Comme tout le monde le sait, conformément à l'ordre de renvoi de la Chambre du lundi 23 avril, nous examinons le projet de loi , Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 27 février 2018.
Nous accueillons un bon nombre de témoins cet après-midi. Nous commençons avec un peu de retard et nous devrons absolument nous arrêter à 17 h 30. Parfois nous pouvons dépasser un peu, mais ce n'est pas possible aujourd'hui. Je vais demander aux témoins d'essayer de limiter leurs déclarations liminaires à cinq minutes, et nous allons diminuer aussi le temps accordé aux députés pour poser des questions afin qu'il soit possible d'en poser le plus possible.
Nous allons commencer par Mme Annie MacEachern, qui témoigne à titre personnel et qui est une de mes collègues de l'Île-du-Prince-Édouard. Bienvenue, Annie.
Bonjour, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité. Je vous remercie de me recevoir ici aujourd'hui pour discuter des modifications qu'on prévoit apporter à la taxe d'accise, en particulier en ce qui concerne le cannabis thérapeutique. Je suis ici aujourd'hui parce que je crains une atteinte à mes droits comme patiente utilisant du cannabis à des fins médicales et aux droits de tous les patients qui choisissent d'utiliser du cannabis.
J'ai suivi de façon active l'évolution des projets de loi et pour m'assurer que les droits des patients utilisant du cannabis à des fins médicales ne sont pas oubliés. J'ai écouté nombre d'heures de réunions de comités sur ParlVu et CPAC. J'ai animé des discussions publiques à l'Île-du-Prince-Édouard. J'ai envoyé des lettres à des députés et à des sénateurs, j'ai rencontré des députés provinciaux et fédéraux, ainsi que des sénateurs et, bien sûr, des patients. En dépit de tous les efforts que j'ai consentis, je dois continuer de lutter pour obtenir un accès sûr et équitable à un traitement qui m'a été prescrit par mon médecin.
Mon exposé aujourd'hui a pour but de combler certaines lacunes quant à la compréhension générale du cannabis thérapeutique, de vous informer des obstacles auxquels font face les patients utilisant ce produit et d'expliquer pourquoi le nouveau droit d'accise ne fera que réduire l'accès à ce type de traitement.
La croyance selon laquelle les consommateurs de cannabis à des fins récréatives chercheront à obtenir une licence pour avoir accès à du cannabis thérapeutique afin d'économiser un dollar le gramme est tout simplement fausse. Le programme qui existe en vertu du RACFM ne correspond pas à une façon plus pratique ou moins dispendieuse d'avoir accès à du cannabis et ce sera d'autant plus le cas quand il sera possible de s'en procurer de façon légale dans des commerces de détail. Les patients doivent commander en ligne le cannabis qui leur est prescrit à des fins médicales, vu que ce produit n'est pas offert dans des commerces. Les frais de livraison varient d'un producteur autorisé à un autre, mais ils se situent entre 10 et 20 $ par commande. On pourrait penser qu'il serait logique pour les patients de commander la quantité de cannabis qui leur est prescrite une fois par mois pour éviter de multiples frais de livraison, mais de nombreux patients vivent dans une famille où il n'y a qu'un seul revenu ou reçoivent de l'assistance financière et doivent subvenir aux besoins de leur famille.
Selon l'organisme CAEMM, un patient sur cinq n'a pas les moyens de se procurer toute la quantité prescrite, et encore moins s'il doit payer l'ordonnance complète avec son revenu d'un seul cycle de paye. Ces statistiques correspondent aux renseignements que j'ai recueillis de façon empirique auprès de patients partout au Canada dans le cadre de mes activités de défense des droits. J'aimerais prendre un moment pour vous expliquer en détail les coûts liés au cannabis à des fins médicales. Le prix d'un gramme de cannabis peut varier de 4 à 17 $, quand il s'agit de cannabis séché. Une ordonnance type correspond à 3 grammes par jour. En moyenne, les patients paient 10 $ le gramme.
Beaucoup de personnes oublient que les patients doivent ensuite consommer leur cannabis. Bon nombre de médecins recommandent l'utilisation d'un vaporisateur pour éviter certains risques pour la santé associés à la combustion. Un vaporisateur de qualité coûte au moins 75 $. Actuellement, la seule solution de rechange à l'inhalation du cannabis offerte aux patients est la consommation d'huiles, administrées de façon sublinguale, au coût moyen de 100 $ la bouteille.
Pour tout dire, les options moins dommageables pour la santé qui s'offrent aux patients qui utilisent du cannabis à des fins médicales sont très coûteuses. Le cannabis thérapeutique est le seul médicament sur ordonnance qui est assujetti à la TVH et à la TPS. En plus, ce médicament n'est pas couvert par le régime d'assurance pour les médicaments génériques, et un seul assureur offrira une couverture limitée pour certains diagnostics, comme le cancer, le VIH et l'arthrite rhumatoïde. C'est un bon début, mais ce n'est pas suffisant.
Vu la crise des opioïdes qui sévit dans notre pays, il ne serait pas rigoureux de ma part de ne pas mentionner les résultats de travaux récents qui montrent une diminution du nombre d'ordonnances d'opioïdes dans les endroits où on a légalisé le cannabis à usage récréatif. Cela a entraîné une diminution des décès par surdose d'opioïdes.
J'aimerais vous faire part d'une brève anecdote. Une de mes amies, une jeune femme dans la trentaine, a lutté contre la dépendance aux opioïdes et aux benzodiazépines pendant 10 ans. Elle a reçu un diagnostic de sclérose en plaques il y a deux ans. Avec l'aide du cannabis, elle a réussi à ne pas consommer d'opioïdes, malgré le fait qu'elle souffre de douleur chronique tous les jours. Récemment, lors d'un passage à l'hôpital pour une chirurgie d'un jour, on lui a offert des opioïdes pour calmer sa douleur. Elle a refusé et expliqué ses antécédents aux infirmières. Ce ne sont pas toutes les personnes dans cette situation qui auraient été assez fortes pour refuser.
Je suis d'avis que les coûts actuels du cannabis thérapeutique et les frais qui y sont associés, en plus des droits d'accise, non seulement feront en sorte que les patients qui utilisent du cannabis à des fins médicales délaisseront le programme prévu par le RACFM, mais les inciteront à recommencer à s'approvisionner sur le marché noir ou possiblement à consommer des opioïdes.
Malgré les avantages d'acheter du cannabis d'un producteur de cannabis thérapeutique, le coût demeure ce qui est le plus important pour de nombreux Canadiens. Au lieu d'imposer des taxes aux patients qui utilisent du cannabis à des fins médicales, je demande avec insistance au gouvernement de bien vouloir examiner une approche différente pour ce qui est des taxes imposées aux utilisateurs de cannabis à des fins récréatives. Nous devrions soutenir les personnes qui ont choisi d'utiliser du cannabis comme traitement, autant que les patients qui choisissent d'utiliser des produits pharmaceutiques.
Je vous remercie de votre attention.
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Je tiens à vous remercier, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité, de m'offrir l'occasion de témoigner aujourd'hui.
Je m'appelle Luke Harford et je suis le président de Bière Canada, le représentant national du secteur de la bière. Je suis heureux de l'occasion qui m'est donnée de comparaître devant vous aujourd'hui pour expliquer les préoccupations de l'industrie brassicole canadienne au sujet de la partie 3 du projet de loi
Bière Canada représente plus de 50 entreprises brassicoles, dont certaines sont de grande et de moyenne taille, et beaucoup sont de petite taille. Ensemble, elles produisent 90 % de la bière fabriquée au Canada et sont établies dans les dix provinces et un territoire.
La partie 3 du projet de loi , portant sur l'exécution du budget, propose de modifier la Loi de 2001 sur l'accise dans le but d'introduire un nouveau cadre du droit d'accise sur les produits du cannabis. Le gouvernement fédéral a structuré le cadre du droit d'accise sur le cannabis afin de se coordonner avec les provinces et de garder les taxes sur les produits du cannabis à un faible taux afin de maintenir les prix bas et d'encourager les ventes sur le marché légal.
Le projet de loi propose un droit d'accise fixe de 25 ¢ le gramme d'un produit du cannabis, ce qui sera la portion du gouvernement fédéral, et planifie d'introduire plus tard un droit de 75 ¢ le gramme qui sera remis à la province ou au territoire.
Bière Canada considère que la taxe proposée est déraisonnablement faible dans le contexte de la politique fiscale actuelle du Canada et vu les données probantes provenant des États-Unis, lesquelles indiquent que le prix du cannabis chutera au fur et à mesure que des producteurs de cannabis à plus grand volume entreront en exploitation et produiront à plein rendement. En outre, l'analyse du marché récréatif faite par l'industrie au Canada indique également que le prix du cannabis baissera de moitié avec la légalisation.
Depuis 2014, au Colorado, les recettes provenant de la taxe d'accise sur la marijuana pour consommation récréative ont connu une croissance de 540 %, l'État ayant fait passer la taxe de vente sur la marijuana de 10 % à 15 % en juillet 2017. Dans l'État de Washington, où la taxe d'accise sur la marijuana pour consommation récréative est établie à 37 %, les ventes ont augmenté de plus d'un milliard de dollars au cours des deux dernières années, et les recettes tirées des droits d'accise sont passées de 65 millions de dollars en 2015 à 314 millions de dollars en 2017.
Au Canada, les niveaux de taxation de la marijuana ne devraient pas dépendre uniquement d'une préoccupation exagérée au sujet de prix trop élevés dans le but de cannibaliser le marché noir de la marijuana. La commodité, la connaissance du produit, l'assurance de la qualité et la sécurité personnelle amèneront les gens à s'approvisionner dans les marchés légaux en dépit de charges fiscales plus élevées.
Ce qui mérite d'être spécialement souligné au sujet de l'expérience dans les États américains, c'est le fait que leurs taxes sur la marijuana sont bien plus élevées que leurs taxes sur la bière. Le Colorado, Washington et l'Oregon ont tous mis en œuvre des taxes sur la marijuana qui sont le double et le triple de celles qui s'appliquent à la bière.
Au Canada, la possibilité que l'industrie de la marijuana légale cannibalise celle de la bière est beaucoup plus importante qu'aux États-Unis en raison de nos taxes plus élevées sur la bière et de nos prix plus élevés. Au Canada, la taxe sur une caisse de bière est cinq fois plus élevée qu'aux États-Unis. En plus de l'activité sur les marchés noirs, les taux de taxation de la marijuana doivent tenir compte des principes fondamentaux d'équité quant à leur incidence économique possible.
Depuis 2010, il y a eu 45 augmentations des taxes sur la bière au Canada. Les taxes sur une caisse de bière représentent maintenant en moyenne 47 % du prix que les Canadiens doivent payer. L'an dernier, le gouvernement fédéral a augmenté la taxe d'accise sur la bière de 2 %. En avril dernier, elle a augmenté de 1,5 % et elle doit augmenter automatiquement tous les ans en raison de la nouvelle politique relative à la taxe sur la bière adoptée par le gouvernement fédéral.
Les Canadiens sont mécontents des taxes élevées sur la bière. Cinquante mille Canadiens se sont inscrits à notre campagne « Axe The Beer Tax ». Ils ont montré qu'ils veulent participer à cet égard. La frustration à l'égard du taux élevé des taxes sur la bière s'est également manifestée au moyen de sentiments exprimés par les Canadiens sur les médias sociaux au sujet de l'arrêt Comeau de la Cour suprême rendu le 19 avril.
Les brasseurs canadiens sont préoccupés par l'arrivée de la marijuana à des fins récréatives. Elle aura une incidence négative sur les ventes de bière, lesquelles, au prorata de la population, ont déjà chuté de 10 % au Canada au cours des 10 dernières années.
Les répercussions sont claires: de faibles taxes sur le cannabis feront augmenter les ventes de cannabis tandis que les taxes élevées sur la bière feront diminuer les ventes de bière, ce qui laissera finalement le gouvernement avec moins de recettes. Nous en sommes au point où nous nous demandons s'il vaut la peine d'investir dans l'industrie brassicole canadienne.
Aux États-Unis, non seulement les taxes sur le cannabis sont plus élevées que les taxes sur la bière, mais le gouvernement fédéral américain a récemment réduit les taxes fédérales d'accise sur la bière afin d'aider les brasseurs américains à prospérer et à être concurrentiels. La Tax Cuts and Jobs Act de 2017 aux États-Unis abaisse les taxes sur la bière tandis que le Canada fait le contraire. Entre le début de 2017 et la fin de 2019, le Canada ajoutera 63 millions de dollars en coûts de taxe d'accise sur la bière, tandis que les États-Unis réduisent le fardeau de la taxe d'accise fédérale de 280 millions de dollars. Au début de 2017, un brasseur qui produisait un million d'hectolitres de bière au Canada était assujetti à un taux d'accise de 60 % supérieur à celui d'un brasseur américain ayant la même production. En avril 2019, la différence s'élèvera à 93 %, au taux de change actuel.
Les Canadiens savent qu'ils payent plus pour la bière que leurs voisins du Sud. Ils le savent parce qu'ils vont aux États-Unis et reviennent en disant à quel point la bière est dispendieuse ici. Bière Canada cherche à expliquer que cette situation est due au fait que les Canadiens versent 20 $ de taxes pour une caisse de bière tandis que les Américains ne payent que 4 $ de taxes. Nous cherchons en outre à faire savoir que les gouvernements fédéral et provinciaux ajoutent une taxe sur une autre dans l'espoir que les Canadiens ne le remarqueront pas.
Bière Canada est d'avis que l'approche d'une faible taxe sur le cannabis proposée dans le projet de loi est déraisonnable dans le contexte des taxes élevées sur la bière que payent les consommateurs canadiens. Ce n'est pas juste pour les consommateurs de bière canadiens. II n'est pas raisonnable que le gouvernement fixe les taxes sur la marijuana à un niveau aussi bas, tout en augmentant l'un des taux de taxes sur la bière les plus élevés au monde, et ce, année après année.
Bière Canada exhorte le Comité des finances à tenir compte des répercussions qu'aura sur les ventes de bière et les recettes du gouvernement l'imposition d'une faible taxe sur la marijuana. Les taxes plus élevées sur la bière n'inciteront pas les brasseurs canadiens à investir dans leurs installations et leurs ressources humaines et n'aideront pas non plus à inverser le déclin dans les ventes de bière. Le Canada doit avoir une approche plus équilibrée et à adopter une politique fiscale qui est juste tant pour les consommateurs de bière que les brasseurs. Nous demandons que les augmentations à venir de la taxe d'accise fédérale sur la bière soient éliminées et que le gouvernement envisage un taux de taxe plus élevé sur les produits de marijuana qui se conforme davantage à son approche à l'égard des produits qui leur font concurrence.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les membres du Comité de m'avoir invité à participer à l'étude du projet de loi .
Le Conseil canadien des affaires représente les chefs de direction et les propriétaires de 150 entreprises canadiennes de premier plan dans tous les secteurs et toutes les régions du pays.
Dans leurs propositions prébudgétaires, les membres du Conseil ont demandé au gouvernement de mettre en place une stratégie pour promouvoir la croissance économique, favoriser les investissements privés et renforcer la compétitivité. Parmi nos recommandations, nous avons demandé au gouvernement de mener un examen approfondi du système fiscal canadien dans le but de renforcer les mesures incitatives à l'égard des investissements et de la croissance. Depuis que nous avons présenté ces propositions au gouvernement, le besoin de mener un examen approfondi est devenu plus pressant à cause de la controverse soulevée par les propositions du gouvernement concernant les placements passifs, et, plus récemment, en raison de la Tax Cuts and Jobs Act adoptée aux États-Unis.
Même si nous accueillons favorablement les modifications apportées aux propositions touchant les placements passifs dans le budget de 2018, nous sommes d'avis que le gouvernement aurait pu en faire davantage pour s'attaquer aux causes du problème. Au lieu de réduire encore plus le taux d'imposition des petites entreprises et de limiter l'accès à la déduction, le gouvernement aurait dû éliminer la déduction à l'égard des petites entreprises dans le cadre d'une initiative plus large de réforme de la fiscalité visant à simplifier le régime.
En ce qui concerne la réforme fiscale aux États-Unis, nous sommes déçus que les défis importants au Canada sur le plan de la concurrence n'aient pas été abordés dans le budget de 2018. Aux États-Unis, le taux effectif marginal d'imposition sur les nouveaux investissements est maintenant de 18,8 %. Il était de 34,6 % auparavant, et il est maintenant inférieur au TEMI de 20,3 % en vigueur au Canada. L'avantage fiscal relatif dont jouissait le Canada par rapport aux États-Unis pendant plus d'une décennie a été éliminé du jour au lendemain.
Selon un sondage récent mené auprès de 90 membres du Conseil canadien des affaires, près de deux tiers des répondants ont mentionné que la réforme fiscale américaine influencera certainement ou probablement les plans de leur entreprise relativement aux investissements futurs. Trois quarts des répondants sont préoccupés ou très préoccupés par la compétitivité du secteur commercial canadien. Selon nous, ces résultats sont fort alarmants dans une période où les investissements directs effectués au Canada ont chuté au point le plus bas depuis huit ans.
Il est temps de suivre les recommandations du Conseil consultatif en matière de croissance économique, qui, dans son rapport définitif, a réclamé qu'un groupe d'experts indépendants mène un examen du système fiscal. Selon les mots employés par les membres du Conseil consultatif, le groupe devrait « se pencher sur des changements aux taux d’imposition des sociétés et des particuliers; sur l’équilibre entre les types d’impôts; et sur l’utilisation d’instruments fiscaux conçus pour appuyer l’investissement ».
Avant de terminer, j'aimerais faire un commentaire sur les perspectives budgétaires. Nous demeurons très préoccupés par le fait que le gouvernement n'a pas dressé de plan clair pour rétablir l'équilibre budgétaire à moyen terme. Entre 2017 et 2023, le gouvernement fédéral prévoit ajouter près de 100 milliards de dollars à la dette, dont le total atteindra presque trois quarts de billions de dollars. Au cours de la même période, on prévoit que l'intérêt sur la dette publique augmentera de 36 %. C'est plus que le double du taux d'augmentation des dépenses sur les programmes directs.
Même si nous partageons l'avis du gouvernement selon lequel des investissements ciblés en infrastructure et en innovation créent le fondement d'une croissance économique à long terme, nous savons aussi, par expérience, que l'augmentation de la dette et des déficits publics ne fera que miner la confiance des consommateurs et des dirigeants d'entreprise et entraîner des répercussions négatives sur la croissance commerciale et la création d'emploi.
Je serai heureux de répondre à vos questions. Merci.
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Je tiens à remercier le Comité de son invitation pour discuter du projet de loi . Comme toujours, l’Association est heureuse de communiquer son point de vue sur le projet de loi soumis au Parlement.
L'ABC représente plus de 60 banques canadiennes et étrangères qui contribuent à l'essor et à la prospérité économiques du pays. Elle préconise l'adoption de politiques publiques favorisant le maintien d'un système bancaire solide et dynamique capable d'aider les Canadiens à atteindre leurs objectifs financiers.
Aujourd'hui nos commentaires visent la section 16 de la partie 6 du projet de loi, qui traite des modifications à apporter à la Loi sur les banques.
Le caractère évolutif du marché actuel des services financiers exige de mettre à jour le cadre législatif afin qu’il demeure adapté aux attentes et aux besoins changeants des consommateurs. Les modifications prévues à la section 16 de la partie 6 résultent du processus de consultation entrepris par le gouvernement dans son examen périodique du cadre fédéral régissant les services financiers.
Nous serons ravis de répondre à vos questions relatives aux modifications apportées à la Loi sur les banques et à d’autres dispositions du projet de loi qui portent sur le secteur bancaire, dont la cybersécurité.
Au cours des récentes années, les demandes des consommateurs ont entraîné de grands changements dans le paysage des services financiers. Maintenant, les consommateurs s’attendent à un accès sécuritaire et pratique aux services financiers en temps réel, n'importe quand et de n’importe où dans le monde. Afin d'offrir à leurs clients de meilleurs produits et services, les banques au Canada continuent donc d'innover et de mettre au point de nouvelles technologies.
Grâce à Internet, les services bancaires sont devenus accessibles en ligne, à partir de la maison ou du bureau. De nos jours, les appareils mobiles prennent le dessus. Toute personne munie d'un téléphone intelligent se déplace avec une banque entre les mains, et chaque banque a son application mobile qu’elle met constamment à jour en ajoutant de nouvelles caractéristiques. II est maintenant possible de confirmer son identité par simple balayage du pouce, d'envoyer de l’argent a un ami par virement électronique et de déposer un chèque en en prenant une photo. En quelques années, le nombre de Canadiens qui ont recours aux services bancaires mobiles a augmenté considérablement, passant de 5 % en 2010 à 44 % en 2016. De fait, de nos jours, plus des deux tiers, 68 % des Canadiens effectuent la plupart de leurs opérations bancaires sur une plateforme numérique en utilisant soit les services bancaires en ligne, soit les services bancaires mobiles.
II est clair que les Canadiens ont adopté la technologie pour leurs activités bancaires. Nous sommes d’avis que le cadre législatif relatif aux services financiers doit être modernisé afin de refléter cette réalité.
Les banques sont en faveur d’un secteur des services financiers qui est ouvert, concurrentiel et novateur. Un nombre impressionnant de nouvelles entreprises de technologie financière ont déjà augmenté la concurrence et le choix dont bénéficient les clients dans les domaines des paiements, des placements et de l’établissement d’un budget.
Actuellement, des entraves contenues dans la Loi sur les banques empêchent certains types de relations entre les banques et les entreprises de technologie financière. Parmi ces entraves, notons le long processus d’approbation réglementaire et les restrictions imposées sur les types d’investissements que les banques peuvent faire dans les entreprises de technologie financière. Par exemple, l’investissement des banques dans une entreprise de ce type qui possède une petite gamme de produits dans un domaine autre que les services financiers — comme un service de livraison de nourriture — sera limité, car cette entreprise offre un service qui n’est pas de nature bancaire. Le processus d’approbation réglementaire peut prendre des mois, soit une éternité dans le monde de la technologie financière. Cette contrainte peut priver les entreprises de technologie financière de la reconnaissance de marque, de la large base de clients et du partenariat que les banques sont capables de leur offrir. Elle pourra même pousser des entreprises de technologies financières canadiennes novatrices vers d'autres pays.
Un grand nombre des mesures qui font obstacle actuellement à la collaboration entre banques et entreprises de technologie financière ont été adoptées à une époque où la notion d’entreprise de technologie financière n’existait même pas et où la technologie n’était pas aussi essentielle aux produits et aux services bancaires qu’elle ne l’est de nos jours. En plus de freiner l’innovation, ces obstacles d’une autre époque n’ont pas leur raison d'être dans un monde où la technologie fait partie intégrante des services financiers.
S’il est adopté, le projet de loi effacera de nombreux obstacles contenus dans la Loi sur les banques et permettra une plus grande collaboration entre les banques et les entreprises de technologie financière.
En outre, il faudra clarifier, dans la Loi sur les banques, la nature des activités de technologie financière que les banques peuvent entreprendre à l'interne. Il est plus essentiel encore de mettre à jour les références aux types de technologies pertinentes, comme « sites », « plateformes » et « portails », dans la Loi sur les banques, vu que le langage contenu dans cette loi est plutôt obsolète.
Les consommateurs canadiens profiteront de nouveaux canaux de distribution, ainsi que de nouveaux produits, services et applications. Les entreprises de technologie financière auront accès aux capitaux, au financement, aux points de distribution et aux conseils offerts par les banques.
Par ailleurs, ces dispositions rendront le Canada plus en phase avec d’autres pays qui favorisent activement la croissance de leur secteur de technologie financière.
En conclusion, les modifications proposées à la section 16 favoriseront une plus grande collaboration entre les entreprises de technologie financière et les banques. S’il est adopté, le projet de loi favorisera l'innovation et la concurrence dans le domaine des services financiers favorisera et assurera aux consommateurs l’accès à de meilleurs produits et services.
Nous serons heureux de répondre à vos questions.
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Je vous remercie, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité permanent, de l'invitation à comparaître aujourd'hui.
Je m'appelle Jonathan Zaid. Je suis le fondateur de l'organisme Canadiens pour l'accès équitable à la marijuana médicale, aussi connu sous le sigle CAEMM. Je suis moi-même un patient qui utilise de la marijuana thérapeutique.
Je vais brièvement présenter notre organisme et je vais ensuite passer la parole à James, le président-directeur général.
Les Canadiens pour l'accès équitable à la marijuana médicale sont un organisme à but non lucratif qui représente avec succès, depuis 2014, des patients qui utilisent le cannabis thérapeutique. L'organisation, qui compte plus de 20 000 membres au Canada, est devenue le représentant populaire et sérieux en matière de cannabis à des fins médicales parmi les organismes à but non lucratif qui défendent les intérêts de ces patients.
Une coalition d'organismes à but non lucratif recommande, comme nous, de supprimer la taxe sur le cannabis thérapeutique. La coalition comprend la Société de l'arthrite, la Société canadienne du sida, la Canadian Arthritis Patient Alliance, l'Association canadienne de soins palliatifs, l'Association des infirmières et infirmiers du Canada, l'Association des pharmaciens du Canada, l'Association canadienne de spondylarthrite, la Cardiac Health Foundation of Canada, la Société GI, la Société Huntington du Canada et la Société canadienne de la sclérose en plaques.
L'accès à du cannabis thérapeutique à prix abordable demeure un problème urgent pour la majorité des patients. Ce produit est rarement couvert par les assureurs, ce qui signifie que les patients doivent payer la majorité des dépenses liées au cannabis thérapeutique.
Nous comparaissons ici aujourd'hui pour discuter de l'application d'une taxe sur le vice au cannabis thérapeutique proposée dans le projet de loi , qui, s'il est adopté, nuira aux 269 000 Canadiens qui utilisent du cannabis à des fins médicales. Nous vous demandons de soutenir les droits des Canadiens malades et de laisser tomber la taxe d'accise sur le cannabis thérapeutique proposée.
Je vais maintenant céder la parole à James.
Bonjour. Je m'appelle James O'Hara et je suis président-directeur général de Canadiens pour l'accès équitable à la marijuana médicale. Auparavant, j'étais vice-président d'une banque, et je suis présentement un patient qui consomme du cannabis à des fins médicales. Le cannabis thérapeutique traite efficacement certains problèmes de santé dont je souffre: des crises épileptiques partielles, l'arthrose et l'asthme.
Le cannabis thérapeutique a changé radicalement ma vie, et je dis cela sincèrement. Je suis parvenu à réduire mes crises épileptiques d'environ 80 à 90 %, et ma qualité de vie en général s'est nettement améliorée. Je suis loin d'être seul dans cette situation. Aujourd'hui, plus de 250 000 patients consomment du cannabis thérapeutique au Canada pour soulager les symptômes des problèmes de santé et des maladies dont ils souffrent. Je pense entre autres au syndrome de la douleur chronique, à l'arthrite, à l'insomnie, à la sclérose en plaques, à la maladie de Crohn et à l'épilepsie, pour n'en nommer que quelques-uns.
Malheureusement, pas moins de 60 % des patients n’ont pas les moyens de se payer une dose complète. C’est hors de leur portée. Des patients nous ont dit — et c’est quelque chose de très important — qu’ils ont dû faire des choix de vie très difficiles. Beaucoup nous ont dit qu’ils vont acheter leur produit sur le marché noir, parce qu’ils ont l’impression de n'avoir aucun autre choix. Même si le produit n’est pas nécessairement sûr, cela ne va pas les dissuader. D’autres ont dû piger dans leurs économies ou utiliser leur marge de crédit pour se payer le médicament. D’autres encore disent qu’ils vont s'en passer ou recommencent à utiliser des opiacés, qui eux sont couverts par leur assurance et soulagent un peu leurs douleurs. Je veux vous rappeler que ces médicaments sont assujettis à la TVH, ce qui constitue un fardeau qui n’a pas lieu d’être.
D'autres médicaments au Canada sont détaxés et ne sont assujettis à aucun impôt. Les patients dont je parle ont déjà de la difficulté à payer le coût de leur médicament. Certains vont même jusqu'à mettre en danger l'avenir financier de leur famille. Honnêtement, ce genre de chose est complètement inacceptable dans un pays comme le Canada.
Malgré tout, le gouvernement envisage aujourd'hui d'ajouter une autre taxe au cannabis thérapeutique: un droit d'accise que l'on appelle communément la « taxe sur le vice ». Avant de poursuivre, prenons une minute pour examiner ce qu'une taxe sur le vice est censée faire. La taxe sur le vice frappe les produits et que l'on considère comme préjudiciable à la société, comme l'alcool et le tabac. Sa principale fonction est de décourager la consommation de ces produits.
Pour les patients qui en consomment à des fins médicales, le cannabis sert à soulager les problèmes et les symptômes. Il n'est pas nuisible et n'appartient pas aux catégories visées par la taxe sur le vice. En outre, la taxe sur le vice est censée décourager la consommation, mais un patient qui consomme du cannabis à des fins médicales n'a absolument aucun autre choix.
Réfléchissez-y un instant. En imposant une taxe sur le vice sur le cannabis thérapeutique, on décourage la consommation. Dans les faits, cela revient à décourager les Canadiens malades de prendre leur médicament, ce qui est illogique. Pour revenir à ce que j'ai dit plus tôt, les patients qui consomment du cannabis à des fins médicales portent déjà un lourd fardeau et ont de la difficulté à payer leur médicament. Vous voyez où le bât blesse. Ce qui est proposé va mettre le médicament encore plus loin hors de leur portée.
Les patients en difficulté, qui font tout leur possible pour prendre soin d'eux-mêmes, ne comprennent pas pourquoi le gouvernement voudrait taxer leur médicament comme s'il s'agissait d'alcool, de tabac ou d'essence. Il est tout à fait illogique de décourager la gestion responsable des besoins médicaux d'une personne. L'idée d'imposer une taxe sur le vice sur un médicament est à l'opposé de nos convictions morales et de nos principes collectifs en tant que Canadiens.
C'est pour cette raison que, dans toutes les administrations des États-Unis qui ont des systèmes distincts pour le cannabis à des fins médicales et le cannabis à des fins récréatives, le cannabis thérapeutique est partiellement ou entièrement exonéré d'impôt. En Allemagne, les assureurs sont même obligés de couvrir le coût pour les patients.
Un autre fait très important que je tiens à souligner est qu’il y a actuellement 269 000 patients inscrits au programme de cannabis thérapeutique de Santé Canada en vertu du Règlement sur l’accès au cannabis à des fins médicales. Ces patients consomment des produits de cannabis thérapeutique autorisés par leur fournisseur de soins de santé, même si ces produits ne sont pas réputés être des médicaments sur ordonnance et ne sont donc pas exonérés de la taxe d’accise. Cela veut dire que ces Canadiens devront peut-être assumer une augmentation inimaginable des coûts après la légalisation à cause des nouvelles taxes qui seront imposées sur leur médicament. Le gouvernement a tout de même fait un petit pas en exonérant les produits à faible teneur en THC, comme l’huile de cannabidiol, mais il semble avoir négligé un point important, c'est-à-dire le fait qu’il a été prouvé que le THC est un médicament efficace pour traiter la douleur chronique, l’hypertonie spastique liée à la sclérose en plaques, les nausées et les vomissements causés par la chimiothérapie ainsi que d’autres affections.
En réaction à l'intention du gouvernement d'imposer une taxe sur le vice sur le cannabis thérapeutique, notre organisation a lancé la campagne « Dont't Tax Medicine », ce qui veut dire « Ne taxez pas les médicaments ». Jusqu'ici, plus de 20 000 Canadiens ont écrit à leurs députés pour leur demander d'éliminer la taxe sur le cannabis thérapeutique. Une dizaine d'importants organismes nationaux de bienfaisance oeuvrant dans le domaine de la santé se sont joints à notre coalition pour réclamer la même chose. Nous avons sondé l'opinion publique et avons découvert que deux Canadiens sur dix seulement sont en faveur d'une taxe sur le vice sur le cannabis thérapeutique.
Il est clair que le grand public ainsi que le milieu des soins de santé sont largement en faveur de l'élimination de la taxe sur le cannabis thérapeutique. Il est temps que le gouvernement canadien agisse et commence à traiter le cannabis thérapeutique comme un médicament, ce qui suppose d'éliminer les taxes connexes, en particulier pour les patients consommant du cannabis à des fins médicales.
Nous demandons au Comité de modifier le projet de loi de façon à exonérer le cannabis thérapeutique du droit d'accise. Ainsi, le gouvernement aidera à faire en sorte que les patients qui consomment du cannabis à des fins médicales soient traités équitablement et n'aient pas à payer une taxe sur le vice malavisée et injustifiable sur le médicament dont ils ont besoin.
Essentiellement, nous demandons un traitement fiscal juste et équitable en ce qui concerne le cannabis thérapeutique, et la réponse qui s'impose à notre demande est: « Ne taxez pas les médicaments ».
Je remercie le Comité de son temps. Je répondrai à vos questions avec plaisir.
Je vous remercie de nous donner l'occasion de témoigner ici aujourd'hui. Comme cela a été dit, je m'appelle Allan Rewak. Je suis le directeur général de Cannabis Canada, l'association commerciale nationale qui représente les producteurs autorisés de cannabis thérapeutique en vertu du Règlement sur l'accès au cannabis à des fins médicales.
Récemment, notre groupe a subi une transformation très profonde, mais très positive. Il y a à peine trois semaines, à notre assemblée générale annuelle, les membres de l'Association Cannabis Canada, du Conseil canadien du cannabis médical et de la Canopy Growth Corporation ont accepté de s'unir afin de créer une seule association dans notre secteur que nous exploiterons à l'avenir sous le nom de Conseil Cannabis Canada, ou C3.
C'est avec un grand plaisir que je peux affirmer que notre organisation est maintenant plus forte et plus grande qu'auparavant. Je peux dire avec assurance que nous représentons la grande majorité des producteurs autorisés au pays, y compris les grands producteurs à grande échelle, les producteurs moyens et les producteurs autorisés émergents. Nous croyons que ce cadre de travail commun et inclusif sera d'une grande aide pour les personnes responsables des politiques, comme vous, qui vont devoir définir et réglementer notre industrie, qui est en pleine croissance.
Nous sommes engagés collectivement à investir massivement au Canada et à créer de très bons emplois durables dans les collectivités où nous exerçons nos activités. Nous prévoyons que les choses avanceront rapidement une fois que le projet de loi sera adopté et mis en oeuvre dans son intégralité.
Dans le cadre de notre participation à l'édification du Canada, nous ne nous opposons pas à l'imposition d'une taxe sur le cannabis destiné à être consommé par un utilisateur adulte, et ce, malgré le fardeau que peut constituer un nouveau régime d'imposition pour des systèmes naissants. Nous tirons fierté du rôle que nous jouons.
Cela dit, nos membres — autant ceux des grandes organisations que ceux des petites — ont de grandes préoccupations par rapport à l'imposition d'un droit d'accise, une taxe sur le vice, sur le cannabis thérapeutique. Nous saluons et remercions le gouvernement fédéral des efforts très positifs qu'il a déployés en exonérant d'impôt les produits à haute teneur en cannabidiol et à faible teneur en THC. Cependant, nous croyons que les ratios établis dans le budget sont excessivement normatifs et vont à l'encontre de l'intérêt commun qui est de fournir aux Canadiens un accès équitable à un médicament.
Compte tenu des préjudices financiers auxquels ce régime d'imposition exposerait les patients légitimes — et il y en a quelques-uns parmi nous aujourd'hui —, nous proposons comme solution de rechange l'adoption d'une approche collaborative et itérative. Notamment, C3 recommande de reporter d'au moins un an l'imposition de toute taxe sur le cannabis thérapeutique.
Pendant cette période, nous proposons à votre comité de recommander à Santé Canada et aux ministères concernés de mettre sur pied un groupe de travail chargé d’étudier les limites d’âge appropriées et les autres mécanismes de contrôle liés au système de cannabis thérapeutique, dans le but de prévenir toute forme d’abus du système, et d’élaborer à partir de données probantes une matrice exhaustive des troubles médicaux pouvant être traités avec du cannabis. Nous espérons qu’une nouvelle matrice de ce genre servira à créer, avec confiance et de façon raisonnable, un régime de soins de santé légitime qui, au bout du compte, sera exonéré d’impôt, comme c’est le cas pour tous les autres médicaments.
Nous croyons que cette approche nous permettra d'obtenir l'information dont nous avons besoin pour créer un système médical efficace qui protège les patients et qui répond à leurs besoins.
Pour conclure, je tiens à remercier à nouveau le Comité de son invitation. Je serai heureux de répondre à vos questions et de vous faire part de l'information dont nous disposons.
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Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Pierre Killeen. Je suis vice-président aux Relations gouvernementales chez Hydropothecary, un producteur autorisé de cannabis à des fins médicales qui est situé à Gatineau, au Québec. Nous avons été le premier producteur autorisé au Québec, et nous sommes à présent le seul producteur autorisé, au Québec, pouvant vendre du cannabis à des fins médicales. Le 11 avril dernier, nous avons annoncé que nous serions le fournisseur privilégié sur le marché québécois en fonction d'une entente conclue avec la Société des alcools du Québec.
C'est un honneur pour notre entreprise et pour moi de comparaître devant le Comité permanent des finances au sujet des questions liées au projet de loi . Nous aimerions remercier les membres du Comité de l'occasion qui nous est donnée de nous présenter, et nous aimerions également remercier les centaines de milliers de Canadiens qui ont plaidé pour le droit de consommer le cannabis à des fins médicales au Canada. Sans leur effort, il n'y aurait pas d'industrie légale de cannabis au Canada.
Je limiterai aujourd'hui mes remarques à la partie 3 du projet de loi concernant l'application de la taxe d'accise sur les produits du cannabis à des fins médicales et récréatives, et l'impact économique de ces mesures sur notre industrie.
Quant aux possibilités économiques s'offrant à l'industrie du cannabis, elles se chiffrent à près d'une dizaine de milliards de dollars au Canada. Lorsqu'il s'agit des possibilités économiques à l'échelle mondiale, les prévisions s'élèvent souvent à plus de 50 milliards de dollars par année.
Notre industrie créera des milliers d'emplois au Canada et des centaines de millions de dollars en recettes fiscales pour nos gouvernements. En gardant cela en tête, concentrons-nous sur les signaux politiques envoyés par la partie 3 du projet de loi lorsqu'il s'agit des droits d'accise sur le cannabis.
[Traduction]
Dans la perspective des possibilités économiques qu'offre l'industrie du cannabis, commençons par étudier le message stratégique véhiculé par le projet de loi C-74.
Le droit d'accise imposé sur le cannabis consommé par des adultes à des fins récréatives représentera le montant le plus élevé selon les calculs suivants: soit un dollar par gramme, soit 10 % du prix du produit. Le prix devrait permettre au cannabis légal vendu aux adultes à des fins récréatives de concurrencer le cannabis vendu sur le marché noir, un marché très évolué où les Canadiens peuvent acheter du cannabis en ligne et même s'en faire livrer en pianotant quelques secondes sur leur téléphone portable.
L'approche adoptée dans le projet de loi C-74 à l'égard du cannabis à des fins récréatives envoie un message positif en matière de politique publique aux Canadiens et à l'industrie canadienne. Le message est que le gouvernement s'est engagé à mettre un terme au marché noir. Pour cette raison, nous félicitons le gouvernement d'avoir fixé le droit d'accise initial à ce taux.
Cependant, le fait que le projet de loi C-74 prévoie d'imposer une taxe d'accise sur le cannabis à des fins médicales, le cannabis consommé à des fins thérapeutiques, envoie un mauvais message stratégique. Le Comité a déjà entendu les témoignages de groupes de patients ou d'autres personnes à propos des conséquences concrètes de cette décision sur la vie des Canadiens, et c'est pourquoi je vais restreindre mes commentaires aux conséquences de cette décision sur l'industrie canadienne du cannabis.
Comme cela a été dit plus tôt, le cannabis thérapeutique deviendra une industrie représentant des milliards de dollars à l'échelle mondiale. Selon les dernières prévisions, l'industrie devrait représenter 55 milliards de dollars d'ici 2025. Nous commençons tout juste à comprendre les bienfaits thérapeutiques du cannabis consommé à des fins médicales, par exemple en ce qui a trait au soulagement des douleurs chroniques, au cancer, à l'arthrite, etc. L'intérêt suscité par les propriétés thérapeutiques du cannabis a fait bondir les investissements et les études menées par les entreprises de ce secteur ainsi que du secteur pharmaceutique et de l'industrie du bien-être, au Canada et dans le monde entier.
Pour l'instant, les entreprises canadiennes de cannabis sont à l'avant-garde de ce secteur. Aux États-Unis, les entreprises de cannabis doivent composer avec toutes sortes d'interdits, ce qui nous donne l'avantage d'être les premiers à créer des entreprises qui seront des chefs de file sur la scène mondiale. Il convient aussi de souligner que l'approche adoptée par le Canada en ce qui concerne le cannabis thérapeutique est très différente de celle des États-Unis. En outre, de nombreux experts croient que notre promotion du cannabis thérapeutique sera probablement l'approche qui sera la plus imitée dans le reste du monde.
Les autres pays observent ce que nous faisons. À l'étape où nous en sommes, le message stratégique que nous devons envoyer aux entreprises de cannabis thérapeutique, aux investisseurs et au reste du monde, c'est que le Canada soutient le cannabis à des fins médicales. Si nous voulons créer une industrie du cannabis thérapeutique de renommée mondiale, nous devons prendre un certain nombre de mesures de politique publique. En ce qui concerne les mesures fiscales, cela veut dire que nous devons encourager les gens à rester dans le secteur du cannabis thérapeutique; il ne faut pas les en dissuader.
Un marché extérieur prospère suppose avant tout un marché national prospère. Il est difficile de trouver de bons exportateurs et des bonnes entreprises quand la demande au pays est faible. Comme preuve, vous n'avez qu'à regarder les problèmes avec lesquels notre secteur des technologies propres doit composer.
En conclusion, nous recommandons que la partie 3 du projet de loi C-74 soit modifiée de façon à éliminer la taxe d'accise imposée sur le cannabis acheté à des fins médicales.
Nous sommes tout disposés à répondre à vos questions.
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Comme le montrent les données, l'année 2017 a effectivement été très bonne pour l'économie canadienne, en ce qui concerne autant le PIB que le taux de chômage. Cependant, ce sont les résultats à venir qui nous préoccupent.
La croissance du PIB devait se stabiliser autour de 2,1 %. Selon le Conseil consultatif en matière de croissance économique présidé par Dominic Barton, la croissance potentielle à long terme de notre PIB est de 1,5 % par année. Je dirais que nous sommes en train de descendre du nuage sur lequel nous étions l'année dernière. En outre, les données les plus récentes sur les investissements directs étrangers nous préoccupent également; puisque nous avons atteint, en 2017, un creux inégalé en huit ans. Selon nous, cette tendance est préoccupante. J'ai aussi mentionné quelques données recueillies dans le cadre d'enquêtes prospectives qui montrent que la majorité de nos membres croient que la réforme fiscale aux États-Unis va probablement ou assurément avoir un impact sur leurs investissements au Canada. Ce genre de données prospectives nous préoccupent énormément.
Vous avez tout à fait raison de dire que l'ALENA joue un grand rôle dans ce contexte. Ce n'est pas facile de distinguer les effets de la réforme fiscale aux États-Unis des effets liés à l'ALENA, et seul le temps pourra nous éclairer. J'espère que le règlement de l'ALENA pourra rétablir un certain niveau de certitude. Par exemple, disons qu'une entreprise songe à investir en Ontario dans le but d'exporter des biens vers les États-Unis; cette entreprise va probablement y songer à deux fois et attendre que le problème de l'ALENA soit réglé. Avec un peu de chance, si un règlement intervient sous peu, cela devrait résoudre une partie du problème, mais nous croyons que la compétitivité demeurera un point important, et la question des réformes fiscales devra être abordée.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins d'être venus ici aujourd'hui. Je vais poursuivre dans le même ordre d'idées que M. Grewal.
Avant tout, je crois que c'est Marshall ou Keynes qui a dit qu'en économie, il y a souvent deux forces combinées. Dans le cas qui nous occupe, il s'agit de l'ALENA et de la réforme fiscale. C'est comme une paire de ciseaux: peu importe laquelle des deux lames frappe la première ou le plus fort, le résultat est le même au bout du compte.
Selon vous, le problème le plus important aujourd'hui est-il la réforme fiscale ou le manque de compétitivité? Devrions-nous encourager le gouvernement à prendre des mesures — la déduction pour amortissement, par exemple — jusqu'à ce que les investissements remontent? Je constate, présentement, que nous sommes dans un creux inégalé en huit ans.
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Oui, le ministère des Finances a consulté Canadiens pour l'accès équitable à la marijuana médicale. On a également communiqué avec des députés de tous les partis, des sénateurs ainsi que différents bureaucrates dans différents ministères.
Cela dit, je crois que la consultation n'a pas été aussi efficace que nous l'aurions souhaité, c'est-à-dire que les mémoires qui ont été présentés — la plus grande partie, à notre connaissance — appuyaient en grande majorité l'élimination de la taxe sur le cannabis thérapeutique.
Comme je l'ai mentionné, une coalition de très grandes organisations crédibles et respectables — y compris la Société de l'arthrite, l'Association des pharmaciens du Canada et l'Association des infirmières et infirmiers du Canada — a présenté un mémoire dans le cadre du processus de consultation, mais nous ne croyons pas que le gouvernement est adéquatement à l'écoute.
Un petit pas a été fait pour exempter les huiles à faible teneur en THC, mais elles représentent un infime pourcentage du marché. Cela dénote une incompréhension totale de l'utilisation qu'en font les patients, et au-delà de cela, il ne s'agit pas d'une décision fondée sur des données probantes. Les données probantes, comme l'a mentionné James, sont très solides et très concluantes pour ce qui est du traitement de douleurs chroniques chez les adultes, de la spasticité de la sclérose en plaques ainsi que des nausées et des vomissements causés par la chimiothérapie. Voilà pour le THC, et cela fait l'objet de la taxe d'accise.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous de votre présence.
Mes commentaires et mes questions porteront sur le cannabis. Merci de nous faire part de votre expertise et de vos témoignages.
Je fais bien la distinction entre les taxes que sont la TPS et la TVH, et les droits d'accise. Selon moi, ce sont vraiment deux enjeux différents, mais quand même liés, évidemment.
Je ne sais pas qui exactement pourra répondre à ma question. Est-ce que la TPS et la TVH s'appliquent déjà?
Monsieur Killeen, vous devez être au courant?
Je vais maintenant parler des droits d'accise, qui constituent l'autre point majeur et qui est peut-être encore plus important que le premier. Il faudra maintenant posséder une licence délivrée par l'Agence du revenu du Canada pour être producteur de cannabis.
À mon avis, le principal enjeu consiste, pour un producteur, à bien distinguer le cannabis à des fins récréatives du cannabis à des fins médicales.
Connaissez-vous des entreprises qui comptent produire les deux types de cannabis et qui seront titulaires des deux licences — obtenues auprès de l'Agence du revenu du Canada —, soit d'une licence de cannabis à des fins médicales, comme c'est le cas pour vous, et d'une licence de cannabis à des fins récréatives?
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La plupart des chiffres sont empiriques. Malheureusement, nous ne le savons pas parce que nous n'avons pas entièrement mis en place les systèmes. On est en train de conclure des accords d'approvisionnement et de mettre la dernière main aux réseaux de vente pour les consommateurs adultes.
Ce que je peux dire, en général, c'est que je prévoirais que le cannabis thérapeutique soit légèrement plus abordable que le cannabis récréatif. Nous nous attendons à ce qu'on offre des catégories de produits différents dans le marché de consommation des adultes contrairement au marché thérapeutique, mais la taxe d'accise, qui s'ajoute à la TVH et à la TPS, augmentera de manière importante peut-être de 25 %, le coût de la production de cannabis thérapeutique. Le RACFM nous permet d'envoyer le cannabis directement aux patients. Cela nous permet de faire certaines économies pour maintenir les coûts relativement bas.
Au bout du compte, il serait moins coûteux pour nous de simplement appliquer une taxe d'accise à tous les produits. C'est plus facile du point de vue de la production, mais c'est contraire à l'éthique. Nous ne ferons pas cela aux patients. Nous préférerions avoir un système plus compliqué du point de vue de la production parce que les patients ont fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui. Ils continueront de nous appuyer, et nous ne les oublierons pas.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les intervenants. Nous tenons de très bonnes discussions ici aujourd'hui. J'ai certainement appris beaucoup de choses.
Je représente les Territoires du Nord-Ouest. Pour ce qui est des frais de transport, je voulais dire que nous gérons la distribution d'alcool par l'intermédiaire de la Société des alcools des Territoires du Nord-Ouest, et le cannabis sera géré par cette Société. Il y a déjà beaucoup de controverse concernant le subventionnement du prix de l'alcool. Nous recevons de l'alcool dans les collectivités du Nord, et il est moins cher que dans le Sud. Nombre de personnes sont surprises.
Je crois que nous allons éprouver le même problème avec le cannabis. Je n'ai pas la même préoccupation quand il s'agit de la marijuana thérapeutique parce que je connais les avantages de cette consommation.
J'ai deux ou trois questions. Tout d'abord, je comprends l'enjeu de la taxe. Nous envisagions de n'avoir aucune taxe; ni TPS ni TVH. Nous allons traiter ce produit comme un médicament sur ordonnance plutôt qu'un médicament en vente libre. J'imagine que nous allons dans cette voie. Voilà ma première observation, si vous pouviez la commenter.
J'aimerais ensuite avoir votre opinion sur la conférence tenue à Toronto à la fin d'avril dans le cadre de laquelle des médecins se sont demandé s'ils devaient continuer à prescrire de la marijuana si elle devenait légale pour tous. S'ils ne le faisaient pas, quelles en seraient les conséquences?
Certains d'entre vous mettent l'accent sur... je pourrais demander à Annie de répondre à la question, et peut-être que les représentants de Canadiens pour l'accès équitable à la marijuana médicale pourraient également parler de ces questions.
Pour ce qui est de la première question concernant le cannabis sur ordonnance par rapport au cannabis en vente libre, le projet de loi propose que le système de cannabis thérapeutique dans sa forme actuelle, comme il est décrit par Cannabis Canada et Hydropothecary, demeure essentiellement inchangé jusqu'à la légalisation du cannabis. Cela signifie un système de cannabis thérapeutique distinct du système de cannabis récréatif. Les patients devront continuer d'aller voir leur fournisseur de soins de santé. Ils devront encore subir une évaluation afin de s'assurer qu'ils sont admissibles à la consommation de cannabis thérapeutique et qu'il n'y a aucun risque à le faire.
Ensuite, ils recevront directement leurs produits à la maison. Il existe un programme de cannabis thérapeutique distinct qui fonctionne en grande partie, à mon avis, de manière similaire à une pharmacie en ligne dans le cadre duquel on utilise encore un document semblable à une ordonnance qui est envoyé et utilisé uniquement à des fins médicales. Le système sera entièrement distinct. C'est pourquoi nous disons qu'il devrait être exempté de taxes. Lorsque le cannabis est consommé à des fins thérapeutiques à la suite d'une autorisation d'un fournisseur de soins de santé, il devrait être traité comme tous les autres médicaments utilisés avec l'autorisation d'un médecin, lesquels sont tous exempts de taxes.
Quant à la deuxième question, je crois que vous parliez de la conférence du CCIC. J'ai assisté à la conférence et j'y ai présenté un exposé.
CAEMM préconise un système de cannabis à des fins thérapeutiques distinct pour les raisons que nous avons soulignées aujourd'hui. Les patients ont des besoins uniques. Il est irresponsable, à mon avis, de proposer que les patients, dont certains souffrent de graves problèmes médicaux, comme la sclérose en plaques et le cancer, se rendent simplement dans un magasin de cannabis récréatif pour s'automédicamenter. Cela n'a aucun sens. Il ne s'agit pas d'une façon sécuritaire pour une personne d'intégrer le cannabis à son régime de santé, particulièrement lorsqu'elle prend d'autres médicaments.
Je noterais également que plus de 11 000 ou 12 000 médecins canadiens ont actuellement autorisé la consommation de cannabis thérapeutique. Le nombre continue de croître. Je n'ai pas vu les dernières données du marché, pour le mois dernier, mais c'est un nombre qui croît considérablement de mois en mois.
Je reconnais les préoccupations de l'AMC. Cela dit, les patients sont très clairs. Les tribunaux ont été très clairs. Et la plupart des autres associations qui représentent différentes autorités sanitaires, comme les infirmiers et les pharmaciens, ont recommandé un système de cannabis thérapeutique distinct.
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue à tous.
Commençons par Brian et John du Conseil canadien des affaires. Bienvenue à vous deux.
J'en ai abondamment parlé au cours des deux ou trois dernières semaines. Le rapport A.T. Kearney, publié la semaine dernière, indique que le Canada occupe le deuxième rang des endroits préférés au monde pour réaliser un investissement direct étranger, grimpant de trois rangs, et se trouve juste derrière les États-Unis. Je crois que c'est un très bon rendement qui montre que nous avons pris un certain nombre de mesures. Elles comprennent la création du programme Investir au Canada; l'achèvement et la signature de l'AECG; le PTPGP; notre participation aux négociations avec les pays du Mercosur; évidemment les négociations continues de l'ALENA, que nous connaissons bien tous; et aussi nombre d'autres mesures que nous avons prises, comme le programme des supergrappes, ou superclusters, comme on dit en anglais.
Il se passe beaucoup de bonnes choses. Notre ratio de la dette au PIB diminue également, ce qui, selon certains économistes, est une autre cible budgétaire que nous pouvons examiner. Nous avons créé 600 000 nouveaux emplois, et notre taux de chômage est à son plus bas en 40 ans.
Ne diriez-vous qu'il s'agit de bonnes nouvelles?
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Je dirais qu'elle se fonde sur l'inflation et également la conjoncture économique.
Pour ce qui est de l'ABC, un certain nombre de changements ont été apportés au marché de l'habitation. Je crois que la plupart des changements ont été très prudents en ce qui concerne les niveaux d'assurance de la SCHL, le test de tension qui est maintenant appliqué aux prêts hypothécaires à proportion faible et à proportion élevée pour l'ensemble du marché et la qualité de la dette que nous observons dans le marché et que les gens accumulent.
Si vous examinez les pointages FICO ou les cotes de crédit, nous allons dans la bonne voie en général. Nous prenons des mesures prudentielles, comme je les appellerais, pour le marché de l'habitation et les personnes qui peuvent se permettre de contracter une dette et qui avaient éprouvé des difficultés financières auparavant.
Ne s'agit-il pas d'une description générale de ce que nous tentons de faire avec tous les organismes?
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Absolument, et j'aimerais apporter quelques précisions, avec tout le respect que je vous dois, au sujet de l'investissement et de ces investisseurs douteux dont on a parlé.
L'argent qui a souvent été cité dans le Journal de Montréal était lié à des fiducies résidantes à l'étranger. Ces fiducies sont créées pour diverses raisons, généralement légales, mais je ne suis pas ici pour en parler et les défendre. L'industrie du cannabis impose vraiment l'homologation et le processus de double réglementation les plus rigoureux des industries du Canada.
Tout d'abord, tous nos membres doivent suivre le processus complet d'homologation en vertu du RACFM. Ils sont soumis à une enquête. Les membres de leur famille et quiconque qui est associé à l'entreprise ou qui y détient une participation majoritaire font l'objet d'une enquête approfondie. Ils doivent d'abord se soumettre à une vérification de sécurité de la GRC.
Ils doivent respecter une double réglementation de la Commission des valeurs mobilières de l'Ontario ou de l'autorité en valeurs mobilières qui les régit. Malheureusement — et je crois que c'est un point important qui doit être souligné —, on ne peut pas nous demander de prouver que nous n'avons rien fait de répréhensible en enfreignant la loi, et la plupart des organismes de réglementation des actions exigeront que nous ne divulguions pas le nom de chaque investisseur de l'entreprise. Il s'agit également de placements passifs, et ces personnes n'ont aucune participation majoritaire dans les entreprises elles-mêmes. Je crois que nous protégeons adéquatement les Canadiens. Nous avons le système le plus rigoureux au monde, et je le confirme.
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D'après ce que je comprends, en Allemagne, le cannabis n'est pas un médicament autorisé selon le processus habituel. Le cannabis thérapeutique est accessible dans les pharmacies moyennant l'ordonnance d'un médecin, et il doit être couvert par l'assurance-maladie pour les personnes qui touchent des prestations d'invalidité ou d'aide sociale, alors l'Allemagne va un peu plus loin.
Cela dit, un certain nombre d'assureurs canadiens sont allés de l'avant pour couvrir le cannabis thérapeutique, mais cela représente environ 3 ou 4 % du marché des personnes qui sont couvertes, et au moins 50 % de la dose est couverte pour 50 % de ces 3 ou 4 %. Nous parlons vraiment d'une infime fraction du marché qui possède une couverture. C'est principalement attribuable à ce qui est connu sous le nom de « comptes gestion-santé » dans les régimes d'avantages sociaux qui permettent de réclamer le cannabis thérapeutique, mais dont les réclamations maximales sont habituellement de 500 $ à 2 000 $ par année. Cela est bien loin de couvrir la dose complète dont aurait besoin une personne qui souffre d'une maladie chronique.
Les assureurs peuvent couvrir le coût. Un certain nombre de raisons les poussent à ne pas le faire, mais, compte tenu des circonstances, je crois qu'il est plus prudent pour le gouvernement de se pencher sur cette question. Il s'agit d'une décision simple et rationnelle que le gouvernement peut prendre: traiter le cannabis thérapeutique comme tout autre médicament. Particulièrement à la lumière du manque de couverture d'assurance, cela paraît tout à fait logique.