFC a conclu que j'avais une relation étroite et personnelle avec un consultant parce que l'entrepreneur portait le même nom que ma propre mère.
Ensuite, sur l'unique base de cet exposé préliminaire de faussetés visant à torpiller ma carrière, ma crédibilité, par de fausses allégations, mon employeur m'a suspendu sans salaire, sans même tenter d'avoir une discussion avec moi. On me nomme souvent dans la presse, en laissant entendre que j'ai fait quelque chose de mal. Il y a à peine deux jours, le lui-même a déclaré devant les médias nationaux qu'il était clair que des fonctionnaires avaient commis des fautes, qu'il y avait des enquêtes en cours et qu'il y aurait des conséquences.
Cela survient après que j'aie simplement dit la vérité et informé le Comité que je n'avais pas sélectionné GC Strategies. En fait, ce n'était pas le choix que je recommandais. J'en ai déjà fourni des preuves dans le cadre de mon témoignage précédent.
La vérificatrice générale a dit qu'il y avait eu un mépris flagrant des principes de gestion. J'ai toujours respecté les principes, les processus et les procédures de base, y compris pour le suivi étroit et la gestion des coûts d'ArriveCAN. En fait, j'ai remis un calcul détaillé des coûts de 6,3 millions de dollars à mes collègues directeurs généraux et à mon superviseur, Minh Doan, juste avant mon départ.
Je ferai simplement remarquer au Comité que le rapport de la vérificatrice générale fait état d'un montant de 6,3 millions de dollars exactement.
Je crains que ces plaintes proviennent de gens qui ont essayé d'extorquer des contrats au gouvernement du Canada. Je suis très préoccupé par le fait que certains de mes collègues ont été contraints de participer à cette enquête contre leur gré. Je suis très préoccupé par le fait que des milliers de courriels ont été supprimés pour cacher la vérité. L'ASFC tarde à répondre aux demandes d'accès à l'information dont j'ai besoin pour me défendre, et maintenant, le a fait une déclaration de culpabilité devant le pays en entier.
[Français]
Je suis prêt à répondre à toutes les questions du Comité, et je vais respecter les principes de vérité et de transparence.
[Traduction]
De plus, je trouve inquiétant que le privilège parlementaire ne nous protège pas, car nous faisons maintenant face à des représailles.
Je tiens à préciser que j'ai travaillé au service de la fonction publique pendant 23 ans et que, jusqu'ici, ma carrière était sans tache. Cependant, je suis maintenant suspendu sans solde en raison d'allégations non vérifiées, non prouvées, carrément fausses.
Nous avons dû nous adresser à la cour pour nous assurer de l'équité. Nous témoignons ici en recherchant la même chose. Le voyage à venir peut être difficile, mais je m'engage à y faire face avec une honnêteté et une intégrité inébranlables.
Je vous remercie de votre temps et de votre attention.
Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité.
Nous avons comparu devant vous le 7 novembre 2023 et nous avons dit la vérité. Nous avons coopéré et nous continuerons de coopérer avec le Parlement et de dire la vérité.
Je me fais l'écho de tout ce que M. MacDonald a dit dans sa déclaration préliminaire, mais j'ajouterai ce qui suit.
Je suis le directeur qui est devenu directeur général par intérim de la Direction des technologies frontalières et de l'innovation en mai 2021, après le départ de M. MacDonald pour Santé Canada.
Nous étions responsables de l'exécution et de la mise en œuvre technique de l'application ArriveCAN. Nous n'avions pas la responsabilité de signer des contrats, car nous n'étions pas l'autorité contractante. Nous n'étions pas responsables d'approuver les budgets pour ArriveCAN. Ce n'est pas nous non plus qui avions la responsabilité de sélectionner GC Strategies pour travailler à ArriveCAN. C'est Minh Doan et le président qui en ont pris la décision. Nous n'avions ni la responsabilité ni le mandat de bon nombre des lacunes que le Bureau du vérificateur général a énumérées dans son rapport.
J'ai travaillé dans le domaine de la sécurité publique toute ma carrière, pendant plus de 20 ans, et j'ai un dossier sans tache. J'ai fait mes premières armes à la GRC, où je m'occupais de dossiers très délicats dotés d'une cote de sécurité de niveau très secret. Quiconque me connaît connaît mon franc-parler. Je suis outré de ce que l'ASFC nous fait subir simplement parce que nous avons dit la vérité.
Il y a des allégations absurdes de corruption. Regardez ce sac à dos. Est‑ce de la corruption? Le Comité pense‑t‑il vraiment qu'on peut me soudoyer avec un sac à dos à 17 $? Toutes les personnes qui ont travaillé au projet ArriveCAN se sont vu offrir ce souvenir. Ce cadeau a été divulgué au Bureau des valeurs et de l'éthique de l'ASFC, ainsi qu'au bureau de notre vice-président.
L'ASFC nous punit parce que nous avons dit la vérité, parce que nous avons dit au Comité qu'il a été induit en erreur par de hauts fonctionnaires de l'ASFC. Je me demande bien pourquoi l'ASFC, Santé Canada et l'Agence du revenu du Canada travaillent ainsi de concert pour nous punir, cela me frappe. Il convient de souligner que Santé Canada et l'ARC n'ont pas accepté de participer à l'enquête de l'ASFC, mais qu'ils ont tout de même appuyé notre suspension.
Je me demande encore plus pourquoi le a fait une déclaration publique de culpabilité en ajoutant qu'il y aurait des conséquences, alors qu'après plus d'un an, la GRC n'a toujours pas déclenché d'enquête. Je me questionne sur cette enquête, car il y a des preuves évidentes de partialité. Il paraît évident que ce rapport est biaisé et incomplet.
Déjà, la prémisse est problématique. La personne qui a mené cette enquête et rédigé le rapport a elle-même participé au processus d'évaluation initial de Botler AI à la fin de 2020. Qui est Botler AI? C'est l'entreprise qui a écrit à l'ASFC en octobre 2022 pour lui dire que si elle soupçonnait un cas d'inconduite, elle n'avait pas à chercher plus loin parce que Botler avait sa réponse. Botler avait préparé un rapport. Ses dirigeants ont toutefois précisé qu'ils ne le lui communiqueraient qu'en échange d'un contrat.
De plus, je trouve particulier qu'en octobre 2023, ils aient dit à ce comité que l'ASFC risquait d'être victime d'extorsion. Un mois plus tard, comme l'ASFC l'a indiqué, les dirigeants de Botler AI n'acceptaient de participer à une entrevue que si on leur accordait un contrat pour leurs services. Est‑ce vraiment là de l'extorsion?
Je me demande ce qui se passe vraiment. Il y a des gens qui sont accusés d'infractions criminelles qui sont suspendus avec salaire. Nous avons été suspendus sans salaire sur la base d'allégations non fondées et pendant que nous étions en congé de maladie. Dans le monde de l'emploi, c'est presque la peine capitale.
Tout ce que nous avons fait, c'est d'exposer le fait que les parlementaires ont été induits en erreur. Nous ne nous sommes pas contentés de le dire; nous en avons fourni des preuves. D'ailleurs, comme pour le sac, nous avons la preuve que chacune des allégations portées dans le rapport est fausse, trompeuse ou prise hors contexte. Si l'ASFC avait mené l'enquête qui a mené à la production de ce rapport de façon professionnelle et honnête, elle aurait insisté pour interroger les témoins, nous en particulier, et examiner la preuve. Au lieu de cela, elle a rédigé un document conçu pour nous présenter sous le pire jour possible, et c'est réussi. Après la publication de ce rapport, nos autorisations de sécurité nous ont été retirées, et nous avons été suspendus sans solde.
Je comprends que certains députés déplorent que nous ayons parlé à certains membres du Comité lorsqu'ils ont communiqué avec nous. Cependant, il faut comprendre que nous tentions de nous défendre contre l'ASFC et nos ministères respectifs, qui disposent tous trois des ressources du gouvernement fédéral et qui nous ciblent.
Nous ne touchons même pas de salaire. Bien sûr, nous avons parlé à un membre du Comité lorsqu'il a communiqué avec nous, comme nous aurions parlé à n'importe quel membre du Comité qui aurait manifesté un intérêt. Nous avons également dû nous adresser aux tribunaux parce que l'ASFC ne veut pas coopérer et divulguer les renseignements clés dont nous avons besoin pour nous défendre.
L'ASFC a agi de façon injuste, ses dirigeants continuent de faire preuve de mauvaise foi et inventent ce qu'ils peuvent pour éviter toute reddition de comptes.
Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
En terminant, n'est‑il pas ironique que les gens qui pointent les autres du doigt soient ceux qui ont les mains les plus sales?
:
C'est une excellente question. J'espère pouvoir vous éclairer un peu.
Nous n'avons jamais eu le pouvoir de passer des marchés et de donner des autorisations de tâches. Nous avions ce que l'on appelle un pouvoir « technique ». Nous pouvions approuver la portée des tâches.
Je veux aussi mentionner que nous ne sommes pas du groupe des finances, donc nous n'avons pas de responsabilités liées à la facturation, au rapprochement de comptes, au système financier en général ou à la tenue de dossiers. Tout cela relève du groupe du directeur principal des finances de l'équipe des approvisionnements et de la direction des finances. Nous étions responsables de la prestation et de l'exécution techniques.
Nous avions des gestionnaires qui supervisaient les consultants qui développaient ArriveCAN. C'est eux qui étaient responsables de signer les feuilles de temps des consultants. Je crois que tout a été fait dans les règles de l'art. On envoyait ensuite les feuilles de temps au fournisseur, qui effectuait le rapprochement et nous envoyait la facture. Lorsque toute la paperasse était remplie, dans le bon format, on me demandait ma signature. L'équipe des finances devait ensuite la signer aussi. Elle procédait à une dernière vérification pour s'assurer qu'on avait effectué toutes les tâches et suivi toutes les procédures.
Minh Doan a dit au début de la pandémie que tout le monde pouvait bénéficier de la situation. Au début de la pandémie, on nous a demandé de numériser un formulaire. Le budget était d'environ 50 000 $. Lorsqu'est venu le temps de bâtir un prototype de l'application mobile et le diffuser, le budget était d'environ 400 000 $, comme nous l'avons dit dans nos témoignages précédents et comme l'indiquent les preuves que nous avons fournies.
Toutefois, il y avait toujours des changements, et tout le monde s'est mis à imposer ses exigences. Nous devions composer non seulement avec les exigences de l'Agence de la santé publique, mais aussi avec celles de la direction générale des TI, de la Direction générale des voyageurs et de la Direction générale des échanges commerciaux.
De mon point de vue, aucun budget n'était alloué au projet. Cependant, je dois dire qu'il a été question d'une demande d'accès à l'information faisant 780 pages. Je l'ai consultée. Les directeurs principaux des finances de l'ASPC, d'IRCC et de l'ASFC étaient au courant. Ils ont pu récupérer 12,5 millions de dollars d'IRCC et de l'ASPC la deuxième année après mon départ. Ils ont en fait présenté une demande de budget de 25 millions de dollars la troisième année.
On n'est pas loin des 60 millions de dollars, si on additionne 6,3 millions de dollars plus 25 millions de dollars plus 25 millions de dollars. Je dirais que le reste est sans doute dû à d'autres personnes qui ont simplement profité de la manne.
:
Bien sûr, avec plaisir.
Par exemple, après mon départ, les gens de Service Canada ont demandé environ 8 millions de dollars pour un centre d'appels. Je n'ai pas validé ces coûts, mais j'imagine qu'ils en avaient déjà un, puisqu'il s'agit de Service Canada.
L'équipe des opérations de la TI a demandé de nouvelles ressources, mais elle n'a pas réalisé le travail. Je suis certain qu'il y avait des gestionnaires de projet qui ne voulaient pas d'ArriveCAN et qui ont dû absorber des coûts qu'ils désapprouvaient. Évidemment, la vérificatrice générale a constaté un trou béant là, dans la gestion de projet.
Tout ce que je peux dire, c'est que ces deux personnes n'étaient pas responsables du budget de 60 millions de dollars pour ce projet ni de sa supervision. Cela m'indigne que le reste de l'ASFC tente de se défiler de ses propres responsabilités.
Si je comprends bien, des gens tenteraient tout simplement de protéger le poste qu'ils occupent en ce moment.
Dans la même lettre, vous nous mettez sur la piste de tactiques agressives qui seraient utilisées à l'encontre de M. Utano.
Pourquoi est-ce vous qui nous informez de ces tactiques agressives, et non pas M. Utano?
Monsieur MacDonald, j'aimerais vraiment que vous conserviez votre oreillette quand je parle, étant donné que cela peut être parfois compliqué. C'est une question de respect. Je vous remercie.
Pourquoi est-ce vous qui nous informez ou qui décidez de nous mettre sur la piste pour ce qui est des tactiques agressives utilisées contre M. Utano?
Premièrement, nous n'avons jamais eu le pouvoir de prendre cette décision. Nous avons présenté des options. Si nous avions eu le pouvoir de prendre la décision, pourquoi aurions-nous présenté des options?
Deuxièmement, nous avons présenté au Comité et à la vérificatrice générale des documents qui précisent qui a pris la décision.
Troisièmement, je pense que la vérificatrice générale voulait en fait parler de la demande de contrat. La demande de contrat est la première des six étapes du processus d'attribution des marchés, mais elle s'amorce seulement après qu'une décision est prise.
Je le répète, dès que le vice-président, Minh Doan, et le président ont décidé de retenir GC Strategies, nous avons reçu la directive de passer aux prochaines étapes.
:
C'est une bonne question.
Je vais commencer et M. MacDonald pourra enchaîner.
Je vais apporter quelques précisions afin de mettre les choses en contexte.
D'abord, les 10 jours en question auraient été la période de soumission indiquée dans les demandes de propositions accessibles au public. Toutefois, en amont, la rédaction des demandes de propositions peut prendre des semaines, voire des mois.
Ensuite, lorsque nous avons collaboré avec SPAC en coordination avec notre fonction de contrôleur interne, nous avions comme but précis d'arriver avec une demande de propositions le plus rapidement possible.
Enfin, nous avions reçu de nos supérieurs la directive de ne pas nous arrêter. Nous n'avions pas le luxe de faire une pause pendant la pandémie. Nous avons suivi cette directive en collaboration avec des spécialistes de l'approvisionnement et de la passation de marchés. Nous avons fait de notre mieux avec les outils que nous avions, mais je tiens à réitérer que nous n'avons jamais eu le pouvoir de prendre des décisions unilatérales sur les contrats.
:
Je vais répondre en premier, si vous le permettez.
GC Strategies a rencontré la Direction générale du secteur commercial et des échanges commerciaux et la Direction générale des voyageurs — je n'ai pas participé à la rencontre — pour présenter un exposé technique. Deux entreprises y étaient pour faire mousser leur technologie. La direction générale du secteur commercial a choisi GC Strategies et a rédigé une justification pour invoquer une exception au titre de la sécurité nationale, ou ESN. La justification a été transmise au dirigeant principal des finances, Jonathan Moor, qui a rédigé une lettre à SPAC pour faire approuver l'ESN.
J'ai remis ces documents à tous les membres du Comité.
En fait, la lettre fait état d'une préférence pour un fournisseur qui avait déjà exécuté des travaux pour Transports Canada, d'où les relations avec le secteur commercial.
Nous avons alors pris le dossier en charge, puisque nous étions l'équipe des TI, mais la finalité du deuxième contrat était d'élargir la portée des travaux pour faire le lien avec ArriveCAN sous l'impulsion du secteur commercial.
:
Je peux fournir une réponse brève.
Il y a toute une panoplie de documents, et je ne suis pas certain que le BVG les ait reçus. Les décrets ont déclenché chaque changement technique. Ils reflétaient les décrets qui avaient été ordonnés puis abrogés.
De plus — je ne sais pas si cela a été présenté au BVG —, d'un point de vue technique, nous avons utilisé un outil en ligne qui permettrait de suivre tous les changements. Par ailleurs, nous avons fait appel à un gestionnaire de projet qui a suivi chaque version et les sources, si vous voulez, ou la genèse de chaque version et des changements.
Je m'excuse de ne pas savoir ce qui a été présenté au Bureau du vérificateur général, mais je peux vous assurer qu'il y a de la documentation.
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour, messieurs. Merci de votre présence.
Je veux utiliser ma première série de questions avec vous deux pour mettre les choses au clair.
Il faut mettre un terme à cette discussion, et ce, aujourd'hui, pour savoir qui est responsable de la sélection de GC Strategies. Les Canadiens veulent savoir. Ils sont, à juste titre, furieux que cette entreprise de deux personnes, qui travaillent dans leur sous-sol et ne font pas de travail de TI, ait perçu près de 20 millions de dollars de deniers publics. Je peux comprendre pourquoi le gouvernement de Justin veut se soustraire de toute responsabilité.
Je sais que la vérificatrice générale n'a pas été en mesure d'identifier précisément les personnes concernées. Elle a suggéré, monsieur Utano, que vous devriez peut-être en assumer la responsabilité. Elle a dit que vous aviez signé la demande au nom de l'Agence, soit que « cette personne exerce un pouvoir délégué et, par le fait même, assume la responsabilité et doit pouvoir en rendre compte », mais avant cette déclaration, n'avez-vous pas rencontré l'équipe de la vérificatrice générale?
Bonjour, messieurs. Bienvenue à nouveau à notre comité.
Je vais reprendre là où mon collègue, le député Bains, s'est arrêté.
J'ai eu l'impression que les réponses que vous nous avez données, tous les deux, concernant l'engagement de nous fournir des délais, ont peut-être laissé la porte ouverte.
Je voudrais vous demander plus précisément de fournir au Comité — dans un délai d'une semaine, conformément à nos procédures antérieures — la date où vous avez reçu l'exposé des faits initial, la date où il a été transmis à vos juristes et la date où M. Brock a communiqué avec vous ou avec ses juristes, ainsi que la portée du document qui a été remis à M. Brock.
Nous savons que le greffier a reçu le document le 9 février, et nous avons été en mesure de recevoir ce document environ 10 jours plus tard.
Peu de temps après la comparution de l'enquêteur de l'ASFC et dans les heures qui ont suivi ce témoignage, un représentant juridique a envoyé une lettre dans laquelle on disait de tout ignorer et de ne communiquer publiquement aucun contenu. Il semble qu'aujourd'hui nous ayons complètement ignoré tout cela.
Pouvez-vous vous engager, tous les deux — et je veux une réponse par oui ou par non —, à fournir au Comité toutes ces dates dans un délai d'une semaine?
:
Tout d'abord, je tiens à vous remercier d'avoir respecté cette confidentialité. C'est important pour nous deux.
Il nous semble que quelqu'un qui nous connaissait a consulté nos courriels après les consultations et a commencé à recueillir des renseignements et à les assembler pour en faire un récit et un scénario indiquant des actes répréhensibles.
Non seulement l'ensemble du document est rédigé dans des termes qui laissent penser que quelque chose clochait, mais il contient aussi des expressions comme « aurait pu » ou « a peut-être ». Il ne s'agit pas du tout de faits.
Je voudrais juste rappeler au Comité que lorsque M. Lafleur — qui n'est pas l'enquêteur principal, mais le directeur général de l'équipe — a comparu devant vous, il a admis qu'il s'agissait d'allégations. Même Mme O'Gorman a indiqué qu'il s'agissait d'un document ponctuel. La question est donc la suivante: s'il s'agit d'un document ponctuel, pourquoi ont-ils décidé de le communiquer à ce moment-là à nos patrons et de nous faire suspendre avec solde? Pourquoi Erin O'Gorman a-t-elle téléphoné à nos patrons? Ce n'est pas un geste officiel à poser lorsque l'on s'occupe d'une affaire aussi sérieuse.
Comment se fait-il qu'il n'y ait rien de consigner? Comment se fait-il qu'il n'y ait pas de courriel ou de documentation montrant ce dont elle a parlé avec nos patrons?
:
Vos observations sont de bonne guerre, et je vous en remercie.
Je veux juste comprendre la situation. La question complémentaire entrera dans les détails, mais j'ai pris l'engagement de ne pas en parler pour garantir l'intégrité de ce processus.
Que pensez-vous du rapport de la vérificatrice générale?
Je pose la question parce que la vérificatrice générale nous dit qu'il manque beaucoup de documents. Vous nous avez indiqué précisément que, dans le cadre de vos fonctions de technicien, vous signez de nombreux documents, tels que des spécifications techniques, des feuilles de temps et tout le reste. La vérificatrice générale ne semble pas pouvoir trouver ces documents, mais vous semblez être en mesure d'affirmer que cette application n'a pas pu coûter 80 000 $ et que son coût s'élève à 6,3 millions de dollars. Je vous remercie d'avoir au moins mis en relief un chiffre sur lequel nous pourrions nous baser au sujet du développement de cette application.
Dans les 15 secondes qui restent, pouvez-vous m'expliquer quels sont les documents que vous pouvez signer ou non ainsi que les documents que vous avez signés ou non?
:
Merci, monsieur le président.
Messieurs MacDonald et Utano, je voudrais approfondir les mécanismes de l'enquête interne.
Je présume que vous connaissez la teneur du témoignage que M. Lafleur a apporté devant notre comité le 5 février. Il mène l’enquête interne.
Dans ses réponses à mes questions, il a confirmé qu'il n'est pas un enquêteur indépendant et qu'il n'est pas en mesure d'agir de manière indépendante. Il est soumis à la chaîne de commandement interne de l'ASFC. J'ai souligné à ce moment-là qu’à mon avis, ce processus était profondément déficient. Pour déterminer les responsabilités, il faut qu’une enquête externe en bonne et due forme soit menée, dans le cadre de laquelle les personnes influentes, c’est-à-dire les dirigeants de l'ASFC et les politiciens, peuvent être tenues responsables s’il y a lieu.
La GRC enquête, mais nous devons pouvoir aussi distinguer les actes répréhensibles qui ne relèvent pas d'un comportement criminel.
Selon vous, pourquoi le gouvernement procède-t-il à cette enquête interne au lieu de mener une enquête indépendante pour déterminer les responsables?
:
Merci, monsieur le président. Merci, chers témoins.
Mon intervention comporte un préambule.
D'après les déclarations préliminaires de MM. Utano et MacDonald, je ne crois pas que quelqu'un ait été inculpé ici. Je ne pense pas que des chefs d'accusation aient été retenues contre qui que ce soit. Ni le ni aucun autre représentant élu ne l'affirme. Ce qu'ils disent, c'est que si quelqu'un est tenu pour responsable, il doit être traité de manière appropriée. Je pense que nous l'avons tous reconnu, et c'est la raison pour laquelle nous avons entamé ce processus.
Je me réjouis que M. Utano reconnaisse qu'ArriveCAN aurait coûté plus cher si l'application avait été développée d'une autre manière, mais la propriété intellectuelle du travail accompli a une certaine valeur. Je pense qu'il est également essentiel de le réaffirmer.
Monsieur MacDonald, je vous remercie de reconnaître que vous connaissez M. Firth et que vous l'avez rencontré pour la première fois en 2010, à l'époque où Stephen Harper était premier ministre.
J'essaie de comprendre la confusion créée par les exposés préliminaires des faits qui ont été publiés. Ce n'est pas le résultat final; c'est simplement une indication préliminaire de ce que vous avez fait dans le cadre de l'enquête.
À mesure de l'enquête avance, il y a de prochaines étapes. La prochaine étape consiste, bien sûr, à organiser des entretiens et à communiquer avec vous, vous et M. Utano. Je crois que, par l'entremise de vos avocats, vous avez déjà répondu que vous étiez prêts à vous présenter, à avoir un entretien et à aller de l'avant dans cette affaire.
Pouvez-vous confirmer que vous vous êtes effectivement abstenu d'accorder des entretiens à l'enquêteur?
:
Je vais peut-être commencer à répondre à la question.
Lorsque vous dites que nous nous sommes « abstenu » d'accorder des entretiens, je pense que ce que nous avons fait, c'est peut-être insister pour que nos droits soient protégés.
Nous avons demandé la divulgation des informations. Nous savons que Botler AI a envoyé un courriel à Erin O'Gorman et à ce qu'ils appellent les « dirigeants ». Un rapport sur l'inconduite a également été demandé, et l'ASFC l'a reçu quelques semaines plus tard. C'est ce que l'ASFC a écrit dans le document.
Nous avons demandé ces informations afin de nous préparer à participer à ces entretiens, et nous continuerons de le faire.
En dehors du fait que nous avons reçu un avis indiquant qu'ils avaient ouvert...
Nous sommes dans une situation où une enquête est en cours. Vous êtes préoccupés à l'idée de communiquer vos preuves pour faire en sorte que la vérité soit faite et que nous allions au fond des choses, et nous sommes tous d'accord à ce sujet. Je crois que l'enquête est également à la recherche des faits et que la GRC mène ses investigations. Je ne sais pas dans quelle mesure ce travail est avancé, car cela fait partie de l'intégrité de l'enquête.
Il est certain que lorsque nous traitons de cette question en public et que des personnes ont des conversations avec vous en aparté pendant que nous siégeons en comité, nous compromettons, à mon avis, la possibilité d'arriver un résultat correct.
Néanmoins, je ne veux pas discuter des détails des exposés préliminaires des faits, car c'est ainsi que nous tentons de vous protéger également, dans cette circonstance.
Vous avez mentionné qu'un des députés... Eh bien, il ne siège pas à temps plein au sein du Comité; il y participe seulement à temps partiel. Il est venu vous voir et a communiqué avec vous. Quand cela s'est-il produit pour la première fois? Quand avez-vous été abordé pour la première fois par un membre du Comité?
:
Merci, monsieur le président.
Malgré les efforts infructueux de mes collègues libéraux aujourd'hui et tout au long de la semaine pour tenter de faire croire que les Canadiens ont obtenu un très bon rapport qualité-prix pour les 60 millions de dollars qui ont été gaspillés dans cette « ArnaqueCan » — nous entendons souvent dire que cette application a permis de sauver des vies —, aucune preuve empirique ne suggère qu'elle ait sauvé ne serait‑ce qu'une vie. Les libéraux maintiennent cependant cette version des faits, et je pense que les Canadiens préféreraient en fait entendre la voix indépendante de la vérificatrice générale sur la question du rapport qualité-prix, plutôt que celle de députés libéraux partiaux.
Je vais vous faire part d'une phrase tirée de son rapport:
Le non‑respect par l’Agence des services frontaliers du Canada des politiques, des contrôles et de la transparence dans le cadre du processus de passation de marchés a limité les possibilités de concurrence et nui à l’optimisation des ressources.
Je mets l'accent sur le terme « optimisation des ressources », et mon objectif, dans le temps qu'il me reste, est donc d'approfondir l'estimation faite par la vérificatrice générale de ce que ce fiasco a coûté aux Canadiens. Il s'agit de près de 60 millions de dollars, mais ce chiffre n'inclut pas les millions de dollars qui ont probablement été versés à la fonction publique fédérale.
Pouvez-vous nous dire combien de millions de dollars, en plus de ces 60 millions, ont été versés aux professionnels de la fonction publique fédérale?
:
Oui, c'est tout à fait exact.
D'ailleurs, dans mon témoignage précédent, lorsque je vous ai dit que M. Doan avait mis Deloitte sur le banc des pénalités, le bureau des données voulait choisir Deloitte, et M. Doan leur a dit exactement la même chose. Nous avons donc absorbé la moitié de ces coûts, parce que tout était orienté vers l'infonuagique, le stockage et autre. Nous avons assumé une grande partie de ces coûts.
Pensez aux pipelines de données, à la sécurité et à la capacité de mettre en place l'infrastructure de soutien. Nous devions à un moment donné vérifier que les gens avaient bien franchi la frontière. Si vous soumettiez une demande sur ArriveCAN, les données étaient transmises à la province qui effectuait la vérification, mais si ces personnes n'étaient jamais montées dans l'avion, elle perdait son temps. Nous devions procéder à des vérifications pour nous assurer que toutes les personnes ayant déclaré qu'elles allaient traverser la frontière l'avaient effectivement fait, puis nous envoyions ces données.
Devons-nous comprendre que les dizaines de milliers de pages fournies au Comité ont été « nettoyées », tout comme les documents fournis à la vérificatrice générale, de manière à protéger des gens en vous faisant porter le chapeau?
Nous avons appris qu'une majorité de plaintes transmises à la commissaire à l'information visaient l'Agence des services frontaliers du Canada; et nous savons aussi que, par le passé, des lanceurs d'alerte ont été punis pour avoir dénoncé de mauvaises pratiques de l'Agence.
Considérez-vous que l'Agence des services frontaliers du Canada, étant donné ses pratiques, notamment en matière de contrats et de gestion des passeports, devrait être mise sous tutelle?
Je vais poser ma question au complet pour m'assurer que vous avez bien compris, et je vais le faire lentement.
Doit-on comprendre que les dizaines de milliers de pages fournies au Comité ainsi que les documents fournis à la vérificatrice générale ont été « netttoyées » de sorte à protéger des gens en vous faisant porter le chapeau?
On a su, par l'entremise de la commissaire à l'information, que la majorité des plaintes d'accès portait sur l'ASFC. De plus, nous savons que des lanceurs d'alerte ont fait l'objet de représailles pour avoir mentionné qu'il y avait de mauvaises pratiques dans la gestion des passeports.
Pour toutes ces raisons, considérez-vous que l'ASFC devrait être mise sous tutelle?
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Il n'est pas facile de répondre rapidement à certaines de ces questions, monsieur le président.
Nous ne remettons pas en question les conclusions de la vérificatrice générale, nous remettons en question ce qu'elle a reçu. Si la vérificatrice générale n'a pas reçu les renseignements appropriés, elle n'a pas pu arriver à des résultats probants, et je pense que tout le monde comprend cela. Nous ne remettons pas du tout en question sa personne ou son organisation. Je tiens à être très clair à ce sujet.
Si la GRC doit enquêter sur quelque chose, M. Utano et moi-même pensons qu'elle doit être libre de mener son enquête.
Ce que nous croyons fermement, c'est que l'Agence des services frontaliers du Canada essaie de cacher quelque chose. Elle a redoublé d'efforts et créé cette fausse déclaration préliminaire dans le seul but de détruire notre crédibilité. L'Agence a communiqué cette déclaration à nos employeurs alors qu'elle n'était manifestement pas prête. Elle contient des faits qui sont tellement faux et incorrects qu'on n'arrive pas à y croire. C'est ce qui nous pose problème. C'est pourquoi nous nous sommes tournés vers les tribunaux, monsieur Bachrach.
Pour être clairs, nous ne demandons pas que l'enquête soit abandonnée. Nous demandons une enquête indépendante parce que nous ne croyons pas que l'Agence des services frontaliers du Canada est en mesure d'en mener une.
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Si nous avons le temps, je vous ai dit que Minh Doan m'avait menacé et que personne n'a réagi.
Kelly Belanger était introuvable. Le Bureau du vérificateur général continue de dire que la gestion de projet avait fait défaut. Son mari a été condamné pour avoir agressé sexuellement des jeunes filles. Il a été condamné et il est allé en prison, et elle n'était pas aux alentours. On m'avait demandé — ainsi qu'à M. Utano — de l'aider pendant qu'elle s'était absentée pour des problèmes familiaux.
Erin O'Gorman n'a rien fait lorsqu'elle a appris que j'avais été menacé. M. Doan avait menacé quelqu'un d'autre et s'était vu retirer son salaire, alors elle savait que cette pratique était dans ses habitudes. Lorsque nous parlons des motifs qui auraient pu expliquer la cessation d'emploi, je n'ai jamais eu de problèmes lorsque j'étais à l'Agence des services frontaliers du Canada. On m'a demandé d'aller à Santé Canada à cause de ma performance à l'Agence et de ce que j'ai fait avant cela.
Par conséquent, je ne sais pas ce qui s'est passé. Pas plus que M. Utano, qui avait une feuille de route impeccable. Nous essayons simplement d'obtenir des renseignements pertinents. Nous demandons qu'il y ait transparence et maintenant, après tout ce qui s'est passé, nous voulons être dissociés des agissements de l'Agence des services frontaliers du Canada.
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Je dirais que ce n'est pas du tout vrai et que c'est de l'information soigneusement choisie par Botler, qui enregistrait apparemment toutes les conversations et qui a ensuite décidé de fournir des rapports d'inconduite deux ans après l'échec de ses transactions commerciales.
Premièrement, je ne pense pas que la députée était ici lorsque j'ai témoigné pour la première fois, mais j'ai expliqué en détail la chronologie des faits. J'ai montré un gros document et j'ai expliqué que lorsque Botler affirme que j'ai essayé d'exercer des pressions, il n'y avait aucune chance que ce soit le cas parce que, tout d'abord, je n'étais pas le client et, ensuite, la décision d'aller de l'avant avec Botler n'a pas été prise avant près d'un an.
Deuxièmement, pour ce qui est de l'affirmation selon laquelle M. Firth me connaît depuis le début de ma carrière, c'est faux. Il a précisé qu'il me connaissait depuis le début de sa carrière. J'ai déjà expliqué la chronologie et les dates auxquelles j'ai connu M. Firth, et nous n'avions aucune relation personnelle étroite. Je l'ai rencontré à trois reprises dans un bureau, et la moitié de ces rencontres ont eu lieu pendant la pandémie, alors qu'on ne pouvait même pas se rendre à un bureau.
Pour ce qui est de mentionner mon nom — parce que j'essaie de répondre à votre question très directement —, je ne sais pas pourquoi M. Firth ferait cela. Je ne lui ai certainement pas demandé de le faire. Je n'ai pas participé à cette conversation et je n'ai pas été filmé, enregistré ou quoi que ce soit d'autre que fait Botler dans le cadre de ce processus, et je ne n'émettrai pas d'hypothèses, mais je n'ai jamais demandé à M. Firth de faire quoi que ce soit. C'est malheureux. Cela ne m'a pas du tout plu, et je pense que le journaliste sait que je n'ai pas aimé le reportage, mais c'est ce qui est arrivé, et je fais de mon mieux pour gérer la situation.
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Si nous commençons par les allégations de Botler, je crois que SPAC les a examinées, en a fait une évaluation juridique, puis a dit à Botler que l'affaire relevait du secteur privé. Si je ne me trompe pas, l'ASFC a conclu la même chose, selon le témoignage des représentants de Botler. J'espère que cela clarifie ce point.
En ce qui concerne la vérificatrice générale et le rapport de l'ombudsman de l'approvisionnement, relativement à la durée de mon mandat à l'ASFC, je ne pense pas que l'on m'ait reproché d'avoir fait quelque chose de mal. Je ne pense pas que l'ombudsman de l'approvisionnement ait désigné des fonctionnaires comme ayant fait quoi que ce soit de mal. Je ne suis au courant d'aucune inconduite. Je n'en ai certainement pas été témoin et, le cas échéant, je ne l'aurais pas tolérée.
Bien franchement, je vais peut-être céder la parole à M. Utano pour qu'il parle des deux autres années de l'application ArriveCAN. D'après ce que je crois comprendre et d'après les examens qui ont été effectués, il y a eu des questions entre le premier et le deuxième contrat. J'ai clairement dit que nous étions responsables du premier contrat. La justification du deuxième contrat a été rédigée par l'entreprise et approuvée par le dirigeant principal des finances. Le tout a été envoyé à SPAC, qui l'a approuvé, mais les responsables ont indiqué qu'ils avaient déjà un entrepreneur en tête pour ce travail.
Pour le troisième contrat, il ne serait pas logique de recourir à un fournisseur différent — comme je l'ai expliqué, il n'est pas logique d'embaucher un autre plombier pour faire des travaux supplémentaires dans votre salle de bains par rapport à ce qui était prévu au moment de l'embauche —, mais SPAC a insisté pour obtenir un nouveau contrat.
Je vais en rester là. C'est la seule raison pour laquelle j'étais là.
Monsieur Utano, je vous cède la parole.
Je n'ai été témoin d'aucune inconduite.
J'aimerais faire une observation sur la question concernant Botler.
Comme je l'ai dit dans ma déclaration préliminaire, ce qui me préoccupe, c'est la demande de services contractuels en échange d'un rapport d'inconduite et la demande d'un contrat en échange de la participation à une enquête. Pour moi, c'est ce qui soulève beaucoup d'inquiétudes.
En ce qui concerne les pouvoirs, je répète que nous n'étions pas l'autorité contractante; nous étions chargés de l'exécution technique et des pouvoirs techniques. Nous avons également mis en place des systèmes et des mécanismes de contrôle.
Je tiens à réitérer un point, parce que j'ai entendu un commentaire au sujet d'un approvisionnement parallèle. Permettez-moi d'être très clair: il n'y a rien eu de tel. Il n'y a pas eu d'approvisionnement parallèle. C'était même impossible. Il faut l'accord de six personnes pour qu'un contrat soit accordé. Nous avions une équipe interne qui recevait les demandes, en plus d'une équipe chargée de l'approvisionnement à l'ASFC, et SPAC était l'autorité gouvernementale générale. Nous avions également... Je n'ai pas de preuve pour vous, mais si vous... Cette information a été omise, et c'est ce qui me préoccupe — les omissions de données et de documents. C'est ce que je remets en question. Vous verrez qu'il y a eu des réunions mensuelles et hebdomadaires pour l'approvisionnement...
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Je vous remercie beaucoup.
Chers collègues, comme vous le savez, nous avons laissé tout le monde dépasser un peu le temps alloué, et c'est en partie parce que nous tenons aujourd'hui une longue réunion, et j'ai l'impression qu'il y a beaucoup de questions importantes.
Nous en sommes à nos deux derniers tours, et je dois donc veiller à ce que chacun respecte scrupuleusement son temps de parole pour que nous puissions terminer à temps. Je veux que tout le monde en soit conscient.
M. Genuis se demande si nous pouvons procéder ainsi après son intervention, mais non — veuillez respecter votre temps de parole, car nous devons nous y tenir.
Monsieur Genuis, vous avez la parole.
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Voici pourquoi j'en ai parlé. Lorsque Minh Doan m'a menacé, j'en ai informé mon superviseur, qui a appelé Ted Gallivan, le vice-président directeur de l'ASFC. J'ignore la teneur de leur discussion; je sais seulement, d'après les commentaires que j'ai entendus, qu'il semblait probable, en raison du comportement de Minh Doan, que celui‑ci prenne un congé de maladie dans une semaine et demie. C'était avant la réunion de votre comité.
M. Doan a pris un congé de maladie, et j'ai reçu un message texte de Kelly Belanger disant que M. Doan était à l'hôpital en train de se faire examiner le cœur et qu'il voulait me remercier du message que je lui avais envoyé, celui qui m'a valu beaucoup d'ennuis avec le journaliste parce que j'y avais inclus des notes sur ce qu'il devait dire devant votre comité.
Puis, miraculeusement, M. Doan retourne au travail et se fait muter au Conseil du Trésor où il est promu dirigeant principal de la technologie. Pour une personne souffrant de troubles cardiaques, c'est un poste qui ne peut certainement pas être moins stressant que ses fonctions précédentes.
Ensuite, votre comité reprend ses travaux, et je crois comprendre que M. Doan est de nouveau en congé de maladie, d'où son impossibilité de participer.
Sans vouloir divulguer mes problèmes médicaux, je peux vous dire que j'ai un billet de médecin pour un congé de sept mois; c'est de la part de mon médecin de famille, qui me connaît depuis que j'ai 8 mois. Pourtant, je viens quand même ici parce que c'est une question d'intégrité et c'est une question d'importance pour moi, mes enfants, ma femme et ma famille afin que l'on sache que je vais me défendre et dire la vérité.
Je sais que M. Jowhari connaît bien le secteur des services de conseils en gestion, de même que le secteur des TI. J'invite tous les députés ici présents à examiner les deux options que nous avions fournies à titre de preuve.
En ce qui concerne l'option Deloitte, il n'a jamais été question d'infonuagique ni d'un recours complet à des services en sous-traitance.
En ce qui a trait à l'option GC Strategies, je rappelle que M. Minh Doan a dit au Comité qu'il n'y aurait pas de logo pour l'application ArriveCAN. Ors, GC Strategies a sous-traité la conception d'un logo à l'entreprise Distill Mobile.
Je persiste à dire qu'on m'a rapporté, ainsi qu'à l'ancien dirigeant principal des données, que Deloitte avait été mise sur la touche en raison des difficultés financières du projet GCRA. C'est la vérité, et il existe des preuves pour appuyer mes dires. J'ai d'ailleurs déjà transmis au Comité les noms et les coordonnées des personnes qui sont en mesure de vérifier ces informations.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je souhaite d'abord revenir à l'objectif initial de la séance d'aujourd'hui. Je comprends que vous souhaitiez que la population canadienne comprenne le difficile travail entourant la conception de l'application ArriveCAN, mais nous devons avant tout comprendre les erreurs qui ont été commises.
Selon moi, ce qui scandalise avant tout les Canadiens, c'est de réaliser que le gouvernement a attribué un contrat à une entreprise composée de deux individus qui travaillent à partir de leur sous-sol. Deux individus qui ne possédaient aucune expertise dans le domaine des TI, et qui n'ont jamais effectué de tâches liées aux TI. En fait, la vérificatrice générale et l'ombud de l'approvisionnement avaient tous les deux exprimé de sérieuses inquiétudes au sujet de ce contrat accordé à GC Strategies. L'ombud de l'approvisionnement a déclaré que les exigences liées au troisième contrat étaient beaucoup trop restrictives, de sorte que seul GC Strategies était en position d'obtenir ce contrat. Pour sa part, la vérificatrice générale a révélé que les dirigeants de GC Strategies étaient même présents à la table de discussion au moment où les exigences ont été mises en place.
Je sais que lors de votre témoignage du 7 novembre, vous avez précisé avoir été affecté à un poste de responsable technique, et qu'à ce titre, vous n'aviez aucun pouvoir décisionnel en matière d'attribution de contrats. Néanmoins, j'ai besoin de bien comprendre quels étaient votre rôle et l'étendue de vos prérogatives à ce moment. En effet, vous avez bel et bien approuvé les exigences relatives au financement et à la portée des projets dont il est question.
Ma question est donc la suivante: bien que vous n'ayez pas eu de capacités d'exécution, aviez-vous le pouvoir d'influencer la portée et les modalités des demandes de propositions? L'un ou l'autre d'entre vous a-t-il été impliqué dans les discussions relatives à l'élaboration des exigences du contrat final avec GC Strategies?
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Au départ, le DPF était présent. Il n'était pas question de financement à chaque réunion, mais nous avions des rencontres avec les adjoints et l'ASPC sur une base hebdomadaire. Nous leur avons présenté les produits livrables. La plupart des vice-présidents participaient également à ce genre de réunions.
Lorsque nous avions besoin de financement pour mettre en place différentes mesures, c'est le bureau du DPF qui entérinait nos demandes. Puis, c'est le bureau de l'approvisionnement, où ce que l'on appelait à l'époque la fonction de contrôleur, qui procédait à la vérification de l'ensemble des contrats.
Le comité exécutif, composé du président et des vice-présidents, a procédé à des examens des dépenses et des prévisions sur une base trimestrielle. Je pense qu'il serait pertinent d'interroger le DPF, qui dirige une équipe assez nombreuse et qui pourrait vous fournir des renseignements sur leur rôle dans tout le processus.
Le DPF était certainement au courant que nous mettions en place des contrats. C'est d'ailleurs lui qui a envoyé la demande à SPAC. Nous avons continué de faire plusieurs dépenses tout au long du cycle financier. J'ai déposé mon rapport au moment de quitter mes fonctions. Je savais qu'un montant de 6,3 millions de dollars avait été atteint à ce moment, car je suivais de près l'ensemble des dépenses. Mes rapports de dépense étaient transmis à l'équipe du DPF pour être regroupés dans le cadre de la situation financière d'ensemble.
Permettez-moi de vous lire ce que j'ai pu obtenir au cours de la dernière heure. Je cite : « Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré mardi qu'il est évident que les règles en matière d'approvisionnement n'ont pas été respectées lors du développement de l'application controversée ArriveCan. ». Le a qualifié l'application de « controversée », et a déclaré que les règles n'avaient pas été respectées. Ces propos sont directement tirés du rapport du procureur général et ne vous impliquent en aucune façon, ni vous ni M. Utano.
« M. Trudeau a déclaré que, bien que l'application ait été développée au début de la pandémie de COVID-19, de tels projets doivent toujours suivre les règles, même dans les moments difficiles. ». Cette déclaration correspond exactement à ce que le rapport du procureur général a également souligné, et n'implique en aucun cas vous ou M. MacDonald.
L'article se poursuit ainsi: « Il a déclaré que des enquêtes sont en cours et qu'il y aura des conséquences pour les fonctionnaires qui ne respectent pas les règles. ».
Le premier ministre n'a pas parlé spécifiquement d'une enquête. Nous connaissons tous l'existence d'une enquête liée à l'ASFC, et l'autre dont nous avons entendu parler est celle de la GRC. Il dit que tout fonctionnaire qui ne respecte pas cette règle sera puni. Il n'est nulle part question de vous.
À la lumière de tout cela, qu'est-ce qui vous a amené à penser que l'une de ces trois déclarations, qui ont été diffusées publiquement, vous impliquait, vous ou M. MacDonald, de quelque manière que ce soit?
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Tout d'abord, le n'a jamais parlé de deux fonctionnaires; c'est vous qui l'avez fait, et les fonctionnaires sont nombreux. Je pense qu'il y a un peu d'exagération.
Revenons à l'évaluation.
Je vous remercie beaucoup d'avoir fait le suivi des coûts pour l'année que vous avez passée là‑bas. Au moins, nous avons une base pour commencer. La vérificatrice générale a aussi indiqué que cette application aurait pu nous coûter jusqu'à 60 millions de dollars environ. Nous avons aussi entendu dire que le traitement des demandes sur papier ou des documents papier aurait coûté environ 3 $. À 40 millions de transactions à 3 $ chacune, cela totalise environ 120 millions de dollars.
Si c'est une application de 60 millions de dollars, cela représente 180 millions de dollars uniquement en évitement de coûts, et non en valeur. Même si cette application avait eu un budget plafonné à 60 millions de dollars, nous aurions évité le double ou le triple des coûts que le gouvernement avait engagés. Si on envisage la question du point de vue de l'évitement de coûts, l'application avait une certaine valeur.
Je vous poserai toutefois une question à titre de technicien. Si nous voulions réunir des fonds pour commercialiser une application de commerce électronique pour servir 18 millions d'utilisateurs, permettre d'effectuer de 40 à 60 millions de transactions en deux ans et contribuer à faciliter l'acquisition de biens valant des milliards de dollars, combien vaudrait-elle?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins de comparaître.
Tout ce que nous entendons est très préoccupant. Je suis particulièrement préoccupé par les problèmes relatifs aux différentes allégations dans cette affaire. Je pense que nous devons veiller à ce que soit effectuée une enquête adéquate et approfondie.
C'est avec cela à l'esprit, monsieur le président, que je voudrais proposer une motion concernant une enquête en bonne et due forme.
Je propose:
Que le Comité fasse rapport à la Chambre et demande que le commissaire à l'intégrité du secteur public du Canada enquête sur toutes les allégations d'actes répréhensibles liés à ArriveCan, et fasse rapport à la Chambre avant le 1er octobre 2024.
Monsieur le président, cela permettrait au commissaire à l'intégrité du secteur public du Canada de mener l'importante enquête indépendante dont nous avons besoin pour aller au fond de certaines de ces allégations.
Ce serait une enquête menée par un agent du Parlement qui ne risque pas de faire l'objet d'ingérence et qui n'est pas assujettie à la chaîne de commandement interne. J'espère que le Comité appuiera cette proposition très simple pour demander au commissaire à l'intégrité du secteur public du Canada d'enquêter sur ces allégations.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président.
En attendant de recevoir cette motion — au moins, elle est très brève et nous permet de rester vraiment concentrer sur le sujet —, je pourrais peut-être demander si j'ai bien compris en pensant que nous demandons maintenant à un quatrième groupe indépendant de lancer une enquête.
La vérificatrice générale a terminé son enquête. Il semble qu'une motion a été proposée pour revenir en arrière et entreprendre une autre enquête beaucoup plus vaste que celle‑là. J'ignore ce qu'il en est advenu. Nous savons qu'une enquête interne de l'ASFC est en cours. Grâce aux médias et à d'autres [difficultés techniques] porte à croire que [difficultés techniques] et qui sont les participants. Et voilà que nous demandons qu'une quatrième enquête soit lancée.
Ne serait‑il pas plus logique d'attendre l'issue des deux enquêtes — du moins celle dont nous sommes au courant et l'autre dont nous avons entendu dire qu'elle est en cours — et d'en obtenir les résultats pour être en mesure d'évaluer si une quatrième enquête est nécessaire? Je ne sais pas sur quoi s'appuierait une telle demande sans le résultat d'au moins une enquête connue et d'une autre qui serait en cours.
Allons-nous maintenant confier à un autre groupe la tâche d'aller au fond des choses — une proposition que nous accueillons favorablement —, puis augmenter le nombre de réunions que nous tiendrons sur ArriveCAN, qui passera d'inconnu à extrêmement inconnu, puis de plus ou moins planifié, pensons-nous, à complètement non planifié dans l'avenir? Pourquoi avons-nous besoin d'une autre enquête alors que les résultats de celles qui sont en cours ou qu'on soupçonne d'être en cours ne sont pas encore connus?
À ce stade‑ci, sans ces résultats, je n'appuierai pas cette motion.
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Merci, monsieur le président.
Je suis désolé de voir que ce n'est peut-être pas aussi simple que je le pensais.
Permettez-moi de dire ce que tous les députés savent, selon moi: les différents agents du Parlement et les différentes organisations ont des mandats très différents. De toute évidence, la GRC se penche sur les allégations d'activités criminelles. Je soupçonne que nous l'entendrons à un moment donné. Il y a le rapport de la vérificatrice générale. Cette dernière agit à titre de vérificatrice, son mandat consistant précisément à examiner un ensemble d'éléments relatifs à l'argent, à l'optimisation des ressources, aux processus et à d'autres points. À cela s'ajoute le rapport de l'ombudsman de l'approvisionnement, dont le mandat distinct porte sur l'approvisionnement.
À titre d'agent du Parlement, le commissaire à l'intégrité du secteur public a pour rôle d'enquêter au sujet des actes répréhensibles et des allégations claires de problèmes d'intégrité concernant des employés du gouvernement. Nous avons entendu des allégations selon lesquelles des fonctionnaires auraient fait l'objet de représailles après avoir parlé de la destruction de documents et d'extorsion devant le Comité. Il y a beaucoup de graves allégations qui circulent, de hauts fonctionnaires s'accusant mutuellement de mentir aux comités parlementaires. Ce sont des questions très distinctes qui concernent l'intégrité au sein du gouvernement. Je pense que le commissaire à l'intégrité du secteur public a le mandat pertinent pour enquêter au sujet de ces questions précises et qu'il a surtout l'avantage d'être indépendant.
Nous nous opposons aux efforts déployés par certains pour étouffer cette affaire ou pour limiter la portée des enquêtes. Je pense que le gouvernement voulait manifestement que les démarches se limitent à une enquête interne qu'il peut contrôler. Quand il existe un agent du Parlement chargé de mener des enquêtes sur des questions d'intégrité dans le secteur public, je pense que c'est clairement une manière adéquate d'aller au fond des choses.
Écoutez, si nous attendons que d'autres rapports soient terminés avant que le processus ne commence, nous remettrons continuellement à plus tard le moment de faire éclater la vérité. Je pense qu'il est juste et responsable que le Comité demande le soutien du commissaire à l'intégrité du secteur public, puisqu'il s'agit d'un acteur indépendant, d'une personne crédible et d'un agent qui se penchera sur des questions très différentes de celles abordées dans les autres rapports.
Encore une fois, j'espère que cette motion recevra l'appui de mes collègues. C'est une motion simple et directe, qui ne contient rien de superflu. Je pense que c'est une proposition que tous les députés devraient pouvoir appuyer pour permettre la tenue d'enquêtes appropriées.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Pour faire suite aux commentaires de mon collègue — dont j'appuie entièrement le contenu —, je suis plutôt déçu que M. Jowhari ait mélangé un certain nombre d'enquêtes alors que nous essayons d'établir une certaine indépendance dans le cadre de ces enquêtes.
Nous avons entendu parler de l'enquête interne lancée par l'ASFC. L'enquêteur en personne nous a dit qu'il n'est pas vraiment indépendant. Nous avons entendu M. Utano et M. MacDonald dire qu'ils ont renommé l'EPF l'« exposé préliminaire des faussetés » et non des faits.
Tous les membres du Comité devraient se rappeler que lorsque j'ai commencé à poser des questions à M. Lafleur, j'ai contesté ses conclusions en faisant valoir qu'elles reposaient sur des bases préliminaires. Il aurait peut-être dû renommer le rapport pour indiquer qu'il s'appuyait sur des allégations et non sur des faits. Il y a une grande différence entre un fait avéré et une allégation. Il a clairement indiqué qu'il relève de son superviseur, lequel relève au bout du compte du sous-ministre, de sorte qu'il n'y a absolument aucune indépendance.
Ce qui est encore plus troublant, c'est que l'ancien greffier du Conseil privé, Michael Wernick, fort de ses décennies d'expérience dans la fonction publique, a dit qu'il n'avait jamais entendu parler de mauvais traitements comme ceux qui ont été infligés à ces deux fonctionnaires, qui étaient en congé de maladie en raison de problèmes réels et légitimes attribuables aux menaces et au stress. En novembre dernier, M. MacDonald nous a dit qu'il avait été menacé par de parfaits étrangers et qu'il avait essentiellement été ostracisé par le gouvernement de et ses fonctionnaires, ce qui est consternant à bien des égards.
Nous avons besoin d'une personne vraiment indépendante qui fera rapport à la Chambre et qui examinera tous les faits en l'espèce pour déterminer pourquoi le gouvernement et les hauts fonctionnaires de l'ASFC ont décidé de suspendre ces deux personnes sans solde pendant leur congé de maladie. Selon Michael Wernick, ce genre de manœuvre administrative est sans précédent. À la lumière des témoignages que le Comité a entendus, il est on ne peut plus clair qu'ils servent de boucs émissaires, qu'un certain nombre de personnes, des hauts fonctionnaires de l'ASFC qui ont maintenant des liens potentiels avec des ministres... Nous avons entendu dire, plus tôt cette semaine, que tous les sous-ministres ont fait rapport à leur ministre tout au long de la mise en œuvre de l'application ArriveCAN, et aussi au greffier du Conseil privé, c'est‑à‑dire au ministère du . Il y a donc effectivement de l'ingérence politique et de la manipulation dans ce processus qui doit être examiné de fond en comble.
Si mon collègue, M. Jowhari, respectait vraiment le mantra que a énoncé lors des élections de 2015 — celui d'un gouvernement ouvert, d'un gouvernement transparent et d'un gouvernement responsable — et s'il croyait vraiment en ces valeurs, il demanderait une enquête complètement indépendante.
Je vais certainement appuyer cette motion.
Je vous remercie.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je comprends les questions de mon collègue M. Jowhari au sujet du nombre d'enquêtes qui ont lieu actuellement.
Cela dit, cette enquête-ci ne porte toutefois pas sur l'application ArriveCAN. Elle cherche à savoir si des représailles ont été exercées à l'égard des fonctionnaires dans le cadre de leur travail, à la suite de leur comparution devant ce comité. Si oui, nous voulons savoir quelles représailles ont été exercées.
C'est assez raisonnable. C'est normal. On vient d'adopter une loi qui protège les lanceurs d'alerte, il faudrait donc que les bottines suivent les babines. Si on se trouve devant des lanceurs d'alerte, il faut les protéger.
À mon humble avis, cette enquête est fort nécessaire pour s'assurer que les personnes qui doivent être protégées le sont et qu'elles ne reçoivent pas de menaces de quelque manière que ce soit, comme M. Sabourin en a reçu.
Il a pourtant demandé de l'aide à plusieurs endroits, y compris auprès de son député. Or les seules personnes qui ont réagi, ce sont Jean‑Denis Garon et Julie Vignola.
Je vous invite donc à y réfléchir afin de ne pas être du mauvais côté de l'histoire.
Nous voulons obtenir la vérité et une image complète de cette vérité.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Si nous avions eu un préambule et une justification pour lancer une autre enquête, si on nous avait expliqué en quoi la portée de cette enquête diffère de celle des autres et comment elle les complète, et si on avait évité de jeter le blâme comme d'habitude sur le gouvernement en ce qui concerne la transparence et la partisanerie, cela aurait été un bien meilleur début. Encore une fois, si cette motion avait été préparée et nous avait été envoyée, et si nous avions eu l'occasion d'en parler un peu mieux...
Comme cette enquête semble maintenant avoir une portée entièrement différente, qu'elle est valable et qu'elle est complémentaire aux autres, j'aimerais dire que nous appuyons pleinement la proposition voulant que le commissaire à l'intégrité du secteur public enquête sur cette affaire. Ce serait probablement une bonne idée que le Comité, par l'entremise du président, lui envoie une lettre pour lui demander s'il mène une enquête et, si c'est le cas, s'il y a un échéancier à cet égard.
Je ne daignerai pas réagir aux remarques que mon autre collègue, M. Brock, a faites au sujet du manque de transparence et de responsabilité de notre gouvernement en faisant référence à la plateforme de 2015 où le parlait d'un gouvernement ouvert. Ce que M. Brock a oublié, c'est que nous avons aussi dit que nous maintiendrions un niveau élevé d'intégrité. C'est à cet égard que nous tentons de trouver un juste équilibre entre l'intégrité et l'ouverture et d'autres éléments. Je nous exhorte fortement à arrêter les diatribes, à commencer à chercher à aller au fond des choses et à cesser de faire de la rhétorique.
Je vous remercie, monsieur.
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Oui, je serai très bref.
J'appuie moi aussi la motion visant à demander au commissaire à l'intégrité du secteur public s'il mène une enquête. S'il le fait déjà, je suis d'accord pour qu'il se mêle de cette affaire pour certaines des raisons qui ont déjà été évoquées. Il semble certainement y avoir un conflit, les contre-accusations fusant entre les employés du secteur public. On dirait presque une bagarre de rue entre fonctionnaires.
L'un des fonctionnaires nous a également dit qu'il estimait ne pas avoir reçu certaines des mesures de protection dont il estimait avoir besoin pour communiquer ses renseignements et livrer son témoignage. Je pense qu'il convient de demander au commissaire à l'intégrité du secteur public de mener une enquête dans le cadre de cette affaire.
Par contre, je suis d'accord avec deux propositions que mon collègue a faites. Premièrement, je pense qu'il faut préalablement demander si une enquête est déjà en cours. Si je fais cette demande, c'est parce que nous devons être prudents. Ce sont des organes indépendants. Les commissaires sont des acteurs indépendants de toute pression politique. Je veux m'assurer que nous portons attention à ce fait et que nous ne donnons pas l'impression d'exercer la moindre influence. Je pense qu'il conviendrait de demander au commissaire s'il mène déjà une enquête. Il a peut-être des renseignements importants à dévoiler.
Je voulais aussi ajouter — comme je le dis depuis quelques semaines — que j'aimerais vraiment que les députés autour de la table cessent leur salissage politique et, essentiellement, arrêtent de faire le paon devant les caméras juste pour paraître dans les médias. Tenons‑nous‑en aux faits. Cette question est trop importante. L'intégrité du processus d'approvisionnement et la confiance envers la fonction publique et le secteur public sont importantes. Je demanderais simplement à mes collègues ici présents de laisser faire la rhétorique et le salissage.
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président.
Je suis également d'avis qu'une enquête indépendante menée par la commissaire à l'intégrité du secteur public est tout à fait justifiée compte tenu de ce que le Comité a entendu jusqu'à présent. Je ne crois pas qu'il soit nécessaire que le Comité demande d'abord à la commissaire si une enquête est déjà en cours. Je ne crois pas qu'en adoptant la motion, nous compromettrions de quelque façon que ce soit l'indépendance d'une enquête ou nuirions au déroulement d'une enquête en cours.
Je crois qu'une enquête de la commissaire différerait substantiellement des enquêtes qui ont déjà eu lieu. La vérificatrice générale s'est concentrée sur les questions d'économie, d'efficience et d'efficacité concernant le processus d'approvisionnement pour l'application ArriveCAN; la GRC se penche sur la possibilité que des crimes aient été commis; et, bien sûr, l'examen de l'ASFC est un examen interne et, comme cela a déjà été établi devant notre comité, il n'est pas entièrement indépendant. Je pense que, compte tenu de la gravité des allégations et du fait qu'il y a des différends sur ce qui s'est passé, demander à la commissaire à l'intégrité du secteur public de mener une enquête complète et indépendante est certainement une mesure qui convient à ce stade‑ci.
Je suis d'accord avec mon collègue. Il semble y avoir un consensus au sein de notre comité et j'espère que nous pourrons maintenant passer à un vote.
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Je pense que nous serions heureux de la faire témoigner. Nous pouvons procéder au vote et ensuite établir des priorités. Nous avons du temps au cours des deux ou trois jours qui s'en viennent, mais nous pourrions certainement l'inviter. Si telle est la volonté du Comité, ce serait formidable de l'accueillir, un point c'est tout.
Des députés: D'accord.
Le président: Parfait. J'en déduis que je trouverai du temps et l'inviterai.
Pouvons-nous passer à un vote par appel nominal?
(La motion est adoptée par 10 voix contre 0.)
Le président: Merci beaucoup, chers collègues.
Merci pour la suggestion, monsieur Kusmierczyk.
Messieurs Utano et MacDonald, merci d'être venus à nouveau. Nous vous remercions de vos témoignages.
Chers collègues, je vous remercie d'avoir fait preuve de patience et d'avoir permis à chacun de dépasser un peu le temps de parole. Je pense que pour bon nombre des questions qui ont été posées, il était très important que nous obtenions des réponses satisfaisantes.
Sur ce, à moins qu'il n'y ait autre chose, la séance est levée.