:
Je déclare la séance ouverte. Nous débutons avec un peu de retard.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous étudions le Budget principal des dépenses 2019-2020: crédits 1, 5, 10, 15, 20, 25, 30, 35 et 40 sous la rubrique Agence du revenu du Canada. Nous accueillons au Comité Bob Hamilton, commissaire; Janique Caron, administratrice supérieure des affaires financières et sous-commissaire; M. Gallivan, sous-commissaire, Direction générale du secteur international, des grandes entreprises et des enquêtes; et M. Hewlett, directeur général, Direction de la politique législative.
Je vous souhaite à tous la bienvenue. Nous écouterons votre exposé, puis nous vous poserons des questions. Nous avons environ une heure, d'après ce que je comprends.
Bienvenue au Comité.
:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Bonjour.
Je vous remercie de cette occasion de présenter au Comité le Budget principal des dépenses de 2019-2020 de l'Agence du revenu du Canada et de répondre aux questions que vous pourriez avoir sur le financement qui y est associé.
[Traduction]
Je crois comprendre que vous avez reçu mon exposé. Pour gagner du temps, je vais seulement faire un survol.
Comme vous le savez, l’Agence du revenu du Canada est responsable de l’administration de programmes fiscaux fédéraux et de certains programmes fiscaux provinciaux et territoriaux, ainsi que de l’exécution d’un certain nombre de programmes de versement de prestations. L’année dernière, l’Agence a perçu environ 526 milliards de dollars en recettes fiscales pour le compte des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, et elle a versé plus de 33 milliards de dollars en paiements de prestations à des millions de Canadiens. L’Agence a aussi offert de l’aide et des renseignements à ceux qui en ont besoin et elle a fait un grand effort de sensibilisation auprès de Canadiens qui pourraient ne pas recevoir les crédits d'impôt ou les prestations auxquels ils ont droit.
Afin d’exécuter son mandat en 2019-2020, l’Agence demande un total de 4,5 milliards de dollars dans le Budget principal des dépenses. De ce montant, la somme de 3,5 milliards de dollars nécessite l’approbation du Parlement, tandis que le solde de 1 milliard de dollars représente les autorisations législatives prévues qui sont déjà approuvées selon des dispositions législatives distinctes. Ces postes législatifs comprennent les versements des allocations spéciales pour enfants, les coûts des régimes de prestations aux employés et les dépenses des revenus résultant des activités administrées au nom des provinces et d’autres ministères en vertu de l’article 60 de la Loi sur l’Agence du revenu du Canada.
Le Budget principal des dépenses de 2019-2020 représente une augmentation nette de 297,7 millions de dollars par rapport au Budget principal des dépenses de 2018-2019. Dans cette variation, 236,8 millions de dollars sont liés à des annonces de financement précédentes, tandis que le solde de 60,9 millions de dollars est lié à des mesures proposées du budget de 2019. La composante la plus importante de cette variation est une augmentation de 110 millions de dollars pour des mesures visant à sévir et à lutter contre l'évasion fiscale et l'évitement fiscal, soit 61 millions de dollars, à améliorer le recouvrement fiscal, soit 22 millions de dollars, et à améliorer les services aux clients, soit 27 millions de dollars. Cela représente le montant de financement supplémentaire reçu en 2019-2020 découlant des mesures annoncées dans le cadre des budgets de 2016, de 2017 et de 2018.
[Français]
Pour vous donner une idée du type de programmes appuyés par ce financement, permettez-moi d'aborder certaines initiatives précises.
Les exigences supplémentaires en matière de déclaration pour les fiducies, qui demanderont des renseignements sur la propriété effective, aideront les autorités à lutter efficacement contre l'évitement fiscal abusif, l'évasion fiscale, le blanchiment d'argent et d'autres activités criminelles.
[Traduction]
Nous donnons suite à des engagements à l’égard de l’excellence du service dans trois domaines clés. Le premier vise à améliorer les services téléphoniques, notamment en réduisant les temps d’attente pour les appelants et en améliorant la précision des réponses fournies par les agents des centres d’appels. Le deuxième concerne l'amélioration du Programme communautaire des bénévoles en matière d’impôt dans le cadre duquel des bénévoles d’organismes communautaires tiennent des comptoirs de préparation gratuite des déclarations de revenus et de prestations pour les particuliers ayant un revenu modeste ou faible. Troisième, nous renforçons les services numériques en actualisant et en modernisant l’infrastructure informatique de l’Agence pour offrir une expérience plus conviviale, permettant aux Canadiens de trouver facilement les renseignements dont ils ont besoin sur l’impôt et les prestations.
Les autres postes ayant contribué au changement d’une année à l’autre comprennent les rajustements de 64,8 millions de dollars pour les augmentations accordées dans les négociations collectives et la mise en œuvre de la redevance fédérale sur les combustibles de 56,4 millions de dollars.
Le Budget principal des dépenses de 2019-2020 de l’Agence reflète également les ressources supplémentaires proposées d'environ 60 millions de dollars pour les annonces faites par le dans le budget de mars 2019. La composante la plus importante, comptant pour près de la moitié, est une augmentation proposée de 29,3 millions de dollars visant à améliorer l’observation fiscale en général. L’investissement permettra d'embaucher des vérificateurs additionnels, de renforcer l’expertise technique et d'améliorer l’infrastructure informatique de l’Agence liée à l’observation.
Un autre montant de 9,5 millions de dollars est proposé pour prendre des mesures pour accroître l'observation fiscale en particulier dans le secteur immobilier. Le financement proposé servira à mettre sur pied quatre nouvelles équipes de vérification consacrées à l’immobilier résidentiel et commercial dans les régions à haut risque, notamment en Colombie-Britannique et en Ontario, afin de s’assurer du respect des dispositions fiscales relatives à l’immobilier.
D’autres exemples de postes du budget de 2019 incluent environ 9 millions de dollars proposés pour stabiliser les activités de l’Agence liées à Phénix pour son rôle d'administratrice du régime fiscal jusqu’à ce que les problèmes du système soient réglés;
[Français]
8,5 millions de dollars proposés pour appuyer les efforts continus d'amélioration des services que déploie l'Agence;
[Traduction]
et 3,5 millions de dollars proposés pour améliorer l’accès à l’Allocation canadienne pour les travailleurs tout au long de l’année.
Pour conclure, les ressources visées par ce budget des dépenses permettront à l’Agence du revenu du Canada de poursuivre l’exécution de son mandat en rendant la vie plus facile à la vaste majorité des contribuables qui veulent payer leurs taxes et leurs impôts et la vie plus difficile à la faible minorité de contribuables qui ne le veulent pas. Ces ressources permettront également de faire en sorte que les Canadiens aient facilement accès aux renseignements dont ils ont besoin sur l’impôt et les prestations.
Monsieur le président, mes collègues et moi serons heureux de répondre à vos questions. Merci.
:
Monsieur le président, j'aimerais mentionner certains éléments par rapport à ce commentaire et à cette question.
Premièrement, cela ne fait aucun doute que notre travail est de plus en plus complexe. La Loi de l'impôt sur le revenu est complexe, mais les structures d'entreprise dans le monde le sont aussi. Cela vaut pour le Canada et certainement à l'étranger dans le cas des multinationales. Nous devons nous assurer d'avoir le personnel et les outils qui nous permettent de démêler cette complexité.
Je crois que nous avons actuellement ce dont nous avons besoin. Si nous avions d'autres ressources, nous pourrions toujours en faire plus, mais je crois que nous avons des ressources adéquates, si je nous compare à d'autres dans le monde, pour essayer de démêler ce qui se passe dans ces structures complexes.
J'avoue que c'est complexe lorsque nous devons procéder à la vérification de l'une de ces multinationales avec une structure complexe; cela prend du temps. Nous devons nous assurer de faire preuve de diligence raisonnable. Nous ciblons avec nos ressources les endroits où les risques sont les plus grands, et je crois que nous sommes efficaces.
L'autre chose que j'aimerais souligner, parce que vous en avez parlé, c'est qu'il y a un volet international très important dans ce domaine; nous devons nous assurer de coopérer avec d'autres administrations fiscales dans cette lutte. Cela peut prendre la forme d'échanges de renseignements; dans le cas d'une multinationale, nous devons nous assurer de communiquer des renseignements sur les activités dans les divers pays pour nous aider à avoir une meilleure vue d'ensemble de ce qui se passe. Nous cherchons à essayer de coopérer avec d'autres administrations fiscales dans le monde.
Cela crée parfois des tensions, parce qu'un pays ne peut pas toucher les recettes fiscales d'un autre, mais nous constatons qu'il y a de plus en plus d'activités sur la scène internationale par l'entremise de l'OCDE et d'autres groupes internationaux. Nous consacrons nos activités administratives à aller chercher la bonne information et à avoir des discussions productives avec d'autres pays et des multinationales, et nous chercherons, comme M. Gallivan l'a mentionné, non seulement à trouver des recettes fiscales dans les cas que nous examinons, mais aussi à faire savoir aux entreprises que nous menons activement des enquêtes dans ce domaine. Nous espérons que cela les découragera à l'avenir d'avoir recours à de telles structures d'entreprise à l'étranger.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être parmi nous aujourd'hui. Je suis bien déçu que la ne nous ait pas donné l'occasion de lui poser des questions. Elle est venue témoigner à propos des Budgets principaux des dépenses de 2016-2017, de 2017-2018 et de 2018-2019, mais force est de constater qu'elle n'avait pas envie de témoigner devant notre comité pour défendre le Budget principal des dépenses de 2019-2020.
Cela étant dit, j'aimerais maintenant aborder l'affaire KPMG. Vous vous en doutiez probablement. J'en ai parlé avec vous, monsieur Gallivan, pas plus tard qu'en février dernier. Je ne sais pas si c'est vous qui pourrez répondre à mes questions. Vous aviez alors tenu les propos suivants, qui sont publics:
Ensuite, il y a le fait que certains participants [dans l'affaire KPMG] se sont opposés à la Cour canadienne de l'impôt. Ce sera aux juges de cette cour de décider si le comportement de ces participants était conforme ou non à la loi.
La semaine dernière, nous avons appris que l'Agence du revenu du Canada avait conclu une entente, un règlement à l'amiable, pour fermer le dossier. En fin de compte, aucun juge ne se sera prononcé sur le comportement de ces participants. Pourtant, la ministre avait dit qu'il n'y avait pas eu d'amnistie dans l'affaire KPMG et qu'il n'y en aurait jamais. Or pour moi, cela correspond à peu près exactement à la définition d'une amnistie. Il se peut que nous ne soyons pas d'accord là-dessus.
Quoi qu'il en soit, j'aimerais savoir qui, dans l'affaire KPMG, a pris la décision de conclure un règlement à l'amiable avec ces participants.
:
J'aimerais commencer en précisant que ce dossier était sous la responsabilité de la Direction générale des appels, mais qu'il y a eu consultation de plusieurs secteurs de l'Agence pour en arriver à cette conclusion.
Nous ne considérons pas les règlements à l'amiable comme des amnisties. Cet aspect du litige n'est pas facultatif. Un processus de règlement est suivi. Quand un contribuable présente une offre qui élimine le risque que l'Agence perde tout, nous avons l'obligation de régler le dossier.
La ministre a dit clairement que le manque de transparence est une préoccupation pour elle. Nous voulons adopter une approche plus formelle qui met l'accent sur la transparence. Quand on n'a pas tous les détails, il faut débattre pour savoir s'il s'agit d'une amnistie ou non. C'est pour cette raison que la ministre a demandé que l'Agence trouve une façon d'augmenter la transparence.
Concernant le dossier KPMG, du côté stratégique, les contribuables ne recourent plus à un tel stratagème. Je peux confirmer que, à ce jour, nous avons trouvé 24 millions de dollars en cotisations de ces contribuables. Il reste quelques contribuables qui contestent cela devant les tribunaux. Nos employés analysent les faits et les risques, puis ils prennent la meilleure décision possible.
Je peux vous assurer que les décisions se prennent en équipe, et non par un ou deux employés, en secret. Elles sont fondées sur la loi et les faits du dossier, ainsi que sur nos attentes relativement aux décisions des tribunaux. La Cour canadienne de l'impôt est une cour spécialisée au Canada. Les juges de cette cour nous donnent certains bons indices de ce à quoi nous pouvons nous attendre.
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Le rôle de la ministre est d'établir l'approche que doit suivre l'Agence.
Je suis responsable des programmes de vérification. Nous avons un protocole à suivre pour les règlements, qui est publié sur notre site Web. Nous nous basons sur des critères pour prendre nos décisions. Par exemple, s'il s'agit d'un cas extrême, nous nous réservons le droit de refuser.
La ministre s'est assurée que la procédure était suivie et que la délégation au comité se basait sur les critères établis, comme c'est son rôle de le faire. Il serait inhabituel, pour un ministre, de s'immiscer dans une décision précise.
Je peux vous assurer que plusieurs points de vue, dont celui que vous faites valoir maintenant, ont été pris en considération. Nous avons considéré d'autres facteurs, par exemple les chances qu'un juge statue en notre faveur, le précédent qu'un jugement créerait et les coûts associés à cela. Tous ces facteurs...
:
Je dirais que oui, la question des escroqueries et des effets que ces escroqueries ont sur les gens a été portée à notre attention à plusieurs reprises. J'ai moi-même reçu ce genre de menaces. Alors, que sommes-nous en train de faire à ce propos? Assurément, c'est une question qui nous préoccupe. Nous avons essayé de mettre en place des programmes pour éduquer les gens et les conscientiser au fait que ces escroqueries existent ainsi que pour leur dire comment réagir à ces sollicitations et à qui ils peuvent les signaler. Il a été possible de repérer certains coupables — pas autant que je le souhaitais —, mais il reste que nous devons constamment rester vigilants.
Cela me préoccupe, car l'un des fondements de l'agence est la confiance. Les Canadiens doivent nous faire confiance. Chaque fois qu'il y a un de ces appels, cela suscite des doutes dans l'esprit des gens. Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour leur garantir que nous essayons de protéger leurs intérêts. Lorsque nous repérons des comportements inappropriés, nous essayons de retrouver ces personnes, mais c'est quelque chose de difficile et de complexe. Nous devons poursuivre nos démarches à cet effet.
En ce qui nous concerne, je tiens à souligner que nous avons nous aussi des systèmes qui nous permettent d'appeler les gens pour régler les problèmes qu'ils ont soulevés. Or, le fait pour une personne de recevoir ce genre d'appel de l'agence est toujours un peu dérangeant, puisqu'elle ne sait jamais si c'est une arnaque ou pas. Cela a donc des répercussions pratiques bien réelles pour nous aussi. Nous continuons de nous efforcer d'intensifier du mieux que nous le pouvons l'éducation et la sensibilisation, et nous alertons les autorités compétentes pour nous aider à venir à bout de ce problème.
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Merci, monsieur Hamilton.
Pour ce qui est de l'intensification des activités, vous avez mentionné dans vos observations liminaires qu'il y a eu une augmentation de 110 millions de dollars pour des mesures visant à sévir et à lutter contre l'évasion fiscale et l'évitement fiscal, et pour améliorer la perception des impôts.
Plus loin dans votre déclaration, vous avez mentionné une augmentation de 29 millions de dollars pour améliorer l'observation fiscale en général. Je me demandais si vous pourriez expliquer au Comité certaines des nouvelles initiatives qui seront créées grâce à ce nouveau financement ou certaines des mesures qui, selon vous, pourraient être prises grâce à ce financement afin d'aider les Canadiens et d'améliorer votre travail à l'ARC.
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D'accord. La date est importante.
J'aimerais vous parler d'une partie du travail que vous effectuez qui se rapporte concrètement au Canadien moyen. Dans ma circonscription, le programme d'impôt communautaire est largement utilisé, en particulier par les Canadiens à faible revenu et les aînés.
Je vais vous poser quelques questions. Je n'ai que cinq minutes, alors peut-être que si je les regroupe, vous pourrez y répondre en une seule fois. Ce programme est extrêmement important. Vous avez mentionné les fonds du budget des dépenses consacrés à la formation et à la disponibilité pour améliorer ce programme. Je me demande quel avantage en tireraient, non seulement les Canadiens, mais aussi l'ARC. Je suppose que les gens qui ne comprennent pas bien le système pourraient ainsi obtenir des déclarations exactes et non erronées. J'aimerais savoir quels sont les soutiens existants et pourquoi il est important que vous continuiez à faire ce travail.
En ce qui concerne l'Allocation canadienne pour les travailleurs, l'ACT, vous avez parlé de l'accessibilité pour les travailleurs à faible revenu et de la possibilité d'y accéder sur le portail de l'ARC. Y a-t-il un autre moyen de le faire? En tant que gouvernement, nous veillons par exemple à ce que les gens reçoivent la pension de retraite du Régime de pensions du Canada au moment où ils sont censés la recevoir, et d'autres prestations auxquelles ils ne savent pas nécessairement qu'ils sont admissibles et pour lesquelles ils doivent présenter une demande. De quelle autre façon peuvent-ils accéder à l'Allocation canadienne pour les travailleurs s'ils n'ont pas accès à Internet?
La troisième question, brièvement, concerne le programme pilote. Vous avez mis sur pied un programme pilote qui offre des lignes téléphoniques réservées aux spécialistes en déclarations de revenus, ce qui, franchement, est une excellente idée, selon moi, étant donné que, encore une fois, ce sont eux qui vous fourniront des déclarations de revenus exactes ou essentiellement exactes, parce qu'ils sont eux les experts et qu'ils remplissent les déclarations. Qu'est-ce que cela a changé pour ce qui est de la capacité de ces spécialistes en déclarations de revenus de transmettre ces renseignements à l'ARC et d'être en mesure de servir un plus grand nombre de Canadiens? Pourriez-vous nous en parler brièvement?
:
D'accord. Je vais essayer de répondre à ces trois questions, monsieur le président.
Mon premier commentaire concerne le Programme communautaire des bénévoles en matière d’impôt. Il est assurément très important pour les Canadiens qui cherchent à produire leur déclaration de revenus; mais vous avez raison, en ce sens qu'il présente des avantages pour nous aussi, car nous obtenons des formulaires plus précis et conformes à ce dont nous avons besoin.
Cela fait, en réalité, partie des efforts que nous déployons pour essayer de faire en sorte que les personnes qui doivent produire leur déclaration le font, tant pour payer les impôts appropriés que, dans bien des cas, pour s'assurer de recevoir les prestations auxquelles elles ont droit. Dans un certain nombre de cas, pour obtenir les prestations, vous devez produire une déclaration de revenus. Si un membre d'une population vulnérable ne le fait pas, il se peut qu'il n'obtienne pas les prestations qui lui sont dues.
Nous disposons d'un certain nombre d'initiatives, dont le Programme communautaire des bénévoles en matière d’impôt, qui visent à aider les gens, et je pense que cela fait partie de ce que fait l'Agence. Nous essayons de fournir plus d'aide en vue d'obtenir la conformité volontaire et la conformité à long terme, et le Programme communautaire des bénévoles en matière d’impôt est très important. Nous aidons des bénévoles qui se rendent dans les collectivités et tiennent des séances sur la façon de remplir les formulaires d'impôt. Ils ne peuvent pas remplir les formulaires pour eux, mais ils peuvent assurément fournir tous les renseignements et s'assurer que tout le monde les connaisse.
Ces initiatives ont remporté un franc succès. Elles ont permis à beaucoup plus de gens de présenter une déclaration et, dans bien des cas, d'obtenir les prestations auxquelles ils ont droit. C'est donc très important.
Nous faisons face à un problème semblable en ce qui concerne l'Allocation canadienne pour les travailleurs, un autre incitatif fiscal auquel les gens sont admissibles et qui les encourage à réintégrer le marché du travail. Nous devons toutefois trouver un moyen de nous assurer que, même si elle est administrée par l'entremise du régime fiscal, les gens savent qu'elle existe et l'obtiennent. Nous avons en fait instauré un système qui rend son obtention plus automatique, de sorte que vous n'avez plus qu'à produire votre déclaration sans les renseignements supplémentaires pour que nous commencions à traiter une demande pour vous.
Nous sommes en train d'instaurer ces changements. Il sera simplement plus facile pour les gens d'obtenir des prestations. L'idée est qu'il est merveilleux d'avoir ces prestations et de les verser par l'entremise du régime fiscal, mais que si les gens ne savent pas qu'elles existent ou qu'ils ne produisent pas de déclaration, ils ne les reçoivent peut-être pas. Nous avons de gros efforts à faire, y compris dans les collectivités autochtones de tout le pays.
Le cas des professionnels de l'impôt est intéressant. Si vous regardez les appels et les demandes que nous recevons, ceux-ci vont des plus simples, pourrait-on dire — Quelle est la date de déclaration? — à tous types de questions très complexes.
Pour ce qui est de celles provenant des professionnels de l'impôt, ces derniers connaissent bien le régime fiscal. Les questions qu'ils nous posent sont assez complexes. Le fait de les mettre dans le même panier que les appels du reste de la population pourrait nuire à leur capacité de communiquer avec un agent. Nous avons mis à l'essai cette ligne spécialisée, car nous sommes conscients que les professionnels de l'impôt posent d'autres types de questions et qu'un certain nombre de personnes — bon nombre d'entre elles — ont recours aux services de professionnels de l'impôt pour produire leur déclaration. Nous pensons qu'en mettant l'accent sur cet aspect et en améliorant l'efficacité de la circulation de l'information, nous aiderons un certain nombre de Canadiens à produire leur déclaration de revenus avec exactitude et dans les délais.
En 2017, la a affirmé ceci: « Les fraudeurs fiscaux ne peuvent plus se cacher ». Pourtant, cette année, en 2019, nous avons vu un contribuable inconnu se voir radier une dette fiscale de 133 millions de dollars, et nous savons maintenant que KPMG et ses clients ont négocié un règlement à l'amiable secret en réponse à une combine grâce à laquelle KPMG aurait reçu une part de 15 % des impôts que ses clients ont évité de payer.
Comment le ministère peut-il soutenir que les fraudeurs fiscaux ne peuvent plus se cacher, alors qu'on ne cesse de découvrir des règlements secrets et de voir que des contribuables peuvent cacher leur identité et éviter de payer leurs impôts?
:
Monsieur le président, je vais commenter les deux parties de la question.
Tout d'abord, en ce qui concerne les radiations de dettes, il est vrai que chaque année, l'Agence doit radier un certain nombre de dettes fiscales. Il peut y avoir plusieurs explications à cela. Il peut s'agir de faillites. Certaines personnes peuvent éprouver des difficultés financières, auquel cas nous reportons ou, dans certains cas, éliminons leur obligation fiscale. Parfois, nous ne sommes tout simplement pas en mesure d'exécuter l'ensemble de ces activités.
Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour y parvenir. Nous disposons d'un processus détaillé, semblable à ce que vous pourriez trouver dans une banque ou ailleurs, sur ce que nous devons radier et ce que nous devons conserver. À un moment donné, nous décidons qu'un montant n'est pas recouvrable et que nous devons le radier. Cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas revenir sur notre décision à un moment donné à la lumière de nouveaux renseignements, seulement que nous radions la dette cette année-là. Nous disposons d'un processus assez transparent — sans parler de contribuables précis, encore une fois, comme je l'ai mentionné plus tôt — qui indique le montant que nous radions au cours d'une année donnée. Ces radiations peuvent survenir pour diverses raisons, et nous nous assurons simplement que nous disposons d'un processus adéquat pour les traiter. Cela répond à l'une de vos questions.
En ce qui concerne la seconde question relative aux règlements, j'aimerais simplement ajouter deux ou trois choses. Parfois, nous pouvons présumer qu'un règlement signifie qu'aucune taxe n'a été perçue, et je pense que ce n'est pas la bonne interprétation.
Je tiens à préciser que lorsque nous nous présentons devant un juge, dans le cas particulier dont vous parlez, nous suivons un processus auquel participe le ministère de la Justice pour déterminer si nous obtenons un résultat conforme à la loi sur lequel nous pouvons nous entendre.
Dans ces circonstances, les dispositions sur la confidentialité nous empêchent d'en parler, et c'est un point sur lequel nous sommes d'accord avec la ministre. Les règlements sont un élément nécessaire de notre activité, mais nous aimerions disposer d'un processus plus transparent...
:
Merci, monsieur le président.
La ministre a déclaré, de façon audacieuse, que les fraudeurs fiscaux ne pouvaient plus se cacher, et pourtant vous dites que cela dépasse ses capacités, parce qu'elle ne participe pas au système décisionnel de l’appareil judiciaire... et que les fraudeurs fiscaux ne seront toujours pas nommés. Votre longue explication n'est pas réconfortante pour les Canadiens, qui continuent de constater qu'un ensemble de Canadiens, vraisemblablement riches, ont obtenu un règlement.
On ne sait toujours pas si des impôts ont été payés ou non. Les Canadiens ne le savent pas.
Cela n'est pas cohérent par rapport aux affirmations répétées sur la transparence. Vous avez parlé de transparence, monsieur, mais nous n'en observons aucune. Nous constatons que des contribuables dont le nom n'a pas été divulgué négocient des règlements avec l'ARC.
Pour en revenir au cas du contribuable et des 133 millions de dollars, le droit à la vie privée n'est pas absolu. Il faut aussi tenir compte de l'intérêt public. Par exemple, si ce contribuable était une personne morale qui reçoit une subvention du gouvernement ou qui fait affaire avec le gouvernement, je suppose que le public y trouverait un énorme intérêt. Que faites-vous réellement pour accroître la transparence afin que nous ne soyons pas continuellement confrontés à des cas de règlements non transparents conclus avec des contribuables?
:
Merci, monsieur le président.
Merci à tous les fonctionnaires d'être présents.
Monsieur Hamilton, on vous a déjà posé des questions au sujet des escroqueries téléphoniques, mais, comme vous pouvez l'imaginer, bon nombre de nos électeurs ont été touchés et demeurent préoccupés, alors j'aimerais vous en parler de nouveau.
Vous avez dit que l'ARC a mis en œuvre des initiatives d'information et de sensibilisation pour lutter contre les escroqueries par téléphone. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet? Pouvez-vous citer des programmes d'information et de sensibilisation particuliers?
:
Monsieur le président, je n'ai que quelques points sur le sujet dans mon allocution. En effet, vous vous rappellerez que le vérificateur général a mené une étude sur nos centres d'appels il y a quelques années de cela. Il avait alors constaté que nous n'offrions pas la qualité de service à laquelle il s'attendait et, sincèrement, à laquelle nous aspirions. Depuis, je dirais que deux ou trois choses se sont améliorées.
D'abord, nous avons consacré davantage de ressources à ces services et renforcé la formation de nos agents pour améliorer la précision de leurs réponses.
Cela dit, l'un des changements majeurs que nous avons apportés est notre plateforme téléphonique. Cette nouvelle technologie nous permet de fonctionner autrement. Par exemple, l'ancienne technologie ne nous permettait pas de préciser aux appelants le temps qu'ils devaient attendre avant d'obtenir la ligne. Nous avions donc une règle au sein de l'ARC selon laquelle nous essayions de répondre aux appels dans un délai de 2 minutes 80 % du temps. Si nous estimions que ce n'était pas possible, la ligne devenait occupée et il fallait rappeler plus tard. Maintenant, grâce à cette nouvelle technologie, qui est bien sûr plus moderne, nous pouvons dire directement aux appelants: « Le temps d'attente est estimé à 5 minutes » ou 10 minutes ou peu importe. Les gens peuvent ainsi choisir entre demeurer en ligne ou raccrocher et rappeler plus tard. D'emblée, les gens ont le choix. La ligne n'est occupée que dans des cas rarissimes. Vous avez toujours le choix. Et si vous décidez de ne pas attendre, vous pouvez rappeler. Nous avons aussi accru nos efforts du côté du libre-service, afin que les gens qui ont des questions assez simples puissent obtenir une réponse sans avoir à consulter un agent.
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Merci, monsieur le président.
Le temps d'attente est peut-être de 10 ou 15 minutes, mais cela ne s'applique qu'à la moitié des appels entrants, ceux qui réussissent à avoir une ligne. Pour l'autre moitié, le système les rejette d'emblée. Je ne veux cependant pas revenir sur ce sujet.
Je veux plutôt revenir sur l'affaire KPMG, sur laquelle j'ai quelques questions. Nous disions que le processus n'était pas transparent et que le résultat final était incertain. Vous ne sembliez pas convaincu que le juge allait trancher en faveur de l'Agence du revenu du Canada dans ce litige.
Pourtant, le stratagème en question est considéré par tout le monde, par le grand public et même par les experts comme l'un des exemples les plus flagrants de stratagème douteux et abusif. Je n'ai pas de citations d'experts sous la main à cet instant précis, mais je sais qu'il y en a eu plusieurs qui se sont prononcés en ce sens.
Or, vous dites aujourd'hui que vous n'étiez pas certain de la décision que le juge allait prendre. Compte tenu du fait que ce stratagème était si abusif et qu'il dépassait si manifestement les bornes, pourriez-vous expliquer votre manque de certitude?
:
Merci, monsieur le président.
J'apprécie cette motion, surtout après notre conversation avec les représentants de l'ARC, qui nous ont fourni des renseignements très pertinents sur des aspects de la modernisation et du travail qu'ils font pour rendre l'Agence plus transparente et conviviale, et pour veiller à ce que nous obtenions tout ce que nous devrions obtenir des personnes qui utilisent le système.
Donc, recevoir la ministre pour discuter davantage de.... Comme l'a dit M. Hamilton, ces processus sont établis par l'ARC de pair avec le ministère de la Justice. La décision quant à la façon de procéder est prise autour d'une table, par un groupe de personnes, et la ministre n'en est avisée qu'une fois la décision prise. La ministre s'est levée à la Chambre et a déclaré qu'elle aimerait, en effet, que ce processus soit plus transparent. C'est bien ce que nous avons entendu des représentants de l'Agence aujourd'hui.
Je pense que nous avons tous les mêmes objectifs dans ce dossier, alors j'appuie tout à fait votre motion.
Le président: Monsieur Poilievre?
:
La motion est adoptée et l'invitation sera lancée.
Monsieur Sorbara, vous avez une motion... ou non. J'imagine que j'aurai le rapport qui tient lieu de motion.
Est-ce que vous avez une copie du rapport du sous-comité? Je présume que je ferais mieux de le lire.
Le sous-comité a tenu une séance hier, donc lundi, pour discuter des travaux du Comité et a convenu de faire les recommandations suivantes:
1. Que, en ce qui concerne le projet de loi C-101, Loi modifiant le Tarif des douanes et la Loi sur le Tribunal canadien du commerce extérieur:
a) le Comité entreprenne une étude de l'objet du projet de loi C-101 le mardi 11 juin 2019, si le projet de loi ne lui a pas été renvoyé à ce moment-là;
b) le Comité invite des fonctionnaires du Ministère à témoigner sur l'objet du projet de loi C-101 le mardi 11 juin 2019, de 15 h 30 à 17 h 30;
c) si la Chambre renvoie le projet de loi C-101 au Comité pendant qu'il en étudie l'objet, tous les témoignages et documents reçus en public en lien avec l'étude de la teneur du projet de loi C-101 soient réputés avoir été reçus par le Comité dans le cadre de son étude législative du projet de loi C-101;
d) le greffier du Comité écrive immédiatement à chacun des députés qui ne font pas partie d'un caucus représenté au Comité afin de les aviser que le Comité entreprendra l'étude de l'objet du projet de loi C-101 et de les inviter à commencer la rédaction d'amendements qu'ils aimeraient soumettre à l'attention du Comité lors de l'étude article par article du projet de loi;
e) les membres du Comité présentent au greffier leurs listes de témoins en ordre de priorité concernant l'étude du projet de loi C-101 au plus tard le mardi 11 juin 2019 à 15 heures, et que ces listes soient distribuées aux membres le même jour;
f) le Comité invite des témoins au sujet du projet de loi C-101 les 11 et 12 juin 2019;
g) le Comité invite le ministre des Finances à comparaître au sujet du projet de loi C-101;
h) les amendements proposés au projet de loi C-101 soient présentés au greffier du Comité dans les deux langues officielles au plus tard le mercredi 12 juin 2019 à 20 heures;
i) le Comité commence l'étude article par article du projet de loi C-101 le jeudi 13 juin 2019 à 15 h 30, à condition que le projet de loi soit renvoyé au Comité;
j) le président puisse limiter le débat sur chaque article à un maximum de cinq minutes par parti, par article;
k) si le Comité n'a pas terminé l'étude article par article du projet de loi avant 21 heures le jeudi 13 juin 2019, le reste des amendements soumis au Comité soient réputés être proposés, et que le président mette aux voix sur-le-champ et successivement, sans autre débat, le reste des dispositions et des amendements soumis au Comité ainsi que toute question nécessaire pour disposer de l'étude article par article du projet de loi ainsi que toute question nécessaire pour faire rapport du projet de loi à la Chambre et demander au président de faire rapport du projet de loi à la Chambre dès que possible.
2. Que le directeur parlementaire du budget soit invité à comparaître le jeudi 20 juin pour discuter de son rapport sur l'écart fiscal.
Voilà ce qui a été convenu hier par le sous-comité.
Quelqu'un souhaite-t-il en discuter?
Tout le monde est d'accord?
Allez-y, monsieur Richards.
:
D'accord. Sur ce, merci.
Ah, pardon: hier, nous avons discuté des consultations prébudgétaires à la réunion du sous-comité et nous n'avons pas choisi de thème.
Je ne crois pas qu'il soit nécessaire de poursuivre à huis clos pour discuter du thème, n'est-ce pas?
Comme il s'agit d'une année électorale, nous n'avons pas vraiment à adopter de thème. Nous pouvons simplement procéder aux consultations prébudgétaires et laisser le personnel de la Bibliothèque du Parlement s'amuser cet été à colliger le tout et à en prendre connaissance. Nous avons essentiellement trois suggestions. Nous pourrions simplement publier un communiqué de presse, sans thématique précise. La deuxième suggestion est « Les investissements et les innovations pour une économie du XXIe siècle », tandis que la troisième est « L’urgence climatique: la transition requise vers une économie faible en carbone ».
Monsieur Richards, allez-y.
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Première suggestion: ne pas choisir de thème. Deuxième suggestion: « Les investissements et les innovations pour une économie du XXI
e siècle ». Troisième suggestion: « L’urgence climatique: la transition requise vers une économie faible en carbone ».
Qui est en faveur de ne pas avoir de thème, de laisser le choix du sujet complètement libre? Je vois deux mains levées.
Qui est en faveur du thème « Les investissements et les innovations pour une économie du XXIe siècle »? Une personne.
Et pour « L’urgence climatique: la transition requise vers une économie faible en carbone »? C'est cette suggestion qui l'emporte.
Donc, nous sommes d'accord: voilà notre thème. Nous allons l'inclure dans le communiqué de presse.
Sur ce, merci beaucoup de votre collaboration. Nous nous reverrons à 15 h 30.
Monsieur Dusseault, vous devriez être content.
La séance est levée.