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Merci, monsieur le président.
L'Association canadienne de l'immeuble, ou ACI, aimerait remercier le Comité de lui donner l'occasion de participer à l'étude sur le marché immobilier et l'accession à la propriété au Canada.
L'ACI représente plus de 120 000 courtiers immobiliers au pays. En tant que l'une des associations industrielles les plus importantes du Canada, nous représentons les courtiers et agents immobiliers, de même que les acheteurs et propriétaires de maisons de partout au pays.
Le marché immobilier du Canada est un élément clé pour assurer la stabilité économique globale du pays qui crée beaucoup d'emplois et favorise la sécurité économique pour la classe moyenne. En 2016, chaque vente de maison a généré plus de 52 000 $ en retombées économiques. Cela se traduit par la création d'un emploi toutes les trois transactions immobilières. De plus, les transactions de reventes de logements, par l'entremise du service interagences, ont généré plus de 28 milliards de dollars en retombées pour les consommateurs et ont créé plus de 198 000 emplois en 2016.
La majorité des Canadiens voient leur maison comme étant une source de fierté, de satisfaction et de réalisation, sans oublier un environnement sécuritaire pour élever leur famille, créer des souvenirs heureux et susciter un sentiment d'appartenance à la communauté. C'est la raison pour laquelle l'ACI fait la promotion de l'indexation et de la modernisation du plan d'accession à la propriété, un programme qui permet aux Canadiens d'utiliser leurs épargnes accumulées dans un REER pour acheter leur première habitation. Nous sommes ravis de voir que le plan a été inclus dans de multiples plateformes électorales en 2015, et nous continuerons de travailler avec le gouvernement pour nous assurer qu'il demeure un programme utile pour tous les Canadiens.
Puisque tous les services immobiliers sont locaux, il convient de souligner que les marchés immobiliers à Toronto et à Vancouver et leurs environs ont des réalités différentes que les marchés ailleurs au Canada, dont la majorité sont bien équilibrés ou bien approvisionnés. Il est crucial de réfléchir aux différentes régions du pays lorsque nous adoptons des politiques qui touchent une grande partie des marchés immobiliers, y compris des endroits qui ne sont pas directement ciblés par les mesures de réglementation récentes du gouvernement.
La demande des consommateurs dans des marchés comme Toronto et Vancouver n'a jamais été aussi élevée, et il y a une pénurie importante d'offres de logements. Divers facteurs ont causé un déséquilibre dans l'offre et la demande de maisons, ce qui fait augmenter considérablement les prix. Puisqu'il s'agit d'un sujet complexe, l'ACI trouve encourageant que le gouvernement fédéral ait créé un groupe de travail constitué de fonctionnaires fédéraux et de représentants provinciaux et municipaux. Les trois ordres de gouvernement seront en mesure de se concentrer sur les défis qui se posent dans chaque région et de reconnaître la réalité locale pour tous les marchés.
Tandis que les gouvernements provinciaux en Ontario et en Colombie-Britannique ont récemment mis en place des mesures pour venir en aide aux acheteurs d'une première maison, le gouvernement fédéral a resserré les règles nationales concernant les prêts hypothécaires, rendant ainsi plus difficile aux gens qui veulent intégrer le marché de le faire. Si le gouvernement fédéral continue de resserrer les règles concernant les prêts hypothécaires, les gouvernements provinciaux seront-ils forcés de mettre en oeuvre d'autres programmes pour venir en aide aux acheteurs d'une première maison?
L'ACI et ses courtiers immobiliers membres exhortent tous les ordres de gouvernement à travailler ensemble pour bâtir un marché immobilier vigoureux, concurrentiel et stable. Nous sommes prêts à partager avec d'autres nos analyses des tendances du marché immobilier local et à appliquer nos connaissances et données pour aider les décideurs du gouvernement à tous les niveaux à mieux comprendre comment les changements aux règlements sur le marché du logement peuvent toucher les collectivités au Canada.
Offrir du soutien aux acheteurs d'une première maison devrait être une priorité de tous les ordres de gouvernement. Les acheteurs d'une première maison ont besoin de soutien pour surmonter l'obstacle d'économiser pour une mise de fonds afin de réaliser leur rêve d'accession à une propriété. Le pouvoir d'achat du régime diminue de façon constante et a perdu de l'importance en raison de la hausse des prix des maisons.
Nous recommandons que le régime soit indexé à l'inflation pour préserver son pouvoir d'achat et pour qu'il puisse continuer d'aider les acheteurs d'une première maison d'accéder à une propriété. Atténuer les préoccupations liées à la viabilité financière est un principe clé du régime, et les Canadiens devraient pouvoir bénéficier de ce programme plus d'une fois. Les Canadiens et leurs familles qui sont soudainement confrontés à des changements de vie, tels qu'une réinstallation, le décès d'un conjoint, un divorce ou la décision d'accueillir chez eux un membre âgé de la famille, pourraient avoir besoin d'aide pour conserver leur propriété. L'élargissement du régime pour permettre aux Canadiens d'utiliser leur REER en tant que prêt sans intérêt est une façon responsable sur le plan financier d'aider les familles qui traversent une période de changement difficile.
Au cours des huit dernières années, le gouvernement fédéral a mis en oeuvre six rondes de changements pour resserrer les règles régissant l'assurance hypothécaire garantie par le gouvernement et pour contenir les risques sur le marché immobilier. Ces mesures ont été mises en oeuvre, dont certaines sur une très courte période de temps, et leurs répercussions ne sont pas encore connues.
Nous recommandons que le gouvernement prenne le temps d'évaluer pleinement les effets cumulatifs des changements avant d'envisager de mettre en oeuvre des mesures additionnelles.
Merci du temps que vous nous avez consacré. Je me ferai un plaisir de répondre aux questions des membres du Comité.
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Bon après-midi, honorables membres du Comité. Merci de me donner l'occasion de contribuer à cette importante étude que vous menez.
Les Centres hypothécaires Dominion sont le plus important réseau de conseillers hypothécaires accrédités, comptant plus de 5 000 courtiers actifs au pays.
De concert avec nos sociétés affiliées, nous facilitons l'obtention d'environ 38 % de tous les prêts hypothécaires du Canada, soit plus que n'importe quelle des cinq premières banques du pays.
Aux Centres hypothécaires Dominion, nous sommes fiers d'être des spécialistes financiers dans le secteur immobilier et d'être à l'écoute de nos clients pour régler les préoccupations des consommateurs canadiens.
Chaque année, nos professionnels hypothécaires collaborent avec des prêteurs pour offrir aux familles canadiennes la chance de réaliser leur rêve d'assurer une sécurité financière durable dans leur foyer.
Avant de commencer, je tiens à préciser que les courtiers hypothécaires ne font pas partie d'une grande banque ou de sociétés de prêts spécialisées. Un tiers des nouveaux prêts hypothécaires qui sont contractés au Canada chaque année sont le fruit de courtiers hypothécaires. Nous assurons maitenant une certaine concurrence entre les prêteurs, et les choix et les options des consommateurs, et nous desservons non seulement les grands centres urbains mais aussi les communautés régionales de petite taille mal desservies qui forment le paysage de notre pays.
Notre travail consiste à trouver pour les consommateurs le prêt hypothécaire qui convient à leur famille, au meilleur taux possible. Nous n'avons pas d'opinion sur quelle solution convient le mieux pour chaque famille et sur quel prêteur devrait financer le prêt hypothécaire.
Nous avons cependant un pouvoir sur la valeur. De façon générale, nous trouvons qu'un grand nombre des nouvelles règles qui ont été proposées feront baisser l'abordabilité. Le principal problème que nous voyons avec ces propositions, c'est que le gouvernement n'a pas consulté notre industrie, nos courtiers, nos prêteurs spécialisés, nos coopératives de crédit partenaires, nos deux assureurs, nos partenaires du secteur immobilier et du logement ou tout autre intervenant mis à part les grandes banques, en fait.
Les décideurs n'ont pas pu bénéficier de notre point de vue privilégié lorsqu'ils ont apporté ces changements de façon unilatérale, ce qui finira par causer du tort à tous les Canadiens. Ces propositions dirigent les consommateurs vers les grandes banques déjà dominantes, et bien qu'elles puissent peut-être représenter des solutions viables pour certains Canadiens, pour bien d'autres, les prêteurs spécialisés répondent mieux à leurs besoins.
Lorsque les politiques favorisent les grandes banques, cela réduit la concurrence globale dans le marché des prêts hypothécaires et nuit aux consommateurs canadiens, peu importe la solution qu'ils utilisent pour leur maison.
Je veux également souligner avant de commencer que ces changements apportés à l'échelle nationale ont une incidence sur l'ensemble du pays, alors qu'ils visent clairement deux marchés immobiliers très actifs, soit ceux de Toronto et de Vancouver. Nous estimons qu'une politique judicieuse serait de mettre en oeuvre les propositions qui sont adoptées, sur une base régionale, en tenant compte des différences partout au pays.
Même si nous comprenons et acceptons la volonté du gouvernement de protéger les consommateurs, les Centres hypothécaires Dominion désapprouvent certains aspects des récents changements apportés aux règles relatives aux prêts hypothécaires car ils rendent les logements moins abordables, et non pas plus abordables.
Commençons avec le test de résistance. L'effet net du test de résistance sur de nombreux acheteurs de maisons, c'est que leur pouvoir d'achat a maintenant été réduit de plus de 20 %. Cela a une incidence importante non seulement sur les acheteurs d'une première maison, mais sur bon nombre de Canadiens de la classe moyenne qui ont besoin de plus d'espace pour leurs familles qui s'agrandissent. Par conséquent, les logements sont moins abordables plutôt que plus abordables, et les particuliers et les familles dont le pouvoir d'achat a diminué doivent envisager d'acheter des condos qui sont assortis de frais mensuels, ou des maisons de plus petite taille dans des quartiers moins désirables qui les obligent à se déplacer pour se rendre au travail et à l'école.
D'autres, qui doivent maintenant reporter l'achat de leur maison pour économiser plus d'argent, prennent encore plus de temps à mesure que les prix des maisons continuent d'augmenter et que l'achat d'une maison devient de plus en plus hors de portée.
Nous souscrivons à l'objectif principal du gouvernement de réduire le risque d'une hausse importante des défauts de paiement si les taux augmentent. Nous sommes également d'accord qu'un test de résistance est la politique la plus prudente pour réduire ce risque. Mais ce que je peux également vous dire, c'est que même avec un marché immobilier très actif, il y a très peu de risques qu'il y ait autant de défauts de paiement qu'aux États-Unis en 2008, puisque le taux de défaut de paiement est de 0,28 % actuellement. C'est exact. C'est environ un quart d'un pour cent. Il ne faut pas l'oublier lorsqu'on fixe le taux où le test de résistance est appliqué.
Passons maintenant aux restrictions sur les critères d'admissibilité à l'assurance hypothécaire des prêts à faible ratio. Alors que les prêteurs traditionnels, les grandes banques, ont de multiples sources de revenus pour financer des prêts hypothécaires, ce qui leur donne la capacité d'assurer efficacement leurs propres prêts, on ne peut pas en dire autant des prêteurs non bancaires ou des prêteurs spécialisés. Les prêteurs spécialisés ont accès à des fonds par l'entremise du marché des valeurs adossées à des créances hypothécaires, que l'on peut seulement accéder avec des prêts hypothécaires assurés. Ils dépendent de l'assurance de portefeuille pour financer leur activité de prêt.
À la suite de la mise en place des nouveaux critères, les investisseurs sont moins enclins à financer des prêteurs spécialisés qui doivent maintenant exiger des taux plus élevés, alors que les investisseurs s'attendent à une prime de risque qui doit être intégrée dans le prix et refilée au consommateur. Cela désavantage encore une fois les banques sur le plan concurrentiel à mesure que les taux des prêteurs spécialisés et les coûts augmentent. La disponibilité des prêts hypothécaires diminue au point où certains prêteurs spécialisés sont maintenant obligés de fermer leurs portes ou de fusionner avec d'autres institutions, ce qui réduit également la concurrence sur le marché. À l'instar des nouvelles règles sur le test de résistance, l'incidence nette sur le consommateur est négative, rendant les logements moins abordables.
Parce que les nouvelles règles interdisent l'assurance sur les propriétés non occupées par le propriétaire, elles ajoutent des contraintes sur le marché locatif déjà limité, puisque les investisseurs dans les propriétés locatives sont maintenant confrontés à des taux plus élevés et à beaucoup moins d'options d'emprunt.
Nous recommandons que le gouvernement annule ces changements et permette au moins l'assurance de portefeuille pour le refinancement des prêts hypothécaires et les prêts hypothécaires sur des maisons évaluées à plus de 1,5 million de dollars, puisque, dans certains grands marchés, les maisons de plus de 1 million de dollars ne représentent plus une habitation de luxe. Nous serions également ouverts à la diminution du seuil du ratio prêt-valeur, pour le faire passer à 75 %, plutôt que l'entière suppression de l'admissibilité de ces produits.
En ce qui concerne les règles hypothécaires et le partage des risques avec les prêteurs, nous croyons qu'un programme de partage des risques avec les prêteurs ferait augmenter les risques associés au financement de prêts hypothécaires et la somme du capital dont les prêteurs ont besoin. Là encore, si les banques possèdent les capitaux suffisants pour conserver des crédits dans leurs livres, ce n'est pas le cas des petits prêteurs, qui devront accroître les taux hypothécaires pour compenser les risques supplémentaires, ce qui fera augmenter les coûts pour les consommateurs. Même les banques sont susceptibles de transférer les coûts du partage des risques aux consommateurs, en haussant leurs frais et les taux hypothécaires, ce qui fera encore diminuer l'abordabilité.
En résumé, les Centres hypothécaires Dominion reconnaissent les préoccupations légitimes du gouvernement à l'égard du niveau d'endettement des Canadiens et de l'accessibilité au logement et y sont sensibles. Peu importe où quelqu'un vit dans un marché immobilier actif, comme celui de la région du Grand Toronto ou dans les Prairies, où les prix des maisons sont restés stables depuis plusieurs années, il est important de se rappeler, dans l'établissement et l'analyse de la politique hypothécaire et d'habitation, que 70 % des ménages canadiens sont propriétaires. Bon nombre d'entre eux comptent sur la valeur nette de leur logement comme coussin de retraite. En rendant les habitations moins abordables et en réduisant la demande — ce qui a une incidence sur la valeur des maisons et ce qui dirige le marché vers les grandes banques —, nous plaçons involontairement l'accession à la propriété hors de portée de bien des Canadiens et augmentons les coûts pour ceux qui sont déjà propriétaires.
Ce sera un triste jour lorsque le gouvernement fera diminuer sans le vouloir plus de 20 % de la valeur nette des Canadiens en mettant en place à la hâte une politique qui a une incidence considérable sur les marchés immobiliers les plus admirés dans le monde.
En ce qui concerne les règles hypothécaires et les recommandations, et en plus des recommandations que j'ai mentionnées aujourd'hui, nous formulons des propositions qui font écho à celles des Professionnels hypothécaires du Canada, de même que de nombreux assureurs et prêteurs spécialisés. Puisqu'il s'agit d'une industrie qui gère plus du tiers de tous les prêts hypothécaires au Canada, nous pensons qu'il est important de consulter les courtiers hypothécaires et les intervenants de l'industrie à l'avance avant d'établir ce type de politiques.
En résumé, nous avons cinq propositions.
La première serait de prévoir entre 12 et 18 mois pour étudier les répercussions de tous les changements apportés jusqu'à présent avant d'en envisager d'autres.
La deuxième serait de revoir le test de résistance pour mieux tenir compte des attentes futures pour ce qui est du taux, et de mandater que les banques doivent consentir tous les prêts hypothécaires conventionnels au même seuil, éliminant ainsi les règles du jeu inégales.
La troisième serait, compte tenu du nombre de conséquences néfastes, de ne pas aller de l'avant avec le modèle de partage des risques.
La quatrième serait d'annuler la décision et de permettre l'assurance de portefeuille sur les refinancements et les propriétés locatives. Si un ratio prêt-valeur de 80 % est inacceptable, on devrait envisager de réduire le seuil à 75 % plutôt que de supprimer entièrement l'admissibilité à ces produits.
La cinquième serait de continuer de travailler en étroite collaboration avec les autres ordres de gouvernement et l'industrie pour étudier les marchés immobiliers au niveau régional et régler les problèmes auxquels ils sont confrontés.
Le dernier point que je veux soulever qui est, à mon avis, pertinent, c'est que tout le monde doit bien comprendre que nous ne sommes pas contre les cinq grandes banques au Canada. Elles sont d'excellents partenaires avec qui nous faisons beaucoup d'affaires. En fait, nous constituons plus de dossiers de prêts par l'entremise de ces banques qu'avec n'importe quel autre partenaire. Nous sommes de leur côté, et nous avons appuyé toutes les modifications qui ont été apportées aux règles hypothécaires depuis 2008, et il y en a eues plus d'une vingtaine.
C'est la première fois que vous apportez un changement unilatéralement, et très rapidement, sans tenir de consultations adéquates, ce qui a d'énormes répercussions sur les Canadiens et leurs familles. C'est la première fois que les intervenants de l'industrie se réunissent et disent, « Écoutez, nous voulons à tout le moins vous faire part de notre avis, car nous pensons que vous avez commis une erreur; ce n'est pas une politique prudente, à notre avis ».
Je vais conclure mes remarques en vous remerciant de m'avoir donné l'occasion de témoigner. Merci de nous recevoir ici aujourd'hui.
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Merci, monsieur le président.
Je suis Katherine McDowell, et je suis la présidente actuelle de l'Alberta Mortgage Brokers Association. Je suis accompagnée de notre ancien président, Adil Mawki. Nous sommes tous les deux des courtiers immobiliers agréés qui pratiquent leur profession dans la province de l'Alberta. Nous sommes également accompagnés de la directrice exécutive, Amanda Roy. Nous vous remercions de nous donner l'occasion de vous faire part de nos réflexions.
L'Alberta Mortgage Brokers Association est la plus ancienne association du secteur hypothécaire au pays. Depuis plus de 40 ans, l'AMBA représente le secteur hypothécaire de sa province, y compris les maisons de courtage d'hypothèques, les prêteurs, les assureurs et les fournisseurs de services. Plus de 2 200 courtiers hypothécaires représentant 377 entreprises gagnent leur vie dans notre province en aidant les Albertains à réaliser leur rêve d'accession à la propriété.
Les courtiers hypothécaires canadiens représentent 80 milliards de dollars en activité économique annuelle et sont en train de changer le paysage du crédit hypothécaire pour la prochaine génération. Cinquante pour cent des acheteurs d'une première maison ont recours à un courtier. En Alberta, nos membres contribuent fortement à l'économie provinciale en organisant le financement qui facilite la construction de nouvelles maisons, les reventes et les refinancements pour des rénovations et la consolidation de dettes. Les approbations de prêt hypothécaire de la province ont généré plus de 30 milliards de dollars de crédits en 2010, selon Statistique Canada. En raison de nos décennies de service dans l'industrie, nous sommes en mesure de parler en toute confiance quant à l'incidence négative des changements de règles hypothécaires au Canada, en particulier pour le consommateur et l'économie de l'Alberta.
Les conséquences involontaires de ces changements qui nous paraissent pour la plupart inutiles se traduisent par un affaiblissement de la classe moyenne en transférant la richesse sous forme de coûts d'intérêt plus élevés et de coûts d'assurance pour le consommateur.
L'Alberta est le cas de figure illustrant le mieux les craintes des organismes de réglementation. Il y a eu deux ans de récession ininterrompue. Selon les organismes de réglementation, ces changements ont été apportés pour protéger les consommateurs contre toute incidence résultant des taux de chômage plus élevés ou des augmentations de taux d'intérêt. Bien que nous comprenions la nécessité d'un test de résistance sous une certaine forme — mais pas tel qu'il existe actuellement —, notre province a déjà bien testé les effets du chômage. Les règles de souscription prudentes précédemment mises en place nous ont donné la possibilité de surmonter cette tempête.
En 2014, l'Alberta avait un taux de chômage de 4,7 % et le nombre de ménages ayant des arriérés était de 0,27 %, un peu moins que la moyenne nationale. En 2016, notre taux de chômage a considérablement augmenté, passant de 4,7 à 8,5 % au quatrième trimestre, et le nombre de ménages ayant des arriérés était de 0,41 %. Une augmentation de 81 % du chômage entre 2014 et 2016 a entraîné une augmentation des défauts de paiement de 0,27 à 0,41 % dans la même période, selon les données de la SCHL.
Nous ne connaissons pas l'incidence des feux de forêt à Fort McMurray survenus en mai 2016, mais selon les mêmes données, les défauts de paiement du deuxième trimestre étaient à 0,37 % et ceux du troisième trimestre, à 0,41 %. Alors, contre quoi ces changements protègent-ils vraiment le contribuable?
Nous considérons le test de résistance comme une mesure de souscription prudente pour protéger le contribuable canadien. Nous n'avons rien contre le test lui-même, mais nous trouvons trop sévère le taux de qualification nouvellement introduit, soit 200 points de base de plus que le taux du contrat moyen.
Pour assurer la cohérence entre toutes les demandes d'hypothèque, et pour la protection des consommateurs, nous aimerions que le gouvernement envisage d'ajuster plus finement le taux de qualification et son mode de calcul afin de mieux refléter les conditions du marché. À titre d'exemple, on pourrait simplement qualifier les prêts au taux figurant au contrat, majoré de 1 %.
D'autres mémoires présentés à ce Comité ont déjà expliqué comment fonctionne la titrisation, mais ce qui n'a pas été expliqué, c'est comment elle touche directement la classe moyenne. Depuis octobre 2016, ceux qui tentent d'acheter sans assurance ont été lésés par le transfert de la richesse, en raison de l'augmentation des taux d'intérêt résultant de la nouvelle politique. C'est également vrai pour ceux qui cherchent un refinancement.
Par exemple, un premier acheteur de classe moyenne qui a acheté sa maison il y a 10 ans possède du capital dans sa maison et a besoin de fonds pour rénover afin d'installer ses parents vieillissants dans un sous-sol entièrement rénové. Le refinancement à cette fin, ou pour faire des placements, aide à créer de la richesse dans le ménage. Le changement de politique qui exclut les refinancements de l’assurance de portefeuille coûtera plus cher à ces personnes, sous forme d'intérêts plus élevés, ce qui entraîne une diminution de la richesse potentielle de la classe moyenne.
Les consommateurs canadiens sont forcés de payer davantage pour leurs prêts hypothécaires en raison des nouvelles lignes directrices du BSIF, qui rendent l'assurance hypothécaire plus onéreuse. En raison de l'obligation pour les assureurs hypothécaires de détenir davantage de capital adossé aux prêts hypothécaires qu'ils assurent, nous avons vu les primes d'assurance grimper, tant pour les prêts conventionnels que pour les prêts à ratio élevé. L'effet de cette augmentation sur les prêteurs hypothécaires, à la fois bancaires et spécialisés, a été d'intégrer ce coût dans le taux d'intérêt exigé de l'emprunteur hypothécaire.
Aujourd'hui, nous observons des taux d'intérêt réduits sur tous les prêts hypothécaires à ratio élevé assurés. Cependant, pour un prêt à faible taux assuré et pour un prêt non assuré, le fardeau des exigences de fonds propres a été reporté sur le dos de l'emprunteur hypothécaire.
Les taux d'intérêt ont été ajustés pour refléter les coûts supplémentaires de l'assurance du portefeuille ou les coûts supplémentaires du capital que les prêteurs doivent détenir sur leur bilan. Dans certains cas, ces coûts plus élevés ont presque empêché des augmentations de l'Allocation canadienne pour enfants.
Si un consommateur réclamant l'Allocation canadienne pour enfants pour une famille d'un enfant gagne 90 000 $ par an, son économie annuelle d'impôt serait d'environ 1 120 $. S'il a un prêt hypothécaire non assuré de 400 000 $, il doit gagner près de 1 100 $ de plus pour payer les intérêts supplémentaires.
Si les consommateurs font une mise de fonds de 10 % en raison de l'augmentation des primes d'assurance, leur avoir propre diminue d'un montant supplémentaire de 2 700 $, ce qui reflète le montant de la prime supplémentaire sur une hypothèque de 400 000 $.
Pour terminer, nous demandons au Comité d'envisager d'apporter des modifications aux nouvelles règles dans cinq secteurs.
Nous vous demandons d'envisager de réintégrer le refinancement dans l'assurance de portefeuille.
Nous recommandons de modifier le test de résistance pour adopter une approche plus axée sur le marché.
Nous vous demandons d'examiner le renforcement des exigences relatives aux réserves de capital et de poser plus de questions sur la façon dont le tout a été équilibré. L'Alberta, par exemple, a enregistré une hausse importante du chômage, qui a plafonné à 9 %. De combien les pertes ont-elles augmenté année après année pour les assureurs? Ces hausses étaient-elles proportionnelles à la hausse des exigences relatives au capital imposées aux assureurs?
Nous demandons également qu'une étude soit réalisée sur les conséquences néfastes éventuelles de l'établissement des prix en fonction des régions pour les assurances, et nous vous demandons d'examiner les effets de la régionalité dans le cadre d'un modèle de partage des risques. Nous croyons qu'avec le temps, ces effets nuiront énormément aux Canadiens qui vivent dans des régions qui éprouvent des difficultés économiques où il faut stimuler l'économie plutôt que d'ajouter des coûts.
À l'avenir, nous demanderions également que l'Alberta Mortgage Brokers Association et les intervenants qui ont témoigné devant le Comité permanent des finances soient considérés comme étant des intervenants clés devant être consultés lorsque le Comité passe en revue tous les changements proposés au financement immobilier au Canada.
Merci, monsieur le président, du temps que vous nous avez consacré. Nous sommes prêts à répondre à vos questions.
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Ce qui se passe dans le film est essentiellement vrai. Je l'ai vu et je l'ai vécu.
Notre marché immobilier est résilient. Nous avons aussi la SCHL, qui dispose du soutien des contribuables canadiens. Tous les gouvernements doivent donc faire preuve de prudence, qu'ils soient conservateurs ou libéraux.
Pendant ma dernière séance, j'ai dit: « Si on tient compte des tendances, étant donné que la SCHL est protégée par les contribuables du Canada, n'est-il pas prudent que tout gouvernement mette en oeuvre des mesures conçues pour améliorer la qualité de l'endettement des emprunteurs? » Je pense qu'il est prudent de la part de tout gouvernement, qu'il soit libéral ou conservateur, comme le dernier, de procéder ainsi. Je continue de le croire et je pense qu'un grand nombre des mesures prises par le gouvernement fédéral, libéral ou conservateur — car les changements ont commencé sous le gouvernement précédent —, sont prudentes et nécessaires.
Je tiens à le souligner parce que je crois qu'il est important que cela figure au compte rendu. Nous n'essayons pas d'empêcher des gens d'entrer sur le marché immobilier. Nous voulons seulement veiller à ce que le niveau d'investissement soit raisonnable. Nous avons des marchés régionaux; je suis d'accord.
À propos de la consultation, je me rappelle que dans ma vie antérieure, le gouvernement précédent a apporté un grand changement à ce qu'on appelle le marché des fiducies de revenu. Il en a fait l'annonce à 16 h 45, après la fermeture du marché, qui s'est essentiellement effondré. À l'époque, les fiducies de revenu étaient très populaires auprès d'un grand nombre d'entreprises pour verser de l'argent aux actionnaires et ainsi de suite, et le marché s'est effondré.
Le Parti conservateur a rompu sa promesse. Il avait dit qu'il n'imposerait jamais les fiducies de revenu, mais c'est ce qu'il a fait. Aucune consultation n'a été menée, notamment lorsqu'il n'a pas taxé le prix des valeurs cotées en bourse, ce qui influence les comportements.
Je conviens que les consultations sont importantes; je le comprends. Toutefois, il arrive parfois que certaines mesures doivent être prises, lorsqu'il y a ou qu'il y aura une incidence sur le marché, sur le comportement des gens. Je tenais à ce que cela figure au compte rendu.
J'ai une question pour conclure mes observations. Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Je veux rapidement parler de la consultation, des entreprises cotées en Bourse et de leur éventuelle influence... ce genre de questions. La plupart d'entre nous, du moins ceux qui étaient à Kelowna, immédiatement avant les consultations prébudgétaires, ont entendu la réponse des fonctionnaires des Finances, parce que M. McColeman le leur a précisément demandé: ils n'en avaient pas engagé en bonne et due forme, ils ne qualifieraient pas ça de consultations, mais ils ont effectivement discuté de la question avec certaines banques.
Monsieur le président, affirmer que tout ça vise à maintenir cette protection pour que personne n'en tire un avantage, c'est ridicule. C'est ce que nous avons entendu, et je voudrais simplement rafraîchir certaines mémoires.
La consultation peut être très utile. Effectivement, nous avons pris des mesures après 2008, qui, comme beaucoup me l'ont fait remarquer, constituaient le test suprême de résistance des systèmes financiers aux chocs. Mme McDowell nous l'a dit, aujourd'hui: le chômage en Alberta a augmenté de 81 %, et je pense que le fait de passer de 0,26 à 0,41 % de taux de défaut de paiement montre la grande résilience du système.
Pour que des gens affirment cela au sujet de la dette... La prudence des gens d'affaires est ce qui nous procure un si bon système. Effectivement, on pourrait prétendre que certaines corrections ont été mal accueillies par le secteur. Certains de ses représentants ont eux-mêmes avoué qu'ils n'avaient jamais rien vu de tel.
Passons maintenant aux questions.
D'abord, nous avons parlé de refinancement et du retrait probable de beaucoup de sociétés de prêt hypothécaire de ce marché, en raison des coûts accrus d'un refinancement. J'ai parlé à une caisse de crédit. Elle a constaté une augmentation du nombre de deuxièmes hypothèques. Ça, ça m'inquiète. Une deuxième hypothèque place l'emprunteur dans une précarité beaucoup plus grande pour atteindre le même résultat.
Monsieur Mauris, comme vos courtiers en hypothèques occupent 39 % du marché, avez-vous constaté quelque chose?
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Merci beaucoup, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité. Je suis Keith Lancastle, chef de la direction de l'Institut canadien des évaluateurs.
Je suis accompagné de notre président national, Dan Brewer, qui est un AACI, c'est-à-dire un évaluateur agréé et membre désigné de notre association de la région de Toronto. Nous sommes très heureux d'exposer les motifs de préoccupations et les recommandations de nos membres à votre comité, pour son étude sur le marché immobilier et l'accession à la propriété au Canada.
L'Institut canadien des évaluateurs compte plus de 5 200 membres, qui fournissent des services impartiaux d'estimation de la valeur de biens résidentiels, commerciaux et de tous les autres types de biens immobiliers. Nos membres, qui possèdent des études universitaires, suivent un programme rigoureux d'études professionnelles. La conduite de nos membres et la portée des services qu'ils offrent sont définies dans nos règles uniformes de pratiques professionnelles en matière d'évaluation au Canada. Comme notre organisme s'autoréglemente, nous insistons fortement sur la protection du consommateur. Nous assurons un processus disciplinaire robuste et nous offrons un programme d'assurance responsabilité civile obligatoire pour aider à protéger les consommateurs. L'Institut est un fervent partisan des lignes directrices B-20 et B-21 du Bureau du surintendant des institutions financières ainsi que d'autres mesures plus récentes qui ont été mises en oeuvre pour aider à stabiliser le marché canadien de l'habitation. Aujourd'hui, cependant, nous voudrions discuter de deux sujets d'inquiétude. D'abord le risque de dilution des bonnes pratiques de souscription des prêts hypothécaires sur le marché; ensuite, la possibilité et le risque accru de fraude hypothécaire.
En ce qui concerne les bonnes pratiques de souscription des prêts hypothécaires, nous savons que la majorité des prêts hypothécaires accordés au Canada continue de l'être par des établissements régis par des règlements fédéraux, mais que la part du marché des établissements financiers non assujettis à ces règlements continue de croître. Le risque inhérent est celui d'une opposition des pratiques de souscription de ces deux catégories de prêteurs, qui risque, après un certain temps, de créer un système de prêt à deux niveaux.
La réalité est que, malgré les mesures et marches à suivre fédérales pour tempérer le marché de l'immobilier, beaucoup de Canadiens ont très envie d'accéder au marché de l'habitation, à y rester, et sont décidés à le faire. Des propriétaires doivent maintenant consolider leurs dettes. Dans un cas comme dans l'autre, l'emprunteur éconduit par un établissement régi par les règlements fédéraux est plus susceptible de s'adresser à d'autres prêteurs pour obtenir un financement hypothécaire.
Nous reconnaissons la très grande importance, dans le marché, des établissements non régis par des règlements fédéraux. Cependant, dans certains cas, ils desservent une fraction du marché et des consommateurs canadiens qui peuvent présenter, par nature, un risque plus élevé. Malheureusement, on possède peu de renseignements sur la gamme complète de ces prêteurs ou sur leurs pratiques de souscription de prêts hypothécaires. Autrement dit, une fraction croissante du marché n'obéit pas nécessairement, dans la concurrence qu'elle exerce, aux mêmes règles du jeu et elle peut même échapper en partie à la surveillance de l'application des règlements, ce qui, d'après nous, présente un risque pour le système financier et pour le marché de l'habitation.
Des règles du jeu inéquitables pourraient bien avoir des conséquences imprévues sur le marché: d'abord, l'augmentation, essentiellement, de l'endettement des Canadiens; ensuite, l'arrivée ou le séjour, sur le marché, d'emprunteurs qui présentent un risque plus élevé, ce qui exacerberait les problèmes découlant de la demande de logements; enfin, la probabilité plus grande du défaut de remboursement des prêts hypothécaires en cas de déclin du marché de l'immobilier.
Nous savons que des prêteurs non assujettis aux règlements fédéraux appliquent des règles très rigoureuses de souscription pour déterminer l'admissibilité des emprunteurs et évaluer leurs garanties. Mais nous nous inquiétons du comportement de leurs confrères moins scrupuleux. La ligne directrice B-20 a mis en place un cadre très solide et très équilibré, reconnu dans le monde entier, qui exige l'évaluation non seulement de la capacité de l'emprunteur et sa volonté de rembourser le prêt, mais aussi le respect des principes fondamentaux d'une évaluation rigoureuse. Nous l'avons vu à l'étranger, déséquilibres et incohérence ont fini par nuire fortement au consommateur et à l'ensemble du marché.
Comme beaucoup d'autres organismes qui ont comparu devant votre comité, l'Institut convient que le gouvernement du Canada doit prendre le temps d'analyser les répercussions des politiques récentes avant de mettre en oeuvre de nouvelles mesures réglementaires. Cela étant dit, il recommande aussi d'élargir l'application des lignes directrices B-20 et B-21 et des mesures récemment annoncées à toutes les entreprises qui financent les emprunts hypothécaires, ce qui contribuera beaucoup à uniformiser les pratiques de prêt et à stabiliser le marché.
Ensuite, l'Institut voudrait exprimer ses inquiétudes devant l'augmentation possible du phénomène de la fraude hypothécaire. Cette inquiétude découle d'une étude récente d'Equifax qui a révélé une augmentation du phénomène au Canada, en même temps que les prix s'envolaient dans les régions de Toronto et de Vancouver. Equifax a fait remarquer que le nombre de demandes peut-être malhonnêtes de crédit hypothécaire a augmenté de 52 % ces quatre dernières années.
Les évaluateurs possèdent les compétences voulues pour tirer la sonnette d'alarme sur une opération immobilière, aidant ainsi les prêteurs à mieux prévenir l'éventuelle fraude hypothécaire. Les évaluations faites sur place par nos professionnels compétents sont un moyen efficace d'aider tous les acteurs de la souscription d'un prêt hypothécaire à déceler la fraude et à mieux atténuer les risques de prêt et d'investissement dans la propriété. À cette fin, nous recommandons que toutes les organisations prêteuses collaborent à une meilleure détection des éventuels cas de fraude. Le gouvernement peut encourager le dialogue à la grandeur du secteur et, peut-être, le faciliter et mobiliser ses moyens sur cette question.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité, nous sommes privilégiés d'avoir été invités à vous communiquer l'opinion de nos membres. Nous sommes sensibles à la chance qui nous a été accordée de vous transmettre nos recommandations. Nous serons aussi très heureux de répondre à vos questions ou à vos observations.
Merci.
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En effet, en 2017, nous prévoyons pour le Québec une baisse des ventes résidentielles de l'ordre de 7 %. Ce sont principalement des acheteurs dont la mise de fonds est inférieure à 20 % qui sont touchés par les nouvelles règles hypothécaires, donc surtout des premiers acheteurs.
À elle seule, la règle de simulation de crise des taux d'intérêt devrait, selon nos estimations, évincer du marché entre 5 000 et 6 000 acheteurs québécois en 2017. Cela représente environ 220 millions de dollars de moins en dépenses accessoires. De plus, puisque le pouvoir d'achat de plusieurs ménages sera amputé par le « stress test », nous prévoyons que le prix des propriétés n'augmentera pas au Québec en 2017.
Le marché immobilier québécois ne devrait pas subir les contre-coups d'une surchauffe à Toronto et à Vancouver. En effet, le contexte du marché immobilier au Québec n'est pas le même, et ce, principalement pour les trois raisons suivantes.
Premièrement, le prix des propriétés y est beaucoup plus abordable que dans les autres provinces canadiennes. En 2016, le prix moyen des propriétés au Québec était de 281 000 $, alors qu'il était de 471 000 $ dans l'ensemble du Canada. Même si, à Montréal, le prix moyen des propriétés atteint 350 000 $, celui-ci se compare avantageusement au prix moyen des propriétés à Toronto, qui est de 730 000 $, et à celui de Vancouver, qui atteint presque le triple, c'est-à-dire un peu plus de 1 million de dollars. Au Québec, les prix plus bas font en sorte que le phénomène d'endettement excessif des ménages est moins présent.
Deuxièmement, loin de faire l'objet d'une surchauffe dans plusieurs régions, les conditions du marché immobilier au Québec laissent présentement voir un déséquilibre en faveur des acheteurs. Pour cette raison, le prix des propriétés n'a crû que de 5 % entre 2012 et 2016, soit depuis le resserrement lors duquel on a vu passer la période maximale d'amortissement de 30 à 25 ans. L'atterrissage en douceur est d'ores et déjà chose faite, et d'autres mesures sont injustifiées, voire nuisibles, car elles pourraient entraîner dans plusieurs régions une baisse du prix des propriétés. Or ces dernières sont généralement l'actif le plus important des ménages.
Troisièmement, le Québec affiche un retard important sur les autres provinces canadiennes au chapitre du taux de propriétaires. En effet, seulement 61 % des ménages québécois possèdent leur habitation, alors que ce taux est de 70 % ou plus dans toutes les autres provinces canadiennes, sans exception. Or, les nouvelles règles hypothécaires en vigueur depuis octobre dernier créeront un frein important à l'accession à la propriété. Par exemple, avant le 17 octobre dernier, pour se qualifier à un prêt de 300 000 $, un ménage devait avoir un revenu brut annuel d'environ 59 000$. Aujourd'hui, il doit avoir un revenu d'environ 72 000 $. Cet exemple illustre bien comment le « stress test » évincera un nombre important d'acheteurs potentiels provenant de la classe moyenne.
À ce « stress test », qui oblige les prêteurs à utiliser un taux d'intérêt hypothétique, s'ajoute une troisième hausse des primes d'assurance prêt hypothécaire en quatre ans et une diminution de la concurrence sur le marché hypothécaire. Ces trois facteurs se combineront, empêchant plusieurs jeunes ménages de réaliser leur rêve d'accéder à la propriété aux mêmes conditions que les générations qui les ont précédés.
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Je vous remercie, monsieur le président ainsi que les honorables membres du Comité.
Je représente l'Urban Development Institute, dont je suis aussi un administrateur. Je me nomme David Graham. Je suis aussi promoteur à Halifax.
Le conseil d'administration de l'Institut représente majoritairement des lotisseurs, promoteurs et entrepreneurs en construction de logements locatifs, d'appartements en copropriété, de maisons et d'immeubles. Ces quatre dernières années, à Halifax, les ventes de maisons neuves, de maisons unifamiliales et de maisons isolées ont baissé. Ce qui avait été surtout un marché d'un millier de logements par année a atteint un creux, en 2015, de 425 logements. L'année dernière, leur nombre a été de 550. Cette baisse pourrait avoir diverses causes. L'une d'elles est le départ d'une population de baby-boomers vieillissants vers des logements locatifs. Des immigrants aussi nous arrivent et emménagent dans des logements locatifs. La génération Y, également, ne semble pas, actuellement entrer sur le marché de la façon qu'elle aimerait le faire.
Je pense qu'il est digne de mention que 45 % et 75 %, respectivement, des opérations de revente à Halifax concernent un montant inférieur à 250 000 $ et à 350 000 $. Je souligne ce dernier montant, parce que nous ne sommes ni Vancouver ni Toronto et que nous ne voulons pas être assujettis à des règlements qui nous sont imposés pour en partie ou en tout corriger une bulle du logement dans ces deux villes.
À cette fin, nous voudrions que le ministère des Finances reconnaisse ou comprenne, et je suis convaincu qu'il le fait, la très grande diversité des marchés au Canada et les différences très grandes qui existent entre eux.
Malgré les déséquilibres dans le marché canadien de l'habitation, Halifax est un marché très stable. Il compte sur l'arrivée d'acheteurs d'une première maison, qui engendrera une deuxième vague d'achats, puis une troisième et ainsi de suite. La diminution du nombre d'acheteurs d'une première maison influe d'autant plus négativement sur le marché que la SCHL le qualifie déjà de faible.
Comme nous croyons être un marché équilibré, si le ministère des Finances est inquiet pour certains autres, nommément Vancouver et Toronto, une façon d'éviter d'y assimiler sommairement les marchés secondaires serait d'appliquer convenablement les règlements sur le prix des maisons. C'est-à-dire que nous pourrions avoir un système à plusieurs niveaux. Nous recommandons que le ministère en envisage l'existence, en soustrayant aux tests de tension et aux nouvelles règles hypothécaires les logements dont le prix serait inférieur à une certaine valeur, disons 350 000 $ pour fixer les idées. Ce système ne nuirait pas aux marchés actuellement équilibrés, lesquels sont surtout secondaires.
Je ferai remarquer que la Loi nationale sur l'habitation a été élargie en 1954 pour faciliter l'accession des Canadiens à la propriété, objectif constamment renforcé, au fil du temps, grâce à des modifications et à de nouvelles règles. En 1999, cette loi et la SCHL ont mis en place la règle de l'acompte de 5 %, ce qui supprimait un obstacle important pour les acheteurs d'une première maison.
Examinons maintenant un scénario hypothétique. Si les défauts de paiement représentaient 0,5 % du marché et que nous voulions que les acheteurs d'une première maison commencent à accumuler des actifs à un jeune âge dans les conditions actuelles de faibles taux d'intérêt, alors, selon les probabilités, sur 200 emprunts hypothécaires enregistrés, 199 emprunteurs seraient en mesure d'accumuler des actifs et un seul serait en défaut de paiement.
Nous voudrions poser les questions suivantes au ministère des Finances, si vous aviez l'amabilité de les lui communiquer. Pouvez-vous mieux démontrer comment vous êtes arrivé à vos conclusions pour modifier les règles sur les emprunts hypothécaires? Des données permettent-elles de visualiser en continu la réussite ou l'échec, selon le cas, de la règle de l'acompte de 5 % sous le régime de la Loi nationale sur l'habitation de 1999? D'autres peuvent-elles servir à comparer les modifications notables des taux de défaut de paiement en conséquence de cette initiative ou, inversement, le nombre d'acheteurs d'une première maison à qui la règle a permis d'accéder à la propriété?
Enfin, dans le contexte qui consiste à favoriser l'accumulation d'actifs par les acheteurs d'une première maison, avez-vous modélisé les conséquences découlant du nombre de ces acheteurs incapables de s'acheter cette première maison et modélisé leurs habitudes de dépenser autrement leur argent faute d'une telle forme d'épargne forcée?
Je vous remercie de votre temps.
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Je vous remercie tous d'être ici. Je n'ai qu'une question. Je partagerai mon temps avec mon collègue.
Vous serez le dernier groupe de témoins que nous entendrons. Nous, de ce côté-ci, nous aurions aimé entendre plus de témoignages, mais les vôtres ont été si éloquents que je crois que certains membres en ont entendu assez.
Les deux messieurs à la droite du président sont des analystes. Ils synthétisent les témoignages présentés pendant les audiences, rédigent un rapport qu'ils soumettent à l'examen du Comité. Je vais maintenant résumer ce que je crois avoir entendu et je voudrais que chacun y aille de ses réactions à ce résumé, ce qui pourrait donner une bonne longueur d'avance à nos analystes dans la rédaction de leur rapport.
Voici ce que je crois avoir entendu et je vous demanderais, à chacun de vous, de bien vouloir corriger ce qui est inexact. Si ce résumé est assez fidèle à vos sentiments, je voudrais aussi l'entendre.
J'ai entendu que le gouvernement n'a pas consulté les acteurs du secteur. Les nouvelles règles sur les prêts hypothécaires réduisent sensiblement le nombre de candidats admissibles à l'achat d'une première maison. Le gouvernement a imposé un modèle unique pour tous, pour tenter de corriger des problèmes essentiellement localisés à Toronto et à Vancouver. À l'extérieur de ces deux villes, on constate une baisse des ventes, particulièrement aux acheteurs d'une première maison. Les mises en chantier ont diminué. Plus de pressions s'exercent sur le marché des logements locatifs, faute, pour les acheteurs d'une première maison, de pouvoir l'acheter. Comme moins de maisons se vendent, on en construit moins, ce qui diminue le nombre d'emplois dans notre pays et n'en crée pas. Les retards et défauts de paiement ne sont pas inquiétants dans notre pays. Enfin, le gouvernement, franchement, devrait avouer son erreur et renverser sa décision d'octobre dernier.
Je vous suis reconnaissant de vos observations.