:
La séance est ouverte. Nous étudions aujourd'hui l'objet du projet de loi qui porte exécution de certaines dispositions du budget. Des représentants de Finances Canada sont avec nous à cette fin.
Il arrive que nous traitions de chaque partie séparément et posions nos questions par la suite. Je proposerais que nous entendions d'abord les explications concernant la partie 1, puis la partie 2 et la partie 3, avant d'adresser nos questions à tous les témoins.
Est-ce que cela convient à tout le monde?
Pour la partie 1, nous accueillons M. McGowan, M. LeBlanc et M. Greene.
Vous pourrez peut-être nous indiquer dans vos interventions vos secteurs de responsabilité respectifs, car je n'ai pas ces précisions dans ma documentation.
Oh, oui je les ai.
Je peux donc vous présenter M. Trevor McGowan, chef principal, législation, Division de la législation de l'impôt, Direction de la politique de l'impôt; M. Pierre LeBlanc, directeur, Division de l'impôt des particuliers, Direction de la politique de l'impôt; et M. James R. Greene, directeur, Direction de la politique de l'impôt.
Bienvenue à tous les trois. Je vous invite maintenant à nous apporter des précisions concernant la partie 1 qui vise à modifier la Loi de l'impôt sur le revenu et des lois connexes.
Comme vous venez de l'indiquer, je vais vous présenter les principales dispositions de la partie 1 qui modifie la Loi de l'impôt sur le revenu. Mes collègues, Pierre et Gervais, vont vous parler des parties 2 et 3 respectivement.
Voici donc un bref survol des mesures proposées. Les premières concernent les anciens combattants et les prestations qui leur sont versées. Il s'agit de faire en sorte que la nouvelle allocation de reconnaissance pour aidant soit non imposable, comme l'allocation pour relève d'un aidant familial qu'elle remplace.
Ces modifications visent à s'assurer que la nouvelle prestation est exempte d'impôt comme celle qui l'a précédée. Ces modifications de fond sont prévues à la section 12 de la partie 4 du projet de loi. Il en est question aux articles 2, 6 et 29.
À la suite de l'examen des dépenses fiscales, il a aussi été convenu d'éliminer le crédit d'impôt à l'investissement pour des places en garderie. Il s'agit d'un crédit d'impôt non remboursable de 25 % pour les employeurs qui créent de nouvelles places en garderie, jusqu'à concurrence de 10 000 $ pour chacune de ces places. Les dépenses engagées à cette fin après le 21 mars 2017 ne seraient plus visées. Un allégement transitoire est toutefois accordé en ce sens que le crédit d'impôt sera maintenu pour les dépenses engagées et les travaux effectués avant 2020, pour autant qu'une convention écrite ait été conclue avant le jour du budget. Ces dispositions se retrouvent aux articles 3, 4 et 23 du projet de loi.
On élimine également la déduction au titre des prêts à la réinstallation admissibles. C'est une autre modification qui fait suite à l'examen des dépenses fiscales. Lorsqu'un employé obtient un prêt à un taux inférieur à celui du marché, la différence entre le taux du marché et ce qu'il paie effectivement constitue un avantage imposable. La déduction s'applique à cet avantage pour les employés admissibles jusqu'à concurrence de 25 000 $ en prêt.
Il y a aussi élimination de l'exonération de l'impôt à l'égard des allocations non soumises à une justification qui sont versées aux membres d'assemblées législatives et à certains conseillers municipaux. On parle bien ici des dépenses qui ne doivent pas être justifiées. Bien évidemment, comme pour tous les travailleurs, les frais qui sont remboursés après justification demeurent non imposables. C'est le cas par exemple d'une course en taxi de l'aéroport jusqu'à l'hôtel dans le cadre d'un voyage d'affaires. Le remboursement alors obtenu après présentation des pièces justificatives est bien sûr exempt d'impôt. L'exonération de l'impôt est éliminée seulement pour les allocations non soumises à une justification.
L'examen des dépenses fiscales a aussi mené à l'élimination de l'exonération de l'impôt pour les assureurs de biens servant à l'agriculture et à la pêche. Cette exonération s'applique à la partie du revenu brut des compagnies d'assurances admissibles qui provient de l'assurance de biens servant à l'agriculture et à la pêche. Cette exonération serait donc éliminée pour les années d'imposition commençant après 2018, c'est-à-dire à compter de 2019. On en traite aux articles 7, 24 et 33 du projet de loi.
On élimine également, toujours dans le cadre de l'examen des dépenses fiscales, la déduction supplémentaire pour les sociétés qui font don de certains médicaments à des organismes de bienfaisance admissibles. Cette déduction s'ajoute au crédit d'impôt pour don de bienfaisance qui peut être obtenu au titre de dons de médicaments en fonction de leur juste valeur marchande. Les articles 9, 25 et 32 du projet de loi traitent de cette modification.
Vient ensuite une mesure de simplification qui s'inscrit elle aussi dans le contexte de l'examen des dépenses fiscales. Il s'agit de remplacer le crédit pour aidants naturels, le crédit pour personnes à charge ayant une déficience et le crédit d'impôt pour aidants familiaux par le crédit canadien pour aidant naturel. Ce crédit unique est accessible en 2017 et pour les années fiscales subséquentes; on en traite aux articles 11, 12 et 14 du projet de loi.
À la suite de l'examen des dépenses fiscales, il a aussi été convenu d'éliminer le crédit d'impôt pour le transport en commun. Le crédit d'impôt ne serait donc plus accessible pour l'utilisation du transport en commun après juin 2017, soit à compter du 1er juillet de cette année. Les dispositions à cet effet se trouvent aux articles 13 et 23 du projet de loi.
Nous avons ensuite une modification au crédit d'impôt pour frais médicaux. Il s'agit de s'assurer que certains coûts liés au recours à des techniques de reproduction pour la conception d'un enfant sont admissibles au crédit d'impôt, même en l'absence d'un problème de santé sous-jacent. Je pourrais vous donner l'exemple de conjoints de même sexe qui ont besoin d'un traitement semblable pour avoir un enfant. Cette modification est prévue à l'article 15 du projet de loi.
La mesure suivante porte sur le crédit d'impôt pour personnes handicapées. Pour y avoir droit, il faut obtenir une attestation d'un professionnel compétent, à savoir un médecin ou un spécialiste désigné. Il s'agirait ici d'ajouter les infirmières et infirmiers praticiens à la liste des professionnels de la santé pouvant fournir une telle attestation, étant donné que ceux-ci représentent pour bien des Canadiens l'un des principaux points de contact avec notre système de santé. Ces dispositions se trouvent aux articles 16 et 17 du projet de loi.
La mesure suivante modifie le crédit d'impôt pour frais de scolarité. On souhaite ainsi combler un vide dans les règles actuelles pour ce qui est des sommes payées pour des cours de formation professionnelle. Dans le régime en place, ces frais des scolarités sont admissibles au crédit d'impôt pour les cours de formation suivis en dehors du réseau postsecondaire. Vous pouvez donc avoir droit au crédit d'impôt pour frais de scolarité à l'égard d'un cours de formation professionnelle suivi dans un établissement d'enseignement admissible, d'un cours de formation en langue seconde et d'autres activités semblables. Cependant, si vous suivez l'un de ces cours dans un établissement postsecondaire, comme une université, les règles en vigueur ne vous donne pas droit à un crédit, même si cela semblerait raisonnable. L'amendement proposé va permettre de corriger cette lacune en 2017 et pour les exercices fiscaux subséquents. Les articles 18 et 19 du projet de loi renferment les dispositions à cet effet.
La prochaine mesure prolonge d'un an le crédit d'impôt pour exploration minière au titre de certaines activités fondamentales. Le crédit s'appliquera donc jusqu'au 31 mars 2018 pour les conventions d'émission d'actions accréditives conclues jusqu'à cette date. On favorisera ainsi les activités d'exploration des sociétés minières admissibles jusqu'à la fin de 2019. On en traite à l'article 23 du projet de loi.
Il est aussi proposé d'éliminer la surtaxe pour les fabricants de produits du tabac au Canada via une modification à la Loi de l'impôt sur le revenu. Afin de maintenir le fardeau fiscal prévu sur les produits du tabac, les taux de droit d'accise seront ajustés en conséquence à la partie 3 du projet de loi.
Vient ensuite une modification qui permettra aux employeurs de distribuer par voie électronique les feuillets de renseignements T4 à leurs employés sans avoir obtenu au préalable leur consentement explicite. C'est ainsi que l'on procédera désormais par défaut pour la distribution des T4, sous réserve de certaines mises en garde importantes. Il faut d'abord et avant tout que des mesures appropriées soient en place pour la protection des renseignements personnels. Deuxièmement, il faut que l'on puisse raisonnablement s'attendre à ce que l'employé ait accès à ces feuillets T4. Troisièmement, il faut que les employés qui le désirent puissent obtenir leurs feuillets en format papier. Les changements nécessaires sont apportés via les articles 28 et 31 du projet de loi.
Enfin, on va reporter d'un an l'abrogation de la mention du supplément de la Prestation nationale pour enfants. Il en est fait mention dans la formule de calcul de l'Allocation canadienne pour enfants, même si elle n'influe pas sur le calcul de cette allocation. Plusieurs programmes provinciaux se fondent aux fins de leurs calculs sur l'ancien supplément de la Prestation nationale pour enfants, et plus précisément sur les éléments de la formule de l'Allocation canadienne pour enfants où il est fait mention de ce supplément. Cette mention a donc été laissée en place, mais devait être abrogée à compter du 1er juillet 2017. Cette abrogation est reportée au 1er juillet 2018 afin de laisser plus de temps aux provinces pour ajuster leur réglementation.
C'est la fin de la partie 1.
:
Bonjour. Je m'appelle Pierre Mercille. Je suis chef législatif principal à la Division de la taxe de vente du ministère des Finances.
La partie 2 du projet de loi met en oeuvre des mesures relatives à la taxe sur les produits et services ainsi que la taxe de vente harmonisée.
Il y a trois différentes mesures pour la TPS et la TVH dans la partie 2 du projet de loi.
[Traduction]
Les premières mesures rétablissent l'allégement de la TPS/TVH à l'égard de la naloxone fournie sans ordonnance pour une utilisation d'urgence contre les surdoses par opioïdes hors du milieu hospitalier. De façon générale, cette mesure est entrée en vigueur le 22 mars 2016.
La deuxième mesure modifie la définition d'« entreprise de taxis ». Dans le cadre de la TPS/TVH, tous les chauffeurs de taxi ou les conducteurs indépendants doivent s'inscrire à la TPS/TVH et imposer une taxe sur leurs taux, peu importe leurs ventes. Ces règles ont été mises en place depuis la mise en oeuvre de la TPS et veillent à ce que tous les chauffeurs de taxi soient traités de la même manière.
Les services de covoiturage coordonnés par l'entremise d'applications Web offrent des services de transport aux passagers qui sont semblables aux services de taxi. Cependant, ces services ne sont pas assujettis aux mêmes règles relatives à la TPS/TVH que les entreprises de taxi, car la définition d'« entreprises de taxi » ne s'applique pas à ces services. Pour s'assurer que les règles relatives à la TPS/TVH s'appliquent tant aux services de taxi qu'aux services de covoiturage, la définition d'« entreprises de taxi » dans les lois régissant la TPS/TVH doit être modifiée pour exiger que les fournisseurs de services de covoiturage — nous parlons ici de chauffeurs indépendants — s'inscrivent à la TPS/TVH et exigent une taxe sur leurs taux de la même manière que le font les chauffeurs de taxi. La modification entrera en vigueur le 1er juillet 2017.
La dernière mesure dans la partie 2 du projet de loi abroge le remboursement qui est offert à certains non-résidents pour la TPS/TVH qui est payable à l'égard de la partie des voyages organisés admissibles qui se rapporte à l'hébergement au Canada. Ce remboursement est complexe, coûte cher à administrer et sera avantageux seulement à une petite partie de l'industrie du tourisme. Par conséquent, on a jugé que ce serait une mesure fiscale inefficace.
L'abrogation s'appliquera de façon générale aux fournitures de voyages organisés ou d'hébergement effectuées après le 22 mars 2017, soit la date du budget. Il y a aussi une mesure transitoire pour que le remboursement continue d'être offert à l'égard des fournitures de voyages organisés ou d'hébergement effectués après le 22 mars 2017 mais avant le 1er janvier 2018, si la totalité de la contrepartie de la fourniture a été payée avant le 1er janvier 2018.
[Français]
Cela conclut la description des mesures contenues dans la partie 2 du projet de loi.
:
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Je suis ici aujourd'hui pour discuter des deux mesures d'accise proposées qui ont été incluses dans le budget de 2017 concernant les produits du tabac et l'alcool, qui sont incluses dans la partie 3 du projet de loi que vous avez devant vous.
[Français]
La première mesure traite de la taxation du tabac. Elle se trouve aux articles suivants: articles 45 à 48, article 51, article 54, articles 58 à 63 et article 66.
[Traduction]
Pour maintenir le fardeau fiscal total sur les produits du tabac, et conjointement avec l'abrogation de la surtaxe des fabricants de tabac, la première mesure d'accise propose d'ajuster le taux de droit d'accise sur les produits du tabac pour veiller à ce que le niveau maximal des revenus générés par la surtaxe au début des années 2000 seront perçus dans le cadre du taux de droit d'accise. Par exemple, le taux de droit d'accise sur les cigarettes augmentera, passant de 21,03 $ à 21,56 $ par cartouche de 200 cigarettes, ce qui représente une augmentation de 53 ¢ par cartouche.
Pour veiller à ce que la hausse soit appliquée uniformément à toutes les cigarettes et aux différents niveaux commerciaux, une taxe sur les stocks de cigarettes s'appliquera également aux stocks de plus de 30 000 cigarettes détenues par les fabricants, les importateurs, les grossistes et les détaillants à compter de la fin du budget.
[Français]
Toutes ces mesures s'appliquent généralement à compter du 23 mars 2017.
Le changement proposé à la taxation du tabac devrait générer environ 55 millions de dollars de revenus additionnels durant l'année 2017-2018.
La seconde mesure dont je suis responsable et qui est à l'étude aujourd'hui traite de la taxation de l'alcool en ce qui touche l'accise fédérale. Elle se trouve aux articles 42 à 44, 49, 50, 52, 53, 55 à 57, 64 et 65.
[Traduction]
On propose d'augmenter de 2 % les taux de droit d'accise sur les produits alcoolisés et d'ajuster automatiquement ces taux pour tenir compte de l'inflation à compter du 1er avril de chaque année, et ce, à compter du 1er avril de 2018. Le gouvernement applique généralement un droit d'accise sur les produits alcoolisés tels que la bière, le vin et les spiritueux qui entrent sur le marché canadien des marchandises acquittées. Les droits d'accise sur les produits alcoolisés ont été ajustés pour la dernière fois au milieu des années 1980, si bien que leur efficacité en valeur réelle s'est effritée avec le temps.
En 2017, la mesure propose d'augmenter le droit d'accise de 5 ¢ par caisse de 24 bières, de moins de 1 ¢ par bouteille de vin et d'environ 7 ¢ pour une bouteille typique de spiritueux. On prévoit que cette proposition générera environ 30 millions de dollars en revenus additionnels en 2017-2018.
[Français]
Cette mesure aussi entre en vigueur généralement le 23 mars 2017, soit le jour suivant le dépôt du budget.
Cela complète mon sommaire de la partie 3.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Merci aux fonctionnaires d'être venus aujourd'hui.
Je suis ravi de la décision du gouvernement de changer la définition de « chauffeur de taxi ». Je suis fier d'être le fils d'un chauffeur de taxi. De nombreux membres de ma famille travaillent dans l'industrie du taxi. Comme vous le savez, l'industrie a changé, et avec les entreprises de covoiturage tels qu'Uber, les chauffeurs de taxi sont dans une position très difficile. Ils connaissent leur modèle d'affaires et travaillent très fort, mais nous avons une économie novatrice et cette nouvelle application a fait son apparition et change totalement le modèle traditionnel des services de taxi.
L'une des plus grandes plaintes que les chauffeurs de taxi ont exprimées, c'est qu'ils travaillent fort et paient leurs impôts, mais Uber a l'avantage de ne pas devoir payer la TVH. Nous avons changé la définition. Je veux seulement vous demander comment cela fonctionnera dans la pratique. L'entreprise Uber percevra-t-elle la TPS/TVH par l'entremise de son application? Ou chaque chauffeur individuel percevra-t-il les taxes et remettra-t-il l'argent au gouvernement?
:
Vous pouvez mentionner Uber, mais il y a de nombreuses autres entreprises. Il y a Lyft, Facedrive et toutes sortes de nouvelles entreprises qui font leur apparition sur le marché.
Certaines sont situées au Canada et d'autres, non. Pour celles qui ne le sont pas, la façon dont le système fonctionne est que si un chauffeur reçoit un service d'une entreprise étrangère de cette nature, qui est un service intangible, il doit autoévaluer la taxe et réclamer un crédit de taxe sur les intrants, s'il peut le faire.
En étant inscrite, l'entreprise de taxi reçoit un service d'une entreprise étrangère en jumelant le chauffeur avec le passager. Cette modification n'oblige pas une entreprise étrangère à percevoir la taxe. Sur le plan juridique, il est très difficile d'obliger une entreprise étrangère à percevoir la taxe, car vous n'avez aucun mécanisme d'application. Ces entreprises ne sont pas situées au Canada.
En guise de préambule à ma question, j'aimerais vous donner une petite leçon d'histoire.
Je suis de l'Alberta. Je sais que quelques-uns de nos amis d'en face n'ont pas été élus lorsque nous avions une économie canadienne prospère fondée sur un secteur pétrolier et gazier solide.
Un député: Bravo!
M. Ron Liepert: Tout le pays en a bénéficié. Nous avons enregistré un énorme excédent budgétaire. Les fabricants dans le centre du Canada ont connu des bilans sans précédent dans le secteur pétrolier. Puis, bien entendu, comme nous le savons tous, le prix mondial du pétrole a chuté. Durant cette chute, probablement les trois quarts, voire peut-être 80 à 90 %, des plates-formes tournaient au ralenti parce que personne ne dépensait de l'argent.
Le prix a commencé à augmenter à nouveau et les entreprises encouragent les sociétés de forage à explorer pour trouver de nouveaux gisements conventionnels. Dans ce budget, le gouvernement a donné un camouflet à l'industrie pétrolière en proposant de réduire les incitatifs pour le forage pétrolier. Quelle raison les représentants du ministère des Finances pourraient-ils nous donner pour justifier cela, ou est-ce une décision purement politique?
:
Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins d'être ici aujourd'hui.
J'ai plusieurs questions.
Ce n'est pas un projet de loi aussi volumineux que ceux présentés par les conservateurs lorsqu'ils étaient au pouvoir. Eux aussi en déposaient de ce genre quelques fois par année. Je vais peut-être y revenir plus tard, lors d'un prochain tour.
J'aimerais d'abord parler des assureurs de biens servant à l'agriculture et à la pêche.
Corrigez-moi si j'ai tort, mais présentement, les assureurs de biens servant à l'agriculture et à la pêche ont un avantage fiscal comparativement aux autres, du fait que leurs clients sont presque exclusivement des compagnies de pêche et d'agriculture. Est-ce que je me trompe en affirmant cela?
:
C'est excellent, merci beaucoup.
Le prochain sujet que j'aimerais aborder est celui de la déduction additionnelle au titre de dons de médicaments. C'est l'objet de l'article 9 du projet de loi, qui vise à abroger l'article 110.1(1)a.1) de la Loi de l'impôt sur le revenu.
Quel montant le gouvernement économise-t-il exactement grâce à cette mesure?
Nous savons qu'il y a déjà des mesures à ce sujet, c'est-à-dire des stock options. Les gens peuvent faire des dons de médicaments et ils ont alors droit à une plus grande déduction.
Cependant, il peut arriver que les médicaments soient périmés à leur arrivée. De plus, ces mesures peuvent coûter cher à appliquer.
Y a-t-il d'autres moyens d'encourager les compagnies pharmaceutiques du Canada à faire des dons de médicaments outre-mer et ainsi leur permettre de contribuer à la santé des gens dans le monde?
:
L'intention de la mesure est de récupérer aujourd'hui les sommes que nous obtenions par l'entremise de la surtaxe au début des années 2000.
Je dois vous dire qu'il y a des compagnies qui payaient toujours la surtaxe, jusqu'à récemment, puisqu'elles étaient toujours en activité au Canada. Ces compagnies, si elles arrêtent de payer la surtaxe, mais que le droit d'accise est augmenté, pourraient voir leurs produits être vendus environ au même prix que dans le présent marché.
Cela étant dit, dans le cas de certains importateurs de produits du tabac ou de cigarettes qui ne payaient pas la surtaxe puisque leurs activités de production étaient situées à l'extérieur du pays, nous pourrions nous attendre à ce qu'il y ait une augmentation potentielle du prix de leurs produits. Par la suite, la décision de faire porter aux consommateurs le poids de cette augmentation revient à chaque compagnie.
Comme je l'ai dit lors de ma présentation, c'est une augmentation du droit d'accise de 53 ¢ par quantité de 200 cigarettes.
:
D'accord, merci beaucoup.
Pour terminer, j'aimerais discuter des feuillets T4.
Je sais que les gens aiment beaucoup utiliser les moyens électroniques. Cependant, je crois qu'il y a encore beaucoup de personnes qui n'y ont pas accès. Même l'armée, à un certain moment, a assumé que tous les soldats y avaient accès. Je me souviens d'une fois où, alors que j'étais sur le terrain, mon employeur a assumé que j'avais accès à un ordinateur, mais ce n'était pas le cas. Parfois, je n'avais même pas accès à la salle des rapports de la base militaire, c'est-à-dire le bureau d'administration à partir duquel j'aurais pu faire les bonnes demandes.
Parfois, l'électronique, c'est bien, mais je préfère toujours la version papier, puisque c'est quelque chose de concret. Cela me rappelle aussi que je dois remplir ma déclaration de revenus. Il ne faut pas oublier cet aspect. J'espère que cette mesure ne fera pas augmenter, à long terme, le nombre de personnes qui ne remplissent pas leur déclaration de revenus, surtout celles qui oublient plus facilement de le faire.
C'était un simple commentaire sur les T4. Il faut porter beaucoup d'attention à cette question.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Messieurs, bienvenue à la Chambre des communes.
[Français]
En tant que Québécois, c'est avec une évidente fierté que je constate que, parmi les six représentants du ministère des Finances qui sont ici, quatre sont francophones. Je m'en réjouis et je m'en félicite, comme disait le général de Gaulle.
Monsieur le président, j'aimerais maintenant entreprendre une conversation avec M. Coulombe. Nous allons parler, au cours de ma petite portion, de la taxe d'accise sur l'alcool et le tabac.
Penchons-nous d'abord sur la taxe sur l'alcool.
Selon les notes dont nous disposons, l'augmentation proposée dans le budget fédéral de 2017 devrait faire croître les recettes du gouvernement fédéral de 30 millions de dollars la première année, de 60 millions de dollars l'année suivante, puis de 95 millions, 125 millions et 160 millions de dollars lors des années subséquentes.
Tout d'abord, il faut dire que c'est très technique. J'aimerais que M. Coulombe nous explique comment on peut augmenter de façon aussi exponentielle les recettes du gouvernement fédéral.
:
Je vous remercie de la question.
La première année, en 2017-2018, l'augmentation de revenus de 30 millions de dollars est liée à l'augmentation immédiate de 2 % du droit d'accise.
Pour ce qui est des années suivantes, pour que le droit d'accise suive l'inflation, il est prévu qu'il soit augmenté le 1er avril de chacune des années subséquentes. Supposons que l'inflation soit de 2 % l'an prochain. Il y aura alors, en date du 1er avril 2018, une augmentation, un réajustement de 2 %. C'est ce qui explique la croissance des revenus additionnels prévus par la mesure pour les années subséquentes.
Comparons cela à ce que nous collectons présentement. Selon les comptes publics pour l'année financière qui s'est terminée le 31 mars dernier, le gouvernement fédéral a obtenu environ 1,6 milliard de dollars en droits d'accise.
:
Votre question comporte plusieurs éléments.
En ce qui concerne l'importation, les droits d'accise sur l'alcool s'appliquent généralement dans leur entièreté. Ce que l'on veut dire par là, c'est qu'une bouteille de vin importée de France va être frappée aux douanes d'un droit d'accise. Supposons qu'on ait une bouteille de 750 millilitres. Le droit d'accise sera d'environ 47 ¢. En revanche, le même produit fabriqué au Canada à partir de produits agricoles 100 % canadiens n'est frappé d'aucun droit d'accise. Il y a donc une grande partie des produits visés par le régime d'accise fédéral qui sont déjà exemptés des droits d'accise au Canada.
En ce qui concerne la bière, un autre produit assujetti aux droits d'accise, des droits réduits s'appliquent aux petits producteurs. Sans entrer dans les détails, je peux vous dire que, dépendamment du volume de production en hectolitres, les très petits brasseurs se trouvent à payer des droits fortement réduits. Ces droits seront assujettis aux augmentations futures. Cela dit, cette exemption, ou plutôt la structure de ces droits réduits — je n'aime pas utiliser le mot « exemption » — est maintenue dans la proposition qui a été mise en avant par le gouvernement.
Un autre aspect de votre question touche la vente au détail. Au Canada, dans la plupart des provinces, excepté l'Alberta, on est en situation monopolistique, c'est-à-dire que c'est la régie des alcools ou la société des alcools qui s'occupe de la revente. Celle-ci a un grand rôle à jouer dans la façon dont les prix finaux des produits sont établis. Les répercussions de la mesure vont donc dépendre de la façon dont ces organismes réajustent tout cela.
:
Sincèrement, j'apprécie beaucoup la qualité de la réponse de notre invité. En effet, on est vraiment entré dans le fin détail.
Toutefois, c'est inquiétant pour les producteurs. Leur marge de profit a diminué au fil des années. Alors qu'auparavant elle était de 8,4 %, elle est maintenant de 4,3 %. La concurrence joue un rôle, mais les taxes concurrentes qui amènent justement des taxes ascenseurs ont aussi un rôle majeur.
C'est pourquoi l'association des restaurateurs a dit ceci:
[Traduction]
Cette approche inflationniste à l'égard des taxes sur les boissons alcoolisées a été appliquée sans succès dans les années 1980 et a provoqué une baisse des ventes, ainsi que des pertes d'emplois. Notre avenir et notre capacité de créer des emplois et de la croissance économique sont menacés.
[Français]
Lorsque l'on crée une taxe dite ascenseur, cela a un effet direct non seulement sur les gens qui sont en première ligne, mais également sur toute l'industrie.
De nouveau, je cite l'association des producteurs de vins et spiritueux:
[Traduction]
L'augmentation des taxes d'accise poussera l'industrie à réduire ses investissements dans ses usines et ses marques, entraînera une diminution de l'innovation, des ventes et des achats de grains auprès des fermes canadiennes, et réduira le développement de notre marché extérieur.
[Français]
Je remercie beaucoup les témoins qui sont ici pour nous donner des explications précises, mais dans la réalité des faits, cette taxe ascenseur inventée, créée et imposée par le gouvernement libéral va avoir un effet négatif sur l'économie canadienne.
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
Je voudrais ajouter un tout petit détail technique.
Monsieur Deltell, vous avez mentionné une comparaison avec un certain mécanisme d'ajustement des anciennes taxes d'accise qui existait au début des années 1980. Je tiens à apporter une précision. Le mécanisme d'inflation automatique qui est ici mis en place par le gouvernement est basé sur l'indice général des prix à la consommation, alors que celui du début des années 1980 s'appliquait uniquement à celui des produits alcoolisés. Il en avait donc découlé une espèce d'effet ascenseur, spirale et ainsi de suite.
Ici, ce n'est pas ce qui est sur la table. Le recours à l'indice des prix à la consommation qui est proposé dans le projet de loi correspond au modèle utilisé présentement pour les produits du tabac. C'est également utilisé en matière d'impôt sur le revenu pour s'assurer qu'une quantité de seuils minimaux sont maintenus.
La particularité de l'emploi de droits fixes d'accise est que ceux-ci sont exprimés en dollars du moment, par litre. Si vous ne les ajustez pas pour tenir compte de l'inflation avec le temps, il y a une diminution réelle qui se fait. Souvent, cette réalité n'est pas présente dans les provinces où il y a des monopoles, c'est-à-dire où il y a des organismes comme la société des alcools, puisque leurs marges de profit sont exprimées en pourcentage.
Je vous remercie.
:
C'est une information que j'aimerais vérifier.
Ce que je peux vous dire, par contre, c'est qu'il n'y a probablement aucun territoire au monde où il y a une imposition fédérale avec un monopole de distribution au niveau des provinces. C'est très particulier au Canada. Je serais très prudent avant de faire quelque généralisation que ce soit sur le droit d'accise fédéral par rapport à certaines règles d'imposition utilisées dans des États unitaires.
Présentement, aux États-Unis et dans plusieurs pays européens, il n'y a pas de règles d'ajustement automatique. Est-ce une bonne chose, est-ce une mauvaise chose? Ce sont des décisions de politique.
En ce qui concerne le tabac, par exemple, toutes les organisations internationales ont recommandé, ces dernières années, d'instaurer des mécanismes pour qu'il y ait des révisions périodiques des droits d'accise.
Comme je vous le disais précédemment, qu'on inscrive cela dans la loi pour que ce soit fait automatiquement ou qu'on utilise des mécanismes informels, ce sont des décisions qui sont prises à un niveau plus haut que le mien.
Merci.
:
Merci, monsieur le président. C'est un plaisir de vous revoir. Je sais que nous nous sommes vus de temps en temps, au Comité de l'agriculture, mais je suis content d'être ici.
J'aimerais faire un lien avec la question de mon collègue, M. Liepert, concernant la taxe sur le carbone. Nous avons une lettre rédigée par un premier ministre provincial et rendue publique aujourd'hui. Elle porte sur le lien entre les paiements de transfert et la taxe sur le carbone. Le premier ministre mentionne un document du ministère des Finances et discute d'un des problèmes. Cela est tiré du document du ministère des Finances daté du 14 octobre 2016, et voici en quoi c'est pertinent pour notre discussion d'aujourd'hui sur le budget. Je présume que la discussion aurait eu lieu à l'époque des discussions sur le budget.
Voici ce qui se trouve dans votre document:
Entre autres enjeux examinés lors des discussions préparatoires au renouvellement du programme de péréquation, il y a un changement au traitement des revenus générés par la tarification du carbone dans le cadre du programme.
C'est du Programme de paiements de transfert qu'on parle.
Le premier ministre de la Saskatchewan se préoccupe d'un lien qu'on établirait d'une manière ou d'une autre avec cela. La taxe sur le carbone m'inquiète, comme elle inquiète bien d'autres Canadiens, alors c'est encore plus préoccupant si elle est liée au programme de péréquation. Je vous cite la lettre du premier ministre Wall:
Je vous écris pour vous demander de me garantir que le gouvernement fédéral ne fera pas un lien entre les politiques provinciales visant la tarification du carbone et les paiements de transfert fédéraux ou tous autres types de paiements fédéraux aux provinces, par exemple pour le financement de l'infrastructure. Tout lien de ce genre représenterait une attaque très grave contre les relations fédérales-provinciales au Canada.
Ma question est la suivante: est-ce qu'on a discuté de ce sujet en particulier lors des discussions sur le budget actuel, compte tenu du temps?
J'invite ceux qui le souhaitent à répondre.
Je pense que le président a un peu parlé de cela aussi, mais j'ai des questions au sujet des taxes d'accise. J'ai une citation remontant à 1755 sur ce que sont les taxes d'accise, et j'allais répéter cela, mais je ne veux pas citer les propos de Samuel Johnson — le nom de l'homme en question — sur les taxes d'accise. La plupart du temps, les taxes d'accise sont prélevées au moment de la production, et non au moment de la vente, d'après ce que je comprends. En effet, pour les taxes d'accise, quand vous avez [Inaudible] dans notre pays, la TVH s'ajoute, ce qui fait que vous taxez une taxe.
Est-ce que d'autres biens sont soumis à la taxe d'accise au Canada? Nous taxons la production de raisins qui sont transformés en vin, par exemple. Est-ce qu'il y a d'autres produits cultivés qui sont soumis à une taxe d'accise?
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Merci, monsieur le président.
Je dirais qu'il y a une tradition de secret budgétaire, bien entendu, concernant la préparation des mesures budgétaires, et c'est ce qui est considéré comme étant le plus aigu, sur le plan des mesures fiscales. Le gouvernement a dû manifestement se préoccuper des spéculations au sujet des mesures fiscales possibles, en particulier celles qui toucheraient les entreprises, les marchés financiers et ainsi de suite. Cela signifie qu'il y a des limites aux changements possibles que le ministère peut signaler aux parties prenantes.
Je dirais cependant que le secteur, de sa propre initiative, a fait des observations. En conséquence, le gouvernement a entendu le secteur de l'assurance au sujet de cette mesure avant le budget et en a certainement tenu compte.
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Je vais maintenant aborder un autre sujet: les droits d'accise. Ce sera peut-être la dernière fois, monsieur Coulombe.
Pour revenir sur ce qui a été mentionné tout à l'heure, je souligne qu'une des principales préoccupations qu'on m'a soumises porte sur l'augmentation des taux de droit d'accise et sur l'indexation subséquente qui se fera selon le principe de la taxe ascenseur. Cela se rapporte aux règles sur les échanges internationaux de l'OMC.
On nous dit que les producteurs de vins français qui exportent leurs produits au Canada — qui sont excellents aussi — ont toléré jusqu'à maintenant que les vins 100 % canadiens soient exemptés du droit d'accise. Si les taux de droit d'accise augmentent et qu'il y a indexation selon le principe de la taxe ascenseur, cette exemption ne sera peut-être plus tolérée par nos partenaires économiques de l'industrie vinicole.
Avez-vous évalué le risque que l'exemption accordée aux vins 100 % canadiens soit contestée devant l'OMC à la suite de cette augmentation des taux de droit d'accise et de leur indexation subséquente? Les producteurs de vins français qui exportent leurs produits au Canada subiront cette augmentation en escalier des taux de droit d'accise, alors que l'exemption accordée aux vins canadiens conférera un avantage aux producteurs de vins canadiens au fil du temps. Avez-vous envisagé le risque que cette mesure soit contestée devant l'OMC?
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Je vous remercie de la question.
Tout d'abord, je dois dire que je ne suis pas un spécialiste en matière de droit commercial international. Il y a une autre direction générale au ministère des Finances qui s'occupe plus précisément de ces questions. Ces gens pourraient peut-être faire parvenir une réponse écrite plus précise au Comité. Je ne voudrais pas nuire à la politique commerciale de mon pays en faisant une déclaration sur des sujets dont je ne suis pas apte à parler.
Cela étant dit, il y a un petit point technique que je peux soulever. Les augmentations automatiques visant à continuer de juguler l'inflation dans les années futures sont en soi de la même nature que l'augmentation de 2 % proposée dans le présent budget. En quoi un élément serait-il plus problématique que l'autre sur le plan des politiques commerciales? Cela demeure un point d'interrogation dans mon esprit.
Dans le cadre de l'analyse globale de la mesure, le fait qu'elle soit relativement petite a clairement été pris en compte. Comme je le disais plus tôt dans ma présentation, on parle ici de 5 ¢ par caisse de 24 bouteilles de bière, de 1 ¢ par bouteille de vin et de 7 ¢ par bouteille de 750 millilitres de spiritueux à 40 % d'alcool. Ce sont là des mesures relativement négligeables, même si une inflation devait se perpétuer pendant plusieurs années.
Faut-il ajouter que, pendant ce temps, les provinces vont souvent chercher leur argent en imposant des marges de profit qui s'expriment en pourcentage. Celles-ci augmentent automatiquement, sans qu'on ait à s'ajuster à l'inflation.
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C'était ma deuxième question. De toute façon, elle a été posée tout à l'heure. De fait, vous avez fait référence à des études indépendantes qui ont démontré que la mesure avait eu un effet limité. Évidemment, le Comité serait très heureux d'avoir accès à ces études afin de prendre une décision éclairée lorsqu'il sera appelé à se prononcer sur cette mesure.
J'aimerais maintenant aborder le sujet des taxis.
Monsieur Mercille, vous avez dit qu'il était difficile de recouvrer les taxes. Cela concerne, en pratique, les impôts des entreprises étrangères qui font du commerce sur notre territoire, mais qui ont leur siège social dans un autre pays.
Pouvez-vous nous parler de cette difficulté et des particularités de ces entreprises, qu'il s'agisse de taxis ou de services de covoiturage? Pourquoi est-il difficile de recouvrer les taxes de vente, dans ce cas, des entreprises étrangères qui font du commerce au Canada?
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Je ne parlerai pas des impôts. Mes collègues vont peut-être vouloir ajouter quelques mots à ce sujet.
Sur le plan de la taxe sur les produits et services, la difficulté provient du fait que la compagnie n'est pas présente physiquement dans notre pays. La compagnie est, en fait, un site Web auquel les personnes ont accès. Je ne sais pas où est hébergé ce site Web. Dans la disposition en question, on parle de toute entité qui exerce des activités au Canada. C'est ambigu. Il est difficile de déterminer si ces compagnies qui font des affaires par Internet exercent effectivement des activités au Canada et si, à ce titre, elles peuvent être considérées comme des entreprises exerçant des activités au Canada.
Même si nous disions à des compagnies étrangères qu'elles fournissent par Internet des services à certaines personnes au Canada et que, par conséquent, elles doivent nous verser des taxes, mais qu'elles ne le faisaient pas, nous n'aurions aucun mécanisme nous permettant d'obtenir cet argent. Nous ne pouvons pas forcer le paiement de taxes canadiennes dans des pays étrangers si ces compagnies ne sont pas présentes physiquement au Canada.
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Je n'ai que deux petites questions.
J'aimerais poursuivre sur la question du laissez-passer pour le transport en commun. Je suis content que vous ayez fourni de l'information au Comité en réponse à la question de Mme O'Connell.
Je sais que vous avez mentionné que le crédit d'impôt a été proposé pour une raison liée au carbone, mais il me semble aussi que cette taxe s'appliquerait dans une grande mesure à ce groupe adorable que les libéraux aiment appeler « la classe moyenne et ceux qui travaillent fort à en faire partie ».
Vous, au ministère des Finances, n'auriez pas vraiment à mener une étude là-dessus, mais vous pourriez compiler le nombre de ceux qui se prévalent du crédit d'impôt, compte tenu de ce qu'ils ont comme revenus. De façon générale, est-ce que ce sont ceux qui travaillent fort à faire partie de la classe moyenne qui profitent surtout du crédit d'impôt pour le transport en commun? Est-ce que ce sont ceux qui font partie de la tranche supérieure de 1 %, parmi ceux qui produisent une déclaration de revenus? Une étude ne serait pas nécessaire; c'est de l'information que vous devriez avoir.
J'aimerais savoir, grâce à l'information que vous avez, qui s'est prévalu en fait de ce crédit d'impôt, et quel était le pourcentage de déclarants qui l'ont fait dans chaque catégorie. Si vous voulez trouver l'information et nous la transmettre, ce serait bien.
J'ai une autre petite question, monsieur le président.
Ce n'est pas vraiment lié au projet de loi, mais nous avons un expert de la TPS parmi nous, et j'aimerais donc voir s'il connaît la réponse.
Nous avons appris que même si le gouvernement fédéral a prétendu qu'il ne profiterait aucunement de la taxe sur le carbone — toutes les recettes doivent être remises aux provinces —, il semble maintenant que dans au moins deux provinces, l'Alberta et la Colombie-Britannique, où une taxe sur le carbone est en vigueur, la TPS s'applique à cette taxe et devient donc une recette du gouvernement fédéral.
Pouvez-vous me le confirmer?
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Merci, monsieur le président.
Messieurs, c'est toujours un plaisir de vous parler. Pendant la dernière heure, nous avons eu l'occasion de parler de la taxe sur l'alcool. J'aimerais maintenant parler de la taxe sur le tabac. Je pense que M. Coulombe sera mon interlocuteur.
[Français]
Cela me fera plaisir de m'entretenir de nouveau avec vous, monsieur Coulombe. Je vous remercie beaucoup des détails précis que vous nous avez donnés tout à l'heure concernant la taxe sur l'alcool.
Maintenant, parlons de la taxe sur le tabac.
On sait que le Canada avait une triste réputation, en 1981: nous étions, par habitant, le pays qui consommait le plus de tabac. Grâce à des campagnes de sensibilisation vigoureuses pour alerter la population, la consommation de tabac au Canada a diminué de belle façon. Notre pays se classe maintenant parmi les meilleurs. Nous ne sommes pas le meilleur, mais parmi les meilleurs en ce qui a trait à la consommation. Quand je dis que nous sommes parmi les meilleurs, cela veut dire que moins nous en consommons, mieux c'est.
Évidemment, ce n'est pas sans soulever l'ire de certains qui constatent avec tristesse que le gouvernement actuel veut légaliser la marijuana, mais c'est un autre dossier. Restons sur le projet de loi , conformément à la consigne tout à fait pertinente du président.
Monsieur Coulombe, je présume que vous avez évalué les retombées que va amener l'augmentation de la taxe d'accise sur le tabac. Se calcule-t-elle de la même façon que pour la taxe d'accise sur l'alcool, c'est-à-dire que c'est selon le principe d'un escalier qui monte, ce qui peut avoir des conséquences aussi sur les autres industries qui dépendent de cela?
On aura compris, je tiens tout de suite à le préciser, que l'alcool ne commet pas les mêmes dommages sur la santé des gens que la cigarette. Comme j'en ai parlé tout à l'heure, les retombées liées à l'alcool dans les restaurants et les débits de boissons n'ont rien à voir avec les retombées liées au tabac.
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Je vous remercie de la question.
Pour répondre à cette question, je vais faire deux mises en contexte.
La première concerne la mesure qui est présentement proposée. Comme mon collègue Trevor McGowan l'expliquait pour la partie I du projet de loi, l'ancienne surtaxe sur les profits des manufacturiers de tabac au Canada est retirée.
De plus, un ajustement est fait en ce qui concerne la taxe d'accise fédérale. Étant donné que cet ajustement est fait en fonction des revenus que la surtaxe allait chercher à son sommet au début des années 2000, il y a un peu de revenus additionnels qui en découlent. Selon le document budgétaire, il s'agit d'un ajustement de 55 millions de dollars. Cet ajustement est en date du 23 mars 2017. Si on le place en contexte, le gouvernement fédéral va chercher environ 3,2 milliards de dollars par année sur la taxation uniquement sur le tabac.
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Au sujet de l'ajustement, nous allons chercher le revenu à son sommet, avant que certaines compagnies déménagent à l'étranger et ne soient plus assujetties à la surtaxe, par exemple. L'objectif est de remettre un peu d'équilibre dans le système. Par conséquent, une augmentation de 55 millions de dollars devrait se faire dans les livres.
Encore une fois, ce que vous ne voyez pas dans le tableau des coûts, c'est ce que les mesures fiscales rapportent déjà. Pour ce qui est du tabac, si vous consultez les Comptes publics du Canada sous les onglets de l'Agence du revenu du Canada et de l'Agence des services frontaliers du Canada et que vous additionnez les chiffres qui y sont présentés, vous arrivez à un total d'environ 3,2 milliards de dollars pour l'année financière s'étant terminée le 31 mars 2016. Cette mise en contexte permet d'affirmer que, sur 3,2 milliards de dollars, la somme de 55 millions de dollars n'aura pas de répercussions sur la consommation.
Je peux aussi préciser que, en matière de politique fiscale, le gouvernement a notamment manifesté, dans les documents budgétaires, son intention de s'assurer de continuer à appliquer une taxation du tabac qui soutient l'objectif gouvernemental de réduction du tabagisme.
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C'est bien, mais vous savez que la taxe sur le tabac est un couteau à deux tranchants: une bonne taxe peut freiner l'achat de tabac, mais trop de taxes peut en déclencher la contrebande. Je sais de quoi je parle: je suis de Québec et je suis né en 1964. Les adolescents, comme tout le monde, peuvent être tentés par la cigarette. Dieu merci, René Lévesque venait d'être élu premier ministre. C'est lui qui, pour la première fois au Québec, a imposé des mégataxes dans ce domaine. Cela a évidemment freiné l'élan que je pouvais avoir à l'époque en tant qu'étudiant et adolescent. Cela dit, ce n'est pas de vos affaires; c'était simplement pour vous situer dans le contexte.
Les surcharges de taxe imposées au cours des années 1990 ont eu pour effet d'accroître la quantité de tabac illégal. Je suis de Loretteville. J'ai de grands et magnifiques voisins dont certains, par malheur, ont sombré dans l'illégalité et ont été sévèrement corrigés par la loi. D'ailleurs, je tiens à souligner que le grand chef Konrad Sioui, dès son élection en 2008, a pris le taureau par les cornes en freinant toute expansion du tabac illégal à Wendake.
Est-ce que le ministère des Finances a déterminé où se situe le point de friction entre une taxation qui incite les gens à ne pas fumer et qui génère des retombées économiques acceptables, d'une part, et une taxation excessive qui fait basculer l'industrie dans l'illégalité, d'autre part? Le gouvernement du Canada a-t-il fait des calculs qui lui permettent de déterminer, de façon claire, que l'imposition d'une taxe peut être profitable, mais que le fait d'en imposer trop peut être nuisible?
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Je vais de nouveau faire quelques remarques générales.
Il est évident que les éventuels stratagèmes en matière de contrebande de tabac sont toujours revus. Ils font partie de l'équation lorsque le gouvernement réévalue chaque année, dans le cadre du budget, l'efficacité de l'ensemble des mesures fiscales et ce qu'elles rapportent. On essaie de créer un équilibre entre le droit d'accise et les pressions que l'on reçoit concernant la contrebande.
En ce qui concerne les points de friction, il est extrêmement difficile de s'aventurer sur ce terrain. Comme vous le savez, le Canada est un vaste pays. L'assiette fiscale, pour ce qui est des produits du tabac, est répartie entre les provinces. Or chacune d'entre elles a ses propres taux de taxation et la variation est très importante d'un marché à l'autre. Une province peut faire face à des défis particuliers en matière d'observation de la loi, alors que ceux-ci ne sont pas du tout présents dans d'autres parties du pays. Mes collègues de la GRC et du ministère de la Sécurité publique pourraient sans doute vous en dire beaucoup plus sur le sujet, mais au cours des années passées, il y a eu des problèmes très particuliers touchant l'importation de produits contrefaits. Ceux-ci venaient de la Chine et ressemblaient à s'y méprendre à des produits légitimement estampillés au Canada. Bien sûr, il y a des problèmes de fabrication illégale dans des parties du pays qui sont plus éloignées des grands ports d'importation. Comme il existe toute une gamme de facteurs, je vais m'abstenir de parler du point de friction.
Je peux toutefois vous affirmer que la mesure présentée dans le projet de loi vise à s'assurer de maintenir la charge fiscale globale qu'on voulait établir par l'entremise des politiques fiscales. Vu son faible effet par rapport à ce qui est perçu de façon générale sur les produits du tabac, je doute que cette augmentation particulière n'ait une quelconque incidence sur la situation de la contrebande au pays.
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Je n'ai pas cette information en ce moment. Il doit être possible de vérifier cela auprès de Santé Canada, qui serait probablement plus à même de faire état de ses dépenses précises en la matière.
Il faut également tenir compte des différentes dépenses effectuées par les gouvernements provinciaux, étant donné que ces derniers tirent également des sommes de la taxation du tabac qui, par ailleurs, sont bien supérieures aux 3,2 milliards de dollars que le fédéral touche.
Cependant, en ce qui concerne les dépenses, on sort encore une fois de l'expertise particulière en politique fiscale. Pour notre part, nous percevons l'argent, et mes collègues ici présents s'occupent de le dépenser ou de proposer des moyens de le dépenser.
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La Société canadienne du cancer confirme que les provinces déploient beaucoup plus d'efforts à cet égard. Elle demande vraiment une plus grande contribution du gouvernement fédéral, qui touche quand même des sommes importantes, soit 3,2 milliards de dollars.
J'aimerais revenir sur le transport en commun.
Vous avez dit, monsieur LeBlanc, que les objectifs de politique publique qu'on s'était donnés en 2006, c'est-à-dire réduire les émissions de gaz à effet de serre et augmenter l'utilisation des transports en commun, n'avaient pas été atteints. Devant ce constat, et étant donné que le gouvernement actuel maintient ses objectifs de réduire les émissions de gaz à effet de serre — en tout cas, je l'espère — et d'augmenter l'utilisation du transport en commun, avez-vous évalué des solutions de rechange? C'est bien beau de dire qu'une mesure ne fonctionne pas et de l'annuler, mais avez-vous évalué d'autres moyens d'atteindre ces objectifs tout à fait louables? Il pourrait s'agir, par exemple, d'un nouveau crédit d'impôt ou d'une nouvelle mesure fiscale. Avez-vous évalué d'autres façons de faire en vue de remplacer cette mesure fiscale que vous avez jugée inefficace?
Voilà qui met fin aux questions sur les parties 1, 2 et 3. Merci à vous tous d'être venus comparaître devant le Comité et d'avoir répondu aux questions.
Nous allons maintenant nous adresser à M. Halley et à Mme Bourns au sujet de la section 1 de la partie 4, qui porte sur la Loi sur les mesures spéciales d'importation.
Merci à vous. Je crois que vous allez nous revenir sur quelques questions concernant la partie 3.
Les témoins ont pris place. Nous avons d'abord Patrick Halley, qui est directeur de la Division de la politique commerciale internationale à la Direction des finances et des échanges internationaux; et Laura Bourns, qui est économiste principale, Règles commerciales, à la Direction des finances et des échanges internationaux.
Je vous invite à faire une déclaration liminaire, et nous vous poserons ensuite des questions. Nous examinons la section 1 de la partie 4, qui porte sur des modifications à la Loi sur les mesures spéciales d'importation.
Vous avez la parole.
:
Merci, monsieur le président.
La section 1 de la partie 4 a trait à des modifications à la Loi sur les mesures spéciales d'importation. Il s'agit de la principale loi qui gouverne le système de recours commerciaux au Canada. Selon ce système, des droits peuvent être appliqués sur des importations subventionnées ou qui font l'objet de dumping et qui causent un préjudice aux producteurs canadiens.
Le ministre des Finances a la responsabilité en matière de lois et de politiques concernant le système de recours commerciaux au Canada. Ce système est administré de façon conjointe par l'Agence des services frontaliers du Canada et par le Tribunal canadien du commerce extérieur.
[Traduction]
Quatre principales modifications législatives sont proposées à la partie 1. La première concerne la mise en oeuvre d'une décision de l'Organisation mondiale du commerce concernant le règlement des différends, selon laquelle le Canada contrevenait aux règles commerciales internationales. Grâce aux modifications proposées, le système de recours commerciaux du Canada permettra de prendre une décision et de mener une enquête lorsqu'on juge qu'un exportateur a une marge de dumping ou un montant de subvention négligeables.
Les trois autres modifications portent sur des propositions qui ont fait l'objet de consultations publiques à cette période-ci l'année dernière. Deux nouvelles procédures liées à l'application des mesures de recours commerciaux seront créées.
Tout d'abord, aux articles 87 et 89, il est question de nouvelles procédures sur la portée pour pouvoir obtenir une décision contraignante et susceptible d'appel quant à savoir si un produit est assujetti à des droits antidumping ou compensatoires. Ces procédures rendront plus transparente et prévisible l'application des mesures de recours commerciaux au Canada.
Le deuxième ensemble de modifications porte sur les enquêtes anti-contournement. Elles se trouvent surtout aux articles 84 et 89. Les nouvelles enquêtes anti-contournement rendront possible l'application des droits aux marchandises venant d'exportateurs qui modifient leurs pratiques commerciales dans le but précis d'éviter des droits au Canada. L'Agence des services frontaliers du Canada aura ainsi d'autres outils à sa disposition pour s'attaquer au contournement et pour appliquer les règles plus efficacement.
Troisièmement, l'ASFC obtiendra également de nouveaux pouvoirs pour réagir aux situations où des distorsions des prix dans le pays d'exportation ont une incidence sur le calcul des marges de dumping, par exemple lorsque le gouvernement contrôle les prix. On s'assurera ainsi que les droits en matière de recours commerciaux reflètent avec exactitude les conditions du marché dans le pays visé par l'enquête.
Enfin, il y a un élément qui ne se trouve pas dans le projet de loi , mais dans le budget de 2017, à savoir la proposition que les syndicats aient le droit de participer aux enquêtes sur les recours commerciaux. Cette modification est mise en oeuvre dans le cadre d'un processus parallèle, c'est-à-dire au moyen de modifications réglementaires. Elle ne figure donc pas dans le projet de loi, mais elle a été annoncée dans le budget.
Dans l'ensemble, ces modifications permettront au Canada de mieux réagir aux pratiques commerciales déloyales, de mieux harmoniser ses pratiques avec celles de ses principaux partenaires commerciaux et de garantir qu'il respecte ses obligations commerciales internationales. Elles offrent de nouveaux outils importants pour les enquêteurs sur les recours commerciaux du Canada en préservant dans le système l'équilibre entre les intérêts des producteurs nationaux, des utilisateurs en aval et des consommateurs.
[Français]
Voilà qui conclut notre présentation.
Nous sommes à votre disposition pour répondre à vos questions.
:
Tout à fait. C'est une des principales situations visées par les mesures anti-contournement.
Il existe deux types de contournement. Le premier est la modification d'un produit afin de se soustraire à la portée d'une mesure de recours commercial. Il s'agit d'une modification qui ne change pas les caractéristiques essentielles du produit ou la façon dont il finit par être utilisé, mais qui le change suffisamment pour se soustraire à la portée de la mesure. Par exemple, nous avons eu des cas où la composition chimique d'un produit en acier a été modifiée en ajoutant du bore ou différents composés chimiques. Nous avons également vu des situations où, par exemple, on a ajouté à cette fin un dixième de pouce à des tuyaux d'acier de 4 pouces. Les modifications de ce genre qui sont apportées à un produit font en sorte qu'il n'est plus visé par une mesure de recours commercial.
Le deuxième type de contournement est le changement du pays d'origine. Comme j'y ai déjà fait allusion, il arrive qu'un intrant ou un produit non fini soit expédié vers un pays tiers ou la fabrication est terminée, ce qui peut changer l'origine du produit parce qu'on ne considère plus qu'il provient du pays visé par une mesure, mais plutôt du pays tiers. Au bout du compte, la majeure partie de la fabrication du produit se fait encore dans le pays visé par la mesure. Dans ces cas-là, en fonction de certains critères, nous pourrions considérer que le produit provient du pays visé par la mesure lorsque nous constatons que la majeure partie de la production se fait là-bas.
:
Merci beaucoup de cette précision.
Si les députés n'ont rien à ajouter, nous allons remercier les témoins d'avoir comparu devant notre comité et d'avoir répondu à nos questions.
Nous allons convoquer les témoins pour la section 2: M. Moreau, M. Wu et Mme David.
Pendant qu'ils s'installent, j'ai une chose à mentionner au Comité. Le ministre des Finances sera très occupé la semaine prochaine, et nous essayons de voir si nous pouvons l'entendre. Il a accepté de comparaître devant le Comité le 15 mai, de midi à 13 heures. Il prendra le temps nécessaire la semaine prochaine, plutôt que de témoigner le 29. Les collègues du ministre peuvent donc lui témoigner notre reconnaissance.
Pour discuter de la section 2 de la partie 4, qui porte sur la dette publique, nous accueillons M. Moreau, qui est directeur à la Division de la gestion des fonds de la Direction de la politique du secteur financier; Mme David, qui est conseillère-économiste, dans la même division; ainsi que M. Wu, dont je n'ai pas le titre. J'ai votre nom, mais pas votre titre. Vous pourrez donc nous l'indiquer lorsque vous prendrez la parole.
Vous pouvez maintenant expliquer en quoi consiste la section 2 de la partie 4.
:
Merci, monsieur le président.
Nous sommes ici pour parler de l'article 103, à la section 2 de la partie 4 du projet de loi d'exécution du budget, qui prévoit la création de la Loi autorisant certains emprunts, et pour répondre à vos questions à ce sujet. Le projet de loi propose d'autoriser le à contracter un emprunt au nom de la Couronne et établit le montant maximum qui peut être emprunté.
Dans le budget de 2016, le gouvernement a rétabli l'approbation parlementaire des plans d'emprunt, qui n'était plus en vigueur depuis 2007. Dans le budget de 2017, le gouvernement a proposé de mettre ce cadre en place en présentant une mesure visant à obtenir l'approbation parlementaire des plans d'emprunt du gouvernement.
Conformément à la Loi autorisant certains emprunts, une limite d'emprunt serait approuvée par le Parlement. De plus, au moins tous les trois ans, le gouvernement devrait faire rapport du montant total des emprunts et proposer une nouvelle limite, au besoin.
Selon le cadre actuel, le gouverneur en conseil approuve la dette publique seulement pour l'exercice en cours. Or, le projet de loi permettrait d'accroître la transparence à l'égard du Parlement en faisant en sorte que l'accent est mis sur la dette publique globale. La Loi autorisant certains emprunts modifierait également la reddition de comptes au Parlement en obligeant le gouvernement à rendre compte non seulement de la dette publique, mais aussi de la dette des sociétés d'État. En gros, nous englobons non seulement la dette fédérale, mais aussi les emprunts des sociétés d'État.
Comme l'indique l'article 103 du projet de loi, à l'article 4 de la Loi autorisant certains emprunts, on peut voir que la limite demandée cette année est de 1 168 000 000 $. Permettez-moi de vous expliquer comment nous sommes parvenus à ce chiffre.
Essentiellement, le premier montant dont nous tenons compte est celui de l'encours de la dette publique. À la fin du dernier exercice, celui de 2016, l'encours de la dette fédérale se chiffrait à 691 milliards de dollars. Nous ajoutons à ce chiffre la dette contractée sur les marchés par les sociétés d'État mandataires, c'est-à-dire 276 milliards de dollars. À cette dette, nous ajoutons par la suite le montant relatif aux besoins financiers énumérés dans le budget de 2017 pour les trois prochains exercices, qui atteint 103 milliards de dollars. Nous ajoutons également le montant prévu des emprunts des sociétés d'État, soit 43 milliards de dollars.
Nous ajoutons enfin au total une marge de contingence de l'ordre de 5 %, qui est établie en fonction du plus haut niveau combiné de l'endettement du gouvernement et des sociétés d'État au cours des trois prochaines années. Le montant est de 56 milliards de dollars pour les trois prochaines années.
Dans l'ensemble, c'est ce qui explique le montant de 1 168 000 000 $ d'emprunts à approuver que nous avons inscrit à l'article 4 dont il est question à l'article 103 du projet de loi. Il faut noter que nous parlons d'une hausse de 146 milliards de dollars au cours des trois prochaines années pour les besoins en matière d'emprunt.
Voilà qui conclut mes observations sommaires.
:
C'est ce qu'il me semblait, aussi. C'est bien. Il faut faire attention quand on parle de vous, parce que votre nom diffère de celui du ministre par une seule lettre. Alors, soyons prudents.
Monsieur Moreau, j'aimerais commencer par aborder deux points rapidement.
En ce qui concerne la dette, vous avez donné une série de chiffres qui peut en surprendre plusieurs, mais qui ne nous surprend pas, nous. La dette dépasse les milliards de dollars, si on englobe toutes les entités.
Quelle pression une telle charge peut-elle exercer sur les finances publiques? Il faut rappeler que, depuis des années, on n'arrête pas de dire que les choses vont bien, que les taux d'intérêt sont bas, mais tout en avertissant les gens que ces taux pourraient augmenter. Quel est le risque et le danger d'avoir une dette s'élevant à plus de 1 trillion de dollars? Je dis au passage que « trillion » est le mauvais terme en français. Le bon terme est plutôt « billion ». Les termes « billion » en anglais et « billion » en français sont souvent utilisés fautivement. Quoi qu'il en soit, aux fins de la conversation, utilisons le mot « trillion ».
Actuellement, la dette dépasse le trillion de dollars. Selon une étude du ministère des Finances qui a été transmise au ministre le 10 octobre dernier, mais qui a été rendue publique à peine quelques heures avant Noël, si rien ne change, en 2050, la dette canadienne sera de 1,5 trillion de dollars, et c'est sans compter les sociétés d'État.
J'aimerais que vous me parliez des risques que courent les finances publiques avec une telle dette.
:
Premièrement, j'aimerais clarifier quelque chose au sujet de la période de trois ans dont j'ai parlé.
Le gouvernement en place peut décider d'ajuster la limite de la dette tous les ans, s'il le désire. Selon la mesure proposée, nous allons devoir revenir devant le Parlement au moins une fois tous les trois ans pour faire ajuster cette limite, mais si le gouvernement en place veut que ce soit fait tous les ans, c'est son droit.
Dans le budget, nous énonçons aussi la stratégie de la gestion de la dette. En mettant ces chiffres dans le budget, nous rendons compte au gouvernement et au public. Il y a aussi un rapport sur la gestion de la dette qui est publié chaque année. Ce rapport fait état de l'ensemble des dépenses associées aux frais de la dette.
Pour revenir aux prévisions économiques, je vous dirais que c'est une science très difficile présentement, surtout compte tenu des aléas du marché. Nous ne contrôlons pas ce qui se passe dans le monde. Beaucoup de chocs sont survenus au cours des dernières années, ce qui a compliqué l'établissement des prévisions économiques.
Pour faire nos prévisions, nous parlons à environ 15 économistes du secteur privé et nous en tirons une moyenne. Nous demandons aussi à ces économistes quels sont les risques associés à leurs prévisions à la hausse et à la baisse. C'est pour cette raison que nos prévisions contiennent une réserve pour éventualités.
Ce n'est pas une science exacte. Le Canada n'est pas le seul, non plus, à ajuster ses prévisions budgétaires. C'est ce que font aussi tous les pays industrialisés. Le FMI et l'OCDE révisent leurs prévisions de façon trimestrielle.
Encore une fois, ce n'est pas une science exacte. Nous faisons de notre mieux, mais les aléas du marché nous rendent la vie beaucoup plus compliquée.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis chef de la section de la gestion de la dette intérieure au ministère des Finances. Pour ce qui est du traitement comptable, les garanties d'emprunt ne se comptabilisent habituellement pas directement sur le bilan. Il s'agit de passifs éventuels.
Lorsque nous avons examiné la question de la limite d'emprunt, nous avons tenu compte des emprunts réels du gouvernement ou de la Couronne contractés sur les marchés ou auprès d'institutions financières. C'est ainsi que la portée du pouvoir de contracter des emprunts a été définie.
Au fond, cela ressemble beaucoup au pouvoir actuel de contracter des emprunts, ou à celui d'avant 2007 qui avait l'aval du Parlement. L'accent est mis sur les activités d'emprunt du gouvernement.
Comme mon collègue M. Moreau l'a dit, le facteur supplémentaire que nous avons ajouté est la Couronne.
:
Je pense que nous avons terminé.
Je vous remercie d'avoir comparu et de nous avoir fourni ces explications. Il est 18 h 30.
Étant donné qu'il y a des votes demain, nous pourrons nous réunir pendant deux heures seulement, de sorte que nous allons devoir essayer de… Je crains que certaines personnes se déplacent jusqu'ici, s'assoient et attendent, pour que nous n'ayons finalement pas la chance de leur parler. Nous allons devoir communiquer avec les responsables de certaines divisions, puis nous vous tiendrons au courant étant donné que nous ne pourrons certainement pas parler à chacun des témoins demain en deux heures.
Je pense que nous avons décidé de reporter l'étude de la section 7 à jeudi, étant donné que les responsables du directeur parlementaire du budget comparaîtront mercredi.
Je remercie encore les témoins de leur comparution.
La séance est levée.