La séance est ouverte.
Bienvenue à la 157e réunion du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires de la Chambre des communes, connu de tous — à l'exception de M. Matthews, apparemment — sous le nom de puissant Comité.
Chers collègues, j'ai deux ou trois brefs commentaires.
Ménagez-moi aujourd'hui, s'il vous plaît. J'ai la voix qui faiblit, au grand plaisir de tous, je le sais.
La sera avec nous pour une heure tout au plus. Je veillerai à ce que tous s'en tiennent exactement à cinq minutes, six minutes et deux minutes et demie. Surveillez vos chronomètres.
Madame la ministre, bon retour parmi nous. Vous avez la parole pour cinq minutes.
:
Merci, monsieur le président.
Chers membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invitée à témoigner devant vous.
[Traduction]
Avant de commencer, je tiens à souligner que nous sommes réunis sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe.
[Français]
Aujourd'hui, je suis accompagnée par des fonctionnaires de mon ministère. Nous sommes ici pour vous donner un aperçu du Budget supplémentaire des dépenses (B) 2024‑2025.
[Traduction]
Les Canadiens comptent sur nous, leurs représentants élus, pour veiller à l'utilisation efficace et efficiente des deniers publics pour offrir d'importants programmes, services et mesures de soutien.
[Français]
Le budget supplémentaire des dépenses (B) présente de l'information sur les besoins en matière de dépenses supplémentaires du gouvernement dans différents domaines prioritaires.
Qu'il s'agisse de la construction d'un plus grand nombre de logements, du Régime canadien de soins dentaires, du Programme national d'alimentation scolaire du Canada ou des programmes qui contribuent à l'avenir des jeunes, le gouvernement investira toujours dans les priorités qui comptent le plus pour les Canadiens et les Canadiennes.
[Traduction]
Plus précisément, monsieur le président, le budget supplémentaire des dépenses (B) vise à demander l'approbation du Parlement pour des dépenses proposées de 21,6 milliards de dollars pour 79 organismes fédéraux.
Cela comprend 742 millions de dollars pour la SCHL, y compris le financement du Programme de prêts pour la construction d'appartements, du Fonds pour le logement abordable et du Fonds pour accélérer la construction de logements.
Monsieur le président, ces programmes contribuent à remédier à la pénurie de logements, à développer les infrastructures et à simplifier les processus de construction.
[Français]
Un financement est aussi proposé pour la mise en œuvre du tout premier programme national d'alimentation scolaire, qui permettra d'offrir des repas à 400 000 enfants de plus chaque année, en plus des repas servis dans le cadre des programmes d'alimentation qui existent déjà dans les écoles.
[Traduction]
Le gouvernement continue d'appuyer la prochaine génération de notre main-d'œuvre, et ce budget supplémentaire des dépenses propose 12 millions de dollars pour les jeunes entrepreneurs et 15 millions de dollars pour permettre aux étudiants et aux enseignants canadiens d'accéder à des occasions de formation en programmation et en perfectionnement des compétences numériques dans le cadre de notre programme CodeCan.
De plus, les dépenses proposées comprennent du financement pour le Régime canadien de soins dentaires, auquel 2,7 millions de Canadiens ont déjà eu accès partout au pays, et que les conservateurs veulent supprimer.
Ce budget supplémentaire des dépenses représente une diminution de 14,9 milliards de dollars, ou de 6,2 %, par rapport au budget de l'année précédente.
En outre, le budget supplémentaire des dépenses comprend 3,2 milliards de dollars en dépenses budgétaires législatives supplémentaires. Ces dépenses sont approuvées à la suite de l'adoption de lois autres qu'une loi de crédits.
Les dépenses proposées sont principalement liées à la Remise canadienne sur le carbone, qui fournira 2,6 milliards de dollars aux petites entreprises et 307 millions de dollars supplémentaires aux particuliers.
Les dépenses non budgétaires reflètent l'aide financière prévue à l'Ukraine et les investissements dans la capacité de la Banque mondiale d'aider les pays en développement, et j'espère vraiment que mes collègues conservateurs appuieront également ces mesures.
[Français]
Monsieur le président, comme vous pouvez le constater, le budget supplémentaire des dépenses cible les priorités qui produiront des résultats pour les Canadiens et les Canadiennes ainsi que pour les personnes qui sont dans le besoin à l'étranger.
[Traduction]
Comme mentionné, les dépenses proposées sont réparties dans l'ensemble du gouvernement.
Parmi les plus importants investissements proposés par le ministère, soulignons 4,5 milliards de dollars destinés au ministère des Services aux Autochtones pour des mesures de soutien, y compris les mesures de soutien en vertu du principe de Jordan; 3,3 milliards de dollars au ministère de la Défense nationale pour soutenir l'approvisionnement militaire; 1,7 milliard de dollars au Conseil du Trésor du Canada pour les conventions collectives de la fonction publique récemment signées et les avantages sociaux de la fonction publique.
Enfin, monsieur le président, j'exhorte tous les parlementaires à appuyer ces mesures. J'exhorte les conservateurs en particulier à cesser leurs jeux partisans afin que les députés puissent débattre de mesures législatives importantes.
[Français]
Les fonctionnaires qui m'accompagnent et moi-même sommes maintenant prêts à répondre aux questions des membres pendant une heure.
Merci beaucoup.
Merci beaucoup, madame la ministre, d'être revenue devant le Comité.
Vous y allez un peu fort dans votre déclaration. Je vais citer pour vous quelques faits au sujet de votre gouvernement, madame la ministre. Je suis certaine que vous les connaissez très bien. Hier, on a rapporté que 3,5 milliards de dollars du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes ont été versés à des entreprises qui n'auraient pas dû les recevoir. Il y a eu le scandale ArnaqueCAN et un condo de 9 millions de dollars à New York. C'est le gouvernement le plus dépensier de l'histoire du Canada. Vous venez ici en nous accusant de jouer à des jeux politiques à un moment où votre gouvernement s'est montré totalement irresponsable.
Comme je l'ai dit à maintes reprises au Comité, c'est vous qui tenez les cordons de la bourse, madame la ministre. En fait, je suis stupéfaite que le vous ait confié un autre rôle, étant donné vos responsabilités de présidente du Conseil du Trésor. Vos efforts, à titre de présidente du Conseil du Trésor, devraient être exclusivement axés sur la réduction du déficit. Je vous rappelle également que pour la période d'avril à septembre de cette année, le déficit dépassait déjà de 8,2 milliards de dollars le déficit de l'année précédente. Le directeur parlementaire du budget, que nous accueillerons dans l'heure qui suivra, a dit que vous raterez l'objectif de déficit de 6,8 milliards de dollars.
Voici ma première question pour vous: ce chiffre de 6,8 milliards de dollars est‑il exact? Dites‑nous aujourd'hui, madame la ministre, à quel point ce chiffre est erroné. Dites‑le aux Canadiens.
:
Quelles mesures prendrez-vous pour réaliser des économies, madame la ministre? Vous êtes prises avec ce déficit. Vous n'avez pas atteint vos objectifs de déficit ces dernières années. Selon le directeur parlementaire du budget, vous dépassez le chiffre que vous avez déjà donné. Vous n'avez pas été en mesure de nous donner un chiffre aujourd'hui. Qu'allez-vous faire?
L'hon. Anita Anand: Nous continuerons d'être là pour les fonctionnaires...
Mme Stephanie Kusie: À votre arrivée en poste, non pas l'été dernier, mais l'été précédent, vous débordiez d'enthousiasme à l'idée des nombreuses économies que vous alliez réaliser. Vous n'y êtes pas parvenue, madame la ministre.
L'hon. Anita Anand: Encore une fois...
Mme Stephanie Kusie: En fait, votre situation financière a empiré.
Dites‑le aux Canadiens aujourd'hui: que comptez-vous faire? Vous avez laissé tomber les fonctionnaires. Allez-vous laisser tomber les Canadiens aussi?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie Mme Anand, M. Matthews, Mme Cahill et M. Brunelle-Côté d'être parmi nous, aujourd'hui.
Ma première question concerne Canada Vie, plus particulièrement son sous-traitant MSH à l'international.
Je commence par cela, parce que je reçois des dizaines de courriels à propos de MSH. Des gens ont de la difficulté à se faire rembourser. Il y a le même problème à Canada Vie. En effet, une employée au sein de mon bureau a fait des démarches pendant trois mois avant de se faire rembourser.
On nous dit que tout va très bien à Canada Vie et que cette compagnie pense même réduire ses effectifs parce qu'elle n'a plus beaucoup de demandes.
Qu'est-ce qui explique cette divergence entre les messages que je reçois et la réponse que Canada Vie vous donne?
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Je vous remercie, monsieur le président, et j'aimerais remercier la ministre et son équipe d'être là aujourd'hui.
J'aimerais aussi remercier tout spécialement nos remarquables interprètes, qui semblent être en mesure d'interpréter nos propos quoi qu'il arrive. Je vous remercie énormément de votre travail et de vos efforts.
J'aurais une première question à poser à la ministre, par l'entremise du président, au sujet des projets du gouvernement de diminuer les dépenses en réduisant les services publics. J'aimerais savoir si vous avez observé un ralentissement dans certains ministères. J'ai l'impression que le seul but est d'épargner de l'argent.
J'ai cru comprendre que la plupart des ministères sont passablement occupés, et je crois que la population en général s'inquiète du fait que certains ministères pourraient se retrouver en sous-effectif. Quand le gouvernement a‑t‑il l'intention d'abolir des postes et dans quelle mesure allez-vous consulter les ministères pour prendre les décisions?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie, madame la ministre, ainsi que votre équipe de fonctionnaires d'être parmi nous aujourd'hui.
Je souhaite rebondir sur les questions posées par mes collègues au sujet de la fonction publique, et féliciter au passage les fonctionnaires extraordinaires qui travaillent au Nouveau-Brunswick.
Nous avons beaucoup de discussions sur la question de savoir si les préoccupations régionales peuvent être prises en considération. Bien sûr, je pense à Fredericton, notre capitale, de même qu'à Caraquet et à Charlo.
Savez-vous s'il y a des discussions sur la prise en compte des collectivités rurales et sur les répercussions qu'elles pourraient subir à la suite des compressions dans la fonction publique?
Le Programme des services de santé non assurés est une autre question qui me tient à cœur. Lorsque je me suis présentée aux élections pour la première fois, les gens me parlaient de divers enjeux très importants pour eux, mais mon beau-père m'a expressément demandé d'apporter des correctifs au programme des services de santé non assurés.
Tous ceux qui y ont eu recours savent que c'est un programme très lourd, dans lequel il est souvent incroyablement difficile de s'y retrouver. J'ai été très heureuse d'apprendre que Services aux Autochtones demande 562,5 millions de dollars pour le Programme des services de santé non assurés. Ses dépenses de fonctionnement s'élèvent à 505,7 millions de dollars, en plus des 56,8 millions de dollars en subventions et contributions.
Savez-vous si ce financement permettra de combler certaines lacunes en matière de prestations ou de simplifier la prestation des services, comme le préconise l'examen conjoint du Programme?
:
C'est excellent. Merci beaucoup.
Je souligne également que bon nombre des préoccupations ont été mises en lumière dans les discussions sur le Régime canadien de soins dentaires. C'est très positif, mais cela a également exposé des problèmes liés au Programme des services de santé non assurés. Je suis très heureuse de voir s'améliorer les services offerts aux Autochtones.
Vous avez également évoqué un élément essentiel: le principe de Jordan, qui est très important pour les membres de la communauté que je représente. Services aux Autochtones Canada demande également 955,2 millions de dollars pour réformer le Programme des services à l'enfance et à la famille des Premières Nations. Ce programme bonifie les services pour la prise en charge des enfants dans leur collectivité, dans le respect de la compétence des collectivités. Services aux Autochtones Canada demande également 725 millions de dollars pour continuer d'appliquer le principe de Jordan.
Comment envisage‑t‑on la refonte du Programme des services à l'enfance et à la famille des Premières Nations, et quel est l'échéancier prévu pour ces travaux?
:
Merci, monsieur le président.
Madame Anand, je vais revenir à la réponse que vous avez donnée tout à l'heure concernant les rapports sur les résultats ministériels et les Comptes publics du Canada.
Vous dites que ces documents seront déposés d'ici la fin de l'année. Je suppose que c'est d'ici le 31 décembre, c'est-à-dire neuf mois après la fin de l'année financière. Si je ne me trompe pas, les Comptes publics du Canada et les rapports sur les résultats ministériels ne sont déposés que lorsque la Chambre siège pendant au moins 15 jours. Or, le 31 décembre, nous ne siégeons pas.
Dois-je comprendre que nous allons recevoir les rapports sur les résultats ministériels et les Comptes publics du Canada vers le mois de janvier, voire février, presque un an après la clôture de la dernière année financière?
Le gouvernement est-il ouvert à l'idée de modifier cet échéancier pour que les parlementaires de tous les partis puissent faire leur travail de vérification?
:
Merci, monsieur le président, et merci beaucoup, madame la ministre, de vous joindre à nouveau à nous et de témoigner devant le Comité.
J'aimerais commencer par parler du logement. Il s'agit évidemment d'un enjeu important dans les collectivités, notamment dans la mienne, et en fait dans tout le Canada. Nous voyons des signes que les programmes que nous avons mis en place fonctionnent. Notre collectivité, dans la ville de Tecumseh, a bénéficié du Fonds pour accélérer la construction de logements. Il y a le Programme de prêts pour la construction d'appartements, et nous réduisons la TPS sur les logements locatifs.
À Windsor, par exemple, des logements pour étudiants sont en cours de construction à l'Université de Windsor. Il s'agit de 400 unités. Il y a, par exemple, le projet Gateway, qui est réalisé en partenariat avec un investisseur privé. Ce projet est mené par un promoteur privé et créera 99 logements, dont environ 30 sont abordables, dans la ville de Tecumseh. C'est un bâtiment magnifique. Le projet Meadowbrook est le premier projet de logements sociaux construit à Windsor‑Essex depuis 30 ans. Il compte environ 145 logements abordables.
Nous voyons des signes que l'on construit des logements, ce qui est totalement différent de ce qu'ont fait les conservateurs lorsqu'ils étaient au pouvoir. Ils n'ont rien construit du tout. Ils parlent même de supprimer le Fonds pour accélérer la construction de logements et d'autres programmes de ce type. Leur chef va même jusqu'à interdire aux députés conservateurs de parler du Fonds pour accélérer la construction de logements. C'est pourtant le problème le plus important auquel sont confrontés les jeunes de ma collectivité et de tout le Canada.
Madame la ministre, quels sont les éléments du budget supplémentaire des dépenses qui s'attaquent directement au problème du logement?
:
Merci beaucoup pour cette réponse, madame la ministre.
J'aimerais maintenant parler de l'Ukraine. Vous vous souviendrez peut-être que lorsque vous étiez à Windsor, il y a quelques mois, nous avons eu l'occasion de rencontrer la communauté ukrainienne de Windsor‑Essex au centre polonais. Plus de 12 000 Ukrainiens vivent à Windsor‑Essex dans ma collectivité. Il s'agit d'une communauté importante. Elle suit évidemment de très près la situation en Ukraine. Les Ukrainiens voient les fonds que nous investissons dans le soutien militaire, financier et humanitaire. Nous sommes solidaires de nos amis ukrainiens ici au Canada et, bien entendu, en Ukraine et à l'étranger.
Pas plus tard que la semaine dernière, j'ai également rencontré le président du Parlement ukrainien, Ruslan Stefanchuk. Nous avons parlé de l'importance de continuer d'investir dans l'offre d'un soutien à l'Ukraine et de faire preuve de solidarité.
Pouvez-vous nous parler de certains des investissements prévus dans ce budget qui visent à soutenir l'Ukraine et les Forces armées canadiennes?
:
Bonjour. Nous sommes de retour.
Avant de commencer, chers collègues, à la fin de la séance, nous devrons adopter un budget pour l'une de nos réunions. Il a été distribué. Nous devrons ensuite procéder à un vote très rapide sur les prévisions budgétaires. J'espère que nous pourrons nous mettre d'accord pour les regrouper en un seul bloc et les adopter aujourd'hui.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à M. Giroux, un grand ami et un membre honoraire du Comité des opérations gouvernementales, ainsi qu'à ses collègues, M. Creighton et Mme Giswold.
Bon retour parmi nous.
Avez-vous des observations liminaires à formuler, monsieur? Allez‑y.
Bonjour, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité.
Je vous remercie sincèrement de nous avoir invités à comparaître devant vous, aujourd'hui.
Nous sommes heureux d'être parmi vous pour discuter de notre rapport sur le Budget supplémentaire des dépenses (B) 2024‑2025, publié le 20 novembre 2024.
Je suis accompagné aujourd'hui des deux analystes principaux ayant travaillé sur le rapport, soit M. Mark Creighton et Mme Jill Giswold.
Le Budget supplémentaire des dépenses (B) 2024-2025 présente des autorisations budgétaires supplémentaires de 24,8 milliards de dollars. Les autorisations votées, que le Parlement doit approuver, se chiffrent à 21,6 milliards de dollars.
Les autorisations législatives, pour lesquelles le gouvernement a déjà obtenu l'approbation du Parlement, devraient augmenter de 3,2 milliards de dollars au total.
L'augmentation prévue des autorisations législatives est attribuable en grande partie à la Remise canadienne sur le carbone pour les petites entreprises, soit 2,6 milliards de dollars, et à la Remise canadienne sur le carbone pour les particuliers, soit 307 millions de dollars.
Environ le quart des autorisations budgétaires proposées, soit environ 6,4 milliards de dollars, sont liées à 143 mesures du budget de 2024. Afin d'appuyer les parlementaires dans leur examen de la mise en œuvre du budget de 2024, nous avons mis à jour nos tableaux de suivi, qui énumère toutes les initiatives budgétaires et les dépenses prévues connexes au cours de l'exercice 2024‑2025, le montant des dépenses prévues ainsi que les autorisations de financement législatives correspondantes.
[Traduction]
Près du quart des dépenses proposées, soit 5,9 milliards de dollars, relèvent du portefeuille des Autochtones et sont essentiellement liées aux programmes et aux revendications autochtones. Une partie substantielle des dépenses prévues dans le budget supplémentaire des dépenses concerne l'approvisionnement et le soutien militaires, y compris le soutien à l'Ukraine. Les dépenses prévues pour le personnel représentent environ 2,9 milliards de dollars des autorisations proposées, dont plus de la moitié, soit 1,6 milliard de dollars, iront au Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada pour les rajustements salariaux négociés et les régimes et programmes d'assurance de la fonction publique.
Le budget supplémentaire des dépenses (B) suit souvent le dépôt des Comptes publics, mais les Comptes publics de l'exercice précédent, soit 2023‑2024, n'ont pas encore été publiés. Lorsque la publication des Comptes publics est retardée, les parlementaires disposent de moins de temps pour réaliser l'examen financier ex post et obtenir de meilleurs renseignements pour évaluer les prévisions et documents budgétaires du gouvernement, dont ce budget supplémentaire des dépenses.
Les parlementaires ont environ trois semaines à compter du dépôt, ou une semaine à compter d'aujourd'hui, pour approuver la demande financière du gouvernement. Si d'ici là le Parlement n'a pas approuvé le budget supplémentaire des dépenses (B), les ministères devront financer leurs activités à même leurs propres fonds.
M. Creighton, Mme Giswold et moi‑même nous ferons un plaisir de répondre à toute question que vous pourriez avoir au sujet de notre analyse du budget des dépenses ou d'autres documents du directeur parlementaire du budget.
Merci.
:
Selon moi, cett situation vous met dans une position collective très inconfortable et très difficile. Le gouvernement vous demande d'approuver du financement pour presque la totalité de l'année, alors que nous ne savons pas encore ce qui s'est passé l'année dernière.
Nous en avons une idée, mais nous n'avons pas les chiffres définitifs sur le déficit de l'exercice 2023‑2024, qui s'est terminé le 31 mars. Nous sommes en décembre, et nous ne le savons toujours pas. Nous n'avons pas d'indicateurs de rendement quant aux ministères et aux organismes.
Cependant, ces organismes vous demandent collectivement des milliards de dollars ou des dizaines de milliards de dollars. Selon moi, ce n'est pas vraiment de cette façon qu'il faut assurer une saine gestion des fonds publics.
Des moyens assez simples peuvent permettre de résoudre cette situation. Il s'agit de forcer le gouvernement, par voie législative, à déposer les Comptes publics du Canada au plus tard le 30 septembre. Le gouvernement est tout à fait en mesure de le faire. Les gouvernements provinciaux qui ont moins de ressources sont capables de le faire, et d'autres instances sont capables d'accomplir cette tâche année après année. Il suffit d'avoir la volonté d'enlever cette discrétion au gouvernement, laquelle lui permet de déposer les Comptes publics du Canada lorsque cela lui convient.
:
Merci, monsieur le président.
C'est très agréable de vous retrouver avec votre formidable équipe.
J'ai regardé le rapport et j'ai vu que vous avez souligné le montant considérable qui est affecté dans le budget supplémentaire aux dépenses en matière d'approvisionnement et de soutien militaires. Vous avez en outre parlé de quelques avions et de la construction de navires de soutien interarmées.
Ce qui m'intrigue, c'est que la vérificatrice générale a publié son rapport en début de semaine et qu'elle a parlé de la responsabilité des entrepreneurs militaires de suivre la politique des retombées industrielles et technologiques. Elle a expliqué qu'elle constatait que ces derniers n'étaient pas toujours en mesure de prouver qu'ils avaient mis en œuvre cette politique, qui stipule qu'un montant égal à la valeur du contrat doit être investi dans l'économie canadienne. Je pense qu'elle a constaté que, pour 10 des 60 marchés de plus de 100 millions de dollars, la politique n'a pas été appliquée ou n'a été appliquée que partiellement.
Dans le cadre de vos travaux, vous attardez-vous à ces questions? Dans l'affirmative, pouvez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet?
:
Oui, c'est une question que nous avons examinée il y a quelques années. Nous avons examiné comment les entreprises du secteur privé ou celles qui obtiennent des contrats pour l'approvisionnement militaire et les dépenses militaires en général remplissaient leurs obligations concernant les avantages pour le pays.
Nous avons constaté quelque chose d'assez étrange. Par exemple, si ces entreprises investissent dans la recherche et le développement, elles obtiennent de multiples crédits. Au lieu d'avoir un crédit pour un dollar de dépenses, elles réussissent parfois à en obtenir jusqu'à neuf.
On pourrait penser qu'une entreprise du secteur privé qui investit au Canada dans la recherche et le développement essaierait de minimiser ses propres dépenses et d'investir dans la recherche et le développement pour en avoir le plus possible pour son argent, mais très peu d'entre elles le font. Au lieu de cela, elles optent pour le « un pour un » et, pour remplir leurs obligations, elles investissent ou dépensent dans des marchés publics normaux qui ne sont pas structurellement profitables pour l'économie canadienne. Cela laisse entendre que le programme des retombées industrielles et technologiques, ou RIT, comme nous l'appelons, ne fournit pas au pays les avantages que l'on attendait sur le plan de la recherche et du développement.
Lorsque les entreprises obtiennent des contrats, dans l'ensemble, elles répondent aux exigences, mais elles le font pour des produits qui ne sont pas aussi avantageux qu'ils pourraient l'être.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur Giroux, c'est toujours un plaisir de vous voir.
Récemment, le « food professor » a souligné dans un rapport comment la taxe sur le carbone augmente le prix global des aliments en faisant grimper les coûts tout au long de la chaîne d'approvisionnement. En effet, comme nous le savons, il y a un effet cumulatif. Lorsqu'une taxe sur le carbone frappe l'agriculteur, elle frappe aussi le transporteur ou le camionneur, puis le détaillant qui vend les produits. En fin de compte, cette taxe est répercutée sur les Canadiens qui, aujourd'hui plus que jamais, ont du mal à se nourrir en raison de l'augmentation du coût des denrées alimentaires.
Monsieur Giroux, seriez-vous d'accord pour dire que la taxe sur le carbone a fait augmenter le prix des aliments pour les Canadiens?
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais aborder la question des ressources que nous avons vues sous la rubrique d'Affaires autochtones et du Nord. Je sais qu'il y a toujours un déficit assez important en ce qui concerne l'aide aux Autochtones, et que cette aide n'est pas toujours versée comme elle a été annoncée. Je me demande si vous pourriez nous parler des manques de financement que vous avez observés dans le passé, et si vous estimez que ce budget permettra à ce ministère de commencer à résoudre ces problèmes.
Je sais que le ministère s'est engagé à procéder à la réforme du programme des Services à l'enfance et à la famille des Premières Nations. Ce manque de financement est très important depuis longtemps, et même si des projets de loi ont été présentés à cet égard, nous savons que ce manque de fonds continue de poser des problèmes. Pourriez-vous nous en parler un peu?
Je précise encore une fois que le financement est annoncé, mais est‑ce qu'il est réellement distribué dans la mesure où le gouvernement l'annonce?
:
Oui. En l'absence de comptes publics, nous ne savons pas — et vous et le public ne savez pas — quel était le déficit pour l'exercice qui s'est terminé le 31 mars.
Cependant, en tant que parlementaires, on vous demande d'approuver des centaines de milliards de dollars de dépenses que divers ministères et organismes engageront, sans savoir comment chacun d'entre eux a dépensé l'argent que vous aviez collectivement approuvé pour eux l'année précédente. Vous ne savez pas ce qu'ils ont fait l'année dernière, mais on vous demande de croire que le gouvernement fera un aussi bon travail que l'année dernière, même si nous ne savons pas ce qu'ils ont fait cette année — mais veuillez, s'il vous plaît, approuver des centaines de milliards de dollars de dépenses —, et si nous ignorons quel était le déficit de l'année d'avant, cela complique un peu la planification de l'année prochaine.
Sans savoir ce qui s'est passé dans un passé récent, comment pouvons-nous prévoir l'avenir rapproché?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie également M. Giroux et son équipe de comparaître de nouveau devant nous, les membres du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires.
J'aimerais revenir sur la question que mon collègue ici présent a posée.
Si nous pouvions nous limiter à quelques moyens très précis d'améliorer la façon dont les parlementaires peuvent examiner les budgets des dépenses ou, éventuellement, ajouter des informations, quels seraient, selon vous, ces moyens faisables, et comment pourraient-ils se présenter?
:
Il y a plusieurs moyens d'y parvenir.
Je pense que la première chose à faire est de présenter les comptes publics à un stade plus précoce du processus, ce qui est faisable, car en général, la vérificatrice générale et le gouvernement sont en mesure de mettre au point les comptes en septembre. Il est possible de fixer la date de dépôt des comptes publics au plus tard le 30 septembre. En outre, en supprimant l'obligation de déposer les comptes uniquement lorsque le Parlement siège, on accorderait au gouvernement une plus grande marge de manœuvre qui lui permettrait de les déposer quand il est prêt. Ce dépôt pourrait avoir lieu, par exemple, après des élections, quand le Parlement ne siège pas encore. La nécessité d'attendre que le Parlement soit de retour retarderait en soi le dépôt des comptes publics, même s'ils sont prêts.
Un autre moyen consisterait à établir les budgets plus tôt au cours du cycle budgétaire, de manière à ce que davantage d'éléments du budget se retrouvent dans le Budget principal des dépenses et que vous ayez collectivement une vision plus claire des demandes de financement qui sont sensées, comparativement à ce qui figure actuellement dans le budget principal des dépenses, quand les budgets sont établis en mars ou en avril.
Il s'agit là de deux moyens relativement simples d'améliorer votre travail, qui est déjà assez difficile, ou de le rendre légèrement moins difficile, mais le revers de la médaille, c'est que cela supprimerait une partie de la marge de manœuvre dont jouit le gouvernement en ce qui concerne le dépôt des budgets et des comptes publics.
Nous allons vous laisser partir, mais je suis sûr que les députés aimeraient discuter avec vous après la réunion si vous voulez rester quelques secondes.
Nous allons procéder à quelques votes rapides. Tout d'abord, puis‑je avoir le consentement unanime pour le budget de cette réunion? C'est un montant de 1 750 $.
Des députés: D'accord.
Le président: Merci.
Le Président a annoncé hier que le dernier jour désigné pour la période des 5, 6, 9 et 10 décembre sera aujourd'hui. Cela signifie que notre réunion d'aujourd'hui est la première et la seule que nous pouvons tenir sur le budget supplémentaire des dépenses (B) avant de le renvoyer à la Chambre. Nous allons donc passer au vote.
J'aimerais maintenant commencer par obtenir le consentement unanime pour regrouper tous les crédits en un seul bloc.
Des députés: D'accord.
Le président: C'est merveilleux. Les crédits du budget supplémentaire des dépenses (B) sont-ils adoptés?
MINISTÈRE DES TRAVAUX PUBLICS ET DES SERVICES GOUVERNEMENTAUX
ç
Crédit 1b—Dépenses de fonctionnement..........221 278 895 $
ç
Crédit 5b—Dépenses en capital..........619 865 441 $
(Les crédits 1b et 5b sont adoptés avec dissidence.)
COMMISSION DE LA CAPITALE NATIONALE
ç
Crédit 1b—Paiements à la Commission pour les dépenses de fonctionnement..........7 293 000 $
ç
Crédit 5b—Paiements à la Commission pour les dépenses en capital..........35 152 000 $
(Les crédits 1b et 5b sont adoptés avec dissidence.)
COMMISSARIAT À L'INTÉGRITÉ DU SECTEUR PUBLIC
ç
Crédit 1b—Dépenses de programme..........308 929 $
(Le crédit 1b est adopté avec dissidence.)
ç
Crédit 1b—Dépenses de programme..........9 119 936 $
(Le crédit 1b est adopté avec dissidence.)
COMMISSION DE LA FONCTION PUBLIQUE
ç
Crédit 1b—Dépenses de programme..........1 664 904 $
(Le crédit 1b est adopté avec dissidence.)
ç
Crédit 1b—Dépenses de fonctionnement..........52 596 936 $
(Le crédit 1b est adopté avec dissidence.)
SECRÉTARIAT DU CONSEIL DU TRÉSOR
ç
Crédit 1b—Dépenses de programme..........38 114 094 $
ç
Crédit 10b—Initiatives pangouvernementales..........2 000 000 $
ç
Crédit 15b—Rajustements à la rémunération..........970 804 972 $
ç
Crédit 20b—Assurances de la fonction publique..........643 626 442 $
(Les crédits 1b, 10b, 15b et 20b sont adoptés avec dissidence.)
Le président: Puis‑je faire rapport des crédits du budget supplémentaire des dépenses (B) à la Chambre?
Des députés: D'accord, avec dissidence.
Le président: C'est parfait.
Merci beaucoup.
Monsieur Giroux, madame Giswold et monsieur Creighton, merci beaucoup.
La séance est levée.