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Bonjour à tous. La séance est ouverte.
Bienvenue à la 17e réunion du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires de la Chambre des communes. Nous poursuivons aujourd'hui notre examen de la Stratégie nationale de construction navale. Nous discuterons également des travaux du Comité au cours des 60 dernières minutes de la réunion.
Comme vous le savez, la séance d'aujourd'hui se déroulera selon une formule hybride, conformément à l'ordre adopté par la Chambre le 25 novembre 2021, qui prévoit que les membres participent en personne dans la salle ou à distance à l'aide de l'application Zoom. Pour ce qui est de la liste des intervenants, le greffier du Comité et moi-même ferons de notre mieux pour maintenir l'ordre d'intervention de tous les membres, qu'ils participent en virtuel ou en personne.
Je profite de l'occasion pour rappeler à tous les participants qu'il est interdit de prendre des instantanés d'écran.
Compte tenu de la situation pandémique actuelle et à la lumière des recommandations des autorités sanitaires, ainsi que des consignes de santé et de sécurité données par le Bureau de régie interne le 19 octobre 2021, les règles suivantes s'appliquent à tous ceux qui participent en personne à la réunion.
Quiconque présente des symptômes de COVID doit participer à la réunion par Zoom, plutôt que d'y assister en personne. Tous ceux présents dans la salle, qu'ils soient assis ou debout, doivent se tenir à au moins deux mètres les uns des autres et porter un masque non médical lorsqu'ils circulent dans la salle. Il est fortement conseillé aux participants de porter leur masque en tout temps, même lorsqu'ils sont assis. Des masques non médicaux, qui offrent une meilleure compréhension de la parole que les masques en tissu, sont disponibles dans la salle.
Toutes les personnes présentes doivent se désinfecter les mains en utilisant le désinfectant fourni à la porte de la salle. Les salles de réunion des comités sont désinfectées avant et après chaque réunion, et je remercie le personnel qui s'en charge. J'invite tous les participants, en s'installant à leur place ou en la quittant, à utiliser les serviettes désinfectantes qui leur sont fournies pour essuyer les surfaces des objets qu'ils touchent, comme le bureau, la chaise et le microphone.
En tant que président, je veillerai à l'application de ces mesures tout au long de la réunion. Je remercie à l'avance les membres de leur collaboration.
Cela étant dit, j'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins. Nous allons entendre M. Fulfaro et M. Padulo.
Je souhaite le bonjour et la bienvenue à M. Fulfaro, qui nous parle depuis l'Italie.
Monsieur Fulfaro, je vous invite à faire votre déclaration liminaire.
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D'accord. C'est pour moi un plaisir et un honneur de vous faire connaître Fincantieri.
Fincantieri est l'un des plus importants groupes de construction navale au monde, ayant plus de 250 ans d'histoire et plus de 7 000 navires construits. Outre la marine militaire, Fincantieri est active dans le secteur des paquebots de croisière, des navires hauturiers et des nouvelles technologies. Nous avons également d'importantes structures et capacités que procure le groupe des chantiers navals, y compris l'infrastructure, les capacités de cybersécurité, les nouvelles technologies et l'amélioration de la capacité de service et de soutien.
Nous avons environ 20 000 employés et créons environ 90 000 [difficultés techniques] partout dans le monde. Nos capacités ne concernent pas seulement l'Italie, mais, comme vous le savez, nous avons des prolongements dans quatre continents, où nous sommes engagés dans différents programmes internationaux majeurs.
Dans le portefeuille Fincantieri, nous trouvons tous les types de navires, y compris les sous-marins, les navires de croisière, les navires hauturiers et même les méga-yachts, si bien que nous bénéficions d'une fertilisation croisée de différents domaines et de différents âges de technologie qui nous permet de tenir notre rang de joueur mondial de la construction navale.
Nous sommes également présents au Canada dans différentes activités d'importance par le truchement de grandes filiales. Nous aspirons à devenir un partenaire stratégique important pour votre pays.
Pour ces raisons, Fincantieri souhaite vraiment discuter des futurs programmes des navires de combat, à partir de ce que nous avons proposé dans le passé, à savoir les frégates multimissions FREMM.
Nous sommes également en mesure de discuter avec vous des différentes préoccupations, questions ou points que vous pourriez soulever afin de clarifier exactement ce que pourrait être notre proposition et ce que nous envisageons comme approche stratégique avec le Canada.
Bonjour à tous. Je voudrais commencer par remercier le président et les membres du Comité de me permettre de venir vous parler ici aujourd'hui.
Je m'appelle Shaun Padulo et je suis le président de Heddle Shipyards, la plus grande entreprise canadienne de construction et de réparation de navires dans la région des Grands Lacs. Je suis fier de dire que nous appartenons en totalité à des intérêts canadiens.
L'entreprise a été fondée en 1987 et, aujourd'hui, nous possédons et exploitons trois des plus grands chantiers navals du Canada et nos effectifs fluctuent entre 150 et 400 employés en raison des cycles saisonniers d'expansion et de ralentissement. Depuis 2012, nous avons réalisé plus de 70 projets pour la Garde côtière canadienne, totalisant plus 80 millions de dollars, et nous sommes actuellement dans les temps pour achever le projet de prolongation de la vie utile du navire NGCC Amundsen à notre chantier naval de Port Weller. Si nous maintenons le cap, il s'agira de la première prolongation de la vie utile d'un navire de l'histoire de la Garde côtière canadienne à être terminée à temps.
Compte tenu des retards dans la construction de nouveaux navires, le programme de prolongation de vie utile est incroyablement important, car il permettra à la flotte actuelle de la Garde côtière de rester opérationnelle. En conséquence, le gouvernement a alloué 2,1 milliards de dollars pour le prochain programme de prolongation de vie utile de deuxième génération.
En ce qui concerne nos activités commerciales, nous offrons toute la gamme des services liés au cycle de vie des navires, qui comprend la construction, la réparation, l'entretien, les révisions et les conversions.
Malgré nos succès, nous sommes toujours gênés par une variation du travail et les cycles d'expansion et de ralentissement que cette variation crée. La pire partie de mon travail consiste à superviser les licenciements sur une base saisonnière en raison de l'incidence sur nos employés et leurs familles, et de maintenir l'expérience, les compétences et les connaissances durement acquises.
Nous sommes ici aujourd'hui pour discuter de la Stratégie nationale de construction navale, la SNCN. Pour tout mon personnel et moi-même, la SNCN représente l'espoir. Il pourrait s'agir de la solution aux cycles d'expansion et de ralentissement qui paralysent les chantiers navals de l'Ontario depuis des générations. Au fond, la SNCN est une politique industrielle et de défense importante qui peut unir le Canada et les Canadiens tout en ramenant une capacité d'importance vitale pour notre pays. Il y a eu des défis, c'est certain, mais ils étaient inévitables pour accomplir l'énorme tâche de reconstruire une industrie.
Je suis incroyablement fier des grands navires qui ont été livrés sur la côte Est par Irving, sur la côte Ouest par Seaspan et au Québec par Davie. Il est important que les trois régions soient actives en ce qui a trait à la SNCN, car notre pays a besoin de la capacité offerte par la SNCN et plus encore. La devise du Canada est A mari usque ad mare: « D'un océan à l'autre ». Le Canada est une nation maritime, que nous le voulions ou non; nous ne pouvons pas ignorer ce fait. Compte tenu des événements géopolitiques actuels dans le monde entier, la SNCN est plus importante que jamais.
J'ai entendu les témoins précédents parler de l'importance géostratégique de la SNCN en termes de défense et de souveraineté, mais j'aimerais aussi attirer l'attention sur son importance pour la sécurité économique. La flotte marchande opérant sur la voie maritime du Saint-Laurent a déplacé 231 millions de tonnes de marchandises en 2018, ce qui équivaut à une valeur de plus de 100 milliards de dollars. Avant la réouverture du chantier naval de Thunder Bay et des cales sèches de Port Weller par Heddle en 2016 et 2017 respectivement, nombre de ces navires marchands étaient en cale sèche aux États-Unis. Ces navires sont maintenant réparés et entretenus au Canada dans nos chantiers maritimes. Le travail du gouvernement mis à disposition grâce à la SNCN contribue à la revitalisation de nos chantiers navals et est donc primordial pour le secteur commercial qui est d'une importance vitale pour l'économie de notre nation.
En fin de compte, la SNCN est un point bipartisan élaboré et modifié par les gouvernements conservateurs et libéraux, et elle devrait être reconnue pour son importance en tant que l'une des politiques industrielles, de défense et économiques les plus importantes de l'histoire de notre pays.
Bien qu'il y ait eu de nombreux succès grâce à la SNCN, tout particulièrement ces derniers temps, il est possible d'y apporter des modifications. J'ai entendu à plusieurs reprises, lors de précédentes réunions du Comité, qu'il n'y a pas assez de capacité au Canada pour livrer les navires à temps et dans les limites du budget, et que les retards sont le principal facteur de dépassement des coûts.
Les chantiers navals de l'Ontario ont la plus grande capacité inexploitée au Canada. Les six cales sèches de Heddle constituent plus de 30 % de la capacité des cales sèches au Canada et pourtant, en 2020 et 2021, notre utilisation moyenne des cales sèches était inférieure à 40 %. Une fois le taux d'emploi maximal atteint, nos installations comptaient environ 4 200 personnes et il y en a moins de 200 aujourd'hui. L'Ontario possède la plus grande capacité de production au Canada, et nous avons deux chantiers navals basés dans le noyau industriel de la province. Nous construisons actuellement un traversier pour le ministère des Transports de l'Ontario, et la méthodologie que nous avons adoptée repose en grande partie sur la chaîne d'approvisionnement du Sud de l'Ontario, ainsi que sur les fournisseurs de partout au Canada.
Heddle et l'Ontario sont là pour soutenir le Canada. Nous avons une solution à proposer au Comité, mais notre message au Comité est bien plus important: la province de l'Ontario devrait fait partie intégrale de la SNCN, et ce, de manière significative.
Une grande partie des avantages de la Stratégie nationale de construction navale pour l'Ontario sont en fait passés par les conseils d'administration d'entreprises pour aboutir à la création de vrais emplois ailleurs. Notre solution est que Heddle Shipyards devienne un partenaire stratégique du Canada pour la mise en œuvre du programme de prolongation de vie utile de deuxième génération et la construction de navires de moins de 1 000 tonneaux de jauge brute.
En s'associant à Heddle, le Canada mettra le complexe industriel et la capacité de production de l'Ontario au service de la SNCN. Le partenariat assurera une continuité de travail pour Heddle et l'Ontario, ce qui éliminera les cycles d'expansion et de ralentissement et permettra à Heddle de devenir un fournisseur capable de réaliser des projets dans les délais et les budgets impartis pour le Canada.
En terminant, j'aimerais remercier le Comité de me donner la chance d'être ici aujourd'hui. C'est pour moi un honneur et un privilège.
Merci de votre attention.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, messieurs. Je vous remercie d'être avec nous aujourd'hui.
Ma première question s'adresse à M. Fulfaro.
Vous avez offert au gouvernement de construire 15 frégates européennes multimission, ou FREMM, pour un coût fixe de 30 milliards. Vous aviez établi qu'il y aurait 15 frégates pour 30 milliards et qu'il n'y aurait pas de dépassement de coûts. Ces frégates auraient été construites par Irving.
Pouvez-vous nous expliquer comment vous pouvez affirmer à un gouvernement qu'il n'y aura aucune augmentation des coûts, alors que ceux de tous les autres contrats explosent toujours?
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Le point à retenir, c'est que, nous fondant sur notre expérience internationale dans le cadre de différents programmes majeurs, nous avons aussi l'impression de pouvoir aider partout dans le monde — en Italie, mais aussi aux États-Unis, en Indonésie, en Égypte et dans d'autres pays importants où nous proposons la frégate multimissions, la FREMM —, en ceci que cette expérience permet d'acquérir soit les connaissances voulues pour le transfert de technologie, soit la capacité d'agir comme acteur mondial, depuis l'analyse de profil initiale jusqu'à la fin de vie utile des navires. Il s'agit de gérer le programme, d'abord comme entrepreneur principal et en s'employant dès le départ à clarifier tous les points et les conditions, y compris le prix.
À l'origine, quand nous avons lancé sur le marché international la proposition d'un programme comme celui de la FREMM, nous envisagions des navires très complexes pour lesquels il s'agissait simplement d'aider l'utilisateur, puis d'appliquer l'analyse des besoins aux différents processus du programme. Il est très important de déterminer clairement, dès le départ, toutes les conditions.
L'un des points que nous tenons pour fondamental, c'est le prix fixe. Un prix fixe constitue en quelque sorte une clarification. C'est un moyen de définir clairement l'ampleur des travaux dès le départ, de même que leur échéancier. Nous pouvons ainsi, d'entrée de jeu, déterminer la qualité du produit à livrer et disposer d'une formule établie pour fixer le prix. C'est la pratique qui s'impose pour exécuter les travaux correctement. Cela ne signifie pas que nous n'avons pas la souplesse nécessaire pour modifier ou ajuster les prix pendant le programme, mais un prix fixe est l'un des principaux moyens pour obtenir la solution optimale de la meilleure façon possible.
Étant donné la façon dont nous proposons un prix fixe pour la FREMM, permettez-moi de dire que nous sommes confiants. Il s'agit d'un produit qui a fait ses preuves, d'un produit que nous contrôlons entièrement du fait que nous agissons généralement comme entrepreneur principal pour les différents programmes internationaux, de telle sorte que nous pouvons tout gérer de façon appropriée afin de diminuer et d'optimiser le prix...
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Nous ne pouvons pas dire ce qui a été rejeté.
Il y a eu un appel d'offres. Vous connaissez l'histoire. Nous n'avons pas participé à l'appel d'offres parce que l'ampleur des travaux n'était pas claire dans l'appel d'offres. Il y avait de nombreux points qui n'étaient pas établis correctement, et nous avons donc proposé, avec notre avocat, la façon qui nous semblait la meilleure pour réduire les risques pour le programme sur le plan de la gestion de la qualité et, plus tard, du navire. Nous avons également proposé un prix fixe.
Nous avons aussi précisé très clairement quelle était la capacité de Fincantieri d'opérer un transfert de technologie et d'établir une chaîne d'approvisionnement entièrement locale, puisque dans notre proposition, nous avons donné très clairement les détails concernant tous les fournisseurs. Cependant, notre proposition n'a pas été rejetée; elle n'a simplement pas été prise en considération. C'est différent, à nos yeux. La raison pour laquelle sa proposition n'a pas été prise en considération ne peut être discutée par Fincantieri. Il faudra poser la question autrement.
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Comme je l'ai dit plus tôt, nous avons écrit une lettre à ce sujet. Dans cette lettre, nous avons parlé des principaux problèmes et des points qui demeuraient imprécis dans ce premier niveau de soumission en nous basant sur notre expérience sur le marché international et notre expérience dans la négociation d'un programme très complexe avec différents utilisateurs finals.
Nous avons écrit dans cette lettre qu'il y avait un processus flou pour le transfert de technologie dans les différentes phases. Pour nous, comme vous le savez, le transfert de technologie est l'un des principaux éléments permettant le recours aux capacités locales et la gestion d'un programme aussi complexe, et les conditions entourant cette question n'étaient pas claires. Il y avait un problème lié au risque dans la répartition du travail, puisque le rôle des soumissionnaires n'était pas clair. Vu le rôle directeur du chantier naval, c'était un point passablement important. L'autre point d'importance tenait au fait que la gestion de la propriété intellectuelle n'était pas claire.
Nous ne nous sommes pas opposés, en principe, sur toutes ces questions, mais nous étions dans une position ambiguë quant au risque associé au programme, et pas seulement pour Fincantieri. Dans la lettre, nous avons écrit que, à notre avis, la structure de contrat proposée aux soumissionnaires dans la convention de maîtrise d'œuvre et dans la demande de propositions ne sert les intérêts d'aucune des parties, ni de l'entrepreneur principal, ni des soumissionnaires, ni des autorités canadiennes. Nous avons exposé les détails...
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Oui, je peux répondre de façon générale à ce sujet. Nous sommes également disposés à examiner les capacités du Québec. Ce n'est pas un problème.
Je le répète, le problème, ce n'est pas le chantier naval local, ce ne sont pas les capacités locales. Le problème réside dans la façon de gérer le programme, eu égard à l'investissement qu'il nécessite et à la chaîne d'approvisionnement locale qu'il faut créer. Fincantieri n'a aucune réticence à s'engager aussi au Québec.
De plus, nous pouvons tabler sur une bonne expérience au Canada du fait de notre association avec Vard Canada, qui a des données de conception des plus importantes, et Vard Electro, pour les capacités du système, ainsi qu'avec d'autres entreprises de taille qui peuvent nous apporter un soutien.
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Je remercie les témoins de leur comparution.
Monsieur Padulo, pouvez-vous nous parler un peu de l'évolution de vos activités depuis que les projets de réparation, de radoub et d'entretien des navires ont été organisés dans le cadre de la Stratégie nationale de construction navale en 2010? Vous pourriez peut-être nous parler un peu de la façon dont le gouvernement fédéral pourrait mieux faire pour aider les petits chantiers navals à se donner la capacité de réalisation des projets de la Stratégie nationale de construction navale.
Je vis dans une région où il y a un port en eau profonde. Les gens aspirent à construire une cale sèche flottante sur la côte ouest de l'île de Vancouver, mais le gouvernement fédéral ne les aide pas à concrétiser cette vision et ce rêve, bien que nous ayons, dans l'île de Vancouver et sur la côte Ouest, un tout autre problème de capacité, qui tient à l'insuffisance de cales sèches flottantes.
Vous pourriez peut-être nous dire un mot sur ce que le gouvernement fédéral pourrait faire.
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Super. C'est une très belle région.
Je pense que le plus gros problème auquel sont confrontés tous les petits chantiers navals, c'est la continuité du travail. Surtout là où nous sommes, sur les Grands Lacs et la voie maritime du Saint‑Laurent, la plupart de nos clients commerciaux veulent que le travail se fasse dans un délai de trois mois pendant la fermeture de la voie maritime, période où ils ne peuvent assurer le transport de marchandises. Nous vivons donc dans l'alternance de périodes d'activité excessive suivies de périodes de ralentissement profond.
Tous les projets ont reçu le feu vert. Nous avons ces programmes de prolongation de vie des navires. Nous avons régulièrement des mises en cale sèche et des radoubs. Si le gouvernement réussissait à coordonner stratégiquement ces projets pendant les périodes creuses des petits chantiers navals, il y créerait une continuité du travail et établirait un lien intrinsèque entre le travail commercial et le travail gouvernemental au Canada.
Cela permettrait aux chantiers navals de bénéficier d'une continuité de travail et, essentiellement, de retenir nos travailleurs. Lorsque nous devons mettre des gens à pied, c'est leur expérience et leurs compétences que nous perdons. Il est très difficile de les attirer de nouveau dans les chantiers navals. Comme vous le savez tous, le marché du travail est très précaire à l'heure actuelle. La continuité du travail et l'emploi à long terme revêtent donc une grande importance.
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C'est un bon point. On pourrait en discuter durant des heures, mais je n'ai que quelques secondes pour répondre.
Je reviens au fait qu'on parle ici d'un modèle qui a fait ses preuves, y compris en mer. Nous contrôlons entièrement le coût de ce programme, en partant, bien sûr, de l'évaluation que nous faisons d'après notre expérience. Nous n'avons jamais proposé quoi que ce soit concernant le coût du chantier Irving. On peut en discuter.
De plus, dans notre lettre, nous avons proposé le coût lié à la production du navire en Europe, même en Italie ou en France. Nous n'avons jamais parlé des prix en dehors de cela. Grâce à l'expérience que nous avons du marché international et à notre connaissance des offres faites à l'Indonésie, à l'Égypte, aux États-Unis ou à quiconque, nous connaissons aussi le coût de la production à l'extérieur de nos chantiers navals. Nous pouvons même contrôler ce coût. Il s'agit de chercher et de discuter, de concert avec le chantier naval et la chaîne d'approvisionnement locale, les différents éléments, en les passant un par un et en évaluant l'incidence de chacun.
Nous pouvons le faire, parce que nous sommes un acteur mondial de l'industrie. Nous avons de l'expérience en transfert de technologie. Nous avons de l'expérience dans le contrôle des coûts en dehors de nos capacités et de notre chantier naval.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur Padulo, je tiens d'abord à remercier Heddle et son équipe pour leur soutien extraordinaire aux efforts humanitaires en Ukraine et pour les dons que vous avez faits par l'entremise de la Croix-Rouge et de la Fondation Canada-Ukraine.
Selon le site Web du gouvernement du Canada, depuis 2012, des contrats d'une valeur de 20,87 milliards de dollars ont été attribués dans le cadre de la SNCN, dont plus de 950 millions de dollars à des PME comptant moins de 250 employés. De plus, le programme de réparation, de radoub et d'entretien a permis de créer ou de maintenir 8 400 emplois chaque année.
Comme vous l'avez mentionné, en 2021, Heddle a reçu de la Garde côtière canadienne un contrat fédéral de 12 millions de dollars pour rénover l'Amundsen. Pour faire suite aux questions de mon collègue, j'aimerais vous demander combien d'emplois ce projet a créés chez Heddle.
Comme je l'ai dit dans ma déclaration préliminaire, la SNCN a eu sa part de problèmes, certes, mais je crois que c'est une des stratégies et des politiques les plus importantes de l'histoire de notre pays.
Nous avons pris la relève à Port Weller en 2017 et à Thunder Bay en 2016. À ce moment‑là, il n'y avait aucun employé dans ces chantiers navals qui étaient pourtant autrefois les plus grands du Canada. Bien que le travail soit sporadique, la SNCN nous a vraiment aidés à leur redonner vie.
Je tiens à en remercier le gouvernement, d'abord et avant tout. Il y a beaucoup de choses qu'on peut faire pour améliorer... Mais cela a toujours été une politique et une stratégie ambitieuses, alors il y a beaucoup de bonnes choses qui s'en viennent, à mon avis, et ce n'est pas fini.
Merci.
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Merci encore à tous d'être ici.
Monsieur Padulo, vous avez parlé de votre chantier naval qui, il n'y a pas si longtemps, n'avait pas de travailleurs du tout, alors qu'il était autrefois un des plus actifs au pays.
Pouvez-vous nous parler de l'importance de la SNCN comme point d'ancrage, pas seulement pour aujourd'hui, mais pour que, dans 20 ou 30 ans, nous ayons un chantier naval non pas déserté, mais bourdonnant d'activité? Dans quelle mesure est‑il important de viser juste avec les investissements que nous faisons maintenant? Pouvez-vous nous parler de l'importance de bien orienter notre stratégie d'investissement pour assurer la prospérité à long terme de la construction navale au Canada?
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Je pense que la situation actuelle est d'une importance historique. Nous parlons d'une flotte de la Garde côtière canadienne et d'une flotte de la Marine royale canadienne qui ont dépassé leur durée de vie utile.
Mon domaine est celui de la navigation commerciale. J'ai passé de nombreuses années aux Pays-Bas et à Houston, au Texas. Les navires sont censés durer 25 ou peut-être 30 ans. Beaucoup de nos navires sont pas mal plus vieux que cela.
D'un point de vue gouvernemental, je crois que nous devons avoir un programme de construction continu, afin d'assurer le renouvellement à mesure que les navires arrivent en fin de vie.
En même temps, comme je le disais dans ma déclaration préliminaire, il ne faut pas oublier que le Canada est un pays maritime, qu'on le veuille ou non. Nous exploitons des navires commerciaux sur les Grands Lacs, sur la côte Est, sur la côte Ouest et au‑delà des mers. Je pense qu'il est extrêmement important de bien conjuguer le travail du gouvernement et celui du secteur commercial.
Les chantiers navals qui ont été fermés ont besoin d'un coup de pouce. Ils ont besoin d'être ressuscités, et ils le sont grâce à la Stratégie nationale de construction navale. Nous devons venir en aide au secteur commercial. Pendant de nombreuses années, les navires que nous réparons aujourd'hui dans nos chantiers navals de l'Ontario allaient aux États-Unis. Nous avons complètement perdu nos capacités dans ces chantiers. Nous sommes en train de les reconstituer.
Nous avons absolument besoin des contrats du gouvernement pour pouvoir le faire, de sorte qu'à l'avenir, nous puissions construire et réparer des navires non seulement pour le gouvernement, mais aussi pour le secteur commercial.
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Merci. Ce sont de bonnes questions.
Je pense que notre plus gros enjeu à l'heure actuelle, c'est que dans le Sud de l'Ontario, nous sommes dans la région la plus peuplée du pays. Nous avons dû nous organiser il y a plusieurs années pour nous attaquer à un contrat qui consistait à remplacer 250 000 livres d'acier sur un navire qui s'était échoué, et nous avons pu réunir 300 personnes très rapidement. Notre problème a toujours été la continuité du travail et la capacité d'attirer la main-d'œuvre et de la garder.
L'idée d'être embauché pour trois mois, puis mis à pied, n'est pas intéressante, surtout dans ce marché du travail qui offre tant de débouchés différents. En même temps, les emplois au chantier naval sont bien rémunérés, alors si nous pouvons assurer la continuité du travail, nous arriverons à résoudre un grand nombre des problèmes ouvriers que nous avons connus pendant les cycles d'expansion et de ralentissement. J'espère que cela répond à votre question.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie nos témoins de s'être joints à nous aujourd'hui.
Mes questions viennent de Richmond, en Colombie-Britannique. Cette étude est très importante pour nous et pour tout le secteur maritime de la côte Ouest. C'est aussi à Richmond que se trouve le plus grand port de pêche commerciale du Canada, alors une bonne partie de ce que vous dites m'intéresse beaucoup.
Je crois que vous avez parlé un peu de la viabilité de la construction navale, et vous avez même creusé un peu le sujet. Que devrions-nous faire au‑delà de la stratégie nationale? Vous avez déjà répondu à certaines questions, mais je m'interroge au sujet du recrutement et de la rétention de la main-d'œuvre. Que pouvons-nous faire au gouvernement pour appuyer les efforts en ce sens, en partenariat ou en collaboration peut-être avec nos établissements d'enseignement?
Comme vous le savez peut-être, nous avons le British Columbia Institute of Technology, une des meilleures écoles de métiers, de calibre mondial. Qu'est‑ce que vous en pensez? Est‑ce qu'il existe des partenariats entre les établissements d'enseignement et l'industrie? Comment pouvons-nous les encourager?
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Je dirais moi aussi que la Colombie-Britannique a d'excellents établissements d'enseignement. J'ai étudié là‑bas; c'était formidable.
En ce moment même, chez Heddle, nous sommes en train de nous associer avec des collèges de métiers situés dans les régions où nous avons des chantiers navals: le Mohawk College à Hamilton, le Confederation College à Thunder Bay et le Niagara College à St. Catharines. Nous sommes en train d'élaborer un programme d'études standard en réparation et en construction de navires.
Nous devons attirer les jeunes. Je pense qu'il y a des choses extraordinaires qui peuvent arriver. C'est une industrie formidable, où on peut faire carrière, pour peu qu'il y ait une stabilité d'emploi dans les différents chantiers navals au Canada.
Si le gouvernement fédéral peut faire quelque chose, c'est peut-être de mobiliser quelques-uns des collèges de métiers du pays pour qu'ils élaborent un programme d'études uniforme, mais en même temps de s'assurer que les chantiers navals ont bien du travail à offrir. S'assurer par exemple que la Davie, au Québec, aura du travail pour plusieurs générations et que Seaspan et d'autres chantiers navals, comme celui de Port Alberni, auront aussi du travail.
La meilleure chose que le gouvernement fédéral pourrait faire serait de déployer les programmes qui ont déjà le feu vert et le financement.
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Merci beaucoup. Je vous en suis très reconnaissant.
J'aimerais vous transmettre un message de Fincantieri.
Nous avons discuté aujourd'hui de programmes très complexes comme celui des frégates. Comme nous l'avons dit, du côté de Fincantieri, pour atteindre l'objectif, respecter les délais, respecter le budget et livrer de la qualité, il faut trois choses principales. Il faut une capacité locale, un chantier naval local. Il faut aussi un partenaire stratégique qui agit comme entrepreneur principal à partir de l'analyse du profil de mission jusqu'à la fin de la vie utile, afin de bien réduire le risque dans les différentes phases. Fincantieri peut être ce partenaire stratégique parce qu'il est un acteur mondial et qu'il peut opérer le transfert de technologie nécessaire pour garder le programme en‑deçà du prix établi, sans dépasser aucune évaluation pour une vraie frégate qui est complètement différente de ce que vous avez dans votre programme. Enfin, il faut une conception très solide pour bien gérer le programme.
C'est le message que je veux vous transmettre à tous. J'espère que nous aurons l'occasion d'en discuter plus en détail.
Merci beaucoup.