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Je déclare la séance ouverte.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, le Comité étudie l'objet du projet de loi .
Hier, nous avons accueilli des représentants du ministère des Finances du Canada. Cet après-midi, nous allons nous pencher sur la section 3 de la partie 4 intitulée « Stabilité du secteur financier » et discuter avec Lisa Pezzack, directrice de la Division des systèmes financiers de la Direction de la politique du secteur financier, Liane Orsi, conseillère principale de la Division des institutions financières de la Direction de la politique du secteur financier, et Justin Brown, chef de la Division des systèmes financiers de la Direction de la politique du secteur financier.
Bienvenue. Après votre déclaration préliminaire, nous passerons aux questions.
La parole est à vous.
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Merci, monsieur le président.
La proposition vise à renforcer davantage le régime de règlement bancaire du Canada grâce à la désignation officielle de la Société d'assurance-dépôts du Canada comme autorité de règlement pour ses membres et en exigeant que les plus grandes banques du Canada élaborent et maintiennent un plan de règlement. La proposition aurait aussi pour effet de préciser que le surintendant des institutions financières peut établir des critères quant à la façon dont les banques d'importance systémique intérieures doivent respecter l'obligation de maintenir une capacité minimale d'absorber les pertes.
La Société d'assurance-dépôts du Canada est responsable d'offrir une assurance-dépôts pour les banques canadiennes depuis sa création au titre de la Loi sur la Société d'assurance-dépôts du Canada, en 1967. Après la crise financière et conformément à l'élaboration des normes internationales, les pouvoirs et les outils de la SADC ont été élargis pour faciliter le règlement ordonné de ses institutions membres en cas de défaillance. Les modifications proposées auraient pour effet de désigner officiellement la SADC comme l'autorité de règlement pour ses institutions membres.
Dans ce rôle, la SADC a réalisé un certain nombre d'initiatives pour être fin prête à composer avec toute faillite d'une banque. L'une des initiatives concerne l'élaboration de plans de règlement, qui décrivent de quelle façon une banque d'importance systémique intérieure pourrait faire l'objet d'un règlement de façon ordonnée tout en assurant la continuité de ses services financiers essentiels et en protégeant la stabilité financière.
En 2015, on a demandé aux banques d'importance systémique intérieures de travailler en collaboration avec la SADC afin de préparer des plans décrivant de quelle façon elles pourraient faire l'objet d'un règlement de façon à assurer la stabilité financière dans l'improbable éventualité de leur défaillance. Les changements proposés exigeraient des principales banques du Canada qu'elles élaborent un plan de règlement. Il s'agirait d'une exigence législative, et la SADC obtiendrait ainsi le pouvoir d'établir le cadre de ces plans dans un règlement administratif. Ensemble, les changements proposés fourniraient une transparence accrue relativement aux activités de la SADC en tant qu'autorité de règlement de ses membres, ce qui faciliterait la façon dont la SADC s'acquitte de son rôle pour soutenir la stabilité du système financier.
Cette proposition viendrait aussi préciser que le surintendant des institutions financières peut établir des critères quant à la façon dont les banques d'importance systémique doivent respecter l'obligation de maintenir une capacité minimale d'absorber les pertes. Une telle obligation imposée aux banques d'importance systémique est établie par le surintendant et respectée au moyen de fonds propres réglementaires supplémentaires et de dettes que l'on peut convertir en actions ordinaires en cas de défaillance en exerçant le pouvoir de recapitalisation interne de la SADC.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Bon après-midi à tous. Bienvenue à la réunion d'aujourd'hui du Comité.
Je suis heureux de vous voir, Liane. Nous avons déjà interagi dans une autre vie.
Premièrement, pour ce qui est du changement de rôle de la SADC, pouvez-vous nous dire de quelle façon tout cela s'inscrit dans les changements qui ont été apportés au cours des dernières années et depuis la crise financière?
Ma deuxième question concerne le pouvoir de recapitalisation interne. J'ai quitté une institution financière il y a environ deux ans, maintenant. Elle a commencé à discuter et à envisager la mise en place de titres requalifiables au sein de la banque en cas de perturbation dans le secteur financier. Ces titres auraient pu être convertis, et les détenteurs d'obligations auraient assumé une partie du risque. Pouvez-vous faire le point sur ce dossier?
Merci.
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Merci beaucoup de la question.
L'objectif de la modification est non pas de déterminer de quelle façon on établit le montant, mais bien de préciser de quelle façon on satisfera à l'obligation, les critères permettant de déterminer quels instruments sont admissibles. Cependant, je serai heureuse de réagir aux deux options.
Pour ce qui est du calibrage, nous évaluerons quelles sont les pertes plausibles que pourrait essuyer une banque d'importance systématique intérieure, à la lumière des expériences passées et des tests de tension, ainsi que les niveaux de capitaux nécessaires pour rétablir les niveaux de capitalisation adéquats de la banque, ce à quoi on ajoute une réserve pour assurer la confiance à l'égard de la banque. C'est une banque qui a eu une défaillance, alors l'objectif est de la recapitaliser de façon à ce qu'elle puisse poursuivre ses opérations.
En plus du calibrage du montant, l'amendement que nous voulons apporter nous permettra d'établir les critères quant aux instruments — le capital réglementaire ou une dette à long terme — sont disponibles pour satisfaire à l'obligation. Nous voulons obtenir une marge de manoeuvre, ici, non seulement pour définir les montants, mais aussi en ce qui a trait à la façon d'obtenir le montant, puisqu'il s'agit d'une nouvelle norme et de nouvelles pratiques au sein du marché qui évoluent, tout comme les normes internationales.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie aussi les témoins de leur présence aujourd'hui.
Je vais m'attarder un peu plus aux articles 109 et 110 du projet de loi, lesquels amendent l'article 11 de la Loi sur la Société d'assurance-dépôts du Canada.
On dit que le conseil va devoir élaborer et tenir à jour des plans de règlement pour les banques d'importance systémique. L'article 109(2.01) énonce que les plans de règlement doivent être agréés par le ministre. En fait, cette partie dit:
[Traduction]
« précisant que l'agrément écrit du ministre est un préalable à la prise d'effet du règlement administratif pris en vertu de l'alinéa (2)e) ».
[Français]
Pouvez-vous expliquer la raison pour laquelle vous avez décidé d'ajouter cette disposition qui requiert l'agrément du ministre pour ce qui est des plans de règlement?
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Merci beaucoup. Je remercie les membres de leurs questions.
J'aimerais savoir si le Comité accepte que nous passions à la section 19. Mme Pezzack s'occupe aussi de la section 19, sur les produits de la criminalité. Si nous pouvons passer directement à cette section, elle n'aura pas à rester ici et à errer tout l'après-midi.
Maxime Beaupré est ici lui aussi. Maxime est chef de la Division des systèmes financiers de la Direction de la politique du secteur financier, et nous traitons de la section 19 de la partie 4, qui concerne la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes.
Je cède la parole à quiconque veut ouvrir le bal.
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Premièrement, merci beaucoup, monsieur le président, et membres du Comité d'avoir rajusté votre horaire.
La Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes serait modifiée par la section 19 de façon à:
... étendre la liste des destinataires, des divulgations pour y inclure le ministère de la Défense nationale et les Forces armées canadiennes et [inclure] les renseignements sur les propriétaires bénéficiaires à titre de « renseignements désignés » qui peuvent être communiqués par le Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada.
En outre, elle apporte plusieurs changements techniques visant à veiller à ce que la loi fonctionne comme prévu et à préciser certaines dispositions, y compris la définition de « client » ainsi que l'application de la loi à toutes les sociétés de fiducie.
Le gouvernement du Canada est déterminé à combattre le recyclage de produits de la criminalité et le financement des activités terroristes et, même si nous maintenons un cadre solide et complet de lutte contre le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes, il faut en assurer l'évolution pour garantir l'intégrité du système financier et la sécurité du Canada et des Canadiens.
Le fait d'inclure le ministère de la Défense nationale et les Forces armées canadiennes sur la liste des destinataires des divulgations permettrait au CANAFE de transmettre des renseignements liés aux menaces à la sécurité du Canada. Nous définirions les menaces à la sécurité du Canada conformément à la Loi sur le SCRS, qui contient une définition très claire.
Cela permettrait au CANAFE de communiquer des renseignements qui sont liés à la propriété effective. Certaines entités déclarantes fournissent cette information au CANAFE. Ce dernier n'a pas le droit actuellement de fournir cette information aux autorités compétentes, et la modification lui permettrait de le faire.
Il y a une diversité de changements techniques qui permettraient de renforcer le cadre, de soutenir la conformité et de renforcer la capacité des entités déclarantes d'appliquer la loi et de veiller à ce qu'elle fonctionne comme prévu. Certaines modifications viseraient à définir davantage l'autorité réglementaire, à rationaliser cette autorité et à indiquer clairement que toutes les fiducies sont visées.
On s'assurerait aussi que toutes les entreprises de services monétaires visés par des sanctions des Nations unies et des sanctions imposées au titre de la Loi sur les mesures économiques spéciales ne peuvent pas s'inscrire à nouveau en tant qu'entreprise de services monétaires auprès du CANAFE.
Il y a aussi certains changements techniques visant à corriger les textes anglais et français et à améliorer la concordance à certains endroits.
Merci.
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Merci encore une fois de votre présentation.
Je m'intéresse surtout à la question des bénéficiaires ultimes ou, comme vous les appelez, les « propriétaires bénéficiaires ». Cela concerne principalement l'Agence du revenu du Canada, qui a conclu un accord avec le Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada, ou CANAFE, pour que celui-ci lui transmette de l'information. J'ai constaté le problème suivant. L'Agence recueille beaucoup de renseignements auprès du CANAFE, particulièrement au sujet des transactions s'élevant à 10 000 $ et plus. L'Agence nous a appris récemment qu'elle ne faisait pas le suivi après avoir reçu des documents du CANAFE afin de savoir si l'information reçue avait été vraiment efficace ou non.
Dans le cas qui nous concerne aujourd'hui, nous nous rendons compte que si, par exemple, vous possédez de l'information sur le bénéficiaire ultime ou le propriétaire bénéficiaire d'une entité, d'une société, vous ne pouvez pas la communiquer à l'Agence du revenu du Canada. C'est le problème actuel, n'est-ce pas?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je veux approfondir encore un peu la question du ministère de la Défense nationale et des Forces canadiennes. Au titre du paragraphe 430(1), qui vise l'article 55.1 de la Loi, le Centre serait autorisé à communiquer:
au ministère de la Défense nationale et aux Forces armées canadiennes [...] si le Centre a des motifs raisonnables de soupçonner que les renseignements sont liés à une menace envers la sécurité du Canada, puisqu'ils sont liés au ministère de la Défense nationale et aux Forces armées canadiennes.
Qui, au bout du compte, déterminera ce qui est pertinent? Il y a toujours une possibilité de dérive de la mission. J'aimerais bien que, à un moment donné, le ministère de la Défense nationale ou des Forces canadiennes nous indique qui, au sein du ministère, est qualifié en matière financière? De quelle façon détermineraient-ils que c'est une menace pertinente pour eux et que feraient-ils de ces renseignements à long terme?
Je crains un peu qu'il y ait peut-être là une dérive de la mission puisque, même dans le cas de la GRC, par exemple, les responsables ont parfois de la difficulté à comprendre toutes ces choses et à travailler en collaboration avec l'ensemble des autres organismes.
S'il y a une série de transactions, peu importe le genre de virements de fonds, il n'est pas nécessaire d'attendre à ce que le seuil de 10 000 $ soit atteint. Les responsables pourraient dire, eh bien, il y a beaucoup de transactions à destination de cette petite ville, et je sais que c'est un peu une zone de guerre, alors il semble y avoir anguille sous roche. Ces personnes peuvent ensuite déterminer que, pour elles, il s'agit d'une transaction suspecte qu'il faut déclarer. L'existence du seuil de 10 000 $ ne signifie pas qu'aucun montant inférieur n'est déclaré.
Les responsables réuniraient ces renseignements, les enverraient au CANAFE, et diraient: « Il y a des activités mineures qui se passent dans cette petite ville, et vous devriez peut-être y jeter un coup d'oeil. » Le CANAFE a la capacité de le faire et a aussi la capacité de communiquer l'information à ses partenaires de la sécurité nationale.
Si le CANAFE croit qu'il y a un problème — il sait que les Forces armées canadiennes sont là, que l'argent va dans cette région et que les actes sont suspects —, aux yeux de l'entreprise de virement de fonds ou aux yeux de quiconque envoie l'argent, il serait en mesure de communiquer l'information, si les deux critères sont respectés.
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Je vous remercie de votre présence.
Comme vous le savez certainement, la disposition est copiée-collée du projet de loi . Ma question n'est pas nécessairement de savoir pourquoi vous avez décidé de l'intégrer au projet de loi , mais plutôt pourquoi vous avez opté pour la voie législative plutôt que pour celle des crédits budgétaires — qui est d'ailleurs la voie régulière et la plus rapide.
Si le gouvernement estimait qu'il était prioritaire de faire adopter ce crédit de 125 millions de dollars, et si cela avait été inclus dans le Budget principal des dépenses, le crédit aurait déjà été adopté.
Vous demandez à ce comité d'adopter cette partie du projet de loi, alors que cela aurait déjà pu être fait et d'une autre façon. Qu'est-ce qui a motivé votre décision de passer par la voie législative?
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En fait, c'est une question complexe. Nous avons exigé de l'ICRA qu'il mette au point une politique sur la propriété intellectuelle en consultation avec les entités et les institutions qui bénéficieront de ces fonds fédéraux.
Comme vous le savez peut-être, les institutions de partout au pays possèdent leurs propres politiques individuelles en matière de propriété intellectuelle. En fait, il y a des données probantes qui soutiennent de nombreux types différents de stratégie. Il est aussi digne de mention que, en ce qui concerne ce que les recherches nous apprennent au sujet des politiques sur la propriété intellectuelle, souvent, les choses sont différentes d'un secteur ou d'une industrie à l'autre et que, selon l'état de la recherche, qu'on parle de nos recherches à un stade précoce ou un stade tardif, il convient d'adopter différents types de protection de la propriété intellectuelle.
En fait, c'est une tâche assez complexe que nous avons attribuée à l'ICRA lorsque nous lui avons demandé de définir une politique en matière de propriété intellectuelle qui permettra une gestion optimale de cette importante somme d'argent.
Merci, madame McDermott, d'avoir répondu de façon approfondie aux questions.
Nous allons maintenant passer à la section 6 de la partie 4, qui porte sur l'aide financière aux étudiants. À cette fin, nous avons les représentants d'Emploi et Développement social Canada.
M. Rahman est directeur général par intérim du Programme canadien de prêts aux étudiants. M. Côté est directeur des politiques et de la recherche du Programme des prêts aux étudiants du Canada. M. Moore est directeur de la conception des programmes du Programme canadien pour l'épargne-études, et Mme Nagy est conseillère principale en planification stratégique du Programme canadien pour l'épargne-études.
Bienvenue. Je ne suis pas certain... qui présente l'exposé?
Monsieur Rahman, allez-y.
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Merci, monsieur le président. Oui, je vais présenter l'exposé.
Je travaille dans le cadre du Programme canadien de prêts aux étudiants. Je vais parler de l'article 116 lié à la Loi fédérale sur l'aide financière aux étudiants, et ensuite mes collègues du Programme canadien pour l'épargne-études aborderont les articles 117 et 121, qui sont liés à la Loi canadienne sur l'épargne-études.
Concernant l'article 116, comme je l'ai dit, il s'agit d'une modification proposée de la Loi fédérale sur l'aide financière aux étudiants qui limite actuellement l'admissibilité aux citoyens canadiens et aux résidents permanents au sens du paragraphe 2(1) de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés et aux personnes protégées conformément au paragraphe 95(2) de la même loi.
Par conséquent, les personnes inscrites comme Indiens sous le régime de la Loi sur les Indiens, mais qui ne sont pas citoyennes canadiennes ne sont pas admissibles à l'aide financière aux étudiants sous le régime de la Loi fédérale sur l'aide financière aux étudiants. Des modifications de cette loi seront présentées afin de permettre aux personnes inscrites comme Indiens au sens de la Loi sur les Indiens d'être admissibles à l'aide financière aux étudiants, peu importe leur citoyenneté.
Voilà pour l'article 116. Je vais maintenant donner la parole à mes collègues du Programme canadien pour l'épargne-études.
Je vais commencer par parler des articles 117 à 121 qui se trouvent dans la section 6 de la partie 4.
À titre de contexte, j'aimerais souligner ce qui suit. Les Canadiens utilisent un régime enregistré d'épargne-études, un REEE, afin d'économiser pour les études postsecondaires d'un enfant. Le REEE est exempt d'impôt jusqu'à ce qu'on le retire afin de payer des études à temps partiel ou à temps plein dans un collège, une université, un cégep, une école de métiers ou un programme d'apprentissage. Le gouvernement du Canada offre deux mesures incitatives différentes à l'épargne-études. La Subvention canadienne pour l'épargne-études est accessible à tous les Canadiens et est fondée sur des cotisations. En outre, les Canadiens à faible et à moyen revenu obtiennent 10 ou 20 % supplémentaires fondés sur des cotisations. Pour ce qui est du Bon d'études canadien, lequel est accessible aux Canadiens à faible revenu, aucune cotisation personnelle n'est nécessaire.
Sous le régime de la loi actuelle, on refuse les demandes de Bon d'études canadien et le montant supplémentaire de la Subvention canadienne pour l'épargne-études qui sont présentées par toute personne autre que le principal fournisseur de soins, soit la personne responsable de s'occuper de l'enfant. Alors, on modifie la Loi canadienne sur l'épargne-études, laquelle régit l'administration de ces mesures incitatives à l'épargne-études, afin de permettre à l'époux ou au conjoint de fait cohabitant du principal fournisseur de soins de présenter, au nom de l'enfant, une demande pour le Bon d'études canadien et le montant supplémentaire de la subvention.
On prévoit que, en permettant à l'époux ou au conjoint de fait du principal fournisseur de soins de présenter lui aussi, au nom du bénéficiaire, une demande pour ces mesures incitatives à l'épargne-études, moins de demandes de ce genre seront refusées, et il y aura donc une participation accrue au Bon d'études canadien. Il convient de noter que les exigences d'admissibilité au Bon d'études canadien et au montant supplémentaire de la Subvention canadienne pour l'épargne-études demeurent inchangées.
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Êtes-vous satisfaits? D'accord.
Merci, mesdames et messieurs, de nous avoir présenté vos exposés et d'avoir répondu aux questions.
Nous allons maintenant passer à la section 8 de la partie 4, qui porte sur la Loi sur Investissement Canada.
Nous recevons Patricia Brady, directrice générale de l'examen des investissements d'Innovation, Sciences et Développement économique Canada et Jonathan DeWolfe, directeur des politiques et de la sensibilisation de la Direction générale de l'examen des investissements.
Bienvenue Patricia et Jonathan. Qui va commencer?
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Je vais commencer. Merci.
Bon après-midi. Nous sommes ici pour parler de la section 8 de la partie 4. Elle propose deux changements de la Loi sur Investissement Canada.
Le premier changement, dans l'article 192, consiste à augmenter jusqu'à 1 milliard de dollars la valeur en dollars du seuil qui déclenche l'examen des investissements aux termes de l'avantage net d'une acquisition de contrôle d'une entreprise canadienne par des non-Canadiens. Actuellement, ce type d'acquisition qui est évaluée à 800 millions de dollars ou plus doit être examiné sous le régime de la Loi sur Investissement Canada pour que l'on puisse s'assurer qu'elle procure un avantage net pour le Canada et qu'elle est approuvée par le ministre d'Innovation, Sciences et Développement économique avant que la transaction puisse aller de l'avant.
Une annexe est prévue dans la loi actuelle pour que le seuil augmente à 1 milliard de dollars le 24 avril 2019, d'ici deux ans environ. La modification de l'article 192 accélérerait cette augmentation afin que le seuil passe à 1 milliard de dollars dès l'entrée en vigueur prochaine de la Loi d'exécution du budget. Ce serait deux ans avant ce qui est prévu à l'annexe.
Le seuil de 1 milliard de dollars s'appliquera aux investissements privés. Un seuil plus bas est prévu par la loi concernant les investissements effectués par des entreprises d'État. Le seuil actuellement est de 379 millions de dollars, et cette modification ne changera pas ce seuil. En outre, la modification ne changera pas la capacité du gouvernement d'examiner les investissements afin de répondre aux préoccupations en matière de sécurité nationale. Tout investissement réalisé par un non-Canadien peut être examiné au titre de la loi en fonction des préoccupations relatives à la sécurité nationale. Aucun seuil de valeur en dollars ne vise cet examen, et la modification ne changera pas cela.
Le deuxième changement proposé de la Loi sur Investissement Canada figure à l'article 193. Il consiste à exiger un rapport annuel sur l'administration des dispositions relatives à l'examen de la sécurité nationale prévu par la LIC. Actuellement, le ministre d'Innovation, Sciences et Développement économique doit présenter un rapport annuel sur l'administration des dispositions relatives à l'examen des investissements au chapitre de l'avantage net, mais les dispositions concernant l'examen de la sécurité nationale sont explicitement exemptées de cette exigence. La modification retirerait cette exemption d'exiger un rapport annuel sur la façon dont on a utilisé les dispositions relatives à l'examen de la sécurité nationale.
Il s'agit d'un aperçu des changements touchant les articles 192 et 193. Nous sommes heureux de répondre à vos questions.
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Pour être claire sur ce qui ferait en réalité l'objet du rapport annuel, il s'agirait d'information de haut niveau concernant le nombre d'examens qu'on a effectués. On ne donnerait pas d'information sur les investissements particuliers en jeu afin de protéger la sécurité nationale et la confidentialité. Le nombre d'examens serait fourni sans dévoiler d'information précise sur l'investisseur ou la préoccupation liée à la sécurité nationale. Les résultats de ces examens seraient fournis à un niveau élevé.
Cela a été fait en réalité. La loi prévoit qu'on peut faire cela de manière volontaire, mais ce n'est pas exigé. Dans le rapport annuel produit l'été dernier, le gouvernement a publié de l'information sur les examens antérieurs. Le public a appris que, au cours de l'été, huit examens de la sécurité nationale officiels avaient été effectués sous le régime de la Loi sur Investissement Canada, et les résultats de ces examens ont également été fournis à un haut niveau. Dans cinq cas, les investissements ont été bloqués ou un dessaisissement a été ordonné, et dans deux cas, les investissements ont été permis avec conditions.
Il s'agirait du type de rapport qui serait envisagé dans l'avenir, sous réserve qu'on ne divulgue pas, évidemment, de l'information qui compromettrait la sécurité nationale ou la confidentialité.
:
En 2015, je pense que 15 examens ont été faits. C'est dans notre rapport annuel.
[Traduction]
Si vous regardez ce qui a été fait dans les deux dernières années, il y a eu 28 acquisitions du contrôle qui surpassaient 800 millions de dollars, la limite en vigueur. Nous avons voulu savoir combien surpassaient 1 milliard de dollars, et nous avons conclu qu'il y en avait 20.
Donc, selon les données antérieures, on peut conclure que si le seuil avait été de 1 milliard de dollars, un tiers des examens n'auraient pas été déclenchés. Bien sûr, il est impossible de prédire combien il y aura d'investissements dans l'avenir, ni leur valeur. C'est toutefois un exemple de l'impact que cela pourrait avoir.
:
En ce qui concerne l'évolution des seuils, la Loi sur Investissement Canada sous sa forme actuelle existe depuis 1985.
Jonathan connaît davantage l'histoire que moi. Je peux remonter tout au plus jusqu'à 2008, quand l'augmentation prévue a d'abord été adoptée. En 2008, le seuil était de 295 millions de dollars. Le Groupe d'étude sur les politiques en matière de concurrence est un comité d'experts chargé d'examiner l'ensemble des lois et des cadres relatifs à la concurrence au Canada dans le but de formuler des recommandations afin de renforcer la compétitivité du Canada sur la scène internationale. À ce moment-là, le Groupe d'étude sur les politiques en matière de concurrence a recommandé, à la lumière de ses travaux, d'augmenter le seuil dans la Loi sur Investissement Canada de 295 millions de dollars à 1 milliard de dollars.
Il a aussi recommandé que ce soit fait immédiatement. Cette recommandation était fondée sur des consultations qui ont été menées d'un bout à l'autre du pays et sur des études économiques, entre autres choses, qui indiquaient que le Canada s'était peut-être mis en position de faiblesse relativement à la concurrence pour l'investissement direct étranger à cause de son examen de l'avantage net et du seuil relativement peu élevé par rapport à la valeur de nos entreprises de l'époque.
Donc, il y a eu cette recommandation, puis, en 2010, la Loi a été modifiée afin de hausser, dans l'avenir, le seuil à 1 milliard de dollars. À ce moment-là, l'objectif stratégique était, encore une fois, de supprimer un obstacle réglementaire pour les petites transactions et d'axer les examens de l'avantage net sur les transactions qui auraient un grand impact sur l'économie moderne du Canada. Voilà les raisons pour lesquelles cela a été fait. Ce qu'on veut faire aujourd'hui, c'est passer plus rapidement à la dernière étape du processus visant à hausser le seuil à 1 milliard de dollars. Cette initiative s'inscrit dans le cadre d'initiatives plus vastes — dont certaines font partie de ce projet de loi d'exécution du budget — visant à favoriser l'investissement étranger et à attirer de nouveaux investisseurs étrangers au Canada.
:
Merci à vous deux de nous avoir présenté vos exposés.
Monsieur DeWolfe, madame Brady, encore une fois, merci.
Bon, passons à la section 9 de la partie 4, « Financement des services de soins à domicile et de santé mentale ». Nous accueillons Mme Voisin, de Santé Canada, et M. Rajabali, du ministère des Finances.
L'un de vous deux veut-il commencer? Vous avez la parole.
:
Merci, monsieur le président.
La section 9 de la partie 4 traite de l'engagement pris par le gouvernement dans le budget de 2017 de travailler avec les provinces et les territoires afin de renforcer le système de soins de santé, le but étant d'innover et de l'adapter aux problèmes émergents afin de pouvoir y réagir. La section 9 de la partie 4 valide l'offre déposée par le gouvernement fédéral le 19 décembre 2016 de fournir un financement de 11,5 milliards de dollars sur 10 ans aux provinces afin de régler les questions prioritaires cernées dans un nouvel accord sur la santé. De ce montant, 11 milliards de dollars seront attribués directement aux provinces et aux territoires afin de financer les investissements dans les domaines de la santé mentale et des soins à domicile.
À l'article 195, on décrit les conditions et les pouvoirs relatifs à l'acheminement de cet engagement de 11 milliards de dollars pour la première année — en 2017-2018 — vers les provinces et les territoires; on prévoit un versement initial pour les investissements dans le domaine des soins à domicile et des soins de santé mentale de 200 millions de dollars et de 100 millions de dollars respectivement. L'attribution de ces montants se ferait selon un montant égal par habitant.
Selon l'amendement proposé, les provinces et les territoires vont recevoir leur part du financement en 2017-2018, pourvu que la ministre fédérale de la Santé communique avec le ministre des Finances avant le 15 décembre 2017 pour lui signaler que, selon elle, la province ou le territoire en question a accepté la proposition fédérale — celle proposant de renforcer les soins de santé — qui a été déposée à la réunion des ministres des Finances et de la Santé du 19 décembre 2016.
La proposition de décembre prévoit une approche pancanadienne; les provinces et les territoires devront travailler avec le gouvernement fédéral afin de déterminer comment on peut mesurer les résultats et le rendement et rendre des comptes afin d'améliorer ces services offerts aux Canadiens. La ministre de la Santé travaille actuellement avec ses collègues des provinces et des territoires afin de peaufiner les détails concernant la façon dont l'acheminement des fonds se fera dans l'avenir. Elle collabore aussi avec eux afin d'élaborer un cadre multilatéral pour les 10 années de financement; cela comprend des engagements pour l'élaboration de mesures et pour les comptes à rendre aux citoyens ainsi qu'une description des questions prioritaires à régler.
Ce cadre multilatéral pourra ensuite être utilisé comme modèle pour les ententes bilatérales individuelles conclues avec chaque province et chaque territoire pour les neuf prochaines années de financement.
Sur ce, je répondrai à vos questions avec plaisir.
:
Avez-vous fait une analyse constitutionnelle de cet aspect lié aux dépenses fédérales en matière de santé lorsqu'elles sont directement affectées à des cibles précises? Nous allons être appelés à adopter cette loi et nous voulons nous assurer que ce soit constitutionnel.
Si on dit que le gouvernement fédéral va dépenser tel montant — bien sûr, je n'ai pas le chiffre — en soins de santé à domicile, il faut que ce soit constitutionnel, c'est-à-dire que le gouvernement fédéral ait le droit de faire cela. Comme parlementaires, nous avons le droit de dire qu'il va dépenser tel montant dans tel secteur de votre système de santé.
Peut-on être rassuré à cet égard? Cette question est, bien entendu, soulevée par les provinces. D'ailleurs, comme vous le savez, il y avait une certaine réticence lors des négociations relatives à la santé. En effet, le gouvernement fédéral voulait décider dans quel secteur l'argent serait dépensé, ce qui pouvait être vu comme un empiétement sur les pouvoirs des provinces de décider où elles allaient dépenser leur argent consacré au domaine de la santé. Pouvez-vous rassurer le Comité à cet égard?
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D'accord. Je crois que c'est toutes les questions que nous avions. Merci à vous deux de nous avoir présenté vos exposés.
Passons à la section 10, la Loi sur les juges.
Si nous continuons au même rythme, nous avons calculé qu'il nous faudrait encore sept heures environ pour nous rendre jusqu'à la section 21 de la partie 4. Il nous reste 1 heure et 20 minutes, et une autre heure lundi, ce qui fait 2 heures et 20 minutes. Je demanderais donc aux députés de poser des questions pertinentes et brèves, dans la mesure du possible, afin que nous puissions, avec un peu de chance, examiner toutes les sections de la partie 4. Nous avons toujours ce problème. Je sais que c'est une bonne occasion pour les députés de s'informer à propos de choses qui ne font pas partie de la Loi, mais je veux que vous gardiez le temps qu'il nous reste à l'esprit.
Passons donc à la section 10 de la partie 4, la Loi sur les juges. Nous accueillons Mme Adair Crosby et Mme Anna Dekker, du ministère de la Justice.
Mme Crosby est avocate-conseil principale et directrice adjointe, Services des affaires judiciaires, des cours et des tribunaux administratifs. Mme Dekker est conseillère juridique, Services des affaires judiciaires, des cours et des tribunaux administratifs.
Je vous cède la parole.
Je suis ici aujourd'hui pour vous parler des amendements proposés décrits à la section 10. Ces amendements concernent deux points relatifs à la responsabilité du gouvernement fédéral décrite à l'article 100 de la Loi constitutionnelle de 1867, soit que le Parlement doit établir et fournir les traitements et les avantages pour les juges des cours supérieures.
D'abord, un grand nombre de ces amendements constituent la dernière étape du processus constitutionnel pour l'établissement de la compensation judiciaire, ce qui comprend un examen et des recommandations non contraignantes formulées par une commission indépendante, objective et compétente. En juin 2016, ces recommandations ont été envoyées à la ministre de la Justice. Le gouvernement a réagi publiquement à ces recommandations en octobre 2016. Les amendements proposés — des modifications de la Loi sur les juges — correspondent à la réponse publique du gouvernement. C'est une nécessité si on veut préserver le principe de l'indépendance judiciaire, dont la sécurité financière est un élément sous-jacent.
Ensuite, les autres amendements de la Loi sur les juges — ma collègue, Adair, va vous en parler — proposent d'augmenter le nombre de juges aux cours supérieures.
Il y a aussi des amendements concernant le traitement des juges. J'aimerais mettre en relief les articles 196 à 210, qui prévoient que les nouveaux traitements pour les juges, en conformité avec la Loi sur les juges, vont entrer en vigueur le 1er avril 2016. Cela correspond aux recommandations de la commission pour les délais. Selon l'article 198, le traitement du juge en chef de la Cour d'appel de la cour martiale sera égal au traitement des autres juges en chef des cours supérieures. On y propose également d'augmenter le traitement des protonotaires de la Cour fédérale de 76 % à 80 % du traitement des juges de la Cour fédérale.
L'article 213 propose de modifier la date pour le début du prochain examen quadriennal de la commission et des autres examens subséquents. On propose que cela commence le 1er juin plutôt que le 1er octobre.
Les articles 215 et 216 proposent qu'une indemnité annuelle de 3 000 $ soit versée à chaque protonotaire. On propose également un remboursement à niveau de 95 % des dépens des protonotaires avant l'examen quadriennal de la commission.
Aux articles 218 et 221, on propose des changements visant à récompenser certains juges gestionnaires, comme certains juges en chef et juges principaux, qui ont rempli ces fonctions pendant de nombreuses années.
L'article 220 prévoit d'accorder, dans certaines circonstances, des frais de déménagement aux juges de la Cour suprême de Terre-Neuve-et-Labrador qui résident au Labrador.
Les articles 224, 225 et 226 sont des amendements de forme. Par exemple, on veut corriger les différences entre les versions anglaise et française des dispositions régissant le partage des prestations de pension en cas d'échec de la relation conjugale. On veut également s'assurer que les ordonnances de soutien financier peuvent s'appliquer à tous les versements relevant de la Loi sur les juges.
Sur ce, je cède la parole à ma collègue.
Je vais vous présenter la version abrégée de mon texte, puisque je sais que le temps presse aujourd'hui.
Comme Anna l'a mentionné, le deuxième volet de la section 10 prévoit essentiellement la création de 27 nouveaux postes de juges aux juridictions supérieures d'appel et de première instance dans l'ensemble du pays. Le but est d'augmenter le nombre de juges afin d'alléger la charge de travail de bon nombre de tribunaux, y compris la nouvelle charge de travail entraînée par l'arrêt Jordan.
Vous pouvez consulter l'article 208 pour plus de détails: il y aura 11 juges de plus à la Cour du Banc de la Reine de l'Alberta et un juge de plus à la Cour suprême du Yukon. Avec ces amendements, on veut répondre aux besoins que nous avons cernés jusqu'ici.
Les autres amendements à l'article 211 permettent l'établissement d'un bassin de postes de juge, soit 12 nominations supplémentaires pouvant être faites aux juridictions supérieures des provinces et 3 nominations supplémentaires pouvant être faites aux cours d'appel supérieures des provinces. Essentiellement, ces 15 postes permettront aux provinces et aux territoires, en fonction de leurs besoins, de répondre à leurs besoins judiciaires.
Présentement, nous travaillons avec nos collègues dans les provinces et les territoires afin de récolter le genre de données probantes dont nous avons besoin pour établir où sont les besoins. Ensuite viendront les nominations.
Voilà pour ma version abrégée. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
:
Je ne sais combien d'avocats sont parmi nous, mais pour ma part, je trouve que le revenu annuel d'un juge est obscène. On parle de 314 000 $, une rançon de roi.
Ça me dégoûte, honnêtement. J'espère que Mme McLachlin est à l'écoute, parce que je crois que c'est une injustice envers la société canadienne. Les juges ne font pas seulement partie du 1 %, j'irais jusqu'à dire qu'ils font partie du 0,1 %, les personnes les plus riches au Canada... Je ne crois pas que ce genre de choses devraient se produire dans une société équitable. Je vois que le traitement des juges va augmenter, alors que nos militaires n'ont reçu aucune augmentation de salaire depuis plus de cinq ans. Malgré tout, voilà une autre augmentation pour les juges.
Voilà ce que j'avais à dire. C'est tout.
Malgré tout, j'espère qu'ils vont continuer de faire preuve d'objectivité.
:
Excusez-moi; j'ai bien compris la question, mais je vais vous répondre en anglais.
[Traduction]
En gros, aucun poste n'est alloué officiellement, selon la Loi. Si vous consultez la Loi sur les juges, vous verrez qu'un certain nombre de postes est prévu pour chaque cour. On va accorder au Québec — en tout ou en partie — les 15 postes dans ce bassin en fonction des besoins signalés par le Québec.
Une chose que j'aimerais dire est que le nombre de postes vacants au Québec a fait couler beaucoup d'encre, même si, dans les faits, en date de la semaine dernière, il n'y a que deux postes vacants. On rapporte qu'il y en a 14 ou 16, mais ces postes n'existent pas tant que le projet de loi n'a pas été adopté. Donc, il n'y a que deux postes vacants.
Bien sûr, le ministre pourrait nommer six juges supplémentaires, au maximum, en fonction des postes supplémentaires qui ont été autorisés dans la loi provinciale.
:
L'indexation la plus récente remonte au 1
er avril 2017. L'indice était de 0,4 %, alors les salaires auraient augmenté de 0,4 %.
J'ai avec moi les chiffres pour les dernières années. Par exemple, en 2016, l'indice était de 1,8 %. Si on remonte plus en arrière, il était de 2,6 %, de 1,8 %, de 2,5 %, de 2,5 %, puis de 3,6 %. Au cours des dernières années, l'indice est passé d'un sommet de 3,9 % à un creux de 0,4 % pour l'année la plus récente.
:
Malheureusement, c'est le cas.
À l'époque, on a choisi cet indice parce qu'il reflétait fidèlement le traitement. Le but était d'avoir un indicateur qui pouvait suivre approximativement l'augmentation des niveaux de traitement, et puisque cet indice était lié aux salaires, c'était la chose la plus simple à utiliser.
Pendant le dernier examen de la commission, le gouvernement a effectivement fait valoir que l'IPC offrirait une protection plus efficace contre l'inflation que l'Indice de la rémunération pour l'ensemble des activités économiques, mais la commission a émis une recommandation contraire, et elle a recommandé de conserver l'indice. Au fil des années, la balance entre l'Indice de la rémunération pour l'ensemble des activités économiques et l'IPC penche parfois d'un côté, parfois de l'autre. Il y a des années où l'un est plus élevé, et d'autres années, c'est l'autre. Cependant, les graphiques montrant l'évolution au fil du temps indiquent qu'ils sont similaires dans l'ensemble. Cette année, certainement, c'était moins élevé. L'IPC était supérieur à l'autre indice.
Merci beaucoup de nous avoir présenté vos exposés madame Dekker et madame Crosby. Vous pouvez partir.
Passons à la section 11 de la partie 4, « Soutien aux familles: prestations et congés ».
Accueillons Mme Astravas, directrice, Prestations spéciales, Politique de l'assurance-emploi; M. Brown, directeur, exécutif, Politique de l'assurance-emploi; et Mme Hill, directrice principale, Politique stratégique et réforme législative, Programme du travail, d'Emploi et Développement social Canada.
Monsieur Brown, vous avez la parole.
:
Merci de nous avoir présentés, monsieur le président.
Je vais passer tout de suite à ma déclaration préliminaire.
[Français]
Je vais traiter des modifications proposées à la Loi sur l'assurance-emploi visant à offrir plus de flexibilité aux parents et des prestations plus inclusives aux proches aidants.
[Traduction]
L'assurance-emploi est le plus important programme lié au marché du travail du Canada. Ce programme offre un soutien du revenu temporaire lorsque des travailleurs perdent leur emploi pour des raisons indépendantes de leur volonté, qu'on appelle les prestations régulières, et, dans des situations spéciales qui pourraient se produire au cours de la carrière d'une personne, qu'on appelle les prestations spéciales de l'assurance-emploi.
Ces prestations spéciales jouent un rôle important pour ce qui est d'aider des personnes à établir un équilibre entre leurs responsabilités au travail et dans leur vie personnelle. Elles comprennent les prestations de maternité, parentales et pour proches aidants. Les prestations spéciales, qui ont été instaurées en 1971, ont évolué et pris de l'expansion au fil du temps. En 2015-2016, plus de 379 000 Canadiens ont touché des prestations de maternité, parentales et pour proches aidants, ce qui représente un total de 3,8 milliards de dollars.
Le budget de 2017 instaure un certain nombre de modifications visant à offrir aux familles une flexibilité et un soutien supplémentaires, que je vais décrire brièvement.
Premièrement, le projet de loi instaure une nouvelle prestation d'assurance-emploi de 15 semaines pour les proches aidants. Les aidants admissibles sont des membres de la famille qui s'absentent du travail dans le but de prodiguer des soins à un adulte atteint d'une maladie critique, comme une personne qui se remet d'un accident ou d'une maladie grave. Si par malheur l'état de santé d'un membre de la famille empirait et se détériorait pour devenir une situation de fin de vie, les proches aidants seraient en mesure de combiner cette nouvelle prestation avec la prestation de compassion existante.
Deuxièmement, le projet de loi prévoit une plus grande flexibilité pour les familles en permettant à tout membre de la famille qui est admissible à l'assurance-emploi — plutôt qu'aux parents seulement — d'accéder aux 35 semaines de soutien déjà offertes par l'assurance-emploi afin de prodiguer des soins à un enfant atteint d'une maladie critique.
Troisièmement, dans le but d'améliorer l'accès à toutes les prestations d'assurance-emploi pour proches aidants, les médecins et les infirmières praticiennes auraient la permission de produire les certificats médicaux requis. Cette mesure améliorerait l'accès pour les Canadiens, surtout pour ceux qui vivent dans des régions rurales ou éloignées. Ces mesures liées à la prestation de soins devraient profiter à un nombre pouvant aller jusqu'à 24 000 familles par année.
Le projet de loi instaure également des changements au chapitre des prestations parentales et de maternité de l'assurance-emploi dans le but d'offrir plus de choix et davantage de flexibilité aux parents biologiques et adoptifs, en fonction de leurs besoins familiaux.
Quatrièmement, le projet de loi propose une nouvelle flexibilité pour les parents accueillant un nouveau-né ou un enfant nouvellement adopté. Ils auront le choix de toucher des prestations parentales pour la durée standard de la période de prestations actuelle, soit jusqu'à 35 semaines payées à 55 % du revenu assurable hebdomadaire moyen, sur une période de 12 mois, ou bien choisir les prestations parentales prolongées sur 18 mois. Ces prestations seraient versées pour une période allant jusqu'à 61 semaines, à un taux de prestation inférieur de 33 %.
Cinquièmement, les femmes bénéficieraient également d'une plus grande souplesse pour accéder aux prestations de maternité de l'assurance-emploi aussi tôt que 12 semaines avant la date prévue de l'accouchement, au lieu des 8 semaines avant la date prévue de l'accouchement actuellement prévues. Le fait de permettre aux travailleuses enceintes d'accéder plus tôt aux prestations de maternité leur permettrait de mieux tenir compte de leur état de santé particulier et de leur situation particulière au travail.
Ensemble, ces modifications auront une incidence positive sur les femmes, plus particulièrement, et pourront leur offrir plus de choix. En effet, en 2015, dans l'ensemble du pays, 87 % des femmes récemment devenues mères et occupant un emploi assurable touchaient des prestations de maternité ou parentales.
Le projet de loi garantit que les changements qui s'appliquent aux travailleurs assurés s'appliqueront également aux travailleurs autonomes qui participent volontairement au régime de l'assurance-emploi en versant des cotisations.
Le projet de loi adopte également les règles actuelles de l'assurance-emploi afin de clarifier quand et comment les prestations spéciales peuvent être combinées et sur quelle période.
[Français]
Les changements proposés n'auront aucune répercussion directe sur les résidents du Québec, car la province offre actuellement des prestations de maternité et d'adoption ainsi que des prestations parentales par l'entremise du Régime québécois d'assurance parentale.
[Traduction]
Les modifications proposées pour des prestations parentales plus flexibles et des prestations pour proches aidants plus inclusives représentent un coût cumulatif de 886 millions de dollars sur cinq ans et de 205 millions de dollars par année, par la suite.
Conformément à la Loi sur l'assurance-emploi, ces coûts seront facturés au compte d'opérations de l'assurance-emploi et recouvrés au moyen des cotisations à l'assurance-emploi. Toutes ces modifications entreraient en vigueur le même jour, plus tard dans l'exercice 2017-2018. Le moment exact est à confirmer, et la date serait fixée par un décret du gouverneur en conseil.
[Français]
Je cède maintenant la parole à ma collègue Mme Margaret Hill, qui va vous parler des changements connexes au Code canadien du travail.
Je parlerai brièvement des modifications qu'on propose d'apporter à la partie III du Code canadien du travail dans le projet de loi. Comme vous le savez peut-être, la partie III du code établit les conditions de travail minimales dans les secteurs réglementés à l'échelon fédéral, comme les heures de travail, les vacances annuelles et les congés fériés. Les secteurs réglementés à l'échelon fédéral comprennent environ 6 % des employés canadiens dans des industries comme les services bancaires, les transports, les sociétés d'État fédérales et certaines activités menées sur les réserves autochtones. La partie III ne s'applique pas à la fonction publique fédérale.
En général, lorsque des modifications sont apportées aux prestations spéciales de l'assurance-emploi, des modifications correspondantes sont apportées aux congés prévus au titre du Code canadien du travail. Le but est de s'assurer que les employés réglementés à l'échelon fédéral ont le droit de prendre des congés non payés pendant qu'ils accèdent aux prestations spéciales de l'assurance-emploi, sans craindre de perdre leur emploi.
Des modifications sont donc proposées dans le projet de loi afin que l'on puisse s'assurer que les dispositions actuelles de la partie III concernant les congés, plus particulièrement celles qui portent sur les congés de maternité, les congés parentaux, les congés de compassion et les congés liés à une maladie critique sont pleinement harmonisées avec les changements qu'on propose d'apporter aux prestations spéciales de l'assurance-emploi.
Le coût général de la mise en œuvre des modifications qu'on propose d'apporter au code pour le Programme du travail devrait être modeste: environ 400 000 $. Cette somme couvrirait des choses comme la formation, des inspecteurs du Programme du travail, la production de documents éducatifs pour les employeurs et les employés, l'élaboration de règlements à l'appui et la surveillance des conséquences des modifications.
Les coûts pour les employés devraient être minimes et dépendront de la durée des congés qui sont pris et du fait que les employés doivent payer des heures supplémentaires ou embaucher des travailleurs pour les remplacer. La réaction des intervenants aux modifications apportées au code devrait être très minime.
Je serais heureuse de répondre à toute question que vous avez à poser.
:
Relativement au volet des congés de maternité, deux problèmes sont récemment survenus — du moins, dans ma circonscription, et je soupçonne que je ne suis pas seule — concernant le changement apporté par le projet de loi consistant à permettre au congé de maternité de commencer 12 semaines avant la date d'accouchement. Toutefois, certaines des préoccupations dont nous entendons parler concernent l'admissibilité. Je présume que les autres conditions n'ont pas changé ou n'ont pas été assouplies. Je vais présenter mes deux exemples précis.
Une résidente qui est enceinte prend un congé de maternité. Au moment prévu de son retour au travail, elle est mise à pied, mais, comme elle revient d'un congé de maternité, elle n'a pas accumulé ses 52 semaines avant d'avoir été mise à pied. Par conséquent, elle n'est pas admissible à l'assurance-emploi; pourtant, ses collègues de sexe masculin qui ont également été mis à pied sont admissibles.
L'autre situation, c'est celle où une personne était enceinte, a pris son congé de maternité, est retournée au travail, est rapidement retombée enceinte, et il lui manquait quelques heures pour pouvoir avoir de nouveau droit aux prestations. Aucune mesure d'adaptation ne pouvait être prise auprès de son employeur afin qu'elle puisse cumuler ces heures et être admissible.
Le projet de loi contient-il la moindre disposition qui commencerait à régler ces problèmes de flexibilité relativement aux prestations lorsqu'une personne est en congé de maternité ou qu'elle en revient et que ces types de situations doivent être pris en considération, par exemple: une personne qui est mise à pied ou qui doit encore une fois accéder à des prestations de maternité?
:
Comme vous le savez peut-être, la Loi sur l'assurance-emploi est un texte de loi très complexe.
En ce qui a trait aux modifications qui sont proposées dans le budget de 2017, il y a précisément la nouvelle prestation pour proches aidants ainsi que la flexibilité en ce qui a trait aux prestations de maternité et parentales. Ces dispositions ne contiennent aucune modification visant précisément à augmenter l'admissibilité à l'assurance-emploi ou à régler la situation que vous venez de mentionner, où une personne qui a terminé une demande d'assurance-emploi et qui, par la suite, subit un autre événement assurable — qu'il s'agisse d'une perte d'emploi, d'une grossesse ou d'une situation liée à la compassion — ne peut pas avoir de nouveau droit aux prestations. S'il lui manque des heures, ces modifications ne l'aideront en rien.
De même, si c'est une femme qui était en congé de maternité et parental et qu'elle revient au travail seulement pour perdre son emploi, ces modifications ne règlent pas cette situation.
Nous avons adapté de certaines manières les règles afin que les prestations d'assurance-emploi puissent être combinées, ce qui offre une certaine flexibilité pour que, si une personne a récemment perdu son emploi et voudrait tout de même prendre un congé de maternité et parental, elle puisse accéder à l'option de longue durée. Les modifications n'augmentent pas le montant total des prestations auxquelles elle aurait droit.
Je pense qu'une question importante a été soulevée, ici. On dit qu'à l'heure actuelle, six travailleurs canadiens sur dix ne sont pas admissibles à l'assurance-emploi. Cela constitue actuellement l'un des problèmes fondamentaux du programme. Le sujet de la discussion d'aujourd'hui porte toutefois sur les modifications apportées à certains programmes au titre de la Loi sur l'assurance-emploi. Cela ne concerne pas nécessairement l'admissibilité, comme vous l'avez dit plus tôt.
Ma question porte sur certaines modifications apportées aux congés parentaux. Vous avez dit que les gens pouvaient maintenant choisir entre deux types de congés, soit le congé régulier ou le congé prolongé.
J'aimerais savoir, au profit des Canadiens qui nous écoutent, à quel moment le parent doit faire son choix et si ce dernier est réversible.
Par exemple, si un parent constate pendant son congé qu'il est en pleine forme et qu'il veut retourner au travail, peut-il le faire ou cela lui est-il impossible du fait que son choix est irréversible?
:
S'ils ont fait ce choix au début des prestations, oui.
Il faut dire deux choses concernant le retour au travail. Suivant les circonstances particulières de la famille, il se peut que le parent puisse reporter les prestations à plus tard, mais durant la période de prestations. Si un parent retourne au travail non pas à temps plein mais de façon temporaire, il peut travailler pendant une période de prestations.
Nous avons un projet pilote. Je vais passer à l'anglais, malheureusement.
[Traduction]
Pendant que les parents travaillent durant leur période de prestations, ils sont en mesure de conserver une certaine partie de leurs prestations d'assurance-emploi, selon le revenu qu'ils touchent durant cette période. Ensuite, s'ils arrêtent de travailler, ils pourraient continuer de toucher leurs prestations parentales de l'assurance-emploi.
:
Je pense que je laisserais d'autres personnes juger de l'importance du changement. Je sais que nous avons entendu des parents dire qu'ils se réjouissaient d'avoir la capacité de prendre congé et de toucher des prestations pour une plus longue période, afin qu'ils puissent être en mesure d'atteindre une période où ils auront accès à des services de garde d'enfants abordables.
Si vous réfléchissez de façon plus vaste à la réaction des intervenants à l'annonce du budget, elle a été très positive en ce qui a trait aux prestations pour proches aidants, mais elle a été plus mitigée en ce qui concerne les modifications touchant les prestations parentales. Certains intervenants ont affirmé que le fait de vivre grâce à un taux de remplacement de 33 % devrait être difficile, et ils ne considèrent pas nécessairement cette possibilité comme un bon choix pour de nombreuses familles.
Je devrais toutefois ajouter qu'un élément du régime d'assurance-emploi, c'est-à-dire le supplément familial de l'assurance-emploi, continuera de s'appliquer au cours de cette période prolongée de 18 mois. Dans le cas d'une famille à faible revenu, elle toucherait un supplément non seulement pour la période de 12 mois, mais pour toute la période de 18 mois, si elle choisissait cette option.
:
Merci, monsieur le président.
La section 15 porte sur les modifications apportées à quatre lois relevant du ministre des Transports: la Loi sur l'aéronautique, la Loi sur la protection de la navigation, la Loi sur la sécurité ferroviaire et la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada. Ensemble, ces modifications permettront au ministre des Transports de conclure plusieurs accords sur les niveaux de service ou contrats avec des organisations de l'industrie aux fins d'activités dans les secteurs de l'aviation, des infrastructures de navigation et des transports ferroviaires et maritimes.
Les modifications proposées dans cette disposition ne créent pas de nouveaux tarifs. Elles ne font pas augmenter les tarifs existants non plus. Ces modifications donnent au ministre des Transports la capacité de signer des contrats de service avec des organisations et des utilisateurs des services offerts par Transports Canada. Elles permettront également au ministre de dépenser les fonds reçus au titre de ces accords durant un exercice ou durant le suivant. On reconnaît ainsi le fait que les accords sur les niveaux de service seront conclus relativement à des travaux qui sont probablement complexes et chronophages et qui seront réalisés dans une période s'étendant sur plus d'un exercice.
Monsieur le président, voilà qui conclut ma déclaration préliminaire.
Est-ce que quelqu'un a des questions sur la section 15 de la partie 4, sur les accords conclus par le ministre des Transports?
Comme je n'en entends aucune, vous allez vraiment vous en tirer facilement, mesdames Lévesque et O'Connor. Vous avez bien fait d'attendre à ce moment.
Des voix: Ah, ah!
Le président: Merci à vous deux.
Nous passons à la section 16, la Loi sur les aliments et drogues, et aux témoins de Santé Canada.
Nous accueillons David Lee, conseiller exécutif au sous-ministre adjoint, Bureau du sous-ministre adjoint de la Direction générale des produits de santé et des aliments de Santé Canada; Mme Minto-Saaed, directrice, Division de la planification stratégique et de la responsabilité organisationnelle, Gestion des ressources et opérations; M. Morgan, directeur général, Direction des politiques, de la planification et des affaires internationales; et M. Trehearne, directeur général, Direction de la gestion des ressources et des opérations.
Bienvenue à vous tous.
C'est à vous de vous pencher sur la section 16 de la partie 4.
:
Merci beaucoup. Nous sommes heureux de comparaître aujourd'hui.
Comme dans le cas de nos homologues de Transports Canada, notre proposition touche principalement les frais d'utilisation et les pouvoirs qui permettent à la ministre de les établir.
Comme vous le savez, Santé Canada réglemente la sûreté, l'efficacité et la qualité des médicaments et des appareils médicaux au Canada, dans l'espace réglementaire préalable et postérieur au marché, et c'est le cas depuis très longtemps. Depuis environ le milieu des années 1990, nous exigeons que les utilisateurs de ces fonctions paient des droits afin de subventionner les coûts liés à la réglementation pour les contribuables.
Aujourd'hui, notre proposition consiste à demander qu'un pouvoir révisé soit conféré à la ministre de la Santé afin que les droits ne soient plus imposés au titre de la LGFP, où on nous renvoie au Règlement sur les aliments et drogues, et qu'ils soient appliqués directement au titre de la Loi sur les aliments et drogues, et que certaines parties de cette loi soient modifiées afin d'en faire un meilleur instrument à cette fin.
Essentiellement, cette modification ne va pas faire augmenter les frais. Elle exige que nous consultions tous nos intervenants et que nous continuions de faire appliquer toutes les exigences de la Loi sur les textes réglementaires également, mais elle établira un cadre stratégique complet sous le régime de la Loi sur les aliments et drogues, au titre duquel nous pourrons modifier les frais d'utilisation, et nous le ferons d'une façon simplifiée.
Actuellement, au titre du processus réglementaire complet du gouverneur en conseil, la mise à jour de frais peut prendre de deux à quatre ans, alors nous envisageons un régime de frais d'utilisation plus agile et comparable à ce qui est en place à l'échelle mondiale, dans lequel nous pourrons effectuer ces mises à jour, probablement en 12 à 15 mois.
Voilà pour la partie 4 de la section 16 de la Loi d'exécution du budget.
La modification permet également d'accorder une exemption de la Loi sur les frais d'utilisation renommée, c'est-à-dire la Loi sur les frais de service, dont nos collègues du Secrétariat du Conseil du Trésor vont parler et que nous appuyons de tout coeur. En vertu du cadre proposé, la ministre de la Santé conservera — comme je l'ai dit — tous les principes de responsabilité et de transparence — y compris l'exigence relative à la consultation des intervenants, les pénalités de rendement et les mesures d'atténuation relatives aux petites et moyennes entreprises —, et nous croyons qu'il n'y aura aucune incidence sur les provinces et les territoires ni directement sur les Canadiens, car les frais s'appliquent en grande partie à l'industrie et qu'ils ne leur seront pratiquement pas refilés.
Je vais m'arrêter là et répondre à vos questions.
[Français]
Essentiellement, c'est ce que nous proposons.
[Traduction]
Nous demandons une exemption à ce qui était la Loi sur les frais d'utilisation et qui va maintenant être renommée la Loi sur les frais de service. Essentiellement, nous répondons à toutes les exigences et respectons tous les critères qu'elle contient.
De plus, conformément au budget de 2017 et à certaines des transformations qui touchent le monde pharmaceutique, l'accès médical et l'abordabilité, nous établissons déjà de nouveaux processus réglementaires par lesquels nous pourrons transformer la façon dont nous faisons notre travail.
Le processus permettant de lever et de changer notre barème de droits au titre de la Loi sur les aliments et drogues dure au moins 15 mois, et sa durée se rapproche probablement davantage des 18 mois. Compte tenu de l'ambiguïté concernant le moment de la mise en oeuvre des modifications du SCT et de leur entrée en vigueur, nous avons cru bon prendre les devants à cet égard. De plus, il est question d'une approche complète sous le régime de la Loi sur les aliments et drogues, qui s'aligne sur la politique, sur l'instrument dont la ministre dispose. Elle établira les droits au moyen d'un décret ministériel.
Toutefois, le décret ministériel n'est pas un chèque en blanc. Il s'agit essentiellement d'un processus réglementaire allégé comportant tous les éléments du processus réglementaire. Il ne fait qu'en réduire quelques-uns au minimum, de sorte que nous puissions effectuer ces mises à jour plus d'une fois tous les 22 ans.
:
Absolument. Il s'agit d'une exigence de notre approche et de la Loi sur les textes réglementaires ainsi que d'une directive du Cabinet sur l'établissement de règlements. Les études d'impact de la réglementation en sont un élément obligatoire. Ce sera encore le cas.
Comme je l'ai dit, nous avons une liste d'environ 12 choses que notre régime actuel applique sous le régime de la LGFP, et, essentiellement, les 12 existeront également sous le régime de la LAD. Ainsi, les exigences concernant l'étude des conséquences sur l'industrie sont obligatoires, et nous continuons de réaliser ces études.
L'industrie pharmaceutique du Canada est très solide, et je pense que les responsables d'Industrie Canada ou d'ISDE pourraient formuler d'autres commentaires sur ce genre de choses, si vous aviez des questions à ce sujet. Notre expertise ne nous permet pas de comprendre le marché dans son ensemble et toute sa dynamique, mais nous évaluons les conséquences.
À l'échelle mondiale, ce dont il est question, c'est que tous les grands organismes de réglementation du monde exigent à l'industrie des tarifs se situant entre 80 et 100 % des coûts afin de réglementer ces produits. Santé Canada se trouve actuellement dans un monde où nous subventionnons le coût et où les frais s'élèvent à environ 40 à 45 % de notre coût. Alors, nous exigeons beaucoup moins que le reste du monde, et les frais sont une fraction de ce que... Par exemple, aux États-Unis, la FDA exigerait 2 millions de dollars pour l'examen d'une nouvelle substance médicamenteuse active, alors que nous exigeons environ 250 000 à 300 000 $.
:
Il y a plusieurs façons. Premièrement, il y a les consultations comme telles, en plus des discussions et des négociations portant sur le montant des frais, compte tenu des conséquences sur ces secteurs. Je suis très heureux de ne pas être dans le secteur agricole lorsque j'essaie d'établir des frais.
Deuxièmement, nous avons une politique d'atténuation des frais pour les petites et moyennes entreprises. Toute petite ou moyenne entreprise peut avoir droit à une réduction des frais, et il y a une grande demande pour ce processus. Nous avons fait des vérifications, et cela fonctionne très bien. Les gens qui demandent une réduction de frais ont le droit de le faire, et des données probantes donnent à penser que ce sont les bonnes personnes qui l'obtiennent. Nous l'avons vérifié.
Troisièmement, nous allons mettre sur pied un système de règlement des différends afin que les intervenants puissent venir discuter de leur situation avec Santé Canada. Bien sûr, nous devons travailler là-dessus au cours des prochains mois, car nous sommes en train d'élaborer ce nouveau système avec nos intervenants. Nous devons nous pencher sur la façon dont cela va fonctionner et à quels endroits. Néanmoins, le règlement des différends est prévu.
Quatrièmement, nous avons rarement sur les intervenants le type de répercussions que nous avons sur Santé Canada.
:
L'un des avantages de la présentation au Cabinet — je sais que vous dites qu'il n'y en a pas, et je le comprends —, c'est que les autres ministres peuvent faire valoir, au moyen d'un mémoire au Cabinet, que cela aurait une incidence sur leur industrie.
Lorsque quelque chose est publié dans la Gazette du Canada, et que cela augmente les coûts pour l'industrie, à quelle fréquence est-ce retiré? Je ne sais pas si ça se produit parfois. Je crois que des députés mentionnent qu'il y a des préoccupations au sujet des frais d'utilisation alors que les ministères et le gouvernement ont les moyens, grâce aux gains d'efficience, de faire des économies dans d'autres secteurs au lieu de simplement imposer des frais supplémentaires. Ce qu'on entend, ce sont des préoccupations.
Quoi qu'il en soit, je crois que c'est tout pour les questions. Vos réponses plutôt franches et directes sont appréciées.
Je suis désolé pour ceux qui sont venus pour les sections 17, 20 et 21. Nous n'aurons pas le temps de vous entendre. Nous devrons vous faire revenir à un autre moment. Il y a aussi des sections qui ont été confiées à d'autres comités.
De toute façon, la greffière communiquera avec les groupes qui n'ont pas pu témoigner. Je vous remercie de votre présence tout au long des audiences et de votre disponibilité.
La séance est levée.