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Bon après-midi. Merci de nous avoir invités à témoigner devant vous aujourd'hui.
Je m'appelle Mark Beauregard. Je suis le vice-président des Affaires réglementaires de l'Association des industries aérospatiales du Canada. Je suis ingénieur de formation ainsi qu'homme d'affaires. Cela fait plus de 30 ans que je travaille dans l'industrie aérospatiale cannadienne.
Les entreprises membres de l'AIAC fabriquent des produits aéronautiques et aérospatiaux et offrent des services d'entretien, de réparation et de remise en état des aéronefs. Notre contribution annuelle à l'économie dépasse les 28 milliards de dollars, et notre industrie emploie bien plus de 200 000 personnes. Plus de 80 % des biens et des services de l'industrie aérospatiale sont exportés, et la plupart se prêtent à des applications civiles.
Notre industrie doit se conformer à de nombreuses normes de sécurité et une vaste réglementation qui ont pour objectif de veiller à ce que le transport aérien soit sécuritaire, fiable et durable. Depuis longtemps, le Canada est un chef de file mondial en ce qui concerne la réglementation dans le domaine de l'aviation. La Direction de l'aviation civile de Transports Canada, aussi connue sous le sigle TCAC, est reconnue à l'échelle mondiale comme étant l'un des quatre grands organismes de réglementation, avec la Federal Aviation Administration des États-Unis, l'Agence européenne de sécurité aérienne et l'Agence nationale de l'aviation civile du Brésil.
Grâce au processus de certification et d'approbation de la TCAC, il est plus facile pour les fabricants et les fournisseurs de service du Canada de mener des affaires à l'étranger, ce qui, en conséquence, renforce la compétitivité du secteur sur la scène mondiale. Vu sa renommée mondiale, la certification ou l'approbation de la TCAC constitue l'étape finale et indispensable dans la chaîne de valeurs de l'innovation pour les produits et les services canadiens de l'aviation civile.
Les gouvernements fédéral et provinciaux ainsi que des administrations municipales ont depuis longtemps reconnu l'importance de l'industrie aérospatiale dans l'économie canadienne, et c'est pourquoi ils y investissent autant directement qu'indirectement. Les efforts déployés par le gouvernement fédéral pour appuyer l'innovation, par exemple l'Initiative des supergrappes d'innovation, le Fonds stratégique pour l'innovation et le Service de croissance accélérée, ont été très favorablement accueillis par l'industrie, et ces programmes vont avantager de nombreuses entreprises en aérospatiale. Cependant, il sera impossible d'optimiser ces investissements gouvernementaux tant que la Direction des normes et la Division des normes de la certification de la TCAC n'auront pas accès aux fonds adéquats qui leur permettront de délivrer en temps opportun des certifications et des approbations à l'étape finale dans la chaîne de valeurs de l'innovation.
Laissez-moi illustrer l'ampleur du problème en citant quelques chiffres.
Au cours des 10 dernières années, l'industrie aérospatiale canadienne a pris un essor considérable. Son impact économique a augmenté de 31 % relativement au PIB, sa productivité, de 39 % et ses dépenses en R-D, de 64 %. Au cours de la même période, le budget de la Direction des normes et de la Division des normes de certification de la TCAC n'a pas augmenté. À dire vrai, en pratique, le budget a même été réduit.
Ce financement inadéquat mine considérablement la capacité de la TCAC de soutenir la compétitivité de l'industrie en ce qui a trait aux exportations et nuit à sa réputation sur la scène mondiale. Le sous-financement a eu pour conséquence de retarder les certifications et les approbations en créant un effet de goulot d'étranglement et en empêchant l'industrie de répondre à la demande. La communauté aéronautique internationale, une organisation qui regroupe, entre autres, les autorités de l'aviation à l'étranger, s'est dite préoccupée du fait que la TCAC ne semble plus avoir la capacité d'assumer son rôle de chef de file en matière de réglementation.
La haute direction de Transports Canada ainsi que les autres ministères du gouvernement fédéral ont reconnu que la TCAC joue un rôle critique dans la chaîne de valeurs et, pour cette raison, ont adopté diverses mesures temporaires visant à régler ces problèmes de sous-financement. C'est un bon début, mais ce n'est pas suffisant, et le temps presse.
Dans le budget 2018, nous recommandons au Comité de prévoir un financement supplémentaire pour la TCAC qui soit prévisible et stable. Nous recommandons d'augmenter le budget de la TCAC d'environ 30 millions de dollars sur cinq ans. En vérité, il s'agit d'une somme modique, mais ces 6 millions de dollars par année nous aideront à nous assurer que notre industrie d'une valeur de 28 milliards de dollars demeure compétitive en continuant d'acheminer ses produits au marché rapidement. Ces fonds supplémentaires seront utilisés pour embaucher du personnel hautement qualifié dont nous avons grandement besoin dans le domaine de la certification, pour améliorer nos capacités de négociation en vue de conclure des accords bilatéraux sur la navigabilité et la maintenance et pour actualiser et moderniser le cadre réglementaire de la TCAC.
En conclusion, nous vous exhortons à examiner le budget actuel de la TCAC, en particulier en ce qui concerne la Direction des normes et la Division des normes de certification. Ce serait une grande tragédie si la chaîne de valeurs de l'innovation, que les gouvernements financent en grande partie grâce à l'industrie, étaient ralentis parce que la TCAC manque de fonds.
Je vous remercie de votre attention, et je serai heureux de répondre à toutes vos questions.
L’ATAC représente le secteur canadien du transport aérien commercial depuis 1934. Elle compte environ 190 membres qui oeuvrent dans l’aviation commerciale dans toutes les régions du Canada. Nous sommes heureux d’avoir cette occasion de nous prononcer sur trois questions budgétaires qui sont d’une grande importance pour notre secteur, c’est-à-dire la vente de grands aéroports canadiens, le modèle de financement et d’affaires de l’ACSTA et la taxe sur le carbone qui entrera en vigueur l’année prochaine.
L’ATAC s’oppose fermement à la vente de grands aéroports canadiens. C'est notre conviction que la volonté du gouvernement de vendre des aéroports afin d’empocher des milliards de dollars pour financer ses nombreux projets d’infrastructures non liés à l’aviation manque de vision et est extrêmement préjudiciable à notre industrie. Nous croyons que cela poussera considérablement à la hausse les coûts pour les transporteurs aériens et leurs passagers.
[Français]
Les grands aéroports canadiens versent au gouvernement fédéral plus de 300 millions de dollars annuellement en loyers aéroportuaires. Comparez cette situation à celle des aéroports américains, qui sont fortement subventionnés par les États et par le fédéral, et vous comprendrez pourquoi notre industrie a de la difficulté à demeurer concurrentielle avec nos voisins du Sud.
[Traduction]
Les coûts pour les transporteurs et les passagers augmenteraient de plusieurs centaines de millions de dollars étant donné que les investisseurs s’attendraient à un rendement modéré sur les 16,6 milliards de dollars qui seront générés, selon l’Institut C.D. Howe, par la vente de grands aéroports. Un rendement modéré de 5 % équivaudrait à plus de 800 millions de dollars annuellement, soit plus du double des revenus démesurés générés par les loyers que le gouvernement perçoit. Étant donné que les aéroports non vendus continueraient de payer un loyer, le coût total pour notre industrie et ses passagers risque de tripler.
Par ailleurs, les surplus des aéroports pourraient générer un meilleur rendement des investissements, par opposition aux réinvestissements dans les services et les infrastructures. En outre, si les aéroports passaient aux mains d’investisseurs étrangers, il y a fort à parier que les bénéfices quitteraient nos frontières.
Pour combler l’appétit des investisseurs pour des rendements, même des rendements normaux, les aéroports devront couper dans les services et les investissements ou augmenter considérablement leurs frais. Des projets similaires menés récemment, par exemple en Australie, se sont traduits par une hausse de plus de 50 % des coûts pour les passagers dans les 10 années après la privatisation de l’aéroport.
[Français]
Comble d'ironie, le gouvernement imposerait un nouveau fardeau à notre industrie et à ses passagers, sans pour autant réinvestir un seul sous des milliards de dollars récoltés dans le secteur de l'aviation.
[Traduction]
L’ATAC luttera contre cette mesure malavisée dans l’espoir que le gouvernement fédéral ne compromette pas la viabilité à long terme du secteur du transport aérien en voulant faire un coup d’argent.
Le modèle de financement et de gestion de l’ACSTA a toujours posé problème à notre secteur. Depuis 10 ans, nous demandons au gouvernement pourquoi il accepte que les revenus annuels issus du droit pour la sécurité des passagers du transport aérien dépassent d’environ 100 millions de dollars le budget de fonctionnement de l’ACSTA. Nous attendons toujours la réponse.
[Français]
Même si le nombre de passagers augmente sans cesse, les budgets de l'ACSTA tirent de l'arrière. Le gouvernement, qui impose les droits pour la sécurité des passagers aériens les plus élevés au monde, fait exception dans le sens où le gouvernement a imposé aux passagers la totalité des frais de sécurité dans les aéroports. Dans d'autres pays, les gouvernements assument la majorité des coûts et ne perçoivent qu'une contribution mineure auprès des passagers.
[Traduction]
Le gouvernement analyse les diverses options qui s’offrent à l’ACSTA et semble favoriser le modèle employé par NAV CANADA. Le problème avec l’application d’un modèle axé sur l’utilisateur-payeur à un organisme de sécurité tient au fait que l’organe directeur n’aurait aucun pouvoir décisionnel concernant le niveau des services, dans la mesure où cela resterait sous la responsabilité du gouvernement. Par conséquent, les administrateurs pourraient être appelés à adopter et financer de nouvelles mesures de sécurité du jour au lendemain sans pouvoir de contestation.
[Français]
Nous sommes disposés à souscrire à un modèle, qui serait une nouvelle version du modèle actuel, dans lequel le gouvernement travaillerait en étroite collaboration avec l'ACSTA dans l'exécution des politiques et qui transformerait le Droit pour la sécurité des passagers du transport aérien, le DSPTA, en un droit affecté fixé par l'ACSTA et révisé en fonction des besoins changeants.
[Traduction]
Cette idée est défendue dans le Rapport sur la sécurité en aviation au Canada, qui a été déposé à la Chambre des communes au mois de mai par le Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités.
La taxe sur le carbone annoncée dans le dernier budget est une atteinte à la compétitivité de notre industrie. Les transporteurs aériens paient déjà 150 millions de dollars par an en taxe d’accise sur le kérosène. Cette taxe sera-t-elle remplacée par la taxe sur le carbone, ou notre industrie devrait-elle payer une taxe supplémentaire? Le montant de 10 $ par tonne annoncée pour 2018 équivaudra à 2,74 ¢ du litre. En 2022, cette taxe sera de 13,69 ¢ du litre. Dans le monde concurrentiel de l’aviation internationale, c’est totalement déraisonnable.
Je vous remercie et je serais ravi de répondre à vos questions.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie de votre invitation à témoigner devant vous cet après-midi.
Cette année, le gouvernement a donné un peu d'une main aux brasseurs canadiens et a repris beaucoup de l'autre. Je suis ici aujourd'hui pour demander au Comité permanent des finances de recommander au gouvernement d'adopter des politiques favorables et axées sur la croissance afin d'aider les brasseurs à être productifs et compétitifs.
Bière Canada est une association commerciale nationale qui représente plus de 50 entreprises qui exploitent 78 installations de brassage dans 10 provinces et un territoire. Selon un rapport produit par le Conference Board of Canada en 2013, la demande et la production de bière sont à la source d'une chaîne d'activités économiques qui emploie plus de 163 000 Canadiens et génère 5,8 milliards de dollars de recettes fiscales pour les ordres de gouvernement fédéral, provincial et municipal.
Le Canada est très avantagé en matière de brassage de bières. Au Canada, nous produisons assez d'orge de brasserie de haute qualité, un ingrédient essentiel dans la fabrication de la bière, pour approvisionner l'industrie brassicole locale. Nous avons des malteries locales, des bouteilleries locales, des canneteries et des fabricants d'emballage et nous avons même cinq établissements d'enseignement postsecondaire qui offrent des programmes adaptés aux emplois dans l'industrie brassicole. Nous assistons également au retour du houblon cultivé localement comme source d'approvisionnement intérieur. Notre pays dispose de toutes les installations agricoles et de fabrication dont il a besoin pour produire de la bière de haute qualité.
L'impact de la bière sur l'économie du Canada est énorme. En conséquence, chaque dollar investi dans la bière au Canada génère un montant supérieur — 1,12 $, exactement — par l'intermédiaire d'activités économiques à valeur ajoutée. Et cela, c'est sans compter l'effet multiplicateur de la taxe sur la bière.
Il est dans l'intérêt économique de notre pays d'adopter des politiques et des lois favorables à la compétitivité et à la croissance des brasseurs du Canada. En mai dernier, le gouvernement a fait un pas dans la bonne direction lorsqu'une délégation de grands et de petits brasseurs canadiens s'est réunie avec l'honorable . Ils ont appris que le gouvernement s'était engagé à moderniser les normes fédérales concernant la bière dans le Règlement sur les aliments et drogues. Cette initiative de modernisation vise expressément à faire en sorte que les brasseurs disposent des outils nécessaires pour innover et compétitionner dans le marché d'aujourd'hui. Le a confié au ministre de l'Agriculture le mandat général de favoriser la création d'emplois et d'innovation dans le secteur agricole, et les brasseurs canadiens tiennent à remercier le gouvernement d'avoir pris des mesures afin de venir en aide à notre industrie.
Malheureusement, le gouvernement a fait deux pas en arrière dans son budget de 2017. Dès le départ, il a augmenté la taxe d'accise sur la bière sans nous laisser le temps de nous adapter. Il a également introduit un mécanisme qui prévoit une augmentation annuelle de la taxe fédérale sur la bière sans possibilité de faire examiner ce mécanisme, sans date d'échéance et sans que les parlementaires ne puissent surveiller la situation.
L'augmentation de la taxe d'accise est entrée en vigueur le lendemain du dépôt du budget, et, en conséquence, les brasseurs du Canada ont dû assumer un coût de 12 millions de dollars supplémentaires. Cependant, la cerise sur le gâteau était le fait que le mécanisme prévoit une augmentation automatique du droit d'accise chaque année en fonction de l'inflation. La première augmentation annuelle liée à ce mécanisme est prévue pour le 1er avril 2018. Le Comité peut secourir l'industrie brassicole du Canada en recommandant que ce mécanisme d'imposition progressif soit aboli avant qu'il n'entre en vigueur.
Le fait d'augmenter le droit d'accise automatiquement chaque année est une politique fiscale injuste à l'endroit des amateurs de bière, puisqu'il est trop inflexible pour tenir compte des différences économiques régionales. La politique est également inappropriée, vu les difficultés avec lesquelles l'industrie brassicole est aux prises aujourd'hui. En moyenne, la taxe sur une caisse de bière compte déjà pour 50 % ou plus du prix final de la vente au détail, même si cela peut varier selon la marque. Les ventes de bière par habitant ont diminué de 10 % entre 2006 et 2016, et sa part du marché des breuvages alcooliques a diminué de 6,4 points de pourcentage relativement au dollar au cours de ces 10 années. Même si les brasseurs canadiens sont bien établis dans le marché national, la diminution de leurs ventes équivaut à 8,3 millions de caisses de 24 bouteilles depuis 2006.
Si les brasseurs du Canada étaient en mesure de récupérer ces ventes, cela générerait 298 millions de dollars en PIB et 117 millions de dollars supplémentaires annuellement en impôts. L'augmentation automatique annuelle de la taxe sur la bière ne va pas aider l'industrie brassicole nationale à récupérer ces ventes.
Aujourd'hui, au nom de l'industrie brassicole du Canada, je demande au Comité de recommander au gouvernement d'abolir le mécanisme d'indexation annuelle qui fait partie de la Loi sur l'accise depuis l'adoption du budget 2017. Si vous donnez suite à notre recommandation, cela enverrait un message positif à notre industrie qui lui montrerait que le gouvernement cherche à être équitable dans ses politiques et est animé par un désir sincère d'aider les brasseurs du Canada à être productifs et compétitifs dans l'avenir.
Je vous remercie de m'avoir accordé votre temps cet après-midi. Je répondrai avec plaisir à vos questions.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs, je vous remercie de cette invitation à comparaître devant vous aujourd'hui dans le cadre de vos consultations prébudgétaires.
Mon nom est Daniel-Robert Gooch et je suis président du Conseil des aéroports du Canada.
[Traduction]
Avant tout, je tiens à vous remercier d'avoir soutenu les recommandations du CAC dans son mémoire prébudgétaire de 2017. Les aéroports du Canada se réjouissent des progrès accomplis, en particulier en ce qui concerne le financement de l'infrastructure pour les petits aéroports canadiens du Réseau national d'aéroports, ou RNA.
Dans le cadre de l'Initiative des corridors de commerce et de transport du gouvernement du Canada, tous les grands aéroports peuvent présenter une demande de financement. Pendant plusieurs années, six petits aéroports du RNA n'étaient pas admissibles à recevoir ce genre de financement. Désormais, ils ont droit à du financement afin d'améliorer la sécurité aéroportuaire. Ce changement a été le bienvenu. Au cours des 10 dernières années, le nombre de passagers qui utilisent les aéroports canadiens est passé de 101 millions à 141 millions. Cette année seulement, nous avons déjà constaté une augmentation de 6,3 %.
Ce genre de croissance est favorable à notre économie, au tourisme et au commerce. De plus, elle soutient directement 141 000 emplois dans le secteur du transport aérien. Pour les entreprises et les personnes au Canada, le transport efficient des marchandises et des personnes est essentiel à leur productivité et à leur compétitivité. Malheureusement, ce genre de croissance veut aussi dire qu'il faut attendre plus longtemps pour le contrôle de sécurité ainsi qu'aux douanes à certains aéroports.
[Français]
Lors de notre comparution devant vous l'an dernier, nous avions proposé au gouvernement du Canada d'entreprendre une réforme en profondeur du processus de contrôle de sécurité au pays, incluant la mise en place de normes de service au contrôle préembarquement et d'un mécanisme de financement permettant de mieux répondre à une demande croissante.
[Traduction]
Un certain nombre de décisions nous donnent espoir. Il y a moins d'un an, le ministre des Transports, , s'est engagé à examiner le modèle de gouvernance de l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien dans l'objectif d'assouplir son mode de financement afin de lui permettre de répondre à la demande croissante et de rendre des comptes relativement aux normes de service. Nous savons que des changements concernant l'ACSTA seront examinés cet automne, et nous croyons que c'est une bonne chose. Selon certains aéroports, la meilleure approche consisterait à agrandir le rôle des aéroports par rapport aux contrôles qui y sont effectués, comme cela se fait déjà dans d'autres pays.
Vu qu'il s'agit d'une partie fondamentale des activités aéroportuaires, il est important que tout fonctionne bien dès le début et que le gouvernement, l'ACSTA et les aéroports travaillent de concert sur tout changement structurel à apporter. Il est essentiel de trouver des solutions à long terme afin d'offrir aux passagers la prévisibilité et la valeur qu'ils sont en droit de recevoir, vu le droit pour la sécurité des passagers du transport aérien qu'on leur impose. Entretemps, toutefois, l'ACSTA doit disposer de fonds suffisants au cours de l'année à venir pour répondre à la demande, et un moyen efficace pour commencer serait d'allouer toutes les recettes tirées du DSTPA aux contrôles de l'ACSTA.
Le temps cible de traitement de l'ACSTA pour le traitement de 85 % des voyageurs est de 15 minutes ou moins, ce qui veut dire qu'environ 10 millions de voyageurs attendront chacun de 16 minutes à une heure ou plus longtemps encore. Selon nous, ce n'est pas une cible adéquate. D'ailleurs, les aéroports nous disent qu'ils ne sont pas en mesure d'atteindre uniformément la cible.
L'exploitation des aéroports coûte également des millions de dollars en plus de ce que payent déjà les voyageurs. Cela nuit à l'objectif de la réduction du coût pour le transport aérien au Canada, puisque les aéroports doivent récupérer les coûts auprès des utilisateurs. Le gouvernement devrait également rétablir son investissement qui a précédemment été interrompu pour l'ACSTA plus. Dans les aéroports où ces voies ont été installées, l'expérience des voyageurs s'est améliorée.
Nous demandons aussi davantage de ressources pour l'Agence des services frontaliers du Canada afin de répondre à la demande croissante de services aériens et de soutenir l'innovation continue. Les voyageurs qui arrivent de l'étranger sont notre clientèle qui accuse la croissance la plus rapide; depuis le début de l'année, leur nombre a augmenté de 10 % en comparaison avec les chiffres de l'année dernière. De concert avec l'ASFC, les aéroports ont investi des millions de dollars en infrastructure afin d'accélérer et d'améliorer l'expérience des voyageurs. Le personnel de l'Agence est aux premières lignes, lorsqu'il s'agit de bien protéger le Canada dans un monde qui change si rapidement et devient de plus en plus complexe. L'ASFC facilite le trafic et le commerce internationaux et a travaillé d'arrache-pied avec les aéroports cet été pour gérer la circulation massive de voyageurs.
L'aéroport Pearson de Toronto continue d'accuser un taux de croissance record, et l'été dernier a été particulièrement difficile pour lui, puisque l'ASFC n'avait simplement pas les ressources pour recevoir tous les voyageurs. Puisque les zones des douanes étaient engorgées, il n'était pas rare que les passagers doivent rester à bord de l'appareil ou à l'extérieur de la zone des douanes, ce qui causait un retard pour les voyageurs que l'industrie entière tente d'éviter. Outre ses tâches liées à la sécurité, bien sûr, l'ASFC a aussi une incidence importante sur les activités commerciales, le commerce et le tourisme au Canada.
Nous sommes heureux de pouvoir dire que le Canada semble avoir emprunté la bonne voie dans ce dossier. Des améliorations technologiques ainsi que des processus améliorés n'arrêtent pas d'être mis au point, et le Canada est un chef de file dans ce domaine et devrait continuer de l'être. Cependant, nous devons également allouer davantage de ressources pour les agents des douanes sur le terrain qui font un travail important.
Un autre domaine de préoccupations pour le tenait à la réduction du coût associé au transport aérien. Notre mémoire comprend deux recommandations en ce qui concerne le coût. Relativement aux revenus, la présence de boutiques hors taxes à l'arrivée d'un vol international fournirait un service supplémentaire aux voyageurs et des fonds supplémentaires aux aéroports de façon à compenser les redevances aéronautiques versées aux compagnies aériennes. C'est un service qui existe déjà dans beaucoup d'autres pays.
Relativement aux coûts, l'année dernière, les aéroports ont versé 344 millions de dollars au gouvernement fédéral en frais de location, comme l'a dit précédemment mon collègue. Ce loyer à verser est un impôt sur le revenu brut, et il influence les décisions des aéroports lorsque vient le temps d'évaluer les occasions d'affaires à faible rentabilité financière. Nous demandons que ce loyer soit aboli, et ce, pour tous les aéroports qui desservent moins de trois millions de passagers. De plus, un plafond devrait être établi à tout le moins pour les grands aéroports afin d'empêcher que le loyer n'augmente.
En conclusion, j'aimerais vous remercier à nouveau d'avoir appuyé les recommandations que le CAC avait présentées dans son mémoire prébudgétaire de l'année dernière. Cette année, nos recommandations visent à améliorer la compétitivité et la productivité commerciale des aéroports du Canada ainsi que l'expérience des voyageurs.
Si vous avez des questions, j'y répondrai avec plaisir.
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Je vous remercie, monsieur le président.
[Traduction]
La Chambre de commerce du Canada a présenté au Comité un mémoire prébudgétaire assorti de recommandations en matière de productivité. Cependant, le point critique, et le seul qui préoccupe vraiment nos membres relativement au budget de 2018, concerne les modifications de nature fiscale proposées par le ministère des Finances.
Au cours de ses nombreuses années d'existence, jamais la Chambre de commerce du Canada n'a vu une réaction pareille de la part de ses membres. Nous recevons pratiquement chaque jour des appels téléphoniques ou des courriels de nos membres qui nous disent « pourquoi est-ce que la Chambre n'a pas pris davantage de mesures pour s'opposer à la modification fiscale? » et « pourquoi n'avez-vous pas condamné plus fermement ce qui a été proposé? » Nous croyons que c'est parce que les modifications ont une portée si grande qu'elles entraîneront beaucoup de conséquences inattendues.
Mesdames et messieurs, il n'y a pas de restaurant ou d'exploitation agricole au Canada où aucun membre de la famille ne travaille. De même, toutes les entreprises ont un revenu passif, à moins que l'entreprise ne soit au bord de la faillite et n'ait plus aucune liquidité. On dirait presque que le ministère des Finances a conçu ces mesures fiscales qui s'appliquent au plus grand nombre d'entreprises possible d'une façon extrêmement compliquée dans l'unique but de recueillir des recettes modestes.
Voici ce qui nous préoccupe réellement: les petits entrepreneurs investissent souvent toutes les économies dans leur entreprise. Il est rare qu'ils aient un autre compte pour leur retraite. Ils accumulent l'excédent budgétaire afin de pouvoir l'utiliser en cas de ralentissement économique ou pour les dépenses en immobilisations. Un entrepreneur m'a dit qu'il gardait la majeure partie des revenus dans l'entreprise, parce qu'il essaie de prendre de l'expansion et que dans le secteur de la construction, les affaires sont cycliques. Il arrive que le travail manque.
Si le gouvernement applique un taux d'imposition effectif de 73 % sur le revenu d'investissement, les entrepreneurs n'auront plus aucune raison de garder les biens excédentaires dans l'entreprise. À dire vrai, il sera préférable pour la plupart de placer leur argent à l'extérieur de l'entreprise. Pour nous, cela veut dire qu'il y aura moins d'emplois, moins d'investissements, moins de productivité et moins d'épargne pour que l'entreprise survive aux ralentissements économiques.
Il y a quelques années, la Banque du Canada a mené une étude intitulée La productivité au Canada: la taille de l'entreprise importe-t-elle? Selon cette étude, la moitié de l'écart de productivité entre les entreprises américaines et canadiennes dans le secteur de la fabrication s'explique par la taille inférieure des entreprises canadiennes, et le fait que les petites entreprises investissent peu pour acquérir des immobilisations et des talents. Une imposition du revenu passif réduirait davantage l'argent dont ces entreprises disposent pour investir, ce qui creuserait encore plus l'écart.
Ensuite, imaginez une société de capital de risque spécialisée dans les technologies vertes. La société achète des parts dans des entreprises risquées en démarrage qui essaient de commercialiser des technologies environnementales, mais une certaine partie de ces investissements — à dire vrai, un grand nombre de ces investissements — répondent à la définition du revenu passif, et la société serait donc imposée à 60 ou 70 % sur certains de ces investissements
Enfin, imaginez que vous devez expliquer tout cela à un investisseur étranger. Je demanderais au Comité de bien vouloir prendre la page 53 du document où il est question de la méthode d'attribution utilisée pour l'imposition du revenu passif; les revenus sont répartis en trois catégories, en plus d'un autre montant pour l'apport des actionnaires, au moment de calculer divers taux de rendement net. Il s'agit de la méthode la plus simple, si on se fie au document. La complexité du processus dépasse l'entendement, et nous nous préoccupons du fait que les investisseurs décideront de prendre la route des États-Unis avant même d'avoir lu le quatrième paragraphe.
Si nous sommes en position de faiblesse, c'est parce que nous avons moins d'emplois, moins d'investissements, moins de coussins financiers en cas de ralentissement économique, moins de capital de risque et moins d'investissements étrangers. Mais lorsque les entrepreneurs et les cabinets d'experts-comptables l'expliquent au gouvernement, ce dernier répond: « Oh, non, ce n'est pas notre intention; en réalité, nous visons ceux qui touchent de gros revenus. » C'est ce qu'on entend. Peu importe l'intention sous-jacente, les conséquences pour les petites entreprises et l'économie canadienne sont réelles. C'est pourquoi nous vous invitons à consulter n'importe quel comptable au Canada.
Mesdames et messieurs, la Chambre de commerce du Canada, comme je l'ai dit, existe depuis bon nombre d'années, et nous avons déjà été témoins d'idées problématiques, mais celle-ci est un sacré cauchemar.
Merci beaucoup. Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
L'association des vignerons du Canada, mieux connue sous le sigle AVC, représente l'ensemble des vignobles, du plus petit au plus grand, exploités au Canada; nos membres sont responsables de plus de 90 % de la production vinicole du pays. Au cours des 30 dernières années, les dirigeants de l'industrie ont poussé la qualité de la vigne et du vin vers le haut afin d'assurer leur survie dans un marché mondial très compétitif. La route s'est révélée truffée d'embûches, et, à dire vrai, depuis que l'Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis a été conclu, notre part du marché dans la vente de vin a reculé, passant de 49 à 32 %. Malgré cette perte, nous avons pris de l'expansion et contribuons aujourd'hui pour 9 milliards de dollars à l'économie canadienne. Nous soutenons également 37 000 emplois, versons 1,7 milliard de dollars en impôt et attirons quatre millions de touristes chaque année.
Le marché du vin canadien se classe au deuxième rang mondial sur le plan de la croissance. Son expansion est trois fois plus rapide que la moyenne mondiale. Non seulement la consommation de vin par habitant au Canada a bondi de 27 % au cours de la dernière décennie, mais notre secteur a aussi investi dans 300 nouveaux établissements vinicoles au cours de la même période, ce qui a eu pour effet d'augmenter les ventes de vins de la VQA de 17,5 millions de litres. La valeur de ces nouvelles ventes compte pour 1,97 milliard de dollars supplémentaires dans l'économie canadienne annuellement. L'impact économique de ces vins de qualité équivaut à 90 $ la bouteille, en comparaison avec les 15,50 $ pour chaque bouteille de vin importée vendue au Canada. Nous pouvons tirer de grands avantages économiques de cet égard, en particulier puisque les vins importés ont compté pour 70 % de l'accroissement des ventes de vin au cours de la dernière décennie.
Comme dans d'autres pays producteurs de vin, nous savons que l'industrie vinicole canadienne pourrait contribuer davantage à l'économie nationale, mais nous devons d'abord régler certains problèmes, par exemple l'élimination des obstacles interprovinciaux au commerce ainsi que la concurrence d'autres grands producteurs de vin dans le monde. À ce chapitre, nous serons avantagés par l'AECG, l'ALENA et éventuellement le PTP. Ces trois accords à eux seuls représentent 90 % du vin importé au Canada, et on estime sa valeur — la valeur de l'importation, et non de la vente au détail — à 2 milliards de dollars, ce qui correspond à environ 400 millions de litres. Il est aussi important de préciser que ces importations de vins étrangers sont soutenues en très grande partie par les gouvernements des pays exportateurs. Par exemple, l'enveloppe budgétaire nationale pour le vin dans l'Union européenne en 2017 était de 1,83 milliard de dollars. Ce n'est pas tout, le Journal of Wine Economics a récemment publié un article selon lequel le soutien accordé au secteur vinicole de l'Union européenne s'établissait en moyenne à 3,4 milliards de dollars annuellement entre 2007 et 2012.
Le budget de 2017 a fixé un objectif d'augmentation des exportations agroalimentaires de 75 milliards de dollars annuellement d'ici 2025. Par conséquent, il est temps pour le gouvernement fédéral de soutenir la croissance de l'industrie vinicole canadienne afin de tirer parti des possibilités qu'offre la croissance rapide de la vente, autant au Canada qu'à l'étranger. Le commerce ne se fait pas qu'à sens unique, et tout comme ses compétiteurs, l'industrie vinicole canadienne doit être en mesure de tirer pleinement parti des avantages des accords commerciaux comme l'AECG, l'ALENA et éventuellement le PTP.
Notre mémoire en vue des consultations prébudgétaires pour 2018 comptait trois recommandations: d'abord, je dois réitérer que la nouvelle taxe d'accise rajustée en fonction de l'inflation établie par la loi aura un impact négatif sur la chaîne de valeur des vins canadiens. Selon une analyse économique menée récemment par l'AVC, au cours des cinq prochaines années, le droit d'accise indexé générera, en moyenne, 8,45 millions de dollars supplémentaires en recettes d'accise, rien que pour les vins touchés. En conséquence, les prix vont grimper pour le consommateur, et la demande va diminuer, ce qui entraînera une perte économique annuelle moyenne de 87 millions de dollars tout le long de la chaîne de valeur. D'ici 2023, l'incidence négative cumulée devrait entraîner une perte qui pourrait atteindre jusqu'à 110 millions de dollars. Afin d'éviter cette conséquence négative, l'AVC recommande au gouvernement de revoir la structure de taxe d'accise sur les vins vendus au Canada, notamment la hausse annuelle de la taxe d'accise afin d'appuyer la croissance de l'industrie vinicole du Canada et de stimuler les recettes fiscales.
Ensuite, il y a un besoin pressant de stimuler les investissements et l'innovation afin de promouvoir la croissance et l'agrandissement des entreprises vinicoles canadiennes.
Monsieur le président, en décembre dernier, le Comité a recommandé au gouvernement fédéral de soutenir l'innovation dans le secteur vinicole du Canada au moyen d'investissements bonifiés dans les activités et les infrastructures. Nous sommes en faveur de cette recommandation et soutenons également le lancement récent par le gouvernement du Fonds stratégique pour l'innovation, auquel les six plus grands secteurs en croissance du Canada sont admissibles, par exemple le secteur agroalimentaire. Cela nous donne l'occasion d'atteindre les résultats escomptés en matière de croissance prévus dans le Programme d'innovation pour l'industrie vinicole, mieux connu sous le sigle PIIV.
À l'instar du Fonds stratégique pour l'innovation, le PIIV a été conçu pour favoriser la croissance, la productivité et la compétitivité grâce à des investissements bonifiés dans l'exploitation et l'infrastructure. Notre recommandation sur cinq ans relativement au PIIV vise à aider l'ensemble des vignobles au Canada, et on estime que le rendement de l'investissement du gouvernement fédéral sera 38 fois plus élevé et qu'il augmentera l'impact économique national de notre secteur de 7 milliards de dollars supplémentaires.
Notre recommandation finale concerne les critères d'admissibilité à la déduction fiscale pour les petites entreprises. Le problème avec lequel un grand nombre de vignobles sont aux prises est que les critères d'admissibilité relatifs au capital imposable font en sorte que l'accès à la fourchette d'imposition inférieure est restreint à la première tranche de 500 000 $ du revenu admissible, ce qui pénalise les vignobles à forte intensité de capital qui détiennent des biens à valeur élevée, comme des terres agricoles, des usines de transformation, des magasins de vente au détail, des restaurants, etc. Les vignobles dont le capital imposable est évalué à moins de 10 millions de dollars sont admissibles à tous les avantages liés à cette mesure fiscale, alors que ceux dont le capital imposable dépasse 15 millions de dollars ne le sont pas.
Même si les coûts liés à ces entreprises familiales, qui sont généralement des petites ou moyennes entreprises, ont augmenté chaque année, les marges de profit sont demeurées faibles, et les seuils de capital imposable n'ont pas été revus en fonction de l'inflation depuis 23 ans, depuis que la mesure a été adoptée en juillet 1994. L'AVC recommande au gouvernement fédéral de permettre aux secteurs de l'agriculture et de l'agroalimentaire de déroger aux seuils de capital imposables admissibles et de leur fournir un accès complet à l'avantage fiscal. Toute perte enregistrée par le Trésor serait compensée par la hausse des investissements dans l'industrie, ce qui aiderait à atteindre l'objectif ambitieux d'augmenter les exportations de produits agroalimentaires de 75 milliards de dollars annuellement d'ici 2025.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je veux dire merci à tous nos témoins d'aujourd'hui. Nous vous sommes très reconnaissants de votre présence.
Je suis convaincu qu'un grand nombre de questions seront adressées à la Chambre de commerce du Canada, alors je vais surtout poser mes questions au représentant de l'industrie aérospatiale. Donc, mes excuses, ce n'est pas que je ne veux pas vous parler: je sais que vous serez très sollicité pendant la période de questions.
L'aéroport international Pearson se trouve juste à côté de ma circonscription, et il y a beaucoup de mes électeurs qui y travaillent. J'appuie fortement le commentaire de M. McKenna selon lequel le gouvernement ne devrait pas privatiser les aéroports, puisque cela entraînerait une hausse des coûts pour les passagers. D'après les recherches que j'ai menées moi-même sur le sujet, partout dans le monde où des aéroports ont été privatisés, le coût par passager a augmenté.
Daniel, comme vous êtes le président du Conseil des aéroports du Canada, j'aimerais connaître votre avis sur la question. Vous n'avez rien dit à ce sujet, et j'ai trouvé cela quelque peu particulier.
:
Je vous remercie de votre question.
Ce sujet est assez complexe. Effectivement, le coût des billets d'avion est un problème, surtout pour les aéroports à proximité de la frontière.
[Traduction]
À ce sujet, pour ce qui est des revenus, comme je l'ai dit, nous avons mis de l'avant quelques recommandations qui permettent aux aéroports de faire preuve d'un peu plus de créativité et d'inventivité en ce qui concerne la façon dont ils développent leur entreprise. La formule concernant les loyers est établie en fonction des revenus bruts, ce qui signifie que, s'il y a un secteur d'activité dont les marges bénéficiaires sont faibles, on pourrait lui demander de payer jusqu'à 12 % en loyer de tout revenu gagné, tandis qu'une autre organisation de l'autre côté de la rue qui n'est pas une autorité aéroportuaire n'aurait pas à le payer. Cela doit être pris en considération.
Certes, il serait très utile d'examiner la formule concernant les loyers aéroportuaires. Nous avons parlé de l'éliminer pour les aéroports, à tout le moins de l'éliminer pour tous les aéroports comptant moins de trois millions de passagers. Cela concernerait tous les aéroports, à l'exception des huit grands aéroports. Je pense que cela ne concernerait qu'environ 20 millions de dollars, mais cette mesure profiterait grandement à ces aéroports.
Pour ce qui est des grands aéroports, où nous assistons à une très forte croissance, la grande préoccupation tient bien honnêtement aux investissements et aux services. L'argent provient de l'industrie, et ce que nous disons, c'est que nous devons nous assurer que cet argent revient pour soutenir les services dont les voyageurs ont besoin. Le coût des voyages est une grande priorité pour le gouvernement, mais l'expérience des voyageurs l'est tout autant. Nous tenons les bonnes conversations sur l'ACSTA, par exemple. C'est bien, mais celles-ci doivent porter leurs fruits. L'ACSTA doit être adéquatement financée l'année prochaine.
L'ASFC travaille très bien avec les aéroports afin d'atténuer les problèmes que nous avons vus à Montréal, tout particulièrement l'année dernière, mais Toronto continue d'éprouver de graves problèmes, et j'ai ici un rapport. Sur une période de deux semaines en août, 73 aéronefs ont été retenus à la porte d'embarquement alors qu'ils avaient des voyageurs à bord, parce que la salle des douanes était trop pleine. C'est le genre de retard sur l'aire de trafic que nous essayons d'atténuer dans d'autres secteurs.
Certes, pour les plus grands aéroports, il s'agit moins de réduire les coûts et plus de nous assurer que les services sont adéquatement financés pour nous permettre de gérer cette croissance.
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Je vous remercie de nous donner des pistes de solution.
J'appuie beaucoup les aéroports dans leurs démarches en ce qui a trait à la compétitivité et à la productivité.
Je vais maintenant parler de la question du vin.
J'ai été surpris d'apprendre que le vin canadien ne compte que pour 33 % des ventes au Canada. Comparativement à d'autres pays, ce chiffre est très bas. il y a une augmentation de la consommation de vin, ce qui n'est pas le cas de la bière. Cette augmentation représente de grandes possibilités de croissance pour ce secteur, et c'est positif pour vous.
Aujourd'hui, le a dit que c'était la plus belle journée pour le Canada parce que l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne a été mis en oeuvre.
Compte tenu de la compétition à venir du monde vinicole européen dans le marché canadien, diriez-vous que cette journée est la plus belle de votre vie?
:
Je ne dirais pas que c'est la meilleure journée pour le Canada, mais nous appuyons l'AECG depuis qu'il a commencé à être négocié en 2009, la raison fondamentale étant qu'il permet d'accéder à des millions de consommateurs pour nos produits et qu'il élimine immédiatement les taxes à l'importation, taxes à l'importation qui sont de beaucoup supérieures à celles sur les vins européens qui entrent au Canada.
Le défi auquel nous faisons face, c'est que nous possédons, comme vous l'avez mentionné, seulement 32 % de notre marché national. De cette proportion, 10 % sont nos vins de qualité. Ces 10 % sont ce que nous recherchons pour le marché d'exportation, non pas les vins de marques avantageuses que nous vendons uniquement au sein du marché intérieur. Lorsque nous ne sommes pas en mesure de vendre nos vins au-delà des frontières interprovinciales, nous ne pouvons pas accroître notre marché intérieur. Lorsque nous ne possédons que 32 % de notre marché, nous devons accroître notre marché national à la manière de tout autre pays producteur de vin, pour pouvoir ensuite entrer sur le marché d'exportation. Nous ne pouvons tourner le dos à un marché national et ne faire que des exportations.
À cette fin, nous étudions des mesures, comme des changements des droits d'accise, pour nous assurer d'être compétitifs, d'éliminer les frontières interprovinciales et d'introduire un programme d'innovation pour l'industrie vinicole; cela nous aidera à investir dans des mesures qui nous permettront d'être plus compétitifs, d'accroître la part de marché au Canada et de saisir les occasions que ces accords commerciaux ont apportées.
Nous avons toujours dit que nous étions en faveur des accords commerciaux, mais comme c'est le cas avec d'autres pays, notre gouvernement doit nous aider à tirer parti de ce que ces accords commerciaux ont à offrir. Autrement, l'Europe détient 50 % de ce marché; elle va entrer dans ce marché en franchise de droits dès demain et va continuer de saisir une part de marché de plus en plus grande.
Nous cherchons à obtenir du soutien, comme celui qui est fourni à tout autre pays producteur de vin, afin d'être en mesure d'accroître notre marché national et de contribuer davantage à l'économie.
Comme je l'ai mentionné, ce que nous proposons par rapport au PIIV, le programme d'innovation pour l'industrie vinicole, aura un coût très faible pour le gouvernement fédéral et contribuera à hauteur de 7 milliards de dollars sur 5 ans à l'économie nationale.
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Lorsque l'indexation de la taxe d'accise a été mise en place dans le budget, on a demandé aux fonctionnaires du ministère des Finances s'ils avaient ou non fait une analyse sur cette mise en vigueur. Ils ont répondu que non, ils n'en avaient pas fait.
Nous avons fait appel à un économiste, qui s'est appuyé sur le modèle économique que nous avons publié en mars de cette année, pour examiner quelles étaient les répercussions. En fonction des élasticités des prix de consommateurs qui achètent du vin, si la taxe d'accise augmentait de 2 % chaque année et que l'industrie la refilait aux consommateurs, puisque les vins qui sont touchés sont des marques avantageuses, le consommateur étant très soucieux du prix, il s'en écarterait. Il demanderait autre chose, et l'industrie serait perdante.
Lorsque nous avons appliqué cela à notre modèle économique et avons constaté quelles seraient les retombées pour l'économie totale, nous avons obtenu les résultats suivants: l'augmentation de la taxe d'accise pour ces vins produits au Canada entraînerait des recettes supplémentaires d'environ 8,5 millions de dollars par année sur la période quinquennale que nous avions étudiée; les taxes fédérales diminueraient d'environ 7,9 millions de dollars en fonction d'une diminution de la demande, et les taxes provinciales diminueraient d'environ 7 millions de dollars. Le résultat final serait un gain pour le gouvernement fédéral, au chapitre de la taxation, d'environ 500 000 $ par année en moyenne sur la période quinquennale.
Toutefois, la diminution de la demande, les retombées pour l'économie totale — puisque nous sommes une industrie de 9 milliards de dollars et que le travail que nous faisons touche jusqu'aux régies des alcools, aux restaurants, aux camionneurs et tout le reste —, les répercussions directes, indirectes et provoquées de l'indexation de la taxe d'accise sur cette période quinquennale représenteraient une perte pour l'économie de 87 millions de dollars.
Je vous souhaite la bienvenue à tous aujourd'hui et vous remercie de vos présentations.
[Traduction]
Permettez-moi de prendre du recul par rapport aux commentaires que j'ai formulés cet après-midi.
L'OCDE vient tout juste d'augmenter nos prévisions de croissance pour l'année. Je pense qu'elles se situent à 3,2 %, ce qui signifie que nous serons en tête du G7 pour un deuxième trimestre, ce qui est absolument trippant — pour reprendre une expression de mon adolescence — avec un taux de croissance annualisé de 4,5 %. L'économie canadienne a généré près de 400 000 nouveaux emplois, dont la majorité sont à temps plein. Notre taux de chômage a baissé à un creux historique, et notre taux d'activité s'est en réalité redressé.
Ce sont de très bons signes pour notre économie, et c'est génial de le mentionner, mais nous ne pouvons jamais nous asseoir sur nos lauriers. Nous devons toujours travailler plus fort, et ce, aussi avec nos intervenants.
J'aimerais dire à la Chambre de commerce du Canada que le message de vos membres est fort et clair et que nous sommes à l'écoute. Il y a une période de consultation. De nombreux électeurs et intervenants dans ma circonscription — et je vis dans la région de York — sont des entrepreneurs. J'ai déjà été entrepreneur, c'est-à-dire que j'ai déjà reçu un prix d'entrepreneuriat des mains de l'honorable Grace McCarthy, ministre du gouvernement du crédit social à la fin des années 1980 ou 1990, donc je vous comprends.
En même temps, l'équité fiscale est quelque chose que nous devons étudier, et nous devons examiner des questions de répartition des revenus — non pas de fractionnement, mais plutôt de répartition des revenus — ainsi que la conversion des dividendes en gains de capital. Nous devons aussi nous assurer qu'il n'y a pas de conséquences imprévues pour des choses comme la formation de capital et que les petites entreprises continuent de prospérer, comme elles le font aujourd'hui. Je vais m'arrêter là.
La société Amazon — ce sont les gens de l'aéroport — a dit qu'elle allait installer un deuxième siège social quelque part en Amérique du Nord, mais elle aura besoin d'un aéroport de taille appropriée et suffisante où elle pourra déplacer des biens, des services et des gens. Je ne peux penser à un meilleur endroit que la région de Toronto, où moi-même et mon collègue, M. , siégeons. Que pouvons-nous faire pour améliorer nos services aéroportuaires afin de nous assurer de pouvoir attirer des investissements, comme le deuxième site potentiel d'Amazon?
Merci.
:
Je vais peut-être juste reprendre là où la députée O'Connell s'était arrêtée.
C'est pourquoi les règles applicables à l'impôt sur le revenu fractionné, l'IRF, sont telles qu'elles sont. Si vous examinez en fait le document de travail que votre ministre a présenté, celui-ci dit en réalité que nous ne gagnons tout simplement pas assez de ces cas. De nouveau, ce qui est raisonnable pour l'ARC et ce qui est raisonnable dans le cas d'une personne devra au final être défini par les tribunaux, ce qui exige beaucoup de temps et d'argent.
Si vous vous rappelez bien, le vérificateur général a récemment fait un rapport, je pense que c'était au printemps dernier, dans lequel il disait qu'énormément de temps était gaspillé en ce moment, parce que les gens avançaient à pas de tortue dans notre système fiscal.
Je dois dire, monsieur Brakel, que je n'ai jamais entendu les mots « pauvre » et ARC dans la même phrase. Je suis sûr qu'il y a quelque part certains fonctionnaires qui se disent « enfin, voilà quelqu'un qui nous comprend ».
Je vais m'adresser à M. McKenna.
Monsieur McKenna, je viens de la Colombie-Britannique. Dans cette province, nous avons une taxe sur le carbone, mais aucune taxe sur le carburéacteur. Ce choix était bien particulier; on ne voulait pas que les entreprises soient déplacées dans d'autres administrations qui n'imposaient pas ce type de taxe, comme les États-Unis ou l'Alberta. Les gens diraient seulement: « N'achetons pas de carburant en Colombie-Britannique, nous nous arrêterons aux États-Unis et ferons le plein là-bas, parce que c'est moins cher ».
Maintenant, avec la taxe fédérale sur le carbone, même si la taxe sur le carbone de la Colombie-Britannique en est exemptée, votre industrie devrait tout de même payer. Est-ce exact? Ou est-ce que la proposition fédérale est de ne pas incorporer le carburéacteur?
:
Je vous remercie de votre question. Je vais y répondre en anglais.
[Traduction]
Certes, l'ASFC a très bien réussi au cours des dernières années à travailler avec les aéroports. Les aéroports ont consenti beaucoup d'investissements technologiques dans des choses comme des bornes qui permettent à un plus grand nombre de voyageurs d'être traités sans avoir à passer devant des agents.
Dans l'industrie aérienne, nous ne pouvons pas dire aux compagnies aériennes quand elles doivent atterrir; ce n'est tout simplement pas la façon de faire. L'établissement de l'horaire des vols des aéronefs est très complexe. Le Canada constitue une partie importante d'un réseau international en étoile. Notre travail consiste à encourager la croissance. C'est une bonne chose de faire croître les services aériens. De nouvelles destinations relient des entreprises et des voyageurs canadiens, et nous voulons encourager cela davantage.
À l'heure actuelle, les choses vont beaucoup mieux qu'auparavant, et c'est en partie grâce à l'innovation que nous avons constatée. Je comprends que les choses vont très bien, particulièrement à Montréal et à Vancouver. Toronto éprouve des difficultés.
Il s'agit de faire passer ces voyageurs à travers un contrôle. La technologie et l'innovation en sont des éléments importants. Nous devons continuer d'investir dans ce domaine, mais lorsqu'on assiste à une croissance énorme comme celle que nous avons eue, que nous continuons et que nous continuerons d'avoir, on ne doit pas oublier les agents. Les agents des services frontaliers font un travail très important, et nous devons nous assurer que les ressources affectées à cette partie du secteur sont aussi renforcées.
:
La croissance de la technologie mise en place aux kiosques de dédouanement préalable au passage à la douane dans les aéroports est un investissement très judicieux, mais elle est freinée par le fait que peu de gens sont au courant de son existence. Que les voyageurs utilisent ou non les guichets automatiques, ils doivent tout de même passer devant le douanier, mais avec cette nouvelle technologie, ils pourraient faire leurs déclarations et passer à la douane beaucoup plus rapidement.
Ma question comporte deux volets.
De quelle façon les aéroports s'y prennent-ils pour faire connaître cette technologie aux voyageurs et pour les diriger vers les kiosques où elle est mise en place? Je pense que cela pourrait diminuer de beaucoup le nombre de personnes aux guichets.
Il y a aussi la récupération des bagages, qui peut poser problème à plusieurs personnes et dont on parle rarement. Si je présente une carte NEXUS quand je passe à la douane, les choses se font à une vitesse faramineuse, mais je dois ensuite récupérer mes bagages. C'est la dernière étape qui retarde tout le monde.
De façon réaliste, il faut un minimum de temps pour débarquer les bagages. La récupération des bagages fait partie de l'expérience globale d'une arrivée à l'aéroport. Or, souvent, les critiques ne portent que sur le passage à la douane et on ne parle pas de cette dernière étape par laquelle on doit passer avant de quitter l'aéroport.
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Merci, monsieur le président. Je remercie le Comité de m'offrir l'occasion de comparaître aujourd'hui. Je tiens aussi à remercier la nation algonquine, qui nous permet de nous rencontrer, ici, sur son territoire non cédé.
Mon message à votre intention, aujourd'hui, c'est qu'investir dans les Premières Nations, la tranche démographique qui est la plus jeune et qui affiche la plus forte croissance au Canada, est logique du point de vue économique pour le pays. De nombreuses études ont montré de quelle façon le fait de combler l'écart entre les résultats socioéconomiques des Premières Nations comparativement aux autres serait bénéfique pour l'économie canadienne. Tout récemment, un rapport de 2016 du Conseil national de développement économique des Autochtones a estimé cet avantage à 27,7 milliards de dollars par année, ou 1,5 % du PIB.
Nous avons fourni au Comité des copies de la proposition prébudgétaire de 2018 de l'APN, qui précise de quelle façon on pourrait aider à combler cet écart. Les chiffres que vous verrez dans le document sont très élevés et, peut-être, surprenants, à première vue, mais c'est aussi le cas des écarts qu'il faut combler. Si l'élimination de ces écarts est un avantage du point de vue économique et si le coût humain de leur maintien est clairement inacceptable, alors on se doit de réagir avec surprise, non pas aux chiffres figurant dans notre mémoire, mais, plutôt, au fait que l'écart n'a pas encore été comblé.
Chaque élément dans notre mémoire est important. La lacune liée au financement de la protection de l'enfance, par exemple, a fait l'objet de trois ordonnances de la Commission canadienne des droits de la personne, et je serai heureux de répondre à vos questions au sujet de ces ordonnances. Cependant, je veux consacrer le reste de mon temps à la section que nous avons appelée « Investir dans les gouvernements des Premières Nations ».
Le Canada nous dit que le plafond de 2 % visant les augmentations annuelles des budgets des Premières Nations a été éliminé, et nous sommes très heureux de l'entendre. Cependant, les domaines cernés sous cette rubrique — le financement du soutien aux bandes, les immobilisations mineures, le fonctionnement et l'entretien et l'administration de l'aide au revenu — n'ont toujours pas fait l'objet d'une augmentation annuelle de plus de 2 % depuis 1997.
La perte cumulative en fonction de l'inflation et de la croissance de la population dans ces domaines sur une période de 20 ans équivaut aux 9 milliards de dollars mentionnés dans notre mémoire pour 2018-2019.
C'est ce qu'il faudra investir pour compenser les dommages faits, pour renforcer la capacité des gouvernements des Premières Nations, comme le Comité permanent des affaires autochtones et du Nord de la Chambre l'a déclaré dans le cadre de son étude sur la prévention et la gestion des manquements, en juin, l'été dernier. La chose qui est peut-être la plus importante, c'est que cette capacité est nécessaire pour permettre une administration efficace des programmes et des services qui aideront à combler l'écart socioéconomique entre les citoyens des Premières Nations et les autres Canadiens, afin de pouvoir utiliser efficacement les importants investissements prévus dans les budgets de 2016 et 2017.
L'APN travaille en collaboration avec le gouvernement canadien sur d'éventuelles options pour une nouvelle relation fiscale entre le Canada et les gouvernements des Premières Nations. Au coeur de ces travaux se trouve le besoin de traiter les gouvernements des Premières Nations comme des gouvernements, afin qu'ils puissent donner des résultats à leurs membres, pour combler l'écart socioéconomique qui existe entre les citoyens des Premières Nations et ceux du reste du Canada.
Pour soutenir ce processus, nous devons créer la capacité d'administration et de gestion financière au sein des gouvernements des Premières Nations qui ont été touchés négativement par le sous-financement au cours des 20 dernières années. L'élimination de l'écart socioéconomique fournira un avantage économique net au Canada et permettra de sauver des vies.
Corriger 20 ans de négligence coûtera 9 milliards de dollars, et nous vous prions de recommander un tel investissement.
Wela'lin.
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs, bonjour. Merci beaucoup de l'occasion de comparaître à nouveau devant le Comité. Nous sommes très fiers de présenter les préoccupations, les points de vue et les recommandations de nos membres au Comité permanent des finances dans le cadre du processus de consultation prébudgétaire de 2018.
L'Institut canadien des évaluateurs compte plus de 5 400 membres qui fournissent des opinions objectives sur la valeur des propriétés résidentielles et commerciales et de tous les autres types de biens immobiliers. Nos membres ont obtenu un diplôme universitaire et réalisent leur travail conformément aux Règles uniformes de pratique professionnelle en matière d'évaluation au Canada. En tant qu'organisme autoréglementé, nous mettons beaucoup l'accent sur la protection des consommateurs. Nous maintenons en place un solide processus disciplinaire et offrons un programme d'assurance responsabilité civile professionnelle obligatoire afin d'aider à protéger les consommateurs.
Pour commencer, nous aimerions répondre à la question du Comité sur les mesures fédérales qui devraient être prises pour aider les Canadiens à être plus productifs. Selon nous, il y a en fait trois mesures.
La première concerne l'application des lignes directrices B-20 du BSIF de manière à ce qu'elles s'appliquent à tous les prêteurs hypothécaires.
La deuxième consiste à rendre obligatoires des principes fondamentaux d'évaluation plus stricts en matière d'investissement qui comprennent des actifs immobiliers qui sont offerts aux investisseurs particuliers.
La troisième, c'est d'améliorer les connaissances financières des Canadiens.
En ce qui concerne l'application des lignes directrices B-20 à tous les prêteurs hypothécaires, nous savons que la majeure partie des prêts hypothécaires au Canada sont accordés par des prêteurs sous réglementation fédérale, mais la part de marché des prêteurs qui ne sont pas sous réglementation fédérale continue de croître. De récentes données du ministère des Finances révèlent que la part de marché des prêteurs non réglementés a augmenté, passant de 6,6 %, en 2007 à 12,5 %, en 2015. Nous croyons que cette tendance se poursuivra.
La réalité, c'est que malgré les initiatives visant à modérer le marché, il y a encore beaucoup de Canadiens qui sont désespérés et qui sont déterminés à entrer sur le marché de l'habitation. Si les emprunteurs sont refusés par les institutions sous réglementation fédérale, ils se tourneront souvent vers d'autres prêteurs pour obtenir le financement. Malheureusement, il y a des renseignements limités sur l'identité complète de ces prêteurs et sur la nature de leur politique de souscription de prêts hypothécaires. Pour dire les choses d'une autre façon, il y a une part de plus en plus importante du marché qui ne rivalise pas à armes égales et qui ne fait pas nécessairement l'objet de la même surveillance réglementaire. Ce scénario, selon nous, constitue un risque potentiel pour notre système financier.
Nous connaissons des prêteurs qui ne sont pas sous réglementation fédérale qui appliquent des approches très strictes en matière de souscription, tant en ce qui concerne la qualification des emprunteurs que l'évaluation des garanties. Cependant, nous savons aussi qu'il y en a qui n'appliquent pas la même rigueur et qui offrent des hypothèques dans des scénarios beaucoup plus risqués, et cela nous préoccupe.
Les lignes directrices B-20 constituent un cadre extrêmement solide en matière de souscription qui exige non seulement une évaluation de la capacité de l'emprunteur et de sa volonté de rembourser, mais aussi un engagement à l'égard de principes fondamentaux stricts d'évaluation. Comme on l'a vu dans d'autres pays, l'absence de ce type d'approche équilibrée et uniforme peut avoir une incidence importante sur le consommateur et l'ensemble du marché immobilier.
Par conséquent, l'ICE recommande d'élargir l'application des lignes directrices B-20 à toutes les organisations qui fournissent du financement hypothécaire. Nous croyons qu'on aidera ainsi à uniformiser les règles du jeu et à stabiliser davantage le marché.
Deuxièmement, l'ICE est préoccupé par la récente émergence de toute une gamme d'investissements qui comprennent des actifs immobiliers, y compris des placements hypothécaires consortiaux visant des investisseurs particuliers. Même si ces types d'investissements peuvent sembler une occasion intéressante pour des retraités ou des personnes proches de la retraite, nous sommes préoccupés par le fait que ces investisseurs ne comprennent peut-être pas vraiment bien le risque inhérent associé à l'investissement et que la valeur déclarée de la propriété sur laquelle est fondé l'investissement est peut-être inexacte. Nous croyons qu'une évaluation sur place réalisée par des professionnels qualifiés est la façon la plus efficace de déterminer la réelle valeur sur le marché d'un bien immobilier associé à ce type d'investissement ou à tout autre type d'investissement. Les investisseurs et les organismes de réglementation devraient s'assurer que ces occasions d'investissement sont bien évaluées et que la diligence raisonnable nécessaire et l'évaluation de la tolérance au risque et des garanties ont été réalisées.
Troisièmement, il faut améliorer les connaissances financières sur le domaine des prêts hypothécaires. Même si les gouvernements éduquent proactivement les consommateurs canadiens sur des enjeux liés aux connaissances financières, il continue d'y avoir de la confusion dans le marché en ce qui a trait au large éventail de frais associés au financement et au refinancement hypothécaire ainsi qu'au sujet des rôles des divers professionnels qui participent aux transactions. La communication de tous les frais engagés dans le cadre de l'obtention d'un prêt devrait être une exigence obligatoire pour toutes les institutions prêteuses, de façon à ce que les Canadiens comprennent mieux l'engagement financier qu'ils font. Cela inclut à la fois les frais de gestion de l'évaluation et les frais d'évaluation.
Pour ce qui est de la deuxième question du Comité sur les mesures fédérales qui aideraient les entreprises canadiennes à être plus productives et compétitives, pour nos membres, le besoin d'avoir accès à des données fiables et abordables sur l'immobilier est essentiel à la réalisation des évaluations des biens immobiliers, de façon à ce qu'on puisse bien protéger les prêteurs et les consommateurs.
La création d'un cadre concernant les statistiques fédérales sur le logement et d'un registre national des propriétés sont des initiatives que l'ICE approuve et soutient. Même si ces données seront de très grande valeur pour les gouvernements au moment de créer leurs politiques efficaces en matière de logement, elles seront aussi très avantageuses pour l'industrie.
Par conséquent, nous recommandons que le registre public d'enregistrement foncier soit accessible à tous les évaluateurs professionnels et à tous les autres intervenants du secteur de l'immobilier.
Monsieur le président, honorables membres, nous sommes privilégiés d'avoir été invités ici aujourd'hui pour vous faire part des points de vue de nos membres. Nous serons heureux de répondre aux questions ou réagir aux commentaires que vous et vos collègues voudrez bien nous adresser.
Merci.
:
Bonsoir, monsieur le président, estimés membres du Comité, autres témoins et personnes à la tribune.
Je m'appelle Shifrah Gadamsetti. Je suis la présidente de l'association étudiante de l'Université Mount Royal et présidente du conseil de l'Association canadienne des associations étudiantes, l'ACAE.
Au nom des 22 membres étudiants de l'ACAE qui représentent plus de 250 000 étudiants des établissements d'enseignement postsecondaire du Canada, je vous remercie de nous donner l'occasion, aujourd'hui, de vous faire part de nos priorités dans le cadre des consultations prébudgétaires. Nous savons qu'une économie productive et concurrentielle a besoin d'une main-d'oeuvre hautement qualifiée. C'est la raison pour laquelle les étudiants doivent rester une priorité lorsqu'on réfléchit à l'avenir économique du Canada.
Pour nous assurer que les étudiants maximisent leur potentiel durant et après leurs études, nous croyons que le gouvernement doit fournir du soutien fondé sur trois piliers principaux: s'assurer que les étudiants peuvent réussir leurs études, encourager les étudiants à participer à la recherche et à l'innovation et faciliter une transition sans heurts vers le marché du travail.
Pour commencer, la réussite des étudiants dépend de l'accès à des manuels abordables et de haute qualité qui les aident à tirer le maximum de leurs études. Malheureusement, le coût des manuels reste un obstacle important pour bon nombre d'étudiants, et ce sont des coûts qui ne sont pas toujours totalement couverts par l'aide financière. En réaction à cet enjeu, des provinces comme la Colombie-Britannique et l'Ontario ont investi dans une nouvelle technologie, les « ressources d'enseignement ouvertes ». Les REO incluent des outils d'apprentissage auxquels on peut avoir accès gratuitement, comme des manuels, des plans de cours et des vidéos. Ces outils sont mis au point par des instructeurs en vertu d'une licence libre de droits d'auteur. Les REO peuvent aussi être réadaptées pour répondre à une diversité de besoins des étudiants. En général, les résultats ont été extrêmement positifs pour les étudiants. Les REO ont permis à 40 000 étudiants d'économiser plus de 4 millions de dollars au cours des 5 dernières années. C'est la raison pour laquelle l'ACAE recommande l'octroi d'une subvention pilote par l'intermédiaire des trois organismes subventionnaires pour pousser les étudiants et les facultés à élaborer des REO. Après tout, aucun étudiant ne devrait se voir refuser l'accès à des études postsecondaires parce qu'il ne peut pas payer les manuels.
La réussite dans le cadre des études postsecondaires exige aussi l'accès à des mesures d'adaptation et de soutien liées à la santé mentale. Nous savons que les problèmes de santé mentale ont tendance à apparaître durant les études postsecondaires, lorsque les étudiants sont loin, pour la première fois, de leur famille, de leurs amis et de leur réseau de soutien. Malheureusement, les étudiants doivent aussi composer avec de longs délais d'attente et des coûts importants pour obtenir du soutien sur place ou à l'extérieur de l'école. Cela inclut le coût pour obtenir une évaluation professionnelle, qui est souvent requise pour avoir droit à des mesures d'adaptation à l'école. Si on ne les règle pas, les problèmes et les maladies liés à la santé mentale peuvent avoir une incidence énorme sur l'économie générale.
Nous recommandons que le Programme canadien de prêts aux étudiants fournisse un financement pour soutenir les coûts initiaux associés aux évaluations en santé mentale qui sont souvent requises pour avoir droit à des mesures d'adaptation à l'école. On s'assurerait ainsi que les étudiants reçoivent l'aide dont ils ont besoin pour réussir leurs études, tout en acquérant une résilience qui leur servira toute leur vie.
Nous voulons aussi mettre l'accent sur le besoin de soutenir la recherche et l'innovation des étudiants. Les étudiants ont été encouragés par les importantes augmentations du financement de recherche des trois organismes subventionnaires dans le budget de 2016. Cependant, la proportion générale du financement consacrée aux étudiants des cycles supérieurs reste inférieure aujourd'hui à ce qu'elle était en 2011. C'est la raison pour laquelle l'ACAE, en partenariat avec l'Union étudiante du Québec, a demandé de nouveaux fonds des trois organismes conçus spécialement pour les étudiants des cycles supérieurs. Nous aimerions aussi que la proportion de financement consacrée à la recherche de second cycle revienne au niveau de 2011.
Nous encourageons fortement l'utilisation de l'Examen du soutien fédéral aux sciences, qu'on a aussi appelé le rapport Naylor, pour orienter le soutien à long terme du gouvernement fédéral à la science et à la recherche.
Le dernier pilier concerne le soutien à la transition efficace vers le marché du travail. Une stratégie clé pour y arriver consiste à fournir aux étudiants des occasions d'apprentissage et une expérience pertinente à leur programme durant leurs études. Les recherches ont montré que les étudiants qui font du travail pertinent et rémunéré durant leurs études sont presque deux fois plus susceptibles d'obtenir un emploi à l'obtention de leur diplôme que ceux qui ne l'ont pas fait.
Même si le programme Emplois d'été Canada offre des expériences de travail de qualité, le fait que ce programme soit limité à l'été est une lacune. En l'élargissant pour fournir des emplois à temps partiel toute l'année, on refléterait mieux l'expérience dynamique d'une population étudiante diversifiée. À l'obtention du diplôme, les étudiants veulent se concentrer sur leur transition réussie au sein de la population active. Cependant, l'emploi précaire chez les jeunes et les taux d'intérêt des prêts étudiants qui augmentent font de ce moment une période extrêmement stressante et difficile.
Les étudiants qui ont des prêts d'études canadiens se font dire qu'ils ont droit à une période de non-remboursement des prêts étudiants de six mois après l'obtention de leur diplôme avant d'avoir à commencer à les rembourser, mais ils accumulent des intérêts durant ces six mois. Ce fardeau imposé aux nouveaux diplômés est injuste, surtout vu que trouver un emploi prend souvent au moins 5 mois et que la dette étudiante moyenne s'élève à environ 26 000 $.
L'ACAE recommande que la période de non-remboursement soit sans intérêts. On fournirait ainsi une aide de base aux nouveaux diplômés de façon à leur permettre de se concentrer sur leur objectif le plus important: chercher du travail afin de maximiser leur potentiel.
Pour terminer, nous croyons qu'une population hautement éduquée et qualifiée peut accomplir de grandes choses dans les bonnes circonstances.
Merci beaucoup. J'ai hâte de répondre à vos questions.
Vu qu'environ 21 % des travailleurs qualifiés dans le domaine de la construction résidentielle prendront leur retraite au cours des 10 prochaines années, les gains en productivité doivent être une composante importante de l'avenir de notre industrie. Il faut promouvoir les métiers spécialisés auprès des jeunes. Il faut assurer la parité d'estime au Canada entre ceux qui choisissent les métiers, et ceux qui choisissent l'université. De plus, une fois que les gens ont choisi les métiers, il faut harmoniser les qualifications à l'échelle du pays pour promouvoir la mobilité de la main-d'oeuvre. Toutes ces mesures comportent une composante liée au leadership fédéral.
Il y a deux principales façons de regarder la productivité dans le domaine résidentiel. La première, c'est la façon dont le développement de nos collectivités influe sur la productivité de toute l'économie, dans tous les secteurs; et ensuite, c'est la façon dont la productivité au sein du secteur de l'habitation peut aider ses entreprises tout en offrant des logements abordables aux Canadiens.
Une économie efficiente mise sur la prestation en temps opportun d'habitations de qualité qui sont abordables, dans des endroits qui permettent le déplacement efficient des citoyens. La capacité de notre industrie à fournir de tels logements est en grande partie déterminée par des politiques adoptées par les trois ordres de gouvernement. Nous constatons les coûts pour notre économie et pour la vie personnelle des Canadiens, qui passent des heures chaque jour dans des embouteillages parce qu'ils doivent se déplacer de l'endroit de la résidence qu'ils peuvent se payer à l'endroit où ils doivent travailler.
Cependant, l'accession à la propriété reste un pilier de la classe moyenne. Elle a assuré le bien-être financier d'une grande majorité de Canadiens et c'est encore le cas aujourd'hui, et cependant, nous constatons que les intervenants fédéraux prennent davantage de mesures hypothécaires qui empêchent les gens d'acheter une première maison. Le problème, c'est que toutes ces mesures touchent le côté de la demande, tandis que les gros problèmes et les solutions possibles se trouvent du côté de l'offre.
Voici certaines solutions de rechange. Pour commencer, l'enjeu de l'offre doit être bien documenté grâce à des statistiques, des mesures et des indicateurs. Pour vraiment comprendre ce qui fait augmenter les prix des maisons, il faut avoir des données approfondies et réaliser des analyses connexes de l'aspect de l'offre dans tous les centres urbains. Par exemple, selon les tendances actuelles, il manquera 300 000 unités d'habitation destinées à des familles au Canada au cours des 10 prochaines années, et les prix de ces logements axés sur la famille qui existent continueront d'augmenter.
Il faut encourager le segment manquant au milieu de la fourchette: des logements de densité moyenne dans des bâtiments de faible hauteur pour des ménages à revenu mixte dans des collectivités piétonnières où on peut facilement avoir accès aux transports en commun. Le gouvernement doit faire un suivi du type de logement et des collectivités où les chantiers sont approuvés, afin que les statistiques puissent être utilisées pour changer les tendances.
Le gouvernement fédéral doit aussi associer ses investissements dans l'infrastructure aux plans de développement axés sur les transports en commun, pour garantir une densité appropriée autour des carrefours de transport et promouvoir l'abordabilité tout en maximisant l'utilisation des transports en commun. Nous avons besoin de mesures pour faire le suivi de ces indicateurs.
Pour soutenir la mobilité au sein des familles à faible revenu, il faut utiliser une allocation pour logement transférable qu'on associe aux gens plutôt qu'aux unités de logements sociaux, afin que les personnes puissent facilement se déplacer lorsqu'elles ont de nouvelles occasions de travail, plutôt que d'être liées à un logement qu'elles ne peuvent pas quitter en raison des longues listes d'attente.
Le gouvernement fédéral doit lancer ou soutenir une campagne « oui dans ma cour », pour contrer le nombrilisme qui, trop souvent, retarde des projets de logements pour ménage à revenu mixte à l'intérieur ou à proximité de quartiers existants ou les fait dérailler.
Il faut régler le problème de la réglementation du gouvernement et de formalités administratives qui causent des retards. Mettre en oeuvre des projets est devenu très long au fil des ans. Les coûts augmentent, et cela mine la productivité. Un retour au suivi des statistiques fédérales sur les indicateurs connexes dans les centres urbains pourrait permettre d'apporter des améliorations.
En ce qui a trait aux codes, le Canada possède déjà d'excellents codes et d'excellentes normes qui mènent à la construction de très bons logements. Cependant, il y a actuellement de nombreux aspects sociaux et liés à la santé et à l'environnement que des groupes tentent d'intégrer dans les codes. L'amélioration continue est, bien sûr, toujours souhaitable; cependant, il faut le faire de façons qui sont abordables.
Même si le processus du code national soutient une analyse des coûts et de l'incidence, dans une certaine mesure, il est temps d'adopter une réelle priorité fédérale visant l'atteinte d'un objectif simple: construisons de meilleures maisons pour le même prix ou à moindre coût. S'il faut s'attaquer à un problème lié à un code, il faut le faire d'une façon qui n'augmente pas les coûts. Si ce n'est pas possible de procéder ainsi, alors il faudra réaliser des activités de R-D et d'innovation jusqu'à ce qu'on puisse trouver une solution avant de réglementer.
Vu le défi de l'abordabilité d'aujourd'hui, c'est une position que devrait adopter l'ensemble du gouvernement fédéral et en ce qui a trait au Code national du bâtiment. Il faudrait soutenir ce travail grâce à des fonds fédéraux de R-D, qui accompagneraient les fonds du secteur privé.
Voilà qui nous mène aux investissements fédéraux dans la R-D liée au domaine du logement, lesquels ont malheureusement pris du retard au cours des dernières années, surtout comparativement aux investissements dans d'autres industries qui sont des composantes beaucoup plus petites de l'économie et qui créent beaucoup moins d'emplois que la construction résidentielle, qui compte pour plus de 1 million d'emplois. Ce type d'investissement fédéral est particulièrement important dans le domaine de l'habitation parce que l'industrie est composée principalement de petites entreprises. En outre, la plupart des innovations dans le domaine de la construction sont non exclusives, alors les investissements du secteur public dans la R-D sont peut-être un rôle fédéral tout à fait approprié.
Bien sûr, en ce qui concerne les petites entreprises et la productivité, il faut se pencher sur les modifications actuellement proposées à l'impôt sur les sociétés. L'industrie de la construction résidentielle est composée presque exclusivement de petites entreprises familiales. Dans le secteur, 83 % des entreprises comptent 9 employés ou moins. Les changements proposés feront en sorte qu'il sera plus difficile pour les familles de consacrer autant de leur énergie et de leurs ressources collectives à leur petite entreprise afin d'en assurer le succès, et ce sont les mêmes entrepreneurs qui tentent d'accroître de façon inhérente la productivité, chaque jour.
Le changement fiscal propose directement d'imposer une mesure qui découragera les entrepreneurs d'entreprendre la tâche risquée, mais gratifiante, de lancer une entreprise et d'en être propriétaires. La modification aura probablement pour effet de pousser plus de personnes vers l'économie souterraine, ce qui entraînera une diminution, pas une augmentation, des recettes fiscales et, malheureusement, minera le dur travail de notre association en collaboration avec l'Agence du revenu du Canada pour lutter contre l'économie souterraine. Nous avons besoin d'une meilleure approche et nous pouvons assurément en trouver une.
Je vais conclure en rappelant que l'innovation et la productivité sont assurément très importantes dans le domaine de la construction résidentielle. Nous possédons une histoire unique, au Canada, en ce qui concerne la collaboration entre l'industrie et le gouvernement dans ce domaine, et il faut s'appuyer sur cette histoire pour assurer notre réussite future.
Merci.
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Merci, monsieur le président Easter.
Ce soir, nous voulons parler au Comité des importantes occasions d'investissement et de croissance économique dans le secteur canadien de la chimie et formuler des commentaires sur ce que le gouvernement peut faire, selon nous, dans le budget de 2018 pour s'assurer de profiter de cette occasion au cours des prochains mois et des prochaines années.
Notre industrie est une composante vitale de l'économie canadienne. Nous arrivons au troisième rang des principaux secteurs manufacturiers, avec plus de 53 milliards de dollars d'expédition, chaque année. Près de 73 % de la production est exportée, ce qui fait de nous le deuxième exportateur manufacturier en importance du pays. Comme beaucoup de personnes, je suis sûr que vous ne pensez pas beaucoup au rôle de la chimie dans notre vie, mais si vous regardez dans la salle, ici, 95 % de tout ce que nous touchons chaque jour est lié à l'industrie de la chimie. C'est partout.
Notre industrie compte aussi sur une main-d'oeuvre très qualifiée. Nous employons plus de 86 000 Canadiens, et 38 % d'entre eux sont des diplômés universitaires. Nous arrivons donc au deuxième rang des secteurs affichant le plus haut pourcentage de diplômés universitaires, le premier étant le secteur des TI. Ce qui est peut-être plus important pour le Comité, notre secteur a une excellente feuille de route en ce qui a trait à la croissance économique et à l'augmentation des salaires dans tout le cycle d'affaires. Dans un récent rapport, le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie de la Chambre des communes a reconnu ce fait et indiqué que le secteur de la chimie comptait parmi les manufacturiers obtenant les meilleurs résultats en matière de croissance d'emploi depuis 2010. À l'échelle internationale, l'industrie de la chimie est très grande et affiche une croissance très rapide, avec des taux de croissance annuels dépassant de beaucoup celui du PIB mondial au cours de chacune des 10 dernières années. De plus, vu la croissance des populations en Asie, les demandes pour des modes de vie de la classe moyenne et les demandes à l'échelle internationale pour des résultats plus durables, l'industrie de la chimie est bien placée pour tripler ses volumes de marchandises expédiées au cours des 20 prochaines années.
Une bonne partie de la croissance de la production a eu lieu en Asie, mais, aux États-Unis, la chimie est aussi le secteur manufacturier qui affiche la plus forte croissance. Au cours des cinq dernières années, il y a eu plus de 300 investissements de niveau mondial dans des entreprises du secteur de la chimie aux États-Unis, pour un montant total de plus de 250 milliards de dollars américains. La National Association of Manufacturers affirme qu'il s'agit du secteur le plus important et affichant la plus forte croissance dans l'industrie manufacturière et que le secteur est responsable de plus de la moitié des investissements.
Notre préoccupation, c'est que nous partageons bon nombre des mêmes avantages que ceux dont bénéficie l'industrie américaine de la chimie, et si vous regardez notre feuille de route au cours des 40 dernières années, nous aurions dû obtenir 10 % de ces investissements. Nous aurions dû bénéficier de 25 à 30 projets associés à de 25 à 30 milliards de dollars de nouveaux investissements. Malheureusement, toutefois, nous avons pris du retard par rapport à notre part historique. Ce que nous avons constaté, c'est plus 1 %, ou 2,5 à 3 milliards de dollars d'investissement. Selon nous, le Comité devrait trouver cette réalité préoccupante.
Même si nous sommes passés à côté de la dernière vague d'investissement, la croissance mondiale dont j'ai parlé se poursuit, et nous croyons que le Canada est mieux placé pour profiter de la prochaine vague. La raison pour laquelle je formule une telle affirmation, c'est que les gouvernements de l'Ontario et de l'Alberta ont donné la priorité à la croissance des investissements dans le secteur de la chimie. Il y a actuellement trois projets majeurs pour une valeur totale de près de 12 milliards de dollars, que ces administrations examinent de près, et il s'agit seulement là des projets qui ont été annoncés publiquement.
Durant une bonne partie de l'année dernière, nous avons demandé instamment au gouvernement fédéral de tenir compte de l'occasion d'investissement dans notre secteur et de prendre note de la détermination de ces provinces d'utiliser ces nouveaux investissements. Nous continuons de souligner l'importance de s'assurer que les secteurs économiques prioritaires d'Ottawa sont harmonisés avec les secteurs prioritaires des provinces importantes que sont l'Ontario et l'Alberta — ainsi que de la Colombie-Britannique et du Québec — afin que nous soyons tous sur la même longueur d'onde et que nous allions tous dans la même direction.
Le budget de 2017 comportait d'importants signaux selon lesquels le gouvernement était à l'écoute. Nous sommes heureux de voir le lancement du nouveau Fonds stratégique pour l'innovation et le fait qu'on l'ait élargi pour inclure les secteurs manufacturiers de pointe à croissance élevée, y compris la chimie. Même s'il est bienvenu, le Fonds stratégique pour l'innovation à lui seul n'est pas suffisant pour permettre une croissance durable des investissements comme on le voit au sud de la frontière. À cette fin, nous avons présenté nos recommandations au Comité, c'est-à-dire les quatre facteurs qui, selon nous, sont nécessaires pour aider à obtenir des investissements, tant ceux qui attendent une décision finale que ceux liés à des possibilités futures qui sont actuellement prises en considération. Ces recommandations sont liées précisément au deuxième objectif de votre étude. Je vais les mentionner rapidement, puis nous attendrons la période des questions pour vous en dire plus.
Premièrement, nous croyons que le Fonds stratégique pour l'innovation est important. Nous demandons au gouvernement du Canada d'accroître son investissement pour s'assurer que ce fonds est capable de fournir un financement correspondant aux propres initiatives de financement stratégique des provinces.
Deuxièmement, nous demandons que la prolongation de 10 ans de la déduction pour amortissement accéléré actuellement en place soit remplacée par le maintien permanent de la déduction pour le secteur de la fabrication et du traitement, et, de plus, qu'on l'élargisse pour inclure d'autres activités admissibles, au minimum pour reproduire ce qui est accessible à notre secteur au sud de la frontière.
Troisièmement, afin d'attirer des investissements étrangers supplémentaires qu'ont demandés le
et son conseil consultatif dirigé par M. Barton, nous recommandons qu'une déduction pour amortissement accéléré de 100 % soit mise en place pour un minimum d'un cycle d'affaires complet de sept ans, qui s'appliquerait précisément aux ressources et à la mise à niveau des installations de fabrication.
Pour terminer, nous recommandons la mise en place d'un taux d'imposition spécial pour les secteurs de la fabrication et du traitement sous la forme d'une réduction de deux points de pourcentage pour la fabrication et le traitement.
Je vais m'arrêter ici. Merci beaucoup de votre intérêt. Nous serons heureux de vous en dire plus et de vous fournir certaines justifications concernant nos recommandations.
Bonsoir, monsieur le président, et bonsoir aussi aux honorables membres du Comité.
Au nom de l'Association de l'industrie touristique du Canada, je tiens à vous remercier de me donner l'occasion de parler aujourd'hui de la façon dont le gouvernement et notre industrie peuvent travailler en collaboration pour accroître la compétitivité du secteur du tourisme canadien et accroître les occasions pour les entreprises et les Canadiens qui travaillent dans ce secteur.
Notre mémoire prébudgétaire inclut des recommandations qui, selon nous, permettront de rendre l'industrie du tourisme plus forte et plus concurrentielle, d'en faire une industrie qui pourra réaliser les objectifs de la nouvelle vision du tourisme énoncée par la . Nous saluons la ministre d'avoir mis de l'avant une telle vision, et qui inclut le fait de travailler en vue d'atteindre notre objectif commun de redevenir l'un des 10 pays les plus visités du monde.
Pour y arriver, il faut, selon nous, en faire plus pour accroître la compétitivité du Canada dans le marché du tourisme international. Nous avons formulé des recommandations dans des domaines qui vont de la réforme de l'immigration à la compétitivité des coûts en passant par le soutien continu pour la commercialisation du tourisme.
Aujourd'hui, je vais commencer par aborder les enjeux soulevés par le Comité.
Les gens sont la pierre angulaire de l'industrie du tourisme. Le secteur du tourisme emploie 1,7 million de Canadiens, dont la plupart sont âgés de moins de 35 ans. Même si le tourisme génère beaucoup d'emplois pour les Canadiens, et les jeunes Canadiens en particulier, beaucoup d'entreprises et de collectivités qui misent sur le tourisme ont de la difficulté à recruter et à maintenir en poste des employés. Même s'il s'agit d'un enjeu important dans des centres de villégiature et des collectivités éloignées, même des zones urbaines, comme Niagara Falls, déclarent que, malgré des taux de chômage régionaux élevés, on constate d'importantes pénuries de main-d'oeuvre dans ces régions. Nous faisons tout en notre pouvoir pour attirer plus de touristes. Assurons-nous d'avoir les ressources nécessaires pour bien les servir.
Le gouvernement peut prendre des mesures pour combler cette lacune. En premier lieu, il faut rendre légitimes les emplois dans le secteur du tourisme et des services en éliminant les catégories « hautement qualifié » et « peu qualifié » visant les entreprises et les chercheurs d'emploi qui tentent d'avoir accès aux programmes fédéraux. On a l'impression que les emplois dans le secteur du tourisme sont de piètre qualité et peu rémunérateurs. Ce n'est tout simplement pas le cas. La réalité, c'est que les taux horaires sont souvent plus élevés que le salaire minimum et qu'il y a aussi des avantages supplémentaires, comme le fait qu'un logement soit offert dans bon nombre d'offres d'emploi. Il y a aussi de très nombreux exemples de cadres supérieurs dans le secteur qui ont commencé par occuper des postes de débutant et qui ont rapidement gravi les échelons qui les ont menés à une carrière très réussie.
On nous a dit que le Canada compte beaucoup de jeunes au chômage et que nous devrions simplement embaucher ces personnes pour pourvoir les postes vacants, mais la mobilité et le manque de logements dans certaines régions sont de réels obstacles, en plus des perceptions négatives au sujet des emplois en question. On nous a dit que des endroits comme Banff sont très beaux et que tous les jeunes Canadiens devraient vouloir travailler là-bas et dans de si beaux endroits. Ce n'est pas faux, mais cela n'attire pas de grandes quantités de travailleurs dans ces régions où le logement et la mobilité continuent d'être problématiques.
Les études ont montré de façon répétée que la réinstallation est une faible priorité pour les Canadiens, surtout ceux qui vivent en zone urbaine, et il y a peu de mesures incitatives gouvernementales pour les encourager à le faire. C'est un domaine où des programmes précis pour régler ces problèmes pourraient aider. Il faut encourager les jeunes à faire l'expérience du Canada et de ses régions grâce à des programmes de travail dans des secteurs où il y a des pénuries de main-d'oeuvre.
Nous avons constaté un peu de répit grâce à des allocations pour des travailleurs saisonniers, mais ces mesures temporaires n'ont pas aidé à régler les problèmes d'emploi à long terme. Il serait avantageux pour les propriétaires d'entreprise d'avoir accès à une source fiable de main-d'oeuvre, et permettre aux travailleurs étrangers qui ont de l'expérience et qui restent au Canada d'obtenir la citoyenneté aiderait aussi.
À part l'emploi, nous tenons à rappeler, comme nous l'avions dit durant notre dernière comparution devant le Comité des finances, l'importance de la compétitivité des coûts pour notre secteur. Le Canada est une destination populaire, mais les coûts de déplacement pour venir au pays et s'y déplacer restent élevés. Dans le marché du voyage actuel, qui est de plus en plus compétitif, les taxes, les droits et les frais liés aux produits du tourisme augmentent le prix des produits liés au tourisme que doivent payer les acheteurs internationaux, et le Canada fait concurrence au reste du monde pour attirer des visiteurs. Selon le rapport du Forum économique mondial sur la compétitivité dans le secteur des voyages, le Canada arrivait au 97e rang sur 141 pays en ce qui a trait à la compétitivité des coûts.
Le tourisme est un des principaux moteurs économiques de l'économie canadienne. En plus de prendre des mesures stratégiques proactives et d'augmenter les budgets de commercialisation, nous avons vu la marque canadienne et le nombre de visites augmenter de façon importante au cours des deux ou trois dernières années. Cela dit, notre devise favorable a aussi aidé à rendre le Canada plus attirant pour les visiteurs. À mesure que le dollar continuera d'augmenter, notre capacité de maintenir et d'augmenter ces chiffres sera menacée. Par conséquent, nous demandons instamment au gouvernement de prendre des mesures pour régler les problèmes liés à la compétitivité des coûts.
Nous avons formulé plusieurs recommandations dans notre mémoire en réponse à la question précise posée par le Comité et sur la façon de renforcer la compétitivité générale du Canada sur l'échiquier international.
Merci de votre temps. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Merci à vous tous d'être venus, et merci de vos exposés. J'ai bien sûr quelques questions à poser.
Je m'adresse d'abord à vous, Charlotte. Le tourisme est très important, dans ma circonscription, et j'ai bien sûr travaillé en étroite collaboration avec votre secteur. C'est pourquoi je m'adresse d'abord à vous.
Je sais qu'on vous a posé une question, entre autres, sur la concurrence à laquelle les entreprises font face et sur quelques aspects liés à cette question. Je pense aux propositions du gouvernement libéral, celles qui concernent les changements en matière d'imposition des petites entreprises, et je m'inquiète beaucoup de la compétitivité des entreprises canadiennes, de notre économie en général, ainsi que de la santé de nos collectivités en lien avec la contribution de ces petites entreprises, non seulement à l'économie, mais aux équipes sportives locales et aux organismes de bienfaisance. Il faut examiner ces questions de manière adéquate avant d'entreprendre des changements tous azimuts de ce type.
Je sais que les petites entreprises jouent un rôle important dans l'industrie touristique. Je crois qu'en fait 10 % environ des petites et moyennes entreprises du Canada font partie du secteur du tourisme, et c'est de toute évidence très important. J'aimerais que vous fassiez connaître votre opinion sur les impacts que ces changements fiscaux auront sur l'industrie touristique. Pensez-vous que les impacts seront négatifs?
Autre chose; étant donné que les consultations ont eu lieu pendant l'été, pendant la haute saison du tourisme, je suis convaincu que de nombreux exploitants d'entreprises de tourisme n'ont pas encore eu l'occasion de s'informer et de bien réfléchir à ces changements. Pensez-vous que l'on a consacré suffisamment de temps aux consultations de l'industrie touristique, à propos de ces changements, ou pensez-vous que nous devrions prolonger la période de consultation?
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Oui, je peux affirmer que c'est le principal problème que relèvent les membres de l'association des constructeurs d'habitations de toutes les régions du pays. Cela suscite beaucoup d'inquiétudes, étant donné que ces entreprises sont par nature de petites entreprises familiales. Une bonne partie de la planification concerne la relève, le transfert de l'entreprise aux enfants, et il semble que les changements en question rendent cette perspective beaucoup moins attrayante, voire, parfois, presque impossible.
Les investissements passifs constituent une part essentielle de notre secteur, puisqu'il faut avoir de l'argent de côté si l'on veut être prêt à saisir les occasions qui passent, en particulier quand il s'agit de mise en valeur d'un terrain, ce qui est aussi le cas pour les constructeurs qui voudraient bien pouvoir investir, si le prix est bon et le moment bien choisi, afin d'acheter un terrain et lotissement sur lesquels construire.
Les préoccupations sont très nombreuses y compris en ce qui concerne la possibilité d'amener des membres de la famille à participer en bonne et due forme à l'entreprise familiale, y compris en ce qui concerne les sacrifices que font tous les membres de la famille pour arriver à mettre une entreprise sur pied et à la faire fonctionner. Les gens sont préoccupés parce qu'on les traite comme des employés, alors qu'ils ne sont pas des employés. Ils ont pris toutes sortes de risques, et c'est entre autres grâce à cela que notre économie tourne.
C'est ce que nous entendons constamment, et c'est pourquoi nous en parlons.
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En fait, c'est difficile à mesurer. Mais c'est la bonne réponse, en fait. Ce qui se passe, c'est que pendant qu'on en supprime certains, de nouveaux se présentent. Nous constatons bien souvent que la solution est épisodique et temporaire. Les crues et les inondations printanières sont un problème dans un grand nombre de collectivités. L'eau potable devient un enjeu. Il y a d'autres problèmes qui durent depuis longtemps et qui n'ont toujours pas été réglés. Donc, malgré les statistiques que j'ai obtenues du gouvernement, qui montrent les progrès réalisés, c'est-à-dire une petite diminution d'ensemble, il est difficile pour le moment d'envisager l'élimination complète de tous les avis d'ébullition d'eau pour toutes les collectivités des Premières Nations du Canada, selon le calendrier qui a été proposé. Il existe un certain nombre de mesures qui permettraient de pallier le problème.
D'une part, nous avons abordé le sujet, dans notre mémoire, en parlant des investissements dans l'exploitation et l'entretien. Quand il s'agit des usines de traitement des eaux, le poste de dépense le plus important n'est pas la construction — même si elle exige d'importants investissements initiaux —, c'est l'exploitation et l'entretien.
Il y a ensuite l'éducation et la formation des gens du coin, qui peuvent occuper ces postes et assurer la continuité de ces travaux, et cela est lié évidemment au sous-financement dans le domaine de l'éducation, des emplois et des compétences. Il faudrait faire des investissements spécifiques afin de favoriser la mise en place d'un fondement plus stable qui finirait par déboucher sur l'élimination de tous les avis d'ébullition d'eau. Nous ne nous attaquons pas un à la fois aux divers problèmes qui se présentent, et nous n'avons pas non plus construit une usine de traitement des eaux dans les régions où elles seraient nécessaires. Nous devons agir plus en profondeur, comprendre les facteurs de coûts les plus importants ayant trait aux solutions, car c'est là que nous devons investir. Et nous avons déterminé que le facteur de coût le plus important était lié à l'exploitation et à l'entretien.
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Absolument. Je suis moi-même une infirmière autorisée en même temps qu'une étudiante, car j'ai repris des études postsecondaires. J'ai donc constaté ce résultat de mes propres yeux.
Pour parler spécifiquement des études postsecondaires, nous demandons de l'aide au gouvernement fédéral, à l'heure actuelle, parce que l'accès à ces études n'est pas équitable, à l'échelle du pays, et que nous croyons que c'est une responsabilité partagée. Certaines provinces sont en mesure d'offrir une aide plus substantielle, mais ce n'est pas le cas de toutes. De la même façon que les étudiants qui ont un handicap physique, par exemple, ont accès à une aide financière et à des bourses, aux évaluations et aux aides de toutes sortes, nous voulons nous assurer que la santé mentale sera traitée comme une priorité, comme l'est la santé physique.
Le Programme canadien de bourses aux étudiants a obtenu un succès incroyable, quant au nombre d'étudiants qui y ont accès, et nous aimerions que le programme soit étendu et tienne compte également de la santé mentale.
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Merci de cet éclaircissement. C'est bien utile.
Monsieur Lancastle, je suis curieuse. Cela ne fait peut-être pas partie de votre mandat ou des intérêts de votre organisme, mais je me préoccupais du fait que, dans le cas des marchés en surchauffe, on établit, d'une part, la valeur estimée et, d'autre part, la valeur réelle d'une propriété. Est-ce que votre organisme doit présenter des recommandations, à l'échelon provincial? Je crois que, pendant votre témoignage, vous avez souligné qu'il fallait s'assurer que les estimations étaient justes et ne se résumaient pas seulement à une réaction à la surchauffe de certains marchés. Est-ce que vous prenez des mesures, à l'échelon provincial, pour vous assurer de défendre ce point de vue, de façon que les taxes foncières, par exemple, ne soient pas établies uniquement en fonction de l'effervescence des marchés?
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À mesure que l'on construit de plus en plus de logements, les recettes provenant de la TPS augmenteront elles aussi. C'est une source possible, si le gouvernement veut proposer des mesures d'encouragement. Et, je le répète, cela permettrait d'offrir des logements à un prix abordable, qu'il s'agisse de logements sociaux ou, tout simplement, de logements neufs aux prix du marché. Ce serait une bonne solution.
Vous avez également parlé des répercussions des changements que envisage et au sujet desquels il a organisé des consultations à ce sujet. J'ai parlé avec des résidants de ma circonscription, et certains promoteurs ont dit, tout comme vous, qu'il leur faut parfois trois ans pour mener un projet à terme. Il faut trois ans pour trouver un terrain, faire établir des plans corrects, passer par le processus de consultation publique, tout cela, tout ce dont vous avez parlé, tout ce qui ralentit les choses. Après, seulement, on peut construire.
Pendant ce temps, la plus grande partie de l'argent utilisé pour la mise de fonds ou le financement devient un instrument passif qui sert à vous prémunir contre l'inflation. Cet argent sera converti en fonds monétaires, en obligations, en actions, tout dépendant du processus de sélection utilisé.
Des intervenants de certaines institutions financières m'ont dit qu'ils tenaient compte des charges fiscales, ce qui fait que, fondamentalement, ils prêtaient moins. Si vous avez mis de côté 1 million de dollars pour un nouveau projet, ils diront que, puisque vous avez des obligations fiscales, vous devez en tenir compte. Je crois que votre industrie fait face à de nombreux frais cachés.
À Kelowna, le secteur de la construction fournit de nombreux emplois directs. Si quelqu'un vous dit que les promoteurs et les entreprises de construction ont de l'argent de côté ou que les capitaux passifs qu'ils détiennent les découragent de faire cela, est-ce que vous n'allez pas craindre que le secteur de la construction en général va ralentir?
Je veux parler davantage du problème de logement, qui est probablement la préoccupation la plus souvent soulevée à chaque assemblée. Peu importe le sujet de la discussion, le problème de logement refait toujours surface. La moitié des membres de ma circonscription sont des Autochtones, et bon nombre de nos problèmes sociaux sont attribuables aux conditions de logement. Des études révèlent que, si nous réglions le problème de logement, la moitié de nos problèmes sociaux seraient résolus du même coup. Je suis très heureux d'avoir entendu dans votre exposé qu'il faut établir une stratégie nationale sur le logement. Je crois que c'est une bonne initiative. Nous nous efforçons de changer les choses.
Je crois que nous devons en faire beaucoup plus pour la création de logements abordables. Selon moi, c'est un problème qui touche l'ensemble du Canada. Bon nombre de collectivités sont à proximité de grands projets. Pour nous, la meilleure solution pour les Autochtones est de leur offrir un bon emploi, mais il y a encore des bâtons dans les roues du système, car nos collectivités, y compris les collectivités autochtones, reposent sur un système social qui n'est pas compatible avec les travailleurs. Par exemple, dans une des collectivités que je viens tout juste de visiter et qui comptait presque uniquement des Autochtones, 200 personnes travaillent à la mine et demeurent toujours dans des logements sociaux, ce qui engorge le système.
J'espère que la stratégie nationale sur le logement inclura un mécanisme qui aidera les collectivités du Nord et particulièrement les collectivités autochtones.
Je me demande pourquoi — et c'est peut-être parce que vous n'avez pas assez de membres — vous n'avez pas de groupe de travail sur les questions autochtones; il n'en est question nulle part. Je crois qu'il faudra adopter une stratégie sur le logement pour les Autochtones pour tous les organismes qui traitent avec eux, et je vous y inclus à titre d'organisation nationale.
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Je vais prendre peut-être 30 secondes pour expliquer un peu mieux les ressources d'enseignement ouvertes.
Pour nous tous, les manuels sont le matériel d'apprentissage traditionnel. Les manuels proviennent de maisons d'édition, qui ont des auteurs. Ces auteurs sont rémunérés pour leur travail. Dans le contexte de l'enseignement, que ce soit au collège, à l'école polytechnique ou à l'université, ces manuels ne sont plus à jour après cinq à sept ans. Même si le contenu n'a subi que de petites modifications, les étudiants sont obligés d'acheter la dernière version en raison de divers intérêts, soit la maison d'édition, l'enseignant et l'établissement d'enseignement. Aujourd'hui, les étudiants sont de plus en plus portés à choisir ou non d'acheter le matériel d'enseignement, et cette décision est intimement liée à leur réussite scolaire.
En ce qui concerne le projet de subventions pilote et la raison pour laquelle nous demandons une stratégie fédérale, c'est que les grandes provinces qui comptent peut-être le plus d'établissements d'enseignement postsecondaire — soit l'Alberta, la Colombie-Britannique et l'Ontario — s'intéressent à des projets comme celui-ci et disposent des ressources humaines et financières nécessaires pour verser de petites subventions en vue d'en mettre en oeuvre; il y a eCampusOntario et BCcampus, et il y avait aussi eCampus Alberta à une certaine époque. Cela se traduit par un financement de démarrage qui permet de motiver les enseignants, de rémunérer leurs travaux et de les diffuser sous licence ouverte. Ainsi, le matériel n'est pas assujetti aux lois sur le droit d'auteur; il est régi autrement. Les enseignants peuvent utiliser le matériel et l'adapter à leur cours, au besoin. Certains enseignants mettront à jour le matériel et le republieront ensuite sur le site Web principal du campus, où leurs pairs pourront l'examiner.
C'est un matériel d'enseignement de qualité, et les étudiants qui utilisent cette ressource bénéficient d'un matériel de qualité. Nous espérons qu'une stratégie fédérale sera mise sur pied pour permettre aux étudiants des provinces qui n'ont pas les moyens d'investir d'utiliser eux aussi ces ressources.