:
Bonjour à tous. Je vous remercie de me donner l'occasion de comparaître devant le Comité permanent des finances afin de commenter le Budget principal des dépenses.
J'aimerais également remercier les quatre sous-commissaires de l'Agence qui sont avec moi aujourd'hui, soit Mme Kami Ramcharan, M. Ted Gallivan, M. Frank Vermaeten et M. Geoff Trueman.
À l'Agence du revenu du Canada, l'essence même de notre travail consiste à fournir aux Canadiens les outils et les services dont ils ont besoin pour produire facilement leurs déclarations de revenus et recevoir les prestations et les crédits auxquels ils ont droit.
À titre de ministre du Revenu national, je me suis engagée envers le , au nom de tous les Canadiens, à adopter une approche axée sur nos clients, les Canadiens.
Les besoins des Canadiens et l'environnement dans lequel l'Agence mène ses activités sont en constante évolution. C'est pourquoi l'Agence doit adapter et bonifier ses services sur une base permanente. Cela est vrai tant pour les personnes qui produisent leur déclaration par voie électronique que pour celles qui la produisent en version papier. Quelle que soit la manière dont les Canadiens choisissent d'interagir avec l'Agence, nous y avons apporté des améliorations.
Permettez-moi de vous présenter certains de ceux qui bénéficient déjà à des millions de Canadiens.
De plus en plus de Canadiens produisent leur déclaration en ligne. Cette année, plus de 90 % des quelque 24 millions de déclarations ont été produites en ligne. Le service Mon dossier, qui est le portail numérique de l'Agence, compte maintenant plus de 7,9 millions d'utilisateurs.
Des services numériques bonifiés, comme Préremplir ma déclaration et ReTRANSMETTRE, permettent aux Canadiens de produire ou de modifier en ligne leurs déclarations de revenus.
Vous avez peut-être aussi remarqué qu'il est maintenant possible d'avoir accès à votre avis de cotisation instantanément. En effet, le service Avis de cotisation express est maintenant offert dans les logiciels de préparation de déclarations homologués.
L'Agence travaille aussi à la simplification des communications. En effet, pour que les renseignements soient utiles aux Canadiens, il faut qu'ils soient présentés dans un langage clair, simple et facile à comprendre. En 2017, l'Agence a simplifié le langage utilisé dans la plupart des lettres qu'elle envoie aux Canadiens. Ces efforts de simplification ont d'ailleurs été soulignés dans le 25e rapport du greffier du Conseil privé sur l'excellence du service.
Répondre aux questions des Canadiens est aussi un service essentiel que l'Agence doit absolument offrir par téléphone. C'est pourquoi nous avons un plan d'action qui prévoit améliorer la qualité des services offerts par nos agents en centres d'appels. Pour la période de production de déclarations qui vient de prendre fin, l'Agence a embauché des agents supplémentaires, de sorte que plus de 3 000 d'entre eux ont pu répondre aux questions des Canadiens.
De plus, l'augmentation du nombre d'options de libre-service aide les appelants à accéder plus rapidement et plus facilement aux renseignements dont ils ont besoin. Ces améliorations et d'autres nouvelles mesures, comme l'amélioration de la formation offerte aux agents et la mise en place d'une nouvelle plateforme téléphonique, permettront à un plus grand nombre d'appelants d'accéder aux files d'attente, ce qui veut dire que moins de lignes seront occupées.
Comme je l'ai mentionné précédemment, il est également important de continuer à répondre aux besoins des Canadiens qui ont recours aux méthodes traditionnelles pour produire leurs déclarations. Cette année, l'Agence a envoyé par la poste près de 2 millions de formulaires et de guides d'impôt pour faciliter l'accès aux trousses d'impôt aux contribuables qui préfèrent produire leurs déclarations en format papier.
De plus, les contribuables peuvent désormais payer leurs impôts en personne à n'importe lequel des 6 000 comptoirs de Postes Canada. Ce nouveau service de paiement en personne simplifie la vie des contribuables vivant dans les régions éloignées qui n'habitent pas nécessairement près d'une banque ou qui n'ont pas toujours accès à Internet.
Un autre nouveau service téléphonique a été lancé cette année. Le service Produire ma déclaration aide les Canadiens qui ont un faible revenu ou un revenu fixe et dont la situation demeure inchangée d'une année à l'autre à produire leurs déclarations en répondant à quelques questions au moyen d'un service téléphonique automatisé. Cette année, nous avons envoyé plus de 950 000 invitations aux Canadiens qui pourraient être admissibles à ce nouveau service.
Enfin, j'aimerais aussi souligner l'important travail réalisé par les bénévoles du Programme communautaire des bénévoles en matière d'impôt, le PCBMI. Ce programme existe depuis longtemps. Il aide les personnes admissibles qui ont un revenu modeste et une situation fiscale simple à produire leur déclaration. Le financement annoncé dans le budget de 2018 permettra au programme d'ouvrir plus de comptoirs de préparation, et ce, tout au long de l'année. Cela aidera plus de Canadiens à recevoir les prestations auxquelles ils ont droit.
Pour terminer, j'aimerais aussi faire brièvement état des récentes réalisations de l'Agence dans le domaine de la lutte contre l'évasion fiscale et l'évitement fiscal abusif. L'Agence a pris des mesures concrètes et efficaces pour sévir contre les fraudeurs fiscaux. Elle a élargi la portée de ses outils pour bonifier ses systèmes d'évaluation du risque. Il est donc maintenant possible d'évaluer chaque année les risques associés à toutes les multinationales.
Ces améliorations, ainsi que celles apportées à d'autres systèmes, fournissent à l'Agence des renseignements plus pertinents permettant d'identifier plus facilement les grandes entreprises et les particuliers susceptibles de prendre part à des stratagèmes d'évitement fiscal abusif ou de contrevenir aux lois fiscales.
De plus, avec la mise en oeuvre des déclarations pays par pays, l'Agence aura automatiquement accès, dès cette année, à des informations provenant d'autres territoires. En ce qui a trait à l'inobservation à l'étranger, en date du 31 mars dernier, des vérifications étaient en cours auprès de plus de 1 112 contribuables et l'Agence procédait à des enquêtes criminelles dans plus de 42 cas d'évasion fiscale. En 2016-2017, les mesures prises par l'Agence ont entraîné 37 condamnations, plus de 50 ans d'emprisonnement et 10 millions de dollars en amendes imposées par les tribunaux.
Je suis heureuse d'informer le Comité que la bonification des services fiscaux offerts aux Canadiens ne s'arrêtera pas là: il s'agit d'un processus continu. L'Agence doit absolument veiller à ce que les Canadiens reçoivent toutes les prestations auxquelles ils ont droit. C'est ma priorité. Le budget de 2018 a annoncé la mise en vigueur d'une mesure en vertu de laquelle les particuliers seront automatiquement inscrits à l'Allocation canadienne pour les travailleurs. Ainsi, je me réjouis du fait qu'environ 300 000 travailleurs à faible revenu de plus la recevront.
Permettez-moi de conclure en affirmant que la bonification des services aux Canadiens continuera d'être au coeur des efforts de l'Agence. Cela permettra de veiller à ce que le système fiscal du Canada soit juste, utile et facile à utiliser.
Je cède maintenant la parole à Mme Ramcharan, qui vous entretiendra du Budget principal des dépenses.
Je vous remercie de votre attention.
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Monsieur le président, je vous souhaite un bon après-midi, et je vous remercie de cette occasion de présenter au Comité le Budget principal des dépenses de 2018-2019 de l’Agence du revenu du Canada et de répondre aux questions que vous pourriez avoir sur le financement qui y est associé.
Comme vous le savez, l’Agence du revenu du Canada est responsable de l’administration de programmes fiscaux fédéraux et de certains programmes fiscaux provinciaux et territoriaux, ainsi que de l’exécution d’un certain nombre de programmes de versement de prestations. Chaque année, l’Agence perçoit des centaines de milliards de dollars en recettes fiscales pour le compte du gouvernement du Canada, et elle distribue en temps opportun des versements de prestations exacts à des millions de Canadiens.
Tel que madame la ministre l’a indiqué plus tôt, afin d’exécuter son mandat en 2018-2019, l’ARC demande un total de 4,2 milliards de dollars par l’intermédiaire de ce Budget principal des dépenses. De ce montant, la somme de 3,3 milliards de dollars nécessite l’approbation du Parlement tandis que le solde de 0,9 milliard de dollars représente des prévisions législatives qui sont régies en vertu d’une mesure législative distincte.
Parmi ces éléments législatifs, notons les versements au titre des allocations spéciales pour enfants, les coûts liés au Régime d’avantages sociaux des employés et les dépenses des recettes perçues en application de l’article 60 de la Loi sur l’ARC pour les activités administrées au nom des provinces et d’autres ministères.
Le Budget principal des dépenses de 2018-2019 représente une augmentation nette de 41,8 millions de dollars ou 1 % comparativement aux autorisations du Budget principal des dépenses de 2017-2018.
La composante la plus importante de ce changement est une augmentation de 89,8 millions de dollars pour la mise en œuvre et l’administration de diverses mesures afin de sanctionner l’évasion fiscale et de lutter contre l’évitement fiscal. Cela représente le financement supplémentaire de 2018-2019 pour les mesures annoncées dans le cadre du budget de 2016 et du budget de 2017. La majorité de ces ressources servira à financer de nouvelles mesures visant la TPS et la TVH afin de prévenir l’évasion fiscale et d’améliorer l’observation fiscale; l’élargissement des mesures actuelles d’observation et de vérification et l’élargissement des activités liées aux renseignements d’entreprise et à l’amélioration des stratégies qui font la promotion de l’observation améliorée.
L’ARC est actuellement sur la bonne voie pour atteindre les revenus supplémentaires relevant des engagements associés à ces mesures.
Les autres augmentations du budget de l’Agence incluent 11,8 millions de dollars pour soutenir l’introduction d’un nouveau régime de taxation associé à la législation du cannabis, ce qui comprend des rajustements de nos systèmes. Le financement servira également à commencer le traitement des demandes de permis anticipées afin que les cultivateurs et les fabricants soient autorisés à fournir un accès au cannabis légal dès la date de mise en oeuvre.
Ces augmentations sont compensées en partie par une réduction de 21,5 millions de dollars en cotisations législatives au Régime d’avantages sociaux des employés et en prévision des recettes liées au recouvrement des coûts en application de l’article 60 de la Loi sur l’ARC pour les initiatives administrées au nom des provinces et d’autres ministères; un rajustement de 17,1 millions de dollars associé à des changements dans le profil de financement de diverses mesures introduites dans les budgets fédéraux précédents; un rajustement de 16,2 millions de dollars lié aux services de gestion des locaux et des biens immobiliers fournis par Services publics et Approvisionnement Canada; une réduction de 5 millions de dollars en versements prévus en vertu de la Loi sur les allocations spéciales pour enfants.
Il convient de noter que le Budget principal de 2018-2019 de l’Agence ne tient pas compte des ressources supplémentaires liées aux annonces faites par le ministre des Finances dans le budget de février 2018. Le financement nécessaire à la mise en œuvre et à l’administration de ces mesures fait actuellement l’objet d’une évaluation et sera présenté aux ministres du Conseil du Trésor par l'entremise de présentations officielles au cours des prochains mois.
Pour conclure, les ressources visées par ces crédits permettront à l’Agence du revenu du Canada de poursuivre l’exécution de son mandat envers les Canadiens en simplifiant la tâche à la grande majorité des contribuables qui souhaitent payer leurs impôts et en compliquant le processus pour la faible minorité de contribuables qui s’abstiennent de le faire. Ces ressources permettront également de faire en sorte que les Canadiens aient facilement accès aux renseignements dont ils ont besoin sur les impôts ou les prestations.
Monsieur le président, nous serions heureux de répondre à vos questions maintenant.
:
Merci, monsieur le président.
Bienvenue, madame la ministre.
Avant de poser une ou deux questions à la ministre, j'aimerais vous féliciter, ainsi que les autres ministres du Commerce et des Finances, de votre travail. Hier, nous avons reçu de vraiment bonnes nouvelles concernant notre économie, et cela se prête bien au Revenu national, à l'ARC, et à la façon dont nous fonctionnons et attirons l'investissement direct étranger. Nous avons avancé de trois rangs. Le rapport A.T. Kearny qui classe les pays du monde entier en fonction de l'investissement direct étranger a été publié, et nous sommes derrière les États-Unis, mais nous devançons de nombreux autres pays, dont l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie et ainsi de suite. Vous et les ministres présents avez fait de l'excellent travail. C'est fantastique de voir le Canada obtenir la reconnaissance qu'il mérite pour le travail que notre gouvernement a fait au cours des trois dernières années.
J'aimerais féliciter votre ministère parce qu'il a fait en sorte qu'il est facile pour les Canadiens de produire une déclaration en ligne et aussi pour le Programme communautaire des bénévoles, qui a permis de faire venir des spécialistes en déclarations de revenus locaux dans des bureaux situés partout au pays. C'est vraiment un excellent programme pour mes électeurs, et nombre d'entre eux en ont profité. Je pense que nous avons produit environ 100 déclarations de revenus pour les aînés canadiens à faible revenu, entre autres.
Ma question — et je la poserai dans l'autre langue — concerne l'évasion fiscale et l'évitement fiscal abusif.
[Français]
Comment les investissements dans les trois derniers budgets ont-ils permis à l'Agence de mieux cibler l'évasion fiscale à l'étranger et l'évitement fiscal abusif?
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie la ministre d'être ici aujourd'hui.
Madame la ministre, j'ai été ravi de vous voir venir dans les Territoires du Nord-Ouest. J'ai aussi été très heureux de constater que vous avez pu visiter le Nunavut. Nous avons en commun beaucoup de nos préoccupations générales.
Durant le temps que nous avons passé avec vous dans les Territoires du Nord-Ouest, nous avons beaucoup entendu parler des enjeux fiscaux. La nouvelle cotisation est une des choses qui ont été soulevées à quelques reprises. C'est quelque chose qui est porté à mon attention depuis un certain temps, aussi. Encore une fois cette année, lorsque la période des impôts arrive, la question de la nouvelle cotisation commence à faire surface. Le processus touchant une nouvelle cotisation est long. Il faut plusieurs mois pour passer à travers. Habituellement, si vous attendez un remboursement d'impôt et obtenez un avis de nouvelle cotisation, vous n'allez pas obtenir le remboursement sur-le-champ, si vous deviez en recevoir. Cela crée beaucoup de difficultés pour les familles à faible revenu.
Nous savons que, dans le Nord, nous sommes au-dessus de la moyenne. La moyenne au pays, le taux national, est de 4,6 %. Le nombre de nouvelles cotisations qui sont produites dans le Nord est presque le triple. Certaines personnes ont dû produire de nouvelles cotisations 10 fois en 10 ans.
Nous sommes vraiment heureux que l'ombudsman des contribuables ait décidé de faire quelques recherches préliminaires sur cet enjeu, sur les nouvelles cotisations touchant les résidents du Nord. Son bureau n'a pas encore entamé l'examen systémique de cette question, mais il s'est dit satisfait de ce qu'il a fait jusqu'à présent.
Pourriez-vous peut-être me dire quelles actions ont été entreprises par l'ARC pour que l'ombudsman puisse dire qu'elle est satisfaite de ce qui a été fait jusqu'à présent?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
[Français]
Je suis vraiment heureuse d'être ici aujourd'hui. Je n'ai pas toujours la chance de participer aux réunions de ce comité.
Madame la ministre, je suis vraiment contente de pouvoir vous poser des questions. Moi aussi, j'ai aussi été travailleuse sociale, mais avant, j'étais banquière. J'ai aussi travaillé dans un bureau de comptabilité.
De 2002 à 2006, l'Agence du revenu du Canada nous donnait un très bon service et répondait à nos questions. Au Québec, nous avons la chance de pouvoir comparer Revenu Québec et l'Agence du revenu du Canada. On disait toujours que la qualité des services de l'Agence du revenu du Canada était excellente et celle de Revenu Québec, un peu moins.
J'ai quitté ce travail en 2006 pour suivre une formation en travail social. Quelques années plus tard, mes collègues du bureau de comptabilité se demandaient ce qui se passait, car la situation s'était complètement renversée. L'Agence du revenu du Canada n'avait pas les moyens de répondre aux questions ni des professionnels ni des particuliers, pendant que Revenu Québec améliorait ses services.
Mes collègues savent que les rapports du vérificateur général couvrent une certaine période. C'est entre 2012 et 2017 qu'il y a eu des rapports sur les centres d'appel de l'Agence du revenu du Canada. Je suis donc entièrement d'accord qu'il y avait des problèmes relativement aux centres d'appel. On sait que des postes ont été abolis et on m'a raconté des anecdotes là-dessus.
Vous travaillez maintenant très fort pour remplacer ces gens. Les employés doivent quand même avoir une expertise pour répondre aux questions des contribuables par téléphone. Y a-t-il une période de rattrapage par laquelle il faut passer?
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Avant d'aborder l'adoption du projet de loi , je tiens à remercier les membres du Comité permanent des finances de leur bon travail et de la diligence dont ils ont fait preuve.
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui pour parler du plus récent budget de notre gouvernement et pour répondre à toutes les questions que pourraient vouloir poser les membres du Comité.
[Traduction]
Lorsque j'ai présenté le budget de 2018 à la Chambre des communes à la fin février, celui-ci représentait un bilan de réalisation pour les Canadiens. Depuis novembre 2015, plus de 600 000 nouveaux emplois ont été créés pour les Canadiens, dont la plupart sont à temps plein. Le taux de chômage est à son plus bas depuis plus de 40 ans au pays.
Si vous comparez le Canada avec ses pairs économiques, les autres pays du G7, nous sommes en tête de peloton en ce qui concerne la croissance économique depuis 2016. Dans le cadre du budget de 2018, nous faisons fond sur un plan qui respecte le choix que les Canadiens ont fait il y a un peu plus de deux ans — une approche confiante et ambitieuse visant à faire croître notre économie.
[Français]
À l'heure actuelle, la solidité des facteurs fondamentaux de notre économie nous permet d'investir dans ce qui aidera à garder notre économie forte et à assurer sa croissance, aujourd'hui et à long terme. Je parle ici de domaines comme l'infrastructure, les sciences et la recherche ainsi que les compétences et la formation.
Nous avons toutefois l'obligation d'examiner sérieusement les problématiques plus profondes qui continuent de freiner notre population et notre économie.
[Traduction]
C'est là où le budget de cette année entre en jeu.
Les mesures prévues dans le budget de 2018 reflètent l'engagement continu de notre gouvernement pour renforcer et faire croître la classe moyenne, et ce, d'une façon responsable sur le plan budgétaire. Des mesures importantes issues du budget de 2018 sont contenues dans la Loi d'exécution du budget, et j'aimerais prendre quelques minutes pour décrire certaines d'entre elles.
La première est la nouvelle Allocation canadienne pour les travailleurs. Nous savons que pour assurer la réussite future des Canadiens et, de fait, la réussite future de notre économie dans son ensemble, nous devons fournir aux gens plus de possibilités de travailler et de bien gagner leur vie grâce à ce travail. En tant que mesure renforcée, plus accessible et plus généreuse que la Prestation fiscale pour le revenu de travail, l'Allocation canadienne pour les travailleurs permettra aux travailleurs à faible revenu de rapporter à la maison plus d'argent pendant qu'ils sont employés, ce qui encouragera davantage de gens à se joindre au marché du travail et à y rester et offrira de l'aide réelle à plus de 2 millions de Canadiens qui travaillent fort pour rejoindre la classe moyenne.
Je vous donne une idée de ce que cela va signifier pour les Canadiens. Un travailleur à faible revenu qui gagne 15 000 $ par année pourrait recevoir près de 500 $ de plus, au titre de l'Allocation canadienne pour les travailleurs en 2019, que ce qu'il aurait gagné en vertu de la Prestation fiscale pour le revenu de travail précédente.
[Français]
Notre gouvernement va aussi faire en sorte qu'il sera plus facile pour les travailleurs d'obtenir l'allocation à laquelle ils ont droit. Nous proposerons des modifications afin de permettre à l'Agence du revenu du Canada de déterminer automatiquement si ces déclarants sont admissibles à la nouvelle allocation.
En rendant cette allocation plus généreuse et en la versant automatiquement à toutes les personnes admissibles, nous aiderons environ 70 000 Canadiens à sortir de la pauvreté d'ici 2020.
[Traduction]
Au total, notre gouvernement va investir près de 1 milliard de dollars en nouveaux fonds annuels, à compter de 2019, pour aider les travailleurs à faible revenu à avancer.
La Loi d'exécution du budget comporte également des changements qui visent à mieux soutenir les aînés canadiens parce que nous croyons, et savons, que chaque Canadien mérite une retraite sûre et digne. En juin 2016, le gouvernement a conclu un accord historique avec les provinces pour bonifier le Régime de pensions du Canada, la bonification du RPC. Sa mise en oeuvre commencera en janvier prochain, et cela signifiera plus d'argent pour les Canadiens à leur retraite, de sorte qu'ils s'inquiètent moins au sujet de leur situation financière et pensent davantage à profiter de leur retraite.
Grâce aux mesures prises par le Québec pour bonifier le Régime de rentes du Québec d'une manière semblable, tous les travailleurs canadiens peuvent maintenant espérer jouir d'une retraite plus sécuritaire et plus sûre.
La Loi d'exécution du budget renferme les augmentations supplémentaires des prestations du RPC qui ont été acceptées par les provinces en décembre dernier. Un consensus unanime a été obtenu pour qu'on renforce davantage le RPC afin de fournir de plus grandes prestations aux parents dont le revenu baisse après la naissance ou l'adoption de leur enfant, aux personnes handicapées, aux conjoints qui sont veufs à un jeune âge et aux successions des cotisants à faible revenu. Nous avons mis en place ces changements sans hausser les taux de contribution au RPC.
Le budget de cette année et, par conséquent, la Loi d'exécution du budget cherchent aussi surtout à aider les femmes canadiennes et les familles canadiennes à réussir.
Comme vous le savez peut-être, la participation des femmes au marché du travail au Canada est la plus importante parmi les pays du G7, mais elle demeure près de 10 points de pourcentage en deçà du taux des hommes canadiens, même si les femmes canadiennes sont parmi les plus éduquées au monde. L'écart salarial entre les sexes est aussi un enjeu au Canada, comme c'est le cas dans de nombreux autres endroits. En 2017, pour chaque dollar qu'un travailleur masculin gagne à l'heure au Canada, une travailleuse gagnait 88 ¢.
[Français]
Les Canadiennes sont sous-représentées dans les postes de direction et dans les domaines des sciences, des technologies, de l'ingénierie et des mathématiques. Nous savons également que les exigences de travail non rémunéré, comme la garde d'enfant ou les soins aux membres de la famille qui sont malades ou âgés, sont pris en charge de façon disproportionnée par les femmes, ce qui fait qu'elles peuvent avoir de la difficulté à saisir d'autres occasions, y compris des occasions de travail.
Nous avons donc annoncé, dans le budget de 2018, une nouvelle prestation parentale partagée d'assurance-emploi, à prendre ou à laisser, pour encourager les deux partenaires des familles à deux parents à se partager de façon égale le travail lié aux enfants.
[Traduction]
La prestation parentale partagée d'assurance-emploi ne fait pas partie du projet de loi d'exécution du budget, mais je serai heureux de répondre à vos questions à ce sujet.
Nous prenons également des mesures pour aider davantage les familles canadiennes dans le cadre d'une Allocation canadienne pour enfants renforcée. Par rapport à l'ancien système des prestations pour enfants, l'ACE donne chaque mois plus d'argent aux parents à faible revenu et à revenu moyen, libre d'impôt, pour alléger le fardeau financier que les familles doivent assumer pour élever leurs enfants. C'est plus simple, plus généreux et mieux ciblé pour aider les familles qui en ont le plus besoin. Grâce à l'ACE, 9 familles canadiennes sur 10 bénéficient maintenant chaque mois d'une aide supplémentaire pour payer des choses comme des aliments sains, des cours de musique, les activités des enfants ou quoi que ce soit que la famille veut. Les familles qui reçoivent l'ACE obtiendront en moyenne environ 6 800 $ cette année. J'ai entendu dire partout au pays, et je suis sûr que de nombreuses autres personnes dans la salle l'ont entendu aussi, que ce revenu contribue vraiment à changer les choses pour les familles. Cela change réellement les choses pour les enfants également.
Depuis son introduction en 2016, l'ACE a aidé à faire sortir 300 000 enfants canadiens de la pauvreté. Le projet de loi d'exécution du budget renforce l'Allocation canadienne pour enfants en indexant ses prestations au coût de la vie, à compter de juillet prochain. Je tiens à souligner que cela arrive deux années complètes avant le calendrier précédent. C'est parce que notre économie est forte et florissante et parce que notre gouvernement est en meilleure position financière que nous sommes en mesure d'offrir cette aide supplémentaire pour les familles en ce moment.
[Français]
Enfin, monsieur le président, j'aimerais dire quelques mots sur l'engagement de notre gouvernement à offrir un plus grand soutien aux petites entreprises qui créent les emplois dont dépendent les Canadiens.
[Traduction]
Les petites entreprises créent de bons emplois et aident à soutenir les collectivités et les familles partout au pays. Elles comptent pour environ sept emplois sur dix dans le secteur privé. Nous savons que des taux d'imposition bas et concurrentiels permettent aux entrepreneurs canadiens d'investir dans leurs entreprises et de créer encore plus de bons emplois bien rémunérés. C'est pourquoi nous avons ramené le taux d'imposition des petites entreprises à 10 % à compter de janvier dernier. De plus, nous prévoyons aussi l'abaisser à nouveau à 9 % à compter du 1er janvier 2019. À la même période l'année prochaine, le taux d'imposition fédéral-provincial-territorial moyen combiné pour les petites entreprises sera de 12,2 %, soit le taux le plus faible parmi les pays du G7 et le taux qui arrive en troisième place des taux les plus bas au sein des pays de l'OCDE. Pour la petite entreprise moyenne, cela signifie 1 600 $ de plus par année qu'elle pourra réinvestir dans du nouveau matériel, de nouveaux produits et de nouveaux emplois.
Il y a une dernière chose que j'aimerais mentionner parce que je sais que ça intéresse beaucoup le Comité, et c'est la terminologie utilisée par les coopératives de crédit. Le projet de loi d'exécution du budget prévoit que les institutions de dépôt, comme les coopératives de crédit, qui sont soumises à des règles prudentielles pourront utiliser des termes génériques au titre de la Loi sur les banques, sous réserve de respecter les exigences en matière de communication.
Monsieur le président, les mesures contenues dans le projet de loi d'exécution du budget représentent la prochaine étape du plan du gouvernement visant à donner la priorité aux gens, à leur fournir maintenant l'aide dont ils ont besoin, et ce, tout en investissant dans les choses qui assureront la croissance à long terme.
Encore merci de m'avoir invité aujourd'hui. Je serai heureux de répondre aux questions des membres du Comité, soit sur le budget de 2018, soit sur d'autres mesures, si vous le souhaitez.
Merci.
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Je vous remercie, c'est une bonne question.
À mon avis, c'est très important de considérer comment nous pouvons avoir plus d'impact sur l'économie, actuellement et à long terme. Or ce n'est vraiment pas possible sans que la population travaille et que les gens fassent des choses pour eux et leur famille, ce qui aide l'économie en même temps.
C'est donc la raison pour laquelle nous croyons que l'Allocation canadienne pour les travailleurs est très importante. Cette mesure va aider les gens à se joindre à la main-d'oeuvre. C'est très important d'avoir plus de possibilités de le faire, et cela rapporte aussi plus de gains à l'économe, s'ils trouvent du travail. Ils ont donc plus de possibilités et ils peuvent participer à l'économie, et cela va leur apporter davantage pendant qu'ils travaillent et cela va continuer plus longtemps quand ils gagneront encore plus.
En ce qui concerne les gens qui sont admissibles à l'Allocation pour les travailleurs, c'est nécessaire d'avoir un processus automatique. C'est très important. De cette façon, on peut avoir plus de possibilités d'améliorer la croissance d'une économie qui fonctionne avec plus de travailleurs.
Pour les familles, nous savons que l'Allocation canadiennes pour enfants est très importante. Cet argent additionnel va permettre à plus de femmes de faire partie de la main-d'oeuvre et va permettre aux familles de toucher de meilleurs revenus.
Pour notre économie, c'était vraiment important de commencer par cela, parce qu'avec plus d'argent, les familles se trouvent vraiment dans une meilleure situation. De plus, elles dépensent leur argent pour répondre à leurs besoins et cela soutient l'économie. Nous sommes donc dans une bonne situation. C'est vraiment grâce aux travailleurs de partout au pays. L'Allocation canadienne pour enfants et l'Allocation canadienne pour les travailleurs sont deux mesures importantes pour faire en sorte que cette bonne situation persiste.
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Merci, monsieur le président, et merci à vous, monsieur le ministre, de vous joindre à nous encore une fois.
Mon personnel m'a remis ce matin un document qui m'a rendu très heureux. C'est le rapport sur le PIB de Statistique Canada, qui montre qu'il y a eu une augmentation dans chaque province et chaque territoire en 2017. Ce sont les meilleurs résultats depuis 2011, ce qui est vraiment excitant à voir. C'est vraiment bien de voir que l'Alberta affichait une augmentation de 4,9 %. L'information qui était encore meilleure, cependant, c'est l'augmentation de 5,2 % dans les Territoires du Nord-Ouest et l'augmentation de 13 % au Nunavut. C'est donc dire que les choses avancent dans la bonne direction pour nous. Nous faisons beaucoup de choses qui nous aident à aller de l'avant.
Je ne m'y attendais pas. Je vous en ai parlé à plusieurs reprises. Je m'attendais à ce qu'il faille régler les revendications territoriales et les questions liées à l'autonomie gouvernementale avant de voir une croissance de l'économie. Nous avions aussi besoin de plus d'infrastructures de transport dans le Nord pour y attirer l'industrie, puisque c'est très dispendieux de faire des affaires là-bas.
Depuis que notre gouvernement est au pouvoir, nous avons entrepris dix séries de négociations. Il y a actuellement 10 séries de discussions avec les gouvernements autochtones. Il n'y avait rien de tout ça il y a trois ans, c'est donc un résultat vraiment positif.
Du côté de l'infrastructure, nous faisons du rattrapage. Le déficit est immense. Qu'il s'agisse des municipalités, des transports ou de n'importe quelle autre partie du secteur des infrastructures, nous avons besoin d'investissements. Il y a un certain nombre de choses qui nous inquiètent. La principale inquiétude, c'est la composante de partage des coûts du gouvernement fédéral et l'exigence pour les municipalités et les gouvernements territoriaux, dans notre cas, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, de participer. C'est bien, sauf que nous commençons à atteindre notre limite d'emprunt.
Je ne sais pas si c'est le cas des provinces. Je ne sais pas s'il y a une différence entre les provinces et les territoires lorsqu'on parle des limites d'emprunt?
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue, monsieur le ministre.
Monsieur le ministre, j'ai mentionné quelque chose à la ministre du Revenu national, qui a comparu devant le Comité il y a peu de temps, et c'était une façon de la féliciter. Hier après-midi, A.T. Kearney a produit son indice de confiance en matière d'investissement direct de 2018. Le Canada a gagné trois places. Je vais lire la citation sans passer au rapport complet, que j'ai eu l'occasion de parcourir plus tôt. On peut lire: « le Canada a gagné trois places... [obtenant ainsi] son plus haut rang dans l'histoire de l'indice ».
La mise à jour de la Loi sur Investissement Canada, la création de la nouvelle organisation Investir au Canada et de nouveaux accords commerciaux pourraient renforcer l'optimisme des investisseurs. Nous arrivons maintenant au deuxième rang à l'échelle internationale, légèrement derrière les États-Unis, mais devant bon nombre de nos partenaires commerciaux, comme l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine, l'Italie et la Suisse. Seulement trois pays ont gagné trois places, dont nous, et les deux autres sont la Suisse et l'Italie, toutes les deux dans les 10 premières. Je tiens à vous féliciter. Vous devez faire un tour d'honneur une fois de temps en temps pour clamer que nous nous dirigeons dans la bonne direction en ce qui a trait au fait d'attirer des investissements, ici, au Canada, et c'est quelque chose qu'on constate dans un certain nombre d'annonces que nous avons faites récemment.
Cependant, notre travail demeure inachevé et se poursuit. Dans la loi d'exécution du budget, il y a un certain nombre de mesures qui portent sur les taux de participation au marché du travail. J'aimerais savoir ce que vous pensez de l'allocation canadienne pour les travailleurs comme moyen d'inciter les gens à intégrer la population active et y restent — disons, par exemple, qu'une personne est prête pour la retraite et qu'elle veut continuer de travailler, elle aura un petit coup de pouce —, puis d'attirer les groupes sous-représentés en plus d'augmenter le taux de participation des femmes au marché du travail.