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Bonjour à tous. Je déclare la séance ouverte en cette belle journée à Ottawa.
Bienvenue à la 117 e réunion du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires de la Chambre des communes. Conformément à l'article 108(3)c) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le lundi 5 février, le Comité se réunit pour examiner les questions liées au service postal dans les collectivités rurales et éloignées du Canada.
Je vous rappelle, comme toujours, de ne pas placer vos écouteurs près des microphones, car cela peut causer de la rétroaction acoustique et des blessures potentielles à nos précieux interprètes.
Nous recevons aujourd'hui trois témoins de deux groupes. Ils représentent l'Association canadienne des maîtres de poste et adjoints et le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes. Je crois comprendre que les deux organisations feront chacune une déclaration de cinq minutes.
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Distingués membres du Comité, bonjour.
Tout d'abord, j'aimerais souligner que nous nous réunissons aujourd'hui sur le territoire traditionnel et non cédé de la nation algonquine anishinabe.
Au nom des plus de 55 000 membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, ou STTP, je veux remercier le Comité pour son invitation et pour cette occasion de vous faire part de la vision et des valeurs du STTP. Nous représentons des travailleurs dans chaque région du pays, y compris de nombreuses régions rurales et éloignées.
Aujourd'hui, je me présente devant vous pour faire la lumière sur un aspect souvent négligé de l'infrastructure publique du Canada: le service postal et son rôle essentiel dans nos collectivités rurales et éloignées.
Nous associons souvent le service postal à la livraison de lettres, mais son importance va bien au‑delà. Dans les régions rurales et éloignées où il n'y a parfois pas d'infrastructure traditionnelle, le service postal joue un rôle inestimable en reliant les collectivités, en favorisant l'équité et l'inclusion ainsi qu'en stimulant les économies locales.
D'abord et avant tout, nous devons reconnaître que le Canada est un vaste pays à la géographie diversifiée qui comprend d'immenses zones rurales ainsi que des régions éloignées et isolées. Dans ces régions, l'accès aux biens et aux services que nous tenons pour acquis dans les zones urbaines peut s'avérer difficile. Cependant, grâce à un réseau rural sans pareil du point de vue de sa taille, le service postal comble l'écart en procurant une livraison stable du courrier, assurant ainsi aux habitants des régions rurales un moyen de communication et un accès aux biens et services peu importe où ils vivent. En livrant des médicaments, des fournitures médicales, des achats effectués en ligne, la correspondance gouvernementale et des denrées alimentaires, le service postal permet aux gens qui vivent dans les collectivités rurales et éloignées d'avoir un accès équitable aux ressources dont ils ont besoin pour prospérer.
À une époque où les communications numériques gagnent en importance, le bureau de poste rural reste plus pertinent que jamais, tant sur le plan économique que social.
Au cours des dernières années, le volume de colis a augmenté plus rapidement dans les régions rurales du Canada que dans les régions urbaines.
Compte tenu de la faible densité de population et des coûts de livraison élevés, une grande partie des régions rurales du Canada sont mal desservies par les concurrents de Postes Canada dans le secteur privé. En fait, ses concurrents s'adressent à Postes Canada pour assurer la dernière partie de la livraison dans les régions rurales. De toute évidence, si le service postal rural disparaissait, le secteur privé ne comblerait pas le vide.
La perte des services postaux dans les collectivités rurales et éloignées signifie la perte de moteurs essentiels du développement économique local. Le service postal emploie plus de 10 000 Canadiens des régions rurales et leur procure des emplois syndiqués et bien rémunérés qui se font maintenant trop rares. Lorsqu'on appuie le service postal rural, on se retrouve avec des emplois bien rémunérés qui aident les travailleurs des postes, leurs familles, les collectivités et les entreprises locales.
Le bureau de poste rural est un centre communautaire. Ce n'est pas seulement un endroit où les gens prennent leur courrier. C'est aussi un endroit où ils se rassemblent pour parler à leurs voisins et prendre connaissance des nouvelles et des événements locaux. Le bureau de poste rural est un endroit pour échanger des connaissances et renforcer la collectivité. Dans de nombreuses régions du pays, personne ne connaît mieux sa collectivité que les travailleurs des postes.
Nous vivons à l'ère de l'Internet, mais dans beaucoup trop de régions rurales et éloignées du Canada, la connexion Internet demeure fragmentaire, quand elle n'est pas inexistante. Grâce à son vaste réseau de bureaux, le service postal rural pourrait jouer un rôle encore plus important pour établir des liens entre les collectivités et aider les gens à rester informés. Les bureaux de poste pourraient être utilisés pour améliorer l'accès à l'Internet où le service n'est actuellement pas offert.
Dans beaucoup de collectivités, le bureau de poste est le seul visage du gouvernement fédéral. Il renforce le sentiment d'appartenance à une communauté plus vaste, le sentiment d'identité que partagent les Canadiens. Quand un bureau de poste ferme ses portes, la collectivité peut perdre son seul lien physique avec son gouvernement.
En tant que travailleurs des postes, nous sommes fiers d'offrir un service public à tous les citoyens, mais nous savons que le service postal rural peut permettre d'en faire encore plus. Avec une présence dans toutes les collectivités, les bureaux de poste pourraient servir à offrir un accès aux services gouvernementaux et aux services bancaires. Nous pourrions rétablir le programme alimentaire du Nord pour promouvoir la réconciliation avec les peuples autochtones. Grâce aux sondages d'opinion du gouvernement, nous savons que l'élargissement du service est une idée populaire.
Pour toutes ces raisons et d'autres encore, le STTP maintient depuis de nombreuses années qu'il faut renforcer le moratoire sur la fermeture des bureaux de poste ruraux. Des centaines de bureaux de poste ont fermé leurs portes depuis le moratoire de 1994.
En conclusion, le service postal n'est pas seulement une opération logistique; c'est une pierre angulaire de la résilience et de la participation des collectivités. Sa présence dans les régions rurales et éloignées du Canada fait en sorte que personne n'est laissé pour compte, peu importe l'endroit où l'on vit.
Alors que nous composons avec une conjoncture en constante évolution, n'oublions pas le rôle unique que le service postal joue en favorisant les relations, en soutenant le développement économique ainsi qu'en défendant l'équité et l'inclusion dans notre société.
Merci beaucoup.
Je tiens à remercier le Comité de nous donner l'occasion de parler d'un sujet qui est important pour moi individuellement, important pour l'Association canadienne des maîtres de poste et adjoints, que j'appellerai l'Association dans ces observations, et important pour toutes les personnes qui vivent dans les régions rurales du Canada.
L'Association représente plus de 8 500 employés de Postes Canada. Je peux affirmer avec fierté que nous représentons uniquement les employés qui travaillent dans les bureaux ruraux de la société. Nos membres travaillent dans près de 3 000 bureaux de poste. Ces bureaux vont des petites installations à la maison, dans les magasins généraux et dans les immeubles municipaux aux plus grandes installations dans les grandes villes.
De nombreux bureaux de poste se trouvent dans des collectivités extrêmement éloignées, y compris dans des endroits qui sont seulement accessibles par avion et par bateau. Un nombre important de nos membres fournissent les locaux du bureau de poste, en grande partie à leurs propres frais, et reçoivent une petite indemnité de location.
L'Association a été créée un peu plus de trois décennies après la Confédération, en 1902. À cette époque, les bureaux de poste ruraux étaient à la fois le centre et l'élément vital des collectivités rurales. Cette description demeure toujours vraie aujourd'hui. Une grande partie des Canadiens qui vivent en milieu urbain tiennent pour acquis les services postaux et les autres services de livraison. Dans les régions rurales du Canada, les options pour envoyer et recevoir les produits de première nécessité sont beaucoup plus limitées.
Cela n'a jamais été aussi évident que pendant la pandémie de COVID. Pendant cette période très difficile, la capacité d'approvisionnement en nourriture, en médicaments et en d'autres produits essentiels dans des milliers de collectivités dépendait entièrement des bureaux ruraux de Postes Canada. Les travailleurs se rendaient dans les bureaux de poste de l'Association, jour après jour, semaine après semaine, en sachant qu'ils mettaient leur santé, et peut-être leur vie, en danger.
Ils le faisaient parce que le gouvernement, leur employeur et leurs communautés estimaient qu'ils fournissaient un service essentiel. Il a peut-être fallu une pandémie pour que certains Canadiens comprennent l'importance des bureaux de poste, mais la plupart des gens à l'extérieur des grandes villes connaissaient déjà le rôle fondamental des services postaux.
Dans les collectivités éloignées, les bureaux de poste permettent aux entreprises d'avoir accès au monde entier. Ils permettent aux entreprises locales de se développer. Ils empêchent la migration hors des petites communautés en offrant aux habitants des régions rurales du Canada un accès aux services et aux biens. Même à l'ère d'Internet, ils permettent aux gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux de communiquer avec les habitants de ces collectivités rurales.
Dans les régions rurales du Canada, Postes Canada a la capacité d'aider les collectivités à se développer. Nous avons lancé des initiatives pour offrir davantage de services, et des services plus diversifiés. Cela comprend l'utilisation de ces bureaux comme centres de services financiers. Les services bancaires postaux étaient offerts par nos bureaux de poste pendant une grande partie du siècle dernier. Certaines banques se sont installées et ont récemment décidé qu'elles ne souhaitaient pas investir dans ces services ou ces collectivités. Postes Canada a recommencé à les offrir à petite échelle. Nous pensons qu'il est possible d'en faire beaucoup plus.
Les bureaux de poste permettent également d'affirmer notre engagement à veiller les uns sur les autres en tant que citoyens et citoyennes du Canada. De Old Pellican à Terre-Neuve à Bella Coola en Colombie britannique, de Kugluktuk au Nunavut à Bromont au Québec, le drapeau canadien à chaque bureau de poste indique que le Canada respecte tout le monde et offre ses services partout.
Nous devrions également nous rappeler l'engagement du Canada envers les communautés autochtones, dont beaucoup, sinon la plupart se trouvent dans des collectivités rurales et éloignées du pays. La nécessité d'assurer l'accès à la gamme complète de services postaux et d'installations postales dans ces collectivités fait partie de l'obligation fondamentale du Canada. Postes Canada reconnaît cette obligation dans le cadre de son engagement à mettre en œuvre une stratégie de réconciliation avec les communautés autochtones et du Nord.
J'ai travaillé dans des bureaux de poste de l'Association en Alberta avant d'assumer mes responsabilités actuelles. Là‑bas et dans tous les autres bureaux de l'Association que j'ai visités, j'ai pu constater personnellement le dévouement de nos membres dans les régions rurales du Canada. Ils sont dévoués parce qu'ils comprennent l'importance du travail qu'ils font pour leurs voisins, pour leurs familles ainsi que pour les agriculteurs et les propriétaires de petites entreprises. Auprès de ces personnes et d'autres membres de ces collectivités, ils font leur travail pour tous les Canadiens.
Depuis des décennies, l'Association résiste aux efforts de Postes Canada visant à réduire les services dans les régions rurales du Canada. Dans les années 1990, nous avons travaillé avec d'autres organisations pour aider les gens à comprendre quels seraient les enjeux si les Canadiens des régions rurales étaient privés de leurs services de base. Le gouvernement fédéral nous a promis qu'il y aurait un moratoire sur les fermetures de bureaux. Malgré le moratoire, Postes Canada a fermé des centaines de bureaux au cours des quinze dernières années.
Nous risquons de revenir à ces temps difficiles. Nos membres ont vu leurs heures de travail réduites au strict minimum nécessaire pour accomplir leur travail, ou à un niveau inférieur.
En l’absence d’une volonté de soutenir les régions rurales du Canada, nous craignons que les fermetures de bureaux et les réductions de services ne soient à nouveau sur la table. Nous sommes convaincus que le Comité comprend l'importance de maintenir les services postaux pour tous les Canadiens. L'Association exhorte le gouvernement et chacun des partis fédéraux à garantir que les Canadiens des régions rurales pourront continuer à vivre en sécurité et dans la dignité et à recevoir les services postaux qui leur permettront de continuer à participer pleinement à la société canadienne.
Ces questions me passionnent parce que je comprends la nécessité des bureaux de poste ruraux et des services qu'ils offrent, ainsi que l'importance de ces services dans la vie quotidienne de centaines de milliers de Canadiens.
Merci.
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Je peux donner le point de vue de l'Association.
Nous sommes en train de mener un sondage. Nous l'avons transmis à plus de 300 maîtres de poste dans les bureaux de la catégorie des groupes. Nous n'avons pas encore reçu toutes les réponses, mais il semble y avoir un manque à gagner mensuel d'environ 32 000 $, que les maîtres de poste doivent payer eux-mêmes pour éviter la fermeture des bureaux.
Une fois de plus, c'est une chose pour laquelle des maîtres de poste dans les bureaux de la catégorie des groupes se sont adressés à notre bureau national. Ils veulent une augmentation de la somme remise, et nous avons transmis la demande à Postes Canada. Nous le faisons en leur nom et en présentant l'ensemble des dépenses et des revenus.
Comme je l'ai dit plus tôt, la société ne semble pas très disposée à accepter cette demande. Certaines demandes sont acceptées et d'autres sont refusées. Lorsque les membres peuvent nous fournir l'information, nous les écoutons et nous réclamons un changement.
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Nous savons que l'élargissement des services est très important à Postes Canada. Comme M. Jones l'a mentionné dans sa déclaration liminaire, Postes Canada a offert des services bancaires postaux jusqu'à la fin des années 1960, et nous savons que nous pouvons le faire à nouveau.
Pendant la COVID, de nombreuses banques ont quitté les régions peu peuplées et éloignées, et les services bancaires y sont limités. Les prêteurs sur salaire exploitent donc nos jeunes et les gens qui sont mal desservis.
Notre campagne d'élargissement des services s'intitule « Vers des collectivités durables ». On y parle de services bancaires postaux et de carrefours communautaires. Un a été ouvert à Membertou, dans la région de l'Atlantique, un au Québec et un dans les Prairies.
Les carrefours communautaires sont des endroits où l'on peut rencontrer ses voisins. On y parle aussi de véhicules électriques pour protéger l'environnement et d'un service de vigilance auprès des personnes âgées. Nous pouvons aller cogner à leur porte pour nous assurer que tout va bien et leur permettre de vivre dans la dignité dans leur propre maison.
Postes Canada doit écologiser et sans doute remplacer ses véhicules.
Pour nous, l'élargissement des services est une façon pour Postes Canada de s'assurer que personne dans les régions éloignées n'est laissé pour compte.
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Je vous remercie beaucoup.
J'ai des membres très actifs du STTP, le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, ici, dans la région de Fredericton. Je connais tout de ce programme incroyable et je l'appuie sans réserve. Je vous remercie beaucoup.
J'ai devant moi le « Rapport financier du troisième trimestre ». On peut y lire:
La demande en matière de colis du cybercommerce continue d'augmenter. De plus, la comparaison des tarifs exerce une pression sur les prix et les attentes sont à la hausse à l'égard du rendement du service, des délais de livraison et d'options de livraison flexibles, y compris la livraison la fin de semaine, le jour même et le jour suivant. Les commerces doivent faire face à la concurrence sur le plan de l'expérience globale de la clientèle.
Les entreprises concurrentes tirent parti de la main-d'œuvre contractuelle et de l'économie à la demande à faible coût pour offrir des solutions de livraison rentables tout en augmentant la rapidité de livraison.
Le STTP a déjà déclaré que « le logiciel de vente [de Postes Canada] offre en premier [aux clients] le service d'expédition supérieur (comme Xpresspost), puis les services réguliers. »
Madame Simpson, pourriez-vous nous expliquer les différents niveaux de service de livraison pour les colis et comment les écarts de coûts peuvent-ils avoir une incidence disproportionnée sur les Canadiens des régions rurales et éloignées?
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Postes Canada offre différents services.
Un colis envoyé par Xpresspost, selon la région où la personne habite, pourrait être livré le lendemain ou le surlendemain. Il y a aussi les services « accélérés », qui sont offerts aux petites entreprises. C'est un service très semblable au service Xpress. La livraison régulière des colis à domicile peut prendre de trois à quatre jours, selon l'endroit où la personne habite et, aussi, si elle se trouve en milieu rural ou en banlieue.
Je pense que pour beaucoup de gens, le coût de l'envoi d'un colis pourrait être un peu plus élevé s'ils utilisent seulement le service régulier et... Je pense que Postes Canada pourrait réduire les coûts si on pouvait livrer ensemble le courrier, les colis et les autres services. C'est une autre façon de faciliter la livraison des colis dans les régions éloignées.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Mesdames et messieurs, je vous remercie de votre présence.
Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes s'affaire à trouver de nouvelles façons d'assurer la viabilité financière de Postes Canada sans que cette société n'ait à fermer de bureaux de poste ni à supprimer d'emplois, tout en offrant de nouveaux services.
Vous avez mentionné plusieurs réalités des milieux éloignés. Ces réalités, je les ai connues dans ma jeunesse, jadis, ayant habité à Fermont à une époque où il n'y avait pas de routes. C'était quelque chose de recevoir tous nos colis par avion ou, parfois, par train. Quelles pistes de solution le Syndicat a-t-il apportées à la table jusqu'à maintenant pour s'assurer que les médicaments et les fournitures scolaires se rendent en milieu éloigné, voire isolé? Dans ces milieux, tout arrive par la poste.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être avec nous.
C'est un sujet qui préoccupe beaucoup les gens qui habitent dans les collectivités dans le Nord-Ouest de la Colombie-Britannique. M. Jones a parlé de Bella Coola qui se trouve, naturellement, dans la belle circonscription que je représente et qui dépend beaucoup des services postaux ruraux. Partout dans le Nord-Ouest de la Colombie-Britannique, ces petits bureaux de poste sont indispensables pour la population.
Je me trouve actuellement dans le village de Daajing Giids à Haida Gwaii, dans un bureau de poste rural. J'utilise leur salle de réunion ce matin pour participer à cette réunion.
Quand je pense aux services que fournissent les employés du STTP et les maîtres de poste ruraux et au maintien de ces services au fil du temps, j'ai été très choqué d'apprendre à notre dernière réunion que 600 bureaux de poste ont fermé leurs portes au Canada depuis l'entrée en vigueur du moratoire en 1994.
Je vais peut-être commencer par poser une question à M. Jones et lui demander s'il peut expliquer le mécanisme par lequel Postes Canada permet la fermeture de bureaux de poste en dépit du moratoire. Comment est‑ce permis? Quelles sont les étapes pour en arriver là? Dans le Canada rural, on constate que les bureaux de poste, les bureaux de Postes Canada, ont tendance à disparaître au profit de boîtes aux lettres au bord des routes.
Monsieur Jones, pourriez-vous nous parler un peu de cette érosion des services que nous constatons?
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Souvent, Postes Canada va communiquer avec la population dans le cadre de son programme de consultations. Lorsqu'elle s'adresse aux représentants de la collectivité, elle parle du service postal, mais omet de parler du maintien du niveau de service.
Je vais vous donner un exemple. Pouvoir entrer dans un bureau de poste local et bénéficier de tous les services et produits disponibles, ce n'est pas la même chose que de devoir parcourir 70 kilomètres pour aller chercher un colis, et peut-être aussi de devoir s'arrêter en route dans un magasin pour acheter des timbres. Ce n'est pas le même service.
Lors de ses activités de consultations, Postes Canada va parler du service postal, mais omettra de parler du maintien du niveau de service qui est offert depuis des années. Un avis est alors envoyé à l'Association. S'il s'agit d'une fermeture temporaire, Postes Canada devrait normalement prendre contact avec l'Association pour l'en informer.
Nous aimerions, bien sûr, être consultés. Comme l'a mentionné mon amie et collègue, l'expression « consultations sérieuses » est la clé, car bien souvent, lorsque nous apportons de l'information à l'appui à la réunion, personne ne nous écoute vraiment. Il est important que Postes Canada entende ce qu'on a à dire pour pouvoir maintenir le bureau de poste ouvert. Il se peut qu'elle doive chercher un autre local pour fonctionner à moindre coût. Si c'est le cas, et qu'il s'agit d'un local convenable, il faudra déménager ou envisager de modifier le bail. Il faudra peut-être aussi augmenter l'indemnité de location prévue à l'annexe « I » de notre convention collective.
Habituellement, Postes Canada consulte la collectivité. Toutefois, nous voulons nous assurer que la collectivité reçoit une information complète sur tous les niveaux de service au sein d'un bureau de poste. C'est un point sur lequel j'aimerais insister, car, encore une fois, quand on parle d'un service postal, cela ne veut pas dire qu'on parle de tous les niveaux de service.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président, et je remercie nos témoins d'être avec nous aujourd'hui.
Je veux revenir aux données sur l'emploi qui sont recueillies par Postes Canada, parce que je crois qu'elles ont une incidence importante sur votre rémunération.
En 2021, Postes Canada a modifié sa façon de présenter les données sur l'emploi en incluant les employés à temps plein, à temps partiel, temporaires, occasionnels et nommés pour une période déterminée, plutôt que seulement les employés à temps plein et à temps partiel.
Pensez-vous que cela diminue l'exactitude des données?
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Je peux parler au nom de mes membres. Ils n'ont pas bénéficié d'une telle augmentation. Nous sommes actuellement en négociation.
Postes Canada a ses modèles de rémunération pour les cadres supérieurs. Nous savons tous qu'ils ont tous reçu des primes pendant la pandémie. Je vous demanderais de parler à Postes Canada de son plan de rémunération pour la haute direction.
Pour ce qui est des travailleurs des postes, nous savons que beaucoup d'entre eux éprouvent des difficultés financières en raison des salaires de départ moins élevés qui ont été instaurés au cours des années passées. Nous devons nous débarrasser du système de rémunération à deux vitesses et du nombre d'heures requis pour qu'un travailleur devienne un travailleur à temps plein et reçoive les avantages sociaux qu'il mérite, au même titre que ses collègues.
De nombreux travailleurs qui sont oubliés sont de jeunes travailleurs, des travailleurs racisés, des femmes et des travailleurs autochtones — ceux qui font partie des groupes en quête d'équité.
Bien entendu, nous savons que nos travailleurs des postes livreront certains de ces chèques aux Canadiens. Les familles de l'Ontario recevront le premier paiement trimestriel, qui s'élèvera à environ 1 120 $. En Alberta, une famille de quatre personnes recevra 1 800 $ en paiements trimestriels.
C'est dommage, car à l'heure actuelle, les conservateurs au comité bloquent le complément rural, qui mettrait des centaines de dollars de plus dans les poches des familles rurales de ce pays.
Trois des quatre partis présents à cette table croient aux changements climatiques. Je sais que les membres du STTP y croient, car ils sont aux premières lignes dans la lutte contre ce phénomène. Ils en sont témoins quotidiennement. L'année dernière, en 2023, 17 millions d'hectares de forêts ont brulé au Canada, et nous avons senti, vu et goûté la fumée, même dans les communautés...
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Parmi les nombreux facteurs qui distribuent le courrier en hiver, avec les dégels et les gels, il y a un grand nombre de glissades, trébuchements et chutes, ainsi que d'autres problèmes de santé et de sécurité. Postes Canada demandait à ces travailleurs de taire ces blessures, de se débrouiller et de ne pas passer par les voies appropriées. Nous savons que si nous nous blessons aujourd'hui, cela peut causer une blessure à long terme plus tard, mais les travailleurs ont peur de signaler les blessures qu'ils ont subies.
En ce qui concerne la distribution du courrier durant la pandémie, et durant les journées où il y a de la fumée, nous devons fournir aux travailleurs un équipement de santé et de sécurité adéquat. S'il n'est pas sécuritaire de sortir, Postes Canada peut ne pas demander aux travailleurs de sortir pour distribuer le courrier ces jours‑là.
Vous avez également mentionné l'essence. De nombreux facteurs dans des régions rurales et suburbaines, dont la majorité sont des femmes, utilisent leur propre véhicule. Nous voulons que Postes Canada, par l'entremise de notre campagne « Vers des collectivités durables », fournisse des véhicules électriques ou hybrides pour aider à éliminer une partie du carbone dans l'environnement. La campagne permet à Postes Canada de transformer son parc de véhicules en y ajoutant davantage de véhicules électriques et d'installer des bornes de recharge électrique pour encourager les clients à se rendre à un comptoir postal de détail, à y brancher leur véhicule et à y faire leurs achats.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Madame Simpson, monsieur Jones, tous les cinq ans, Postes Canada doit réviser le Protocole du service postal canadien, ce qui aurait donc dû être fait en 2023. On nous dit que c'est en cours de préparation depuis un an, mais qu'il n'y aura pas de grands changements, parce que le Protocole fonctionne bien. Cependant, quand je regarde ce qui se passe sur le terrain, je ne peux pas croire qu'on pense qu'il fonctionne si bien que ça. Quand je pense aux idées que les syndicats apportent depuis au moins cinq ans sur l'amélioration et la diversification des services, je ne comprends pas comment on peut encore considérer qu'un protocole de 2009 qu'on ne fait que renouveler est encore adéquat.
Est-ce que les syndicats sont parties prenantes dans la vérification et l'analyse du Protocole du service postal canadien, ou est-ce qu'on vous informe une fois que c'est fait?
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Souvent, on nous informe une fois que c'est fait.
Je m'appuierai sur les chiffres du résumé exécutif de 2016 qui a été présenté. En ce qui concerne les services qui sont détenus et exploités en tant que services publics, 88 % des Canadiens et 83 % des entreprises des communautés rurales estiment que le courrier est très important et que le Canada aura toujours besoin d'un service postal.
Nous savons que la demande est là. Il s'agit d'essayer de l'intégrer dans ces communautés. Je parle au nom de l'ACMPA. Dans les régions rurales, il n'y a pas beaucoup de fournisseurs additionnels; ils sont parfois les seuls fournisseurs. Si c'est une communauté-dortoir près d'un centre urbain où les gens doivent se rendre, nous devrions peut-être examiner les heures d'ouverture du bureau de poste. Peut-être que le samedi, où les gens peuvent aller chercher leurs colis, serait plus pratique pour eux, ou peut-être que le bureau devrait être ouvert plus tard une journée dans la semaine ou que les heures devraient être prolongées.
Il y a des solutions. Il suffit que toutes les parties soient ouvertes à les entendre.
De toute évidence, il semble que ce nombre ait augmenté au cours des 17 dernières années pour atteindre le chiffre de 600.
Dans votre déclaration liminaire, madame Simpson, vous avez souligné le rôle essentiel que jouent les bureaux de poste dans les communautés rurales. Encore une fois, à la réunion où des représentants de Postes Canada ont fait un exposé, ils nous ont dit qu'ils ont élaboré une stratégie à long terme et un plan de transformation qui, d'après eux, n'est pas dicté par sa situation financière, qu'elle soit en déficit ou non.
Je me demande si vous pouvez nous dire si vous êtes au courant de cette stratégie à long terme et de ce plan de transformation et si votre association, monsieur Jones, ou le syndicat a été consulté à ce sujet ou a apporté une contribution quelconque.
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Dans nos conventions collectives, nous avons un langage de consultation. De plus, nous avons ce que nous appelons une annexe T, qui porte sur l'expansion des services, tels que les services financiers, à Postes Canada.
Comme mon collègue, M. Jones, vous l'a très clairement dit, la plupart du temps, les consultations commencent après qu'une idée a été concrétisée par Postes Canada. Nous avons besoin d'une véritable consultation au début du processus, car personne ne connaît mieux le flux de travail et le travail que nous faisons que les travailleurs des postes, les maîtres et maîtresses de poste et les assistants.
Nous estimons que le processus de consultation doit être réel, transparent et clair avec les syndicats dès le début, et non pas lorsque les idées ont déjà été formulées et que nous sommes « volontairement informés » de ce qui va se passer.
Nous avons des visions. Notre campagne « Vers des collectivités durables » a permis à Postes Canada de voir comment nous envisageons l'expansion des services et de ne laisser personne de côté. Par ailleurs, elle vise à garantir la viabilité financière de Postes Canada, car l'argent des contribuables ne sert pas à payer les salaires des travailleurs des postes.
Là encore, nous sommes des contribuables au sein des communautés.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de comparaître devant nous.
En 2003, Postes Canada a accepté de reconnaître les sous-traitants des routes rurales en tant qu'employés, représentés par le STTP. Ils sont connus sous le nom de facteurs ruraux et suburbains. En 2005, l'ACMPA a signé un protocole d'entente avec le STTP selon lequel une unité de négociation des facteurs ruraux et suburbains était appropriée. Le STTP a accepté de respecter les droits de négociation distincts de l'ACMPA.
Comme vous le savez, le moratoire visant le milieu rural ne renferme aucune définition du terme « rural ».
Pourriez-vous, s'il vous plaît, fournir les définitions respectives des facteurs ruraux et suburbains?
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Nous sommes d'avis qu'ils font exactement le même travail. Nous négocions actuellement pour essayer d'obtenir une seule convention collective parce que nous estimons que les deux unités de négociation font exactement le même travail.
Pour nous, la différence, c'est que même si les factrices et facteurs ruraux et suburbains sont des employés, Postes Canada les oblige à fournir leur propre véhicule et à payer leur essence. Nous avons réussi à éliminer cette exigence dans la convention collective urbaine il y a plusieurs années.
Nous voulons qu'elle soit également éliminée dans le cadre de la présente négociation pour les factrices et facteurs ruraux et suburbains, car il n'est pas nécessaire qu'ils fournissent leur propre véhicule, qu'ils prennent leur propre essence et qu'ils fournissent leurs propres remplaçants. Un grand nombre d'entre eux n'ont même pas pu assister aux funérailles d'un proche ou à d'autres événements parce qu'ils devaient fournir leur propre remplaçant.
Selon nous, si vous êtes un employé d'une entreprise, tous les outils pour faire votre travail devraient être fournis par cette entreprise.
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À titre de travailleurs des postes, nous avons aussi beaucoup travaillé avec les collectivités pour connaître leurs besoins, et le gouvernement fédéral a mené un sondage qui révèle que les gens souhaitent que l'offre de services soit augmentée dans de nombreuses collectivités.
Pour nous, comme l'a dit M. Jones, chaque collectivité est unique avec ses propres habitants. Cependant, les travailleurs des postes travaillent dans leur propre collectivité, et nous connaissons donc les besoins de nos clients, puisque nous parlons avec eux. Selon nous, l'accroissement de l'offre de services est une excellente occasion pour Postes Canada d'augmenter ses revenus, surtout en ce qui concerne les services bancaires postaux.
Nous avons modifié ce que nous livrons habituellement, qu'il s'agisse des lettres ou des colis. Ce mode de livraison est très différent aujourd'hui. En outre, de nombreuses personnes font leurs achats en ligne. Nous avons la capacité de livrer ces colis directement à la porte de toutes ces personnes et de veiller à ce qu'ils aient accès à de bons services et à de bons emplois syndiqués à titre de travailleurs des postes dans toutes les collectivités.
À Membertou, de même qu'à Elsipogtog, nous avons pu embaucher des gens dans la réserve. Nous avons pu embaucher des travailleurs autochtones pour distribuer le courrier. C'est avec grande fierté que j'ai reçu un courriel dans lequel on me disait que les habitants de la collectivité étaient très fiers que leur courrier leur soit livré à domicile par un Autochtone pour la première fois.
Nous devons tenir compte des collectivités, car nous voulons tous nous voir nous-mêmes lorsque nous sommes dans une collectivité. Les carrefours communautaires et la campagne « Vers les collectivités durables » sont des initiatives qui me rendent très fière d'être une travailleuse des postes.