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Bonjour. Je m'appelle Scott Wambolt et je suis ici en qualité de vice-président senior, Ventes et services nationaux, à la CIBC. Dans ce rôle, je chapeaute l'ensemble des activités de direction des ventes et de gestion des affaires, à l'appui de nos résultats en vente et de l'efficacité des services dans les opérations bancaires de détail des PME et des particuliers.
Je vous remercie beaucoup de me donner l'occasion de vous parler de la CIBC, de ses valeurs et de sa culture, ainsi que des efforts que nous déployons pour faire passer nos clients en premier. La CIBC peut compter sur 43 000 collaborateurs qui travaillent d'arrache-pied afin d'instaurer et de maintenir des relations de confiance avec ses 11 millions de clients. Notre grande priorité est de placer nos clients au centre de toute notre action. C'est pour cela que nous voulons être connus et c'est le genre de culture que nous voulons bâtir, une culture où le client passe en premier. C'est le cas partout au sein de la banque, peu importe où l'on travaille, en coulisses au sein de l'équipe d'évaluation des risques ou de celle des ressources humaines, ou encore en première ligne, dans le cas de celles et de ceux qui sont quotidiennement en contact avec les clients. Notre objectif commun à la banque est d'aider nos clients à prospérer et à progresser. Cela veut dire que nous voulons les connaître, comprendre leurs besoins, et veiller à ce qu'ils bénéficient de bons conseils et qu'ils se voient proposer les bonnes solutions pour parvenir à leurs objectifs financiers.
Cela veut également dire que nous appliquons nos valeurs au quotidien, dans nos décisions, dans nos actions ainsi que dans nos interactions avec nos clients, les membres de notre équipe et les différentes collectivités. Permettez-moi de vous donner quelques exemples afin d'illustrer mon propos. D'abord, nous nous adressons à nos clients dans un langage qu'ils peuvent comprendre. La vie peut être compliquée et nous estimons de notre devoir de veiller à simplifier et à faciliter les services financiers pour nos clients. Cela veut également dire que nous prenons à coeur les problèmes de nos clients, comme s'il s'agissait des nôtres, et que nous arrangeons les choses afin de parvenir à des solutions justes et rapides. Cela veut dire que nous avons mis en place des processus appropriés de renvoi aux niveaux supérieurs pour que nos clients et nos employés puissent faire remonter leurs préoccupations le long de la hiérarchie, n'importe quand, et qu'ils soient certains que leurs préoccupations seront entendus.
Il convient cependant de reconnaître que, même si la vaste majorité des interactions que nous avons avec nos clients ne posent pas de problèmes, comme nous avons une bonne dizaine de millions de clients et que nous exécutons des milliards de transactions chaque année, il est normal que des difficultés surviennent de temps en temps. Nous sommes cependant déterminés à disposer de procédures appropriées afin de réduire au minimum le risque de problèmes en partant et de repérer tout de suite ceux qui peuvent se poser en cours de route afin d'enquêter à leur sujet sans tarder et de prendre des mesures appropriées. Notre approche dans ce genre de situation peut se résumer en trois grands thèmes: nos gens, nos processus et notre culture.
En ce qui concerne le personnel, nous investissons en permanence dans l'éducation et demandons à nos employés d'actualiser leurs connaissances tous les ans. En 2016 seulement, nous avons investi plus de 60 millions de dollars dans la formation. Nous encadrons notre équipe en permanence sur les pratiques exemplaires et lui communiquons les renseignements les plus à jour qui soient pour lui permettre de mieux servir nos clients.
Notre code de conduite est aussi très important. Il énonce nos principes et nos normes de comportement à l'intention de nos équipes, cela pour veiller à ce que nos actes et nos paroles reflètent notre culture. Le code précise aussi que nous nous attendons à ce que nos employés puissent s'exprimer librement et faire part de leurs préoccupations, y compris par des moyens confidentiels, et il précise les protections dont ils font l'objet. De plus, nous oeuvrons pour donner à nos équipes tous les outils nécessaires afin qu'elles connaissent nos clients, qu'elles comprennent leurs objectifs et qu'elles travaillent avec notre clientèle pour parvenir aux objectifs fixés.
Du côté des processus, nous veillons à disposer des bons programmes, des bons outils de mesure et des bons incitatifs afin que nos équipes affichent les comportements recherchés et agissent comme il se doit. De plus, nous veillons à ce que ces processus et systèmes fonctionnent, raison pour laquelle nous avons mis en oeuvre un système de surveillance intelligent. La CIBC assume évidemment l'entière responsabilité de ces processus et contrôles, mais elle collabore également de près avec différents acteurs externes, dont nos organismes de réglementation qui assurent la surveillance de notre industrie.
Enfin, au coeur de notre réputation et de notre culture se trouve notre équipe de collaborateurs qui place nos clients au centre de tout ce que nous faisons. Pour la CIBC, tout débute par l'exemple qui vient d'en haut, des échelons les plus élevés de la banque, car les dirigeants sont déterminés à renforcer notre culture qui consiste à faire passer nos clients en premier et à veiller à ce que la même optique soit appliquée dans toutes les décisions que nous prenons.
Nous sommes également déterminés à créer une équipe inclusive disposant de la latitude pour agir grâce à notre culture de mobilisation du personnel. Qu'elle fasse appel au bénévolat lors de nos événements communautaires, à la participation à des initiatives d'apprentissage et de perfectionnement ou encore à la reconnaissance par les pairs et par la direction, notre culture d'engagement nous incite à travailler comme une seule et même équipe afin de placer nos clients au coeur de tout ce que nous faisons.
Cela étant, en 2016, notre banque a été reconnue comme l'une des 10 cultures d'entreprise les plus admirées au Canada par Waterstone. Notre enquête auprès des employés a révélé que 86 % d'entre eux estiment que leur équipe valorise des points de vue différents, que 89 % d'entre eux recommanderaient la CIBC comme banque où faire affaire et que 88 % sont fiers d'être associés à notre banque.
Nous avons également été reconnus par Mediacorp comme l'un des « 100 meilleurs employeurs au Canada » au cours des cinq dernières années et comme l'un des « 50 milieux de travail les plus engagés au Canada » par Achievers, pour les quatre dernières années. Par deux fois en cinq ans, nous nous sommes également distingués comme l'une des « dix cultures d'entreprise les plus admirées au Canada ».
Je conclurai en remerciant les membres du Comité pour leur temps et leur intérêt pour ce sujet. Nous serons heureux de vous donner notre avis et de prendre part à vos discussions aujourd'hui.
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Bonjour et merci monsieur le président.
Je m'appelle James McPhedran, et je suis responsable du réseau de distribution de la Banque Scotia au Canada pour les particuliers. À ce titre, je supervise notre réseau de succursales et je dirige les employés et les directeurs de succursale de la Banque, dans les diverses localités et régions. Je travaille à la Banque Scotia depuis 1996.
Je tiens à souligner d'emblée que nous comprenons l'importance des enjeux sur lesquels se penche le Comité. II s'agit de questions fondamentales, principalement la culture d'entreprise et le leadership, deux sujets dont je traiterai aujourd'hui.
Je vais commencer par dresser le portrait des activités de la Banque Scotia au Canada. Nous avons ouvert nos portes en 1832, et aujourd'hui, nous comptons plus de 34 000 employés au Canada, dont plus de 14 000 environ travaillent dans les quelque 1 000 succursales de services aux particuliers. Nous avons plus de huit millions de clients au pays et nous traitons annuellement plus de 400 millions d'opérations.
Nous recueillons aussi plus d'un million de réponses aux sondages que nous réalisons auprès de nos employés et de nos clients chaque année afin de pouvoir mieux les soutenir.
Comme la question qui intéresse le Comité aujourd'hui est celle des pratiques de vente, je vais donc traiter de ce sujet sans détour. Nos interactions avec les clients sont régies par un processus rigoureux basé sur quatre éléments clés.
Le premier élément est la formation, qui vise à ce que nos employés soient bien outillés pour aider les clients.
Ensuite, notre modèle d'expérience client guide les employés sur la façon d'évaluer les besoins des clients et d'élaborer une stratégie financière.
Troisièmement, nous disposons d'une multitude de mécanismes de rétroaction pour nous permettre de connaître l'avis des employés et des clients à intervalles réguliers.
Enfin, nous exerçons une surveillance pour nous assurer que les ventes sont conformes à nos pratiques.
Les succursales de la Banque Scotia mènent leurs activités pour que tous nos employés se consacrent aux besoins de nos clients. Les caissiers et caissières n'ont pas d'objectifs de vente, et les conseillers et conseillères en succursale donnent aux clients des conseils équilibrés, fondés sur leurs besoins. Nous surveillons et améliorons sans cesse nos processus et pratiques de vente pour nous assurer de répondre aux besoins des clients, et nous sommes persuadés que nos pratiques sont saines. II peut arriver occasionnellement que nous ne répondions pas aux besoins d'un client. Dans de tels cas, nous voulons le savoir afin de pouvoir corriger le tir.
J'aimerais prendre un moment pour parler plus généralement de culture d'entreprise et de confiance. Notre culture d'entreprise est axée sur une mission spéciale: la Banque Scotia a été fondée pour aider les gens à atteindre leurs objectifs financiers. Les valeurs d'intégrité et de respect ont toujours été au coeur de notre culture d'entreprise. Elles orientent notre comportement, elles définissent les BanquiersScotia, et elles constituent la base de notre code d'éthique.
Notre secteur d'activité vit une période de transformation rapide en raison des préférences des clients, qui modifient la prestation des services bancaires. La nature du lien entre les banques et leurs clients change. Parmi les 400 millions d'opérations bancaires courantes que j'ai mentionnées au début, plus de 80 % ont lieu en dehors des succursales, la plupart du temps en ligne et au moyen d'appareils mobiles. Notre transformation numérique procure de nombreux avantages aux clients, en simplifiant leur expérience et en offrant plus de commodité, ce qui génère chez eux une plus grande satisfaction. Ces changements donnent aussi une autonomie accrue à notre personnel. La technologie nous permet de nous concentrer davantage sur le client, et de passer plus de temps à lui fournir des conseils.
Les conseils représentent les assises des services aux particuliers et la base même de la valeur que nous procurons aux clients. Nos employés nous disent aussi qu'une partie importante de ce qu'ils aiment le plus de leur travail, c'est de fournir des conseils aux clients, que ceux-ci portent sur l'achat d'une première maison, l'établissement d'un régime enregistré d'épargne-études ou la planification de la retraite.
Plus que jamais, les relations demeurent la pierre angulaire du secteur bancaire, et toute relation repose avant tout sur la confiance. Peu importe le moyen par lequel les services sont fournis, nous n'avons jamais tenu pour acquise la confiance des clients.
Jusqu'à maintenant cette année, plus de 700 000 clients au Canada nous ont fait part de leurs avis, et leur niveau de satisfaction à notre endroit est élevé. En fait, les notes les plus élevées sont attribuées à nos employés de première ligne, que les clients apprécient pour leur amabilité, leur attitude positive, leur sensibilité et leur attention.
Pour terminer, j'aimerais souligner que toute notre équipe prend très au sérieux ses responsabilités et que nous sommes très fiers de notre équipe de BanquiersScotia dans tout le pays. Ceux-ci incarnent les valeurs de notre institution, mettent tout en oeuvre pour nos clients et font preuve de la plus grande intégrité.
Je vous remercie de nous avoir donné l'occasion de prendre part à vos audiences. J'espère avoir pu faire la lumière sur la culture d'entreprise et le leadership en place à la Banque Scotia, ainsi que sur les valeurs fortes et durables qui guident notre équipe tous les jours.
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Bonjour. Je m'appelle Andrew Pilkington et je suis vice-président à la direction du Réseau de succursales, au Groupe Banque TD. Je suis né au Royaume-Uni et j'ai vécu et travaillé en Europe et en Amérique du Sud et, depuis 14 ans, je suis au Canada. Je suis fier de dire que ma famille et moi avons la double citoyenneté canadienne et britannique. Dans mon rôle à la TD, je dirige 22 000 employés dans 1 150 succursales partout au Canada.
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui.
Le Bureau du surintendant des institutions financières, le BSIF, est notre organisme de réglementation prudentielle. Il surveille la stabilité des institutions financières canadiennes en s'assurant que ces institutions, comme le Groupe Banque TD, respectent les normes établies relativement au capital, aux liquidités et aux leviers financiers et agissent de manière sûre et rigoureuse. Le BSIF interagit également avec tous les autres organismes de réglementation, tant au Canada qu'à l'étranger, qui supervisent nos secteurs d'activité.
En ce qui a trait aux règles de protection des consommateurs, ceux parmi nos 22 000 employés qui fournissent des services bancaires courants sont supervisés par l'Agence de la consommation en matière financière du Canada, l’ACFC. Environ 4 000 de ces 22 000 employés sont membres de l'Association canadienne des courtiers de fonds mutuels, l’ACFM, et sont autorisés à vendre des fonds communs de placement. Les membres de l'ACFM sont agréés par les commissions provinciales de valeurs mobilières et l'ACFC est l'organisme national qui supervise le secteur des fonds communs de placement.
Nous avons également des employés de la TD qui travaillent pour TD Waterhouse au Canada et qui sont inscrits auprès de l'Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières, ou l'OCRCVM, qui sont autorisés à offrir des conseils de placement. Les membres de l'OCRCVM sont agréés par les commissions provinciales de valeurs mobilières et l'OCRCVM est un organisme national qui supervise les maisons de courtage de valeurs mobilières au Canada.
II s'agit de renseignements qu'il est important de comprendre, étant donné la portée du régime fédéral de protection des consommateurs.
J'aimerais maintenant aborder la question sur laquelle doit se pencher le Comité.
Quand nous avons entendu parler pour la première fois du reportage média qui est à l'origine de cette discussion, honnêtement, nous avons été à la fois très surpris et très troublés. La TD a toujours été une entreprise axée sur ses clients, avec une longue feuille de route dans le perfectionnement de ses employés. Et il ne s'agit pas seulement de notre point de vue — nos sondages continus évaluant l'expérience client et la satisfaction de nos employés vont dans le même sens. Ces résultats sont validés par des indices de référence externes comme le classement de J.D. Power sur la satisfaction de la clientèle et celui d'Aon Hewitt sur les meilleurs employeurs au Canada. Ainsi, ce que les médias ont rapporté ne correspond pas à l'entreprise que moi et tous mes collègues à la TD connaissons et respectons.
Peu de temps après la diffusion des allégations, beaucoup de mes collègues et moi nous sommes mis à sillonner le pays pour rencontrer nos employés de première ligne et leur parler en personne. Deux messages sont clairement ressortis de la rétroaction que j'ai reçue: les employés m'ont dit que le portrait qu'on faisait de la TD dans les médias ne reflétait pas leur expérience; ils m'ont aussi dit que, si de tels problèmes étaient constatés, ils s'attendaient à ce que moi, Andy, je me charge de les régler. Je suis tout à fait d'accord avec eux.
Toutes les grandes entreprises sont un jour aux prises avec des situations difficiles et auxquelles elles devront faire face. Nous avons des procédures en place pour surveiller nos pratiques de vente, de même que pour détecter et régler les problèmes lorsqu'ils surviennent. Notre vision consiste à être une meilleure banque à tous les égards, dans la manière dont nous exerçons nos activités, dont nous traitons nos clients et dont nous appuyons nos employés.
Nous sommes toujours à la recherche de nouvelles occasions et de nouvelles façons de nous améliorer, et il en va de même pour cette question. Je peux vous assurer que nous cherchons des moyens d'améliorer nos processus de manière à surveiller, à identifier et à corriger rapidement toute activité potentiellement inappropriée.
Notre mission à la TD est simple: enrichir la vie de nos clients, des collectivités et de nos employés. Dans nos succursales, tous les jours, nos employés s'acquittent de cette mission en accueillant les clients, en comprenant leurs besoins, en leur offrant des conseils utiles et en les aidant à atteindre leurs buts et à réaliser leurs aspirations.
Merci beaucoup.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Tout d'abord, je souhaite la bienvenue à Ottawa à nos témoins.
Bienvenue à votre Parlement. C'est un plaisir de vous recevoir ici.
Je vous remercie de tous les commentaires que vous avez formulés au début. Je dois vous dire que, effectivement, si nous nous fions à vos commentaires, il n'y a aucune raison de tenir ces séances de comité. Je vous assure que nous avons également entendu d'autres témoignages provenant des Canadiens, d'anciens employés des banques et de l'agence canadienne qui réglemente votre industrie.
[Traduction]
Lucie Tedesco, la commissaire de l'Agence de la consommation en matière financière du Canada, l'ACFC, a déclaré au Comité que l'Agence a été invitée à examiner les pratiques de vente des banques. Elle a indiqué au Comité que l'ACFC « évalue si les objectifs de vente et les mesures incitatives établies par les banques contribuent à des pratiques commerciales pouvant nuire aux intérêts des consommateurs ».
Je vais vous poser à tous trois une même série de questions. Je vous invite cependant à être brefs dans vos réponses, parce que mon temps est limité.
Votre banque a-t-elle été contactée par l'ACFC pour qu'elle lui fournisse des informations dans le cadre de son examen? Dans l'affirmative, cet examen a-t-il porté spécifiquement sur les pratiques du siège social ou des succursales?
Deuxièmement, votre siège social dispose-t-il de mécanismes de surveillance des pratiques dans vos succursales, surtout pour ce qui est des objectifs de vente et des programmes d'incitation? Dans l'affirmative, pouvez-vous nous décrire ces mécanismes? Si vous ne disposez pas de tels mécanismes, pouvez-vous nous dire pourquoi?
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Bien sûr. L'ACFC et le BSIF nous ont adressé des demandes de renseignement très complètes et nos équipes s'affairent à rassembler les données pour leur répondre.
Pour ce qui est de votre seconde question nous disposons, pourrait-on dire, d'un certain nombre de lignes de défense en matière de surveillance des pratiques de vente, y compris — et c'est un aspect qu'il ne faut surtout pas sous-estimer — la qualité des procédures d'embauche pour être certains que nous attirons des personnes qui comprennent parfaitement notre code de conduite et nos valeurs fondamentales, et qui les feront leurs dans tout ce qu'elles font.
Nous exigeons également de nos secteurs d'activité qu'ils veillent à comprendre ce qui leur permet de parvenir à leurs résultats de vente. Nous appliquons un système intelligent de surveillance qui permet de relever toute aberration. Chaque secteur est responsable de faire enquête au sujet de ces aberrations et de tirer les conclusions qui s'imposent. Ces secteurs sont appuyés par nos équipes des finances et d'analyse du risque ainsi que par nos équipes de conformité, qui ont préséance, dont le mandat est de poser des questions à chaque secteur sur les aberrations constatées.
En soutien, nous avons une équipe d'audit qui examine régulièrement, dans le détail, ce que fait chaque secteur d'activité afin de s'assurer que toutes les politiques et toutes les procédures sont respectées.
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Oui, pas de problème. Notre code de conduite est clair, mais je dirais que tout cela débute bien avant, par l'exemple qui vient d'en haut à la CIBC et qui consiste à faire passer le client en premier dans tout ce que nous faisons, à prendre la bonne décision au nom du client, jour après jour.
L'essor de la banque dans la durée est un autre élément fondamental de notre mandat.
Certaines des pratiques de vente dont vous avez entendu parler dans les médias sont tout à fait inacceptables à la CIBC. Si un employé estime avoir fait l'objet de pressions ou s'il constate ce genre de comportement, il peut en informer la direction, notamment en passant par son supérieur. Si cette façon de faire ne lui convient pas ou s'il préfère un autre moyen d'action, il peut s'adresser à son supérieur immédiat ou à son représentant des ressources humaines qui, s'il n'est pas sur place, n'est habituellement pas très loin.
Et puis, nous disposons d'un certain nombre de voix pour remonter la hiérarchie en toute confidentialité. L'employé qui souhaiterait faire part d'une information sous le sceau de la confidence pourrait se servir de notre ligne téléphonique confidentielle pour les questions d'éthique, de notre courriel interne sécurisé ou s'adresser au bureau de l'ombudsman.
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Pour la très grande majorité de nos employés de première ligne, la rémunération est essentiellement constituée du salaire de base. Une partie relativement petite de la rémunération est variable et un élément seulement de cette partie est constitué de commissions fondées sur les objectifs de vente. La satisfaction de la clientèle est un élément encore plus important.
Tous les mois, nous sondons des milliers de clients à l'occasion de leurs transactions avec nous, que ce soit dans les succursales, au téléphone ou en ligne. Nous leur demandons s'ils ont été satisfaits des conseils reçus et s'ils estiment avoir eu un bon service. Les données recueillies constituent le principal élément du volet variable de la rémunération, et il est relativement petit. Nous cherchons un équilibre, une approche équilibrée, comme mon concurrent l'a aussi indiqué.
Nos objectifs ne s'articulent pas autour de produits précis et nous ne demandons pas à notre personnel des succursales ou au téléphone de vendre x volume du produit y, que ce soit un prêt hypothécaire, une carte de crédit ou que sais-je encore. Tous ces produits sont regroupés au final et nous sommes surtout intéressés par le panachage qui répond aux besoins de nos clients — ce sont des objectifs axés sur le client — plutôt que par des produits que nous souhaiterions vendre au niveau de la banque. Nous nous intéressons surtout au client et il appartient à chaque employé d'une succursale de repérer les besoins des clients pour leur proposer des produits en conséquence.
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Merci, monsieur le président.
Messieurs, bienvenue à la Chambre des communes. Nous apprécions énormément la qualité de nos témoins aujourd'hui.
Reprenant la méthode de M. Fergus, je vais vous poser une seule question à tous les trois.
Messieurs, vous avez dit que l'essentiel de votre activité consiste à conseiller vos clients et non pas à fixer des objectifs de vente. Alors, tout est parfait. Vous avez dit que vous travaillez, d'abord et avant tout, pour les gens, pour les clients. Eh bien, ce n'est pas précisément ce que nous avons vu à la télévision, ni ce que nous avons entendu il y a deux jours, ici même, à ce comité.
Je me demandais sur quel genre de cerbère vous comptiez dans vos banques. Quand je dis cerbère, je pense à celui qui peut écouter aux portes ou plutôt au téléphone les conversations entre vos employés et les clients. Appliquez-vous une méthode de surveillance consistant à écouter les employés à leur insu?
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Merci, monsieur le président.
Merci à nos témoins de leur présence. Je pense que c'est un moment important pour notre étude sur le comportement des banques.
Jusqu'à maintenant, je n'ai pas été nécessairement rassuré par vos propos, car vous avez en quelque sorte nié qu'il y a un problème de culture. Vous avez répété ce que l'Association des banquiers canadiens a dit, soit que le fait d'avoir des objectifs de vente contribue à la culture qui place le client en premier. Par ailleurs, ceux qui ont travaillé dans les banques nous ont plutôt dit le contraire, soit que les objectifs de vente faisaient en sorte que les clients n'étaient pas la priorité.
Je vais d'abord m'adresser au représentant de la Banque TD puisqu'il a été question de cette banque à de nombreuses reprises dans les témoignages que j'ai reçus d'anciens employés. Certains parlaient d'une culture faisant en sorte qu'ils se sentaient obligés de vendre des produits s'ils voulaient atteindre leurs objectifs. Ils plaçaient donc leur propre intérêt ou l'intérêt de la banque avant celui des clients. Ainsi, les employés étaient parfois obligés de poser des gestes plus ou moins légaux afin d'atteindre ces objectifs.
Vos employés sont obligés d'aller jusqu'à falsifier des documents et donner des produits sans le consentement des clients pour atteindre les objectifs que vous leur donnez; reconnaissez-vous que c'est un problème dans votre banque? Êtes-vous conscient que ce problème existe dans votre banque?
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Voici ce qui me chicote. Il est bien évident que quand une personne a besoin d'un prêt ou de conseils en matière de placement, elle va à la banque. Je pense que personne dans notre pays — qu'il s'agisse d'un étranger nouvellement arrivé, d'un Canadien né et élevé dans notre pays, d'une personne âgée, d'un étudiant... Quand ces gens ont besoin de conseils financiers, d'un prêt étudiant ou d'un emprunt pour acheter une auto, ils s'adressent d'abord à la banque.
C'est pourquoi je n'aime pas du tout le fait qu'en venant à la banque pour effectuer leurs transactions quotidiennes, les clients sont bombardés d'offres de placement et d'autres occasions dont ils n'ont jamais entendu parler.
Voici ma deuxième question. Pourquoi vos banques et vos institutions préautorisent-elles l'augmentation de leur limite de crédit à des clients qui n'en avaient même pas fait la demande? C'est une sorte de fraude en soi. Pourquoi préautorisez-vous l'augmentation de la limite de crédit de gens qui ne l'ont même pas demandée? Pour quelle raison logique vos banques font-elles cela, si ce n'est pas pour atteindre des objectifs de vente...
Je vais vous donner un exemple. J'entre dans l'une de vos succursales. J'ai une carte de crédit munie d'une limite légitime. Je n'ai pas besoin d'une limite plus élevée, mais on me l'a préautorisée. La personne qui augmente ma limite est une caissière que, dans ce cas, je rencontre pour la première fois. Cette caissière pense avoir une assez bonne connaissance de mes antécédents et de mon profil financier pour m'offrir la préautorisation d'une grosse augmentation de ma marge de crédit, de ma carte de crédit et d'une hypothèque, tout cela la première fois qu'elle me voit alors que je suis simplement venu déposer un chèque. C'est une pratique très inquiétante.
Andrew, vous avez dit qu'en entendant les nouvelles, vous et vos collègues avez été sidérés. Il est bien étrange que de notre côté de la salle, ces nouvelles ne m'aient pas du tout surpris. Plusieurs de mes anciens camarades de l'école de commerce ont travaillé dans vos institutions. Ils savent tous que les employés qui donnent un bon rendement réussissent très bien dans les banques. C'est bien, non? Mais ils savent aussi que l'on se débarrasse vite de ceux qui ne donnent pas un bon rendement.
Je voudrais savoir pour quelles raisons vous pensez que de préautoriser des demandes de crédit que les gens n'ont pas faites constitue une technique de vente légitime.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie nos témoins d'être venus aujourd'hui.
Je vais poursuivre dans la veine de certaines des discussions que nous avons eues jusqu'à présent.
J'ai demandé à Mme Tedesco si elle possède tous les pouvoirs nécessaires pour mener une enquête approfondie. Elle m'a répondu dans l'affirmative, ce qui m'aide bien. Elle a ajouté que chacun de vos PDG lui a promis de lui fournir tous les renseignements nécessaires pour faire son travail. Je suis heureux que vous soyez venus pour que nous puissions faire le nôtre, qui est de veiller à ce que ces organismes accomplissent le travail que nous attendons d'eux.
Nous avons entendu dire que des systèmes de contrôle sont en place et que l'on impose différents niveaux de codes de conduite, etc., et malgré tout cela, nous entendons des reportages — non pas des allégations, mais des reportages — aux nouvelles sur des gens qui ont subi de très mauvaises expériences dans votre système. Comment expliquez-vous cela, malgré ce que vous nous avez décrit aujourd'hui en affirmant que vous suivez des processus très consciencieux pour déceler les méfaits? Comment se fait-il que des gens se trouvent encore dans des situations où leur seul recours est de confier leurs expériences aux médias? Je veux vraiment savoir pourquoi ces situations existent encore.
Nous pourrions commencer à ma gauche, et nous continuerons le long de la table.
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Merci. Je n'ai pas vraiment beaucoup de questions, seulement quelques observations. Je crois que mon collègue a peut-être une question ou deux.
Premièrement, quand nous avons entrepris cette étude, je me doutais bien de ce qui arriverait. Nous avons le témoignage d'employés, ou anciens employés, qui disent une chose et le témoignage de l'employeur qui dit à peu près le contraire. Je suppose que lorsque nous entendrons les trois autres témoins, cela ne changera pas beaucoup.
Une des questions qui me préoccupent est que notre comité n'a pas de pouvoir d'enquête et que l'ACFC a comparu devant nous. Je me réjouis d'entendre qu'on déploie des efforts importants, car je suppose que personne n'a intérêt à voir ces rumeurs continuer à circuler. Je me réjouis de voir cela.
J'ai aussi du mal à comprendre à quel niveau la vente incitative a lieu dans les banques. À mon avis, cela pourrait susciter une certaine confusion. Je vais vous donner un exemple. Nous avons fait, plus tôt, une étude des paradis fiscaux. Tout au long de cette discussion, on a parlé indifféremment « d'évasion fiscale » et « d'évitement fiscal ». Ce sont deux choses entièrement différentes. L'évasion fiscale est illégale tandis que l'évitement fiscal n'est pas illégal.
À mon avis, dans le secteur bancaire, la vente incitative — vous pouvez appeler cela comme vous voudrez, et les employés aussi — fait partie de l'activité bancaire. Son but est d'aider à enrichir le client ou de servir l'intérêt du client. Je pense que le problème vient en partie de l'endroit où ces ventes ont lieu.
Je voudrais seulement que chacun d'entre vous me donne des précisions. Je crois avoir bien entendu. La vente incitative n'a pas lieu au niveau du caissier. Pouvez-vous me le confirmer?
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue à tous.
Le week-end dernier, quand j'étais de retour dans ma circonscription, j'ai dû aller à la banque pour chercher une nouvelle carte de crédit parce que j'en avais perdu une. C'était une carte TD. J'ai pris cette notice intitulée « Vente liée avec coercition » qui se trouvait sur le comptoir. J'ai été surpris de la trouver là et je m'en suis réjoui. C'est au sujet de l'article 459.1 de la Loi sur les banques et des interdictions touchant les ventes liées. Je me suis réjoui de voir que c'était à la disposition de tous les clients qui se présentaient au comptoir pour prendre un rendez-vous — non pas entre les mains du caissier, mais sur le comptoir. C'est une excellente chose. C'était intéressant à voir.
Je comprends comment une banque fonctionne. J'ai travaillé dans une banque pendant de nombreuses années. Je sais qu'il y a des dizaines de milliers de Canadiens qui travaillent dans les banques. Leur gagne-pain en dépend et pour la plupart, ils font un excellent travail. Vos sondages sur la satisfaction à l'égard du service à la clientèle en témoignent, mais bien entendu, de nombreux employés se sont plaints publiquement d'avoir le sentiment qu'on les forçait à atteindre des objectifs de vente.
Par-dessus le marché, l'ACFC a annoncé, le 15 mars, qu'elle commencerait un examen complet des pratiques commerciales des banques. Je me réjouis de voir que vous coopérez avec elle. Je pense que notre comité aura hâte de voir son rapport lorsqu'il sera publié.
La culture a-t-elle changé subrepticement au sein des établissements si bien que les clients ne savent pas toujours qu'on a augmenté leur ligne de crédit? Ce n'est peut-être pas communiqué pour permettre aux employés autres que les caissiers d'atteindre certains objectifs. La culture a-t-elle changé?
D'autre part, y a-t-il suffisamment de freins et de contrepoids — car tout est là — pour que les gens soient récompensés, mais pas aux dépens des clients qui prennent des risques excessifs et augmentent leur dette garantie ou non garantie? Nous devons nous en assurer. Nous devons protéger le système bancaire en bonne santé que nous avons au Canada. Nous sommes sortis indemnes de la crise, si je puis dire, et nous devons maintenir un haut niveau de satisfaction vis-à-vis du service.
Par conséquent, il y a la culture et la question de savoir si les freins et contrepoids sont suffisants. Répondez à tour de rôle, s'il vous plaît.
Nous développons constamment notre culture. Le monde qui nous entoure change assez rapidement, mais depuis des décennies, chez TD, le client est au centre de notre attention. Le client est au centre de tout ce que nous faisons. Le nombre de nos heures d'ouverture en est un exemple. Nous sommes une organisation très centrée sur le client.
Au cours de l'année dernière, notre PDG et notre équipe de direction ont élaboré une nouvelle stratégie à l'égard de ce que nous appelons nos engagements communs et nous l'avons appliquée à tous les secteurs de la banque. Cette stratégie repose sur cinq principes. Le premier est « penser comme un client ». Cela fait donc intimement partie de ce que nous faisons chez TD.
Pour ce qui est des freins et contrepoids, vous avez beaucoup entendu parler de ceux que nous avons dans les trois banques. Nous pensons avoir des processus très robustes, mais nous ne nous reposons pas sur nos lauriers et nous ne prétendons pas être parfaits. Comme je l'ai déjà mentionné, je pense que nous avons maintenant la possibilité de voir où nous en sommes, de donner un tour de vis, d'apporter les changements et ajustements voulus pour rendre le système encore plus solide.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur McPhedran, vous avez failli m'échapper, mais j'ai une question à vous poser, après quoi M. Grewal posera également une question.
Dans votre témoignage, vous avez mentionné que vos employés élaborent une stratégie financière. Néanmoins, nous savons et nous avons entendu dire qu'il y a parfois une grande différence dans les termes et la terminologie utilisés. Par exemple, les exigences varient beaucoup d'un type de conseiller à l'autre. Quand les employés de la Banque Scotia élaborent une stratégie financière, vous avez dit que la satisfaction du client était prioritaire, mais quand on sait que les différents types de conseillers font certaines choses, comment veillez-vous à ce que ce soit vraiment dans l'intérêt du client et non pas pour pousser le produit que la Banque Scotia désire vendre à ce moment-là, même s'il ne s'agit pas d'un objectif de vente?
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Merci, monsieur le président.
Je veux seulement revenir sur un point. Vous avez mentionné tous les trois que la priorité est l'intérêt du client et non pas les profits. Le problème est que vous avez pour fonction de gagner de l'argent. Comme nous l'avons dit, nous ne ciblons pas les banques. Nous essayons seulement de protéger les Canadiens.
Il y a un ensemble d'opérations pour lesquelles les intérêts du client ne coïncident pas avec les intérêts de la banque, car ces dernières essaient de gagner le maximum d'argent. C'est leur droit, mais cela les empêche parfois de donner de bons conseils à un client.
Ma question est la suivante. Pour ce qui est des ventes incitatives que les caissiers peuvent faire ou non, vos caissiers sont-ils réglementés? Ont-ils suivi une formation? Suivent-ils des cours comme le Cours sur le commerce des valeurs mobilières au Canada avant de donner des conseils de placement ou même de diriger le client vers un conseiller?
Cette question s'adresse à vous trois.
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Mon objection à cet égard est bien simple. Certaines personnes qui vont dans votre banque ne veulent pas de conseils en placement et n'ont pas confiance dans leurs propres compétences financières. Elles pensent que les banques ont des employés très intelligents. Quelqu'un peut leur conseiller de rencontrer une certaine personne qui va les aider et leur donner des conseils en placement et comme elles font énormément confiance à la banque, elles se laissent séduire par des placements qui ne sont peut-être pas les plus avantageux pour elles.
La question est de savoir pourquoi un caissier adresse quelqu'un à un conseiller, même s'il ne donne pas de conseils en placement ou s'il le fait en fonction du profil de l'entreprise ou du client. En 2017, si vous voulez faire un investissement, je suis sûr que vous pouvez savoir comment faire.
Il faudrait une sorte de muraille de Chine dans les banques afin que si un client demande des conseils en placement, le caissier l'adresse directement à un conseiller, à sa demande, mais qu'il ne dise pas « Je vois que vous avez le montant x d'argent dans votre compte. Vous devriez peut-être parler à un conseiller financier. »
À mon avis, c'est la raison pour laquelle certaines pratiques de vente vous ont posé des problèmes. C'est parce que les RSC en première ligne dans vos banques doivent faire énormément de ventes pour gagner leurs primes, pour obtenir de l'avancement afin de devenir directeur de succursale et comparaître un jour devant le Comité à titre de directeur ou de vice-président senior. Voilà le problème que nous voyons…
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J'ai une question qui se rapporte à l'audience comme telle. Nous tenons cette audience sur les pratiques bancaires dans une certaine mesure en raison des articles que les médias ont publiés. Je pense que nous avons tous reçu un certain nombre d'appels et qu'il y a un certain mécontentement. Une de nos difficultés est que parfois, c'est la parole des uns contre celle des autres. Nous le comprenons.
Je pense que nous avons reçu une vingtaine de mémoires qui sont en cours de traduction et que nous n'avons pas encore lus. Il y a des inquiétudes et je pense — comme vous-mêmes aussi, probablement — que la surveillance est importante pour que le public ait confiance dans les pratiques des banques, que nous parlions des normes de travail provinciales et fédérales ou des pratiques se rapportant à la vente et aux placements, etc.
Diriez-vous que la surveillance est adéquate pour le moment? Est-elle trop serrée? Est-elle insuffisante? Quelle est votre position à cet égard? À la fin de notre étude, nous allons devoir formuler une opinion ou une recommandation quant à savoir s'il faut resserrer la surveillance ou si tout va bien, ou s'il faudrait peut-être un ombudsman ayant plus de pouvoirs. Vous conviendrez, j'en suis sûr, que si le public canadien estime que la surveillance est appropriée, c'est une bonne chose pour vous et pour nous également.
Avez-vous des opinions à ce sujet?
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Merci, monsieur le président.
Bon après-midi à tous. Je m'appelle Kirk Dudtschak. Je suis le vice-président à la direction des services bancaires régionaux de RBC Banque Royale. Je suis responsable de près de 25 000 employés de nos services bancaires aux particuliers et aux entreprises qui résident et travaillent dans plus de 1 200 collectivités de tout le pays.
De nombreux Canadiens voient en RBC leur banque locale ainsi qu'un chef de file du secteur des affaires et une entreprise qui existe depuis presque aussi longtemps que le Canada. Nous sommes réputés pour la qualité de nos conseils et de nos solutions, pour être un employeur respecté, un champion de la diversité et de l'innovation ainsi que pour notre engagement envers la jeunesse et la prospérité future du pays.
Tout récemment, Retail Banker International nous a décerné, pour la troisième fois, le titre de banque de détail de l'année, un honneur que nous devons à nos employés et nos clients. Nous sommes fiers de nos réalisations, mais nous ne nous reposons pas sur nos lauriers et nous ne tenons pas pour acquis le rôle que nous jouons au Canada et dans la vie de nos employés et de nos clients.
C'est pourquoi nous les écoutons constamment et nous nous servons de leur expérience et de leur rétroaction pour veiller à continuer de fournir les conseils et les services que les Canadiens attendent de nous et méritent de recevoir. Par conséquent, ces audiences sont pour nous l'occasion de faire savoir en quoi nous croyons et comment nous opérons, mais surtout, d'apprendre s'il est possible de faire plus.
Nous opérons en étant convaincus que la façon dont nous obtenons nos résultats est aussi importante que les résultats obtenus. Nous ne pourrions pas maintenir le niveau de satisfaction de nos employés dont 95 % disent être fiers de travailler pour RBC et appuyer ses valeurs, et conserver le meilleur taux de fidélité de la clientèle si nous ne faisions pas des efforts quotidiens pour obtenir ces résultats.
Nous avons été découragés d'entendre des rapports donnant une description de notre environnement de travail qui ne correspond pas à notre culture ou à nos valeurs ou à la façon dont nous conduisons nos affaires ou encore à l'expérience que nous voulons créer pour nos employés ainsi que pour nos clients. Nous offrons, chaque jour, des conseils, des solutions et des services à plus de 12 millions de clients canadiens et nous devons le faire avec la plus grande exactitude de façon à non seulement répondre, mais surpasser leurs attentes.
Sur les 2,4 millions de comptes que nous avons ouverts dans les services bancaires régionaux en 2016, moins de 0,05 % des clients se sont plaints de la façon dont leur compte avait été ouvert. Quoi qu'il en soit, nous prenons au sérieux chacune de nos interactions avec les clients et chacune de leurs préoccupations. Les clients peuvent faire part de leur mécontentement au gestionnaire ou en ligne, ou encore par l'entremise de nos équipes indépendantes de service clientèle, de nos sondages réguliers auprès des clients et en contactant l'ombudsman de RBC. Si nos clients ne sont toujours pas satisfaits, ils peuvent également se tourner vers un ombudsman externe.
Nous accordons la même attention à nos employés. Nous les écoutons par l'entremise de leurs gestionnaires et de leurs dirigeants, de nos services et conseillers en ressources humaines, de notre service confidentiel d'ombudsman des employés ou du sondage annuel auprès des employés qui nous permet d'entendre l'opinion de plus de 90 % de nos employés chaque année.
Nous investissons dans l'inculcation de notre culture et nos valeurs, y compris la priorité à accorder aux clients et nos valeurs d'intégrité. Ces valeurs sont intégrées dans le code de conduite auquel chaque employé doit souscrire chaque année ainsi que dans nos programmes de rendement et de sensibilisation afin de favoriser les bons comportements et les bonnes activités en plaçant les clients au centre de tout ce que nous faisons.
Nous créons aussi un environnement de travail respectueux où les employés sont incités à s'exprimer, à demander des conseils et des précisions en étant assurés qu'on les aidera à agir comme il se doit. Comme je l'ai dit, nous écoutons nos employés et nos clients, nous enquêtons et nous prenons les mesures nécessaires pour préserver la confiance que nos employés et nos clients ont en nous. La préservation de cette confiance est essentielle aux activités de notre entreprise et nous croyons que notre succès en dépend.
Je vous remercie de votre attention et je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs, je vous remercie de m'avoir invitée aujourd'hui.
[Français]
Je m'appelle Lucie Blanchet. Je suis première vice-présidente, Stratégie, Distribution, Solutions et processus pour les particuliers à la Banque Nationale du Canada.
Pour débuter, j'aimerais souligner que nous avons suivi attentivement les événements des derniers mois, au pays et ailleurs, qui ont mené aux témoignages d'aujourd'hui. Nous sommes sensibles aux propos qui ont été exprimés. En effet, notre modèle d'affaires est basé sur la confiance établie de longue date avec nos clients, et elle doit être sans cesse renouvelée.
Très brièvement, j'aimerais vous présenter dans les prochaines minutes les activités de la Banque Nationale et le contexte dans lequel elle évolue, l'importance que nous accordons à l'équilibre entre les parties prenantes pour le succès de la Banque et, finalement, la place fondamentale qu'occupent l'éthique et l'intégrité dans nos opérations.
La Banque Nationale a été créée en 1859 à Québec et elle propose des services bancaires intégrés à plus de 2,3 millions de clients particuliers et quelque 130 000 clients entreprises. Elle a un actif sous gestion de 239 milliards de dollars. La Banque Nationale compte 445 succursales bancaires et plus de 100 bureaux de courtage en valeurs mobilières.
Géographiquement, nous exerçons principalement nos activités au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Ontario. À cela s'ajoute une présence dans d'autres centres métropolitains au Canada, notamment à Winnipeg, à Calgary et à Vancouver.
La Banque exerce aussi un leadership dans plusieurs domaines, qu'il s'agisse de l'agriculture, de la technologie, de l'énergie, de l'immobilier, de la santé ou du financement gouvernemental.
La Banque est un employeur important qui compte plus de 21 000 employés. L'an dernier, elle a obtenu une 12e nomination à titre d'employeur de choix.
La Banque est un joueur actif dans toutes les communautés où elle est présente. L'année dernière, elle a d'ailleurs versé plus de 25 millions de dollars à différents organismes canadiens. La Banque Nationale est principalement active au Canada, où sont concentrés près de 95 % de ses revenus.
Notre entreprise évolue dans un contexte d'affaires en profonde transformation. Nos clients désirent interagir avec nous de façon personnalisée par le canal de leur choix et au moment qui leur convient. Notre ambition est d'offrir une expérience distinctive qui repose sur l'accessibilité, la simplicité et la proactivité de nos solutions. Pour ce faire, nous devons continuer de nous adapter et perfectionner l'agilité nécessaire pour répondre à leurs attentes.
Notre culture organisationnelle est fondée sur trois piliers: l'équilibre entre les parties prenantes, le respect de nos valeurs d'entreprise et une saine gestion des risques. L'atteinte de l'équilibre entre les parties prenantes est omniprésente au sein de notre organisation. Cela se reflète directement dans notre cadre de gestion de la performance. Ces parties prenantes sont nos clients, nos employés, nos actionnaires, notre communauté et nos organes de réglementation. L'équilibre entre chacune de ces parties permet d'assurer la pérennité de notre organisation à court, à moyen et à long terme. Ce message est rigoureusement communiqué à l'échelle de l'entreprise.
Nous attachons beaucoup d'importance au respect de nos valeurs: approche centrée sur le client, rigueur, responsabilisation et collaboration en vue d'instaurer un environnement de travail stimulant pour nos employés. La gestion des risques est aussi au coeur de nos opérations, et à ce titre, elle fait partie intégrante de notre culture d'entreprise.
Finalement, l'éthique et l'intégrité jouent un rôle de premier plan dans notre capacité à assurer le succès de la Banque et sa pérennité. Agissant comme cadre de référence pour nos employés, elles sont à la base de la confiance placée dans notre institution. Tous nos employés adhèrent, dès leur embauche, à notre code de déontologie. Ce code précise ce qui est attendu de chacun de nos employés, de nos dirigeants et de nos administrateurs dans l'exercice de leurs fonctions.
La Banque possède plusieurs mécanismes pour permettre aux clients et aux employés de signaler tout manquement à l'éthique ou toute pression indue. Parmi les mécanismes mis en place pour nos employés, on retrouve les gestionnaires de nos différents services, les ressources humaines, le secteur de la conformité, l'ombudsman des employés, de même qu'un sondage annuel sur l'environnement de travail.
De leur côté, les clients peuvent compter sur les employés de tous nos points de service, les réseaux sociaux, l'ombudsman des clients et plusieurs sondages de satisfaction de la clientèle pour faire part de toute insatisfaction ou de tout inconfort. Ces pratiques nous permettent de maintenir un environnement de travail stimulant et d'assurer un dialogue basé sur la confiance avec nos employés et nos clients. En toutes circonstances, nous accueillons les commentaires sur les moyens de nous améliorer.
En conclusion, nous sommes sensibles aux circonstances qui nous ont menés à la discussion d'aujourd'hui. La culture organisationnelle de la Banque Nationale repose sur l'équilibre entre nos parties prenantes, nos valeurs et une saine gestion des risques. C'est cette culture qui continuera d'encadrer la gouvernance de notre entreprise, nos pratiques en matière de ressources humaines, l'ensemble de nos opérations et les activités quotidiennes de nos employés.
Monsieur le président, cela me fera plaisir de répondre aux questions.
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Bonjour monsieur le président. Je m'appelle Andrew Auerbach et je suis responsable du réseau de distribution des services bancaires personnels et commerciaux de BMO au Canada, soit des 940 succursales réparties au Canada et de notre banque commerciale ainsi que des 12 000 employés qui font partie de nos équipes. Je suis heureux de participer avec mes collègues à l'audience d'aujourd'hui et de présenter le point de vue et l'expérience de BMO sur la question des pratiques de vente. Ce que nous avons tous récemment entendu dans les médias est décevant. Nous prenons cette question très au sérieux. Les problèmes soulevés ne concordent pas avec notre démarche, celle d'offrir à la clientèle une belle expérience. Nous sommes convaincus que nos pratiques sont orientées pour aider nos clients.
BMO a comme vision d'être la banque de référence en matière d'expérience client. Nous poursuivons cette vision en tissant des relations à long terme avec chacun de nos clients et en les renforçant. Pour bâtir ces relations, il est impératif de prêter une oreille attentive à nos clients pour nous assurer de bien comprendre leurs besoins et de voir les choses à leur manière afin de pouvoir ainsi les aider à gérer leurs besoins financiers maintenant et dans l'avenir. Bien franchement, il nous est impossible de le faire si nous vendons des produits et des services dont nos clients n'ont pas besoin. Ce n'est pas la bonne chose à faire ni pour nos clients ni pour nos employés. Nous sommes plutôt d'avis que notre mandat consiste à aider nos clients à choisir des produits et des services qui leur conviennent non pas en fonction d'un objectif de vente, mais de la promesse que nous leur avons faite de les aider.
À BMO, nous savons que la seule façon de tenir notre promesse envers notre clientèle est de veiller à ce que nos employés soient tout à fait mobilisés et motivés. Avant d'être des banquiers, nous sommes d'abord et avant tout des êtres humains. Nous nous efforçons de faire primer les intérêts des autres en écoutant et en comprenant les perspectives de chacun. Nous veillons à ce que nos employés aient les connaissances, les compétences et le soutien nécessaires pour offrir une expérience client exceptionnelle. Toutefois, il importe aussi d'instaurer des mesures et une gouvernance rigoureuses pour nous assurer que les interactions avec nos clients se déroulent comme nous le souhaitons. À cette fin, nous avons instauré une culture qui s'appuie sur notre vision de l'expérience client et qui renforce notre devoir de toujours faire la bonne chose. Les objectifs de nos employés et notre évaluation du rendement concilient la nature et les moyens de chaque intervention, c'est-à-dire ce que nous nous efforçons de réaliser et la manière dont nous atteignons nos objectifs en veillant à ce que notre approche demeure axée sur le client et sur les besoins qui lui sont propres. Cette approche à l'égard de l'établissement des objectifs se traduit aussi dans divers critères, notamment l'expérience client, la gestion des risques, la mise en pratique de nos valeurs et, bien entendu, le rendement.
Nous avons mis en place des systèmes et des mesures de contrôle pour garantir que nos ventes sont dictées par les besoins des clients et leur utilisation de nos services. Nous avons défini une marche à suivre pour permettre aux clients de faire part de leurs préoccupations et pour que celles-ci soient signalées aux échelons supérieurs, y compris pour ce qui est de la participation d'entités indépendantes. Chaque préoccupation fait l'objet d'une enquête et des mesures sont prises en conséquence. Nous procédons aussi à des audits et examinons nos politiques et nos processus pour nous assurer que nos pratiques sont suffisamment intègres. La rigueur avec laquelle nous préservons nos politiques et nos processus renforce notre confiance à l'égard de l'intégrité des pratiques de BMO. Nous avons également mis en place une culture dans laquelle nous sommes tous à l'abri des représailles. À BMO, tout le monde peut exprimer ses préoccupations sans crainte. Qui plus est, nous investissons sans cesse dans nos employés afin qu'ils aient les connaissances et les compétences leur permettant d'aider nos clients.
Monsieur le président, BMO se réjouit de l'occasion de participer à cette discussion et je serai heureux de répondre à vos questions.
Je vous remercie.
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Oui. Encore une fois, il va falloir que je répète ce que j'ai dit la semaine dernière. Vous savez, à la Chambre, je suis tellement modeste et réservé que ma voix ne porte pas beaucoup. Je vais donc parler un peu plus fort.
Madame Blanchet, à titre de directrice et de personne clé à la Banque Nationale, vous savez qu'il y a eu des reportages qui ont été très sévères à l'endroit du monde bancaire canadien. Vous savez également que ce comité parlementaire a entendu, au cours des dernières semaines, des témoignages très alarmants. Les gens disaient que, encore aujourd'hui, énormément de pression est exercée sur les employés des banques pour qu'ils vendent des produits financiers, quitte à mettre les gens dans une situation financière périlleuse.
Dans un premier temps, j'aimerais que vous nous disiez pourquoi, selon vous, les services bancaires ne sont pas des services comme d'autres. Un vendeur de chaussures, par exemple, doit en vendre le plus possible, mais les gens qui travaillent chez vous ne doivent pas faire de la vente sous pression.
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Merci, monsieur le président.
Je vais aussi faire une petite remarque: la Banque Nationale n'a pas été mentionnée dans les reportages de Radio-Canada.
Cela étant dit, j'aimerais revenir à ce que je disais plus tôt aux autres invités représentant les trois autres grandes banques. Les témoignages que nous avons entendus ont fait état d'une culture interne hautement problématique. D'une part, les représentants des banques nous disent que la culture fait passer le client en premier, mais, d'autre part, les employés nous disent que la culture fait passer en premier les profits, les récompenses et l'atteinte d'objectifs de vente.
J'essaie de concilier les deux points de vue pour essayer de comprendre quelle est la véritable culture quand on travaille dans la banque. Je ne parle pas de ce qu'on nous dit et de ce qu'on veut bien laisser paraître.
Je me demandais si vous pouviez confirmer que vos banques respectives ont des objectifs de vente, un système de récompenses et d'objectifs de vente pour les employés. Pouvez-vous nous dire si oui ou non c'est le cas au sein de votre entreprise?
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Je serai brève, mais il est important de mettre les objectifs financiers en perspective.
Le premier élément du cadre de gestion de la performance est la satisfaction de la clientèle.
Le deuxième est la qualité opérationnelle et la gestion des risques.
Les valeurs d'entreprise constituent le troisième élément.
Le quatrième est la mobilisation des employés.
Les objectifs financiers constituent le cinquième élément.
Les objectifs financiers n'ont pas un poids plus important que les autres éléments. D'ailleurs, les dimensions qui ont le plus d'importance chez nous sont les valeurs d'entreprise.
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Merci, monsieur le président.
Merci à vous tous d'être ici.
Je veux poser une question qui se rapproche de la série de questions de M. Dusseault.
Vous occupez tous des postes de premier vice-président senior et de vice-président à la direction. Comment vous assurez-vous, du haut vers le bas, que les comportements dans les succursales sont convenables et qu'ils témoignent de ces valeurs? M. Dusseault, par exemple, a parlé de mise au pilon publique. D'autres témoins — et vous rejoignez ce qu'ont dit les trois représentants précédents du secteur bancaire — nous ont indiqué que les ventes ne sont pas le seul facteur pris en compte dans l'évaluation du rendement.
Elles en font partie, cela étant, et ça a donné quoi? Des employés sont venus nous dire que les directeurs des succursales ne leur disent pas explicitement que leurs ventes laissent à désirer. Le supérieur ou le directeur de la succursale convoque dans son bureau l'employé qui n'atteint pas ses objectifs de vente pour lui dire qu'il doit augmenter ses ventes. Puis, s'il n'y parvient toujours pas, une note indiquant que l'employé est un fauteur de trouble ou qu'il ne travaille pas bien en équipe est versée à son dossier. Cela le fait passer dans une autre catégorie d'évaluation du rendement.
Comment vous assurez-vous que les supérieurs immédiats ou les directeurs de succursales consignent convenablement les mesures disciplinaires, surtout quand on sait que leurs primes et leurs voyages, comme je l'ai mentionné aux témoins précédents, sont fonction de l'atteinte de certains des objectifs par l'ensemble de la succursale?
Si les politiques viennent vraiment d'en haut, que faites-vous pour vous assurer qu'elles se répercutent à tous les échelons afin que les employés qui n'atteignent pas leurs objectifs de vente ne soient pas manipulés d'une façon ou d'une autre?
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Je pourrais vous donner quelques exemples.
Par exemple, toutes les mesures correctives prises à l'égard d'employés sont vérifiées et gérées par notre centre de relations avec les employés. Le gestionnaire appelle le centre et examine le cas avec l'aide des responsables du centre, qui veilleront à ce que la situation soit évaluée objectivement et à ce que nous soyons équitables envers l'employé. Comme je l'ai dit tout à l'heure, nous faisons aussi un sondage annuel auprès des employés. Nous organisons régulièrement des tables rondes, où les vice-présidents régionaux, les présidents régionaux, et même moi, écoutons ce que les gens ont à dire et essayons de comprendre les problèmes et d'envisager les solutions possibles.
Dans le cadre du sondage auprès des employés, nous examinons non seulement les évaluations fournies jusqu'au niveau des gestionnaires, mais aussi les commentaires intégraux, pour comprendre la nature des préoccupations des employés. Nous pouvons utiliser ces renseignements, selon le cas, pour aider un gestionnaire ou pour veiller à ce que des mesures d'amélioration soient prises à l'échelle de la succursale en question pour que les problèmes soient circonscrits, ou encore pour tirer des leçons et améliorer nos programmes globalement.
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Il faut vraiment comprendre le contexte de ce que nous essayons de faire dans les succursales. Ce que nous essayons de faire — et je crois que nous le faisons bien —, c'est d'approfondir les relations en guidant nos clients.
Je tiens absolument à préciser qu'il n'est pas question de suggérer de vendre à nos clients des produits qui ne leur conviendraient pas. Ce serait contraire à l'esprit de notre entreprise, et ce n'est pas ainsi qu'on construit des relations à long terme avec des clients. Je vais vous donner une petite idée de ce dont nous parlons dans une succursale. On pose des questions aux clients pour mieux comprendre leur situation et être en mesure de leur proposer des solutions qui leur conviennent.
Comme vous le savez, le domaine bancaire peut être très compliqué. Je sais que vous avez parlé ici de compétence financière, et c'est quelque chose à quoi BMO accorde beaucoup d'importance. Ces questions sont très compliquées. Bien souvent, lorsque nous avons ce genre de conversation avec nos clients, ils ne savent pas, en fait, qu'il y a d'autres solutions à leur portée.
Pour aller plus loin, nous avons beaucoup discuté de la façon dont nous mesurons la satisfaction des clients et des moyens que nous voulons prendre pour nous assurer que nous faisons ce qu'il faut pour eux. Cette étude révèle que, en fait, quand nous proposons des solutions, quand nous leur expliquons des choses qu'ils ne savaient pas, ils sont plus satisfaits, d'après les évaluations. La raison en est que nous avons à coeur d'approfondir les relations, c'est-à-dire que nous ne vendons pas des produits à tort et à travers, mais que nous essayons de mieux comprendre leurs besoins propres.
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Je voudrais souligner une remarque que j'ai faite dans mon exposé préliminaire.
Nous avons un devoir envers ce pays et envers nos clients. Nous en sommes conscients. Nous occupons une place privilégiée dans leur vie. Et cela veut dire que nous veillons à bien servir nos clients, c'est-à-dire à les aider à améliorer leur vie aujourd'hui, mais aussi à réaliser leurs objectifs à long terme. Nous avons donc la responsabilité de veiller à ce que les conseils et les solutions que nous proposons conviennent à nos clients. C'est au coeur de notre rôle.
Notre objectif est d'être parmi les établissements financiers qui inspirent le plus confiance. Notre intention est d'aider nos clients à améliorer leur situation et à s'épanouir et d'aider nos collectivités à se développer et à devenir plus prospères. Ce sont les principes qui guident nos actions. Nous visons à développer des relations à long terme avec nos clients.
Les clients qui ont un compte chèques chez RBC sont avec nous en moyenne depuis 19 ans et demi. C'est le genre de relations à long terme que nous voulons bâtir. Nous tenons également à rester attentifs aux comportements et aux problèmes que vous signalez et que les employés et les clients signalent lorsqu'ils nous font part de préoccupations, afin de nous assurer non seulement que nos employés sont satisfaits, mais que nous faisons ce qu'il faut pour nos clients et pour tout le pays.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins d'être venus nous voir et de nous parler un peu de leurs expériences et de leurs réflexions au sujet de cette importante question.
Nous avons reçu trois autres employés de banque aujourd'hui, qui sont venus nous expliquer les pratiques en vigueur. Nous avons appris qu'il existe des systèmes et des codes de déontologie à respecter. C'est quelque chose que toutes les banques prennent très au sérieux parce que la confiance est la clé du secteur bancaire. C'est un domaine très concurrentiel. Le choix est grand. Si des gens n'aiment pas la couleur de votre nouveau logo, je suis sûr que d'autres établissements adoreraient leur offrir leurs services.
Cela dit, j'ai entendu deux types de réponses distincts. Il y a d'abord les graves allégations formulées par les employés eux-mêmes à l'égard de divers nouveaux programmes. Et il y a les systèmes internes dont vous parlez. J'essaie de coller tout cela ensemble. Les derniers témoins que nous avons entendus ont déclaré qu'ils prenaient ces allégations très au sérieux et qu'ils avaient reconsidéré leurs méthodes dans leurs banques respectives.
Comment réconciliez-vous les allégations que certains employés de certaines banques ont faites très publiquement et ce que vous nous avez dit de vos pratiques aujourd'hui? Commençons par là.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à préciser que nous n'essayons d'aucune façon de dédaigner ce que nous avons entendu. Il s'agit de très grandes entreprises. En fait, on y compte plus de 200 millions d'opérations chaque année. Et, même si je souhaite que tout se passe bien à chaque fois, ce n'est pas le cas. Ce que j'ai essayé de vous expliquer, c'est plutôt la façon dont nous abordons les choses quand des préoccupations sont soulevées.
Monsieur Albas, vous avez évoqué deux situations. La première est celle que des employés vous ont décrite. Dans cette perspective, cela montre que notre mentalité est profondément imprégnée de la volonté d'encourager nos équipes à s'exprimer avec franchise, et nous avons de nombreux mécanismes pour cela. Certains de ces mécanismes sont confidentiels et anonymes, si les employés préfèrent ne pas s'adresser directement à leur supérieur, ou au supérieur de leur supérieur, ou peut-être à moi.
Ces méthodes sont très rigoureuses, mais il arrive que quelqu'un ait un comportement inacceptable. Je peux vous garantir que, lorsque cela arrive, la situation est très sérieusement examinée et vérifiée, au cas par cas, et que les mesures qui s'imposent sont prises à chaque fois, compte tenu, en particulier, de l'état d'esprit que nous voulons instaurer dans notre entreprise.
Quant aux clients, si je peux me permettre d'aller de ce côté-là, nous avons aussi beaucoup de mécanismes leur permettant de faire valoir leurs préoccupations, à l'échelle de la succursale ou à des degrés hiérarchiques plus élevés, par exemple moi ou les équipes de règlement des plaintes, ou encore un décideur local du marché, et, bien entendu, notre ombudsman pour les situations que nous ne pensons pas pouvoir résoudre. Enfin — et le nombre de cas est minime comparativement au nombre global —, il y a une procédure très claire pour, comme vous le savez, s'adresser à l'ombudsman des services bancaires.
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Nos employés peuvent utiliser plusieurs mécanismes pour nous faire part de toute insatisfaction, de toute plainte ou de tout manquement à l'éthique dont ils pourraient être témoins. Bien sûr, il y a nos gestionnaires de premier niveau. À la Banque, les gestionnaires des gestionnaires sont très présents sur le terrain.
De plus, nous avons un centre d'appel axé sur les ressources humaines qui est indépendant et centralisé. Les employés peuvent aussi appeler directement notre secteur des relations de travail. Nous avons un secteur de sécurité d'entreprise et un secteur de la conformité. En dernier recours, nous avons aussi un ombudsman des employés.
Une pratique qui nous distingue en matière de culture d'entreprise est le fait que nous sommes très près des employés. Étant une plus petite organisation, notre direction rencontre depuis plusieurs années de 3 000 à 4 000 employés par année. La direction mène de 300 à 400 activités directement avec les employés.
Nous avons donc plusieurs mécanismes permettant d'assurer un bon climat de travail. Les employés se sentent très à l'aise de les utiliser pour la principale raison que, lorsqu'ils le font, nous agissons en vue de mettre en place les améliorations qu'ils nous suggèrent.
Je vais donner suite aux commentaires précédents. Nous prenons ce processus très au sérieux et nous prenons acte de tout ce que nous communiquent les clients et les employés.
Notre travail, sous forme d'enquêtes sur d'éventuelles fraudes, falsifications de signatures ou propositions de produits dont les clients n'avaient pas besoin, a fait la preuve qu'il n'y a pas de problème systémique. Il se produit de temps à autre une situation problématique, et il existe des mécanismes permettant d'entendre les plaintes et de surveiller les activités, mais il ne s'agit pas d'un enjeu systémique.
Je dirais, cependant, que nous employons ces moyens non seulement pour résoudre des cas particuliers, mais pour consolider nos programmes. Au cours des 20 années durant lesquelles j'ai participé à la gestion du rendement, notre programme de gestion du rendement a beaucoup changé, et il s'oriente de plus en plus vers les activités et les comportements, mais aussi la fidélisation des clients, dans le but d'instaurer le genre d'équilibre dont nous parlons ici.
Nous avons également fait évoluer nos programmes pour que les exigences ne créent pas inutilement l'impression que les objectifs de rendement des employés sont irréalistes. Lorsque nous constatons que c'est le cas, nous faisons les ajustements nécessaires pour rééquilibrer les choses et faire en sorte que l'établissement de ces objectifs s'appuie sur des critères objectifs.
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Mon problème à cet égard, et j'en ai parlé dans la première série de questions, est que si vous embauchez un gars comme moi comme caissier dans mon coin de pays, mes résultats de vente vont exploser tout simplement à cause de mon aptitude à interagir avec les gens de ma communauté, à parler leur langue et à les convaincre d'acheter ce dont ils n'ont pas besoin.
Quand je vais dans des succursales, surtout dans de nouvelles collectivités où il y a beaucoup d'immigrants ou des propriétaires de petites entreprises florissantes dans des domaines qu'ils connaissent bien, comme la construction, le paysagement ou le camionnage, mais qui ne savent pas vraiment comment placer leur argent, c'est là que je vois un gros problème. C'est à l'échelle des succursales et des RSC ou des caissiers, ou des conseillers à la clientèle que cela se passe.
Je reviens à vous, Kirk, et à RBC. Quand vous parlez de conseillers à la clientèle, est-ce que vous parlez de conseillers assujettis à une réglementation — en anglais « adviser » avec un « e » — ou de conseillers non assujettis à une réglementation — en anglais « advisor » avec un « o »?
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... et dire « Ah, vous êtes un conseiller ». En plus, le fait de travailler dans une banque revêt un certain prestige, par opposition à quelqu'un qui a les connaissances spécialisées et institutionnelles le rendant effectivement apte à donner des conseils en matière d'investissement.
Je connais tout le monde dans le secteur bancaire, et je ne veux pas viser particulièrement les banques, parce qu'on me dit parfois que je suis fidèle à mon domaine d'activité et que je bois du Kool-Aid comme tout le monde, mais je veux quand même dire ceci. Du point de vue du client, et c'est une perspective très objective, si on entre dans une banque et que quelqu'un, à la caisse, vous donne des conseils en matière d'investissement... et tout ce qu'ils font est de vérifier votre profil financier à l'écran et dire « Vous devriez parler avec X » ou « Avez-vous déjà pensé à faire Y? ».
Je dis simplement qu'il ne leur revient pas de faire ce genre de suggestion à un client, parce qu'ils ne connaissent pas suffisamment le profil financier du client et qu'ils ne devraient pas faire ce genre de recommandation. J'exprime une opinion.
Je m'en remets au président, mais je crois que mon temps de parole est écoulé.
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Merci beaucoup d'être parmi nous aujourd'hui.
Je vous remercie beaucoup de vos témoignages. Mes questions s'adressent à vous tous et seront un peu différentes de celles que j'ai posées à l'autre groupe de témoins.
La confiance des Canadiens dans le système bancaire canadien a été secouée à la suite d'articles et de reportages qui ont été diffusés au mois de mars.
Dans un mémoire présenté au Comité, un avocat ottavien, Harold Geller, note ceci: « Le fait que, historiquement, les organismes de réglementation ont compté sur les institutions financières pour se surveiller elles-mêmes a miné la confiance des Canadiens envers le système financier [...] »
Compte tenu des reportages des derniers mois et de ceux qui continuent à être diffusés, de même que des témoignages que nous avons entendus à ce comité, quel devrait être le rôle de l'ACFC ou votre rôle en tant qu'institution financière? Quel autre type d'engagement devriez-vous prendre pour restaurer la confiance des Canadiens dans le système bancaire canadien?