Bienvenue, tout le monde.
À l'intention des témoins du groupe de 9 heures, à la plupart des endroits situés à l'extérieur d'Ottawa, nous tenons une tribune libre, qui donne la possibilité aux gens de prendre la parole pour faire une déclaration de une minute sur leur question du jour. Une minute, ce n'est pas beaucoup, mais la déclaration est inscrite dans le compte rendu et prise en compte par le Comité dans le cadre des consultations prébudgétaires. Les députés ne posent pas de questions sur ces sujets.
Comme il n'y a que trois personnes qui participeront à la tribune libre, je vais rapidement faire le tour de la salle afin que les députés puissent se présenter et préciser d'où ils viennent, de sorte que les témoins sachent que nous représentons essentiellement l'ensemble du pays, de Vancouver à l'Île-du-Prince-Édouard.
Je pense que presque tout le monde ici présent me connaît, de toute manière. Je suis Wayne Easter, de la circonscription de Malpeque.
Peter Fragiskatos, allez-y.
:
Monsieur Easter, mesdames et messieurs, je vous remercie de m'accueillir.
Je me présente au nom de la Home and School Federation de l'Île-du-Prince-Édouard, qui compte parmi les plus de 40 membres de la Coalition pour une saine alimentation scolaire, dont les travaux sont coordonnés par le Réseau pour une alimentation durable.
Environ 20 % des élèves du Canada reçoivent un repas ou une collation à l'école. Nous offrons une variété de programmes alimentaires en milieu scolaire partout au pays, y compris ici, à l'Île-du-Prince-Édouard. Les données probantes montrent qu'un programme universel de saine alimentation offert dans les écoles ferait augmenter la consommation d'aliments sains chez les jeunes, réduirait le risque de maladie chronique, améliorerait la santé mentale et les résultats scolaires et ferait augmenter les taux de diplomation.
En outre, un programme national d'alimentation offert dans les écoles pourrait entraîner la création d'emplois et faire croître les économies nationales grâce à des investissements dans les entreprises agricoles et alimentaires locales.
Aujourd'hui, nous demandons à votre gouvernement d'investir 360 millions de dollars de son prochain budget afin de travailler en partenariat avec les provinces, les territoires, les municipalités, des groupes communautaires, les parents et d'autres intervenants clés en finançant un programme de partage des coûts d'une valeur estimative de 1,8 milliard de dollars.
Votre soutien apportera un changement positif dans la vie de nos écoliers.
Merci.
Je suis heureuse de me présenter en cette Journée nationale des aînés. Je représente l'Association nationale des retraités fédéraux. Elle compte environ 180 000 membres, qui sont des retraités de la fonction publique, des Forces armées canadiennes et de la Gendarmerie royale du Canada, ainsi que des juges fédéraux à la retraite. Notre association milite en faveur de l'amélioration de la sécurité financière, de la santé et du bien-être de ses membres et de tous les Canadiens depuis plus de 50 ans. J'ai des recommandations à formuler.
La première, c'est que le gouvernement fédéral, en collaboration avec nos provinces et nos territoires, dirige la mise en œuvre d'une stratégie nationale complète pour les aînés qui tiendra compte des déterminants sociaux de la santé, notamment l'accès à un logement abordable et approprié, la sécurité du revenu de retraite et l'offre de services sociaux fiables et durables. Cette stratégie doit comprendre la prise de mesures pour l'amélioration des foyers et des soins communautaires axés sur les aînés, l'élaboration et la promotion de principes communautaires adaptés aux aînés, l'augmentation du soutien offert aux personnes soignantes et la lutte contre l'isolement et l'âgisme.
La deuxième, c'est que le gouvernement aide les Canadiens à obtenir une meilleure sécurité de la retraite, qu'il tienne les promesses qu'il a faites aux retraités lorsque les régimes de pension sont modifiés et qu'il continue d'améliorer le RPC et la SV. Le retrait immédiat du projet de loi serait une première étape adéquate vers l'atteinte de ce but.
La troisième, c'est que le gouvernemental fédéral respecte l'engagement qu'il a pris dans le budget de 2018 concernant la tenue de consultations sur la sécurité de la retraite. Afin de s'assurer que nos régimes d'épargne-retraite actuels sont efficaces et que les besoins des Canadiens en matière de sécurité de la retraite sont satisfaits, il faudra tenir, d'ici le printemps 2019, des consultations publiques transparentes auprès de retraités et d'organisations de pensionnés, d'anciens combattants, d'universitaires, d'experts en matière de politiques, de dirigeants syndicaux et d'entreprises et d'autres parties intéressées afin que l'on puisse tracer la voie qui mène à la sécurité de la retraite au Canada.
Enfin, il faut que le gouvernement s'assure, que les retraités et les employés sont rémunérés adéquatement, et qu'il injecte des fonds adéquats et continue de travailler avec ses partenaires des syndicats et des associations de retraités afin de régler les problèmes liés au système de paie Phénix.
Merci.
[Traduction]
Je vous remercie de m'accueillir aujourd'hui. Je comparais à titre de nouvelle directrice générale de la CBDC de Summerside. La CBDC fait partie du programme national de développement des collectivités, et je suis là pour vous sensibiliser quant à notre besoin d'obtenir davantage de ressources pour que nous puissions mieux servir les entreprises des milieux ruraux du Canada.
Le pays compte 267 ODC actives. Chaque année, ces organisations demandent 13,35 millions de dollars de financement aux fins du développement économique des collectivités, pour un total de 66,75 millions de dollars sur cinq ans. Nous estimons que ces fonds devraient être répartis par région, de la façon suivante: 4,5 millions de dollars pour l'Ouest du Canada; 3 millions de dollars pour l'Ontario; 3,35 millions de dollars pour le Québec; 2 millions de dollars pour le Canada atlantique; et 400 000 $ pour le Nord.
Le financement que nous obtenons a des répercussions considérables sur les entreprises en milieu rural du Canada. Nous avons connu de nombreux succès. Twin Shores, qui a utilisé notre argent et nos services pour élargir son offre d'hébergement; Myers Welding, à Tignish; et les gens de Community Inclusions, qui financent des mesures sociales visant à soutenir les personnes ayant des difficultés intellectuelles, en sont des exemples.
Ces fonds et ressources entraînent une augmentation au chapitre des revenus et des possibilités d'emploi, et c'est tout simplement profitable. Nous élargissons l'assiette fiscale, et nous donnons des emplois aux gens et les encourageons à faire des choses qu'ils n'auraient peut-être jamais pensé faire.
Merci infiniment de votre temps.
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour, mesdames et messieurs. Salutations aux témoins.
Je m'appelle Mike Durant. Je suis là afin de souligner l'efficacité du modèle de la Fondation pour la conservation du saumon atlantique quant au fait d'appuyer la croissance économique et d'assurer la compétitivité du Canada. Je participe à des activités de restauration de bassins hydrographiques depuis de nombreuses années, à plusieurs titres. Je siège actuellement au comité consultatif provincial de la FCSA. Je suis le président de la Central Queens Wildlife Federation, où nous travaillons sur deux rivières de l'Île-du-Prince-Édouard. J'assure également la présidence de la Watershed Alliance de l'Île-du-Prince-Édouard. Il s'agit d'un groupe de coordination qui sert et soutient les 24 groupes responsables des bassins hydrographiques de l'Île-du-Prince-Édouard.
La FCSA a été établie en 2007 et s'est vu accorder au départ une subvention conditionnelle de 30 millions de dollars. Cette subvention a été placée dans un fonds en fiducie, dont les produits servent à financer des projets réalisés dans cinq provinces. Le fonds en fiducie de la FCSA fournit actuellement environ 1 million de dollars de financement annuel et, comme je l'ai dit, cette somme est investie dans cinq provinces distinctes — les quatre provinces du Canada atlantique et le Québec. En moyenne, l'Île-du-Prince-Édouard touche environ 100 000 $ pour des propositions de projet.
La FCSA contribue directement à la croissance économique de plusieurs façons. Elle crée des emplois dans le cadre de son programme de financement, surtout dans les régions rurales. Elle encourage également la participation volontaire. Un grand nombre de nos divers groupes comptent beaucoup de bénévoles au sein de leur personnel. Ils font toute la différence dans ces collectivités locales. Du point de vue de l'écotourisme, selon l'évaluation de la fondation, la pêche récréative du saumon de l'Atlantique apporte environ 255 millions de dollars par année à l'économie. Les projets de la FCSA améliorent directement l'habitat du saumon et permettent de s'assurer que la valeur de cette pêche continuera de s'accroître. Les projets financés par la fondation s'appuient sur d'autres sources à un ratio de quatre pour un. Cette situation stimule la croissance économique et permet à des groupes d'entreprendre des projets qu'ils auraient été incapables de mener à bien par eux-mêmes.
Le modèle de gouvernance de la FCSA permet à chaque province, par l'intermédiaire de ses comités consultatifs, de se concentrer sur les priorités locales, et c'est quelque chose de très important. C'est efficace et efficient. Le processus de subvention est très opportun. Il est rapide. L'argent qui est versé aux groupes est habituellement accessible très tôt dans l'année. C'est vraiment d'une importance cruciale. Pour la plupart des équipes, la saison sur le terrain s'étend environ du mois d'avril au mois de septembre. Lorsque l'argent est versé aux groupes durant la période de mars-avril, c'est formidable. Parfois, dans le cas des programmes fédéraux, j'ai vu les sommes être versées aux groupes deux jours avant la fin de l'exercice. C'est très dommageable. Il est difficile de travailler dans une telle situation.
En outre, la fondation renforce les capacités de groupes locaux. Elle encourage et appuie la collaboration entre les groupes communautaires, les ONG, les organisations autochtones et les institutions de recherche, ce qui renforce encore davantage la capacité d'échanger des pratiques exemplaires. Il s'agit d'un investissement pleinement durable et permanent qui est accessible. Ce sont les produits du fonds en fiducie qui sont utilisés, alors ce fonds est maintenu à perpétuité.
Encore une fois, la différence entre le modèle de la FCSA et celui d'un programme gouvernemental semblable, disons, au Fonds pour la restauration côtière, qui est un programme d'une durée de cinq ans seulement, tient au fait que le modèle de la fondation est permanent, de sorte que l'argent est accessible.
En ce qui concerne ma recommandation, je voudrais que le gouvernement envisage un investissement de l'ordre de 50 millions de dollars dans le Fonds de dotation pour le saumon de l'Atlantique. Cet investissement permettrait à la FCSA de plus ou moins doubler sa capacité de financer des projets.
En résumé, je voudrais souligner que la FCSA contribue directement à la croissance économique et qu'elle assure la compétitivité du Canada. Elle le fait grâce à son modèle d'affaires permanent et durable; à sa gestion efficace et efficiente du programme; à son soutien direct visant à préserver et à soutenir l'habitat du saumon de l'Atlantique, ce qui accroît la valeur de l'écotourisme et de la pêche récréative du saumon; et au service de soutien qu'elle offre à des groupes communautaires locaux pour leur permettre de renforcer leurs capacités et d'accroître la mobilisation communautaire.
Je vous remercie, monsieur le président.
Voilà qui conclut ma déclaration.
:
Je vous remercie, monsieur le président, mesdames et messieurs, de me donner cette possibilité.
Je ne suis manifestement pas d'une grande organisation, alors je vais vous fournir un peu de contexte. Je suis CPA — comptable agréé — indépendant, et j'ai 40 ans d'expérience dans le domaine de l'impôt des particuliers et des petites entreprises. Je suis également planificateur financier enregistré et spécialiste financier agréé en matière de divorce et je cumule 20 années d'expérience de travail auprès de couples séparés.
J'ai deux recommandations à adresser au Comité.
Même si elle n'est pas liée au thème du budget, l'équité est un principe important de toute économie. Je recommande notamment que l'on corrige les dispositions législatives portant sur le crédit d'impôt relativement au montant pour un enfant en garde partagée. Je demande également que les Canadiens qui cotisent au Régime de pensions du Canada se voient garantir au moins un remboursement de leurs primes, s'ils meurent trop jeunes pour toucher une pension raisonnable.
Concernant la première question, la Loi de l'impôt sur le revenu prévoit un crédit d'impôt appelé le montant pour une personne à charge admissible, destiné aux parents célibataires qui subviennent aux besoins d'un enfant. Il y a des années, on l'appelait l'équivalent de l'exemption de marié. Lorsqu'un parent célibataire est le seul à avoir la garde d'un enfant, il peut économiser environ 2 500 $ d'impôt, si on utilise les taux de l'Île-du-Prince-Édouard.
Le paragraphe 118(5.1) de la Loi de l'impôt sur le revenu énonce que les couples qui ont la garde partagée des mêmes enfants à parts plus ou moins égales peuvent également réclamer ce crédit. Toutefois, afin d'être admissible dans un tel cas, chaque membre du couple doit avoir l'obligation juridique de verser une pension alimentaire à l'autre. Dans une situation de garde partagée, la pension alimentaire doit être calculée pour chaque parent en fonction de son revenu personnel, ce qui signifie que le parent touchant le revenu le plus élevé paiera plus que l'autre parent. Des sommes nettes sont versées au parent touchant le revenu le moins élevé.
Selon la loi régissant actuellement l’impôt, si les deux parents ont l'obligation juridique de faire un chèque à l'autre, chacun peut réclamer le crédit pour l’un des enfants dont il a la garde partagée. Dans cette situation hypothétique, ils obtiennent un total combiné d’environ 5 000 $ en avantages fiscaux, tout comme s’ils étaient les seuls à avoir la garde d’un enfant chacun. Toutefois, si, au lieu de rédiger deux chèques, ils s’entendent pour que, à des fins de commodité, le parent touchant le revenu le plus élevé ne verse qu’une somme compensatoire à l’autre parent, seul le parent qui reçoit la somme peut réclamer le crédit. L’autre parent ne peut rien réclamer. Le résultat net de la pension alimentaire est le même, mais une tranche de 2 500 $ des économies d’impôt est perdue.
Deux familles pourraient se trouver dans une situation identique, mais la première économise 2 500 $ de plus que l'autre uniquement parce que son entente de séparation exige que deux chèques soient rédigés au lieu d'un. N'est-ce pas injuste, et peut-être même ridicule?
Vous pourriez vous demander pourquoi les parents ne se contentent pas d'accepter de rédiger un chèque à l'ordre de l'autre parent pour éviter ce problème. La réponse est exposée en détail dans mon mémoire, mais elle est principalement liée à des problèmes d'application de la loi lorsque le chèque d'un des parents est sans provision.
Lorsqu’il y a plus d’un enfant, chaque parent ayant la garde partagée des enfants devrait pouvoir réclamer le montant pour une personne à charge admissible, sans égard à la façon dont le paiement est effectué. Lorsqu’il n’y a qu’un enfant, il serait tout à fait logique que l'on modifie la disposition législative de manière à permettre le partage de cet unique crédit, exactement comme on doit partager l’Allocation canadienne pour enfants. Les enfants devraient être la priorité, et cette disposition législative devrait être corrigée.
Mon autre recommandation porte sur le Régime de pensions du Canada et sur une caractéristique peu connue. Si une personne meurt avant d’avoir touché sa pension et que le conjoint survivant touche déjà ses propres prestations de retraite, c'est-à-dire le montant maximal, il n'a pas droit à une prestation de survivant.
Les cotisations versées par un employé ayant travaillé pendant 40 ans, en dollars d’aujourd'hui, s’élèveraient à environ 100 000 $ et lui permettraient de toucher la pension maximale. C’est le double dans le cas des propriétaires d’entreprise. Est-il raisonnable que les Canadiens investissent dans un régime de pensions, s’ils savent que leur succession ou leur famille ne toucheront rien s’ils meurent tôt? C’est ce qui arrivera aux personnes qui n’ont pas de conjoint vivant ou dont le conjoint survivant touche déjà une pleine pension du RPC. Nous devrions avoir droit à au moins un remboursement des cotisations, plus les intérêts, selon les mêmes modalités que le régime de pensions de la fonction publique et que tous les autres régimes de pensions que j’ai vus.
Merci de votre temps et de votre attention.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de nous donner la possibilité de comparaître devant vous aujourd'hui. Comme vous l'avez mentionné, je m'appelle Mike Schut. Je suis le vice-président de l'administration et des ressources humaines à Bulk Carriers. Tyson Kelly, vice-président des opérations et directeur général, m'accompagne.
Bulk Carriers est une entreprise familiale située juste à l'extérieur de Charlottetown, à Clyde River, Île-du-Prince-Édouard. Elle a été fondée en 1973 et est devenue la plus grande entreprise insulaire de transport en zone longue.
Dans cette industrie, nous sommes au beau milieu d'une crise, et des mesures doivent être prises maintenant. En 2013, un rapport financé par l'Alliance canadienne du camionnage indiquait que, d'ici l'an 2020, l'écart entre l'offre et la demande de camionneurs atteindrait les 33 000. J'ai récemment entendu quelqu'un de l'Association du camionnage des provinces de l'Atlantique affirmer que l'écart pourrait en fait se rapprocher davantage des 40 000. Mesdames et messieurs, il ne reste que deux ans avant que cette prévision ne se réalise, et ce n'est qu'un début.
Chez Bulk Carriers, nous sommes passés de 8 camions et 12 employés, en l'an 2000, à 98 camions et 142 employés en 2018. Le camionnage fait rouler l'économie canadienne. Sans camions de transport pour déplacer les produits, l'économie serait paralysée.
En 2012, les statistiques ont montré que 90 % des produits de consommation et des denrées alimentaires étaient expédiés par camion dans l'ensemble du Canada. L'industrie du camionnage générait plus de 67 milliards de dollars de recettes. En 2018, Bulk Carriers prévoit des ventes annuelles dépassant 30 millions de dollars, et les paies que verse l'entreprise devraient dépasser les 9 millions de dollars. Depuis le dernier trimestre de 2017, nous avons augmenté le régime de solde et d'indemnité de nos camionneurs deux fois. Nous le faisons dans le but de lutter contre nos taux de roulement annualisés des camionneurs, qui s'élèvent à 59 %, et de nous efforcer de mettre sur la route les 17 camions qui sont actuellement vides dans notre cour, car il n'y a personne pour les conduire.
Depuis 2004, Bulk Carriers est un utilisateur du Programme des travailleurs étrangers temporaires. De fait, le deuxième chauffeur que nous avons fait venir dans le cadre de ce programme travaille encore pour nous aujourd'hui et vient tout juste de terminer sa treizième année de service au sein de l'entreprise. Aujourd'hui, notre équipe de chauffeurs se compose de 46 % de travailleurs étrangers temporaires. Ce programme s'est révélé absolument nécessaire pour que nous puissions composer avec la pénurie de chauffeurs.
J'ai mentionné plus tôt le fait qu'actuellement, 17 de nos camions, ou 17 % de notre parc, sont vides. Cette situation a un énorme coût. Si ces camions pouvaient être conduits, le revenu que nous pourrions avoir cumulé depuis le début de l'exercice 2018 passerait à environ 35 millions de dollars, moyennant des coûts salariaux de 10 millions de dollars. Au cours des neuf premiers mois de 2018, le fait que 17 de nos camions étaient vides nous a coûté environ 550 000 $. S'ils avaient été sur la route, les coûts auraient été plus élevés compte tenu des salaires des chauffeurs, de l'essence, des réparations et de l'entretien, mais ce supplément aurait été compensé par les revenus générés par leur circulation. Le fait que ces camions étaient vides a provoqué des augmentations des tarifs de fret. Ces augmentations ont été ressenties par tout le monde, des agriculteurs jusqu'aux consommateurs, en passant par les producteurs, les expéditeurs et les destinataires. La situation se traduit par des coûts accrus pour des produits sur les tablettes, et ce sont les consommateurs canadiens qui écopent. Cela touche non seulement notre entreprise de transport, mais aussi presque toutes les entreprises de transport partout au Canada et en Amérique du Nord.
Le gouvernement fédéral canadien peut et doit faire plusieurs choses afin de régler cette crise. D'abord et avant tout, il doit reconnaître qu'un conducteur de grand routier n'est pas un travailleur peu spécialisé. Selon le système de classification nationale des professions, les conducteurs de grand routier sont associés au code 7511, c'est-à-dire qu'ils exercent une profession de niveau C de la Classification nationale des professions. C'est la catégorie des travailleurs peu spécialisés. Dans le document que nous vous avons soumis, j'ai fourni plusieurs raisons convaincantes pour lesquelles un conducteur de grand routier ne devrait pas être classé dans la catégorie des travailleurs peu spécialisés. Faire passer le code 7511 de la classification C à B réduirait grandement les obstacles à l'entrée pour les travailleurs étrangers, lesquels pourraient combler la pénurie que nous vivons.
Le gouvernement fédéral pourrait aussi agir maintenant en apportant certaines modifications au programme pilote d'immigration au Canada atlantique. J'ai recommandé toutes ces modifications également, lesquelles peuvent être consultées dans le document qui vous a été soumis.
En outre, le gouvernement fédéral pourrait réagir à cette crise en simplifiant le processus de demande d'EIMT. Ce processus est trop long et comporte de très nombreux goulots qui peuvent causer des retards qui ne sont pas du tout nécessaires, ce qui coûte de l'argent.
La dernière mesure mentionnée dans le document, que pourrait prendre le gouvernement fédéral et qui permettrait à Bulker Carriers et probablement à de nombreuses autres entreprises de camionnage de voir une énorme amélioration, serait de rendre les règles du jeu équitables. Des modifications apportées au programme de manière à permettre aux conjoints des travailleurs étrangers temporaires d'obtenir un permis de travail ouvert au moment où ils obtiennent le droit d'établissement amélioreraient grandement le maintien en poste et réduiraient grandement les taux de roulement des camionneurs.
En conclusion, toutes ces options peuvent être perçues comme des solutions faciles à une crise majeure. Le gouvernement fédéral doit agir maintenant, avant qu'il soit trop tard. Toutefois, nous vivons déjà cette crise. Ces mesures doivent être prises maintenant, afin que l'on puisse empêcher la crise de devenir un désastre économique national.
Merci.
:
Bonjour, monsieur le président Wayne Easter, messieurs les vice-présidents, mesdames et messieurs les députés.
Je m'appelle Jennifer Evans. Je suis présidente de la Greater Charlottetown Area Chamber of Commerce. Penny Walsh-McGuire, notre directrice exécutive, m'accompagne aujourd'hui.
Je vous remercie de l'invitation à présenter un exposé sur le budget fédéral de 2019. La chambre de commerce sert de porte-parole à près de 1 000 entreprises membres dans la région du Grand Charlottetown. Nous offrons des services, des possibilités et des services de soutien pour la défense des droits à nos membres afin d'accroître leur capacité de faire des affaires. Dans notre demande budgétaire du mois d'août, nous avons formulé plusieurs recommandations visant à nous permettre de tirer parti de l'avantage concurrentiel des entreprises de notre région et du pays.
Combien d'entre nous se sont couchés bien trop tard hier soir parce qu'ils suivaient les négociations concernant l'ALENA? Cet événement a un peu modifié notre exposé de ce matin, mais nous sommes ravies de voir qu'un accord commercial renouvelé entre le Canada, les États-Unis et le Mexique a été convenu en principe. Bien entendu, il s'agit d'un pas en avant, et nous avons hâte d'évaluer les détails de cet accord, ce que nous ferons probablement tout de suite après la séance. Nous voudrions féliciter la et toute l'équipe de négociation du Canada d'avoir obtenu un accord qui demeure trilatéral.
Même si nous saluons la réalisation de cet accord, nous ne devons pas oublier à quel point nous nous sommes permis de devenir excessivement dépendants d'un unique partenaire commercial. Nous devons continuer à diversifier nos marchés et à nous protéger dans l'avenir, en adaptant notre cadre réglementaire et fiscal pour qu'il appuie notre compétitivité. Je pense que la leçon que nous avons tous tirée, c'est que nous devons commencer à travailler un peu plus ensemble, afin que nous ne nous retrouvions pas pris dans une position commerciale aussi vulnérable.
Parlons de la compétitivité fiscale canadienne et de notre environnement fiscal actuel, ainsi que de la façon dont les réalités d'aujourd'hui influent sur la compétitivité des entreprises canadiennes. Les membres de notre chambre de commerce s'inquiètent au sujet du fardeau croissant que représentent les tarifs, les taxes et les règlements imposés au secteur privé. Cette situation est extrêmement préoccupante, étant donné que l'administration américaine a procédé à une réduction marquée de la réglementation et de l'imposition des entreprises au sud de la frontière. La chambre de commerce a accueilli favorablement l'initiative du gouvernement fédéral de réduire l'impôt des petites entreprises en 2018, mais il faut en faire davantage pour réduire le fardeau fiscal si nos entreprises canadiennes doivent rester concurrentielles.
Ainsi, nous demandons au gouvernement fédéral d'examiner la recommandation selon laquelle il faut réagir à l'évolution du paysage fiscal américain en rétablissant les avantages fiscaux dont bénéficiaient les entreprises du Canada et en retirant les fardeaux réglementaires indus imposés aux entreprises de toutes tailles.
À l'automne 2017, nous nous sommes associés à des chambres de commerce de partout au pays afin de nous opposer aux changements fiscaux injustes qui étaient proposés. Nos membres demeurent préoccupés par le critère invasif et irréaliste du caractère raisonnable conçu pour déterminer si un membre de la famille mérite de toucher le revenu d'entreprise qui lui est attribué. Ainsi, nous recommandons au gouvernement fédéral d'améliorer la proposition concernant l'imposition d'un critère relatif au caractère raisonnable du revenu imposé aux petites entreprises familiales afin de reconnaître que les membres d'une famille peuvent apporter une contribution à une entreprise familiale et l'appuyer sans participer directement à ses activités.
Maintenant, je voudrais céder la parole à notre directrice exécutive, Penny Wash-McGuire, afin qu'elle souligne certaines de nos recommandations supplémentaires.
Je vais aborder brièvement la question de la tarification du carbone, un sujet qui nous est tous familier et qui est d'actualité au pays. Les entreprises et l'industrie demeurent engagées à aller de l'avant avec une économie à faibles émissions de carbone, en mettant en pratique l'innovation et l'ingéniosité dans nombre de domaines. Les entreprises de la province sont d'accord sur le fait que la réduction de nos émissions de carbone est une priorité, les répercussions des changements climatiques étant une réalité actuelle et non pas un problème à venir. De plus, nous estimons qu'il est important pour le gouvernement de reconnaître la nature complexe de la réglementation touchant les émissions et l'environnement au pays. L'économie de chaque province comporte différentes composantes et différents compétiteurs qui requièrent des solutions distinctes.
Avec 1,8 mégatonne d'émissions, l'Île-du-Prince-Édouard est responsable de 0,25 % de l'empreinte carbone du pays. La chambre est convaincue de la compétence des entreprises de la province quant à la préservation de l'environnement sans mesures fiscales dissuasives. Par conséquent, nous recommandons que le gouvernement fédéral envisage d'abord des mesures incitatives pour réduire les émissions de carbone avant de mettre en oeuvre la politique fédérale de soutien de la tarification du carbone. Nous saluons assurément l'implantation par le gouvernement fédéral d'une politique de soutien de la tarification du carbone, et donc, si cela est jugé nécessaire, d'une structure de tarification du carbone qui n'aurait aucune incidence sur les revenus des entreprises; autrement dit, il s'agirait d'un transfert plutôt que d'une augmentation du fardeau fiscal.
J'aimerais aborder un sujet qui a été mentionné par nos collègues de Bulk Carriers, soit la pénurie de travailleurs qualifiés au regard de la croissance démographique. Il est particulièrement important de se pencher sur l'augmentation de la population régionale et de relever les défis liés à la main-d'oeuvre locale au Canada atlantique. Notre faible population est vulnérable à la pénurie de main-d'oeuvre et de travailleurs qualifiés, et on perçoit l'augmentation de la population comme une solution à ces problèmes. La question de l'accès au marché du travail se classe parmi les principales priorités de nos membres et a une influence directe sur leur compétitivité.
Assurément, la chambre reconnaît la responsabilité que nous partageons — les entreprises, les collectivités et les gouvernements — au chapitre de l'augmentation de la population et de la croissance de la main-d'oeuvre. J'aimerais mentionner un programme qui a récemment été mis en place, le P.E.I. Network Program. Avec l'appui d'IRCC et du gouvernement provincial, la chambre a mis en place ce programme, qui met des dirigeants d'entreprise et des leaders communautaires en relation avec les meilleurs nouveaux candidats de l'Île-du-Prince-Édouard. Le programme est accessible dans plus de 20 municipalités au Canada et permet aux nouveaux venus de bâtir leur réseau, afin que leur nom ne se limite pas à figurer sur leur curriculum vitae. Nous avons constaté la réussite de ce projet en peu de temps.
J'aimerais également souligner que le Programme pilote d'immigration au Canada atlantique a contribué à régler certains des problèmes quant à la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée dans la région et a bénéficié d'une excellente participation des employeurs de l'Île-du-Prince-Édouard, notre province n'ayant même plus de places disponibles depuis les deux dernières années. J'aimerais également souligner que l'on nous a fait l'annonce de 500 places supplémentaires pour ce programme. Compte tenu de ce succès marqué, nous considérons qu'il serait nécessaire d'envisager de rendre le Programme pilote d'immigration au Canada atlantique permanent.
Pour conclure, j'aimerais aborder le sujet des finances fédérales. Dans le budget de 2018, nous avons remarqué des prévisions de déficits de plus de 18 milliards de dollars ainsi que l'absence d'un plan en vue d'équilibrer le budget dans un avenir prochain. Le problème tient au fait que le budget n'a pas permis au Canada d'être en mesure de réagir de façon appropriée à l'incertitude, aux turbulences que nous avons pu constater dans la dernière année de négociations, notamment en vue de la conclusion du nouvel ALENA, ou à la possibilité d'une récession de notre économie nationale. Pour cette raison, nous recommandons que le gouvernement fédéral, chaque année, fixe des cibles pour l'établissement des budgets équilibrés — ou, si les conditions le permettent, un excédent —, sauf en cas de récession, auquel cas il convient d'engager des dépenses déficitaires afin de stimuler l'activité économique.
Voilà qui résume notre exposé. Nous vous remercions de cette occasion et sommes à votre disposition pour répondre à vos questions.
Merci.
Comme mon collègue, j'offre mon soutien pour ce qui est de l'ALENA. Félicitations.
Peut-être ne l'avez-vous pas remarqué, mais il y a eu vendredi une déclaration qui réduit fortement l'importance relative de l'ALENA quant à l'incidence économique totale qu'il aura dans le monde. C'est que l'Inde s'efforce maintenant de mettre en place une politique de « large bande pour tous ». Ce sera énorme. Au total, 800 millions de personnes auront accès à l'économie numérique, et ces gens collaborent avec les Canadiens, et leur font concurrence, de façon fantastique. L'accès à ce type d'économie va avoir une énorme incidence. Rappelons que jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, notre principal partenaire commercial était le Commonwealth. Il s'agit simplement d'une autre façon dont nous pouvons profiter du même avantage que celui dont nous jouissons naturellement en faisant affaire avec le Commonwealth.
Nous défendons l'approche du Commonwealth — l'approche de l'Inde — depuis maintenant 10 ans. En Inde, afin d'offrir la large bande à tous, les responsables rassemblent tous les intervenants. Ils sont en train d'élaborer un plan national pour que les fournisseurs de services de télécommunications et d'accès Internet, les organismes gouvernementaux et les municipalités se réunissent afin de déterminer comment cela va se faire, comment cela va fonctionner, et combien cela va coûter.
Il y a quelques années, nous avons eu le plaisir de recevoir au Canada le chef du mouvement des collectivités intelligentes en Inde pour prendre la parole à l'une de nos conférences. Le plan qu'il a révélé était sensationnel pour nous, puisque nous ne sommes pas habitués de réfléchir à cette échelle. Il a mentionné qu'il s'agirait de la plus importante dépense de n'importe quel gouvernement dans les prochaines années. Voilà ce à quoi nous faisons face.
Les responsables de ce projet partent du fait que la chose la plus en demande actuellement, c'est Internet. Je tire ces renseignements d'un sondage, donc je n'invente rien. Les gens veulent Internet plus qu'ils ne veulent une voiture, du chocolat, de l'alcool ou du sexe. Comme je l'ai mentionné, il ne s'agit pas de mes chiffres, mais les voilà. C'est la priorité de tout le monde.
Nous estimons qu'il nous faut deux choses. Nous devons reproduire l'exemple de l'Inde, mais nous avons eu l'idée en premier. Nous devons rassembler les intervenants au moyen d'un financement au fédéral ou d'un certain type de catalyseur, pour ainsi dire — il n'est pas nécessaire qu'il s'agisse d'un programme fédéral —, puis faire avancer le tout en prévoyant dépenser, de façon durable, le même montant que l'Inde. Après tout, nous serions en train de créer un quatrième service public, comme le réseau routier, le système d'égouts ou le réseau d'électricité. Voilà l'ampleur à envisager. Le projet va d'un océan à l'autre.
Avant, je travaillais et vivais sur des bateaux de pêche au saumon en Colombie-Britannique, par exemple. Je sais très bien de quoi je parle. Je vis en Nouvelle-Écosse maintenant, tout comme Tony. Nous couvrons tout le pays. Actuellement, je suis le vice-président exécutif de l'Association canadienne des télécommunications sans fil, qui est la plus grosse organisation de haute technologie au Canada. Il m'est possible d'être ici aujourd'hui uniquement grâce à la connectivité. Je peux être n'importe où dans le monde si je le souhaite, en appuyant sur un bouton. Voilà le type de choses dont nous avons besoin.
Pour obtenir la force opérationnelle de tous les fournisseurs, nous devons reproduire le modèle SWIFT du Sud-Ouest de l'Ontario — il s'agit d'une dépense d'environ 300 millions de dollars, partagée entre les gouvernements fédéral et provincial, les administrations municipales et le secteur privé — pour mettre en place un réseau ouvert fournissant une couverture égale pour tout le monde, qui est contrôlée par les municipalités.
Permettez-moi d'insister sur le contrôle par les municipalités, parce que l'ère où les compagnies privées de télécommunications possédaient le réseau est terminée. Nous sommes en train de bâtir un réseau routier actuellement, et vous ne bâtissez pas une route pour Ford, une pour GM, et une pour Hyundai. Vous bâtissez une route, et tout le monde y roule. Le modèle que nous avons ici s'éloigne du modèle axé sur le rendement du capital investi que les entreprises utilisent au profit d'un modèle axé sur le rendement tiré de la valeur pour la collectivité. Le capital patient est ce qui manque. C'est un peu comme le modèle coopératif.
Les gens disent que nous n'avons pas de réseaux dans les régions rurales parce que le marché a échoué. Le marché n'a pas échoué, il va très bien. Il indique plutôt que les régions rurales ne comptent pas. Cela me va. J'ai déjà travaillé pour Bell Canada, dans le cadre d'un contrat d'un milliard de dollars en Arabie saoudite. Si c'est ce que dit le marché, c'est bien. Nous avons besoin d'autre chose que le marché pour façonner notre politique. Ce qu'il nous faut c'est un programme coopératif ou axé sur la valeur pour la collectivité, où le rendement pour la collectivité n'a rien à voir avec le profit. Cette valeur n'entre pas dans le calcul des profits pour les fournisseurs. Voilà ce que nous devons faire maintenant.
Il faut que ce soit les municipalités qui aient le contrôle, puisqu'actuellement, elles ont les réseaux qui sont les moins coûteux, les plus rapides et les plus adaptés à l'avenir. C'est ceux-là que nous devons reproduire, car il s'agit des réseaux les plus puissants. Ils ont, au cours des quelque 20 dernières années, gagné tous les titres de Ville intelligente de l'année décernés par le Intelligent Community Forum, et plusieurs villes canadiennes figurent parmi les lauréats. Le Canada compte plus de villes lauréates que tout autre pays.
Nous savons comment le faire. L'avenir est arrivé au Canada, mais il est réparti de façon inégale.
Nous devons reproduire le meilleur modèle, et il s'agit d'un modèle municipal mis en place partout au Canada, avec un accès ouvert et un contrôle citoyen.
Je vais maintenant céder la parole à mon collègue Tony, qui va parler de ce qui a été fait concrètement.
Tony, vous pourriez parler de Pictou.
:
Bonjour, monsieur Easter. Merci, monsieur le président de bien vouloir entendre notre témoignage.
Je m'appelle Kelly Doyle, et voici Katsue Masuda. Elle occupe le poste de gestionnaire des opérations. Nous sommes propriétaires exploitants de la seule agence de tourisme de l'Île-du-Prince-Édouard axé exclusivement sur les Japonais. Nous sommes établis à Charlottetown depuis les 18 dernières années. Nous offrons des services de guide aux agences de tourisme partout dans les Maritimes: en Nouvelle-Écosse, à l'Île-du-Prince-Édouard et au Nouveau-Brunswick. Nous fournissons aussi des guides parlant japonais à l'entreprise Prince Edward Tours.
Nous embauchons une douzaine de chauffeurs et une douzaine de guides chaque année. Nous avons une entreprise unique à l'Île-du-Prince-Édouard. Nous offrons des services dans un marché à créneaux dans la province. Nous sommes les seuls à offrir ces services à la clientèle de touristes japonais. Vu la nature de notre entreprise, nos clients sont tous Japonais, et il nous faut donc du personnel spécialisé. Nos employés doivent parler couramment le japonais et l'anglais, avoir une bonne connaissance de la culture japonaise et de l'Île-du-Prince-Édouard et de l'histoire d'Anne... la maison aux pignons verts, dont le site constitue l'attraction touristique la plus connue des Japonais.
Comme l'expérience nous l'a déjà montré en raison d'une recherche d'employés au moyen de banques d'emplois, il est très difficile de trouver des immigrants ayant le statut de résident permanent au Canada pour occuper ces postes de guide touristique. Nous avons besoin de professionnels pour maintenir la qualité des services que nous offrons à cette industrie. Pour occuper cet emploi, il faut maîtriser le japonais, à l'oral et à l'écrit, et il faut aussi avoir une connaissance approfondie de la culture et des coutumes du Japon. Selon nous, il est très difficile de trouver des Canadiens qui satisfont à ces exigences ou d'en former pour qu'ils apprennent la culture et la langue japonaises. Il est tout simplement difficile pour les Canadiens d'apprendre le japonais.
Nos clients nous disent souvent qu'ils rêvaient depuis des années ou même des décennies de venir à l'Île-du-Prince-Édouard. Nous sentons que nous sommes tenus de leur offrir des services de guide touristique professionnels quand ils viennent en visite.
Il y a des résidents permanents d'origine japonaise à l'Île-du-Prince-Édouard. Toutefois, la plupart sont des femmes au foyer qui ont des enfants. Il est très difficile de trouver des personnes qui sont en mesure de travailler jusqu'à tard dans la soirée et tôt le matin, ce qui correspond souvent à nos horaires de travail dans les aéroports. La majorité de ceux qui cherchent un emploi en cherchent un à l'année, et non pour une période de six mois.
Il y a beaucoup de résidents permanents d'origine japonaise dans les régions de Vancouver et de Toronto. Toutefois, il est difficile de les embaucher à l'Île-du-Prince-Édouard. Nous tentons de les attirer chaque année pour qu'ils occupent un poste pendant six mois. Il y a quelques Japonais qui détiennent un visa dans le cadre du programme vacances-travail. Il s'agit de jeunes gens âgés de moins de 30 ans qui peuvent voyager et travailler n'importe où au Canada. Toutefois, ces jeunes personnes manquent souvent d'expérience de travail, ou d'expérience tout court, et la plupart d'entre eux ne parlent pas beaucoup l'anglais. Ce ne sont pas vraiment de bons candidats pour pourvoir les postes que nous offrons, en raison de leur âge et du fait qu'ils ne peuvent rester au pays que pendant un an.
Ces postes exigent des candidats qu'ils possèdent une bonne expérience dans le domaine du tourisme auprès des Japonais, de bonnes compétences en matière de relations avec les clients ainsi qu'une excellente maîtrise de l'anglais. Après avoir embauché ces personnes et les avoir formées, il est très difficile d'obtenir les permis de travail pour qu'ils puissent revenir la saison suivante, ce qui signifie que nous avons consenti des efforts et investi beaucoup d'argent et que Mme Masuda a consacré beaucoup de temps à les former. Ces employés ont mis beaucoup d'efforts pour devenir des guides professionnels à l'Île-du-Prince-Édouard et connaître l'histoire d' Anne... la maison aux pignons verts et la vie de l'auteure, Lucy Maud Montgomery.
Voici tout de même une idée concernant notre industrie du tourisme. Ce qui attire le plus de visiteurs, c'est le site consacré à Anne... la maison aux pignons verts, situé à Cavendish. L'endroit ferme le 1er décembre et ne rouvre que le 14 avril. Nous avons demandé à plusieurs reprises que les responsables l'ouvrent pour nous, et ils ont refusé. Si les responsables de Parcs Canada pouvaient acquiescer à notre demande et nous donner accès au site sur rendez-vous, cela nous aiderait à ne plus refuser nos clients de Toronto et de Vancouver qui souhaitent venir visiter pendant l'hiver. Nous serions peut-être en mesure d'attirer une plus grande part de touristes à l'Île-du-Prince-Édouard en hiver. Nous pourrions réussir à faire croître un peu cette industrie si on pouvait ouvrir ce site pour nous. De toute façon, ce n'est qu'une idée, au cas où il y aurait possibilité de le faire.
Le problème qui nous concerne actuellement, toutefois, c'est celui touchant les guides. Chaque année, il y a des guides d'expérience qui sont prêts à revenir travailler pour nous pendant la saison. Le fait d'embaucher ces travailleurs étrangers expérimentés créera plus d'emplois au Canada dans l'industrie du tourisme. Comme je l'ai déjà mentionné, actuellement, nous embauchons 12 chauffeurs canadiens à temps plein et à temps partiel, et souhaiterions en embaucher plus, dans l'avenir. Si le nombre de Japonais qui viennent au Canada et à l'Île-du-Prince-Édouard augmente, alors l'affluence augmentera dans les restaurants, les lieux d'hébergement, les boutiques de souvenirs et d'autres attractions touristiques. Ces visiteurs dépenseront beaucoup plus de yens au Canada qu'ils ne le font habituellement.
Ces touristes dépensent beaucoup d'argent, en passant. Les Japonais laissent peu de traces de leur passage ici, et ils sont des visiteurs très cordiaux et agréables. Je crois qu'ils manqueraient à la population de l'Île-du-Prince-Édouard s'ils ne venaient pas chaque année.
Si nous n'avons pas de guides expérimentés, nous devrons refuser des clients, comme nous avons dû le faire cette année. Nous avons dû refuser des clients parce que nous n'avions pas nos guides. Ceux que nous avons, nous avons dû leur demander de travailler beaucoup d'heures supplémentaires, ce qui est très coûteux pour l'entreprise. Nos guides aiment bien profiter de leur séjour à l'Île-du-Prince-Édouard, et n'aiment pas travailler 50 ou 60 heures par semaine. Tout cela est causé par une pénurie de jeunes femmes qui sont prêtes à venir dans notre province. Je n'arrive pas à en faire venir. Nous comprenons les raisons qui ont poussé le gouvernement à mettre en place des lois et des règlements pour protéger les emplois au Canada. Toutefois, en raison de notre type d'entreprise et de ses particularités, nous sommes forcés de faire venir des travailleurs étrangers temporaires pour pourvoir ces postes.
Actuellement, le Programme des travailleurs étrangers temporaires n'est pas fiable et est très imprévisible. Ce printemps, nous avons présenté trois demandes de permis pour des travailleurs étrangers temporaires; un permis a été accordé en deux semaines, alors qu'il a fallu quatre mois pour en obtenir un autre. Quand l'employée est enfin arrivée à l'Île-du-Prince-Édouard, nous étions en juillet et avions raté deux ou trois des mois les plus occupés. Nous avions dû faire travailler davantage nos autres employées en plus d'avoir à refuser certains clients.
Le Programme des travailleurs étrangers temporaires nous a toujours posé des problèmes depuis 10 ans, et il occasionne des coûts en temps et relativement aux demandes qui se chiffrent en milliers de dollars. Ce sont des coûts qui sont vraiment difficiles à rattraper chaque année pour de petites entreprises qui ne mènent des activités que pendant six mois.
Pour terminer, le processus de demande est trop long et très peu prévisible. Chez PEI Select Tours, la clientèle s'attend à ce que nous fournissions des guides touristiques professionnels qui maîtrisent le japonais pour accompagner ces touristes. Nous comptons sur ces guides d'expérience pour qu'ils viennent travailler dans notre entreprise, et si leur visa n'est pas délivré en temps opportun, il ne nous reste plus assez de temps pour embaucher et former de nouveaux guides. En passant, il faut un an pour former un guide. Par ailleurs, le prix des billets d'avion grimpe en flèche au mois de juin. Quand nous recevons enfin une confirmation et que nous pouvons acheter un billet, le prix a doublé par rapport à un autre moment où nous aurions pu l'acheter.
Ces gens savent à quoi je fais référence quand je parle du Programme des travailleurs étrangers temporaires. Je suis certain que vous comprenez de quoi il s'agit. La façon dont le système fonctionne actuellement rend les choses très difficiles à l'Île-du-Prince-Édouard et pour notre entreprise.
Je vous remercie de votre attention. Katsue et moi vous sommes reconnaissants.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie tous nos témoins. Honnêtement, les témoignages que nous venons d'entendre sont très enrichissants.
Messieurs Gander et Walters, je vous remercie beaucoup. Je n'ai pas de question à vous poser — je n'en ai malheureusement pas le temps —, mais je suis tout à fait d'accord sur votre intervention. C'est vraiment souhaité et bienvenu.
[Traduction]
Monsieur Doyle et madame Masuda, konnichiwa.
Je représente la région de la Colombie-Britannique, où se trouvent la plus forte concentration de Canadiens d'origine japonaise, le centre Nikkei et les archives culturelles nippo-canadiennes. C'est également la région où se trouve la plus forte concentration de programmes linguistiques japonais.
Dans quelle mesure avez-vous utilisé le centre Nikkei pour recruter des gens qui parlent japonais et anglais et qui sont capables de vous aider à bâtir votre entreprise? Dans quelle mesure contribuez-vous à l'économie de l'Île-du-Prince-Édouard? Quelle est en dollars la valeur générée tous les ans par le tourisme en provenance du Japon?
:
Merci, monsieur le président.
Bienvenue à tous, et merci pour vos exposés.
Deux problèmes se posent. Le premier concerne la main-d'oeuvre à la disposition des organisations. Nos besoins en main-d'oeuvre ne sont pas comblés, de toute évidence. Certaines observations ont porté sur le Programme de travailleurs étrangers temporaires et sur le processus d'étude d'impact sur le marché du travail, que je connais très bien, en Ontario, et qui est très fastidieux, je dirais.
Quand vous faites une erreur, vous devez parfois recommencer depuis le début. Ce serait comme partir en voyage en voiture, se faire arrêter pour quelque chose, et devoir faire tout le chemin du retour avant de recommencer. Ça n'a pas vraiment de sens. Je compatis avec vous. Nous devons vraiment examiner ce sujet sérieusement.
J'aimerais m'adresser à la Chambre de commerce en ce qui concerne certaines de leurs observations. En tant qu'économiste ayant travaillé à Wall Street et Bay Street, je dirais que la meilleure mesure de la situation financière d'un pays, c'est son ratio de la dette nette au PIB. Au Canada, il est d'environ 31 %. Il affiche une tendance à la baisse. En fait, je vais vous lire une partie du rapport sur la viabilité financière du directeur parlementaire du budget, publié le 27 septembre 2018.
La politique budgétaire fédérale actuelle est viable à long terme. Le DPB estime que le gouvernement fédéral pourrait augmenter les dépenses ou réduire les impôts et les taxes, de manière permanente, dans une proportion correspondant à 1,4 % du PIB (29 milliards de dollars – dollars courants) tout en maintenant à long terme la dette nette au niveau actuel (2017), qui correspond à 31,1 % du PIB.
Parmi tous les pays du G7, nous avons le ratio de la dette nette au PIB le plus bas. Nous avons une cote de crédit AAA, qui est heureusement restée inchangée.
L'ancien gouvernement libéral de Paul Martin et de Jean Chrétien a déterminé un certain nombre de choses qui devaient être réglées. Je dirais que nous sommes financièrement exactement sur la bonne voie, et que notre ratio de la dette nette au PIB est en baisse. En fait, en grande partie, notre écart financier dénote une certaine prudence. Je m'arrêterai là.
Blair, j'ai une petite question. Il y a une chose dont vous n'avez pas parlé et je pensais que vous alliez en parler, au sujet des personnes âgées et de la planification de la prestation du survivant, qui est de 60 %. Quand une personne décède, c'est son conjoint ou sa conjointe qui touche les prestations du Régime de pensions du Canada. Généralement, c'est l'homme qui décède en premier, et c'est lui qui recevait des prestations du RPC. Beaucoup de femmes n'ont pas fait partie de la population active aussi longtemps que les hommes, surtout dans cette ancienne génération. Elles se retrouvent dans une situation bien pire, car elles ne peuvent recevoir que 60 % des prestations de leur conjoint. En fait, je pense qu'il faudrait mettre en oeuvre une nouvelle politique leur permettant de toucher 100 % des prestations de leur conjoint, mais en maintenant le plafond au montant actuel du RPC, qui est de 1 100 $ et quelques. Je pense savoir de quoi je parle.
Ce serait une autre étape vers l'élimination de la pauvreté chez les personnes âgées, surtout parmi les femmes âgées et les personnes âgées vivant seules. Est-ce exact?
:
J'ai sous les yeux la prévision de l'Alliance canadienne du camionnage, qui dit qu'il pourrait manque jusqu'à 48 000 chauffeurs au Canada d'ici 2024.
Ce n'est pas que j'essaie de minimiser l'importance de votre témoignage d'aujourd'hui. Je pense qu'il s'agit d'un problème très grave qui ne va pas disparaître de lui-même. Mais je suis le genre de personne qui aime penser à l'avenir, et je crois que c'est la chose responsable à faire dans le cas présent. Si nous décidons d'aller de l'avant et de procéder à ces changements, je veux m'assurer qu'ils auront un effet positif concret et qu'ils entraîneront le genre de résultats que vous, entre autres, souhaitez.
Je veux continuer sur le sujet du camionnage, si personne n'y voit d'inconvénient. Je suis en train de lire l'analyse récemment publiée par le groupe de transporteurs Day & Ross. C'est une entreprise du Nouveau-Brunswick, et je me demandais si vous étiez dans la même situation qu'elle. Selon l'analyse, il y a une pénurie de main-d'oeuvre dans le secteur du camionnage à l'échelle mondiale, mais les gens ne se rendent pas compte qu'il ne s'agit pas seulement des camionneurs. Les entreprises doivent surveiller l'efficacité des mesures de réduction des émissions, les comportements, la localisation et faire une foule de choses compliquées qui nécessitent des experts en TI, des spécialistes de la finance, des comptables et des répartiteurs.
Est-il vrai que la pénurie de main-d'oeuvre dans le secteur du camionnage ne concerne pas uniquement les camionneurs, mais tous les emplois du secteur? Votre entreprise a-t-elle également ce problème?
Il me reste environ une minute et demie, alors je vais m'adresser à la Chambre de commerce.
Le Comité a récemment accueilli des représentants de Startup Canada, un organisme, comme vous le savez, qui soutient l'entrepreneuriat canadien. J'ai envoyé à l'un des représentants une question que je n'avais pas eu le temps de poser pendant la séance. Je voulais savoir s'ils avaient des recommandations autres que celles concernant le régime fiscal et la réglementation.
Ils m'ont répondu qu'il était très important — encore plus important que de modifier le régime fiscal ou la réglementation — d'accroître l'accès aux capitaux pour les entrepreneurs, en particulier en ce qui concerne l'innovation à forte composante technologique. Lorsqu'elles choisissent un endroit où s'implanter, les entreprises cherchent des universités dynamiques, des infrastructures aéroportuaires pour favoriser l'établissement de liens internationaux, des collectivités qui maîtrisent l'anglais et la protection internationale des droits de brevet.
Jusqu'ici, aujourd'hui, la chambre a surtout mis l'accent sur la modification du régime fiscal et de la réglementation. Ne vous méprenez pas, j'ai du respect pour la chambre et je comprends sa position, mais reconnaissez-vous qu'il y a toutes sortes d'autres facteurs en jeu sur lesquels il faudrait se pencher?
Aussi, en ce qui concerne la modification de l'impôt sur les sociétés au Canada, seriez-vous d'accord sur le fait qu'un grand nombre d'intervenants ont examiné ce que M. Trump a fait aux États-Unis par rapport à cela? Selon eux, il est en train de gonfler la dette des États-Unis et de la refiler aux générations futures.
Ce doit être très préoccupant pour vous.
:
Très certainement. Je crois que nous nous rendons compte que ce qui se passe chez nos voisins du sud pourrait avoir une incidence à court et à long terme sur les entreprises canadiennes, autant les petites entreprises que les sociétés.
Je veux souligner que l'Île-du-Prince-Édouard a le taux d'entrepreneuriat par habitant le plus élevé des provinces du Canada. Notre secteur — nos entreprises en démarrage —, est en pleine expansion et réussit très bien.
Nous allons effectivement nous faire l'écho des commentaires de Startup Canada. Nous croyons qu'il faut mettre l'accent sur le développement des compétences, l'accès au capital, l'accès au soutien à la recherche et la promotion de l'entrepreneuriat auprès des jeunes.
J'aimerais revenir rapidement sur la question du fardeau, parce que je n'ai pas eu l'occasion de répondre à votre collègue. Si nous sommes confiants — et les économistes ont confiance quant à notre situation financière —, alors nous devrions mettre en oeuvre un plan touchant le ratio de la dette au PIB et le respecter. Voilà ce que je voulais dire par rapport à cela.
Les chambres doivent aborder les questions liées à l'impôt et à la réglementation. Nous devons fournir du soutien aux entreprises très prospères et en croissance, ici, dans notre province. Bien des points que vous avez soulevés, entre autres en ce qui concerne l'accès au capital et la réglementation, restent pertinents. Ce sont des obstacles, et nous devons en tenir compte.
Il nous reste suffisamment de temps pour une dernière question de M. Kelly.
Mais avant, j'aimerais revenir sur la question des travailleurs étrangers temporaires. Je m'adresse à Bulk Carriers et à Select Tours. Selon eux, il y a 17 camions en attente de chauffeurs.
Le sujet du jour est la compétitivité économique.
Certains d'entre nous sont arrivés ici par avion la nuit dernière à 2 heures. Je sais que Kelly Doyle, de PEI Select Tours, a besoin de travailleurs étrangers temporaires, parce que ses employés sont épuisés. Ils sont censés rentrer à minuit trente, mais parfois, cela va à 4 heures du matin. Je les ai vus quand je suis arrivé.
Avez-vous des commentaires à faire sur le système lui-même? Vous avez besoin de camionneurs. Vous avez besoin de gens. Le système ne tient pas compte de l'urgence. Je crois que c'est ce que je voulais dire.
Comment pouvons-nous régler ce problème? Pouvez-vous faire un commentaire sur le caractère urgent de ce système et sur le processus de traitement des demandes que vous présentez? Je sais qu'il vous arrive tout le temps de devoir présenter de nouveau une demande et d'attendre 30 jours supplémentaires.
Je vous pose la question, avez-vous des commentaires?
:
Ce dont je suis sûr, c'est que le temps a une très grande importance dans notre secteur, puisque nous sommes en activité seulement six mois par année. Nous comptons nous rendre à Vancouver le mois prochain pour discuter avec une quinzaine, une vingtaine ou une trentaine d'entreprises différentes pour planifier l'année qui vient et faire venir des gens à l'Île-du-Prince-Édouard.
Pendant que nous faisons cela, nous tenons pour acquis que nous allons pourvoir les postes de guide, qu'il y en aura assez pour accueillir tous les gens qui viendront. Nous planifions en tenant pour acquis que nous allons les avoir. Mais, lorsque les gens arrivent, on découvre que notre demande, que nous avons présentée il y a un mois, a recueilli la poussière sur le bureau de quelqu'un et n'a même pas été examinée; elle a peut-être même été modifiée. C'est déjà arrivé dans le passé. Entre le moment où nous présentons notre demande et celui où quelqu'un l'examine, il y a eu un changement, et devons verser un autre 1 000 $ pour présenter une nouvelle demande, parce que ce qu'il y avait dans la première ne correspondait pas à ce qu'il fallait mettre dans la deuxième.
Je sais que ça paraît fou, mais le temps compte pour nous, parce que notre type d'entreprise exerce ses activités pendant seulement six mois. Il n'y a pas de circuit touristique en décembre ou en janvier.
Il faut aussi que les guides touristiques soient à la hauteur des attentes des Japonais, où ils trouveront une autre destination.
:
Oui. Il y a un centre régional de traitement des demandes ici, dans le Canada atlantique, à Saint John au Nouveau-Brunswick. Quand vous envoyez votre demande, présentement, il est impossible de savoir qui va l'examiner. Peut-être que ce sera un petit nouveau à peine formé.
Ma recommandation serait que les employés du centre de traitement soient spécialisés dans certains secteurs de l'industrie. Cela nous éviterait de devoir répondre aux mêmes questions, chaque fois, pour chaque demande. Nous participons au programme depuis 2004, et les réponses que je donne aux questions sont toujours les mêmes, pour chaque demande que nous présentons.
Certaines personnes ont examiné mes demandes plus d'une fois, et les traitent de manière expéditive. D'autres personnes posent des questions supplémentaires auxquelles nous avons déjà répondu.
Une fois que la demande est approuvée... Vu le temps qu'il faut maintenant pour y inscrire un nom, nous présentons une demande générale pour 25 postes. Nous n'avons pas les noms au moment de la demande, mais nous les obtenons au fur et à mesure. Cela ne devrait pas prendre trois ou quatre semaines supplémentaires pour inscrire un nom sur l'étude d'impact sur le marché du travail. C'est quelque chose qui devrait se faire rapidement.
J'ai présenté 10 demandes qui, depuis deux semaines et demie, sont quelque part dans les limbes. Je ne peux toujours rien envoyer aux personnes concernées, même s'il y en a qui sont ici au Canada et qui sont prêtes à commencer à travailler.
J'aimerais que Mme Walsh-McGuire puisse approfondir sa réponse au sujet des chiffres qui ont été présentés, en partie par mon collègue, M. Sorbara. Il a parlé du ratio de la dette au PIB, mais j'ai eu l'impression que cela ne concernait que la dette du gouvernement fédéral. La plupart des provinces, on le sait, sont pratiquement des causes perdues, avec leur déficit systémique perpétuel.
Examinons dans son ensemble le fardeau que représente la dette du gouvernement pour l'économie canadienne. Selon bon nombre d'analystes, nous sommes près du sommet du cycle économique. Le prix des produits de base s'est rétabli et le secteur immobilier prospère. Le vent gonfle les voiles de notre économie, et pourtant, le gouvernement fédéral accuse toujours un déficit important.
Selon vous, est-ce que c'est sage? Pouvez-vous, brièvement, nous donner un chiffre pour le ratio de la dette au PIB qui tient compte de la dette de l'ensemble des gouvernements du Canada?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Bienvenue à l'Île-du-Prince-Édouard. C'est un plaisir pour moi de représenter ici aujourd'hui l'Association canadienne des télécommunications sans-fil, ou simplement l'ACTS. Notre organisation fait autorité pour tout ce qui touche le sans-fil au Canada, y compris les enjeux, le développement et les tendances. Nous représentons les fournisseurs de services ainsi que les entreprises qui conçoivent des produits et des services pour le secteur du sans-fil.
Comme l'a souligné le gouvernement du Canada dans ses consultations nationales sur le numérique et les données, le monde entier traverse une période de transformation guidée par le numérique et les données. Les technologies numériques et l'utilisation novatrice des données vont stimuler les économies nationales, améliorer la qualité de vie des habitants et créer des emplois bien rémunérés. Dans chaque province et territoire, nos membres ont construit des réseaux sans-fil de pointe qui joueront un rôle clé dans la réalisation de cette vision d'avenir. Grâce à la nouvelle génération de technologie sans fil, dite LTE ou 4G, nos réseaux offrent une connectivité sans-fil mobile rapide et fiable, accessible à environ 99 % des Canadiens. Nos vitesses de téléchargement sont les plus rapides du G7 et deux fois plus rapides que celles des États-Unis. Le Canada est véritablement un chef de file mondial dans le secteur du sans-fil.
Cette position ne doit pas être prise à la légère. Nous sommes à l'aube de la prochaine révolution dans l'industrie du sans-fil mobile: l'arrivée de la prochaine génération de réseaux sans-fil, communément appelé 5G. C'est révolutionnaire. Non seulement ces réseaux amélioreront les communications mobiles actuelles, mais en outre ils ouvriront la voie à de nouvelles entreprises et à de nouveaux services axés sur le numérique et les données. Les secteurs de l'économie canadienne qui ne seront pas transformés par l'introduction des réseaux sans-fil 5G sont très peu nombreux.
Récemment, nous nous sommes associés à Accenture afin d'examiner de plus près les retombées éventuelles des réseaux 5G sur l'économie du Canada. Selon une étude publiée cet été par Accenture, l'introduction des réseaux 5G, pour l'économie canadienne, se traduira par une contribution annuelle supplémentaire de 40 milliards de dollars au PIB d'ici 2026 et créera près de 250 000 emplois permanents au cours de la même période. Ces bénéfices sont possibles, cependant, ils ne sont pas assurés. Dans la même étude, Accenture estime que des investissements de 26 milliards de dollars seront nécessaires entre 2020 et 2026. La plus grande partie de ces dépenses sera assumée par des entreprises de télécommunication dotées d'installations. Ce montant ne comprend pas les dépenses pour le spectre qui seront nécessaires à la mise en oeuvre des réseaux 5G. C'est pour cette raison que nos recommandations visent surtout à stimuler et à soutenir les investissements.
Le mémoire que nous avons présenté au Comité en août comprenait un certain nombre de recommandations, mais il y en a deux que je veux mettre en relief, vu la façon dont elles favoriseront la réussite du Canada en cette période de changement économique. La première recommandation concerne les taux de déduction pour amortissement. Nous recommandons que le gouvernement du Canada augmente de 30 à 100 % les taux de déduction pour amortissement pour les catégories d'immobilisations amortissables liées au matériel de télécommunication, comme cela a déjà été fait, avec de bons résultats, aux États-Unis. Une telle mesure encouragerait les fournisseurs de service à faire de nouveaux investissements en capital. Notamment, nous croyons que cela favoriserait les investissements considérables nécessaires à la mise en oeuvre des réseaux 5G au Canada.
Des études du Conference Board du Canada ont conclu que l'augmentation du taux de déduction pour amortissement aurait une incidence positive sur les investissements dans le secteur des télécommunications canadiennes. Nous soulignons également respectueusement que votre comité, le Comité permanent des finances de la Chambre des communes, a aussi formulé une recommandation en ce sens dans son rapport de décembre 2016.
La seconde recommandation que je veux mettre en relief aujourd'hui concerne les crédits d'impôt pour la recherche et le développement, lesquels, selon nous, favoriseraient la durabilité des investissements en capital. Les changements récemment apportés au Programme de la recherche scientifique et du développement expérimental ont permis de réduire de 20 à 15 % le taux global du crédit d'impôt concerné. Certaines mesures ont été prises pour compenser ces réductions, notamment un accent accru mis sur le financement direct des activités de recherche et développement, mais nous croyons que des crédits d'impôt neutres sont préférables. Nous recommandons donc que ces crédits d'impôt soient examinés et possiblement rétablis.
[Français]
Nous sommes d'avis que la mise en oeuvre de ces deux recommandations appuiera davantage les investissements dont dépend le statut de chef de file du Canada en matière de réseaux sans fil. Nos membres sont aussi en première ligne de cette révolution numérique fondée sur les données. Ils sont les architectes de l'infrastructure de base qui soutient la stratégie d'innovation du Canada, et qui permettra aux Canadiens de s'adapter à un paysage économique en mutation et de demeurer concurrentiels partout au pays et ailleurs dans le monde.
[Traduction]
Je vous remercie beaucoup de votre attention.
:
Bonjour, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité. Bonjour aussi aux autres témoins. Je vous remercie de me donner l'occasion de m'adresser à vous ce matin.
Je représente l'East Prince Agri-Environment Association. Il s'agit d'une jeune organisation qui, en quelques années à peine, a influencé considérablement le milieu de la recherche en favorisant des relations de recherche pratique axées sur la collaboration, lesquelles ont accéléré l'établissement et l'adoption de bonnes pratiques de gestion visant à réduire l'impact environnemental.
Nous nous intéressons particulièrement à la diminution de notre empreinte écologique, car nous voulons protéger l'industrie agricole pour les générations futures. Notre groupe est composé de 18 membres qui représentent 13 exploitations agricoles de la région de Bedeque, à l'Île-du-Prince-Édouard. Nous sommes des agriculteurs de quatrième et de cinquième génération. Nous transmettons à nos jeunes familles l'amour et la fierté du métier d'agriculteur et nous leur expliquons à quel point il est important de protéger l'environnement qui nous entoure.
Nous avons tissé de solides relations de travail avec des chercheurs et des employés d'Agriculture et Agroalimentaire Canada d'un bout à l'autre du pays; avec des chercheurs et des étudiants de deuxième cycle de l'Université de l'Île-du-Prince-Édouard et de l'Université Dalhousie; avec des chercheurs et du personnel des relations avec l'industrie du gouvernement provincial, précisément le ministère de l'Environnement et le ministère de l'Agriculture; avec l'Office de commercialisation des pommes de terre de l'Île-du-Prince-Édouard; et avec des groupes concernés par les bassins versants et qui s'intéressent de très près à l'environnement. Nous bénéficions grandement de l'approche interdisciplinaire employée pour évaluer nos pratiques. Grâce à cela, nous sommes mieux informés et nous sommes plus disposés à apporter les changements recommandés.
Nous nous réjouissons de l'annonce faite par le le 21 septembre 2018 à propos de l'investissement de 70 millions de dollars dans les sciences agricoles. Les fonds annoncés sont destinés à la recherche en collaboration et à l'embauche d'un plus grand nombre de scientifiques.
Nous demandons au gouvernement d'envisager un changement d'orientation pour exiger que le personnel scientifique travaille directement avec les utilisateurs finaux. Nous lui demandons de trouver des moyens de s'assurer que l'argent peut être utilisé à l'échelon local du secteur. Il nous faut un accès direct aux experts qui, de leur côté, doivent disposer de technologies d'échantillonnage et du matériel de diagnostic des plus modernes pour nous fournir en temps opportun de l'information qui nous permette de prendre des décisions.
Par exemple, le laboratoire de l'Institut de la qualité des pommes de terre de l'Île-du-Prince-Édouard, qui appartient au secteur, a besoin d'un testeur de flétrissures verticiliennes, un appareil essentiel pour prendre des décisions rapidement pendant la saison de croissance.
L'investissement dans l'expertise doit comprendre l'embauche de techniciens ayant une connaissance pratique de déroulement des expériences et du travail sur le terrain, non pas seulement de chercheurs. Nous pouvons dire, étant donné notre propre expérience, que nous obtenons des réponses plus directes et plus rapides d'un personnel technique expérimenté, ce qui est crucial lorsque nous tentons de diagnostiquer des problèmes immédiats touchant nos cultures.
À long terme, il faut financer la poursuite des recherches sur les variétés végétales appropriées et sur la lutte antiparasitaire pour réagir aux changements rapides du régime climatique. Il nous faut mener des recherches sur l'épandage à taux variable d'engrais, de chaux et de semence.
Pour protéger les sources d'eau, il faut mener davantage de recherches sur l'irrigation et faire des essais. Toutefois, si les recherches et les essais sont effectués à l'échelle locale, c'est-à-dire dans les conditions agronomiques et climatiques locales, les renseignements qu'ils fourniront aux utilisateurs seront plus précieux.
L'Association assure une coordination qui permet aux réseaux de recherche interdisciplinaire de suivre les directives des utilisateurs finaux, et de promouvoir des relations de travail axées sur la collaboration et fondées sur l'échange d'information. Notre coordonnateur sert de lien entre les scientifiques et les agriculteurs.
Nous vous remercions des investissements réalisés dans le secteur des sciences agricoles et nous vous demandons de veiller à ce que ces fonds soient distribués de manière à résoudre adéquatement les problèmes concrets des agriculteurs, à court et à long terme.
Je vous remercie de l'attention que vous m'avez accordée. Nous attendons avec impatience les résultats du processus de consultation. Nous serons heureux de répondre à vos questions.
Merci beaucoup.
L'Union nationale des fermiers est heureuse de pouvoir contribuer aux consultations prébudgétaires du comité des finances.
L'Union nationale des fermiers, ou UNF, est une organisation agricole nationale, à adhésion directe, non partisane et dont les membres sont des bénévoles. Elle regroupe des milliers d'exploitations agricoles familiales d'un bout à l'autre du Canada qui produisent tout un éventail de denrées agricoles, y compris des grains, du bétail, des fruits et des légumes.
L'UNF a été fondée en 1969, mais ses origines remontent à plus d'un siècle. Puisque nous sommes une organisation agricole à vocation générale, nos membres reflètent la diversité du secteur de l'agriculture du Canada, en ce qui concerne autant les systèmes de production que la taille des exploitations et l'âge des agriculteurs. Nous faisons la promotion de la souveraineté alimentaire, une approche holistique qui place les gens, la nourriture et la nature au centre des politiques. Pour cette raison, sa priorité est le contrôle démocratique du système alimentaire.
L'UNF appuie les politiques qui permettront aux exploitations agricoles familiales de demeurer les principaux producteurs d'aliments du Canada. L'UNF croit que l'agriculture devrait être une activité durable sur les plans économique, social et environnemental et que la production alimentaire devrait donner de la nourriture saine pour les gens, des sols enrichis, des campagnes magnifiques, des emplois pour les non-agriculteurs, des collectivités rurales florissantes et des écosystèmes naturels riches en biodiversité.
L'UNF joue un rôle de premier plan dans la défense des intérêts des exploitations agricoles du Canada. Nous avons analysé la crise du revenu qui touche les exploitations agricoles et avons proposé des solutions abordables, équitables et novatrices, relativement aux prestations de base, qui avantageront tous les habitants du Canada. Les positions de principe de l'UNF sont débattues démocratiquement, et les résolutions sont votées à nos congrès régionaux et nationaux, conformément à notre constitution.
Nous avons la possibilité, avec le budget de 2019, d'injecter des fonds importants dans des initiatives stratégiques fédérales visant à donner à l'agriculture un rôle accru de moteur économique, pour faire en sorte que les Canadiens et les collectivités puissent tirer parti du revenu agricole et de la richesse issue du secteur de l'agriculture. Dans notre mémoire, nous avons exposé des façons dont le gouvernement fédéral pourrait restructurer ses programmes et ses mesures fiscales pour mieux soutenir un secteur multifonctionnel et, parallèlement, promouvoir la production nationale et renverser la tendance à la chute du nombre d'agriculteurs.
Nous recommandons premièrement que le Canada s'engage à remplacer un tiers de ses importations alimentaires par des produits canadiens, ce qui est un objectif ambitieux. Cela permettrait à l'économie canadienne de récupérer pour 15 milliards de dollars de dépenses alimentaires et servirait à stimuler la diversité économique et la revitalisation des collectivités rurales. Cela répondrait aussi à la demande des consommateurs qui veulent des aliments sains, produits par des agriculteurs canadiens. Nous avons justement tenu une journée agricole en ville, hier. Les rues débordaient d'aliments locaux, et les gens ont manifesté un intérêt très réjouissant. C'est la preuve que les gens soutiendraient ce virage.
Présentement, la diminution du nombre d'agriculteurs et la perte de financement nous préoccupent. Il y a une augmentation marquée de la concentration des terres agricoles au Canada. Nous avons même observé cela à l'Île-du-Prince-Édouard, et ce, malgré la Lands Protection Act, notre loi sur la protection des terres. Jusqu'à un certain point, notre gouvernement n'a pas vraiment honoré l'esprit de la loi, ce qui est vraiment très malheureux, selon nous. Il est très difficile pour les agriculteurs locaux de concurrencer, dans ce contexte, les groupes d'intérêts étrangers qui viennent dans la région.
Nous voudrions collaborer pour aider les jeunes agriculteurs à créer un régime d'assurance salaire pour les agriculteurs débutants. Il est très difficile pour les jeunes agriculteurs et les agriculteurs débutants d'entrer dans le secteur, à cause de tout l'argent qu'il faut pour la machinerie et la terre. Tout coûte un prix exorbitant, et cela dépasse les moyens de bon nombre de jeunes agriculteurs.
Nous voyons qu'il faut déployer suffisamment d'efforts à ce chapitre. Si nous avions un revenu garanti — et je crois que votre gouvernement s'est prononcé en faveur et que d'autres ont étudié la question —, les jeunes agriculteurs seraient grandement encouragés à persévérer et pourraient continuer à exploiter leurs terres pour produire la nourriture dont nous avons besoin.
Nous croyons qu'il serait aussi très important d'établir une fiducie foncière axée sur la superficie des terres. De cette façon, les agriculteurs qui prennent leur retraite auront un peu d'aide, et, en même temps, le transfert intergénérationnel des terres ne constituera pas un fardeau trop lourd pour la nouvelle génération qui reprend les rênes. En établissant quelque chose de la sorte, on augmenterait les chances que ces terres demeurent en partie des terres agricoles. La prochaine génération pourra les utiliser afin de produire de la nourriture pour tout le monde.
Je ne fais qu'un résumé. Je sais que le document est un peu trop long et que nous n'avons que de cinq à dix minutes.
L'un des aspects qui nous préoccupent beaucoup, et que nous soutenons fermement, est la gestion de l'offre. Nous étions assez surpris lorsque nous en avons entendu parler ce matin dans les nouvelles. J'imagine que vous l'étiez également. C'est malheureux de voir que nous avons cédé à Trump pour certains de ces aspects, et que nous perdons une bonne partie de notre approvisionnement en produits laitiers aux États-Unis. Nous en avons déjà perdu une quantité importante aux pays de l'Europe et aux pays du PTP. Je crois que la somme totale, en incluant celle d'aujourd'hui, représente la production totale de la Saskatchewan et de la Nouvelle-Écosse. Ce n'est pas une quantité négligeable. Cela exerce des pressions importantes sur nos producteurs laitiers, qui doivent exercer leurs activités selon un budget qui n'a pas changé depuis de nombreuses années, et ils continuent de subir des diminutions.
Si mon collègue Doug était ici... C'est un producteur laitier. Il a dû avoir de la difficulté à se rendre. Je lui ai parlé ce matin. Il est en route; il sera ici. Il pourrait vous éclairer davantage quant à ce qui se passe ici.
Nous aimerions qu'un processus de coopérative de vente à guichet unique soit mis en place pour de nombreux autres services et autres produits agricoles au Canada. Nous pensons que ce serait une manière très importante de stabiliser le système. Nous étions très déçus lorsque nous avons perdu la Commission canadienne du blé. C'en était un exemple. Nous avons probablement perdu un nombre incroyable de millions de dollars dans notre économie rurale à cause de cela. Tous ces actifs vont à des entreprises en Arabie saoudite et ailleurs. Ce n'était tout simplement pas logique que notre gouvernement précédent procède de la sorte. Nous pensons qu'il serait bien mieux de ramener les approches de coopérative de vente à guichet unique comme celle-ci. La différence serait considérable pour l'évolution de notre économie agricole.
Nous aimerions que des fonds soient consacrés à ces approches pour l'intérêt public. Selon nous, dans bien des cas, particulièrement au sein des universités et autres établissements, cela est plus ou moins avantageux pour certaines des grandes sociétés transnationales qui prennent part à des activités de recherche pour en tirer personnellement des bénéfices particuliers. Cela ne se fait pas dans l'intérêt public. Nous aimerions voir certains changements en ce sens.
Nous aimerions promouvoir la lutte antiparasitaire intégrée. Nous pensons que de nombreux éléments comme celui-ci contribueront à une société plus saine maintenant et à l'avenir. Nous observons certains effets de la dégradation de l'environnement et nous en constatons certains exemples ici, sur notre île. Nous prenons actuellement des mesures pour essayer de changer la situation. Un grand nombre de producteurs de pommes de terre de grande envergure reconnaissent également l'importance d'avoir du bétail et du fumier sur les terres, et d'accroître la teneur en matières organiques de nos sols. Nous venons de réaliser une étude sur 10 ans, et nous observons une diminution assez considérable de la teneur en matières organiques. Cela joue un rôle important dans la détérioration de nos sols. Nous voulons prendre des mesures pour renverser ce phénomène, régénérer nos sols et nous aider au chapitre de nombreux autres aspects environnementaux découlant de la mortalité de poissons et d'autres situations qui se sont produites. Pour notre viabilité à long terme, il est très important de tenir compte de ces aspects.
Je vais m'arrêter ici, vous pourrez me poser des questions plus tard.
:
Bonjour, monsieur le président Easter, honorables membres du Comité des finances.
Je travaille pour les producteurs de pommes de terre de l'Île-du-Prince-Édouard. Le Prince Edward Island Potato Board représente environ 180 producteurs de pommes de terre de la province. Nous travaillons avec d'autres organisations de producteurs de pommes de terre au Canada et aux États-Unis, y compris le Conseil canadien de la pomme de terre, les Producteurs unis de pommes de terre du Canada et des États-Unis, de même que des organisations de l'Île-du-Prince-Édouard.
Je vais vous présenter certains des principaux aspects de l'industrie de la pomme de terre de l'Île-du-Prince-Édouard. Il y a plus de renseignements dans la trousse que j'ai distribuée. Je sais que vous voulez vraiment la lire très rapidement.
Nous sommes la province canadienne qui produit le plus de pommes de terre; nous représentons environ 25 % de la production totale au Canada, et près de 30 % de la production de pommes de terre de semence. C'est une source importante pour le reste du Canada et les autres pays également.
Les pommes de terre sont le plus important produit agricole de l'Île-du-Prince-Édouard avec des recettes monétaires agricoles se chiffrant à plus de 242 millions de dollars en 2017. Les pommes de terre représentent plus de la moitié de nos recettes monétaires agricoles totales, et, l'année dernière, nous avons exporté pour plus de 410 millions de dollars de semences, de pommes de terre fraîches et de produits à base de pommes de terre de l'Île-du-Prince-Édouard. Je n'ai pas les données concernant nos ventes au Canada; il s'ajoute donc à cela encore plusieurs millions de dollars.
Nos pommes de terre de semence, nos pommes de terre fraîches ainsi que nos produits à base de pommes de terre sont vendus dans plus de 30 pays à l'échelle mondiale, y compris dans des marchés aussi diversifiés que l'Indonésie, le Portugal, le Vietnam et l'Uruguay.
Près de 60 % de notre culture est maintenant transformée ici sur l'île, particulièrement les pommes de terre frites, les croustilles et les produits déshydratés. Nous sommes ravis d'avoir la possibilité de vous rencontrer aujourd'hui. Je vais passer directement à nos recommandations.
Premièrement, en ce qui concerne l'Agence canadienne d'inspection des aliments et le recouvrement des coûts, nous recommandons que le gouvernement travaille avec l'industrie canadienne de la pomme de terre pour trouver des gains d'efficience et des moyens de rationaliser l'approche actuelle d'inspection et de certification des pommes de terre. Nous voulons aussi qu'il soutienne la compétitivité du secteur de la pomme de terre au Canada en diminuant les frais actuels de 50 % à l'avenir, au lieu que d'autres frais de l'Agence canadienne d'inspection des aliments soient composés suivant le cycle actuel de recouvrement des coûts.
Je ne dis pas ça à la légère. Nous avons beaucoup travaillé à cet égard, et nos producteurs d'ici versent déjà une contribution de plus de 1 million de dollars par année en frais à l'ACIA; et cela vient de 180 exploitations agricoles de la province. Nous faisons partie d'un groupe de travail que nous avons formé au Canada pour examiner les répercussions du recouvrement des coûts sur l'industrie de la pomme de terre, et à l'échelle nationale, on parle d'à peu près 2,8 millions de dollars versés à l'ACIA. Cette dernière nous a dit que, à l'heure actuelle, le recouvrement des coûts représente 55 millions de dollars; nous estimons donc que, toutes proportions gardées, nous payons beaucoup plus que nombre d'autres parties de l'agriculture canadienne.
Deuxièmement, au sujet de l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire, nous recommandons que le gouvernement modifie la loi en vertu de laquelle l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire exerce ses activités, afin d'inclure la prise en compte des répercussions économiques des décisions de l'ARLA sur la compétitivité des exploitations agricoles canadiennes. De plus, nous demandons respectueusement au gouvernement d'examiner les méthodes actuelles de réévaluation des phytoprotecteurs. Nous perdons l'accès à de nombreux phytoprotecteurs importants qui sont toujours employés par nombre de pays avec qui nous rivalisons, y compris les États-Unis. Nous constatons également que les emplois autorisés des produits qui sont restés sur le marché après l'examen ont été grandement restreints. Les producteurs risquent de ne pas être capables de gérer adéquatement les parasites, et ils sont assurément désavantagés par rapport à leurs concurrents américains dans ce domaine important.
Troisièmement, au chapitre de la recherche et du transfert des connaissances et en agriculture, Andrew l'a également très bien expliqué, mais nous recommandons au gouvernement d'augmenter le montant du financement disponible pour la recherche qui contribue au secteur agricole et aussi d'augmenter considérablement le financement pour le transfert des connaissances. L'industrie de la pomme de terre de l'Île-du-Prince-Édouard de même que des collègues à l'échelle du Canada qui sont membres du Conseil canadien de la pomme de terre participent activement au programme national de grappes de recherche d'Agriculture Canada; toutefois, nous croyons comprendre que la demande de fonds au titre du programme était beaucoup plus élevée que les fonds disponibles et que d'importantes priorités de l'industrie n'ont pas pu être financées.
Comme Andrew l'a très bien fait remarquer, la nécessité du transfert des connaissances devrait être vue comme une lacune majeure, et il est temps de revoir certaines des approches que nous avons adoptées. Autrefois, il s'agissait d'un domaine de compétence provinciale, ce qui n'est plus vraiment le cas avec toutes les réductions du personnel et ainsi de suite, il s'agit donc d'une lacune. La recherche sans possibilité d'application par l'utilisateur final est loin d'être optimale.
Quatrièmement, en ce qui a trait aux négociations commerciales pour l'accès au marché, nous recommandons au gouvernement de poursuivre ses efforts de négociations de nouveaux accords commerciaux. Il est tout à fait clair que nous devons trouver des façons de diversifier notre commerce. Nous sommes impatients de connaître les détails du nouvel accord annoncé hier soir, et nous pensons que le Canada a un potentiel inexploité dans d'autres parties du monde. À ce titre, nous voulons souligner le fait que le gouvernement insiste davantage pour accroître l'accès au marché pour les produits comme les pommes de terre de semence et les pommes de terre fraîches du Canada.
Après qu'un accord commercial a été négocié, nous n'arrivons plus à tirer profit des tarifs plus bas, puisque l'accès à nombre de ces marchés doit encore être négocié. C'est un processus en deux étapes. C'est formidable qu'il y ait un accord de libre-échange, mais des produits comme les pommes de terre ont tout de même besoin d'un accès phytosanitaire. Cela ne semble pas être une priorité pour certains des pays avec qui nous avons conclu des accords de libre-échange.
Cinquièmement, je veux parler du transport. Le gouvernement doit trouver des moyens de s'attaquer à la pénurie chronique de conducteurs de camions au pays. Nous pouvons produire les meilleures pommes de terre au monde, mais si nous n'arrivons pas à transporter efficacement sur le marché ces pommes de terre et les produits dérivés, nous ne pouvons pas soutenir la concurrence. Il faut éliminer les obstacles au transport efficient au Canada, notamment en modifiant les tolérances de poids sur les autoroutes du pays selon la province et en améliorant l'infrastructure pour favoriser le mouvement plus efficient des produits au Canada.
Nous avons examiné de meilleures façons de transporter les pommes de terre, même vers les ports, mais l'infrastructure vieillissante, comme celle des ponts, nous empêche d'y recourir.
Notre dernier point aujourd'hui concerne la main-d'oeuvre. Le gouvernement doit modifier l'assurance-emploi et recourir à des travailleurs étrangers pour combler cette pénurie de main-d'oeuvre sur les fermes et d'autres exploitations commerciales ici à l'Île-du-Prince-Édouard et à l'échelle du Canada.
Nous pourrions soulever d'autres questions, mais, faute de temps, nous allons nous arrêter ici.
Merci.
:
Merci, monsieur le président Wayne, et je souhaite la bienvenue aux membres du Comité. C'est formidable d'avoir l'occasion de prendre la parole. C'est encore mieux de pouvoir le faire dans notre propre province de l'Île-du-Prince-Édouard. Nous vous sommes reconnaissants de vous être déplacés à l'Île-du-Prince-Édouard pour entendre certaines de nos réflexions et de nos préoccupations avant la préparation du budget.
Vous avez un sommaire sous les yeux, mais avant d'en parler, j'aimerais vous donner un peu de contexte quant à la situation de l'industrie du transport dans la région et des répercussions qui en découlent. J'ai écouté certains des intervenants du groupe précédent, et je partage certaines de leurs préoccupations. J'ai passé 23 ans dans l'industrie du bois d'oeuvre dans la province avec mon propre parc de camions. À l'époque, il était difficile de trouver des conducteurs, et ce l'est encore plus aujourd'hui. Ce que je vais vous présenter aujourd'hui est, selon nous, une petite partie de ce qui pourrait être une solution au défi que pose le transport des biens et services.
À Summerside, notre situation est la même que celle de 13 autres ports dans le Canada atlantique, ce dont je vous parlerai plus tard. Notre port était exploité par Transports Canada, au même titre que la majorité des autres ports. En 2009, Transports Canada nous a dit qu'il n'exploiterait plus le port et que, si nous — le gouvernement de l'Île-du-Prince-Édouard, le gouvernement municipal, ou un groupe local — ne voulions pas prendre la relève, il allait vendre les actifs.
Pour faire court, nous avons conclu une entente avec Transports Canada, et une nouvelle société a été formée. Depuis 2010, nous exploitons le port de Summerside. Il est intéressant de constater que, lorsque nous avons accepté le défi, Transports Canada affichait une perte de 750 000 $ par année en exploitant le port de Summerside. Nous avons réussi à changer la donne et à récupérer environ 625 000 $ de cette somme, donc nous progressons par nous-mêmes. J'y reviendrai dans quelques minutes.
L'une des choses qui ont probablement donné lieu à cette invitation, c'est que Wayne était présent à une réception cet été avec le ministre Bains et un groupe d'autres personnes à Summerside, et j'ai parlé un peu de ce que nous venions tout juste d'accomplir. Je vais en parler brièvement afin que vous ayez une petite idée de ce que sont les marchandises diverses. Vous allez entendre ce terme en transport maritime. Essentiellement, il s'agit de répartir la cargaison de produits d'un navire de charge de manière à ne pas expédier un produit seul dans la cale à marchandises.
Il y a deux ans, pour la première fois à Summerside et à l'Île-du-Prince-Édouard, nous avons réussi à négocier une offre globale pour exporter du soja à partir de notre port à Summerside. Sur les trois années prévues par l'offre, dont une commence en octobre, nous avons transporté 36 000 tonnes de soja en passant par le port de Summerside.
Ce qui est intéressant à ce sujet, compte tenu de la discussion qu'il y a eu plus tôt ce matin, c'est que les 36 000 tonnes de soja qui ont quitté la rive ici par voie maritime ont remplacé 1 600 tracteurs semi-remorques transportant le produit de Summerside à Halifax, habituellement chaque année. Il y a beaucoup plus d'activités sur le terrain à Summerside du point de vue de l'emploi. L'industrie des petits camionneurs est capable de s'occuper du chargement des navires, alors que les tracteurs semi-remorques sont loin d'être aussi efficaces que les petites unités. Plus de gens sont mobilisés et mis à contribution pour le déplacement de ces marchandises.
Nous espérons nous appuyer sur cela. Certes, nous voulons accroître nos activités de cargaison en vrac. Nous sommes au coeur d'un partenariat conjoint avec Corner Brook, à Terre-Neuve. Nous avons mobilisé l'équipe de recherche de l'Université Memorial. Cette dernière fait une étude sur l'industrie laitière — qui changera probablement à compter de ce matin même — à Terre-Neuve pour voir quelles sont nos possibilités de transport des grains céréaliers de l'Île-du-Prince-Édouard à Terre-Neuve par voie maritime. Le gouvernement de Terre-Neuve a manifesté un grand intérêt à cet égard, car il était important de désencombrer le système ferroviaire de la province.
Il y a un autre aspect dont je n'ai pas parlé, qui a certainement été mis en évidence par le premier ministre de notre province. C'est la réduction des émissions de carbone par la diminution du nombre de camions sur l'autoroute et au sein de l'infrastructure.
Je suppose que c'est ici que je vais parler de l'association dont je fais partie. Les ports reconnus au Canada sont appelés les ports maritimes canadiens, et nous figurons parmi ceux qu'on appelle les ports à l'étude.
Le gouvernement fédéral ne reconnaît que les grands ports; dans la région il y a ceux de St. John's, à Terre-Neuve, de Saint John, au Nouveau-Brunswick, et d'Halifax. Lorsque le programme relatif aux portes d'entrée était en place, ces ports pouvaient présenter une demande de financement au titre du programme pour les aider à réparer leurs infrastructures. Les petits ports n'étaient pas admissibles et, par conséquent, nous n'avons jamais réellement été dans la mire. Si vous regardez les chiffres dans le sommaire à propos de cet impact...
Je m'excuse. Nous avons réalisé cette étude sur l'industrie il y a cinq ans, et nous pensions que nous avions besoin de la mettre à jour pour monter un dossier aux fins d'une demande spéciale que je vais vous présenter dans une minute. Le rapport n'est pas encore terminé. De nouveaux chiffres y seront ajoutés. Le nombre total de tonnes et la valeur monétaire que vous voyez dans le sommaire augmenteront, car les produits de la pêche qui viennent de Shelburne et Digby, en Nouvelle-Écosse, n'y figurent pas. Ces villes sont membres de notre association. Stephenville, à Terre-Neuve, vient tout juste de se joindre à l'association, et elle doit nous fournir ses chiffres. De façon générale, les chiffres seront plus élevés. Encore une fois, je suis désolé de ne pas les avoir aujourd'hui. Ce sera fait sous peu, et nous les mettrons à la disposition de quiconque s'intéresse à la situation.
Dans notre sommaire, au premier point de la section 2, on dit que 2,7 milliards de dollars en transport général par terre et par eau viennent des entreprises du Canada atlantique, et la plus grande portion, soit 29 %, correspond à 803 millions de dollars en transport maritime. Ces chiffres sont assez importants pour une petite région. Je sais qu'ils ne le sont pas pour de grandes régions.
Si vous regardez le quatrième point, nos ports, les petits ports indépendants, assurent 50,5 % du transport de marchandises. Ce nombre va croître, mais nous nous occupons de 50,5 % des cargaisons maritimes qui sont transportées à l'extérieur de la région. Les ports maritimes canadiens, les grands ports, transportent 43 % des produits. En réalité, nous en transportons plus qu'eux. Au chapitre des expéditions intérieures, les ports maritimes canadiens transportent 21 % des produits, et nos ports, 38 %. Même si nous ne sommes pas reconnus dans l'industrie, nous pensons jouer un rôle significatif dans la circulation des marchandises.
Je pense que la demande que j'aimerais faire à votre Comité dans le cadre de ses délibérations prébudgétaires, c'est que, en tant que groupe de ports indépendants, nous nous préparons à exercer des pressions à cet égard, et nous aimerions demander au gouvernement fédéral qu'il accorde la même attention qu'au dossier des aéroports privés au Canada.
Vous avez mis sur pied un Programme d'aide aux immobilisations qui a permis à ces aéroports de prendre les mesures nécessaires pour continuer d'offrir leurs services. En l'occurrence, nous devons concevoir des ouvrages longitudinaux, effectuer du dragage, réparer des infrastructures, et c'est pour ce genre de choses que nous aimerions obtenir de l'aide.
Je vais m'arrêter là, et nous attendons que le Comité nous dise qui nous pourrions rencontrer ou à qui nous pourrions présenter notre document pour entamer ces discussions.
:
Merci, monsieur Easter.
Bonjour, honorables députés, mesdames et messieurs.
Je suis le directeur de la Trout River Environmental Committee, qui est une organisation environnementale communautaire sans but lucratif de la côte nord de l'Île-du-Prince-Édouard. Nous nous concentrons sur la restauration de la santé des cinq cours d'eau de cette région que nous gérons. Nous faisons aussi la promotion de l'utilisation durable de l'environnement et de la restauration des autres écosystèmes partout sur le territoire.
Aujourd'hui, j'aimerais vous parler des retards relativement à l'annonce du financement pour l'environnement du gouvernement fédéral et de l'impact que cela a eu sur nous et sur d'autres groupes de l'Île-du-Prince-Édouard.
Je suis le directeur de l'organisation depuis quatre ans et demi. Pendant ce temps, j'ai demandé du financement au gouvernement fédéral pour trois projets. Il y a eu un retard pour deux de ces trois projets, et cela a eu une incidence assez importante sur notre fonctionnement et notre capacité d'améliorer l'environnement à l'échelle de la communauté.
En 2016, il y a eu un retard quant à l'approbation du Programme de partenariats relatifs à la conservation des pêches récréatives, un projet de deux ans financé par le ministère des Pêches et des Océans. Nous avons été informés de l'approbation le 18 juillet. Habituellement, l'approbation de ce programme est annoncée en mai. Essentiellement, cela tombait au milieu de notre saison sur le terrain, lorsque nous sommes à l'extérieur pour essayer d'améliorer les cours d'eau.
Le fait de ne pas savoir pendant quelques mois de plus que nous avions le financement a eu une grande incidence sur notre capacité d'embaucher des employés et de réaliser notre travail. On m'a dit que l'approbation avait été donnée tardivement en raison d'un retard dans l'approbation ministérielle des projets de cette année-là. Je pense qu'il y avait eu un changement du ministre des Pêches au début de juin cette année-là.
Cette année également, nous avons présenté une demande de financement au titre du Programme de financement communautaire ÉcoAction d'environnement Canada. Cela a été retardé en 2017 et en 2018 suivant un examen des priorités du programme. Habituellement, les demandes doivent être présentées au plus tard le 1er novembre, et le financement est annoncé en mai. C'est déjà une très longue période d'attente pour savoir si nous obtenons le financement, mais cette année, le cycle de financement a été annoncé le 1er février, et les demandes devaient être présentées au plus tard le 21 mars.
Nous n'avons pas su si nous avions obtenu le financement avant la première semaine de septembre 2018. Essentiellement, nous avons attendu tout le printemps et tout l'été pour savoir si nous obtenions ou non cet important financement.
En réalité, les organismes communautaires sans but lucratif fonctionnent avec un très petit budget. Nous dépendons de notre capacité de trouver du financement en temps opportun auprès de diverses sources pour entreprendre nos travaux de restauration. Pour couvrir les salaires uniquement, car nos programmes destinés aux étudiants offrent le salaire minimum, je finis par avoir besoin de financement supplémentaire, et je dois aussi tenter de prolonger à 12 semaines les 8 semaines que nous avons pour les programmes étudiants afin que nous puissions obtenir des universitaires qualifiés et augmenter ces salaires un peu.
Le tableau vous montre que nous avons recours à deux ou trois programmes chaque année pour verser le salaire de tout employé. Cela veut dire que, si une demande de financement est retardée, nous ne pouvons pas dire à cet employé combien de semaines nous pouvons l'embaucher et nous devons lui offrir un salaire moins élevé. Puis, nous constaterons peut-être quelques mois plus tard que nous avons en fait l'argent, mais il n'était tout simplement pas disponible au début de la saison.
Nos travaux de restauration des cours d'eau doivent être faits entre le 1er juin et le 30 septembre, car c'est à ce moment-là que nous avons le moins d'incidence sur l'écosystème aquatique. Nous ne sommes pas en mesure de travailler dans les cours d'eau à d'autres moments de l'année. Si on nous dit que nous avons du financement pour 2018 en septembre, il est beaucoup trop tard pour entreprendre quelque projet que ce soit dans les cours d'eau cette année-là. Cela a une incidence négative.
Je ne parle pas au nom des autres groupes environnementaux communautaires de l'Île-du-Prince-Édouard, mais il y a maintenant 22 groupes de réhabilitation des cours d'eau partout dans la province qui s'attaquent aux graves problèmes que nous avons avec nos cours d'eau. Après avoir parlé à leurs représentants, je sais que nombre d'entre eux sont frustrés par les mêmes difficultés.
Pour revenir encore une fois aux grandes lignes, si nous ne connaissons pas le financement pour les salaires avant le mois d'avril, nous ne pouvons pas confirmer le nombre total de semaines et le montant des salaires que nous pouvons offrir aux employés lorsque nous procédons aux embauches au printemps. Les étudiants veulent savoir en mai qu'ils ont un emploi, alors nous devons les embaucher avant la mi-mai. C'est à ce moment-là que nous voudrions connaître le financement que nous avons pour l'année.
Également, cela nous empêche de savoir ce que nous pouvons accomplir en un an si nous attendons une grande partie de la saison pour savoir si nous allons obtenir du financement. Ensuite, si nous recevons le financement en retard, qu'il s'agisse ou non d'un projet pluriannuel, nous nous retrouvons à devoir renégocier la portée du projet avec le bailleur de fonds, ce qui demande beaucoup de temps.
En outre, le manque de communication de la part du ministère de l'Environnement ou du ministère des Pêches et des Océans, par exemple, est frustrant. En général, personne ne nous dit quand nous allons savoir si nous recevons le financement. Nous attendons simplement des mois et nous recevons finalement un avis par courriel. C'est difficile de composer avec le manque de communication relativement aux retards et au moment où nous aurons peut-être l'annonce.
J'aimerais demander que le gouvernement étudie cette situation et fasse l'effort d'examiner les priorités du programme bien en avance afin que cela ne retarde pas chaque année l'octroi du financement. Je demanderais également qu'il tente peut-être de changer la date limite pour présenter une demande afin que le financement puisse être annoncé en avril pour ce type de travail. Cela nous aiderait à procéder aux embauches au début du mois de mai et à accomplir plus de travail chaque année pour réhabiliter notre environnement.
Sur ce, je vous remercie de votre temps.
:
C'est exact. Ce qui est intéressant, c'est que j'étais dans votre situation il n'y a pas si longtemps, et si vous m'aviez demandé ce qu'était la technologie 5G, je vous aurais probablement répondu qu'il s'agit d'un type d'aéronef ou d'un bâton de golf. Je n'avais aucune idée de ce que c'était.
C'est un nouveau monde pour moi. De tout ce que j'ai vu jusqu'à maintenant, la technologie 5G sera extrêmement révolutionnaire. Existe-t-elle actuellement? C'est le cas dans certains secteurs. On a utilisé la technologie 5G pour les Olympiques de la Corée du Sud. Certaines entreprises aux États-Unis ont annoncé des projets pilotes utilisant la technologie 5G. Notre gouvernement fédéral a également annoncé un projet pilote appelé ENCQOR, dans le cadre duquel il expérimente cette technologie.
J'appelle cela une révolution, mais c'est en même temps une évolution. Nous n'allons pas simplement nous réveiller un matin, et la technologie 5G sera accessible, mais pour vous donner une petite idée de ce qu'il en retourne exactement, je la décrirais comme une autoroute très achalandée. Nous avons actuellement au Canada la technologie 4G. Vous roulez sur l'autoroute. De temps à autre, il y a un embouteillage ou vous éprouvez des difficultés, ce qui signifie que la circulation de l'information ralentit; cela — je ne vais pas dire que nous sommes prêts à avoir des voitures autonomes — limite ce que nous serons en mesure de faire dans l'avenir. Avec la technologie 5G, c'est comme si, lorsque vous serez coincé dans un embouteillage sur l'autoroute, une voie supplémentaire s'ouvrira. Ce sera de l'information continue qui circulera.
Nous serons prêts. Le gouvernement fédéral a lancé de nombreuses consultations sur la technologie 5G. Certaines de ces technologies seront lancées en 2020.
Sommes-nous un chef de file mondial dans ce domaine? Vous savez, vous avez la Corée du Sud, peut-être Singapour et quelques autres pays qui font un peu mieux que nous. Encore une fois, la technologie 5G est tellement nouvelle et tellement révolutionnaire que nous ne voulons peut-être pas être les premiers. Nous sommes tout de même à la fine pointe. En fait, un rapport publié récemment — et j'ai parlé de nos réseaux LTE — indique que nous sommes parmi les meneurs. Cela devrait nous permettre de combler notre retard beaucoup plus rapidement lorsqu'il s'agit de la technologie 5G.
Allons-nous voir des voitures autonomes dans les cinq prochaines années? Probablement pas, mais vous observerez l'évolution constante de ces voitures. Je crois que, un jour, nous en arriverons au point où, probablement au cours des dix prochaines années, ces technologies aideront à créer de nouveaux emplois. Nous avons entendu parler des difficultés à trouver des conducteurs. Il y aura des camions de transport autonomes, et cela créera ces nouveaux emplois sur lesquels travaillent actuellement les milléniaux, lesquels leur permettront de travailler de la maison ou de manière numérique. Il y aura beaucoup d'avantages.
La technologie 5G sera-t-elle prête demain? Non, mais ce sera une évolution qui se produira au cours des prochaines années.
:
Pour ce qui est de l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire, nous croyons comprendre que la différence entre le Canada et la Environmental Protection Agency des États-Unis, c'est qu'un des éléments clés pour l'agriculture est que la compétitivité, ou l'effet économique sur les producteurs, n'est pas quelque chose que l'ARLA doit prendre en considération. Nous croyons que cela entraîne des décisions qui mettent en danger les agriculteurs parce que nous perdons des produits dont nous avons besoin pour gérer les cultures. Cela nous préoccupe beaucoup.
Nous observons des différences dans la façon dont l'ARLA et l'EPA examinent les réévaluations en particulier, et on pourrait simplifier cela travaillant davantage avant la présentation d'une proposition. À l'heure actuelle, beaucoup de décisions sont proposées presque chaque semaine, selon lesquelles il faudrait éliminer toutes les utilisations, peu importe la situation. C'est un problème énorme, et nous faisons ensuite beaucoup de travail; puis, l'ARLA peut dire: « Continuez, mais vous pouvez utiliser le produit seulement trois fois par année au lieu de dix, comme vous pouviez le faire auparavant. » Nous pouvons peut-être y arriver si nous cessons d'utiliser un produit, mais si nous perdons par la suite deux autres fongicides et obtenons les mêmes types de résultats, nous ne pouvons pas vraiment gérer nos cultures au cours d'une mauvaise année avec le mildiou ou quelque chose d'autre. Nous n'avons pas les outils, c'est donc un gros problème.
Vous avez probablement déjà entendu cela, mais nous sommes également en concurrence avec des produits qui arrivent des États-Unis pour lesquels les agriculteurs ont utilisé ces mêmes produits. Alors c'est un coup dur.
Je vais passer maintenant à la recherche et au transfert des connaissances en agriculture, et ces deux choses doivent vraiment aller ensemble. C'était notre troisième aspect. À notre avis, nous avons profité des fonds pour les programmes de grappes partout au pays. Nous avons travaillé de pair avec nos transformateurs, nos conditionneurs et nos producteurs afin d'établir une priorité nationale grâce aux recherches sur la pomme de terre. Nous avons financé ces activités — nous investissons également notre propre argent —, mais la demande pour l'ensemble du programme était trop importante, alors nous n'avons pas obtenu tout ce que nous voulions. Je crois comprendre que beaucoup de produits de base font partie de la même catégorie. Nous croyons que ce type de recherche aidera les exploitations agricoles à demeurer concurrentielles et nous aimerions qu'on y accorde plus de financement.
Si nous réalisons seulement la recherche et que nous n'appliquons pas ses résultats sur le terrain dans les exploitations agricoles, nous perdons des occasions. C'est une grande partie de la recherche. Nous croyons vraiment que le transfert des connaissances doit être directement financé au moyen de nouveaux modèles. Encore une fois, nous sommes disposés à participer à ces nouveaux modèles. Je n'ai pas la réponse, mais nous croyons qu'il y a d'excellentes recherches dans certains cas. Parfois, les chercheurs ne savent peut-être pas exactement ce dont auraient vraiment besoin les agriculteurs, et il y a un certain écart des deux côtés.
:
Oui, ce que vous venez de dire est très important.
À mon avis, la gestion de l'offre est vraiment le fer de lance de notre agriculture depuis un certain nombre d'années dans nos collectivités rurales. Si nous n'avions pas l'industrie laitière et la gestion de l'offre, nous n'aurions pas du tout la société rurale que nous avons aujourd'hui. C'est un système de soutien incroyable pour un type d'agriculture que nous aimerions voir. Nos agriculteurs ont leur mot à dire concernant la valeur de leur produit parce que le prix du lait tenait compte en quelque sorte du coût de la production au cours d'une longue période pour les agriculteurs. Cela était très important et a contribué à la stabilité dans les régions rurales du Canada.
Voilà un exemple, à mon avis, que de nombreux autres pays dans le monde aimeraient suivre et que beaucoup d'agriculteurs américains aimeraient également mettre en place dans leur pays. Ils ne veulent pas voir ce qu'envisage Trump, ce qui a été fait en Nouvelle-Zélande et dans d'autres endroits et ce qui se passe en Europe actuellement. Les gouvernements ont semé la pagaille dans leurs collectivités rurales en abandonnant une approche axée sur la gestion de l'offre.
Ici, comme vous l'avez mentionné, la gestion de l'offre est vraiment utile. Elle intervient beaucoup plus au Canada de sorte que tous en bénéficient. Notre société en profite. Si nous n'avions pas de vaches laitières actuellement, nous n'aurions pas d'approvisionnement en fumier et ainsi de suite sur l'Île-du-Prince-Édouard. Si nous nous concentrons beaucoup sur la production de pommes de terre et la monoculture dans certains cas, nos sols le montrent. Ils ne peuvent tout simplement pas résister à ce type de pression à plus long terme. Nous voyons les endroits où la diversité est beaucoup plus nécessaire sur les exploitations agricoles.
Des gens commencent à aller dans cette direction maintenant et à faire cela. C'est là où il importe d'avoir la gestion de l'offre.
J'aimerais laisser la parole à mon collègue. Il est producteur assujetti à la gestion de l'offre et il peut probablement ajouter deux ou trois commentaires à ce sujet.
Doug.
:
Mes commentaires, après ce qui s'est passé hier soir, sont très durs envers le gouvernement fédéral. Comme nous le savons, la gestion de l'offre aujourd'hui a essentiellement été détruite. Elle a été ruinée au point où nous avons encore perdu pratiquement 4 % de notre industrie laitière; c'est l'anéantissement des régions rurales du Canada.
Ce sera la perte de nombre de producteurs laitiers parce que chaque accord commercial que nous avons conclu jusqu'à maintenant a été un sacrifice pour la gestion de l'offre. C'était 3 % avec l'AECG. Je crois comprendre que nous parlons de près de 4 % dans ce cas-ci. Il s'agit d'une volte-face. C'était hypocrite de la part de notre gouvernement fédéral de nous dire pendant tout ce temps qu'il appuyait la gestion de l'offre alors qu'il nous a vendus encore une fois.
Je commence à me lasser d'entendre tous nos gouvernements fédéraux dire qu'ils soutiennent la gestion de l'offre et de les voir faire des concessions. Les concessions qui ont été faites font en sorte que nous, agriculteurs, ne pouvons plus y arriver sur le plan économique. Notre coût de production est maintenant 20 % inférieur à ce qu'il devrait être. Le fait d'ajouter 4 % supplémentaires, selon ce que dit le gouvernement à l'heure actuelle, élimine essentiellement les producteurs laitiers de l'Ouest.
Ce sera également plus difficile pour nous ici dans les Maritimes. Cela n'améliorera pas notre bénéfice net ni celui des agriculteurs américains. Les transformateurs sont ceux qui font un profit grâce à ces négociations commerciales. Pendant ce temps, comme producteurs laitiers, nous continuons de perdre des parts de marché. Nous continuons d'avoir des catégories de lait qui ne nous procurent aucun avantage en tant que producteurs. Sans véritables subventions destinées à l'industrie laitière à l'heure actuelle, nous n'avons tout simplement pas les moyens, en tant qu'agriculteurs, de faire fonctionner une exploitation agricole.
:
L'effet a été considérable à cet égard. Dans notre mémoire, comme vous le verrez probablement, nous avons expliqué ce qu'il nous reste, même dans l'Ouest du Canada, après la fermeture de la Commission canadienne du blé.
La Commission canadienne du blé avait une histoire fascinante dans l'Ouest, à commencer par les producteurs de l'Ouest qui ont été en mesure de la créer. Il a fallu beaucoup de travail et d'efforts au fil des ans pour la mettre en place et la maintenir sur pied. La Commission comportait un conseil consultatif formé d'agriculteurs élus de partout au pays qui donnaient des conseils au sujet de son fonctionnement. Elle possédait un avantage incroyable. Les agriculteurs obtenaient un bon rendement sur le marché mondial, et le Canada s'en tirait très bien sur ce plan. Nous avions des grains de grande qualité et nous étions en mesure de les expédier vers de nombreux endroits. Toute notre stabilité dépendait de cette structure.
L'industrie recevait sa part, et le reste allait aux producteurs. Tout cela a maintenant changé. Toutes les installations auxquelles participaient les producteurs ont été vendues — nous ne savons même pas à quel prix — à des intérêts de l'Arabie saoudite et d'autres endroits. Les revenus de nos producteurs canadiens ont été réduits considérablement.
Cela a eu des conséquences désastreuses sur l'Ouest et sur ce qui s'y passe, même en ce qui concerne la fin de certaines expéditions et la façon dont tout était bien organisé. Les incidences sont énormes.
Nous espérons revenir en arrière et de reprendre certaines de ces initiatives afin de raviver nos régions rurales, d'y assurer une certaine stabilité et de s'appuyer sur notre environnement. Ce dernier ne peut pas résister à ce type de pression. Il s'agit non pas seulement des agriculteurs concernés, mais également de la santé de l'environnement, de nos collectivités et également des consommateurs.
:
En règle générale, nous n'y pensons pas tous les jours, mais nos ports jouent un rôle essentiel dans la circulation des marchandises et la prestation de services. J'ai grandi sur la côte Ouest, dans le port de Prince Rupert, qui a subi une métamorphose avec la présence de la ligne maritime de Maersk et du CN, du silo à céréales et le terminal frigorifique qui s'y trouve également, mais le nombre d'engins de transport passant par ce port est astronomique. Le délai d'expédition de n'importe quel port à n'importe quel autre port de la côte Ouest est de trois jours de moins, y compris Long Beach et Vancouver. Le délai pour les expéditions par train jusqu'à Chicago est bien sûr plus court, simplement pour des raisons géographiques.
Nous avons vu, dans le cadre de l'AECG, que les volumes transitant par le port de Montréal ont augmenté de 20 %, et, soit dit en passant, j'ai parlé à certaines personnes de mon milieu des affaires qui ont des conteneurs à Halifax et qui n'arrivent pas à les faire transporter assez rapidement. Ils bénéficient de tarifs douaniers nuls, mais ils doivent en fait payer 2 000 $ de plus par jour pour ces conteneurs parce qu'ils n'arrivent pas à les faire transporter assez rapidement en Ontario. Si nous pouvons faire quoi que ce soit, en ce qui concerne l'argent que nous avons investi dans l'infrastructure, qui aiderait votre port, nous aimerions que vous nous en fassiez part.
Enfin, je m'adresse à M. Ghiz, en ce qui concerne la DPA — j'insiste personnellement là-dessus, la déduction pour amortissement —, à quel point cela serait-il avantageux d'investir davantage dans la technologie 5G? En outre, quelle est votre opinion sur le spectre? Nous mettons le spectre aux enchères au Canada. Le gouvernement en tire de l'argent. C'est un actif, mais aussi, lorsque vous achetez quelque chose, vous devez obtenir un RCI, ce qui a parfois tendance à entraîner une hausse des tarifs nationaux des services sans-fil.
:
Je m'attaquerai d'abord à ce point.
En ce qui concerne le spectre, nous payons, au Canada, certains des taux les plus élevés au monde. Je pense qu'ils sont environ dix fois plus élevés ici qu'aux États-Unis, et c'est un domaine où nous chercherions à obtenir un certain allégement en ce qui concerne le spectre, mais je pense que la DPA va s'ajouter à ces investissements.
J'ai passé en revue certains de nos chiffres, et nous observons une augmentation progressive sur six ans de 40 milliards de dollars dans l'économie, simplement avec l'implantation de la technologie 5G. Il faudra un investissement de 26 milliards de dollars sur une période de cinq ou six ans. À l'heure actuelle, les entreprises de télécommunication au Canada investissent entre 2,5 et 3 milliards de dollars par année. Il s'agira d'un investissement massif qui s'échelonnera sur ces six années. Si vous examinez les retours de ces investissements — et c'est seulement en tenant compte des six premières années —, une fois que vous aurez mis sur pied le système qui devra être maintenu par la suite, vous verrez alors tous les domaines différents dans lesquels nous pourrons contribuer.
Prenons par exemple les ports, j'ai entendu des exposés selon lesquels les ports disposeront désormais de drones qui les survoleront afin de surveiller tous les conteneurs, permettant ainsi d'économiser de l'argent. Il faudra ensuite créer de nouveaux emplois pour les personnes responsables de cette technologie.
Cela va aider l'ensemble de notre économie, et nous recommandons fortement de passer de 30 à 100 %.
:
Tout d'abord, j'aimerais remercier tous les témoins de leurs présentations.
Mes questions s'adresseront particulièrement à MM. Campbell et Phelan.
Monsieur Phelan, c'est vraiment remarquable de voir à quel point le leadership de l'Union nationale des fermiers s'est amélioré depuis 25 ans, quand M. Easter en était le président.
Des voix: Ha, ha!
M. Greg Fergus: Plus sérieusement, je suis un député québécois. Mes collègues du Québec et moi-même sommes attachés à nos producteurs laitiers et à la gestion de l'offre. Je sais bien qu'il s'agit d'un enjeu très important. Je n'ai pas de problème à essuyer des critiques, si vous en avez, mais si vous me le permettez, j'aimerais vous poser des questions très spécifiques là-dessus.
Dans les négociations du PTPGP, le Canada avait offert 3,25 % de son marché de produits laitiers aux pays faisant partie de cet accord. Quand le Canada a négocié cet accord, les États-Unis en faisaient partie. Le Canada avait alors décidé d'indemniser les producteurs laitiers pour l'inconvénient de la perte de cette part de marché au profit de pays étrangers. On s'entend que ce sont les États-Unis qui profiteraient de ces 3,25 % de part de marché. Ce n'est pas vraiment la Nouvelle-Zélande qui importerait des produits laitiers du Canada.
Les Américains se sont retirés de cet accord. Nous avons négocié le nouvel accord de libre-échange avec les Américains, en vertu duquel ils vont bénéficier d'un peu plus de 3,5 % du marché canadien des produits laitiers.
Les choses ont-elles effectivement changé depuis le PTPGP?
:
Le programme d'indemnisation dont vous parlez dans le cadre de l'AECG — je ne me souviens plus de combien de millions il s'agissait ni ce que c'était... L'objectif du programme serait — ou du moins à votre avis — d'indemniser tous les producteurs du pays. Cependant, celui-ci s'est diversifié par la technologie visant à améliorer l'industrie. Essentiellement, on a donné de l'argent pour aider à produire plus de lait et pour être payé quelque montant que ce soit en retour.
Au bout du compte, ce ne sont pas tous les agriculteurs du Canada qui en ont bénéficié. Il y aurait un très faible pourcentage d'agriculteurs canadiens qui auraient obtenu une indemnisation dans le cadre de l'AECG. Il est malheureux que nos fonctionnaires aient jugé bon d'accepter l'indemnisation, parce que cela met désormais un prix sur la gestion de l'offre. Nous avons cédé 3,5 % de notre marché pour permettre à 17 000 tonnes de fromage ou d'autres produits de ce genre d'entrer au pays. L'approbation de l'indemnisation a mis un prix sur la gestion de l'offre, montrant qu'elle était à vendre.
Chaque fois qu'il y a un nouvel accord commercial concernant la gestion de l'offre, le problème est que celle-ci sert de monnaie d'échange lorsqu'il est question d'autre chose. Je pense qu'une partie de notre problème est que nos politiciens ou nos bureaucrates qui concluent ces accords commerciaux considèrent notre système laitier comme une industrie plutôt que comme un avantage pour le Canada rural. Ils pensent qu'enlever 3 % à une industrie ne touchera personne, alors que, en fait, cela touche tout le monde. Cela a une incidence sur tous les agriculteurs du Canada rural parce que, si nous avons une moins grande partie de notre propre marché intérieur à qui fournir notre lait, cela signifie qu'il se retrouve dans une autre catégorie, entraînant une réduction du prix composite pour nous, les producteurs laitiers.
Ce que nous disons, c'est que l'industrie laitière a encaissé autant de coups qu'elle le pouvait. Notre coût de production — notre formule, qui est l'un des éléments de la gestion de l'offre — est à un point tel qu'il est pratiquement au seuil de la rentabilité ou inférieur. Il y a quelque temps, on m'a fourni quelques chiffres montrant que 50 % du lait au Canada est produit au coût de production, ou un peu plus, par 38 % des agriculteurs. Lorsque vous prenez ce cycle de négociation et que vous enlevez un autre 3 ou 3,5 % de notre marché, où cela va-t-il nous placer en tant que producteurs laitiers?
L'industrie de la transformation se porte peut-être bien, mais, en tant qu'agriculteurs individuels qui essaient de couvrir leurs coûts de production, le fait qu'une grande partie du lait produit au pays soit placée dans différentes catégories de lait va réduire notre prix composite. Cela réduit le prix pour nous, ce qui l'amène à un point...
Vous demandez ce qui a changé dans l'industrie. En tant qu'agriculteurs, la seule façon pour nous de survivre dans l'industrie, c'est s'il y a... on ne peut pas parler d'indemnisation parce que, dans le cadre de la gestion de l'offre, on n'est pas censé être en mesure de faire cela. Mais sans une forme de subvention aux agriculteurs, il n'y aura plus d'industrie laitière. Au bout du compte, c'est le consommateur qui va en ressentir les effets parce que, si vous regardez aux États-Unis, le consommateur paie deux fois pour le produit. Il le paie une fois en impôts, pour ce qui est du financement gouvernemental, et une fois de plus, lorsqu'il achète le produit.
Merci, Wayne. Je suis très heureux d'être ici aujourd'hui.
Je ne vis pas à l'Île-du-Prince-Édouard, mais c'est tout de même chez moi, alors c'est avec grand plaisir que je suis ici aujourd'hui avec mon fils Jasper ainsi qu'avec Mary.
Vous connaissez les statistiques sur le rôle du Canada dans le monde et sur la mesure dans laquelle notre aide aux pays en développement a diminué au cours des quatre dernières années. Nous avons 300 000 membres au Canada, et notre travail est fondé sur la gratitude, la gratitude pour la prospérité, la santé et les possibilités que nous avons ici. Nous ne parlons que de partager en toute conscience cette gratitude avec le reste du monde.
Nous sommes également très reconnaissants aux gouvernements précédents, qui ont augmenté l'aide relativement à la santé des mères et des nouveau-nés. Les conservateurs n'ont cessé d'en parler au cours du dernier mandat. Nous sommes reconnaissants de l'engagement du gouvernement actuel envers les femmes et les filles, et de la politique d'aide internationale féministe.
C'est quelque chose dont nous ne devrions pas débattre, mais malheureusement, comme les deux intervenants précédents l'ont mentionné, notre engagement en dollars pour l'aide au développement international a diminué au cours des dernières années. En tant que communauté, nous aimerions voir une augmentation très prévisible, mais nous pourrions raisonnablement espérer que, d'ici les prochaines élections, le gouvernement actuel investisse au moins autant que le gouvernement précédent, et nous ne sommes pas sur la bonne voie pour y parvenir.
Je suis très reconnaissant de l'occasion qui m'est donnée de prendre la parole. Vous verrez probablement beaucoup de t-shirts comme le mien lors de vos déplacements au pays.
Je vous remercie de votre temps.