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Je déclare la séance ouverte. Bienvenue à la 21
e réunion du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires de la Chambre des communes.
Aujourd'hui, le Comité poursuivra son étude des projets d'approvisionnement en défense aérienne. Conformément à l'ordre de la Chambre du 25 novembre 021, la réunion se déroule en format hybride, c'est‑à‑dire que les membres assistent en personne dans la salle ou à distance au moyen de l'application Zoom.
Le greffier du Comité et moi-même ferons de notre mieux pour maintenir un ordre consolidé des interventions pour l'ensemble des membres, qu'ils participent virtuellement ou en personne. Je profite de l'occasion pour rappeler à tous qu'il est interdit de faire des captures d'écran ou de prendre des photos de votre écran pendant la réunion. Compte tenu de la pandémie en cours, de la recommandation des autorités de santé publique et de la directive du Bureau de régie interne du 19 octobre 2021, afin de rester en bonne santé et en sécurité, il est recommandé à tous ceux qui participent à la réunion en personne d'observer les consignes suivantes.
Toute personne présentant des symptômes doit participer par Zoom et s'abstenir d'assister à la réunion en personne. Chacun doit rester à distance de deux mètres des autres, qu'il soit assis ou debout. Chacun doit porter un masque non médical lorsqu'il circule dans la salle. Il est recommandé dans les termes les plus forts que les membres portent leur masque à tout moment, y compris lorsqu'ils sont assis. Des masques non médicaux, qui offrent plus de clarté à la voix que les masques en tissu, sont disponibles dans la salle. Toutes les personnes présentes doivent maintenir une bonne hygiène des mains en faisant usage du désinfectant disponible à la porte. Les salles où siègent les comités sont nettoyées avant et après chaque réunion. Néanmoins, pour maintenir ce haut degré d'hygiène, chacun est invité à nettoyer les surfaces de son bureau, de sa chaise et de son microphone avec les lingettes désinfectantes qui sont à leur disposition, que ce soit au moment de prendre place ou de quitter la salle.
En tant que président, je veillerai à ce que ces consignes soient respectées pendant toute la durée de la réunion et je remercie d'avance les membres de leur coopération.
Avant de commencer, j'aimerais dire que le Comité s'attend à ce que tous les témoins fassent preuve d'ouverture quant à tout conflit d'intérêts potentiel dans lequel ils pourraient se trouver, ceci afin que les membres du Comité puissent bien comprendre le contexte du témoignage qu'ils s'apprêtent à entendre. Si vous pensez que votre témoignage peut être teinté par un intérêt antérieur ou actuel, je vous invite à nous en faire part pendant votre déclaration liminaire.
Je souhaite la bienvenue à M. Valois, de l'Association internationale des machinistes et des travailleurs et travailleuses de l'aérospatiale. Monsieur Valois, vous avez cinq minutes pour nous livrer votre déclaration liminaire.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Tout d'abord, je joins ma voix à celle de l'Association internationale des machinistes et des travailleurs et travailleuses de l'aérospatiale, l'AIMTA, pour vous remercier de l'invitation à témoigner devant vous aujourd'hui. C'est un immense honneur et un privilège de m'adresser à vous au nom de mon organisation.
L'Association internationale des machinistes et des travailleurs et travailleuses de l'aérospatiale, qui compte 184 000 membres couverts par un millier de conventions collectives dans le secteur aérospatial, est considérée comme le plus important syndicat de ce secteur au monde.
Depuis près de 90 ans, notre organisation est aux premières loges de l'évolution de cette industrie en Amérique du Nord. Nous sommes présents dans l'écosystème aérospatial canadien depuis les années 1940, et nous nous sommes toujours fait un devoir de promouvoir cette industrie.
L'écosystème aérospatial canadien a réellement pris son envol durant la Deuxième Guerre mondiale. Ce conflit a révélé le potentiel stratégique de l'industrie aérospatiale canadienne du point de vue de l'innovation technologique et de la sécurité nationale.
À partir des années 1950, le Canada est intervenu dans la construction de son industrie aérospatiale nationale pour tenter de conserver son potentiel stratégique. Devant la faiblesse de son marché intérieur, le Canada a choisi de conclure plusieurs accords avec les États‑Unis afin de permettre à son industrie d'avoir accès à de nombreux programmes militaires lancés par la guerre froide.
De 1946 à 1970, l'intervention du gouvernement canadien a essentiellement servi à orchestrer la période de transition de son industrie aérospatiale. Elle est ainsi passée d'une industrie axée sur l'effort de guerre à une industrie habilitée à répondre aux intérêts stratégiques du Canada sur le plan de la sécurité nationale et du développement technologique.
Cela dit, les initiatives du Canada n'empêcheront pas l'échec de projets comme le Jetliner et l'Arrow. La quasi-absence de plans de développement industriel viables d'un point de vue technique et commercial explique en grande partie les difficultés rencontrées par le secteur aérospatial canadien à cette époque.
Avant l'acquisition des CF‑18, l'Aviation royale canadienne a utilisé plusieurs appareils fabriqués au Canada. Parmi ceux-ci, nous retrouvons le Sabre et les chasseurs supersoniques CF‑5 et CF‑104, fabriqués sous licence chez Canadair, à Montréal.
Durant les années 1950, la compagnie Avro, installée à Mississauga, a été à l'origine du premier chasseur à réaction conçu et construit au Canada, le CF‑100 Canuck. Plus de 692 appareils CF‑100 ont été construits. Ce modèle a été utilisé par le Canada et la Belgique et a fait partie des escadrons du NORAD et de l'OTAN jusqu'au début des années 1960. Par la suite, il a été utilisé pour des exercices d'entraînement et de reconnaissance, et ce, jusqu'en 1981.
Le Canada a fait l'acquisition des premiers appareils de sa flotte de CF‑18 Hornet en 1982 et les démarches en vue de leur remplacement ont débuté vers la fin des années 1990. À l'origine, les CF‑18 de l'Aviation royale canadienne devaient atteindre leur fin de vie utile en 2003. Afin de maintenir sa flotte en service, le Canada a dû réaliser d'importants programmes de modernisation à partir des années 2000 et faire l'acquisition de CF‑18 usagés de l'Australie.
Depuis l'obtention du contrat par Canadair en 1986, la maintenance et les opérations de modernisation des CF‑18 sont en grande partie réalisées par des membres de l'AIMTA dans la région de Montréal. Les appareils de la flotte de CF‑18 Super Hornet seront mis hors service en 2032. Nos membres auront travaillé sur les produits durant 46 ans, soit 32 ans de plus que prévu. Sans la contribution des travailleuses et des travailleurs affectés à la maintenance des CF‑18, il aurait été impossible de garder ces appareils en service aussi longtemps. Au fil des ans, ils ont acquis une expertise inégalée dans l'entretien et la réparation d'aéronefs militaires et dans la révision du prolongement du cycle de vie de ces appareils. Ce savoir-faire est un atout pour l'écosystème aérospatial canadien. Il représente également une grande valeur stratégique pour le Canada sur les plans économique, technologique, industriel et militaire.
Que ce soit lors de l'obtention du contrat d'entretien par Canadair, à la fin des années 1980, ou dans le cadre du contrat d'acquisition de la prochaine flotte de l'Aviation royale canadienne, l'AIMTA s'est toujours montrée prête à défendre et à promouvoir les intérêts de notre écosystème aérospatial et ceux des gens qui y travaillent.
Pour nous, il ne fait aucun doute que le Canada doit utiliser ses projets d'approvisionnement en défense aérienne de façon à maintenir et à créer des emplois, comme ceux de nos membres chez L3Harris.
Nous soumettons aujourd'hui aux membres de ce comité trois recommandations allant dans ce sens.
Premièrement, nous recommandons que le processus d'appel d'offres relatif à la maintenance ou à l'acquisition d'équipement nécessaire à la défense aérienne nationale ou de tout autre type d'aéronefs ainsi que de ses composantes s'inscrive à l'intérieur d'une politique aérospatiale pancanadienne, une politique dans laquelle les rôles, les responsabilités et les engagements de l'ensemble des acteurs de l'écosystème aérospatial canadien seront énoncés.
Deuxièmement, nous recommandons que les objectifs concernant les contrats d'approvisionnement en défense aérienne comprennent des exigences claires en matière d'activités industrielles, de transferts technologiques et d'activités de maintenance et de fabrication d'équipement de défense ou de ses composantes.
Troisièmement, nous proposons que certains éléments de la Politique des retombées industrielles et technologiques soient réévalués, par exemple l'article 8.2, sur les transactions indirectes, et que cette politique s'applique à l'ensemble des contrats d'approvisionnement et d'équipement nécessaire à la défense nationale.
L'écosystème aérospatial canadien se doit d'être considéré comme un secteur hautement stratégique par le gouvernement canadien. Assurer sa viabilité et son développement doit faire partie des priorités de ce gouvernement et s'inscrire dans une politique industrielle spécialement adaptée à ses besoins.
Je terminerai mon allocution en faisant un commentaire sur le processus de remplacement du CF‑18. Lorsque la paix, la liberté et la fraternité font partie de nos valeurs profondes, c'est par nécessité, et non de gaieté de cœur, que l'on choisit d'investir dans le militaire plutôt qu'ailleurs. En ce sens, nous avons la responsabilité de faire en sorte qu'une telle démarche repose sur un processus rigoureux où la protection du bien commun et la promotion de nos intérêts sont omniprésentes. L'achat et le maintien en service d'une flotte d'avions de chasse sont un processus complexe nécessitant un engagement financier à long terme et représentant une part importante du budget d'un gouvernement. En contrepartie, ce type de projet a le potentiel d'offrir à un gouvernement les moyens de combler ses besoins en matière de défense aérienne, de maintenir et de créer de bons emplois, en plus de générer d'importantes retombées industrielles et technologiques dans un secteur clé de son économie.
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur Valois.
En réponse à mon collègue, le député Paul‑Hus, vous avez parlé de certaines des pénuries de personnel qualifié et formé, et vous avez dit qu'il y avait un problème de rétention. Comme vous le savez, nous avons maintenant récupéré près de 115 % des emplois perdus pendant la pandémie, c'est‑à‑dire environ trois millions d'emplois. Notre économie peut encore absorber un million d'emplois supplémentaires. Je sais en fait que dans le secteur de l'immobilier, il nous manque 300 000 personnes, une situation à laquelle nous tentons de remédier aux termes du budget de 2022.
J'ai fait un peu de recherche. J'ai remarqué que 30 000 emplois avaient été perdus dans votre industrie, et qu'il y avait présentement environ 130 000 emplois à combler.
À votre avis, que pouvons-nous faire pour nous assurer que l'industrie aérospatiale ait accès aux talents dont elle a besoin, mais dans une perspective beaucoup plus longue? Comment certains des projets actuels d'approvisionnement de matériel de défense aérienne peuvent-ils jouer un rôle à cet égard? Je viens d'apprendre que nous avons débloqué 99 millions de dollars supplémentaires pour les F‑35. Participez-vous à l'un de ces projets?
Merci.
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C'est de cela que je voulais parler, justement. Pour mettre en valeur cette industrie, nous devons être en mesure de vendre les projets et les programmes qu'elle propose, de les présenter aux Canadiens et aux futurs travailleurs comme des emplois d'avenir. Le secteur de l'aérospatiale doit être perçu comme un secteur d'avenir pour les travailleurs.
Présentement, plusieurs entreprises canadiennes participent à la fabrication de composantes qui seront utilisées pour le F‑35. Parmi celles-ci, notons Magellan Aerospace, à Kitchener, Héroux Devtek et Pratt & Whitney, toutes deux à Longueuil, Asco Aerospace Canada et Avcorp Industries, en Colombie‑Britannique, ainsi que Bell Machines, en Ontario.
Y a-t-il moyen que le gouvernement du Canada fasse la promotion de ce secteur auprès de la population et de la prochaine génération de travailleurs et qu'il fasse valoir que ce secteur offre de bons emplois stables et fiables? Le gouvernement doit s'engager à faire tout ce qu'il faut pour que soit réalisé au Canada l'entretien du F‑35 ou du Gripen, peu importe l'appareil qui sera choisi à la fin du processus, et pour que l'approvisionnement en composantes nécessaires à la réalisation de la maintenance des appareils se fasse auprès de sous-traitants canadiens et non pas étrangers, autant que possible, tout en respectant ses partenaires commerciaux. Il y a moyen de négocier tout cela. Ce serait une excellente façon d'apporter plus de stabilité à l'écosystème aérospatial canadien.
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Nous éprouvons une certaine réserve quant au choix du F‑35. Ce n'est pas qu'il s'agit d'un mauvais choix, mais il semble y avoir une contradiction entre la Politique des retombées industrielles et technologiques que le Canada met en avant et sa participation au Programme d'avions de combat interarmées.
Dans le cadre de la Politique des retombées industrielles et technologiques, le gouvernement exige des compensations sous forme d'avantages industriels et technologiques lorsque l'achat est effectué auprès d'un fournisseur étranger. La société étrangère qui devient un fournisseur pour le Canada doit s'engager à réaliser chez nous une série d'investissements d'une valeur égale au montant de l'achat.
Cependant, quand nous examinons les ententes signées dans le cadre du Programme d'avions de combat interarmées, nous voyons qu'elles permettent aux entreprises canadiennes de concurrencer les entreprises en aérospatiale des autres pays partenaires. En contrepartie, le Canada et tous les autres pays participants doivent renoncer à leurs politiques respectives sur les retombées industrielles s'ils désirent faire l'acquisition d'un F‑35. Cela nous donne à penser que le Canada aura de la difficulté à obtenir les garanties que ces contrats d'approvisionnement auront des retombées au pays.
De plus, rien n'empêche que les contrats canadiens que nous aurions obtenus en achetant des F‑35 puissent être annulés si une autre entreprise dans un pays partenaire réussit à faire une soumission plus basse qu'une entreprise canadienne.
C'est comme si, avant de signer, on avait oublié de mesurer les répercussions possibles du protocole d'entente de 2006 pour les avions de combat interarmées sur les initiatives d'approvisionnement en défense aérienne du Canada et que le projet avait été évalué strictement sous l'angle des retombées industrielles que pouvait apporter le partenariat à court terme. Voilà où se trouve le principal problème.
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Merci beaucoup, monsieur Valois, de votre important témoignage.
Je vais poursuivre le fil des questions de Mme Vignola au sujet des avantages économiques. Je sais que certains élus veulent vraiment parler de ce qui est moins cher et plus rapide, et de la possibilité de faire appel à l'étranger pour développer l'approvisionnement militaire. Pourriez-vous parler de l'importance de miser sur l'approvisionnement national et de s'assurer que...
Pourriez-vous parler des droits de la personne, de la qualité, des nombreux avantages de la fabrication nationale, de l'effet multiplicateur, de l'importance et de la signification de tout cela, et de ce à quoi cela ressemble sur une « piste », si vous voulez l'appeler ainsi...
Des voix: Oh, oh!
M. Gord Johns: ... puisque nous parlons ici d'aérospatiale.
Si nous n'adoptons pas une approche rigoureuse... Vous avez parlé d'une politique et d'une stratégie aérospatiales pancanadiennes. Pouvez-vous me dire à quoi ressemblera la piste si nous adoptons une approche fondée sur une sécurité toute canadienne, des travaux d'élaboration à la fabrication?
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En ce qui a trait au recyclage des aéronefs, je me dis toujours que, si on est capable de les construire, il faut être capable de les recycler. C'est l'approche que j'ai. Présentement, il y a un mouvement en ce sens.
Un avion commercial a une durée de vie d'environ 25 ans. Cela peut être différent dans le cas des appareils militaires, mais cela varie toujours de 20 à 35 ans. Une fois que ces appareils ne sont plus en service, souvent ils sont entreposés dans un désert ou un endroit sec, où leur qualité se dégradera le moins rapidement possible. Ces appareils sont alors cannibalisés au gré des besoins.
La création d'une filière de recyclage d'aéronefs au Canada permettrait premièrement d'augmenter la résilience de l'industrie. Deuxièmement, en cas de crises comme celle que nous avons connue, il serait possible d'affecter temporairement les travailleurs mis à pied aux activités de recyclage d'aéronefs.
D'autres activités peuvent être combinées au recyclage. De nombreux appareils, avant d'être recyclés par les compagnies aériennes, sont entreposés de manière temporaire. Entre le début de l'entreposage et le moment où l'on décidera si les appareils seront retirés définitivement des airs ou bien transformés par exemple en avions-cargos pour reprendre du service, des activités d'entretien peuvent être réalisées et il s'agit là d'une activité potentiellement lucrative.
C'est quelque chose que nous avons mis en avant dans notre proposition de politique aérospatiale pancanadienne. En effet, nous croyons que cette industrie doit réagir et transformer les biens qu'elle crée, c'est-à-dire qu'elle doit pouvoir réutiliser ou rediriger vers d'autres activités la matière première dont elle s'est servie pour fabriquer ces avions. De nombreuses pièces, comme les freins d'atterrissage, peuvent être réutilisées dans d'autres types d'appareils sans qu'elles aient besoin de beaucoup de modifications. Il y aurait pour les pièces de revente un marché fiable et rentable, et cela viendrait s'ajouter aux activités de recyclage d'aéronefs. Dans le fond, tout ce qu'il nous manque, c'est l'environnement propice qu'il faut créer pour que cela se réalise.
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Il est évident que cette pandémie a eu des répercussions. Tantôt, je mentionnais que la moyenne d'âge de nos membres, dans le secteur aérospatial, se rapprochait plus de l'âge de la retraite que de l'âge de la première embauche, si je peux m'exprimer ainsi. Après avoir traversé la pandémie, beaucoup de travailleurs qui avaient 20 ou 25 ans d'expérience ont été mis à pied. Ils ont tout simplement décidé de jeter l'éponge et de se trouver une autre profession. Il y a eu une perte de confiance.
Ce n'est pas vrai que c'est une industrie en perte de vitesse ou qui est vouée à disparaître. Pour rebâtir cette confiance, le gouvernement canadien a un rôle à jouer en devenant un partenaire de l'écosystème, en valorisant les emplois dans cette industrie et en se faisant l'ambassadeur de l'industrie aérospatiale canadienne dans le monde en misant sur les produits qui sont faits ici.
Par exemple, le Canada va remplacer les CC‑150 Polaris, qui servent au transport de troupes et au ravitaillement des chasseurs en vol. Une seule entreprise a été retenue pour participer à l'appel d'offres, soit Airbus, avec son appareil de ravitaillement. Le contrat est d'une valeur de 5 milliards de dollars. Des négociations devront avoir lieu là-dessus. Est-ce que les retombées générées par ce contrat pourraient concrètement appuyer les activités d'Airbus qui sont déjà en cours au Canada, comme le programme de l'A220? Est-ce qu'un A220 amélioré peut devenir le prochain avion qui va transporter les représentants du gouvernement canadien? C'est quelque chose qu'il faudrait probablement discuter avec Airbus.
C'est ce genre de projet et ce genre de vision que le Canada doit mettre en avant pour valoriser ses produits. Ce n'est pas qu'il ne l'a jamais fait ou qu'il ne le fait pas. Par exemple, il y a déjà des appareils Challenger en service au sein de l'Aviation royale canadienne. Toutefois, il y aurait lieu d'en faire plus et de faire mieux en bâtissant notre stratégie autour d'une politique industrielle spécialement adaptée à la réalité de l'industrie aérospatiale. Elle doit comporter un volet sur l'innovation et sur la formation et anticiper les changements technologiques dans l'industrie. On doit adopter une approche visant à améliorer la résilience de l'industrie afin qu'elle soit moins vulnérable aux crises. On doit également amorcer un virage vert au sein de l'industrie.
Il y a beaucoup de bonnes choses qui sont faites au Canada en ce moment, mais elles ne sont pas faites de manière concertée ni articulées autour d'une politique industrielle. C'est tout simple: il faut juste amener plus de coopération dans le secteur en y consacrant une politique qui lui est propre. En ce moment, je trouve que les initiatives destinées à cette industrie sont un peu trop éparpillées.
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Merci, monsieur Valois.
Au nom du Comité, je tiens à vous remercier d'être parmi nous aujourd'hui. Comme l'a indiqué mon collègue, M. Kusmierczyk, nous accueillons normalement d'autres témoins, ce qui permet aux témoins de souffler un peu, mais vous vous en êtes très bien tiré.
Pour tout vous dire, je vous avouerais que j'ai payé mon diplôme de premier cycle en travaillant pour l'entreprise McDonnell Douglas à l'époque où les F-18 ont été lancés à Malton, dans les années 1980, et je connais très bien l'industrie. Je vous remercie pour tout le travail que vous et vos collègues réalisez.
Cela étant dit, monsieur Valois, je vous permets de quitter la séance, et nous allons maintenant revenir à M. Paul-Hus.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais présenter ma motion, à laquelle j'ai apporté deux corrections. La première concerne le mot « hélicoptères », qui est une erreur. Cela devrait plutôt être « aéronefs ». Deuxièmement, j'ai changé la date pour que ce soit le 30 juin plutôt que le 13 juin.
Voici la motion telle qu'elle devrait être:
Que, dans le contexte de son étude sur des projets d'approvisionnement en défense aérienne, le Comité oblige la production, par Services publics et Approvisionnement Canada, des documents reliés aux dépenses qui ont été engagées pour régler les problèmes techniques et mécaniques qui affligent les aéronefs CC‑295 Martin-pêcheur depuis leur achat; et que ces documents soient déposés devant le Comité au plus tard à midi (HE) le jeudi 30 juin 2022.
Cette motion est en réponse aux problèmes actuels qui découlent du contrat accordé par le gouvernement en 2016 pour les appareils Martin-pêcheur, d'un montant initial de 2,75 milliards de dollars. Finalement, on rencontre des problèmes. On sait qu'il y aura un surplus de 150 millions de dollars et qu'il faudra trois ans avant que les avions puissent être en service.
Des questions se posent. Quels sont les problèmes techniques? Quels sont les coûts associés à ces problèmes techniques?
Ces avions sont fabriqués par Airbus et sont déjà disponibles dans d'autres pays. Je sais que le Canada a demandé une trentaine de modifications, mais c'est flou. C'est pour cette raison que nous avons besoin d'obtenir tous les documents qui expliquent les problèmes techniques et les coûts qui y sont liés.
Je crois que le Comité devrait adopter cette motion, parce qu'il faut savoir où on s'en va. Cela fait partie de notre travail.
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Merci, monsieur le président.
En fait, selon moi, les renseignements sur les dépenses qui sont demandés sont déjà couverts dans la motion qui a été adoptée par le Comité pour obtenir des documents d'ici le 30 juin. Je ne vois aucune objection à adopter une motion distincte, même si elle n'exige pas que le Comité demande qu'on lui remette des documents relatifs aux dépenses engagées jusqu'à maintenant. Il s'agit d'un exercice fastidieux qui obligerait le ministère à entreprendre de chercher partout les documents liés aux dépenses qui pourraient exister. Ces documents pourraient être des courriels ou n'importe quoi.
Monsieur le président, je proposerais — et je reparlerai de mon amendement un peu après l'avoir proposé — de remplacer les mots qui suivent le mot « Comité » par la mention suivante: « demande que Services publics et Approvisionnement Canada fournisse des rapports de dépenses » reliés aux dépenses qui ont été engagées pour fixer les problèmes techniques et mécaniques qui affligent les aéronefs. J'ajouterais ensuite: « et que ces rapports de dépenses soient déposés » au plus tard à midi « le jeudi 30 juin 2022 ».
Pour que mon amendement soit clair, monsieur le président, je précise encore une fois qu'il s'agirait essentiellement de supprimer les mots « oblige la production des » et de les remplacer par le Comité « demande que Services publics et Approvisionnement Canada fournisse », puis d'insérer les mots « des rapports de dépenses ». Le seul autre changement à apporter consisterait à insérer la mention suivante: « et que ces rapports de dépenses soient déposés ».
Monsieur le président, je précise encore une fois qu'au lieu de chercher des documents, des courriels ou quoi que ce soit d'autre et d'avoir à faire traduire tous ces documents, il s'agirait essentiellement de fournir un rapport de dépenses d'ici le 30 juin.
[Français]
J'en ai déjà discuté avec mes collègues francophones et, manifestement, je crois que nous pouvons arriver à un consensus. Nous avons effectivement besoin de savoir quelles dépenses ont été engagées. Si, après avoir reçu cette information, nous avons d'autres questions, nous pourrons demander autre chose ou demander qu'un témoin vienne nous en parler afin de clarifier la situation.
Si l'exercice demandé consiste à chercher tous les documents en question, je crois que c'est un fardeau un peu trop lourd, car je ne sais pas trop combien de documents cela implique ni où ils se trouvent.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
J'appuie cet amendement. Je pense que nous devrions essayer d'utiliser la motion pour obtenir le plus d'information possible. Il ne s'agit pas d'un gâchis ordinaire, mais d'un super gâchis... Si quelqu'un se souvient de ce contrat, je précise qu'il s'agit de celui qui était célèbre pour son appel d'offres de 30 000 pages, dont la livraison à exiger la location d'une camionnette. Nous — pas nous, les membres du Comité, mais plutôt le gouvernement du Canada — avons été poursuivis par l'entreprise Leonardo dans le cadre de cet appel d'offres, en raison de pratiques inappropriées.
Leonardo a alors miraculeusement retiré sa plainte en échange d'un contrat de cinq milliards de dollars pour l'entretien des aéronefs, et maintenant, nous découvrons, d'après ce que j'ai compris, qu'il nous faudra attendre jusqu'à 10 ans pour obtenir ces avions.
Est-ce qu'ils utilisent les aéronefs Hercules en ce moment? Premièrement, je ne crois pas que nous avons assez d'aéronefs Hercules, et je ne pense pas qu'ils seront disponibles pour couvrir Comox et la côte est pendant 10 ans. Je ne veux pas exagérer, mais il s'agit là d'une véritable crise de l'approvisionnement, et elle n'est pas liée aux libéraux, aux conservateurs ou aux néo-démocrates: c'est un problème vraiment particulier... La construction navale est un gâchis, mais cet approvisionnement est pire qu'un gâchis, compte tenu de toutes les controverses et de tous les autres problèmes qui sont survenus depuis le premier jour de ce contrat. Je pense que nous avons l'obligation envers les forces armées, les pêcheurs — de la côte est et de la côte ouest — et les contribuables de vraiment examiner cette question. Je serais presque prêt à dire que nous devrions organiser deux ou trois réunions distinctes à ce sujet.
Si vous lisez leur rapport, vous constaterez qu'ils sont passés de l'idée de voler dès maintenant à celle de voler « peut-être en 2030 ». Il ne s'agit pas d'un retard d'un ou deux ans. L'utilisation des aéronefs est repoussée d'une décennie. Je pense que nous devrions obtenir tous les documents et, à partir de là, voir ce qui cause tous ces problèmes. Il s'agit d'une conception mature. Ce n'est pas comme l'aéronef T26, où nous partons de zéro. Cet aéronef est en service dans 15 ou 20 pays différents, et il s'agit d'un contrat important. Il n'y a aucune raison pour que ce projet soit retardé à ce point. Je pense que nous avons un très gros problème sur les bras ici, et nous avons l'obligation envers les Canadiens et nous-mêmes de nous pencher sur la question.
Je comprends la difficulté de réunir toute cette information. Une solution pourrait peut-être être suggérée, et nous pourrons en discuter un peu plus longuement vendredi, mais je crois que c'est un problème que nous devons sérieusement examiner, c'est-à-dire ce qui cause ces immenses retards et ces dépassements de coûts et, à mon avis, le fait que nous soutenons que ces avions ne peuvent pas être rajustés afin de respecter les spécifications.
Quoi qu'il en soit, je vous suis reconnaissant du temps que vous m'accordez, ainsi que de vos réflexions et de vos suggestions concernant la manière dont nous devrions aborder cette question, qu'il s'agisse d'une documentation complète ou de l'audition d'un témoin spécialement chargé du projet. Toutefois, je pense que c'est un vrai gros problème auquel nous devons nous attaquer.
Je précise que nous parlons actuellement de l'amendement.
Premièrement, les documents demandés ne portent pas sur l'ensemble du contrat, mais vraiment sur les dépenses liées aux problèmes techniques et mécaniques. Je ne parle pas du contrat initial ou de l'ensemble de l'œuvre. Je veux connaître les détails à partir du moment où l'on a rencontré des problèmes. C'est plus circonscrit. Je veux savoir pourquoi le projet est bloqué, quels coûts ces problèmes ont engendrés et pourquoi on en est rendu là actuellement.
La fameuse motion que nous avons votée, la semaine dernière ou la précédente, concerne l'ensemble des projets d'aviation, mais ne touche pas précisément ces éléments.
Nous voulons donc savoir ce qui s'est passé pour que le pays ne soit pas en mesure de se servir de ces 16 avions actuellement. C'est à l'aide de documents que nous le saurons. Nous savons déjà qu'il y a un surplus de 150 millions de dollars, mais nous ne savons rien de plus.
Pourquoi avons-nous ce problème? Comme M. McCauley l'a dit, Airbus produit cet avion pour au moins 15 pays. Pourquoi le projet est-il bloqué au Canada? Cela pose un problème de sécurité publique, pour les activités de recherche et sauvetage de personnes.
La motion concerne simplement ces documents; je ne veux pas tous les documents relatifs au contrat depuis le début.
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Merci, monsieur le président.
Si nous demandons les documents, cela veut dire que nous demandons tous les documents liés à chacune des dépenses, qu'il s'agisse de 400 $, de 4 millions de dollars ou de 10 millions de dollars. Pour ma part, je crois que nous devrions demander tout d'abord de recevoir la liste des dépenses, non pas une liste qui contient seulement les montants finals, mais bien une liste détaillée de toutes les différentes dépenses. Il serait ensuite tout à fait raisonnable de demander les documents associés aux grandes dépenses ou de convoquer un témoin pour nous les expliquer. Autrement, le fait de demander la production de tous les documents signifie que nous voulons tous les documents, y compris les courriels de tout le monde, et chercher toute cette information représenterait un très lourd fardeau. De plus, il faudrait faire traduire tout cela. Cela n'a pas de sens.
La première chose à faire serait d'obtenir une liste des dépenses. Nous pourrions, par la suite, soit faire comparaître un témoin afin de lui poser des questions au sujet de ces dépenses, soit demander et étudier les documents liés précisément aux dépenses élevées.
Honnêtement, je ne sais pas combien de dépenses différentes ont été faites, mais je sais que les documents afférents peuvent être difficiles à obtenir et qu'ils peuvent être très nombreux.
Finalement, j'appuie l'argument de M. McCauley. Nous pourrions en discuter avant vendredi et trouver une solution. Le fait de tenir un vote aujourd'hui afin d'obtenir tous les documents ne ferait qu'imposer un fardeau très lourd.
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J'aimerais faire une proposition à laquelle nous pourrions réfléchir ensemble. À votre avis, serait-il possible de demander qu'on nous fournisse un rapport des dépenses et que, seulement dans le cas des dépenses dépassant un montant donné, on nous fournisse automatiquement tous les documents afférents?
C'est que je n'ai aucun intérêt à analyser une facture de 400 $ pour l'achat d'un écrou. Cela ne me tente pas. Comme M. McCauley l'a dit tout à l'heure, nous avons eu environ 30 000 pages de documents à lire lors de la dernière session parlementaire. Je peux vous dire que j'ai presque passé au travers de ces documents et que je n'en peux plus. Je veux bien analyser des documents, mais je veux analyser du contenu qui est concret, de manière responsable.
Le rapport peut faire état de ce qu'il est advenu de l'argent provenant des taxes et des impôts des contribuables, dont nous faisons partie aussi. Nous payons des impôts, nous aussi. En tout cas, moi, je paie mes impôts. Je ne sais pas si c'est le cas pour vous, car je ne connais pas les détails de vos finances.
Par ailleurs, il faut que notre travail se fasse de manière efficace, parce que notre travail aussi est une source de dépenses en soi. Il faut donc travailler de manière efficace et aller droit au but.
Nous pourrions parvenir à un compromis responsable. Par exemple, nous pourrions demander tous les documents reliés aux dépenses excédant un certain montant, disons 1 million de dollars, ce qui n'est quand même pas un montant négligeable. Ces documents devraient nous expliquer pourquoi il y a eu une surcharge de 1 million de dollars.
C'est ce que je propose. Si vous voulez que je le fasse sous forme d'amendement, dites-le-moi. Pour l'instant, j'ouvre le débat sur cette proposition.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je vais intervenir sur les commentaires de M. Kusmierczyk.
Je veux parler du fait que nous allons dépenser 200 milliards de dollars pour des navires et des avions. Nous devons plus de... Des représentants d'Irving sont venus témoigner pendant 45 minutes, une entreprise qui recevra 100 milliards de dollars du Canada. Nous devons de toute évidence poursuivre cette étude. Idéalement, nous pourrions l'interrompre pour effectuer d'autres études, comme nous l'avons déjà fait. Je crois qu'à un certain moment, nous menions trois études en même temps. Si je me souviens bien, l'étude sur les prévisions budgétaires s'est échelonnée de façon intermittente sur trois ans. Nous pouvons donc intégrer ce que vous dites, monsieur Kusmierczyk, tout en poursuivant cette étude.
Je me demande si on peut modifier cela. Peut‑on se concentrer sur les ordres de modification — les documents concernant les modifications apportées au design, les défaillances structurales, etc. — plutôt que sur les factures pour un écrou de 400 $. Concentrons-nous sur les ordres de modification, les problèmes de design, de production. Je ne sais pas exactement comment formuler le tout dans la motion d'aujourd'hui, mais cela apaiserait sans doute un peu les inquiétudes au sujet du nombre de pages que nous allons recevoir. Je me soucie aussi de l'écrou à 400 $, mais ce qui m'inquiète davantage, ce sont les problèmes systémiques qui font en sorte que le Canada ne réussit pas à se faire construire et livrer un appareil dont le modèle existe et est éprouvé. Il ne s'agit même pas de mettre en place une industrie aéronautique, car la construction se fait ailleurs.
Je suis ouvert aux suggestions sur la façon de procéder.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie mes collègues de proposer des idées constructives.
Ce que je propose, monsieur le président, parce que je n'ai pas la réponse maintenant, honnêtement, sur la quantité ou les documents qui seraient les plus faciles à produire... Je pense que faire venir un témoin qui connaît le programme, à qui on pourrait poser des questions, qui nous dirait où se trouve le vrai problème, et sans doute demander les documents..., je pense que ce serait une bonne façon de procéder.
Si on décide de procéder ainsi, j'aimerais que le Comité attende à vendredi pour se prononcer, si c'est possible, monsieur le président. On pourrait donc en discuter vendredi et prévoir du temps pour le faire. Je pourrais ainsi, au cours des deux ou trois prochains jours, parler à des collègues au sein du ministère pour savoir quels renseignements on pourrait nous livrer dans ce délai, et quels sont les principaux éléments. Je ne connais pas vraiment les coûts pour l'instant.
Est‑ce possible, monsieur le président?
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Merci, monsieur le président.
J'ai une proposition à faire qui, je pense, va régler notre problème. Au lieu de parler des dépenses, j'aimerais qu'on parle des documents qui concernent les changements en cours de route. Si un produit commandé accuse un retard, c'est parce qu'il y a eu des changements demandés. Il faudrait donc voir la liste des documents concernant les changements demandés dans la conception ou la structure de l'appareil, par exemple. Les retards viennent peut-être du fait que le Canada a demandé 30 modifications précises, contrairement à d'autres pays.
Cela ne demande pas la production de milliers de documents. Le bureau chargé du projet a déjà cela en main. Ce que nous voulons savoir, c'est ce qu'il en est et pourquoi il y a des retards. Si ces retards sont causés par des changements demandés, nous voulons savoir quels sont ces changements. Comme mon collègue M. McCauley l'a mentionné, la compagnie produit déjà cet avion pour d'autres pays et ceux-ci ne vivent pas ces problèmes, alors nous voulons savoir pourquoi le Canada en vit.
Nous exigerions donc les documents reliés aux changements demandés dans la structure ou la conception de l'avion, plutôt que ceux sur les dépenses. Nous parlons de dépenses globales, en effet, mais nous voulons surtout savoir ce qui fait qu'on est rendu là, qu'on n'avance pas et qu'on a un problème d'efficacité. C'est cela, la demande.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je crois que ce qu'on tente de faire, c'est d'utiliser un ensemble de données, comme les dépenses, qui concernent ce projet, pour savoir ce qui explique les retards. Si c'est le cas, ce n'est sans doute pas la bonne façon de procéder. Je pense qu'il faut savoir quelles sont les raisons des modifications — c'est‑à‑dire des retards — et décider ensuite des renseignements à demander.
C'est pourquoi j'appuie l'idée de M. Housefather, et je pense que M. Paul-Hus dit la même chose.
M. Housefather demande qu'on nous donne du temps, soit jusqu'à vendredi. Nous communiquerons avec le ministère pour lui dire précisément que nous tentons de comprendre les retards, pas nécessairement les retards, mais les raisons des retards. Nous allons examiner les raisons de ces retards.
Lorsque nous en connaîtrons les raisons, il sera facile de demander les documents pertinents à ce sujet, qu'il s'agisse des dépenses, des modifications au design, ou quoi que ce soit d'autre.
Je vous remercie.
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Je trouve que M. Housefather a un bon point et que M. Jones a aussi un bon point. Je suis d'accord pour procéder d'une façon ou d'une autre, soit les documents en premier, ou des représentants du ministère en premier. Au sujet de ce que M. McCauley a dit, je ne sais pas ce que les membres du Comité en pensent, mais si je me remémore les fois où j'ai posé des questions précises sur la défense aérienne aux représentants de SPAC ou des forces aériennes, ou sur les Javelins, etc., soit ils ne voulaient pas répondre, soit ils répondaient que c'était un enjeu opérationnel. Lorsque je leur ai demandé si on en expédiait en Ukraine, on m'a répondu que c'était un enjeu opérationnel.
J'ai lu hier dans le Globe and Mail le témoignage d'un soldat ukrainien qui disait que les Carl-Gustafs leur permettaient de faire exploser des chars d'assaut russes de tous bords tous côtés. Je ne pouvais pas obtenir de réponse au Comité, mais je l'ai appris dans le Globe and Mail.
À mon point de vue, les enjeux sont différents quand on parle d'aéronefs à voilure fixe et d'armement. Le fait est, pour revenir à ce que disait M. McCauley, que peu importe qui gouverne, que ce soit les libéraux, les conservateurs, les néo-démocrates, ou les bloquistes s'ils trouvent une façon d'arriver au gouvernement...
Des voix: Oh, oh!
M. Ben Lobb: Ce serait un vrai tour de force.
Le fait est que nous devons obtenir de meilleures réponses. C'est frustrant. Il n'y a pas de politicaillerie sur des questions de ce genre. Tout ce qu'on veut, c'est obtenir des réponses. C'est une belle initiative, peu importe la façon de procéder. Nous allons tester ce qu'ils sont prêts à nous dire.
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Merci, monsieur le président.
Après la conversation que nous venons d'avoir, je crois que l'objectif est clair. Cette demande répond à un besoin très important, surtout pour les partis de l'opposition. Comme M. Lobb vient de le mentionner, depuis que nous sommes ici, on ne fait que rire de nous et nous n'arrivons pas à grand-chose. C'est pourquoi nous devons déposer des motions contraignantes comme celle-ci. À vrai dire, mon objectif n'est pas de demander aux fonctionnaires de produire des milliers de pages de documents. Ce que nous voulons, c'est connaître la vérité dans ce dossier et comprendre plus clairement où les choses s'en vont, dans ce cas précis comme dans plusieurs autres.
Je suis ouvert à l'idée qu'on suspende le débat sur cette motion. Nous allons en discuter de nouveau entre nous, en vue de trouver des amendements à la motion pour la rendre efficace. Je ne veux pas que le Comité reçoive un témoin et que celui-ci, en fin de compte, ne nous dise rien de plus pendant 45 minutes. Nous voulons vraiment obtenir des réponses dans ce dossier.
Je suis donc prêt à ce que le Comité suspende le débat et le reprenne plus tard, lorsque nous aurons trouvé une façon différente de procéder pour obtenir cette information.
S'il n'y a pas de conditions, nous allons voter immédiatement.
Je regarde les gens dans la salle. Devons-nous avoir un vote par appel nominal?
Une voix: On suspend le débat.
Le président: Nous allons suspendre le débat? D'accord.
Je vous remercie tous.
Nous allons suspendre le débat et obtenir plus d'information, espérons‑le. J'entends que les membres du Comité vont en discuter. Encore une fois, n'attendons pas à la dernière minute pour le faire. Parlons‑en pour régler la question.
Nous avons un amendement qui a été présenté. Nous allons devoir nous en occuper d'abord, l'approuver, le rejeter ou y apporter des changements.
Cela étant dit, je vous remercie tous de votre présence aujourd'hui. J'aimerais aussi remercier les interprètes. Je m'excuse de ne pas avoir activé mon micro au début. Je comprends. Je tiens aussi à remercier les techniciens pour tout leur travail, de même que notre analyste et notre greffier.
Sur ce, la séance est levée.