:
Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue au Comité. J'espère que tout le monde a passé un bel été.
Il s'agit de la 28e réunion du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires de la Chambre des communes. Le Comité se réunit aujourd'hui pour examiner les dépenses reliées au Bureau du secrétaire du gouverneur général.
La séance d'aujourd'hui se déroule en mode hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 23 juin. Les membres assistent à la réunion en personne dans la salle et à distance par l'intermédiaire de l'application Zoom.
Concernant la liste des intervenants, le greffier du Comité et moi-même ferons de notre mieux pour maintenir un ordre d'intervention consolidé pour tous les membres, qu'ils participent à la séance virtuellement ou en personne. Nous avons perdu une demi-heure, malheureusement, mais nous tenterons le plus possible de nous rapprocher de 17 h 30.
Je saisis l'occasion de rappeler à tous les participants à cette réunion que les captures d'écran et la prise de photos de votre écran ne sont pas autorisées.
J'aimerais souhaiter la bienvenue aux témoins. Il y aura des déclarations préliminaires. Nous procéderons dans l'ordre, en commençant par Mme MacIntyre, suivie de M. Wheeler, puis du lieutenant-général Kenny.
Bienvenue et merci beaucoup d'être venus. Vous aurez cinq minutes pour vos déclarations préliminaires.
Nous commençons par Mme MacIntyre.
Je vous remercie, monsieur le président, membres du Comité, de me donner l'occasion, ainsi qu'à mes collègues d'Affaires mondiales Canada et du ministère de la Défense nationale, de contribuer aux travaux du Comité aujourd'hui, dans le cadre de son étude sur les frais de repas liés aux voyages diplomatiques officiels à bord d'avions gouvernementaux.
[Français]
Je m'appelle Christine MacIntyre et je suis la sous-secrétaire de la gouverneure générale au sein du Bureau du secrétaire du gouverneur général. Dans ce rôle, je suis responsable des équipes qui appuient la gouverneure générale dans la réalisation de ses responsabilités constitutionnelles, étatiques, diplomatiques, officielles et publiques, au Canada comme à l'étranger.
La gouverneure générale entreprend des voyages officiels à l'étranger uniquement à la demande et sur la recommandation du gouvernement du Canada, et ce, dans le but de soutenir les objectifs de la politique étrangère du Canada et de faire progresser les possibilités de commerce, d'investissement et de partenariat au nom du Canada.
[Traduction]
Pour atteindre ces objectifs, les gouverneurs généraux voyagent normalement en compagnie de délégations. Ces délégations sont composées de parlementaires issus de tous les partis, de leaders des secteurs public et privé qui offrent bénévolement leur temps pour favoriser l'atteinte des objectifs stratégiques du Canada, de personnel logistique, de sécurité et administratif, ainsi que, parfois, de représentants des médias.
[Français]
Une fois que le gouvernement approuve la tenue de telles visites, le Bureau du protocole d'Affaires mondiales Canada, qui relève de mon collègue le chef du protocole du Canada, en assure la planification, la coordination et la mise en œuvre.
Lorsque l'utilisation d'un avion du gouvernement est requise dans le cadre de telles visites, par exemple lors de la visite au Moyen‑Orient en mars 2022, le Bureau du protocole fait appel au ministère de la Défense nationale, qui coordonne tous les aspects liés à l'avion, notamment le service de repas en vol, comme l'expliquera mon collègue le commandant de l'Aviation royale du Canada.
[Traduction]
Comme c'est le cas pour tous les vols de ce type, le Bureau du secrétaire du gouverneur général n'a joué aucun rôle dans les processus de sélection, de prestation de services ou d'attribution de marchés concernant les repas en vol, et n'a fait aucune demande spéciale à ces égards.
En mai 2022, lors de la publication des coûts liés aux repas servis sur les vols pendant la visite au Moyen-Orient, notre bureau, tout comme beaucoup de Canadiens et Canadiennes et de parlementaires, a éprouvé une grande préoccupation. La gouverneure générale et son bureau accordent la plus haute importance à la saine gestion des fonds publics et à l'imputabilité.
Lorsque nous avons appris cette nouvelle, à la suite d'une réponse à une question inscrite au Feuilleton, nous avons immédiatement communiqué avec nos partenaires d'Affaires mondiales et de la Défense nationale pour confirmer les coûts réels encourus, pour que les processus relatifs aux services de repas en vol soient réexaminés et pour que des mesures visant à améliorer l'efficacité soient évaluées et mises en œuvre dans un effort collaboratif, de manière à renforcer l'imputabilité et à optimiser l'utilisation des fonds publics.
[Français]
En examinant plus en détail le processus et les coûts, notre bureau a appris auprès de ses partenaires que de nombreuses variables entrent en jeu, dont plusieurs seront expliquées de manière plus approfondie par mes collègues. Une chose était toutefois évidente pour nous tous: des améliorations sont possibles. C'est donc avec optimisme que notre bureau a vu nos partenaires commencer à instaurer des mesures d'amélioration des processus dès juin 2022, alors qu'ils étaient encore en train d'examiner les circonstances particulières de ces vols et le processus dans son ensemble.
[Traduction]
Nous continuons à offrir notre entière collaboration dans ce dossier et nous continuerons à appuyer nos partenaires de façon systématique. Nous avons demandé à nos ministères partenaires de convoquer régulièrement tous les services liés à ces vols afin qu'ils puissent continuer à examiner les moyens de réduire les coûts et d'identifier des gains d'efficacité partout où cela est possible.
Mes collègues seront en mesure d'expliquer plus en détail les résultats de leur examen et les mesures correctives qui ont été mises en œuvre jusqu'à présent, mais je tiens à vous assurer, monsieur le président et les membres du Comité, que la gouverneure générale et son bureau se soucient de ces coûts, demeurent déterminés à assurer une saine gestion des fonds publics et continuent de collaborer avec des partenaires afin de faciliter, de manière responsable et efficace, l'important travail que réalisent la gouverneure générale et les délégations à l'appui du Canada et de ses objectifs de politique étrangère.
[Français]
Nous ne pouvons pas changer le passé, mais nous pouvons aider à mettre en place des changements pour la suite des choses, et nous sommes déterminés à agir en ce sens.
[Traduction]
Merci, monsieur le président.
Au moment opportun, je me ferai un plaisir de répondre à toute question connexe que le Comité pourrait avoir.
[Français]
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
Honorables membres du Comité, mesdames et messieurs, je m'appelle Stewart Wheeler, et en tant que chef du protocole du Canada, je suis heureux de me comparaître au Comité en compagnie de mes collègues pour participer à l'importante discussion d'aujourd'hui pour aider à clarifier les processus que nous utilisons à nos bureaux pour nous acquitter de nos mandats, et pour rassurer les membres du Comité quant à notre engagement commun envers une saine gestion des fonds publics.
Monsieur le président, comme vous le savez tous peut-être, je me suis porté volontaire pour accompagner mes collègues aujourd'hui afin de vous transmettre des renseignements pertinents sur le travail que nous effectuons tous ensemble dans le cadre de ces processus.
[Français]
Comme je suis chef du protocole du Canada, mon bureau est responsable de la gestion et de la coordination des fonctions internationales du protocole de l'État, ce qui comprend les visites de haut niveau et les événements connexes, ainsi qu'une série de services pour le corps diplomatique étranger au Canada.
[Traduction]
Dans le cadre de ce rôle, le Bureau du protocole coordonne et assure les déplacements et la logistique des visites de haut niveau, tant pour les visites de dignitaires étrangers au Canada que pour les visites de dignitaires canadiens à l'étranger.
Les visites mutuelles de haut niveau à l'échelle internationale entre chefs d'État et chefs de gouvernement constituent un élément central de la diplomatie et des relations internationales. Dans ce contexte, la gouverneure générale joue un rôle important en se rendant à l'étranger, à la demande du gouvernement, pour promouvoir des objectifs précis de la politique étrangère canadienne. Habituellement, une délégation officielle comprend un ministre, des groupes de parlementaires de tous les partis, souvent, ainsi que des Canadiens choisis en fonction de leur capacité de contribuer à la promotion des thèmes et objectifs d'une visite.
À titre d'exemple d'une délégation, comme vous l'avez sans doute constaté, monsieur le président et les membres du Comité, un certain nombre de Canadiens distingués, notamment d'anciens gouverneurs généraux, d'anciens premiers ministres, des dirigeants autochtones nationaux et des récipiendaires de programmes nationaux de distinctions honorifiques étaient du nombre lors de notre vol vers Londres la semaine dernière pour assister aux funérailles d'État de feu Sa Majesté la Reine. Au retour, la première ministre de la Nouvelle-Zélande s'est jointe à nous et a participé à d'importantes discussions bilatérales alors que les dirigeants se préparaient à leurs engagements aux Nations unies, à New York, cette semaine.
[Français]
Parmi les principaux objectifs des visites internationales figurent la promotion du Canada ainsi que l'approfondissement des liens entre les peuples et avec les partenaires internationaux. Ces objectifs sont atteints par l'ouverture des portes aux plus hauts niveaux, afin de jeter les bases dans les domaines clés tels que l'expansion du commerce et de l'investissement et l'ouverture du dialogue sur les grands défis internationaux.
[Traduction]
Lorsqu'une visite de haut niveau est confirmée, le Bureau du protocole assure la coordination des nombreux intervenants concernés pour l'organisation de ces visites. Nous veillons à ce que les ministères partenaires aient les renseignements dont ils ont besoin pour s'acquitter de leurs mandats respectifs. Notre bureau ne confie pas de tâches aux autres ministères, mais veille plutôt à leur transmettre les points de décision, les connaissances et les renseignements. Le Bureau du protocole prend des dispositions avec l'Aviation royale canadienne pour l'utilisation des avions du gouvernement afin de faciliter le transport, en plus de confirmer, parallèlement, le nombre de repas requis selon les exigences opérationnelles du programme de la visite, notamment si les vols ont lieu à l'heure des repas, les restrictions alimentaires des passagers, etc.
La reprise des voyages de haut niveau, après cette période difficile, représente une occasion idéale de redoubler d'efforts et de travailler avec nos partenaires de l'ensemble des ministères afin d'évaluer continuellement les façons d'améliorer l'efficacité, d'éliminer les dépenses inutiles et d'adapter nos processus pour optimiser l'utilisation des fonds publics pour ces activités. Ces derniers mois, nos équipes ont été chargées d'examiner ces volets précis de nos activités afin d'améliorer nos pratiques et de cerner les gains d'efficacité et les économies possibles.
[Français]
En terminant, j'aimerais souligner que la réalisation des visites de la gouverneure générale est le fruit d'une étroite collaboration entre le Bureau du secrétaire du gouverneur général, les Forces armées canadiennes, Affaires mondiales Canada et d'autres partenaires, et que nous cherchons constamment des moyens d'accroître l'efficacité et d'assurer une saine gestion des fonds publics afin de contribuer efficacement à l'avancement des priorités et des objectifs du Canada sur la scène internationale.
[Traduction]
C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
[Français]
Monsieur le président, membres du Comité, je suis le lieutenant-général Eric Kenny. Depuis le mois d'août, j'ai pris la relève en tant que nouveau commandant de l'Aviation royale canadienne. Je suis responsable de la force aérienne et spatiale de l'Aviation royale canadienne au Canada et à l'étranger.
En plus de la défense aérienne et de la recherche et sauvetage, l'une des missions de l'Aviation royale canadienne est d'assurer des voyages sûrs et sécuritaires pour ceux que nous appelons les très hautes personnalités, qui comprennent notamment la famille royale, la gouverneure générale et le premier ministre.
[Traduction]
Lorsque nous recevons une demande de transport de très hauts dignitaires, l'Aviation royale canadienne, en tant que fournisseur de services, coordonne tous les détails liés au vol pour assurer la conduite d'un vol sûr et efficace, y compris la fourniture de services de repas en coordination avec le Bureau du protocole d'Affaires mondiales Canada.
Pour atteindre cet objectif, l'Aviation royale canadienne est responsable de fournir les pilotes et l'équipage, de maintenir la sécurité et la sûreté en vol, de régler les questions de logistique avec les pays étrangers et les contrôleurs aériens, de procéder au prépositionnement des aéronefs au besoin, d'assurer le ravitaillement en carburant et l'entretien, de travailler avec Affaires mondiales Canada pour le choix des menus et fournir les repas.
Durant ces vols, les passagers reçoivent des services de restauration en vol, lesquels ont été confirmés de concert avec Affaires mondiales Canada, mais l'Aviation royale canadienne demeure responsable de l'achat et de l'approvisionnement. Pour ce faire, les agents de bord assureront la liaison avec les services de traiteur de l'aéroport pour identifier les options de repas et se procurer le menu sélectionné pour le vol.
Conformément aux règlements de sécurité aérienne, et pour assurer la sécurité des membres et de l'équipage, les agents de bord de l'Aviation royale canadienne vérifient que tous les services de repas respectent les normes canadiennes de salubrité des aliments et que tout aliment offert sur le vol est propre à la consommation.
Les agents de bord de l'Aviation royale canadienne travaillent avec les services de traiteur de l'aéroport pour établir des options de repas qui sont présentées à Affaires mondiales Canada pour examen et approbation. Une fois qu'un menu est finalisé et approuvé par Affaires mondiales Canada, l'Aviation royale canadienne se procure le menu sélectionné auprès des traiteurs.
Les frais de traiteur dépendent de multiples facteurs, en particulier en raison de la nature épisodique des voyages de très hauts dignitaires, qui sont parfois à destination d'aéroports où les avions de l'Aviation royale canadienne ne se rendent pas fréquemment. Par exemple, il arrive que l'Aviation royale canadienne n'ait accès qu'à un seul service de traiteur, notamment lorsqu'un aéroport ne compte qu'un service de traiteur ou lorsque l'Aviation royale canadienne doit avoir recours à un traiteur précis à l'étranger pour s'assurer que les aliments respectent les normes canadiennes de santé et de sécurité.
De plus, les services de traiteur étrangers peuvent avoir des options de menu limitées, ce qui entraîne des dépenses supplémentaires si le menu souhaité n'est pas facilement disponible.
Enfin, les frais de traiteur comprennent également des frais supplémentaires courants pour tout voyage en avion. Cela comprend les coûts liés à l'élimination des déchets, à la livraison et à la manutention des aliments et aux taux de change internationaux.
[Français]
Ces frais supplémentaires sont inclus dans les frais de traiteur et sont facturés, quel que soit le nombre de passagers du vol. Quel que soit le vol, nous visons à devenir plus efficaces et à réduire les coûts, tout en assurant un transport sûr et sécurisé.
Plus récemment, nous nous sommes efforcés de réduire certains coûts associés aux services de repas. Nous travaillons ensemble afin de trouver davantage de moyens de réduire les coûts lorsque c'est possible, tout en respectant les réalités des services de traiteur offerts dans les aéroports du monde entier.
Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être ici pour répondre à nos questions, aujourd'hui.
Dans cette période d'inflation, où des millions de Canadiens ont de la difficulté à manger, vous comprendrez que nous ayons été très surpris par ce genre de dépense. J'aimerais d'abord clarifier une chose au sujet du voyage de la gouverneure générale.
Nous savons que, les 14 et 15 mars, la gouverneure générale était à Londres. Toutefois, dans la réponse qui nous a été donnée, on nous a dit que la gouverneure générale était passagère de l'avion qui a fait le trajet Trenton—Ottawa—Londres le 16 mars. C'est donc impossible. La gouverneure générale ne pouvait pas être à Londres en même temps.
Alors, quel est le bon plan de vol? Était-elle déjà là-bas? La délégation est-elle allée la rejoindre à Londres?
Dans la réponse à la question écrite no 512, nous avons appris qu'un vol de 60 passagers, dont 30 invités et une trentaine de membres de l'équipage, a coûté 57 000 $ pour une période d'une semaine, soit un coût moyen de 956 $ par personne. Quant au vol en question, qui comptait 17 invités en plus de l'équipage, il a coûté en moyenne 3 000 $ par personne. Nous venons d'apprendre que le menu avait été commandé par Affaires mondiales Canada. À un moment donné, nous ne savions plus qui décidait. On avait tendance à blâmer les Forces canadiennes, mais ce que nous comprenons, c'est que celles-ci exécutent les ordres qu'elles reçoivent.
Mon général, est-il possible de voir le menu qui a été demandé par Affaires mondiales Canada, avec les coûts associés aux différents plats et boissons alcooliques qui ont été servis à bord de l'avion?
:
Merci, mon général. Je comprends très bien cela, mais nous voulons simplement une explication.
Si on nous dit qu'au Qatar ou au Koweït, c'est compliqué et cela coûte trois fois plus cher qu'ailleurs, qu'on nous le dise et cela répondra à la question. Nous pouvons comprendre que les coûts soient plus élevés dans ces pays et qu'ils soient moindres à Riga et à Berlin, par exemple, dans le cas de l'autre voyage. Si on nous donne une réponse intelligente pour clarifier cela, cela va faire notre affaire.
Ce que nous voulons savoir, c'est s'il y a eu de l'abus lors de ce voyage. Y avait-il du caviar et des champagnes chers, par exemple? C'est cela, la question fondamentale. Nous comprenons qu'il faut bien manger lors d'un tel voyage, mais il y a une différence entre le coût du voyage de la délégation de 60 personnes en Europe et le coût du voyage de la délégation de 30 personnes. C'est pourquoi nous voulons une explication. Si on nous dit qu'au Qatar, cela coûte quatre fois plus cher, nous allons le comprendre. C'est ce que nous voulons savoir, mon général. Si nous pouvons avoir l'information détaillée, cela répondrait à nos questions.
Y a-t-il un bureau d'Affaires mondiales Canada qui vous dit précisément ce qu'on veut manger et qui vous demande de vous organiser pour fournir ce menu, ou avez-vous une certaine latitude à cet égard? L'Aviation royale canadienne participe-t-elle à ces décisions, ou exécutez-vous simplement la commande d'Affaires mondiales Canada?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
C'est un plaisir de revoir tout le monde.
Merci aux trois distingués témoins qui sont ici avec nous aujourd'hui.
J'ai beaucoup aimé le commentaire de Mme MacIntyre, à savoir, essentiellement, que nous sommes évidemment conscients que cela n'a aucun sens.
Nous sommes ici aujourd'hui pour comprendre ce qui s'est passé et trouver des façons de corriger le tir à l'avenir. Selon mon calcul, il y avait 46 personnes sur ce vol. Tous n'ont pas pris tous les repas et tous n'étaient pas présents à toutes les étapes du vol. Huit repas ont été servis, pour un coût total de 80 367 $. Si vous divisez ce montant par 46 personnes, cela fait 1 744 $ par personne, soit 218 $ par repas, ce qui inclut le petit déjeuner. Pour la plupart des Canadiens, cela semble carrément exagéré.
Étrangement, le coût de 19 bouteilles de vin et 15 canettes de bière n'est que de 113 $. Je pense que la plupart des Canadiens seraient très heureux de payer seulement 113 $ pour 19 bouteilles de vin. Si nous pouvions trouver une façon de faire nos accords mets et vins, ce serait formidable. Évidemment, cela n'a aucun sens. Donc, ce montant de 80 367 $ doit comprendre une multitude de coûts qui n'ont rien à voir avec le coût des aliments.
Quelqu'un peut‑il nous donner des explications sur le pourcentage global qui n'a rien à voir avec les aliments? Quels sont les différents éléments?
:
Si le président me le permet, je vais intervenir pour expliquer la marche à suivre. Je pourrai ainsi décrire le processus; le groupe veut manifestement comprendre comment on choisit ces menus.
En collaboration avec l'ARC, nous établissons un protocole à la suite de l'approbation d'une visite qui se fait planifier. Nous établissons un plan de repas pour l'intégralité du voyage. Ce plan précise le nombre de repas ou de collations qui seront offerts pendant chaque tronçon du voyage selon la durée des vols, l'heure de la journée et les autres activités du programme. À notre arrivée, mangerons-nous à un événement ou le personnel restera‑t‑il à bord d'un vol pendant huit heures et demie? En tant qu'employeur, nous avons l'obligation de nourrir nos employés. Suivons-nous les pratiques établies des transporteurs commerciaux pour des vols de durées similaires?
L'ARC discute ensuite avec ses services de traiteur pour obtenir les menus offerts qui répondraient aux besoins. Nous n'imposons pas ce que nous devons manger à bord de chacun des vols. Nous étudions ensuite les menus offerts. Nous cernons les repas superflus et nous vérifions si le programme d'activités a changé entretemps afin de confirmer que nous avons toujours besoin des repas proposés.
À ce stade, nous avons probablement un peu plus de renseignements sur les passagers de la délégation. Nous savons peut-être si des passagers ont des restrictions alimentaires ou si nous devrons servir des repas précis. Nous essayons d'offrir une certaine variété à nos passagers pour les 32 heures de vol, les six tronçons de voyage et les huit repas, mais c'est dans la mesure...
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être présents aujourd'hui pour répondre à nos questions.
Vous avez tous les trois mentionné, au début de votre allocution et avant la réunion, à quel point le montant accordé pour ces repas et le nombre de repas avaient été une surprise dérangeante.
M. Housefather a parlé d'un montant s'élevant à 267 $ par repas. Quant à moi, j'arrive à un total de 349 $ par repas. Cela dépend toujours de la manière dont on calcule le montant total en fonction du nombre de gens. Néanmoins, vous conviendrez qu'un montant de 267 $ par personne, qu'il s'agisse d'un déjeuner ou même d'un dîner, équivaut souvent au montant total de l'épicerie de toute une famille pour une semaine.
Cela soulève des questions et interpelle beaucoup de gens, dont moi, en particulier. J'ai dû avoir recours à l'aide alimentaire au cours de ma vie, alors le fait de savoir que cinq collations ont coûté 80 000 $ est difficile à avaler. Je viens de prendre l'avion et je doute que les deux biscuits Oreo que j'ai reçus aient coûté le même prix. Ce n'est pas le même genre de vol, nous nous entendons là-dessus. Je ne suis pas une très haute personnalité, je suis simplement une personne.
Vous comprendrez l'espèce, non pas de colère, mais d'interrogation profonde qui interpelle au plus haut point l'esprit et les valeurs des gens.
Lieutenant-général Kenny, tout à l'heure, vous disiez qu'il n'était pas possible de savoir quelles parts des coûts de repas n'étaient pas liées à la nourriture, parce que le traiteur vous donne le montant total. C'est ce que j'ai compris. Ainsi, si nous vous demandions de ventiler ces 80 000 $ pour inclure la gestion, la livraison de repas, l'entreposage, les articles jetables, les frais d'aéroport, les frais d'administration, les frais liés à la sécurité et les taxes, vous ne seriez pas en mesure de le faire. Ai-je bien compris?
:
Monsieur le président, je remercie la députée de sa question.
Il y a des factures sur lesquelles les coûts en lien avec la nourriture ou autre chose, comme les taxes, sont inscrits plus en détail, mais il y a en d'autres qui ne sont pas très détaillées.
Je sais que ces vols coûtent beaucoup d'argent,
[Traduction]
pour les services de traiteur en particulier.
C'est la raison pour laquelle nous sommes engagés à continuer à étudier comment nous pouvons le mieux nous acquitter de notre mandat, soit de fournir des aliments salubres à nos passagers tout en payant les prix les plus avantageux. Il faut aussi reconnaître que nous nous rendons dans des régions où le coût de la vie est bien supérieur à celui du Canada et où les prix sont beaucoup plus élevés que ceux du Canada.
:
Serait-il possible d'avoir par écrit les détails des factures de ces repas, selon les différents traiteurs?
Vous avez dit que certains traiteurs ne pouvaient pas le faire, alors que d'autres le pouvaient. Est-ce possible d'obtenir ces détails?
Finalement, notre but est vraiment de comprendre tout cela. Comme mon collègue le disait, si, au Qatar, cela coûte une beurrée et demie, au moins, on le saura et l’on pourra prévoir. Je sais que ce n'est pas toujours possible de choisir la nourriture longtemps à l'avance, puisqu'il n'y a généralement pas de grand système de réfrigération dans les avions. Je ne demande pas qu'ils mangent des sandwichs sans croûte aux cretons et à la moutarde ou au beurre d'arachide et à la banane pendant cinq jours. Je ne leur imposerai pas cela.
Si, par exemple, cela coûte deux fois et demie plus cher au Qatar qu'à Londres ou à Berlin, a-t-on la possibilité de planifier des repas froids et transportables? Est-ce possible? Est-ce envisageable sur le plan diplomatique? Je pose la question parce que la diplomatie ne fait pas partie du mandat politique que l'on m'a confié.
:
Monsieur le président, je remercie la députée de sa question.
[Traduction]
Au fil des ans, nous avons changé la façon dont nous réservons nos services de traiteur, en particulier par rapport aux quantités que nous commandons pour les vols. En plus de nous référer aux protocoles d'Affaires mondiales Canada pour déterminer les choix de menus — poulet, boeuf ou végétarien, par exemple — et le nombre de chacune de ces options à commander, nous veillons à commander assez de nourriture pour les passagers à bord et même un peu plus pour répondre aux imprévus.
Ces imprévus ont été grandement revus à la baisse au fil du temps; la dernière fois était en 2022, et en 2019 auparavant. En 2019, nous avons diminué le nombre de repas que nous achetons. À la suite du vol en question, nous avons de nouveau réduit le nombre de repas commandés, ce qui fait considérablement diminuer le coût total des services de traiteur à bord d'un appareil.
:
Je suis ravi d'être de retour et de vous revoir, chers collègues. J'espère que vous avez passé un merveilleux été. Je suis heureux de me retrouver à nouveau dans les territoires non cédés du peuple Anishinaabe et Algonquin.
J'aimerais remercier nos invités d'être parmi nous ainsi que les remercier de leur service.
Je veux aussi remercier Mme Vignola d'avoir présenté cette motion que nous avons vivement appuyée.
Nous constatons l'augmentation du coût de la vie qui fait en sorte que de nombreux Canadiens ont du mal à joindre les deux bouts. Le prix des aliments augmente. Nous venons tout juste d'enregistrer le taux d'inflation le plus élevé en 41 ans et une augmentation du coût des aliments de 10,8 %. Dans ce contexte, on peut comprendre pourquoi de nombreux Canadiens étaient préoccupés. Ils ne sont pas préoccupés; ils sont plutôt indignés quand ils apprennent à combien se chiffrent les frais de traiteur encourus en vol pendant la visite et la tournée de la gouverneure générale au Moyen-Orient en mars 2022.
Les coûts prohibitifs — 218 $ par repas — sont inacceptables. Certains de mes électeurs m'ont écrit à ce sujet aujourd'hui. J'espère sincèrement que nous obtiendrons aujourd'hui plus de transparence et certains changements.
Je pourrais commencer par vous, commandant Kenny. Félicitations, encore une fois, pour votre promotion. Nous vous sommes vraiment reconnaissants de votre service.
Vous pourriez nous expliquer si un budget est établi à l'avance pour les dépenses de traiteur à bord des avions Airbus et Challenger. Le cas échéant, pouvez-vous nous indiquer quel était le budget pour la tournée de mars 2022 de la gouverneure générale au Moyen-Orient?
:
Si le président est d'accord, c'est avec plaisir que j'interviendrai pour renchérir sur la question du choix des destinations.
Bien souvent, lorsque nous sommes invités dans des nations hôtes, on nous impose l'aéroport où nous devons atterrir. Bien entendu, nous traçons un itinéraire aérien en consultation avec Sécurité publique Canada, d'autres partenaires ici à Ottawa ainsi que la force aérienne. Il faut par exemple tenir compte des contraintes qui limitent les pays ou les endroits où nous pouvons atterrir pour faire le plein, ce qui explique une partie des restrictions qui limitent parfois les aéroports où...
Ce qu'il faut à tout prix retenir, c'est que les membres de nos équipes coopèrent depuis ce voyage. Nous reconnaissons que des éléments du processus posent problème. Nous tentons maintenant de créer un milieu empreint de raison où les coûts exorbitants doivent être signalés. Il faut les signaler au moment opportun afin d'effectuer d'autres choix ou de renoncer à certaines choses qui, selon la norme, ont toujours fait partie des éléments offerts dans les forfaits.
Nous serons heureux de faire ces choix et nous sommes impatients de réaliser des économies.
:
J'aimerais répéter que nous cernons les possibilités d'économies. Le général a donné, entre autres exemples, la réduction du nombre de repas en cas d'imprévus.
Pour aider les gens à comprendre, j'ajouterai que la procédure normale à bord des vols commerciaux internationaux est d'offrir deux options de repas: du poulet ou du poisson. C'est un art de commander assez de repas pour trouver l'équilibre qui permettra d'avoir suffisamment des deux options et d'offrir le choix aux passagers. Les traiteurs et les agents de bord tentent de maîtriser cet art afin de trouver l'équilibre entre la qualité du service et l'élimination des excédents ou du gaspillage.
Comme le général l'a mentionné, dans les dernières années, on a grandement réduit le nombre de repas commandés en cas d'imprévus. À la suite des discussions amorcées depuis que la situation est devenue évidente à nos yeux, nous avons décidé de ne plus offrir de choix. Ainsi, lors du récent voyage à Londres, les passagers n'avaient pas de choix. Le nombre de repas à commander est donc moindre puisque tout le monde mange le même plat. Voilà un des changements. Bien entendu, la règle ne s'applique pas pour les restrictions alimentaires, mais nous recensons ces demandes à l'avance et nous nous assurons de compter sur un système robuste de freins et contrepoids pour collaborer avec nos partenaires et éviter les coûts exorbitants.
:
Merci, monsieur le président.
Très brièvement, j'aimerais rappeler que des membres du Comité ont demandé des exemplaires des menus et d'autres documents connexes. Il devrait y avoir un bon de commande confirmant le banquet ou le service de traiteur dans ces circonstances.
Pouvez-vous confirmer que vous fournirez ces documents au Comité aussitôt que possible dans le cadre de cette étude?
Lgén Eric Kenny: Je vous ferai parvenir ce que nous avons.
M. Kelly McCauley: Merci.
Qu'est‑ce qui explique la différence entre les 93 000 $ mentionnés dans la question inscrite au Feuilleton et la révision?
:
Pourriez-vous nous fournir cela, ainsi que les contrats et les menus?
Lorsqu'on parle d'un choix entre le poulet et le bœuf — je sais qu'avec Air Canada, on a le choix entre un poulet filandreux et un poulet filandreux sans goût —, il s'agit souvent du même aliment. Offrez-vous du bœuf, un filet, ou une coupe de bœuf de choix? Qu'offrez-vous exactement?
Je pose la question, parce que je suis plutôt estomaqué — et j'essaie d'être poli. Nous sommes en 2022, et je suis sûr qu'une dizaine de personnes travaillent sur ce dossier, et on semble dire que 218 $, c'est bon. Je me dois de demander: Comment en sommes-nous arrivés là? À moins d'avoir mal compris, le lieutenant-général Kenny a parlé de changements apportés au processus de commande de repas excédentaires en 2019. Or, nous sommes maintenant en 2022, et nous entendons: « Eh bien, nous allons nous pencher sur ce processus. »
Nous entendons constamment que le processus est en voie d'être révisé, et ce, depuis des années. Je ne crois pas vraiment — et c'est là où M. Johns voulait en venir — que cela va se faire. Nous entendons beaucoup parler de l'examen en cours. Pourriez-vous mettre par écrit les mesures concrètes que vous prenez pour régler le problème des coûts et les envoyer au Comité?
Monsieur le président, j'aimerais m'assurer que, non seulement les menus seront donnés aux membres du Comité, mais également la ventilation des dépenses, comme je l'ai demandé précédemment, lorsque ce sera possible, naturellement. Je comprends que certains traiteurs ne fournissent pas la ventilation des coûts, mais cela me surprendrait que tous les traiteurs refusent de le faire.
Lieutenant‑général Kenny, certaines de nos troupes sont allées au Koweït et au Moyen‑Orient. Elles ont dû manger durant leur vol, elles aussi. Combien coûte un repas pour un soldat qui part en mission pour le Koweït ou le Moyen‑Orient?
:
Merci, monsieur le président.
Pour poursuivre dans la même veine, une moyenne de 218 $ par repas... Y a‑t‑il eu des repas inattendus et hors de l'ordinaire qui ont coûté des centaines de dollars?
Par ailleurs, allez-vous finir par apprendre et déterminer que la situation est absolument scandaleuse? Je ne dis pas que les passagers devraient nécessairement manger du Kraft Dinner, mais je pense qu'il serait bon que nous sachions le coût des repas pour nos soldats en mission à l'étranger. Comme l'a dit Mme Vignola, il s'agit de gens qui risquent leur vie. Or, nous dépensons ces montants pour une délégation.
Madame MacIntyre, pouvez-vous me parler des objectifs du voyage de la gouverneure générale et de ce qui a été accompli au cours de celui‑ci? Je pense qu'il serait important pour nous de le comprendre également, étant donné le coût de ce voyage.
:
Je vais vous donner une vue d'ensemble, puis je demanderai à mon collègue, M. Wheeler, de compléter, puisqu'on traite d'objectifs gouvernementaux.
La gouverneure générale est la commandante en chef. L'une des raisons pour lesquelles nous nous sommes rendus dans cette région et l'une des choses qu'elle a faites lors de cette visite, c'est de rendre visite à nos troupes au Koweït et au Qatar pour les accompagner, voir ce qu'ils font, les soutenir et souligner leur travail.
Nous nous sommes également rendus dans ces pays pour remercier ceux qui ont aidé le Canada à évacuer des Canadiens d'Afghanistan pendant la crise. Nous sommes allés sur place pour bâtir des ponts avec ceux qui soutiennent cet aspect fort important de notre politique étrangère.
Ces questions... Les coûts nous ont tous estomaqués. Nous avons mangé des œufs, des omelettes...
:
Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins d'être venus aujourd'hui. Merci d'avoir reconnu dès le départ que c'est quelque chose d'inacceptable et d'avoir travaillé pour...
Monsieur le président, je vais partager mon temps de parole avec mon collègue, le député Kusmierczyk.
Madame MacIntyre, dans votre déclaration liminaire, vous avez dit, « nous avons immédiatement communiqué avec nos partenaires d'Affaires mondiales et de la Défense nationale pour confirmer les coûts réels encourus, pour que les processus relatifs aux services de repas en vol soient réexaminés et pour que des mesures visant à améliorer l'efficacité soient évaluées et mises en œuvre ». J'aimerais que vous nous parliez des mesures d'évaluation et de mise en oeuvre pour améliorer l'efficacité.
Pouvez-vous parler des mesures et de ce que vous essayez d'améliorer?
:
Merci, monsieur Paul‑Hus.
Avant que je n'en dise plus, est‑ce que tout le monde est à l'aise avec les questions?
Bien, c'est formidable. Merci.
Je crois savoir que nous terminerons la série de questions à ce stade‑ci par respect pour vos bureaux et les engagements que vous avez pris.
Nous vous sommes reconnaissants d'être venus à si court préavis et d'avoir pu être ici pour nous. Il est bon de vous voir travailler ensemble. C'est ce que nous aimons voir.
Nous avons reçu aujourd'hui à la Chambre des communes Équipe Canada d'il y a 50 ans. Cela m'a fait repenser à ma vie il y a 50 ans, lorsque j'étais le fils d'un colonel qui était l'attaché militaire du haut commissariat au Pakistan. J'ai vu le travail qui se faisait entre Affaires mondiales — c'était Affaires étrangères à l'époque — et les militaires, ainsi que le gouverneur général de Sa Majesté la Reine, qui est maintenant le gouverneur général de Sa Majesté le Roi. C'est un grand plaisir pour moi de pouvoir dire cela.
J'aime voir ce travail. Je suis reconnaissant du temps que vous nous avez consacré et des efforts que vous déployez.
Sur ce, la séance est levée.