:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Mesdames et messieurs les membres du Comité, bonjour. Merci de votre invitation à participer à cette étude importante.
Permettez d'abord que je reconnaisse que nous sommes réunis sur le territoire non cédé des Algonquins et des Anichinabés.
Je suis accompagnée de mon sous-ministre Paul Thompson et de la sous-ministre adjointe déléguée de l'approvisionnement Mollie Royds.
Je voudrais d'abord dire que je crois que l'augmentation du recours aux consultants dans la fonction publique est une question importante, et c'est pourquoi le a demandé à la et à moi‑même d'examiner les pratiques ayant cours dans l'administration fédérale. Je crois également que ces questions importantes peuvent et doivent être posées et faire l'objet de réponses avec tout le sérieux et le respect que les Canadiennes et les Canadiens méritent.
[Français]
Pendant que le Comité entreprend son étude, ma collègue Mona Fortier, présidente du Conseil du Trésor, et moi-même procédons aussi à un examen complet de tous les contrats du gouvernement du Canada avec la firme McKinsey.
[Traduction]
Sous la direction de la , le Secrétariat du Conseil du Trésor exigera que les ministères fédéraux revoient leurs contrats avec McKinsey, par l'entremise de leurs équipes d'audit interne, afin d'évaluer leur conformité aux politiques du Conseil du Trésor et au cadre de contrôle interne des ministères.
Du côté de mon ministère, mes fonctionnaires ont déjà entamé une évaluation préliminaire des 24 contrats qui relèvent du ministère dans son rôle d'acheteur central. Ces contrats seront également examinés de manière plus officielle par l'équipe d'audit interne du ministère. De plus, afin d'assurer la tenue d'un examen plus indépendant, j'ai écrit à l'ombudsman de l'approvisionnement pour lui demander d'examiner les processus d'approvisionnement associés à l'attribution des contrats à McKinsey par tous les ministères et organismes fédéraux.
Je sais que votre comité a aussi adopté une motion qui demande à la vérificatrice générale d'effectuer un audit du rendement et de l'optimisation des ressources.
Jusqu'ici, nous n'avons trouvé aucun indice d'infraction aux règles ou aux politiques. N'empêche, on peut toujours faire mieux. Je suis en faveur de ces audits qui pourraient aider à déterminer quels autres ajustements ou améliorations apporter pour continuer de renforcer l'équité, l'ouverture et la transparence des pratiques fédérales d'approvisionnement.
Sur les 24 contrats attribués à McKinsey par mon ministère depuis 2011, trois, qui représentent plus de 50 % de leur valeur totale, ont été attribués à l'issue d'un processus concurrentiel ouvert, équitable et transparent.
[Français]
À l'exception d'un contrat de faible valeur, les contrats restants ont été attribués sous forme de commandes subséquentes dans le cadre d'une offre à commandes principale et nationale.
Je reconnais qu'il peut y avoir une certaine confusion liée aux termes « offre à commandes » et « arrangements en matière d'approvisionnement », que j'aimerais dissiper.
[Traduction]
Les offres à commandes et les accords d'approvisionnement ne sont pas des contrats et ne garantissent pas à l'entreprise de faire ensuite des affaires avec le gouvernement. Ce sont des outils administratifs qui simplifient l'approvisionnement pour les ministères et qui réduisent les formalités administratives et les coûts pour les gouvernements et les entreprises. Le statut de l'entreprise figurant sur la liste d'une offre à commandes ou d'un accord d'approvisionnement est revu régulièrement et peut être révoqué à tout moment si l'entreprise ne remplit plus les conditions requises.
De plus, les offres à commandes ont des dates d'expiration, car ce sont des instruments de fourniture de biens ou services à des prix préétablis.
[Français]
Les arrangements en matière d'approvisionnement, par contre, n'ont pas de date d'expiration. En effet, ceux-ci sont établis pour permettre le renouvellement régulier de fournisseurs qualifiés et pour permettre la concurrence entre les fournisseurs préqualifiés pour chaque contrat.
Pour des raisons administratives et technologiques, une date de fin arbitraire et éloignée dans le temps est utilisée pour signaler ces offres à commandes sur notre site Web.
[Traduction]
Il faut savoir qu'aucun contrat d'une durée de 80 ans n'a été octroyé à McKinsey. Cela étant dit, j'ai demandé à mes fonctionnaires de se pencher sur la façon dont ces accords d'approvisionnement sont présentés afin de prévenir toute confusion.
C'est avec plaisir que je collaborerai avec vous et que je répondrai à vos questions.
Monsieur le président, merci.
:
Merci. Voilà une question importante.
Le Secrétariat du Conseil du Trésor énonce essentiellement les politiques fédérales de recours à des services de consultants professionnels. Autrement dit, il détermine à quel moment nous devons y recourir en réponse à des problèmes et il précise la nature des problèmes de politique générale.
Mon ministère s'occupe essentiellement des aspects pratiques, c'est-à-dire les modalités d'attribution des contrats, le type de diligence raisonnable avec laquelle on agit, les processus employés. Quand vous entendez « offres nationales à commandes », nous entendons « accords d'approvisionnement ». Ce sont tous des moyens complexes pour assurer le fonctionnement de l'État. Autrement dit, mon ministère se sert d'un certain nombre de consultants, en permanence, sous certaines structures.
Nous voulons nous assurer que… Votre comité, j'en suis convaincue, est désireux de savoir si, véritablement, nous adhérons aux processus établis et que rien ne vient entraver de quelque manière que ce soit les critères de présélection et de sélection des candidats. Toutes nos offres à commandes se conforment aux processus établis.
Bien sûr, nous examinerons ces processus, particulièrement avec le concours de l'ombudsman de l'approvisionnement, pour y déceler les lacunes et les éléments éventuellement perfectibles.
:
Oui. Cossette Media fait la plupart de vos publicités. L'ACTRA est l'un de ses fournisseurs. Ils sont en lock-out en ce moment, et ce n'est pas correct.
Je pense que lorsque nous reviendrons à la grande question... Vous m'avez entendu parler de la grande question, à savoir les six entreprises qui ont franchi la barre des 100 millions de dollars en approvisionnements au cours des 10 dernières années. Nous avons vu le ministère des Services publics et de l'Approvisionnement doubler l'impartition à ces « six grands », comme je vais les appeler, pendant le régime conservateur, ou la quadrupler depuis l'arrivée au pouvoir de votre gouvernement. Et ce, malgré la promesse faite par le en 2015, pendant la campagne électorale, de réduire l'externalisation. Il a présenté une plateforme ayant pour but de dégager 3 milliards de dollars par an au moyen d'un examen des dépenses qui viserait, entre autres, et je cite, à « diminuer le recours à des consultants externes ». Cela ne s'est pas produit. Au contraire, le navire a pris le large.
Pouvez-vous m'expliquer pourquoi tant d'externalisation est nécessaire sous le règne de votre gouvernement, même si nous savons très bien que le gouvernement du Canada peut embaucher, former, employer des travailleurs, les intégrer à la fonction publique?
:
Merci, madame Thompson.
Eh bien, je pense que c'est la question que nous nous posons tous. Évidemment, il y a des cas où nous avons besoin d'une expertise particulière. Le sous-ministre a fait mention de projets d'analyse comparative qui nécessitent des données, qui dans ce cas sont détenues par McKinsey. C'est donc très utile pour nous de savoir comment nous nous situons par rapport à d'autres organisations.
Il y a aussi les variations dans la charge de travail. Il arrive que des projets nécessitent du personnel supplémentaire, mais qu'il ne soit pas nécessairement jugé raisonnable d'augmenter notre effectif, ce qui coûte évidemment quelque chose, s'il s'agit d'un projet limité dans le temps. Par conséquent, le recours à un consultant peut vraiment répondre à un besoin à ce moment précis.
Pour ma part, en tout cas, je veux m'assurer d'optimiser les ressources pour les Canadiens. Je veux des services et des produits de qualité, car bien sûr, nous passons aussi des contrats pour des produits, pas seulement pour les services de gestion, qui font l'objet de l'examen d'aujourd'hui. C'est absolument primordial, de mon point de vue, et je veille vraiment à ce que les fonctionnaires de SPAC soient très conscients de mes sentiments à ce sujet.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vais revenir à vous, monsieur Thompson.
Tout à l'heure, vous avez parlé de contrats accordés pour des sondages, pour lesquels des données sont collectées par McKinsey. Vous avez dit que ces données servaient ensuite à concevoir d'autres outils, faire d'autres analyses, et ainsi de suite.
Pouvez-vous m'expliquer comment il se fait que nous payions pour faire faire des sondages, mais que nous ne payions pas pour que les données obtenues, qui appartiennent à nos concitoyens et à la fonction publique, soient considérées comme la propriété du gouvernement du Canada plutôt que comme celle de McKinsey?
En ce moment, c'est comme si McKinsey tentait d'influencer le Canada dans le but d'obtenir des contrats, en disant que les méthodes qu'elle utilise lui appartiennent. Après tout, il s'agit de méthodes quantitatives.
On tente également de faire croire que la fonction publique est à l'âge de pierre. C'est ce que nous avons entendu à notre comité, la semaine passée. Je ne peux pas croire que personne au sein de la fonction publique n'est capable d'utiliser des méthodes quantitatives et de compiler et analyser des données. J'essaie de comprendre depuis tantôt, mais cela ne marche pas.
:
Merci encore de la question.
Quand je parlais des données, il ne s'agissait pas de données sur les activités du gouvernement du Canada, mais plutôt de données reliées à d'autres organisations, comme les provinces ou d'autres pays, par exemple les États‑Unis ou des pays européens. Ces données servent à comparer les activités du gouvernement à celles d'autres organisations.
Je ne parlais donc pas des données sur le gouvernement du Canada; dans ce cas, nous les fournissons.
[Traduction]
Nous transmettons ces renseignements à des sociétés comme McKinsey, qui utilisent leurs ensembles de données provenant de partout dans le monde et d'autres partenaires du secteur privé pour faire des comparaisons et procéder à des analyses.
Il y a un autre exemple où l'on a eu recours à la firme McKinsey et pour lequel je cherche des explications.
Quand Mme Hudon, ancienne ambassadrice du Canada en France, a été nommée présidente de la Banque de développement du Canada, la première décision qu'elle a prise a été de donner un contrat de 4,9 millions de dollars à McKinsey. Pourquoi est-ce la première chose qu'elle a faite? Pourtant, nous avons su que son équipe, notamment les vice-présidents et la vice-présidente, n'était pas très heureuse de cette décision.
Qui a dit à Mme Hudon de faire affaire avec McKinsey? Pourquoi McKinsey a-t-elle reçu directement ce contrat de 4,9 millions de dollars?
Par votre entremise, monsieur le président, nous cherchons à obtenir de l'information sur un événement très précis. Nous avons obtenu la date et les noms. Je me demande si vous accepteriez de trouver cette information pour le Comité: ce que je veux savoir, c'est le nom des personnes présentes à la réunion, si celle‑ci a bien eu lieu, et le nombre d'autres rencontres que ces personnes ont eues avec M. d'Entremont ou M. Pickersgill.
Si vous voulez bien vous engager à fournir au Comité cette information très précise, je pense que ce serait très utile, car les médias ont soulevé aujourd'hui la question de savoir si cette organisation, McKinsey, aurait dû être inscrite au registre des lobbyistes. Ce n'est pas aux titulaires d'une charge publique désignée de veiller à ce que les personnes s'inscrivent au registre des lobbyistes; c'est aux lobbyistes que cette responsabilité incombe.
Je pense que cette information serait très utile. Nous l'obtiendrions plus rapidement si vous vous occupiez de la fournir au Comité. La commissaire au lobbying aurait également accès à cette information...
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens à préciser que j'ai une formation de consultant en gestion. La question que je m'apprête à poser a pour but de démythifier divers termes qui sont utilisés à tort et à travers. Ma question suivra mon commentaire.
Monsieur Thompson, nous avons parlé d'un certain nombre de concepts, tels que l'analyse comparative, les analyses et les données, et je vais ajouter les indicateurs de rendement clés, ou IRC. D'après ce que je comprends, lorsqu'une organisation entreprend une transformation dans le but d'améliorer ses processus et ses politiques, elle se penche sur les administrations et sur les données existantes. Ces données sont ensuite comparées à celles qui sont recueillies au sein de l'organisation. Elle les compare, puis elle peut exécuter des analyses. Ces données sont généralement rassemblées autour d'indicateurs de rendement clés. Ensuite, on établit les feuilles de route pour la transformation.
Est‑ce que ma compréhension est juste concernant la façon dont nous utilisons les termes « analyse comparative », « données » et « analyses », dans le contexte de notre discussion de la dernière heure et demie?
:
Merci, monsieur Jowhari. Merci de vous être joint à nous.
Avant de partir, je vais exercer la prérogative de la présidence. Je n'ai qu'une ou deux choses à dire.
Plusieurs questions ont été posées et vous deviez nous répondre. De même, on nous a demandé d'obtenir des documents. Selon la volonté du Comité, la date est fixée au vendredi 17, à midi, pour ces documents.
Est‑ce d'accord?
C'est d'accord. Je vous remercie.
Je poursuis dans le cadre de la prérogative du président. Dans le contexte des travaux de ce comité, je traite depuis sept ans avec l'ombudsman de l'approvisionnement. Il suffit de lire ses rapports annuels et de le rencontrer pour constater que ses recommandations sont souvent ignorées.
Madame la ministre, allez-vous garantir que les recommandations qu'il formule sur cette question seront mises en œuvre et non pas simplement écartées comme ses autres recommandations au fil des ans?
:
... et je tiens à dire que je suis très préoccupé du fait que nous nous rabattons sur lui, sans pour autant prendre d'engagement. Je vais en rester là.
M. Thompson, M. Jonhs, M. Barrett et madame la ministre ont aussi plusieurs fois parlé du test d'intégrité. Une simple recherche Google avec les quelques mots « condamnations pour fraude de KPMG », « condamnations pour fraude de Deloitte » ou « condamnations pour fraude d'Accenture » fait apparaître de nombreuses pages sur des activités frauduleuses dans le monde entier. McKinsey n'est pas une société affiliée. Je vous demande simplement de fournir à ce comité des renseignements clairs et précis sur la façon dont ce soi-disant test d'intégrité est réalisé pour ces entreprises.
Le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires a demandé cela à plusieurs reprises au cours des années. C'est très clair. Je suis choqué d'entendre que vous n'étiez pas au courant des histoires de McKinsey. Je l'étais, même si cela ne fait pas partie de notre étude, et j'étais bien conscient de tous les problèmes liés à KPMG et Accenture. Ce n'est pas que je doute de l'honnêteté des propos tenus aujourd'hui, mais je trouve extrêmement inquiétant que les très nombreux problèmes liés à ces entreprises, qu'une simple recherche Google fait ressortir, ne les empêchent pas de décrocher d'énormes contrats financés par les contribuables.
Je vais m'arrêter là. Je vous remercie du temps que vous nous avez consacré.
Nous allons suspendre très brièvement la séance, environ cinq minutes, pour accueillir notre nouveau témoin.
:
Merci, monsieur le président, et merci aux membres du Comité.
Comme vous l'avez entendu, je m'appelle Ehren Cory et je suis président-directeur général de la Banque de l'infrastructure du Canada. Je suis heureux de répondre à votre invitation à témoigner dans le cadre de l'étude du Comité sur les contrats de consultation accordés par le gouvernement fédéral à McKinsey & Company.
La Banque de l'infrastructure du Canada, ou BIC, est une société d'État fédérale qui fait rapport au Parlement par l'entremise du . La BIC a été créée pour investir dans des projets d'infrastructure générateurs de revenus au Canada qui profitent aux Canadiennes et Canadiens. Pour ce faire, nous collaborons avec les gouvernements, les communautés autochtones, le secteur privé et les investisseurs institutionnels pour investir dans des projets qui soutiennent la croissance économique, relient les collectivités et contribuent à la transition du Canada vers une économie à faibles émissions de carbone.
Nous travaillons, d'un océan à l'autre, à des possibilités d'investissement qui correspondent à nos secteurs d'investissement prioritaires: le transport en commun, Internet à large bande, les infrastructures vertes, l'énergie propre ainsi que le commerce et les transports. Dans chacun de ces cinq secteurs, nous investissons également dans des projets qui ont pour effet de combler les écarts en matière d'infrastructure dans les collectivités autochtones partout au Canada. Je ne saurais trop insister sur l'importance cruciale des investissements dans les infrastructures pour notre capacité d'atteindre nos objectifs en matière de lutte contre les changements climatiques, d'accroître la productivité et de protéger notre qualité de vie.
La BIC a été crée par la Loi sur la Banque de l'infrastructure du Canada adoptée en juin 2017. Le premier conseil d'administration a été nommé en novembre 2017. Depuis ce temps, nous ne cessons de bâtir l'institution et d'accélérer le rythme de nos activités d'investissement.
La BIC a connu un lent départ, car il lui fallait établir les paramètres des projets dans lesquels elle devait ou non investir, nouer des relations avec les propriétaires d'infrastructures dans les provinces, les territoires, les municipalités, les communautés autochtones et le secteur privé, et établir une gouvernance claire, laquelle lui permettrait de prendre des décisions d'investissement avec détermination et en toute indépendance, tout en garantissant une étroite concordance avec la politique gouvernementale, ainsi qu'une réelle transparence.
Le lancement du Plan de croissance de la BIC, à l'automne 2020, a marqué un tournant important pour l'organisation: nous avons une meilleure définition des secteurs d'investissement prioritaires et des objectifs d'investissement concrets, et nous avons clarifié nos processus décisionnels d'investissement. Depuis, les activités d'investissement de la BIC se sont accélérées rapidement.
C'est la raison pour laquelle je suis particulièrement fier d'annoncer qu'au 31 décembre 2022, la BIC s'était engagée à investir 8,6 milliards de dollars dans 43 projets dont le coût total en capital s'élève à près de 25 milliards de dollars. Ces investissements se traduiront par une réduction annuelle des émissions de gaz à effet de serre de plus de 4,5 millions de tonnes, par le raccordement de près de 300 000 nouveaux foyers au réseau à large bande, par l'ajout quotidien de près de 175 000 usagers du transport en commun, par un apport de plus de 60 millions de dollars en valeur agricole à l'économie et par l'amélioration des infrastructures de 26 communautés autochtones.
L'effet est réel sur les Canadiens: un nouveau service à large bande dans le sud du Manitoba, des autobus électriques sur la route à Edmonton, de nouveaux systèmes d'énergie de quartier qui vont alimenter Richmond, en Colombie-Britannique, un stockage fiable de l'énergie en Ontario et l'expansion du réseau ferroviaire dans le nord du Québec et au Labrador.
Dans le cadre de ses activités, afin d'exercer une diligence raisonnable dans ses décisions d'investissement et d'assurer un rendement maximal pour les contribuables canadiens, la BIC fait appel de temps à autre à des experts de sociétés externes. Il peut s'agir de cabinets comptables, de cabinets d'avocats, de firmes d'ingénieurs et de techniciens, entre autres.
La BIC a reçu la motion adoptée par ce comité le 18 janvier au sujet des contrats avec McKinsey & Company et prépare actuellement sa réponse, qui sera fournie au Comité dans les délais prescrits.
Comme nous l'avons déjà signalé au Parlement en réponse aux questions inscrites au Feuilleton, je peux confirmer que depuis sa création en 2017, la BIC a conclu trois contrats avec McKinsey & Company, tous antérieurs à mon arrivée à la BIC en novembre 2020. Deux de ces contrats ont été réalisés dans le cadre des activités de démarrage de la BIC en 2018. Le dernier projet a été entrepris et achevé en juillet 2020. Ce travail consistait notamment à fournir des conseils sur le développement initial des critères d'investissement de la BIC et sur la gouvernance et les politiques de gestion des risques. Quant au travail subséquent, il consistait à évaluer de nouvelles occasions stratégiques.
Au total, la valeur des contrats attribués par la BIC à McKinsey & Company s'est élevée à 1,43 million de dollars. Pour replacer ce chiffre dans son contexte, ce montant représente un peu moins de 5 % de nos dépenses totales en honoraires de services professionnels et environ 1 % de nos dépenses de fonctionnement totales. Toutes nos dépenses, bien sûr, y compris ces honoraires professionnels, sont présentées annuellement au Parlement dans nos états financiers audités.
Comme les honorables membres du Comité le savent peut-être, avant de me joindre à la BIC, j'étais président et chef de la direction d'Infrastructure Ontario, une société d'État provinciale responsable de la construction de l'infrastructure et des biens immobiliers de la province. Avant cela, entre 2001 et 2012, j'ai travaillé chez McKinsey & Company. Comme le montre clairement la chronologie que j'ai présentée, la BIC n'a pas fait appel à McKinsey & Company depuis mon arrivée dans l'organisation en novembre 2020.
Cela dit, je tiens à remercier le président et les honorables membres du Comité de m'avoir donné l'occasion de prendre la parole aujourd'hui. Je suis impatient de discuter avec vous.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci d'être parmi nous, monsieur Cory.
J'essaie de démystifier la création et le fonctionnement de la Banque de l'infrastructure du Canada.
La création de la Banque de l'infrastructure du Canada était une recommandation du Conseil consultatif en matière de croissance économique, auquel siégeaient des gens de McKinsey et de BlackRock, une société d'investissement en infrastructure et en immobilier. Le gouvernement a lui-même reconnu que les sociétés associées à la recommandation de créer la Banque de l'infrastructure du Canada pouvaient profiter financièrement des décisions gouvernementales fondées sur cette recommandation.
Vous avez confirmé être un ancien membre de McKinsey, de même que deux autres de vos collègues. Autrement dit, ceux qui ont permis la création de la Banque de l'infrastructure du Canada sont aussi ceux qui la dirigent, par la bande, et les sociétés auxquelles ils appartiennent actuellement ou ont déjà appartenu peuvent recevoir des contrats et des investissements gouvernementaux.
On peut résumer la situation de la manière suivante, à tout le moins en apparence: des sociétés utilisent des informations privilégiées qu'elles détiennent ou reçoivent du gouvernement pour en tirer des avantages qui leur sont fort profitables. N'y a-t-il pas là un problème?
[Traduction]
Permettez-moi simplement de rappeler la chronologie.
J'ai quitté McKinsey il y a plus de 10 ans et je travaille depuis dans le secteur public. J'ai été embauché pour ce poste au terme d'un processus de recherche concurrentielle. Un chasseur de têtes d'une agence de recrutement de cadres qui était à la recherche d'un nouveau président-directeur général pour la Banque de l'infrastructure du Canada a communiqué avec moi en raison de mon expérience et de mon expertise, principalement à Infrastructure Ontario.
Je tenais aussi à souligner que nous n'avons pas consacré un seul dollar pour les services de McKinsey depuis que je suis PDG.
Vous avez mentionné BlackRock. Il se trouve que BlackRock n'est pas non plus un investisseur dans les projets dont nous nous occupons actuellement.
Nous essayons de construire plus d'infrastructures au pays en regroupant le meilleur des secteurs public et privé. Voilà pourquoi j'ai accepté ce poste.
:
C'est une excellente question. Merci.
Il est important de souligner qu'à la Banque de l'infrastructure du Canada, en tant que société d'État, nous suivons les politiques du gouvernement en place. Les secteurs prioritaires aux fins d'investissement sont déterminés par le gouvernement. Nous établissons des objectifs clairs pour chacun de ces secteurs — énergie propre, énergie verte, service à large bande aux particuliers, transport en commun et commerce —, par exemple une cible de réduction des émissions de GES, en tonnes, ou le nombre de nouveaux usagers du transport en commun. Il s'agit des objectifs de politique publique. Notre travail consiste à investir les fonds nécessaires à l'atteinte de ces objectifs.
Pour que ce soit clair, notre objectif est d'établir une infrastructure verte et de réduire l'intensité en carbone de notre économie. Donc, oui, nous n'investirions pas dans un projet allant à l'encontre de ces objectifs. Vous avez raison.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis tout à fait d'accord avec mes deux collègues. Nous devons non seulement nous pencher sur les montants dépensés en frais de consultation et d'externalisation, mais nous devrions aussi nous limiter à McKinsey pour cette étude. Ne la diluons pas.
J'ai une suggestion pour M. Johns pour quand viendra le temps de réviser sa motion. Je lui suggérerais d'envisager d'examiner la portée de l'externalisation au gouvernement et d'inclure tous les témoins des entreprises que nous aimerions entendre à ce sujet. On peut se permettre d'avoir une portée assez large pour inclure toutes ces entreprises dans la liste de témoins.
Les politiques d'externalisation nous donnent l'occasion de poser la question fondamentale du « pourquoi ». Pourquoi a‑t‑on eu nettement plus recours à l'externalisation lors de l'exercice 2021‑2022? Quelle est la raison?
La portée de l'externalisation fait déjà partie de nos études. Étudier une telle chose nous permettrait de nous assurer des liens entre les divers éléments de cette affaire. Nous pouvons ajouter des témoins qui nous parleront d'externalisation et mener cette étude. Elle a déjà été approuvée. Je crois que nous la mènerons en même temps que celle sur la diversité dans l'approvisionnement. Du moins, cela aurait été le cas si nous n'avions pas entamé cette étude sur McKinsey.
:
Je vous remercie de la question.
D'ordinaire, un projet d'infrastructure peut être réalisé dans un délai d'environ cinq ans. C'est assez rapide, d'autant plus qu'ils peuvent également durer de 50 à 100 ans. Nous investissons dans notre pays à long terme. Cela dit, la conception et l'ingénierie d'un projet d'infrastructure prennent habituellement de 12 à 18 mois. Ce processus est nécessaire pour définir le projet. Il faut ensuite souvent passer par une phase d'approvisionnement de 12 à 24 mois pour embaucher une liste restreinte d'entreprises de construction pour le concrétiser. Quant à la phase de construction, elle s'échelonne habituellement sur une période de trois à quatre ans. C'est le délai habituel pour un projet d'infrastructure d'envergure.
Certains de nos projets sont plus modestes. Nous travaillons de concert avec des communautés autochtones sur des projets de réfection d'usines de traitement des eaux usées. Ces projets peuvent s'échelonner sur une période de 24 mois. Ils sont plus courts.
La bonne nouvelle, c'est que si nous nous impliquons dans certains de ces projets, c'est parce qu'il y a eu des années de travail en amont. L'équipe s'est occupée des détails d'ingénierie, mais se sent coincée et cherche de l'aide. Ces projets peuvent aller un peu plus vite. Cela dit, voilà l'échéancier en général.
Nous avons une politique en matière de conflits d'intérêts, qui est assez robuste. Nous disposons d'un conseil d'administration indépendant composé d'experts du secteur privé de diverses régions du pays qui se penche sur chacun de nos investissements. Le conseil signale tout conflit d'intérêts, et nos employés sont tenus de respecter un code de conduite très strict.
Bien entendu, nous prêtons de l'argent aux propriétaires d'infrastructures, comme la ville de Mississauga, la province de l'Alberta ou des promoteurs d'énergie renouvelable, mais nous ne construisons pas directement les infrastructures et ne sommes pas impliqués dans les contrats. Nous leur prêtons de l'argent. Nous prenons grand soin de documenter tout conflit d'intérêts potentiel, réel ou perçu, et nous en tenons un registre rigoureux.
:
Merci beaucoup, madame Thompson.
Mes excuses, chers collègues, mais il reste une question à l'ordre du jour.
En ce qui concerne les études sur le poste de gouverneur général, nous nous sommes retrouvés avec deux études distinctes en raison du processus de présentation des motions. Si j'obtiens le consentement du Comité, nous combinerons les deux études pour aider les analystes et tous les témoignages obtenus seront compris dans la même étude. La première, qui portait sur les dépenses de voyage reliées au Bureau du secrétaire du gouverneur général, sera incluse dans l'autre étude sur les dépenses de voyage. Si tout le monde est d'accord, cela simplifiera la vie de nos analystes.
Des députés: D'accord.
Le président: Merci beaucoup.
Nous allons lever la séance, à moins que quelqu'un n'ait quelque chose d'autre à ajouter.
La séance est levée.